romanès cirque tsigane

Transcription

romanès cirque tsigane
L’AUTRE SCÈNE DE L’OPÉRA
SAISON 2014/2015
Alexandre Romanès,
“Fanfare chef d’orchestre“
-R
ose-Reine, danse flamenco, danse
tourbillon, danse des Balkans,
swinging feu de Carpates
- Alexandra, tissus, cercle aérien
- Aline, numéro sangles, jonglage,
roue Cyr, mât chinois, danse
tzigane de Transylvanie
- Rose & Alexandra, houla-hoop,
danse Tzigane
- Roza, sangles
- Rose, Irina, charivari danse
tzigane et danse flamenco
- Alexandre, numéro comique
- Betty, danseuse funambule
- Gouloum, jonglages balles
et massues, chapeaux
- Ivan, jonglage ballons
- Laura, danse corde
- Laura et Olivier, cadre aérien
Les musiciens :
- Costobita, violon
- Ionut, accordéon
- Nelu, guitare
- Dangalas, contrebasse
- Dorin, percussions
- Gigel, clarinette
- Alexandre Romanès, saxophone
- Délia Romanès, chant
Et toute la Famille Romanès...
ROMANÈS
CIRQUE TSIGANE
“VOLEURS DE POULES“
Cirque dirigé par Délia et Alexandre Romanès
C’est l’histoire du peuple Gitan.…qui a résisté à la tempête pendant
tant de siècles, tout en gardant un chant poétique et sauvage : c’est
le voyage d’un Peuple Libre !
La révolte et la soudaineté du désir irradient le chant et la musique
tzigane et gitane …
Voleurs de Poules n’est évidemment pas un spectacle où les artistes
(tziganes) se prennent au sérieux, mais les ingrédients sont là :
contorsion, funambule, jonglage, trapèze, corde volante, sangles et
danses…
Beaucoup de filles dans la piste et les cinq filles de Délia et Alexandre
Romanès.
Ce nouveau spectacle penche fortement du côté du flamenco sans
négliger la musique tzigane des Balkans….
Un joyeux mélange des musiques et des numéros surprenants et
beaux !
Sous le petit chapiteau de la famille Romanès, il n’y a ni conventions,
ni lois, il n’y a que le cœur !
Comme dit le proverbe tzigane : « L’impossible arrive ».
|AMPHIMONDE|
Sam 4 octobre à 16h et 20h30
Dimanche 5 octobre à 16h
Les Roms
Le Ciel, Donner, et Dieu, dans la langue
tzigane, c’est le même mot.
Depuis longtemps les tziganes savaient
le vieux proverbe : « Pour vivre heureux,
vivons cachés ».
Par crainte des conventions et des pouvoirs, les tziganes n’ont jamais permis
aux autochtones de s’approcher de leurs
campements.
D’un côté les habitants des villes inquiets
et désireux de voir passer le plus vite
possible une population jugée hostile à
leur mode de vie, de l’autre côté des tribus gitanes méfiantes, repliées sur ellesmêmes ne dévoilant de leur culture que
ce qu’elles voulaient bien montrer, c’està-dire très peu.
La culture tzigane étant ce qu’elle est,
c’est-à-dire restreinte et orale, on pourrait
dire une culture « de survie ». Et parce
que les hommes et les femmes qui font
des prévisions nous avertissent – et pour
une fois ils pourraient bien avoir raison
– que les cultures minoritaires vont disparaître une à une, j’ai la faiblesse de croire
que les trois livres que j’ai écrit, n’iront
pas ce noyer dans l’océan des livres. Ils
pourraient avoir un intérêt qui va bien
au-delà d’un chant qui je l’espère, est
poétique.
Grace à la curiosité ils devraient continuer
à vivre, ne serait-ce que pour témoigner
d’un monde qui tôt ou tard disparaîtra.
À propos de Un peuple de promeneurs, sous-titré
Histoires tsiganes, Sur l’épaule de l’ange et Paroles
perdues parus chez Gallimard
… Il faut toujours moins d’une minute pour savoir
ce que vaut un livre : le tout est dans la partie,
le grand tout se trouve même dans la petite partie. Dix phrases disent dix livres. Je tombe en arrêt… J’ignore tout de cet auteur qui me stupéfie…
Ce joueur de luth, ancien dompteur de lions ayant
créé le seul cirque tzigane au monde, publie des
poèmes qui pulvérisent ce petit monde de la poésie
qui s’agenouille habituellement devant l’ésotérisme,
l’intellectualisme, le cérébralisme…
Cet homme qui a appris tardivement à lire et à écrire
fut l’ami de Genet et de Grosjean. Il écrit comme Dieu
devait écrire après avoir créé le monde : simple et
sobre, direct et droit, efficace et précis, économe et
franc, fort et clair, ferme et lumineux, compact et juste.
Un poète qui affirme : « Ce qui ne compte pas, /
il faut se battre pour l’avoir », ou bien : « Qui ira le
premier enterrer l’autre ? », ou bien encore : « Quand
on m’a dit ‘elle est morte‘, / je n’ai pas versé une seule
larme : / j’ai marché toute la nuit », celui-là fait partie
des plus grands. Alexandre Romanès est un moraliste
du grand siècle et un fabuliste en prose, un connaisseur du cosmos et un homme avisé des gens, un sage
sans livres et un nomade enraciné dans l’univers.
En une poignée de mots qui auraient pu se contenter
d’être dits, mais jamais écrits, il raconte : l’amour de ses
filles, la rudesse d’un ancêtre aimé, la mort du père, la
grandeur de la famille, la simplicité de Dieu, le sens de
la mort et celui de l’or, la culture des coups, le rôle cardinal des femmes, le mépris de ce qui s’achète,
le trésor de l’air, du vent, des étoiles, des paysages, le goût des voyages, la vanité de la propriété
(à la mort du plus ancien des deux dans un couple, on brûle tout ce qu’il a, personne n’hérite…), la
méchanceté du monde, la grande tristesse des morts, la facilité du bonheur, le sens de l’honneur, la
véritable aristocratie, la pierre tombale.
J’ai pleuré, suffoqué ; j’ai lu, relu, lu encore ; j’ai admiré les coups du boxeur et l’élégance du fleurettiste, l’efficacité du tireur à l’arc et la force du lutteur ; j’ai souri et ri aussi à l’humour, à la drôlerie
des histoires tziganes, entre le désespoir des caniveaux et l’extase dans la voie lactée. J’ai reposé
les livres lus tard dans la nuit, et me suis dit : « Voilà un homme »…
Michel Onfray