Driss El Maloumi ouvre le Forum européen des festivals des

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Driss El Maloumi ouvre le Forum européen des festivals des
Driss El Maloumi ouvre le Forum européen des festivals des musiques du monde à Agadir.
Le luthiste marocain Driss El Maloumi a livré un spectacle d'une rare beauté en ouverture,
jeudi, des travaux de la rencontre annuelle de l'European Forum of Worldwide Music Festivals
(EFWMF), la plus importante fédération de festivals de musiques du monde, qui se tient du 20
au 22 septembre à Agadir, pour la première fois dans un pays du sud. Accompagné des deux
percussionnistes, Saïd (son frère) et Houcine Baker (son ami de toujours), le virtuose du Oud a
tenu en haleine, avec brio et maestria, une audience triée sur le volet, composée d'artistes de
tous bords et de directeurs de festivals internationaux. Surnommé « l'enchanteur du Oud », El
Maloumi, directeur du conservatoire de musique d'Agadir où il vit le jour en 1970, a en effet
emballé l'assistance par la profondeur des instruments et la délicatesse des partitions, alternant
des titres comme « Voyage
» et « Résonnance
» ou encore sa sublime chanson-berceuse « Ayour
» (La lune).
Une rencontre sous le signe de la diversité des genres.
Entre des réunions de speed-meetings par lesquelles les artistes font leur autopromotion
auprès des directeurs des festivals et des professionnels de l'industrie de la musique, la soirée
a été également agrémentée par la prestation du groupe musical « Fai », qui a su baigner
l'audience dans un style singulier caractérisé par un chuchotement sonoro-vocal du chant
arabo-andalou, mêlant rock, blues et jazz. Le groupe Inouraz (Les espoirs) et Ali Chouhad ont,
de leur côté, présenté une différentes palette de morceaux, qui puisent dans la tradition
amazighe tout en la faisant perpétuer par des chants poétiques d'une rare élégance.
Outre la prestation de l'artiste Oum où elle a mêlé avec égal bonheur une musique soul
éclectique aux sonorités pop, hip-hop et rhythm and blues, l'assistance allait être carrément
emporté par la force d'une voix singulière, iconoclaste même: Celle de la cheikha-chanteuse
Cherifa Kersit. Née en 1967 près de Khénifra, Cherifa exerça sa voix en plein air derrière son
troupeau pour se donner du cœur à l'ouvrage, ou lors de rencontres entre filles. Dès l'âge de 16
ans, elle commença à se produire dans les mariages et les fêtes traditionnelles du village, avant
de voir son étoile monter à la faveur d'une rencontre avec le maître de l'Outar, feu Mohamed
Rouicha, au début des années 80.
La première journée de cette manifestation a été également ponctuée par la réunion du bureau
de l'EFWMF, ainsi que par une table-ronde sur "la protection des créateurs dans les pays du
sud", en présence d'une constellation d'artistes de divers horizons qui se sont livrés à un
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échange sur les moyens de gérer au mieux les droits d'auteur et de protéger les créateurs des
utilisations abusives de leurs œuvres, particulièrement pour les industries créatives du Sud qui,
dans un contexte de diversité culturelle, peinent toujours à se tailler une place au soleil.
Au programme figurent des prestations de l'instrumentaliste et chanteur Raïs Lahcen Idhamou
et de Fatima Ezzihar, appelée Raïssa Fatima Tachtoukt que d'aucuns considèrent comme
l'espoir du répertoire des Rways.
A Agadir toujours, les organisateurs prévoient également des concerts animés par le groupe « Ribab Fusion
», la troupe de « Haoussa
», les « Hoba Hoba Spirit
» et le groupe d'Oudaden, alors que les mélomanes de Taroudant auront à apprécier les
musiques traditionnelles de la région avec Mehdi Nassouli, la « Daqqa Roudania
» ou encore la prestation de l'ensemble « Roudaniates
». Une vingtaine de festivals du Maroc, de France, Belgique, Hollande, Norvège, Suède,
Danemark, Portugal, Italie jusqu'à la Slovénie, l'Estonie, en passant par la Hongrie ou le Brésil,
prennent part à la réunion annuelle de l'EFWMF, à l'initiative du festival « Timitar
» d'Agadir.
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