Lundi 14 octobre 2013 - Festival TAM-TAM
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Lundi 14 octobre 2013 - Festival TAM-TAM
Photo © Cyril Plomteux le clan ‘‘destin’’ L’équipe du Destin : Valéry à gauche, Giscard à droite N°6 Lundi 14 octobre 2013 à voir lundi à Léspas 14h30 l’après-midi d’un foehn version 1 Cie Non Nova / France Performance sans paroles, manipulation de matières 16h00 théodore Théâtre des Alberts / La Réunion Marionnettes, peinture et vidéos 16h00 l’après-midi d’un foehn version 1 Cie Non Nova / France Performance sans paroles, manipulation de matières 17h00 polar porc Bouffou Théâtre / France Comédien et marionnettes à gaines 17h30 l’après-midi d’un foehn version 1 Cie Non Nova / France Performance sans paroles, manipulation de matières 19h00 le destin Cie Karyatides / Belgique Marionnettes & objets 20h30 twin houses Cie Mossoux-Bonté / Belgique Figures animées A 21h, dans la kour, gratuit : performances musique / danse / lecture / peinture de Nicolas Maillet + florence hoarau+ Ingrid Bègue + Aurélia Moynot Trafiqué par PILS, avec lékip TAM TAM et Léspas Culturel Leconte de Lisle. Anne-Sophie Luccioni (Libecciu), Olivier Giron (Bise), Cyril Plomteux (Zéphyr), Ludo Theillet (Loo), Manzi (Morget), Mike Colléaux (Meltemi) Pour nous contacter : trépidez. météo l’interview padawan La grosse tuerie Marie Delhaye et Karine Birgé nous parlent du «Destin» Inlassablement, toujours et toujours, je cours après ma quête : connaître et comprendre la geste marionnette. C’est tellement presque beau que cela pourrait ne rien vouloir dire. Je cours tout de même et je m’améliore : je vais voir les spectacles, j’applaudis comme il faut, quand il faut, et je questionne ensuite. J’ai vu Le Destin, il y avait de petites lumières, des personnages en papier aluminium, c’était beau et j’étais au sixième rang. J’ai rencontré Marie et Karine (Cie Les Karyatides) après qu’elles aient fait leur ménage (sur scène). Convaincues par ma rigueur, alléchées par d’hypothétiques retombées économiques, elles ont répondu brillamment à mes questions d’apprenti. D’abord, qui êtes vous ? Marie : On a 35 ans, on est célibataires... Karine : On cherche couverture péi et... on aime Mafate. Vous pouvez me présenter le spectacle ? K. : C’est une grosse tuerie, ils meurent tous et on aime ça. C’est bien fait. Dans la salle, on entend parfois des petits le dire : « bien fait ». D’où vient-il ? K.: Il vient de ce que l’on vit chaque jour. Regarde, celui qui marche dans la merde, moi ça m’arrive souvent. Un qui a mal à la tête... M.: Un qui veut attraper la lune et quand il l’attrape enfin, il la déchire... Ce n’est pas toujours facile d’être à la hauteur de son désir. K.: Un autre qui ne comprend rien, un qui veut venger les autres... Ils ne sont pas très futés. Voilà. Et nous ne sommes pas très malines non plus. M.: Ils sont mus par une pulsion qui est plus forte qu’eux : il faut qu’ils attrapent cette lune et ils se heurtent à la réalité... Une merde par exemple. À ce propos, peut-on avoir la recette de celle utilisée sur scène ? K.: De la merde ? M.: De l’argile, un peu de terre, quelques plumes d’oiseau et puis on malaxe et on laisse reposer. K.: Il ne faut pas qu’elle soit trop molle sinon cela gicle partout, ni trop dure pour que le pied du personnage s’enfonce. K.: En tout cas on fait attention, on répare, on recolle des bouts. C’est vrai que pour créer le spectacle, on a du en jeter pas mal. Mais si tu vois ceux qui font des grands spectacles en aluminium et qui jouent trois fois et après jettent tout, est-ce que ce n’est pas pire ? Nous on se sert de petites feuilles et on l’a joué au moins 150 fois. Le spectacle est fait pour durer donc. Il va vivre encore longtemps ? K.: On espère. Il ne peut pas se démoder, je pense. Il a presque 8 ans. M.: Quand on aura nonante ans, on continuera à le jouer. Et quand on sera célèbres, on pourra faire des rétrospectives. Je n’ai plus de question. Marie aurais-tu une question à poser à Karine ? M.: Karine, à quoi penses-tu quand tu joues Le Destin ? K.: À la lune... et à l’amour. Karine, une question pour Marie ? K. : Marie, que vas-tu manger ce soir ? M.: Je vais manger du carry. Un carry à quoi ? M.: Un carry à tides ! Et T.A.M. ? K.: Aaah, on s’était dit qu’on y penserait avant. Euh... TaaA Mère ! KPropos recueillis par Ludo Une question écolo... Vous utilisez beaucoup d’aluminium quand même, quelle quantité par représentation ? K. : Non, non, pas beaucoup. On est écologiques. On recolle beaucoup, la danseuse a sept ans ! M.: Il y a des personnages qui sont éphémères, ils meurent à chaque représentation donc il faut les refaire... Celui qui se « dépiotte » peut faire trois spectacles et on peut le récupérer pour recoller les autres ! Il ne faut pas s’inquiéter. Mais si jamais on jette, c’est recyclable. Ça sert à faire des barquettes. K.: Et des barquettes, vous en consommez beaucoup ici... Plus que nous dans Le Destin. M.: L’aluminium se recycle bien. La fabrication, elle, consomme beaucoup d’énergie. On part de la bauxite et grâce à une opération chimique... ce n’est pas la dialyse... comment ça s’appelle* ? On faisait ça en physique... Je ne sais plus. phia ménard : «Cette marionnette danse mieux que moi» Durant deux jours, la compagnie Non Nova présente «L’après midi d’un Foehn», un chef d’oeuvre inclassable encensé par les critiques du monde entier signé Phia Ménard. Un ballet aérien et coloré de sacs plastiques, dansant et tourbillonnant à l’unisson sur la célèbre musique de Debussy. Rencontre avec l’artiste. D’où vient l’idée d’utiliser des éléments physiques dans tes spectacles ? C’est un processus long partant de la question de la matière. J’ai commencé par l’art du jonglage. J’ai fait partie de ce que l’on appelle les «virtuoses», ce qui a fini par devenir un problème pour moi. J’ai réalisé que l’objet était un problème, il fallait donc en utiliser des plus en plus complexes. J’ai débuté ce travail avec un cycle intitulé «ICE» (Injonglabilité Complémentaire des Eléments) qui consistait à jongler avec des objets qui à la base ne sont pas jonglables. J’ai commencé avec des cactus, des pneus de camion, des boules de glace... En utilisant ces matières, les spectateurs allaient non plus regarder ma virtuosité mais l’être humain derrière. Pourquoi cet attrait particulier pour le vent ? Le vent est pour moi la matière de l’érosion, de la transformation géologique. Aussi, dans beaucoup de pays où j’ai joué, on me disait toujours qu’il y avait un vent qui rendait fou, comme au Mexique avec le Santa Ana surnommé «vent des tueurs». On raconte que plus de meurtres sont commis lorsque ce dernier souffle. En Yougoslavie et en Croatie on me parlait du Yougo ; quelqu’un commettant un crime un jour de vent pourrait avoir des circonstances atténuantes. Tout ça a commencé à me travailler... Comment est né «L’après midi d’un Foehn» version 1 ? La pièce a été écrite il y a cinq ans lors d’une commande m’ayant été faite par un Muséum d’Histoire Naturelle. On me demandait de créer un mouvement dans ce lieu que je considère comme un cimetière à cause de tous ces animaux empaillés. Je voulais donner vie à quelque chose dans cet espace où tout était mort. C’est comme ça que j’ai créé un sac plastique en marionnette que j’ai fait danser entre les pieds d’un zèbre. Cet animal n’était donc plus mort mais pétrifié, parce qu’un truc bougeait entre ses pattes. Lorsque j’ai presenté cette performance au public, j’ai réalisé que j’avais créé mon ennemi. Cette marionnette danse mieux que moi, et quoi que je fasse vous ne regarderez qu’elle. Cette chose dépossède l’artiste de ce qu’il a appris, de toute grâce et beauté. La toile de fond de la pièce est donc très violente... - Mais ils sont pourris les bonhommes ! - C’est de l’art brut. - Bah c’est pourri l’art brut. Un enfant d’environ 9 ans, aux ateliers des Karyatides. Lundi 14 octobre Oui car être dépossédé à ce point, il y a peu de moments où l’on peut l’obtenir. Quand cette petite marionnette commence à bouger sous l’effet du vent, je peux faire les plus belles choses, je n’existerai plus. Le spectacle raconte cela : que peux faire un artiste quand il est dépossédé ? Reste-t-il artiste ou redevient-il humain ? La pièce, sous ses apparences de grande douceur, raconte en fait un drame. Elle pose aussi la question de la maternité et de la naissance : nous ne sommes pas la personne que nous créons ; elle ne nous appartient pas et ne pouvons la maîtriser. As-tu constaté des réactions particulières au spectacle d’un pays à l’autre ? Travailler sur des formes très symboliques peut avoir des échos très forts dans certaines sociétés. Dernièrement à Jakarta, pendant une représentation du spectacle dans sa version plus longue, un petit garçon a été très sensible à la scène avec le dragon. En Indonésie, ce sont des créatures qui dorment dans les volcans. Quand ce dernier meurt dans la pièce, l’enfant a éclaté en sanglots. Son père a essayé en vain de le consoler... J’étais pétrifiée ! Chez nous on ne pense pas du tout à ça. On s’imagine Saint-Georges terrassant le dragon. Mais ce type de réactions est intéressante car c’est ce qui nourrit mon imaginaire et remet en question ce que je crois savoir. K Propos recueillis par Anne-Sophie WikiTAMTAM L’effet de foehn, ou effet de föhn, est un phénomène météorologique créé par la rencontre de la circulation atmosphérique et du relief quand un vent dominant est entraîné au-dessus d’une chaîne montagneuse et redescend de l’autre côté après son réchauffement et l’assèchement relatif de son contenu en vapeur d’eau. Le nom vient du foehn, un vent fort, chaud et sec que l’on rencontre dans certaines régions d’Europe. Le mot foehn, de l’allemand Föhn, prononcé [fø:n], trouve son origine dans les Alpes. L’allemand Föhn vient en effet du latin favönius (vent doux), et fut adopté par les dialectes allemands alpins, certainement via l’ancêtre du romanche (qui dit aujourd’hui favuogn, fuogn, favugn). Le foehn est donc dans son sens le plus strict un vent de la région des Alpes. Merci WikiTamTam. vu à la tv social Illustration : J. Pouil NON, le P.S. ne viendra pas L’un dit que oui, l’autre que non, la rumeur enfle et le suspens est à la limite du supportable. Non, Patrick Sébastien ne viendra finalement pas pour la soirée de clôture du festival. Cela devait être le point culminant, l’apothéose, la surprise, l’événement 2013. Le Théâtre des Alberts est passé très tôt ce matin annoncer au P’tit Journal qu’on pouvait ranger les costumes et les paillettes. Celui à qui l’on doit l’excellent hommage à Jordi Bertran * pour sa reprise dantesque du «petit bonhomme en mousse», coupable d’avoir fait tourner plus de 31.253.140 serviettes dans plus de 920.000 mariages en France (selon les chiffres de l’INSEE de décembre 2012), devait initialement être présent sur le festival pour sélectionner un spectacle du cru annuel ; afin de lui promettre sa participation au prochain enregistrement de la célèbre émission : le plus grand cabaret du monde. On imagine la consternation des organisateurs, du public mais surtout des techniciens, qui ont su garder le secret jusqu’à cette annonce implacable. Des techniciens S Les P'tites ANNONCE du P'tit journal Recherche désespérément homme-orchestre italo-argentin perdu quelque part en Europe pour faire un bébé Tam Tam. Body Alone Crêpier «dos nu» cherche serveuse cul nu, seins nus... ou pieds nus ! J’ai pas d’idée pour les annonces, écrivez ce que vous voulez. Recherche directrice de production pour facture en retard. Ki est avec ki ? Ki couche avec ki ? Alors les journaleux, les potins vous vous les gardez ? [réponse de la rédaction : d’après Delphine B., comédienne notoirement blonde, «ça ne couche pas dans la marionnette»] Message pour Tiziano : ta bière t’attend ! Je veux bien être ta guide pour goûter à tous les charmes de l’île. Demande mon numéro au bar. Ninieversaire Abeille libérale. Piqûre à toute heure. qui s’arrachaient déjà leur tour pour une photo souvenir avec leur idole, leur maître à penser, celui qui a bercé leur enfance et qui continue aujourd’hui de les faire rêver. Grande déception donc, mais, faute de diffusion télévisable, nous pouvons compter sur les professionnels de la Qulture réunionnaise pour venir traquer les compagnies et leurs spectacles, et pourquoi pas les programmer un jour. Certaines compagnies n’ont que faire du Cabaret, mais ont quand même déjà été autant programmés au Leu Tempo Festival qu’à TamTam. Une chose est quasi sûre, selon les informations confidentielles dont le P’tit Journal dispose, il n’est pas impossible que nous revoyons Nicole Mossoux (et non pas Catherine, toutes nos excuses) dans les mois à venir, et que ça se passerait complètement à l’Est.K Virgile Noori *Jordi Bertran est venu à TAMTAM sur l’édition 2011, tapez le sur Google, vous direz «ah mais oui!» J’ai mal au dos, le foie en vrac et le ki qui s’ennuie. Merci à Germain Paillette de me contacter avec ses nombreuses années d’expérience. Si tu veux me trouver je tire toute la soirée. Galaktika Recherche partenaire (particulier si affinités) pour danser le rock lors du concours de danse, sur scène, dans la kour, organisé mardi soir ou mercredi soir. Ou un partenaire pour la salsa. Slow : s’abstenir. Claquettes : j’ai pas les chaussures. Cagoule : autorisée. Solo de Jo obligatoire. Dancing Queen. Jeune garçon de 11 ans cherche partenaire pour jouer au baby-foot. Lounès K. Roger cherche neurones en prêt pour la fin du Tam Tam. Faites vite, il dépérit. Robert Sylv cherche désespérément ses petites affaires, grosse récompense à celui qui les retrouvera. Cède fil à la patte, cause trop encombrant. Contactez le journal qui démèlera. Bob Islnaut [NDLR : on a rien compris] Pour poster vos p’tites annonces, utilisez la boîte qui va bien au bar de la Cerise dans la Kour. taupe gun La Galère, c’est le spectacle joué par Gwen Gautier, de la compagnie Ouf c’est oups, et sa marionnette, une taupe, dénommée Ouf. Interview schizo. René la taupe, que s’est-il passé ? Tu t’es fait jeter par ta maison de disque ? Ouf : Je crois qu’elle se fout de ma gueule... Tu te fous de ma gueule ? Ca va chauffer. Gwen Gautier : Mais non Ouf... Ouf : Mais j’ai pas de maison de disque ! On risque pas de te voir la taupe au guichet... de banque... Ouf : Moi j’aime bien les banques... avec un flingue, ça c’est cool ! Mais sinon y a plus d’oseille, y a que dalle !!! Regarde la galère ! Puis comme dit le grand philosophe Didier Super «Y en a marre des pauvres, ils font même pas d’effort pour devenir riches».... Ouf : Ouais c’est vrai... Et il a dit aussi, heu... Qu’est-ce qu’il a dit ? Gwen Gautier : Il a dit «L’argent fait pas le bonheur, c’est pour ça que les riches le gardent». Ouf : Ah oui, c’est ça qu’il a dit. C’est un super philosophe ce mec ! Sinon la ventriloquie, c’est pas un peu has-been ? Ouf : Si, mais on s’en tape... Remarque... [regarde Gwen] Ouais, c’est vrai, arrête de faire le ventriloque, c’est naze... Paraît que t’es le fils spirituel de Tatayet... Ouf : Ouais, c’est mon cousin. Il est trop cool. Je l’aime bien. Comment il va le bougre ? Ouf : Bah ça va. Il tourne, il tourne, il tourne. Ca fait longtemps qu’on l’a pas vu...K Propos recueillis par Anne-Sophie