jeux inconnus - Opéra national du Rhin

Transcription

jeux inconnus - Opéra national du Rhin
Dossier pédagogique
Saison 2014-2015
Thoss / Morau
jeux inconnus
En deux mots
Des vieilles dames
en transe sur le Boléro,
une exploration à travers
l’invisible de la matière
noire et une pièce autour
du marbre : un programme
qui met en scène trois jeux
« inconnus ».
Contacts
Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected]
Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Photo Nis & For
www.operanationaldurhin.eu
boléro
Mulhouse
la filature
Salle modulable
me 11 mars 20 h
je 12 mars 19 h
ve 13 mars 20 h
Chorégraphie, costumes, lumières Stephan Thoss
Musique Maurice Ravel, Max Raabe
Décors Arne Walther
Créé par le Ballet du Théâtre de Kiev
La Chambre noire
STRASBOURG
opéra
Salle Ponnelle
ve 5 juin 20 h
sa 6 juin 15 h
sa 6 juin 20 h
di 7 juin 15 h
lu 8 juin 14 h 30*
ma 9 juin 14 h 30* & 20 h
* Représentations réservées
aux groupes scolaires.
Réservations : département jeune public
Chorégraphie, décors, costumes,
lumières Stephan Thoss
Musique Jean-Sébastien Bach, Hans Zimmer,
Javier Naverette, Kronos Quartet, Kimmo Pohjonen,
Samuli Kosminen, Felix Mendelssohn-Bartholdy
Assistante à la chorégraphie Mia Johansson
Créé par le Ballet du Théâtre national de Wiesbaden
Création
marbre
Chorégraphie, décors, costumes Marcos Morau
Assistante à la chorégraphie Lorena Nogal
Ballet de l’Opéra national du Rhin
Spectacle présenté avec des musiques enregistrées
Durée approximative : 1 h 30
Durée en matinée scolaire : 1 h - 1 h 15
Conseillé à partir de 6 ans : élémentaire, collège et lycée
En quelques mots
Faites vos jeux ! Six vieilles dames misent sur Ravel et son Boléro pour retrouver jeunesse et extravagance en musique le temps
d’un goûter envoûtant. Après ce rituel déjanté, le chorégraphe allemand Stephan Thoss nous invite du côté obscur de la chambre
noire. Sachant que 70 % de l’univers se compose d’énergie sombre et 25 % de matière noire, le pari pour l’inconnu n’est pas si
risqué. Enfin, Marcos Morau, jeune espoir de la scène espagnole, se prendra au jeu pour une fin de partie détonante qui ne vous
ne laissera pas de marbre. Rien ne va plus !
Boléro /
Stephan Thoss
C’est un regard irréel que jette la chorégraphie du Boléro – une pièce dansée d’innombrables fois, bien souvent avec les mêmes
images rebattues chargées d’un érotisme pesant. Stephan Thoss, directeur du ballet de Wiesbaden, y a vu, quant à lui, une bonne
occasion de rompre avec l’association entre abandon passionné, jeunesse et beauté racée. Paisible et idyllique : tel paraît être
l’univers des six dames d’un certain âge qui se rencontrent en cachette et apparemment de façon anonyme autour d’un café.
Une fois qu’elles se sont amplement adonnées à leurs petites habitudes aux sons du Palastorchester de Max Raabe, la ronde des
dames aux petits fours s’anime sur la composition de Ravel et révèle une vivacité inattendue. Entraînées par le rythme, ces vieilles
dames interprètent – jusqu’au finale explosif – le rituel éternellement jeune de la naissance du mouvement à partir de l’esprit de
la musique. La mystérieuse magie de la musique émeut l’âme et donne des ailes à l’esprit, lui permettant de s’envoler vers des
mondes fantastiques, bien loin de la raison et de la rationalité quotidiennes. Voilà ce que représente le Boléro, qui se glisse sous
la surface du connu et ouvre une perspective sur des images intérieures.
Source : Extrait de « Des ailes pour l’esprit », article de Nadja Kadel paru dans le programme du ballet La Folie dans la danse, OnR, Saison 2012-2013
Traduction Odile Demange
Boléro (programme La Folie dans la danse), Ballet de l’OnR, Saison 2012-2013, photos Jean-Luc Tanghe
Le Boléro de Ravel
Véritable tube planétaire, le Boléro de Maurice Ravel a fait le tour du monde et inspiré les plus grands chorégraphes (Bronislava
Nijinska, Aurèl Milloss, Maurice Béjart, Odile Duboc, Olivier Dubois, etc.). Créée pour la danse, la partition est commandée
en 1927 par une chorégraphe, la mécène et danseuse ancienne égérie des Ballets russes de Diaghilev, Ida Rubinstein qui souhaite
un « ballet hispanisant ». Le compositeur se passionne pour ce projet et décide de créer une musique nouvelle : il choisit un
boléro dont le rythme obsédant et la mélodie simple conduisent l’auditeur jusqu’à la frénésie délirante. L’œuvre est créée sur la
scène de l’Opéra Garnier à Paris, dirigé par Jacques Rouché, le 22 novembre 1928. Source d’inspiration toujours présente dans
ses partitions, la danse insuffle chez Ravel des pulsations uniques, des innovations rythmiques tout en asymétrie, nervosité et
souplesse féline mêlées.
La Chambre noire /
Stephan Thoss
Autre pièce de Stephan Thoss, La Chambre noire incorpore une bande-son éclectique de plusieurs compositeurs. Avec Jean
Sebastien Bach, Kronos Quartet (connu pour la bande-son de Requiem for a dream) ou des titres tirés de Hannibal par Hans
Zimmer, la pièce s’intéresse à l’espace intersidéral et une de ses composantes principales, invisibles : la matière noire. La danse
traduit ainsi le mouvement cosmique, ordonné par les trous noirs aspirant tous les objets dans les alentours. Les danseurs,
entraînés dans ce tourbillon comme des planètes, évoluent dans la « chambre noire », image de l’Univers dépouillée de murs,
de sols, de lumière et de gravité. Le chorégraphe questionne la place de ces objets dans l’espace, du passage de la vie à l’éternité
à travers les ténèbres, dans un style de danse moderne suggestive et expressive.
Stephan Thoss / Biographie
Originaire de Leipzig, Stephan Thoss a été formé à l’école Palluca de Dresde, avant d’étudier la
danse expressionniste allemande d’après les théories de Rudolf Laban. Il commence son parcours
de danseur dans les années 1980 à l’Opéra de Dresde où il devient soliste puis chorégraphe
résident, en 1992, après un passage à l’Opéra Comique de Berlin. Parallèlement, il crée pour
des compagnies reconnues parmi lesquelles le Ballet de Stuttgart, le Balleto di Toscana et le
Nederland Dans Theater 2. Il assure sa première direction de ballet au Théâtre de Kiev, de 1998
à 2001, assume ensuite ces mêmes fonctions à l’Opéra de Hanovre jusqu’en 2007, année où il est
nommé directeur artistique du ballet de l’Opéra de Wiesbaden.
Très musical, son style change d’une production à l’autre : courts solos ou ballets intégraux, réinterprétations de grands classiques
comme Giselle, La Belle au bois dormant, Le Lac des cygnes ou Le Sacre du printemps, œuvres abstraites ou d’inspiration
surréaliste comme Searching for Home et Irr-Garten, ou encore comédies burlesques telles que Boléro, No Cha-Cha-Cha et
Carmencita. Les nombreux prix et distinctions qu’il reçoit témoignent d’une renommée qui dépasse les frontières de l’Allemagne,
notamment le prix « Mary Wigman » en 1993 et le prix « Der Faust » dans la catégorie « meilleure chorégraphie » pour Giselle M
en 2007.
Marbre /
Marcos Morau
Marbre est une nouvelle création de Marcos Morau, chorégraphe espagnol à la tête du collectif « La Veronal ». Ses pièces,
d’une grande sensibilité, revendiquent de nouveaux moyens d’expression utilisant des références du cinéma, de la littérature,
de la musique ou de la photographie. Dans ses chorégraphies, Marcos Morau emprunte au vocabulaire technique de la danse
classique tout en le dépassant totalement. Sa danse, proche d’un style avant-garde, se caractérise par la déconstruction et le
démembrement du corps. Les danseurs donnent l’impression d’avoir perdu le contrôle de leurs membres désarticulés dans une
véritable performance athlétique. Ses dernières créations s’intéressent à l’analogie entre la danse et la géographie. Intitulées
Portland, Siena ou Russia, elles prennent pour point d’appui des villes ou des pays. Ce ne sont pas pour autant des documentaires
géographiques : dans ses pièces, le chorégraphe évoque, par leurs titres, une argumentation ou une idée. La pièce qu’il présentera
avec le Ballet de l’Opéra national du Rhin ne nous laisse ainsi que son titre pour suggérer la danse qui en découlera : le marbre.
Marcos Morau / Biographie
Marcos Morau est né à Valence en 1982. Après l’obtention d’un diplôme en chorégraphie à
l’institut du théâtre de Barcelone, il complète ses études au conservatoire supérieur de danse
de Valence et au Movement Research de New York. En 2005, avec d’autres artistes, il crée le
collectif « La Veronal », qui regroupe des disciplines comme la danse, le cinéma, la littérature
et la photographie. Son objectif : trouver de nouveaux supports expressifs et de nouvelles
références culturelles employant un langage narratif, dans l’idée de constituer des espaces
artistiques globaux. Sur la base de cette conception, « La Veronal » réalise un certain nombre de
travaux qui, partant d’un pays ou d’une ville du monde, créent une analogie entre la danse et la
géographie. Ses créations obtiennent de nombreuses récompenses à l’échelon national et international. La formation commence
à exporter son concept dans d’autres compagnies, avec lesquelles elle collabore. En 2013, il remporte le Prix national de danse.
Prolongements pédagogiques
Arts du son
> Des styles et genres musicaux diversifiés : le Boléro de Ravel, œuvres de Jean Sebastien Bach,
chansons revisitées des années 1920-30 (Max Raabe), Hans Zimmer, Kronos Kartett,
musique de film d’Hans Zimmer, etc.
> Le boléro, danse espagnole du XVIIIe siècle
Arts du spectacle vivant
> Trois spectacles en un, une approche diversifiée du spectacle de ballet
> Le Boléro, œuvre majeure du répertoire chorégraphique, ses différentes versions
> Stephan thoss : entre danse classique et expressionnisme
> Atelier danse : mouvements chorégraphiques symbolisant le passage de la vieillesse à la jeunesse (Boléro),
le mouvement des étoiles (La Chambre noire)
> Le ballet narratif et le ballet abstrait
Arts du visuel
> Représentations de la jeunesse et la vieillesse (le Boléro)
> Symbolique du noir (œuvres de Pierre Soulages, etc.)
Arts de l’espace
> La Chambre noire : visiter l’observatoire astronomique de Strasbourg pour entrer dans l’univers de l’astronomie
et de l’astrophysique, le chorégraphe étant inspiré par l’hypothétique matière noire, composante invisible de l’Univers