article midi libre 2014-09-03

U
n préavis de grève est annoncé pour mercredi
Non, l'incendie social qui couve depuis des mois au sein du Sdis
de l'Hérault (Service départemental d'incendie et de secours)
n'est pas éteint. Il y a juste eu une trêve pour assurer la saison
estivale. Depuis lundi, le directeur du Sdis semble être boycotté
dans toutes ses réunions avec la base. Autant dire que la
situation est très tendue. Sans doute l'approche du procès des
quatre représentants de l'intersyndicale, poursuivis pour avoir
diffamé leur directeur, qui doit se tenir le jeudi 18 septembre.
Du coup, un préavis de grève a été lancé pour mercredi.Un
défilé dans les rues de Montpellier doit même se tenir à cette
date, mais l'audience pourrait être renvoyée, une nouvelle fois.
Défilé en blanc à Montpellier
"Nous ne défilerons pas en tenue, mais certainement en blanc,
confirme un membre de l'intersyndicale. En revanche, nous
nous servirons toujours de nos véhicules comme vecteur de
communication." Des véhicules qui affichent des slogans pas
toujours très élégants à l'encontre de leur hiérarchie. Des
inscriptions qui, il y a quelques mois, ont valu à certains
pompiers, d'être déjà sanctionnés. Aujourd'hui, le mouvement
est très suivi sur les deux centres de Montpellier, à Sète et à
Frontignan. Les camions y sont déjà recouverts de leurs
“peintures de guerre”.
Avis partagés à Béziers
Le centre de Béziers est plutôt calme. "Les avis y sont très
partagés et il y a beaucoup de discussions", explique-t-on sur
place.Au siège du Sdis, une réunion s'est tenue vendredi aprèsmidi pour discuter des actions en cours des pompiers
réfractaires. Mais aucune communication n'a été diffusée à ce
propos. Une inspection périodique sur l'état du Sdis a été
commandée par le conseil général. "Elle doit faire le point sur le
fonctionnement de notre service, précise un membre de
l'intersyndicale. Mais nous en connaissons la réponse. Il y a
donc bien peu de chance que nous soyons entendus."
Traités d'enfants gâtés
Une réunion se tiendra malgré tout, ce lundi, entre
l'intersyndicale et la présidence du Sdis. Cette dernière vient
justement d'être rejointe par la CGT. Seul le syndicat des cadres
n'adhère pas au mouvement. "Certains centres ont fait le choix
de la contestation immédiate. Nous ne pouvons plus reculer, au
point où nous en sommes, après quasiment dix mois de conflit.
Oui, la désobéissance s'installe car nous ne reconnaissons plus
notre direction. Nous ne vivons plus dans le même monde car il
y a un véritable déni de la réalité de notre quotidien. On nous a
insultés en nous traitant d'enfants gâtés. On nous a presque dit
que nous étions trop payés pour ce que nous faisions. Nous ne
l'admettons pas", précise l'intersyndicale. Pour l'heure, le Sdis
ne souhaite pas commenter le mouvement en cours, ni évoquer
les événements à venir.
JEAN-PIERRE AMARGER
Midi libre, édition du 13 septembre 2014
http://www.midilibre.fr/2014/09/13/pompiers-le-conflit-redemarre-le-centre-de-beziers-estepargne,1050264.php