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Secrétariat Général Direction générale des ressources humaines Sous-direction du recrutement Concours du second degré Rapport de jury Session 2007 AGRÉGATION Externe Section: ARTS PLASTIQUES Rapport de jury présenté par Hélène SORBE Présidente de jury Les rapports des jurys des concours sont établis sous la responsabilité des présidents de jury 2007 Source DGRH 1 SOMMAIRE Cadre réglementaire …………………………………………………….. 2 Programmes en vigueur …………………………………………………. 4 Composition du jury ………………………………………………………. 8 Eléments statistiques ……………………………………………………. 9 Remarques du Président du Jury ………………………………………… 18 ADMISSIBILITE Rapport sur l’épreuve écrite d’esthétique et sciences de l’art ……………. 20 Rapport sur l’épreuve écrite d’histoire de l’art …………………………… 24 Rapport sur l’épreuve de pratique plastique …………………………… 28 ADMISSION Rapport sur l’épreuve de « Pratique et création plastiques » ……………... 33 Rapport sur l’épreuve de la « Leçon » …………………………………… 39 Rapport sur l’entretien sans préparation : Architecture …………………. 45 Rapport sur l’entretien sans préparation : Arts appliqués ……………….. 51 Rapport sur l’entretien sans préparation : Cinéma ……………………… 54 Rapport sur l’entretien sans préparation : Photographie ……………….. 56 Rapport sur l’entretien sans préparation : Théâtre ………………………. 59 ANNEXES Nouveau programme de l’épreuve d’Histoire de l’Art, période antérieure au XXe siècle Bibliographie ………………………………………………………………… -1- 61 CADRE REGLEMENTAIRE _____ EPREUVES DU CONCOURS EXTERNE DE L’AGREGATION « ARTS », OPTION ARTS PLASTIQUES Arrêté du 10 juillet 2000 (BO n° 30 du 31 août 2000) modifié par l’arrêté du 27 septembre 2002 (BO n°40 du 31 octobre 2002) A - ÉPREUVES D'ADMISSIBILITÉ 1° ÉPREUVE ÉCRITE D'ESTHÉTIQUE ET SCIENCES DE L'ART : cette épreuve prend appui sur un document textuel assorti d'un sujet. Le texte est emprunté à une bibliographie proposée tous les trois ans et comprenant, notamment, des ouvrages d'esthétique, des écrits d'artistes, des textes critiques (durée : six heures ; coefficient 1,5). 2° ÉPREUVE ÉCRITE D'HISTOIRE DE L'ART : un programme détermine tous les trois ans les questions sur lesquelles porte cette épreuve. L'une d'elles concerne le XXème siècle, l'autre, une période antérieure (durée : six heures ; coefficient 1,5). 3° ÉPREUVE DE PRATIQUE PLASTIQUE : réalisation bidimensionnelle mettant en œuvre des moyens strictement graphiques pour répondre à un sujet à consignes précises. Cette épreuve a pour but de tester l'engagement artistique du candidat, son aptitude à fournir une réponse pertinente et personnelle à une question posée, à faire la démonstration de ses capacités d'invention et de création, à témoigner de son savoir-faire en matière d'expression et de communication graphiques (durée : huit heures ; coefficient 3). Format du support de présentation : grand aigle. B - ÉPREUVES D'ADMISSION 1° ÉPREUVE DE PRATIQUE ET CRÉATION PLASTIQUES : réalisation artistique bi ou tridimensionnelle à partir d'un sujet à consignes précises assorti d'un dossier thématique comportant des documents visuels et textuels. Les candidats ont le choix entre différents modes d'expression : dessin, gravure, sculpture, maquette, montage audiovisuel ou tout autre mode d'expression que le jury estime compatible avec la mise en oeuvre de l'épreuve dans le cadre du concours. Déroulement de l'épreuve : A - Projet (comportant ou non des indications écrites) mis sous scellés (durée : six heures) ; B - Réalisation du projet en deux journées de huit heures ; C - Présentation par le candidat de son travail et discussion avec le jury (durée totale : trente minutes). Le gros matériel, tel que bacs d'acide et presse pour la gravure, agrandisseurs pour la photographie, est mis à la disposition des candidats. Les outils personnels sont laissés à leur charge. Coefficient pour l'ensemble de l'épreuve : 3. 2° LEÇON : CONÇUE À L'INTENTION D'ÉLÈVES DU SECOND CYCLE, cette épreuve inclut une réflexion sur les ressources offertes par un partenariat structuré avec les institutions et les professionnels des domaines artistiques et culturels. Cette leçon est suivie d'un entretien avec le jury (durée de la préparation : quatre heures ; durée de l'épreuve : une heure et quinze minutes maximum [leçon : trente minutes maximum ; entretien : quarantecinq minutes maximum] ; coefficient : 3). 3° ENTRETIEN SANS PRÉPARATION AVEC LE JURY: entretien à partir de documents imposés par le jury et portant, au choix du candidat formulé lors de son inscription, sur l'un des domaines artistiques, autres que les arts plastiques, suivants : architecture, arts appliqués, cinéma-vidéo, photographie, théâtre (durée : trente minutes maximum ; coefficient 2). _____ -2- Note de service du 18 octobre 2001 concernant l’esprit des épreuves et les indications relatives aux matériaux et procédures (BO n° 39 du 25 octobre 2001) L'objet de la présente note est de donner aux candidats des précisions relatives aux épreuves des concours externe et interne du CAPES et de l'agrégation d'arts plastiques qui ont fait l'objet de réformes récentes. En effet, dans cette discipline, les épreuves du CAPES interne ont été modifiées à compter de la session 2001 des concours par arrêté du 2 mars 2000 publié au B.O. n° 15 du 20 avril 2000 ; les épreuves du CAPES externe et des agrégations externe et interne ont été modifiées à compter de la session 2002 par deux arrêtés du 10 juillet 2000 parus au B.O. n° 30 du 31 août 2000. I - Indications relatives à l'esprit des épreuves Les quatre concours concernés visent le recrutement de professeurs destinés à enseigner les arts plastiques en collège et en lycée. Ils sont conçus en relation étroite avec l'exercice futur du métier d'enseignant du second degré, notamment avec les nouveaux programmes du lycée publiés aux B.O. hors-série du 30 août 2001 (nos 2, 3 et 4). Toutes les épreuves d'admissibilité et d'admission prennent appui sur des sujets à consignes précises, assortis ou non, selon les cas, de documents visuels et textuels. Ces sujets impliquent : - de la part du candidat, des réponses mettant en évidence des qualités de méthode, de savoirs, de savoir-faire, ainsi que des compétences dans l'ordre de l'invention et de la création artistiques, nourries d'une culture intégrant la connaissance des œuvres du patrimoine et de l'art contemporain ; - de la part du jury, une évaluation rigoureusement cadrée sur ces différents points. Les épreuves de "pratique plastique" de l'admissibilité de l'agrégation externe et du CAPES externe soulignent l'importance première des "pratiques graphiques", considérées dans quelques-unes de leurs fonctions essentielles : projeter, communiquer, représenter et, surtout, exprimer en manifestant une ambition artistique. Le candidat reste bien entendu libre du choix des outils, des techniques et des procédures de mise en œuvre qui lui paraissent les plus adaptées. Il est rappelé que les pratiques graphiques n'excluent pas la couleur – comme en témoigne toute l'histoire de l'art – dès lors qu'elle ne renvoie pas au pictural. L'épreuve de "pratique et création plastiques" de l'admission de l'agrégation (externe et interne) et l'épreuve de "pratique et expression plastiques" de l'admission du CAPES externe, soulignent, quant à elles, l'importance de l'engagement artistique personnel du candidat. Elles doivent faire apparaître avec évidence des compétences et une maîtrise dans la conception et la mise en œuvre d'une production d'ordre artistique qui n'ignore rien de l'art vivant. II - Indications relatives aux matériaux et procédures Il est rappelé que pour des raisons de sécurité, dans le cadre d'un concours de recrutement, les produits et matériels suivants sont interdits : bombes aérosols et appareils fonctionnant sur réserve de gaz, appareils à production de flammes vives, acides, produits chimiques volatils, inflammables ou toxiques. Sont également interdits les matériels bruyants, notamment les scies sauteuses et perceuses (en revanche, les sèche-cheveux sont autorisés). Les matériels photographique, vidéo, informatique et de reprographie sont autorisés, mais la responsabilité de leur utilisation et de leur bonne marche incombe au candidat. Il ne sera fourni par les organisateurs du concours que l'accès à un branchement électrique usuel. Épreuves de "pratique plastique" de l'admissibilité de l'agrégation externe et du CAPES externe Un format précis a été défini par les textes officiels (format "grand aigle"). Les candidats sont invités à prévoir un support suffisamment ferme et solide pour résister au transport et aux manipulations inévitables lors de l'évaluation. Ils sont par ailleurs tenus de proposer une réalisation inscrite à l'intérieur du format imposé ("grand aigle") ne comportant ni extensions, ni rabats, et dont l'épaisseur totale (support plus réalisation) ne peut dépasser 1,5 cm. Tout autre document de référence que ceux qui peuvent être fournis avec le sujet est interdit. Tout élément matériel formel, iconographique ou textuel doit être obligatoirement produit sur place par le candidat à partir de matériaux bruts. Les techniques sont laissées au libre choix du candidat en évitant les matériaux à séchage lent et en prenant la précaution de fixer les pastels secs, sanguine, fusain, craie, etc. Épreuve de "pratique et création plastiques" de l'admission de l'agrégation (externe et interne) et épreuve de "pratique et expression plastiques" de l'admission du CAPES externe Tout autre document de référence que ceux qui peuvent être fournis avec le sujet, est interdit. Sont donc proscrits les recueils iconographiques sur quelque support que ce soit, ainsi que l'apport de tout objet extérieur manufacturé qui ne serait pas transformé durant l'épreuve ; ainsi les éléments formels, iconographiques ou textuels que le candidat souhaite intégrer à sa réalisation doivent obligatoirement donner lieu à une transformation plastique identifiable, pertinente et significative, ou être produits sur place à partir de matériaux bruts. -3- I – Programme de l’épreuve d’’Esthétique et Sciences de l’Art, applicable sessions 2008 et 2009 : B.O. n° 3 du 27 avril 2006 et B.O. n° 21 du 25 mai 2006 « L’image » BIBLIOGRAPHIE : Elle comprend un premier ensemble de 30 références/auteurs sources, d’où seront tirés les sujets des trois sessions à venir, puis d’un second ensemble de références complémentaires destinées à orienter le candidat dans sa préparation à l’épreuve. 1/ Ouvrages sources (prélèvement texte) : ALBERTI Leon Battista, La peinture, traduction Thomas Golsenne et Bertrand Prévoist, Paris, éd. Seuil, « Source », 2004. BACHELARD Gaston, L’air et les songes, Paris, éd. José Corti, 1943. BARTHES Roland, “Rhétorique de l’image”, in Communications n° 4, Paris, éd. Seuil, 1964 ; La chambre claire. Note sur la photographie, Paris, éd. Cahiers du Cinéma-Gallimard-Seuil,1980. BELLMER Hans, Petite Anatomie de l’image (1957), Paris, éd. Allia, 2002. BELTING Hans, Pour une anthropologie des images, trad. J. Torrent, Paris, éd. Gallimard, 2004. BENJAMIN Walter, « Petite histoire de la photographie » (1931), trad. de l’allemand et annoté par André Gunthert, in revue Etudes photographiques, nov. 1996, n°1, pp. 6-39 ; « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » (1939) in Essais 2 (1935-1940), Paris, éd. Denoël-Gonthier, 1983. CAVELL Stanley, A la recherche du bonheur. Hollywood et la comédie du remariage, Paris, éd. Cahiers du cinéma, 1993 ; La projection du monde, trad. C. Fournier, Paris, éd. Belin, 1999 ; COUCHOT Edmond, La technologie dans l’art. De la photographie à l’image virtuelle, Nîmes, éd. Jacqueline Chambon, 1998. DAGOGNET François, Philosophie de l’image, Paris, éd. Vrin, 1989. DE CUSE Nicolas, Le tableau ou la vision de Dieu, éd. Cerf, 1986 ; De la représentation, Paris, éd. Seuil, 1994. DELEUZE Gilles, Cinéma I : l’image-mouvement, Paris, éd. de Minuit, 1983 ; Cinéma 2 : l’image-temps, Paris, éd. de Minuit, 1985 « Platon et le simulacre », Logique du sens, Appendice I, Paris, éd. de Minuit, 1969, pp. 209-307. DIDI-HUBERMAN G, Fra Angelico, dissemblance et figuration, Paris, éd. Champs Flammarion, 1995 ; Images malgré tout, Paris, éd. de Minuit, 2003. ELIADE Mircéa, Images et symboles, Paris, éd. Gallimard, « Tel », 1986. FRANCASTEL Pierre, L’image, la vision et l’imagination, Paris, éd. Denoël-Gonthier, “Médiations »,1983. FREUD Sigmund, Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci (1910), Paris, éd. Gallimard, 1987. GOMBRICH E. H., L’art et l’illusion, Paris, éd. Gallimard, 1971. GOODMAN N., Langages de l’art, Nîmes, éd. Jacqueline Chambon, 1990, chap. 1 et 2. JONAS Hans, Le Phénomène de la vie, Essai VII, « La production d’images et la liberté humaine », Bruxelles, éd. De Boeck Université, 2000. KRAUSS Rosalind, Le Photographique. Pour une Théorie des Écarts, Paris, éd. Macula, 1990. LACAN Jacques, « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je » in Écrits 1, Paris, éd. Seuil, 1966 LICHTENSTEIN Jacqueline (dir.) La Peinture, Paris, éd. Larousse, 1995. MARIN Louis, Des pouvoirs de l’image, Paris, éd. Seuil, 1993 MICHAUD Philippe-Alain, Aby Warburg et l’image en mouvement, Paris, éd. Macula, 1998. MONDZAIN Marie-José, Image, icône, économie, Paris, éd. Seuil, 1996. PIERCE Charles Sanders, Écrits sur le signe, Paris, éd. Seuil, 1978. PLATON, République, X, trad. R. Baccou, Paris, éd. Garnier-Flammarion, 1966, nouv. traduction et édition par Lerous en GF. RICŒUR Paul, La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, éd. Seuil, 2000, 1ère partie, chapitre I. SARTRE Jean-Paul, L’imagination, Paris, éd. PUF, 1936, republié en PUF « quadrige » SENDLER Egon, L’icône, image de l’invisible — Éléments de théologie, esthétique et technique, Paris, éd. Desclée de Brouwer, 1981. VERNANT J.-P., Religion, Histoires, raisons, Paris, éd. Maspero, 1979, chap. 8 : « Naissances d’images » ; Mythe et pensée chez les Grecs, Paris, éd. La Découverte, 2005, chap. 5 « Du double à l’image ». 2/ orientations bibliographiques complémentaires : AGAMBEN Giorgio, Image et mémoire, Paris, éd. Desclée de Brouwer, 2004. BARTHES Roland, Mythologies, Paris, éd. Seuil, 1957 BATAILLE Georges, « Dictionnaire Critique », in Documents 1929, n°7. BERNAS Steven, La croyance en l’image, Paris, L’Harmattan, 2006. BOESPFLUG F. et LOSSKY N., Nicée II, 787-1987. Douze siècles d’images religieuses, Paris, éd. Cerf, 1987 -4- CAUQUELIN Anne, Fréquenter les incorporels, éd. PUF « Lignes d’art », 2006 DANEY Serge, Le salaire du zappeur, Paris, éd. POL, 1993. DEBRAY Régis, Vie et mort de l’image, Paris, éd. Gallimard, 1992. Esprit, n° 199, février 1994, « Vices et vertus de l’image ». GOMBRICH E. H., L’Ecologie des images, Paris, éd. Flammarion, 1983. GUILLOU André (dir.), Byzance et les images, Paris, éd. La documentation française / Louvre, Conférences et colloques, 1994. LACAN Jacques, Les Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Le Séminaire livre XI, Paris, éd. Seuil, 1966. LAVAUD Laurent (textes choisis et présentés par), L’image, « Corpus », Paris, éd. Garnier-Flammarion, 1999. LOJKINE Stéphane, Image et subversion, Nîmes, éd. Jacqueline Chambon, 2005. MARIN Louis, Le Portrait du Roi, Paris, éd. de Minuit, « Le sens commun », 1981. MARION J.-L., L’idole et la distance, Paris, éd. Grasset, 1989. MONDZAIN Marie-José, L’Image peut-elle tuer ?, Paris, éd. Bayard, 2002 ; Le commerce des regards, L’ordre philosophique, éd. Seuil, 2003. NANCY Jean-Luc, Au fond des images, Paris, éd. Galilée, 2003. PANOFSKY Erwin, La perspective comme forme symbolique, Paris, éd. de Minuit, 1975. RANCIÈRE Jacques, Le destin des images, Paris, La fabrique éditions, 2003. ROSSET Clément, Le Réel et son double, Paris, éd. Gallimard, 1984. SARTRE Jean-Paul, L’imaginaire, Paris, éd. Gallimard « bibliothèque des idées », 1940. SAUVAGNARGUES Anne, Deleuze et l’art, Paris, éd. PUF « Lignes d’art », 2005. SCHAEFFER Jean-Marie, L’image précaire : du dispositif photographique, Paris, éd. Seuil, 1987. SCHÖNBORN Christoph, L’icône du Christ, Paris, éd. Cerf, 2003. WOLF Laurent, Vie et mort du tableau, 1. genèse d’une disparition et 2. La peinture contre le tableau, Paris, éd. Klincksieck « 50 questions », 2004. WUNENBURGER J.-J., Philosophie des images, Paris, éd. PUF, 1997 WIRTH Jean, L’image médiévale, Paris, éd. Klincksieck, « Méridiens »,1989. II – Histoire de l’art 1 – Programme de l’épreuve d’Histoire de l’Art, applicable pour la sessiona 2007, question antérieure au XXe siècle, (BO spécial n°5 du 20 mai 2005) : Étude comparée des retables (structure, iconographie, traitement stylistique),dans les anciens PaysBas, en France et en Italie au XXe siècle Bibliographie indicative : - D. ARASSE, L'Annonciation italienne : une histoire de perspective, Paris, 1999. - Fr. Avril (éd.), Jean Fouquet, catalogue de l'exposition [Paris, Bibliothèque nationale de France], Paris, 2003. - G. BARBERA, Antonello de Messine, Paris, 1998. - F. BORSI et S. BORSI, Masaccio, Paris, 1998. -A. CHASTEL, La pala ou le retable italien depuis les origines à 1500. Préface d'Enrico Castelnuovo, Paris, 1993. - A. CHÂTELET, Jean PRÉVOST : le Maître de Moulins, Paris, 2001. - A. CHÂTELET, Les primitifs hollandais : la peinture dans les Pays-Bas du Nord au XVe siècle, Paris, 1980. - A. CHÂTELET, Robert CAMPIN, le Maître de Flémalle : la fascination du quotidien, Anvers, 1996. - K. CHRISTIANSEN, Andrea Mantegna : Padoue et Mantoue, Paris, 1995. - D. DE VOS, Hans Memling : l'œuvre complète, Anvers, 1994. - D. DE VOS, Rogier van der Weyden : l'œuvre complète, Paris, 1999. - E. DHANENS, Hubert et Jan van Eyck, Anvers, 1980. - E. DHANENS, Hugo van der Goes, Anvers, 1998. - R. GOFFEN, Giovanni Bellini, New Haven et Londres, 1989. - M. HORSTER, Andrea del Castagno : complete edition with a critical catalogue, Oxford, 1980. - R.W. LIGHTBOWN, Botticelli, Paris, 1990. - R.W. LIGHTBOWN, Piero della Francesca, Paris, 1992. - R. LONGHI, Piero della Francesca, Paris, 1989. - P.C. MARANI, Léonard de Vinci : catalogue complet des peintures, Paris, 1991. - M. MOLTENI, Cosmé Tura, Arles, 2000. - E. PANOFSKY, Les primitifs flamands, Paris, 1992. -5- - Retables, l'âge gothique et la Renaissance (Caterina Virdis Limentani Mari Pietrogiovanna, Citadelles/Mazenod, 2001. - J. RUDA, Fra Filippo Lippi : life and work with a complete catalogue, Londres, 1993. - J.T. SPIKE, Masaccio, Paris, 1995. - J.T. SPIKE, Fra Angelico, Paris, 1996. - Ch. STERLING, Enguerrand QUARTON : le peintre de la Pietà d'Avignon, Paris, 1983. - Catalogue de l'exposition Les Primitifs français : découvertes et redécouvertes (Louvre, 24 février au 17 mai 2004), Dominique THIÉBAUT, conservateur en chef au musée du Louvre, avec la collaboration de Philippe LORENTZ et François-René MARTIN, 192 p., Paris, Éditions RMN, 2004 2/ Programme de l’épreuve d’Histoire de l’Art, applicable pour les sessions 2008, 2009 : B.O. n° 3 du 27 avril 2006 Les réalismes dans les arts plastiques en Europe et aux Etats-Unis durant l’entre-deux-guerres BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE Etudes générales : Dawn ADES (dir.), Art and power: Europe under the dictators 1930-45, Londres, Hayward Gallery, 1995. Olivier BARROT et Pascal ORY, Entre deux guerres. La création française entre 1919 et 1939, Paris, éd. François Bourin, 1990. Laurence BERTRAND-DORLÉAC, Histoire de l’art à Paris entre 1940 et 1944. Ordre national, traditions et modernités, Paris, Publications de la Sorbonne, 1986. Laurence BERTRAND-DORLÉAC, L’art de la défaite, 1940-1944, Seuil, Paris, 1993. Annie COHEN-SOLAL, Un jour ils auront des peintres. L’avènement des peintres américains, Paris 1867New-York 1948, Paris, éd. Gallimard, 2000. Philippe DAGEN, Le silence des peintres, les artistes face à la Grande Guerre, Paris, éd. Fayard, 1996. Jean-Luc DAVAL, Le Journal des avant-gardes. Les années vingt, les années 30, Genève, éd. Skira, 1980. Serge FAUCHEREAU (textes réunis par), La Querelle du Réalisme, Diagonales–Paris, Paris, éd. Cercle d’Art, 1987. Eric MICHAUD, Un art de l'éternité : l'image et le temps du national-socialisme, Paris, éd. Gallimard, coll. Le temps des images, 1996. Pierre MILZA et Fanette ROCHE-PÉZARD (dir.), Art et fascisme, Paris, éd. Complexe, 1989. Lionnel RICHARD, L’art et la guerre. Les artistes confrontés à la Seconde Guerre mondiale, Paris, éd. Flammarion, 1995. Régine ROBIN, Le Réalisme socialiste : une esthétique impossible, Paris, éd. Payot, 1986. Kenneth E. SILVER, Vers le retour à l’ordre (L’Avant-garde parisienne et la Première Guerre mondiale), traduit de l’anglais par Dennis Collins, Paris, éd. Flammarion, 1991. Colloques : Le retour à l’ordre dans les arts plastiques et l’architecture 1919-1925, Actes du colloque de l’Université de Saint-Etienne, Saint-Etienne, 1975. L’art face à la crise. L’art en Occident. 1929-1939, Actes du colloque de l’Université de Saint-Etienne, CIEREC, 1980. Catalogues d’expositions : Réalismes en Allemagne, 1919-1933, Musée d’Art et d’Industrie, Saint-Etienne, 15 février-28 mars 1974. Paris-Berlin, rapports et contrastes France-Allemagne 1900-1933, Centre Georges-Pompidou, Paris, 12 juillet-6 novembre 1978. Paris-New York (1908-1968), Gallimard, Centre Georges-Pompidou, Paris, 1991. Paris-Paris, 1937-1954, Centre Georges-Pompidou, Paris, 1981, éd. du Centre Georges-Pompidou / éd. Gallimard, Paris, 1992. Les Réalismes 1919-1939. Entre révolution et réaction, Centre national d’art et de culture GeorgesPompidou, Paris, 17 décembre 1980-20 avril 1981. Face à l’Histoire. L’artiste moderne devant l’événement historique 1933-1996, Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, Paris, éd. Flammarion, 1996. Années 30 en Europe. Le temps menaçant 1929-1939, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 20 février25 mai 1997, Paris-Musées, Paris, éd. Flammarion, 1997. Allemagne années 20 : la nouvelle objectivité, dir : Christine Poullain, Uwe Flekner, Didier Ottinger, Musée de Grenoble, Paris, éd. RMN, 2003. Etudes par pays : Antonio BONET CORREA (sous la direction de), Arte del franquismo, Madrid, Ediciones Catedra, 1981. Boris GROYS, Staline, œuvre d'art totale, Nîmes, éd. Jacqueline Chambon, 1990. Hildegard BRENNER, La politique artistique du national-socialisme, Paris, éd. Maspero, 1980. Francesca CASTRIA MARCHETTI (dir.), La peinture américaine, Paris, éd. Gallimard, 2002. -6- Yves DURAND, Le nouvel ordre européen Nazi, Bruxelles-Paris, éd. Complexe, 1990. Igor GOLOMSTOCK, L'art totalitaire : Union Soviétique, IIIème Reich, Italie Fasciste, Paris, éd. Carré, 1991. Pontus HULTEN et Germano CELANT (dir.), Art italien 1900-1945, Paris, éd. Liana Levi, 1989. Edward LUCIE-SMITH, Le réalisme américain, Paris, éd. de La Martinière, 1994.Barbara ROSE, L’art américain depuis 1900, Bruxelles, éd. La Connaissance, 1969 ; La peinture américaine. Le XXe siècle, Genève, éd. Skira, 1995. Photographie : Dominique BAQUÉ, Les documents de la modernité. Anthologie de textes sur la photographie de 1919 à 1939, Nîmes, éd. Jacqueline Chambon, 1993. Christian BOUQUERET, La nouvelle photographie en France 1919-1939, catalogue d’exposition, Musée Sainte-Croix, Poitiers, 7 octobre-1er décembre 1986. 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Gérard DUROZOI, Histoire du mouvement surréaliste, Paris, éd. Hazan, 1997. Werner SPIES (dir.), La révolution surréaliste, catalogue d’exposition, Paris, éd. Centre Georges-Pompidou, 2002. Art déco : Alistair DUNCAN, American Art Deco, Londres, 1986 (trad. Fr., Art Déco) Paris, éd.Thames & Hudson, 1989. Charlotte BENTON, Tim BENTON, Ghislaine WOOD (dir.), L'art déco dans le monde : 1910-1939, Tournai, éd. La Renaissance du livre, coll. : Références, 2003. Jean-Pierre BOUILLON, Journal de l’Art Déco, Genève, éd. Skira, 1988. Emmanuel BRÉON et Michèle LEFRANÇOIS, Coloniales 20/40, catalogue d’exposition, Paris, éd. du Musée de Boulogne-Billancourt, 1990. Emmanuel BRÉON et Michèle LEFRANÇOIS, Le Musée des années 30, Paris, éd. Somogy, 1998. Emmanuel BRÉON, L’Art des années 30, Paris, éd. Somogy, 1996. Cinquantenaire de l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, Paris, 1937, catalogue d’exposition, Institut français d’architecture, Paris, éd. Paris-Musées, 1987. Edward LUCIE-SMITH, Art déco painting, Londres, éd. Phaidon, 1990. ••• Le Bulletin Officiel peut être consulté directement sur le site : http://www.education.gouv.fr Les rapports des jurys de concours peuvent être consultés sur les sites : http://www.education.gouv.fr/siac http://www.cndp.fr -7- COMPOSITION DU JURY Présidente : SORBE Hélène Professeur des Universités Bordeaux Vice-président : SABOURDIN Philippe IA IPR Paris Professeur agrégé Maître de conférences Professeur agrégé Professeur agrégé Maître de conférences Professeur agrégé Professeur des Universités Professeur agrégé Maître de conférences Professeur des Universités Maître de conférences Fabienne Professeur agrégé Maître de conférences Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur agrégé Architecte Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur des Universités Professeur agrégé IA-IPR Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur agrégé Maître de conférences Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur agrégé Architecte Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur agrégé IA-IPR Professeur agrégé Maître de conférences Maître de conférences Professeur agrégé Professeur agrégé Professeur des Universités Maître de conférences Maître de conférences Professeur agrégé Maître de conférences Professeur agrégé Maître de conférences Versailles Bordeaux Lyon Reims Nancy Montpellier Bordeaux Bordeaux Rennes Paris Rennes Professeur des Universités Lille Bordeaux Créteil Toulouse Nantes Paris Paris Versailles Bordeaux Bordeaux Toulouse Nancy-Metz Créteil Montpellier Paris Versailles Créteil Paris Lille Versailles Toulouse Paris Reims Paris La Réunion Créteil Valenciennes Bordeaux Paris Versailles Montpellier Marseillej Paris Paris Paris Paris Strasbourg Membres du jury : AYACHE Elsa AZEMA Claire BELON Olivier BERGERET Albert BERNAS Steven BETTINI Josyane BEYLOT Pierre BEZIAT Julien BORREL Pascale BOTTINEAU Yves BRIAND Denis BRUGERE LEBLANC CLOITRE Cécile COQUELIN Jean-Yves COUANET Catherine COURNARIE Nathalie DELANNET Fabienne DERVIEUX Alain DEVAUX Gilles DONNEFORT Catherine DUSSOL FERNANDEZ FUVEL Jean-Yves GOLDSTEIN Sandra GRASSE Catherine GRISON Laurent GUILLO Anna JALABERT Philippe JOUBERT Bernard JUHASZ Pierre KLEIN Richard LABASTIE Claire LAGARRIGUE Frédéric LAURET Pierre LEBEAU Jean-François LETOULAT Alain LEVAL Frédéric LEVY Philip LISSARAGUE Nicolas MAGNE Elisabeth MARGAT Claire MOULLIER Cédric PINCHON Jean-François PUJADE Robert SCHEFER Olivier TESTOT Xavier THELY Nicolas TREUTTEL Geneviève WERCKMEISTER François -8- ELEMENTS STATISTIQUES ET RESULTATS Nombre de postes mis au concours 16 Nombre de candidats inscrits Nombre de candidats présents 704 341 (48,43% des inscrits) EPREUVES D’ADMISSIBILITÉ Moyennes des présents Moyennes des admissibles Total moyennes des présents Esthétique : 7,46 ; Histoire de l’art : 6,15 ; Pratique : 5,35 Esthétique : 11,03 ; Histoire de l’art : 11,68 ; Pratique : 10,58 06,12 (07,15 en 2006) Total moyennes des admissibles : 10,96 (12,46 en 2006) Barre d’admissibilité 9,50 (11,13 en 2006) Nombre des candidats admissibles Hommes 14 Femmes 26 Total 2006) 40 (11,73% des présents ; 08,95% en EPREUVES D’ADMISSION Note le plus haute Note la plus basse Moyennes des présents Moyennes des admis Moyennes des options (Pr/Ad) Nombre de candidats présents Moyenne des présents Leçon : 19,00 ; Soutenance : 20,00 ; Options : 19 ,00 Leçon : 02,00 ; Soutenance : 03,00 ; Options : 03,00 Leçon : 08,37 ; Soutenance : 10,08 ; Options : 09,06 Leçon : 10,31 ; Soutenance : 13,94 ; Options : 13,58 Archi : 10,67/14,60 ; Ciné : 10,69/14,25 ; Photo : 11,17 ; Théâtre : 12/9 ; AAP : 11,33/11,33 38 (2 absents) 10,14 Moyenne des admis : 11,76 (12,80 en 2006) Nombre des candidats admis Hommes Femmes Total Barre d’admission : 06 10 16 (42,10% des présents ; 40% en 2006) 10,57 (10,89 en 2006) -9- ADMISSIBILITE Répartition des intervalles de notes des présents en pourcentage selon les épreuves >= 17 et < 18 >= 16 et < 17 >= 15 et < 16 >= 14 et < 15 >= 13 et < 14 >= 12 et < 13 >= 11 et < 12 >= 10 et < 11 >= 9 et < 10 >= 8 et < 9 >= 7 et < 8 >= 6 et < 7 >= 5 et < 6 >= 4 et < 5 >= 3 et < 4 >= 2 et < 3 >= 1 et < 2 <1 0% 20% ESTH. 40% 60% H. DE L'ART 80% 100% PRATIQUE Ce tableau rend visible la proportion de notes afférentes à chacune des trois épreuves dans les intervalles de notation compris entre 0 et 20. Quelques exemples pour faciliter sa lecture : - Dans l’intervalle >=17 et <18, nous trouvons 37 % de notes se rapportant à des copies d’Esthétique, 13 % de notes relatives à des copies d’Histoire de l’art et 50 % de notes attribuées à des rendus de Pratique plastique. - Dans l’intervalle 0<1 : figurent 65 % de notes concernant l’Histoire de l’art et 35 % concernant la Pratique plastique. - 10 - >= < 1 1 >= et < 2 2 e >= t < 3 3 e >= t < 4 4 e >= t < 5 5 e >= t < 6 6 >= et < 7 7 >= et < >= 8 e 8 t< >= 9 e 9 10 t < >= e 10 t 11 < 1 >= e 1 12 t < >= e 12 t 13 < 1 >= e 3 t 14 < 1 >= e 4 t 15 < 1 >= e 5 t 16 < 1 >= e 6 t 17 < 1 et 7 < 18 >= 1 >= et < 2 2 >= et < 3 3 >= et < 4 4 e >= t < 5 5 e >= t < 6 6 e >= t < 7 7 e >= t < >= 8 e 8 t< >= 9 e 9 10 t < >= e 10 t 11 < 1 >= e 1 t 12 < 1 >= e 2 t 13 < 1 >= e 3 t 14 < 1 >= e 4 t 15 < 1 >= e 5 t 16 < 1 >= e 6 t 17 < 1 et 7 < 18 ADMISSIBILITE: EPREUVE D'ESTHETIQUE Intervalles des notes des admissibles comparés à ceux des présents 60 50 40 30 20 10 0 PRESENTS PRESENTS - 11 - ADMISSIBLES ADMISSIBILITE:EPREUVE D'HISTOIRE DE L'ART Intervalles des notes des admissibles comparés à ceux des présents 50 40 30 20 10 0 ADMISSIBLES >= < 1 1 >= et < 2 2 >= et < 3 3 e >= t < 4 4 e >= t < 5 5 e >= t < 6 6 >= et < 7 7 e >= t < >= 8 e 8 t< >= 9 e 9 10 t < >= e 10 t 11 < 1 >= et 1 1 < >= 2 e 12 t 13 < 1 >= e 3 t 14 < 1 >= e 4 t 15 < 1 >= e 5 t 16 < 1 >= e 6 t 17 < 1 et 7 < 18 >= < 1 1 >= et < 2 2 e >= t < 3 3 e >= t < 4 4 e >= t 5 <5 >= et < 6 6 >= et < 7 7 >= et < >= 8 e 8 t >= 9 e < 9 10 t < >= e 10 t 11 < 1 >= e 1 t 12 < 1 >= e 2 t 13 < 1 >= e 3 14 t < >= e 14 t 15 < 1 >= e 5 t 16 < 1 >= e 6 t 17 < 1 et 7 < 18 ADMISSIBILITE: EPREUVE DE PRATIQUE PLASTIQUE Intervalles des notes des admissibles comparés à ceux des présents 60 50 40 30 20 10 0 PRESENTS ESTH. - 12 - ADMISSIBLES ADMISSIBILITE: REPARTITION DES NOTES DES ADMISSIBLES 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 H. DE L'ART PRATIQUE et < et < et < et < et < et < et < 8 7 6 5 4 3 2 <1 >= 8e t< 9 >= 9e t< 10 >= 10 et < 11 >= 11 et < 12 >= 12 et < 13 >= 13 et < 14 >= 14 et < 15 >= 15 et < 16 >= 16 et < 17 >= 17 et < 18 >= 18 et < 19 >= 19 et < 20 >= 7 >= 6 >= 5 >= 4 >= 3 >= 2 >= 1 PRESENTS PRESENTS - 13 - ADMIS > 19 >= 1 9 >= 1 8 >= 1 7 >= 1 6 >= 1 5 >= 1 4 >= 1 3 >= 1 2 >= 1 1 >= 1 0 et = et < et < et < et < et < et < et < et < et < 0 20 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 t<1 t<9 t<8 t<7 t<6 t<5 t<4 t<3 t<2 <1 et < >= 9 e >= 8 e >= 7 e >= 6 e >= 5 e >= 4 e >= 3 e >= 2 e >= 1 e ADMISSION INTERVALLES DES NOTES DES ADMIS COMPARÉS A CEUX DES PRÉSENTS EPREUVE DE SOUTENANCE 5 4 3 2 1 0 ADMIS EPREUVE DE LECON 7 6 5 4 3 2 1 0 PRESENTS - 14 - ADMIS >= >= >= >= >= >= 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 t< et < et < et < et < et < et < et < et < et < 9 8 7 6 5 4 3 2 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 t< t< t< t< t< t< t< t< et < 9e 8e 7e 6e 5e 4e 3e 2e 1e <1 PRESENTS >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= >= 19 18 17 16 15 14 13 12 11 et < et < et < et < et < et < et < et < et < et < 9 8 7 6 5 4 3 2 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 t< t< t< t< t< t< t< t< <1 t< 8e 7e 6e 5e 4e 3e 2e 1e 9e 10 >= >= >= >= >= >= >= >= >= OPTION ARCHITECTURE 5 4 3 2 1 0 ADMIS OPTION CINEMA ET AUDIOVISUEL 3 2 1 0 et < et < et < et < et < et < et < 7 6 5 4 3 2 <1 PRESENTS PRESENTS - 15 - ADMIS 20 8 >= 8e t< >= 9 9e t< 10 >= 10 et < 11 >= 11 et < 12 >= 12 et < 13 >= 13 et < 14 >= 14 et < 15 >= 15 et < 16 >= 16 et < 17 >= 17 et < 18 >= 18 et < 19 >= 19 et < 20 >= 7 >= 6 >= 5 >= 4 >= 3 >= 2 >= 1 et < et < et < et < et < et < et < 7 6 5 4 3 2 <1 8 >= 8e t< 9 >= 9e t< 10 >= 10 et < >= 11 11 et < 12 >= 12 et < 13 >= 13 et < 14 >= 14 et < >= 15 15 et < 16 >= 16 et < 17 >= 17 et < 18 >= 18 et < >= 19 19 et < 20 >1 9e t= 20 >= 7 >= 6 >= 5 >= 4 >= 3 >= 2 >= 1 OPTION PHOTOGRAPHIE 3 2 1 0 ADMIS OPTION ARTS APPLIQUES 2 1 0 et < et < et < et < et < et < et < 7 6 5 4 3 2 <1 8 >= 8e t< >= 9 9e t< 10 >= 10 et < >= 11 11 et < >= 12 12 et < >= 13 13 et < >= 14 14 et < >= 15 15 et < >= 16 16 et < >= 17 17 et < >= 18 18 et < >= 19 19 et < 20 >1 9e t= 20 >= 7 >= 6 >= 5 >= 4 >= 3 >= 2 >= 1 OPTION THEATRE 2 1 0 PRESENTS - 16 - ADMIS et < et < et < et < et < et < et < et < 8 7 6 5 4 3 2 <1 9 >= 9 et <1 >= 0 10 e t< 11 >= 11 e t< 12 >= 12 e t< 13 >= 13 e t< 14 >= 14 e t< 15 >= 15 e t< 16 >= 16 e t< 17 >= 17 e t< 18 >= 18 e t< 19 >= 19 e t< 20 >1 9 et = 20 >= 8 >= 7 >= 6 >= 5 >= 4 >= 3 >= 2 >= 1 REPARTITION DES NOTES DES ADMIS 4 3 2 1 0 SOUTENANCE - 17 - LECON OPTION REMARQUES DE LA PRÉSIDENTE Avec une prise de recul sur les résultats de la session 2007, nous avons pu constater une légère baisse des notes, à l’écrit comme à l’oral ; nous signalerons donc, au-delà des développements livrés par le rapport de chaque épreuve, quelques constats principaux qui pourront permettre aux agrégatifs d’affiner leur préparation. Plusieurs facteurs peuvent être invoqués. Remarquons tout d’abord que, sans être tenu responsable de cet affaiblissement, le peu de postes mis au concours n’est pas encourageant. Cela explique peut-être la sérieuse diminution du nombre d’inscriptions au concours et l’important pourcentage d’absents aux épreuves de l’admissibilité enregistrés cette année. Il en est parfois résulté que l’une ou l’autre des académies, très honorablement représentée auparavant dans les scores terminaux, ne l’est pas à cette dernière session. Aussi tous mes encouragements aux futurs candidats vont-ils dans le sens d’une persévérance et d’une implication maximales dans la préparation des épreuves, et ce tout au long de l’année. Les conseils dispensés par les divers rapports de jury vont dans ce sens. Il est en effet capital de ne pas attendre les résultats de l’admissibilité pour se lancer dans la préparation de l’oral. Nous avons vu des candidats forts d’un bon score aux trois premières épreuves s’effondrer dans leurs prestations orales. Concernant l’admissibilité, ce qui semble avoir handicapé nombre de candidats est relatif à l’identité même du sujet de l’épreuve plastique. En effet, la traduction graphique du corps humain, inhérente à la présence de deux « modèles » posant dans le document-source, s’est avérée bien souvent un obstacle, une difficulté mal surmontée. Au niveau d’un concours de l’agrégation, aucun type de motif ou figure ne doit poser problème au candidat, lequel doit pouvoir transcrire, avec une maîtrise égale, tout type de composante figurative, iconique. Celui ou celle qui aborde la préparation au concours doit être conscient de ses propres faiblesses et y remédier. Concernant le recours au médium numérique, l’ensemble du jury de cette épreuve de l’admissibilité et moi-même tenons à rappeler deux principes, inhérents au texte de cadrage. Le premier : seuls le document visuel fourni par de sujet et les images fabriquées sur place sont autorisées, les candidats qui ne respecteraient pas cette clause risquent la disqualification. Ceci dit, dans la mesure où, en photographie, l’environnement immédiat de l’opérateur est considéré comme matériau brut, ce dernier peut rentrer dans la composition d’images produites par le candidat pour répondre au sujet. Toutefois – c’est le deuxième principe – le candidat doit veiller à ce qu’aucun élément, particulièrement les personnages qui seraient inclus dans le champ visuel, ne contrevienne au respect le plus strict de l’anonymat. Le jury ne doit reconnaître ni le candidat, ni ses voisins, et, à travers ces derniers, identifier le centre de concours. Cela pourrait induire de l’inégalité dans le traitement des travaux. Le candidat doit avoir conscience de cela, et des limites dans lesquelles il peut œuvrer. En ce qui concerne l’épreuve pratique de l’admission, une réflexion récurrente s’est imposée au jury : la qualité médiocre, sinon très faible, des projets, laquelle heureusement ne s’est pas retrouvée dans les réalisations. Pauvreté ou indigence plastique mais aussi verbale, aggravée par un manque de complémentarité entre l’écrit et le graphique, soit le dessin, la notation colorée, l’expression spatiale, etc. Parmi les 38 projets rassemblés dans une mise à plat finale, guère plus de 4 ont émergé du lot pour leurs qualités intrinsèques. Le candidat ne doit pas oublier que le projet est aussi un « objet plastique » dans sa relation avec l’œuvre qui en découlera, et le lieu d’une pensée plastique à l’œuvre. Nous lui conseillons : de ressourcer son imaginaire du projet au contact des prestations en la matière de créateurs reconnus, de travailler pour acquérir une aisance graphique, de maîtriser la combinaison de plusieurs langages plastiques au service de l’élaboration d’une idée plastique, d’une mise en espace envisagée – cette dernière est trop souvent négligée voire absente ! – ; de revisiter le dispositif de la planche qui offre à la démarche de projet un espace d’expansion ; de retrouver le goût de la maquette modeste et expérimentale, etc. De même encourageons-nous les préparateurs de cette épreuve à impulser une fertilité dans ce registre d’expression. Un effort est aussi à faire dans la soutenance orale, concernant notamment l’usage de références propres à étoffer l’argumentation des choix plastiques, iconiques ou sémantiques. Le projet doit, bien sûr, être activé dans la soutenance orale, il n’est pas inutile de le rappeler. A l’écrit, c’est le manque de maîtrise du champ référentiel qui a laissé sur leur faim les correcteurs des copies, en esthétique comme en histoire de l’art. Carences, utilisations déficientes, erreurs lourdes ont pénalisé bien des devoirs. Rappelons que les bibliographies publiées par le - 18 - B.O., et rappelées dans le rapport, sont faites pour servir. Le candidat ne doit pas oublier qu’il a un important travail personnel à mener. Le cours dispensé par chaque centre de formation propose un itinéraire parmi d’autres à travers le programme à assimiler. Il ne peut prétendre tout traiter, sinon cibler les problématiques essentielles, les moments importants. C’est en faisant un travail de lecture et de REGARD sur les œuvres reproduites, que l’agrégatif pourra baliser ce programme par une sélection d’œuvres « repères » personnalisée. Pour les épreuves orales d’option le problème du bon usage d’une culture artistique personnalisée sans exclusive catégorielle ou historique s’est fait à nouveau sentir. Il semble par ailleurs pour le moins curieux de choisir une option dans l’ignorance totale de ses grandes œuvres, de ses enjeux esthétiques et figures historiques. Le jury de la leçon a noté quant à lui un réel manque de préparation et, plus préoccupant, une méconnaissance des attentes du jury. Par conséquent, pour aider au maximum les candidats dans la préparation des oraux, les bibliographies spécifiques ont été complétées (cinéma) et augmentées (théâtre). La plupart des rapports dispensent de solides conseils méthodologiques qui permettront aux candidats d’organiser le fruit de leurs lectures et le bénéfice des cours, de composer leur musée imaginaire d’œuvres, de mettre à jour les définitions de mots-clés relatifs à la leçon et à leur discipline d’option. Les tableaux statistiques qui précèdent permettront d’apprécier la juste valeur des résultats de la session 2007 par rapport à celle de 2006 dont le rapport, complémentaire à celui-ci, reste éclairant sur bien des points. Je tiens, au terme de ces lignes, à encourager de tous mes vœux les admissibles qui n’ont pas vu leurs efforts couronnés de succès. Par ces temps de recrutement austères, il ne faut pas lâcher prise avant d’avoir tenté 4 ou 5 fois, voire plus, ce concours ; il en est de même pour tous les autres candidats. Les deux années qui viennent doivent être mises à profits, dans la mesure où les trois programmes de l’écrit ne changeront pas. Au-delà du succès ou de l’échec, la préparation de ce concours est une belle occasion de se cultiver, de s’enrichir, de s’ouvrir à la complexité du monde. Je tiens aussi à féliciter ceux qui, parmi les candidats, se montrés à la hauteur des exigences du concours. Si les moyennes ont subi un affaissement, il demeure que les meilleures prestations restent à un niveau constant d’excellence. Comme l’an passé, je réitère mes remerciements à toute l’équipe qui a œuvré sans relâche à l’installation de l’admission du concours sur l’Université de Bordeaux 3, à la bonne marche des épreuves et jurys, à l’accueil des candidats pour que soient réunies les meilleures conditions de travail : particulièrement le vice-président, le secrétaire général du concours, mes quelques collègues de Bordeaux associés à l’aventure, enfin Monsieur le Président et Madame la Secrétaire générale de l’Université Michel-de-Montaigne. ••• - 19 - ADMISSIBILITE _____ EPREUVE D’ESTHETIQUE ET SCIENCES DE L’ART RAPPEL DU TEXTE RÉGLEMENTAIRE (BO n° 30 du 31 août 2000, arrêté du 10 juillet 2000). Épreuve écrite d'esthétique et sciences de l'art : cette épreuve prend appui sur un document textuel assorti d'un sujet. Le texte est emprunté à une bibliographie proposée tous les trois ans et comprenant, notamment, des ouvrages d'esthétique, des écrits d'artistes, des textes critiques (durée : six heures; coefficient 1,5). Arrêté du 10 juillet 2000 (BO n° 30 du 31 août 2000) modifié par l'arrêté du 27 septembre 2002 (BO n° 40 du 31 octobre 2002). SUJET « Entre le peintre et le cameraman, nous retrouvons le même rapport qu’entre le mage et le chirurgien. L’un observe en peignant une distance naturelle entre la réalité donnée et lui-même, le cameraman pénètre en profondeur dans la trame même du donné. Les images qu’ils obtiennent l’un et l’autre diffèrent à un point extraordinaire. Celle du peintre est globale, celle du cameraman se morcelle en un grand nombre de parties, dont chacune obéit à ses lois propres. Pour l’homme d’aujourd’hui l’image du réel que fournit le cinéma est infiniment plus significative, car si elle atteint à cet aspect des choses qui échappe à tout appareil – ce qui est bien l’exigence légitime de toute œuvre d’art –, elle n’y réussit justement que parce qu’elle use d’appareils pour pénétrer, de la façon la plus intensive, au cœur même de ce réel. » Walter BENJAMIN, L’œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique, V, in Essais 2, Paris, éd. Denoël-Gonthier, 1983, pp. 98-99. Comment l’image se rapporte-t-elle au réel ? Membres du jury : Steven BERNAS, Fabienne BRUGÈRE LE BLANC, Catherine COUANET, Nathalie COURNARIE, Pierre LAURET, Nicolas LISSARAGUE, Claire MARGAT, Olivier SCHEFER Rapport de jury établi par Catherine Couanet et Nathalie Cournarie Cette année, la préparation à l’épreuve d’Esthétique et Sciences de l’Art nécessitait de la part des candidats de mobiliser toute leur attention sur la problématique de l’Image, cela afin de pouvoir mener en six heures une réflexion construite et sensible. À la fois concept et réalité physique, matière et idée, perception et objet de démonstration, l’image se devait d’être le fil conducteur d’une pensée esthétique. Le sujet explicitement proposé aux candidats pour l’épreuve de cette session 2007 s’appuyait sur un extrait de texte de Walter Benjamin issu de L’œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique, assorti d’une question : Comment l’image se rapporte-t-elle au réel ? Les circonstances de passage de l’épreuve supposaient nécessairement une importante préparation, un certain nombre d’apprentissages et enfin une mise en forme non dénuée de sensibilité artistique et de pertinence intellectuelle. Sur ces trois points nous allons revenir avec précision. Soulignons, néanmoins, que le rapport qui se présente ici ne prévaut pas sur ceux qui l’ont précédé. Ainsi, nous renvoyons nécessairement les candidats aux rapports de jurys des années antérieures. La force esthétique, politique et artistique que ce texte de Walter Benjamin assorti d’une question espérait engager a parfois pu trouver un « corps pensant » capable non seulement de problématisation et de démonstration - 20 - mais aussi de clarté et de singularité. Malheureusement il s’est aussi trouvé, et cela dans de trop nombreuses copies, que le corps paraisse dénué de pensées ou que la pensée semble abandonnée du corps et de son expérience. De cette manière, la plus ou moins grande complexité des réflexions a donnée lieu à des notes variant de 01 à 17. Cet éventail de notes suggère : soit une absence totale de travail, de connaissances et donc de problématisation, cela engageant une note entre 0 et 05. Soit, une préparation encore mal assimilée ou incomplète qui ne permet pas une problématisation solide. Ainsi, un esprit empli de références non encore digérées par la pensée et comprises par l’expérience pourra sans aucun doute réciter mais non réfléchir une question. Les notes sont alors comprises entre 06 et 09. Soulignons que cela constitue près de 40% des copies. Puis, dans un troisième cas de figure, nous observons des candidats qui, forts de leurs connaissances, arrivent à penser un problème à travers la question qui leur est posée et le texte qui leur est proposé, avec plus ou moins de clarté. De cette façon, ils obtiennent une note entre 10 et 14. Enfin, il reste un plus petit nombre de candidats (18 au total) qui, quant à eux, habitent en leur corps une pensée et en leur expérience une pratique de l’esthétique qui les amène d’une façon efficace et singulière à construire et à offrir une réflexion dont la part active et dynamique n’a rien à envier à la part complexe, artistique et théorique. C’est ici que la spécificité de cette épreuve d’Esthétique trouve son accomplissement, dans le complément que théorie philosophique et pratique de l’art sont l’une à l’autre. Les copies ayant démontré cette capacité à associer connaissances théoriques et savoirs personnels ont pu renouer le fil qui, en esthétique, permet de tisser une réflexion mêlant ainsi le corps de l’art à la pensée philosophique. Rappelons pour les cinq critères d’évaluation mis en place par le jury : 1) Élaboration d’une problématique claire et pertinente à partir de la question posée et du texte proposé. 2) Mise en œuvre d’une démonstration personnelle argumentée et convaincante. 3) Présence d’exemples artistiques bien exploités. 4) Connaissance de textes théoriques bien assimilés et non récités. 5) Qualité de la langue, de l’orthographe, de la rédaction et de l’expression. La préparation pratique à l’épreuve d’Esthétique Dans un cadre tel que celui de l’Agrégation externe d’arts plastiques, il est nécessaire d’envisager l’épreuve d’Esthétique et Sciences de l’Art à travers ses contraintes académiques. Une fois celles-ci bien appréhendées, une bonne méthodologie pourra être mise en place. Insistons sur le fait qu’il n’est absolument pas possible de faire l’économie, en situation de concours, d’un certain nombre de règles distinctement posées. Dans un premier temps, il faut être un familier de la forme donnée à cette composition qui est celle d’une dissertation de six heures. Afin de s’y préparer au mieux, il faut dès le début de l’année universitaire faire des devoirs sur table de six heures. Cela s’avèrera particulièrement utile lors du concours. En effet, un candidat bien préparé à cette contrainte horaire pourra rapidement mettre en place une problématique et une écriture sans déborder le temps imparti, ou sans être en vacance d’idées et de mots au bout de quelques heures. L’utilisation fructueuse du temps de l’épreuve n’est pas quelque chose qui peut s’improviser le jour même. Cela nécessite, préalablement, de connaître au mieux ses propres réactions, attitudes, réflexes, erreurs et facilités de manière à repréciser, remanier, améliorer le rendu écrit d’un savoir acquis. De plus, ces six heures données afin de rendre possible l’organisation d’une pensée ne sont pas déterminées aléatoirement, mais permettent de déployer une réflexion construite, soutenue de références philosophiques et d’exemples artistiques. Ainsi, même si la note n’est pas proportionnelle à la quantité sinon à la qualité du raisonnement, un rendu de trois pages ne peut constituer un travail sérieux et abouti en six heures. Rappelons également que l’épreuve est une épreuve d’agrégation externe et qu’elle suppose un niveau de conceptualisation élevé. Un autre élément essentiel à la préparation de l’épreuve est la bibliographie publiée au Bulletin Officiel. Point de référence afin d’organiser une pensée, élément éclairant quant aux attentes du jury, elle peut, et doit, être complétée d’autres lectures. Il ne suffit pas d’en tirer un texte et de s’y limiter, aucune problématisation ne s’est jamais construite de la sorte. Par ailleurs, comme nous avons pu le constater dans de nombreuses copies, certaines références sont parfois employées de façon récurrente, sans argumentation, comme si l’évidence du nom de l’auteur ou de la citation déjà culturellement assimilée – pour exemple le « ça a été » de Roland Barthes – suffisait à une démonstration. Cela n’est pas le cas et, de ce fait, la citation devient un lieu commun. Il faut aller à la source que sont ces textes pensés par ceux qui ont incarné une réflexion sur le monde et ses images. Il est important de faire dialoguer les auteurs en vue de produire une réflexion, la plus singulière possible. Pour cela, une lecture dans le texte est nécessaire, il ne suffit pas de retranscrire un cours sans avoir eu l’expérience de la lecture des écrits cités. Il faut savoir lire, c’est-à-dire comprendre et dialectiser des éléments essentiels de pensées afin de former sa propre argumentation. Les lectures théoriques, les œuvres plastiques rencontrées tout au long de la - 21 - préparation n’ont qu’une finalité : engager une réflexion originale, liée à un parcours esthétique personnel sur la question de l’image. L’invitation à l’argumentation s’est encore une fois présentée cette année sous la forme d’un texte accompagné d’une question. Cette mise en regard texte-question nécessite une méthode de travail expérimentée. Il ne s’agit ni d’un commentaire de texte, ni d’une rédaction avec question mais d’une dissertation argumentée. De cette façon, le texte offre un appui afin de développer une réponse problématisée à la question. Mais il n’est pas exhaustif et il doit engager de façon fructueuse une argumentation, une distanciation, un esprit critique. Tout comme la question est un levier qui engage une certaine lecture du texte, elle ne cible pas uniquement le texte. Cette question doit se déployer à travers un champ de connaissances plus large. Ainsi, la contrainte de l’épreuve tient-elle au fait qu’à travers l’un et l’autre, et non l’un ou l’autre de ces éléments, une proposition théorique ancrée dans une approche artistique doit s’organiser. L’écrit proposé est toujours issu de la bibliographie, il doit donc être possible pour le candidat de situer la pensée et l’époque de son auteur, cela uniquement à des fins d’argumentation et sans se perdre dans un développement hors du sujet proposé. Il est inadmissible que dans certaines copies le texte de Walter Benjamin soit situé en 1983 ! De ce temps de préparation doit émerger, pour le candidat, une méthode qui lui permettra de problématiser et non de réciter ou de faire des digressions et des erreurs quant à la nature de l’épreuve. Une fois les contraintes posées, elles doivent s’envisager comme un point d’appui pour réussir l’épreuve. Se préparer à la dissertation en six heures, prendre largement en compte la bibliographie et, enfin, tenir compte de la question et du texte en vue de créer une problématique sont trois des éléments essentiels à la réussite de cette épreuve d’Esthétique. Ils en sont la base, l’incontournable préparation. Les apprentissages théoriques Comme nous l’avons souligné précédemment, la bibliographie est un outil pour construire son savoir. La richesse des approches sur cette question de l’image suppose des lectures distinctives. Il n’est, en effet, pas possible de faire l’économie des textes fondamentaux. Platon n’y suffit pas à lui seul. Nous avons dû constater que le concept de mimêsis établi par ce philosophe avait donné lieu pour nombre de candidats à de longues descriptions. Cette réponse, qui réduit l’image à une illusion, est trop restrictive. Il faut ouvrir bien plus largement la problématique. De même, est-il important d’être précis dans l’utilisation de ses références. Ainsi, rappeler que la fameuse caverne de La République n’est pas un mythe – une fable narrative – mais une allégorie – une « image », une « eikôn » – revêt tout son sens. Ce déséquilibre dans l’apprentissage culturel et philosophique a souvent donné lieu à une utilisation inadaptée de la bibliographie. Cette forme de pensée simplifiée sur l’image et le réel a généralement amené une confusion entre l’image et l’image artistique, nourrie en cela par l’indéfinition des termes convoqués dans la question et le texte. En effet, comment est-il possible d’ouvrir sur une réflexion de plusieurs pages en supposant acquise la définition des concepts qui font question ? Cela n’est pas possible, il est important de reprendre chaque élément et d’en donner une approche différenciée. Leon Battista Alberti, Ernst Gombrich, Rosalind Krauss, JeanPaul Sartre, Jean-Pierre Vernant, et bien d’autres auteurs proposés en lecture dans la bibliographie devaient permettre d’éviter une pensée schématique qui oublie jusqu’à l’exigence de définition des concepts. Cela aurait pu éviter de longs bavardages et de terribles banalités, livrant des réponses faites de lieux, inappropriées au concours d’agrégation. La notion de réel, importante et complexe dans sa dimension philosophique, a souvent été négligée. Le concept d’image a, quant à lui, souvent été transposé et questionné du point de vue de l’objet, manquant ainsi tout un espace de réflexion concernant sa possible, et peut-être, préalable représentation mentale, imaginaire. Penser le réel et ses images conduisait également à une pensée sur la perception. Du corps de l’artiste il pouvait donc aussi être question à travers le faire. En cela, le texte nous le suggérait. Les concepts de réel et d’image, dans leur rapport, étaient donc des éléments à articuler en regard du texte et de ce que celui-ci suggérait d’intrusion, de pénétration mais aussi de distanciation propre à la nature de l’image et à ses outils. L’appréhension de cette question matérielle des œuvres et de leur support ne se limitait pas au XXème et au XXIème siècles. Le recrutement visé par cette épreuve est celui d’un enseignant dont la culture est à même d’aller au-delà des deux derniers siècles. Il ne s’agit pas de recruter un spécialiste en art contemporain, mais bien un futur professeur agrégé d’arts plastiques. L’ouverture des connaissances permettait en fait d’envisager la notion de reproductibilité à une plus large échelle que celle de la seule époque industrielle ou préindustrielle (imprimerie, moulages, lithographie, gravure). Des exemples représentatifs pouvaient aussi être convoqués, non en surabondance mais avec précision et nécessité ; tirés d’une expérience de l’art plus personnelle, ils avaient leur place en cette épreuve. Certaines références artistiques ont ainsi été évoquées et finement approchées : Matthew Barney (Cremaster), Wim Delvoye (Chapel), Derek Jarman (Caravagio), Fritz Lang (Metropolis), Jules E. Marey, Edward Muybridge, Rembrandt (La leçon d’anatomie), August Sander, Cindy Sherman (Bacchus), Titien (La Vénus d’Urbino), Velasquez (Les Ménines), Vermeer (La Dentellière), etc.. Si le fragment de texte de Walter Benjamin mettait en exergue peinture et cinéma, il n’excluait pas le renvoi à d’autres médiums ; on ne pouvait toutefois éviter de faire référence à leur matérialité et conceptualisation. Par ailleurs, - 22 - quelles que fussent les références théoriques ou artistiques sollicitées, elles ne pouvaient se limiter à des clichés et devaient, par leur déploiement, étayer une approche déterminée. Ainsi, la technique cinématographique (découpage, cadrage, montage) devait-elle être connue, l’image-temps et l’image-mouvement de Deleuze évoquées. Le haut niveau d’attente de l’Agrégation, pour cette épreuve, est double : d’un côté, nous requérons candidat une maîtrise de la bibliographie. De l’autre, nous espérons des copies qu’elles révèlent une capacité à problématiser des concepts et des percepts à partir d’un sujet donné. Revenons donc sur ce dernier point. La problématisation est indispensable à la dissertation. La récitation, la juxtaposition ou encore la chronologie, ne sont pas des moyens élaborés pour dialectiser un problème à des fins pédagogiques. Si un texte est fourni en visà-vis d’une question c’est aussi pour susciter et étayer une problématisation. Cela ne peut être ignoré. La tension induite par Walter Benjamin entre deux techniques différentes, entre deux « appareils » artistiques distincts ne pouvait qu’aider à poser un problème entre le réel et son image. Ce problème posé, plusieurs parties devaient pouvoir se dégager afin de construire un plan. A travers l’organisation des parties et leur enchaînement, leur relation et leur disjonction, devait naître une dialectique pertinente et nourrie. Discuter les termes d’un problème est un moyen d’enseigner et de partager les données réelles et imaginaires de l’art sous une forme philosophique. C’est cette valeur heuristique qui est attendue du candidat. La mise en forme Concernant ce texte et cette question, le jury a trop souvent relevé un traitement approximatif ou réducteur. L’extrait prélevé dans un ouvrage de la bibliographie-source a été mal lu, voire ignoré, tant l’analogie entre le peintre, le cameraman, le mage et le chirurgien a été négligée. Walter Benjamin n’écrit pas que l’image cinématographique est plus réaliste que l’image picturale laquelle, par contrecoups, serait davantage idéaliste. Il insiste sur la distance naturelle de celle-ci et le caractère plus artificiel de celle-là, étant donné son essence technique. De ce point de vue, le texte rejoignait la question qui, apparemment, interroge le mode d’être de l’image, conformément à une approche traditionnelle, mais s’intéresse également à la manière de faire l’image, à sa mise en œuvre, ce qui ne peut manquer de rejoindre les préoccupations de futurs professeurs d’arts plastiques. En réalité, le sujet retrouve la question classique du rapport de l’image au réel, c’est-à-dire la question de savoir comment l’image est image de quelque chose, comment elle se réfère à une réalité qu’elle dénote, indique ou manifeste. Par Walter Benjamin, le sens de l’image est déterminé par sa modalité technique. Ainsi, une nette distinction était-elle établie entre le peintre et le caméraman. Celle-ci trouve son origine en une distance et une proximité à son objet, relative à chacun des outils techniques évoqués. Cela engage un point de vue et une expérimentation du réel, mais n’évacue pas pour autant un fondement commun à toute œuvre d’art : atteindre « à cet aspect des choses qui échappe à tout appareil ». De cette façon, le candidat pouvait à la fois prendre appui sur cette logique objectivante de la reproduction et sur celle plus subjectivante de la création pour mener une réflexion sur l’image et son rapport au réel. L’analyse des termes du texte était aussi éclairante à plusieurs niveaux. C’est au « cœur de ce réel » ou à « distance naturelle » de la réalité, que l’outil en main de l’artiste engage la création d’une image. Ici, des connaissances plus pointues sur l’œuvre et le texte complet de l’auteur auraient permis une ouverture vers un questionnement sur le statut et la responsabilité du spectateur dans la création et la réalisation de l’image. Le réel et l’image se retrouvant alors noués autour d’une notion : celle du politique. C’est également sous forme de vision globale ou morcelée que s’envisageait l’image. Sous cet angle, il était possible d’approcher en un premier point la représentation picturale chez le peintre puis la présentation sur l’écran de l’image en mouvement. Ces deux approches de l’espace-temps pouvaient finalement conduire la réflexion sur une possible émancipation du réel. Si la peinture entretient une distance avec le réel, non relayée par l’appareillage (encore que certains l’auront discutée en évoquant par exemple les tavolette de Brunelleschi), ce peut être pour permettre au peintre d’introduire à une réalité qui lui est propre et dont il divulgue la connaissance intime, plutôt que pour enfermer l’œuvre dans un sens prédéterminé. Tel candidat évoque ainsi l’exemple de « la vision microscopique ou télescopique » du détail chez Van Eyck, en s’appuyant sur les analyses de Panofsky dans les Primitifs flamands, et souligne aussitôt l’exigence de l’unification des parties dans la totalité close de l’œuvre par la composition. Pourtant, tel autre interroge : le cinéma, dans son rapport au temps, ne réalise-t-il pas en un sens le programme de l’Ut pictura poesis ? Une comparaison entre le cadre de la storia et le cadrage cinématographique avait tout son intérêt : une copie tente d’évoquer les développements de la peinture d’histoire (Raphaël, l’Incendie du Borgo, Picasso, Guernica) en les reliant avec audace et pertinence aux arts techniques. Autant de voies qui permettaient d’alimenter la question de la représentation et de ses modes opératoires, à la lumière du point de vue perspectif et de ses préceptes albertiens, pour discuter cette logique de la mimêsis. Dans un second moment il était possible de mettre en cause cette logique de l’ensemble. De l’évidence du dispositif d’imitation et de transposition au désir de dépassement de la réalité pour le réel, l’image devenait alors assemblage (Picasso). Afin d’ouvrir et de discuter cette approche empirique de l’image, une approche plus scientifique, mise en parallèle avec la pensée de Walter Benjamin, était possible. En vue de reprendre et d’évaluer les enjeux réels, symboliques mais aussi imaginaires qu’une image cinématographique impose. Alors, du mécanique au numérique, l’image mentale se substituait à l’image du réel. Telle copie défend l’idée que l’image - 23 - cinématographique ne renvoie qu’à elle-même, revendique l’immanence pour produire un temps saccadé, en reprenant les analyses de l’image-temps par Gilles Deleuze. C’est pourquoi elle a « un pouvoir de réel sans précédent », consistant soit dans une exploration prospective, comme l’affirme Benjamin, soit dans une fragmentation du réel. Les meilleures copies montrent, exemples à l’appui, comment l’image cinématographique peut exploiter la dispersion du réel, ou introduire de l’écart avec la réalité perceptive par les différents moyens de découpage et de configuration du réel (cadre, angle de vue, focale, montage). Il faut alors renoncer à l’idée que l’image cinématographique consiste en une captation seulement mécanique ou analogique du réel. Les copies les mieux conduites ont tenté de concilier la proximité et l’éloignement de l’image vis à vis réel en montrant que plusieurs types de distance peuvent être distingués. Elles ont souvent convoqué à cette fin les nouveaux médias. Ainsi, certains évoquent-ils les images de l’art video et en soulignent la puissance de confrontation entre temporalité du spectateur et temporalité de l’œuvre. Bill Viola, par exemple, a su « mêler le donné du sensible au donné du visible » et produit un tissu d’images « comparable aux paperolles de Proust ». D’autres affirment que l’image est aujourd’hui moins « image du donné » qu’ « image de données », porteuses de codes, de signes, de mémoire (exemple de Gursky). Mais alors, si l’image synthétise désormais un grand nombre d’éléments extérieurs au donné, ne rejoint-elle pas « l’image globale » du peintre ? Alors, mage ou chirurgien, l’artiste doit prendre ou reprendre sa place de créateur et l’image, par son statut universel, dépasser les clivages techniques. Cela autorise aussi à discuter l’approche politique progressiste de Walter Benjamin qui s’attache au public de masse. De quoi les images peuvent-elles être les garantes aujourd’hui ? Nous y avons peu insisté, toutefois la qualité d’expression est un point important pour de futurs enseignants. Par ailleurs, une copie difficilement lisible ne permet pas toujours au jury de comprendre au mieux la pensée qui s’y déploie. Quant aux fautes d’orthographe, elles restent trop fréquentes et une bonne relecture devrait permettre de les éviter. Enfin, terminons sur un point essentiel, déjà abordé et sur lequel nous n’insisterons jamais assez. Pendant un an, le candidat a mené un travail de réflexion et d’information sérieux, cohérent, approfondi, sur un programme donné. Il doit pouvoir, au terme de ce cheminement, être capable de proposer des idées essentielles quant à une réflexion sur l’image, les images. Le propos doit être convaincant et il doit être défendu avec assurance. Cela dessine le contour d’une personnalité capable de penser, de construire et de percevoir les images de l’art à travers les temps et les espaces, et d’en retransmettre l’essentiel à travers le prisme de son regard. Quelque soit la difficulté du concours, dont le jury garde une claire conscience, que les candidats se trouvent ici encouragés et accompagnés dans leur préparation et dans leur démarche de plasticiens. ADMISSIBILITE _____ EPREUVE D’HISTOIRE DE L’ART Rappel du texte réglementaire Arrêté du 10 juillet 2000 (BO n°30 du 31 août 2000), modifié par l'arrêté du 27 septembre 2002 (BO n° 40 du 31 octobre 2002). Épreuve écrite d'histoire de l'art : un programme détermine tous les trois ans les questions sur lesquelles porte cette épreuve. L'une d'elles concerne le XXème siècle, l'autre, une période antérieure (durée six heures ; coefficient 1,5). Question portant sur le XXème siècle pour la session 2007 : Les réalismes dans les arts plastiques en Europe et aux Etats-Unis durant l’entre-deux-guerres SUJET La valeur documentaire des œuvres picturales et photographiques en Europe et aux Etats-Unis durant l'Entre-deux-guerres - 24 - Membres du jury : Elsa AYACHE, Julien BEZIAT, Yves BOTTINEAU, Dominique DUSSOL, Laurent GRISON, Cedric MOULLIER, Jean-François PINCHON, Xavier TESTOT, Rapport sur l’épreuve Etabli par Cédric MOULLIER Le sujet proposé, qui associait deux médiums (peinture, photographie), engageait aussi l’histoire événementielle et intellectuelle du premier XXème siècle. Il était, de fait, exigeant. En dépit de son effet de surprise sur de nombreux candidats, qui s’attendaient peut-être à traiter un sujet plus classique ou convenu (« Le retour à l’ordre » ?), le libellé du sujet était parfaitement intégré au programme de l’épreuve d’histoire de l’art, et portait sur une dimension à la fois précise et problématique : « la valeur documentaire des œuvres créées pendant l’entredeux-guerres », en peinture comme en photographie. L’expression « valeur documentaire », naturellement, devait être interrogée, analysée, commentée, et même discutée. Autrement dit, il était impossible d’en faire l’économie pour espérer répondre au sujet de façon sérieuse et conséquente. Le problème réside dans le fait que cette « valeur documentaire des œuvres » semblait acquise pour nombre de candidats, ce qui transformait, de fait, la copie en une nomenclature d’œuvres devenant de simples preuves transparentes. Si l’on se rapporte à la polémique entre Georges Didi-Huberman et Claude Lanzmann au sujet des photographies des camps de la mort, le moins que l’on puisse dire pourtant, c’est que le statut de « document » est l’objet de débats théoriques tout à fait pointus et décisifs. Cette première remarque suffit à établir une ligne de partage entre les candidats qui ont fait l’effort d’une réflexion et ceux qui, tête baissée, ont préféré dérouler un plan « prêt-à-écrire », aussi rassurant qu’inefficace. Sans exiger des candidats qu’ils connaissent l’étymologie précise des mots « valeur » et « documentaire », le jury pouvait légitimement estimer nécessaire une définition de ces deux termes. Si quelques candidats ont pris au pied de la lettre le terme de valeur, en proposant une sorte de cotation des œuvres inappropriée, la majorité des candidats a bien entendu ce terme au sens second. Ainsi, les copies qui, dès l’introduction, se sont interrogées sur la pertinence de l’idée de « valeur », c’est-à-dire la teneur ou le degré de « documentaire » présent ou repérable dans les œuvres picturales et photographiques, se sont distinguées. Et il est vrai que le questionnement pouvait être multiple. D’abord, comment évaluer le degré de valeur documentaire, sur quels critères observables et fiables ? Peut-on repérer le même genre de valeur documentaire en peinture et en photographie ? De quelle façon confronter les réalismes, dans leur pluralité, à cette idée de valeur documentaire ? Quelques bonnes copies se sont justement demandé si la valeur documentaire était obligatoirement liée à un impératif de réalisme, pictural ou photographique. Et s’il existait, dans telle photographie épurée ou tel tableau abstrait, une valeur documentaire. Le jury a su apprécier les constructions et les cheminements qui ont proposé, en introduction, des équivalents sémantiques à la notion de « valeur documentaire » : exigence de neutralité, d’objectivité, ou, ce qui est déjà différent, souci d’exhaustivité et de compilation. Comme on peut le constater, nul besoin de connaissances philologiques ou philosophiques poussées pour esquisser un début de problématisation. D’ailleurs, cette épreuve étant une épreuve d’histoire de l’art, il fallait surtout que soit respecté un cadre, un contexte, tant spatial que temporel, qui non seulement bornait le sujet, mais lui donnait aussi des éléments de réponse. Le sujet couvrait les années d’entre-deux-guerres, il fallait donc éviter de construire une partie entière sur le XIXème siècle ou de terminer la dissertation par une conclusion entièrement consacrée au virtuel dans l’art… En revanche, il était possible, de façon brève et astucieuse, de rappeler ce que l’évolution technique du procédé photographique permettait d’envisager en termes, notamment, d’autonomie, voire de libération du photographe. On ne photographie pas de la même façon à l’époque de Niepce ou de Nadar qu’à celle de Cartier-Bresson ou de Doisneau, pour faire un grand écart significatif. De la même façon, le jury a su apprécier telle analyse subtile de Mondrian, effaçant les signes documentaires dans une abstraction qui vaut comme épure, tel renvoi à Chuck Close, ou encore telle référence à Bernd et HiIla Becher développant un travail sériel de sauvegarde du patrimoine architectural allemand. Mais nous entrons déjà dans le royaume de la subtilité. Qui dit épreuve d’histoire de l’art ne dit pas uniquement épreuve d’histoire. Toutefois, il faut que le contexte soit pris en considération. La période en question, riche d’événements, exigeait qu’on fît référence aux principaux basculements et aux ruptures significatives des points de vue sociétal, économique et politique. Il ne fallait pourtant pas tomber dans des postures schématiques : trop nombreuses ont été les copies consacrant plusieurs pages au contexte pour en venir ensuite aux œuvres. C’est là une grave erreur, qui sépare l’histoire (la narration et l’interprétation des faits) des œuvres créées au sein de cette histoire. Souvent, les développements sur l’horreur de la première guerre mondiale ont paru fastidieux, voire faussés. La date d’intervention des Etats-Unis est pour le moins incertaine, les bilans humains, économiques de cette guerre plus qu’approximatifs. Les dates du Front Populaire, plus tard, étaient mal connues. - 25 - Autant dire que le contexte historique et artistique n’est généralement pas assez maîtrisé, ce qui gêne considérablement le développement d’une pensée claire et circonstanciée. Le jury recommande aux candidats de consulter d’abord un manuel d’Histoire de Première L pour retrouver le contexte historique puis de poursuivre avec des ouvrages commodes et de qualité comme les deux suivants : RÉMOND R. (1974). Introduction à l'histoire de notre temps. Le XIXe siècle, 1815-1914. Paris : Seuil, coll. Points. Série Histoire, tome 2 RÉMOND R. (1974). Le XXe siècle de 1914 à nos jours. Introduction à l'histoire de notre temps. Paris : Seuil, coll. Points. Série Histoire, tome 3 Le présent rapport n’élabore pas de plan idéal ni de solution miracle. D’abord parce que le jury n’avait aucun présupposé quant à la forme d’une dissertation convaincante, et ensuite parce que des approches très différentes, et même courageuses, proposées par des candidats, ont été appréciées à juste titre. Un plan « géographique » – mesurant le degré de valeur documentaire en Europe et aux Etats-Unis, en fonction des types de régimes et du rapport entre l’Etat et les artistes –, était peu recevable. Il ne fonctionnait qu’à la condition expresse d’analyser conjointement contexte et œuvres produites en se gardant de rester prisonnier de tout schématisme. A ce titre, la seule Allemagne pouvait astucieusement passer pour la terre des paradoxes, puisqu’elle voit se développer aussi bien le travail esthétique de la Neue Sachlichkeit, vériste et satirique, celui de Sander, anthropologique, ou celui, formel et édifiant, de Leni Riefenstahl… Telle autre copie, intelligemment, a fait une sorte de contre-pied au sujet en partant de l’idée que la pure objectivité était impossible aux deux médiums : la photographie est cadrage, la peinture reformulation de la réalité ou mise en scène ; cette copie démontrait, en conséquence, que pour prouver statutairement son poids de document, l’œuvre picturale ou photographique devait s’appuyer sur un texte ou un contexte le légitimant comme tel ; dans une troisième partie, la copie aboutissait à cette thèse selon laquelle la redirection des artistes vers un travail objectif impliquait la condamnation et le rejet par eux-mêmes des avant-gardes. Une autre copie, analyse d’œuvres à l’appui, a sans cesse mis en parallèle la destinée de la peinture et de la photographie. « J’ai découvert la photographie. Je peux me tuer. Je n’ai plus rien à apprendre »1, s’écrie Pablo Picasso au début des années 1910. Avec le recul historique qui est le nôtre, il était stimulant d’analyser les rapports conflictuels entre la peinture et la photographie, qui aboutissent à des reformulations par les artistes eux-mêmes de leur travail, de leur style même. Et puisqu’il est question de style, remarquons que le jury a été surpris du peu de références au livre d’Olivier Lugon, Le style documentaire, qui faisait partie de la bibliographie, et qui pouvait servir de point de départ à une réflexion personnelle. Beaucoup de copies ont donné l’impression de traiter, à tort, une question générale, valable et transposable n’importe quand : « L’artiste exprime-t-il son époque ? ». Autre erreur souvent commise, celle qui consistait, tout simplement, à n’envisager que la peinture (ou, plus rarement, la photographie) : de telles copies ne pouvaient espérer dépasser la moyenne. On attendait de la part des candidats des analyses plastiques, sensibles à la matérialité des œuvres. Autrement dit, le jury était tout à fait curieux de savoir de quelle façon des candidats plasticiens expliciteraient la « valeur documentaire » en termes de technique, de forme, de médium. Comment la valeur documentaire se manifeste-t-elle, concrètement ? Existe-t-il des données visuelles certaines pour reconnaître le document « interne » aux œuvres, la part d’informations qu’elle recèle ? Quelques bonnes copies, trop peu nombreuses, ont utilisé des mots précis, choisis, pour interroger les variables documentaires. Il nous paraît nécessaire de rappeler aux candidats que s’ils ont à passer une épreuve d’histoire de l’Art, ils ne cessent pas pour autant d’être des plasticiens, et que la spécificité de leur regard est fondamentalement un atout, une chance, une occasion d’analyser de façon sensible et minutieuse des œuvres qu’ils sont libres de mettre en avant. Une certaine actualité culturelle a pu, ces derniers mois, aider les candidats à préparer cette épreuve en ce sens. Nombreuses ont été, en effet, les expositions pouvant faciliter la préparation du concours : rétrospective Atget à la Bibliothèque Nationale de France, Les Peintres de la Réalité au Musée de l’Orangerie, L’image d’après, à la Cinémathèque Française… Le jury, soucieux de faire prendre conscience aux candidats qu’ils envisagent, en passant ce concours, de devenir professeurs, ne peut manquer de souligner que certaines fautes graves constituent des éléments rédhibitoires à l’admissibilité. Il n’est pas acceptable que des candidats puissent écrire, par exemple, que Magritte est un « peintre français d’origine espagnole », que les soldats blessés de la Grande Guerre sont des « bras cassés » et non des « gueules cassées », que la peinture est « un media fantasque en comparaison des clichés obtenus en photographie ». Non, les peintres ne peignent pas les « bords de la scène » (sic), on ne dit pas une pastiche, et Granach n’existe pas. On ne peut pas se permettre de faire une phrase gratuite comme « Picasso, avant de devenir une signature sur une voiture » ni parler des « Sales Timbanques » (sic) de Beckmann… Les candidats doivent veiller à écrire correctement le nom des artistes, le titre de leurs œuvres, et à employer un vocabulaire technique précis tout en évitant les fautes d’orthographe (« mettre en exerg », « parapatéticiennes ») mais aussi la familiarité (telle copie veut « briser les reins de l’esthétique », pauvre esthétique !), telle autre évoque la « case prison » par laquelle est passé Daumier… - 26 - Les résultats sont la traduction des remarques précédentes : la moyenne de l’épreuve est de 6,2 sur 20. Elle est, par conséquent, plus basse que celle de la session dernière d’environ deux points. Les notes s’échelonnent de 0,5 à 17, ce qui suffit à prouver que l’excellence est possible, et dûment récompensée. 10 % des copies sont extrêmement faibles (comprises entre 0,5 et 1). Terminons sur une note positive : la plupart des candidats s’efforcent, et quelquefois avec beaucoup de réussite, de décrire des œuvres, et pas seulement l’incontournable Guernica, pour en tirer des analyses subtiles. Les candidats doivent davantage s’approprier la forme de la dissertation, exercice codé qui a ses règles propres, afin de pouvoir développer une pensée personnelle, riche et nuancée. Le barème d’évaluation, dans sa structure, conserve le même type de critères que pour la session 2006 : – Sur 6 points • analyse et problématisation du sujet donné avec prise en considération du champ conceptuel et historique. – – – – – – Sur 10 points • réflexion personnelle sur le sens et la pertinence de la « valeur documentaire » et sur l’idée de « document » appliquée aux œuvres de l’entre-deux-guerres. • prise en considération simultanée de la peinture et de la photographie, utilisation d’un vocabulaire technique lié à ces deux médiums. • respect du cadre spatio-temporel et sens de la remise en perspective historique ; capacité à nommer et à analyser des courants artistiques de la période proposée. • utilisation d’exemples précis montrant à la fois une culture générale solide et une capacité à analyser de façon personnelle des œuvres choisies. Sur 4 points • mise en œuvre de la dissertation en respectant une structure attendue (introduction, développement, conclusion) et en proposant une argumentation méthodique. • maîtrise de la langue française et de l’orthographe (tant pour les noms communs que pour les noms propres). • graphie correcte et lisible ; qualité de présentation de la copie 1 Anne Baldassari, Catalogue Picasso Photographe, 1994, p. 11 - 27 - ADMISSIBILITE _____ EPREUVE DE PRATIQUE PLASTIQUE RAPPEL DU TEXTE RÉGLEMENTAIRE (BO n° 30 du 31 août 2000, arrêté du 10 juillet 2000). Épreuve de pratique plastique : réalisation bidimensionnelle mettant en oeuvre des moyens strictement graphiques pour répondre à un sujet à consignes précises. Cette épreuve a pour but de tester l'engagement artistique du candidat, son aptitude à fournir une réponse pertinente et personnelle à une question posée, à faire la démonstration de ses capacités d'invention et de création, à témoigner de son savoir-faire en matière d'expression et de communication graphiques (durée huit heures; coefficient 3). Format du support de présentation : grand aigle. Cet arrêté du 10-07-00 est éclairé par la note de service du 18 octobre 2001 qui le précise : « Toutes les épreuves d’admissibilité et d’admission prennent appui sur des sujets à consignes précises, assortis ou non, selon les cas, de documents visuels et textuels. Ces sujets impliquent : - de la part du candidat, des réponses mettant en évidence des qualités de méthode, de savoirs, de savoir-faire, ainsi que des compétences dans l’ordre de l’invention et de la création artistiques, nourries d’une culture intégrant la connaissance des œuvres du patrimoine et de l’art contemporain ; - de la part du jury, une évaluation rigoureusement cadrée sur ces différents points. SUJET Fiction : emprunté au latin fictio, « action de façonner, création » et au sens figuré « action de feindre et son résultat », « tromperie », en latin médiéval ; fictio dérive de fictum, de fingere « inventer ». Le terme désigne un fait imaginé, opposé à réalité. D’après le Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d’Alain Rey, Paris, Dictionnaire Le Robert, 1993. Vous tirerez parti du document ci-joint et vous investirez ses paramètres plastiques, iconiques et sémantiques pour développer une fiction dans une production bidimensionnelle strictement graphique. Votre travail instaurera clairement une relation entre les différentes acceptions du mot « fiction ». Document : Jeff WALL, Picture for Women, 1979, tirage cibachrome, caisson lumineux , 161,5 x 223,5 x 28,5 cm, Musée National d’Art Moderne/Centre Georges-Pompidou, Paris. (extrait de : Ph. Arbaïzar et V. Picaudé dir., La confusion des genres en photographie, Bibliothèque nationale de France, Paris, 2001, p. 35 Critères d’évaluation : Prise en compte des documents et intérêt de leur exploitation en regard du sujet Complexité et singularité de la proposition, lisibilité du parti pris Maîtrise des moyens techniques et plastiques mis en œuvre 5 9 6 Membres du jury : Denis BRIAND, Gilles DEVAUX, Anna GUILLO, Pierre JUHASZ, Elisabeth MAGNE, Arnaud MAUFAUGERAT, Nicolas THELY, François WERCKMEISTER - 28 - Rapport sur l’épreuve établi par Gilles DEVAUX Nous avons eu le plaisir de constater la qualité de nombreuses réalisations et voudrions rendre hommage à leurs auteurs. Les étudiants et les différents centres de formation semblent avoir entendu les attentes spécifiques de l’épreuve. Il reste cependant encore bien des points à améliorer. Ce rapport propose, outre un bilan circonstancié sur le sujet de cette session, de formuler quelques repères généraux à l’attention des futurs candidats. Toutefois, les compétences requises évoluant nécessairement en fonction de l’histoire artistique et des orientations de la discipline, il convient, pour les candidats, d’élargir leur lecture aux rapports des années antérieures afin de mesurer les constantes et les variations. Approche de l’épreuve S’appuyer sur des contraintes Première des deux épreuves plastiques, cette épreuve est aussi celle qui impose le plus de limites. Plutôt que de les subir comme des obstacles, il appartient aux candidats de s’appuyer sur elles afin d’en tirer parti, de se les approprier. Ce positionnement est fondamental pour réussir le concours. Et plus largement, il s’agit là d’une capacité comportementale essentielle à notre enseignement. Par elle, notre discipline contribue de manière significative aux plus grandes finalités de l’Ecole. Les candidats qui ont ignoré ou évité les contraintes de l’épreuve se sont d’emblée disqualifiés. Inversement, nous avons valorisé les travaux qui témoignaient d’une prise en compte active des contraintes. Le cadre imposé par l’épreuve réclame, en effet, bien davantage qu’une simple obéissance. Il sous-tend une interrogation de ses différents paramètres. Les réalisations devaient être bidimensionnelles, sans rabats ou extensions d’aucune sorte. Mais il appartenait à chacun de choisir son papier, son carton, sa planche, … en fonction aussi de son projet. Le format Grand aigle (75 X 105 cm) définit celui du support de présentation. Cette formule permet de comprendre que le travail lui-même peut, éventuellement, être inférieur. Dans ce cas, il appartient à l’auteur de penser sa forme, ses dimensions et sa mise en page, son positionnement au regard du Grand aigle. L’exploitation de ces données a constitué un atout chez plusieurs candidats. Ces derniers, en plasticiens dignes de ce nom, doivent être vigilants lors de l’acquisition de leurs supports. En effet, nous avons pu constater nous-mêmes et parmi les quelque 357 travaux corrigés que, sous le label « grand aigle », près d’une dizaine de formats différents sont commercialisés, la longueur variant par exemple de 3 à 10 centimètres en plus ou en moins d’un support à l’autre. La nature graphique du travail est plus encore l’objet d’un questionnement. Il ne s’agit pas de figer cette contrainte dans une acception définitive mais de la saisir avec toute sa contemporanéité. A partir du moment où les réalisations se fondent radicalement sur des moyens et des effets graphiques, les possibilités sont très ouvertes. Parmi les meilleurs travaux de cette session, l’un était entièrement réalisé à la mine de plomb, un autre s’est appuyé uniquement sur l’infographie et deux autres encore combinaient subtilement différentes techniques : encre, pastel, mine de plomb et infographie ou, des rehauts de crayon sur des jeux de transferts. La couleur a parfois, trop rarement, servi l’éloquence du travail. Nous renvoyons les candidats aux précisions énoncées dans le rapport précédent concernant l’usage de l’outil informatique. Rappelons encore que seules les images réalisées par le candidat ou fournies par le sujet pouvaient être employées. L’insertion de « clipart » est proscrite au même titre que le collage d’images apportées par les candidats. Enfin, le travail doit être réalisé en 8 heures. Cette indication de durée n’oblige naturellement pas les candidats à « remplir leur format » du début à la fin. Là encore, le temps doit être compris comme une plage à aménager : quelle gestion du temps pour quelle réalisation ? Certes, les membres du jury n’ont aucune visibilité sur les rythmes mis en œuvre par les candidats. Néanmoins, il est très probable que les travaux les plus convaincants résultent d’un emploi maîtrisé de la durée imposée. Durant l’année de préparation, les temps d’immersion, les temps de recul et d’analyse, les temps de respiration, … doivent maintes fois être éprouvés, lors de simulations d’épreuve ou chez soi, pour permettre à chacun d’interroger et de repérer son processus de travail, pour mettre à profit optimal le cadre temporel et matériel du l’épreuve. Ainsi, les qualités artistiques commencent-elle précisément dans la problématisation de toutes ces contraintes. - 29 - Engager son expérience de plasticien « Cette épreuve a pour but de tester l'engagement artistique du candidat, son aptitude […] à faire la démonstration de ses capacités d'invention et de création, à témoigner de son savoir-faire en matière d'expression et de communication graphiques. » précise le texte de cadrage. Si cet engagement se définit, nous le verrons plus loin, à travers une culture artistique, cette dernière réside aussi et d’abord dans l’expérience de la pratique. Les matériaux choisis, les gestes effectués, les effets produits, etc., comme les questions manifestées par la réalisation du candidat doivent clairement en témoigner. Se présenter aujourd’hui à l’agrégation suppose donc, en amont, que le candidat ait développé une pratique largement éprouvée, qu’il maîtrise les moyens employés, mais aussi, qu’il ait dépassé le stade des exercices scolaires pour interroger les enjeux de son travail, pour identifier ce qui peut contribuer à faire sujet dans sa propre pratique. Investir sa sensibilité et sa culture artistique, notamment en matière d’expression graphique La fréquentation des expositions, la lecture d’ouvrages, l’exercice du regard et du jugement critique devant des œuvres du passé ou du présent forment un socle indispensable à cette épreuve. Ils conditionnent la capacité à saisir non seulement les enjeux d’un sujet mais encore ceux des opérations mises en œuvre par le candidat. Sans quoi, l’épreuve et le sujet risquent fort d’être appréhendés de manière étriquée et datée. Au contraire, nous avons été très sensibles aux travaux qui témoignaient d’une réelle culture – d’une pratique « cultivée » –et d’une inscription dans la dynamique, particulièrement forte actuellement, du dessin contemporain. Dialoguer avec un sujet « Fournir une réponse pertinente et personnelle à une question posée ». Parmi les contraintes, se distingue naturellement celle du sujet lui-même. Le candidat n’est pas invité à produire une réalisation de son choix ; il est convié à réagir à un sujet. Il convient de donner toute son importance à cette confrontation entre, d’une part, l’individu candidat nourri d’une histoire, d’une culture, d’une expérience et d’une sensibilité singulière et, d’autre part, un sujet, conçu par d’autres, soulevant des questions a priori étrangères à sa pratique et à son univers personnel. Le problème posé par cette altérité devrait être le moteur du travail. Car il s’agit, pour le candidat, de construire plastiquement un dialogue entre les questions qui régissent sa pratique et celles soulevées par le sujet. Les membres du jury ont favorisé les travaux dans lesquels se manifestait une véritable rencontre entre un parti pris personnel et le sujet. Approche du sujet Les trois critères d’évaluation mentionnés dans le sujet serviront de plan à cette deuxième partie : • • • Prise en compte des documents et intérêt de leur exploitation en regard du sujet. Complexité et singularité de la proposition, lisibilité du parti pris. Maîtrise des moyens techniques et plastiques mis en œuvre. La distinction de ces paramètres est nécessaire pour réguler et interroger l’évaluation des réalisations par des personnes de sensibilités et d’horizons différents. Pourtant, il faut bien comprendre leur interaction : la maîtrise de moyens techniques et plastiques est mesurable au parti pris engagé ; la complexité et la singularité de la proposition est évaluable à partir du moment où le sujet a été pris en compte ; une bonne exploitation des documents détermine la complexité de la réalisation, etc. Prise en compte des documents et intérêt de leur exploitation en regard du sujet. La reproduction de l’œuvre de Jeff Wall, Picture for Women, et la définition du mot Fiction – avec ses différentes acceptions – constituaient l’ensemble des données fournies avec l’énoncé du sujet. Il importait, naturellement, de les prendre toutes en compte (nous avons parfois eu beaucoup de difficultés à identifier dans les réalisations ce qu’il en était de l’une et/ou de l’autre de ces données). Mais au-delà, il fallait reconnaître et travailler la relation proposée : « Vous tirerez parti du document […] pour développer une fiction […] ». A travers la préposition « pour », l’énoncé indiquait une direction claire : la nature du rapport qui devait lier l’approche du document et celle - 30 - de la définition du mot fiction. Il ne s’agissait donc pas d’imaginer une fiction quelconque et de se servir vaguement du document mais de partir de l’analyse du Jeff Wall pour concevoir une fiction. Les travaux les mieux classés sont ceux qui ont réellement travaillé cette articulation, qui lui ont donné du sens. Suivons donc l’ordre mentionné par le sujet et voyons quelles ressources offrait la reproduction de Picture for Women. Il y a certes un homme, une femme, un appareil photographique, des ampoules, des sièges, un miroir et une salle avec fenêtres. Ces éléments pouvaient évidemment être prélevés et réemployés. Mais ici, le document ne se limitait pas à une simple banque de données. Il était explicitement demandé d’investir ses paramètres plastiques, iconiques et sémantiques. Il ne suffisait pas de figurer une montre, un fil électrique rouge ou une ampoule pour rendre compte de la complexité de cette œuvre. Il convenait de l’analyser avec attention ; d’en extraire ce qui y fait question… au regard de la fiction réclamée. Nous ne saurions trop recommander aux candidats d’employer les moyens graphiques pour développer leur analyse. Car au lieu d’en rester à des spéculations, les questions et l’investissement prennent alors, avantageusement, une forme plastique et permettent d’entrer dans le vif du sujet Nul besoin d’être savant pour remarquer quelques subtilités du dispositif imaginé par Jeff Wall : l’alignement horizontal, sur une ligne médiane, des têtes et de l’appareil photographique ; la place centrale de ce dernier enchâssé, optiquement (et symboliquement), dans l’huisserie d’une fenêtre située au fond de la pièce, à l’endroit même du point de fuite perspectif ; la partition en trois pans distincts des trois protagonistes de la scène qui, précisément, s’affranchissent de cette séparation par le croisement de leurs regards ; un éclairage qui projette en avant la figure féminine jusqu'au moment où la découverte du miroir nous permet, mentalement, d’inverser l’ordre spatial et de situer la profondeur de la salle non plus en avant mais en arrière (de là où nous sommes)… Toute une mise en scène qui, par l’intrigue des regards et les effets de compression, d’extension ou d’inversion, trouble notre perception de l’espace et interroge l’illusionnisme du procédé photographique (nous renvoyons le lecteur à la brillante analyse de Thierry de Duve dans «The Mainstream and the Crooked Path», in Jeff Wall, Londres : Phaidon Press, 1996, p. 30). Picture for Women fait directement référence au tableau d’Edouard Manet, Un Bar aux Folies-Bergères (1882). Mais, comme beaucoup l’ont compris, à travers la réflexion sur la notion d’écran et de transparence du médium, cette œuvre revendique plus généralement une filiation avec la peinture (Jeff Wall s’est particulièrement intéressé à Manet mais aussi à Delacroix ou à Vélasquez). Faire œuvre de citation pouvait avoir du sens. Encore fallait-il qu’elle nourrisse vraiment les questions déjà évoquées. Sans quoi, telle allusion aux Annonciations du Quattrocento, aux estampes japonaises ou aux Ménines de Vélasquez se vidait de toute pertinence. Bref, entre l’intrigue des regards, les artifices de la mise en scène et le dialogue avec l’histoire de la peinture, les indices ne manquaient pas pour nourrir une nouvelle réflexion sur l’autre donnée de l’épreuve : la notion-clé de « fiction ». On comprendra aisément, en relisant la définition du dictionnaire d’Alain Rey, que les pistes dégagées de l’œuvre de Jeff Wall trouvent d’évidentes résonances avec les différentes acceptions du mot fiction. Le dispositif de représentation photographique avec l’action de façonner ; la réflexion sur l’illusionnisme avec l’action de feindre, avec l’idée de tromperie ou plus généralement à travers le rapport d’opposition avec la réalité. Ces acceptions pouvaient même servir de guide pour interroger le document et pour questionner son inscription dans les débats artistiques. Complexité et singularité de la proposition, lisibilité du parti pris. En demandant d’instaurer clairement une relation avec les différentes acceptions du mot fiction, le sujet invitait le candidat à travailler sur la complexité tant de la définition que du document. En ce sens, une bonne prise en compte des documents au regard du sujet devait conduire à satisfaire un aspect essentiel du deuxième critère : la complexité de la proposition. A partir de ces repérages, il appartenait à chaque candidat d’engager sa pratique personnelle, ses propres préoccupations pour construire un point de vue singulier sur ces questions. C’est une condition indispensable au dépassement des réponses scolaires. Le sujet, avons-nous déjà dit, doit être l’objet d’un véritable dialogue. Il est l’occasion d’interroger l’expérience et la sensibilité artistique de chacun. C’est un autre aspect de l’exigence de problématisation ; il est clairement pointé par le second critère : singularité de la proposition, lisibilité du parti pris. Nous avons été agréablement surpris par l’intelligence avec laquelle certains candidats se sont saisis du sujet. Parce qu’ils interrogeaient leur propre processus de fabrication (dessin, gravure, infographie), parce qu’à travers l’image proposée (le document) ils questionnaient leur rapport au modèle et aux dispositifs de représentation, parce qu’ils exploraient la façon dont la fiction s’élabore dans leur travail,… ces candidats ont témoigné avec force d’une capacité à investir une solide expérience de plasticien, à convoquer subtilement une réelle culture artistique, à s’approprier les questions proposées. Inversement, nous étions parfois circonspects devant la gratuité et la nature anecdotique de certaines fictions. Quels fondements (dans le document) pouvaient avoir, par exemple, les - 31 - scènes de sexe et de violence imaginées entre les deux personnages, sinon, le plus souvent, une pauvreté d’analyse et une difficulté à se saisir des enjeux du sujet. De même, le recours fréquent à des représentations de films en celluloïd relevait-il, généralement d’une forme de naïveté. Maîtrise des moyens techniques et plastiques mis en œuvre C’est ici que nous pouvions apprécier l’expérience de plasticien des candidats. Une expérience qui devrait, nous l’avons dit, guider les choix (support, outils, médiums,…), assurer les gestes et les décisions (tracés, surfaces, gestion de l’espace ou des contrastes,…), infléchir le parti pris. Les moyens mis en œuvre devaient être éloquents, c’est-à-dire, servir effectivement le propos du candidat. Une réelle expérience de plasticien pouvait éviter la mise en vedette de telle ou telle faiblesse : le dessin malhabile d’une main en plein centre, une mauvaise orthographe, une écriture manuscrite mal insérée dans le reste du travail, etc., ces détails prenaient parfois une importance visuelle aussi considérable que préjudiciable. A ce titre, les prochains candidats gagneraient à se familiariser avec les questions et les problèmes posés par la figuration des corps, dans leur ensemble comme leurs détails. Il est vraiment regrettable qu’un travail s’abîme dans le bas du classement à cause de faiblesses que non seulement le candidat n’a pas su dépasser au cours de ses apprentissages, mais qu’il rend manifestes par manque de discrimination. L’expérience était encore nécessaire pour prendre du recul vis-à-vis de la globalité du travail, pour concevoir une relation dynamique entre l’ensemble de parties et échapper au remplissage systématique du format, pour savoir s’arrêter à temps et produire un dispositif éloquent. L’effet d’ensemble d’un travail incline, favorablement ou non, l’intérêt que les regardeurs (ici les membres du jury) pourront lui porter. Enfin, soulignons que l’évaluation de travaux dans le cadre d’un concours est d’abord un classement. Selon les années, selon les membres du jury, la courbe de Gauss peut se situer plus ou moins haut sur l’échelle des notes. Avoir une moins bonne note que l’année précédente ne signifie pas nécessairement une baisse. ••• - 32 - ADMISSION _____ EPREUVE DE PRATIQUE ET CREATION PLASTIQUES Membres du jury : Olivier BELON, Pascale BORREL, Philippe FERNANDEZ, Catherine GRASSE, Anna GUILLO, Philippe JALABERT, Frédéric LEVAL, Jean-François LEBEAU, Nicolas THELY RAPPEL DU TEXTE RÉGLEMENTAIRE (BO n° 30 du 31 août 2000, arrêté du 10 juillet 2000). Épreuve de pratique et création plastiques : réalisation artistique bi ou tridimensionnelle à partir d'un sujet à consignes précises assorti d'un dossier thématique comportant des documents visuels et textuels. Les candidats ont le choix entre différents modes d'expression : dessin, gravure, sculpture, maquette, montage audiovisuel ou tout autre mode d'expression que le jury estime compatible avec la mise en oeuvre de l'épreuve dans le cadre du concours. Déroulement de l'épreuve : A - Projet (comportant ou non des indications écrites) mis sous scellés (durée : six heures) ; B - Réalisation du projet en deux journées de huit heures ; C - Présentation par le candidat de son travail et discussion avec le jury (durée totale : trente minutes). Le gros matériel, tel que bacs d'acide et presse pour la gravure, agrandisseurs pour la photographie, est mis à la disposition des candidats. Les outils personnels sont laissés à leur charge. Coefficient pour l'ensemble de l'épreuve : 3. Rapport sur l’épreuve établi par Olivier BELON et Catherine GRASSE L’épreuve plastique de l’admission est liée à l’objet même du concours, conçu « en relation étroite avec l’exercice du métier d’enseignant du second degré, et notamment avec les nouveaux programmes du Lycée publiés aux B.O. hors série du 30 août 2001. » (note du B.O. n°39 du 25 octobre 2001). Dans ce cadre, « Toutes les épreuves d’admissibilité et d’admission prennent appui sur des sujets à consignes précises, assortis ou non, selon les cas, de documents visuels et textuels. Ces sujets impliquent : - de la part du candidat, des réponses mettant en évidence des qualités de méthode, de savoirs, de savoirfaire, ainsi que des compétences dans l’ordre de l’invention et de la création artistiques, nourries d’une culture intégrant la connaissance des œuvres du patrimoine et de l’art contemporain; - de la part du jury, une évaluation rigoureusement cadrée sur ces différents points. » (id.) Nous ne pouvons qu’encourager les candidats à mettre ce rapport en regard des rapports de jury des années précédentes, en rappelant qu’il constitue un outil destiné à leur faire prendre conscience des contraintes spécifiques à cette épreuve, afin qu’ils s’y préparent de manière efficace, sans en négliger aucun aspect. Ce rapport est conçu également comme un outil destiné à informer le plus efficacement les formateurs engagés dans la préparation au concours. 1. CONSIDERATIONS GENERALES SUR L’EPREUVE Les membres du jury ont constaté cette année une légère baisse de la qualité des productions plastiques par rapport à celles de l’an passé. On pourra s’interroger sur les raisons de cette différence de résultats. Commençons par rappeler que le dossier thématique qui forme le sujet de l’épreuve de pratique et de création plastiques ne sera jamais le support d’un jeu de devinettes. Les éléments iconiques et (ou) textuels qui le constituent sont destinés à éveiller l’appétit du candidat. Répétons ici que la formulation du sujet se fait sous forme d’une question ou d’une incitation précise, et qu’il peut n’être accompagné d’aucun document. Il s’agit dans tous - 33 - les cas pour le candidat de réaliser un travail d’appropriation, aux antipodes d’une tentative de réponse scolaire et formatée. La première qualité attendue d’un candidat tient dans sa capacité à affirmer son désir d’enseigner, ceci en manifestant le plaisir qu’il éprouvera à guider son interlocuteur dans l’univers artistique qui est le sien. Mais afficher une personnalité inédite, riche et singulière, n’est possible que si un cheminement raisonné la met en lumière. Ainsi le jury mesure-t-il la maturité et les aptitudes d’un postulant à l’agrégation à l’aune de sa faculté à convoquer une culture artistique vivante, qu’il s’est forgée en intégrant des connaissances puisées dans tous les moments de l’histoire de l’art et qui reflète un souci de s’impliquer dans le jeu complexe de l’activité artistique contemporaine. L’épreuve plastique d’admission est l’occasion pour le candidat de créer une situation particulière, en lien direct avec une problématique qu’il aura soulevée dans le sujet. Cette situation est inédite dans le sens où elle peut être perçue comme une ponctuation dans un parcours artistique ; pour autant, il ne s’agit ni d’une réponse à une commande, ni d’une occasion pour s’aventurer dans de nouvelles explorations plastiques. Il s’agit davantage de bâtir un questionnement qui trouvera des résonances dans une pratique personnelle grâce à une capacité à se saisir d’une demande, à sélectionner et organiser des acquis. 2. RAPPEL DU SUJET Détail / Point de vue Votre réalisation rendra compte des relations possibles entre détail et point de vue. Pour ce faire, vous prendrez appui explicitement sur une analyse des documents composant le dossier thématique. DOSSIER THEMATIQUE 1- Document textuel « Un détail peut être porteur d’une signification essentielle à l’ensemble de l’image. Il peut être alors un élément visible, manifeste ou discret. Il peut être aussi parfois invisible et désigner, dans le tableau, l’intimité de ce qui le travaille. » (Extrait de : Daniel ARASSE, Le détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, éd. Champ/Flammarion, Paris, 1996, page 23). 2- Documents iconiques Document 1 : Francesco DEL COSSA, Annonciation, vers 1470, détrempe sur bois, 137 x 113 cm. Dresde, Gemäldegalerie. (Extrait de : Daniel ARASSE, L’Annonciation italienne, éd. Hazan, Paris, 1999, p. 202) Document 2 : Sylvie BLOCHER, Paysage abstrait pour la solitude du touriste n°4, 1989. Quatre lunettes d’approche, béton, acrylique, 1,65 x 8,70 x 0,57 m. Musée du Québec, exposition Territoires d’artistes, paysages verticaux. Photographie Patrick Altman. (Extrait de : Colette GARRAUD, L’idée de nature dans l’art contemporain, éd. Flammarion, Paris 1994, p. 41) Prise en compte du sujet et utilisation thématique L’épreuve de pratique et création plastiques invite le candidat à une lecture approfondie d’un dossier thématique à consignes précises. La question portait sur les relations possibles entre détail et point de vue. Une prise en compte souvent superficielle du sujet a été remarquée. La signification des deux termes composant le sujet ayant rarement été interrogée, les enjeux soulevés en matière de représentation par les notions de détail et de point de vue n’ont guère été explicités. Le jury n’a pas toujours su selon quels axes un ou plusieurs détails étaient mis en jeu dans un travail plastique, ni de quelle manière la notion de point de vue avait elle-même été saisie. L’indication initiale : « Détail / point de vue » impliquait une mise en tension qu’il était évidemment important de considérer. En effet la perception que l’on a du détail amorce immédiatement celle du point de vue, et ces notions étaient à interroger dans leurs particularités et leur interdépendance. A travers les différents systèmes de représentation et transcription de l’espace qui jalonnent l’histoire de l’art, la question du point de vue s’accompagne de celle du détail, en tant qu’elle engage un cheminement plus ou moins explicite du tout vers la partie, de la vision d’ensemble vers celle de fragment. L’Annonciation constitue ainsi un archétype dans la longue tradition de ce que l’on appelle communément la composition ou l’organisation spatiale. - 34 - De fait, ces notions convoquent le phénomène même de perception de l’œuvre, impliquant certes le regard du spectateur mais aussi l’intelligence de l’artiste. Par la seule présence du cadre (du tableau), ou de ce qui fait cadre (dans l’œuvre), les choix de l’artiste se matérialisent dans sa manière de désigner l’espace de représentation, détail par détail, et rendent visible un point de vue d’érudit sur les questions qui alimentent la peinture comme lieu d’ordonnancement du monde et lieu où se déroule une histoire, la storia dira Alberti. Le cadre semble être ici l’élément fédérateur de cette mise en tension : les lunettes d’approche font voir, elles cadrent et déjouent le cadre pour détecter les enjeux de la relation entre point de vue et détail, conduisant le spectateur à scruter un horizon à la fois réel et médiatisé et à interroger ce qui fait paysage dans l’œuvre. Comme les lunettes d’approche dans l’installation de Sylvie Blocher, l’escargot de l’Annonciation de Francesco del Cossa nous invite à pénétrer le dispositif même du tableau et nous aide à nous acheminer lentement vers des questions d’ordre philosophique, esthétique et artistique. Le point de vue resserré chez Sylvie Blocher – souligné par les quatre photographies accompagnant l’installation – rejoint la mise à distance suggérée par l’escargot. Certes les liens de l’art avec la nature sont interrogés dans cette installation, mais également la validité de nos modes de perception, à travers la notion même de paysage. De même, l’escargot, situé en marge de la représentation perspective, nous guide dans la question du figural en nous disposant au seuil des mystères de l’Incarnation. Dans les deux cas, c’est l’aspect illusoire d’un mode de perception forcément restrictif qui constitue le pivot autour duquel il était possible de développer l’analyse des œuvres présentées. Déceler l’intimité de l’œuvre, traquer le détail dans tout ce qui le travaille, c’est mettre en œuvre une conjugaison entre distance perceptive et tentative d’approche vers les chemins de l’irreprésentable, vers ce que l’on pourrait appeler le non-voir. Car On n’y voit rien, nous dit Daniel Arasse à propos de ce qui fait œuvre ; mais alors qu’advient-il de l’œuvre, du processus même de sa mise en forme ? Entre détail et point de vue, le candidat devait alors faire preuve d’acuité pour mettre en question la perception du monde et des détails qui le compose, pour développer son analyse et mettre sa pratique au seul service de la recherche d’un sens intrinsèque à l’œuvre. Détail/point de vue dans les documents soumis aux candidats Le dossier thématique était constitué de 3 pièces : un document textuel et deux documents iconiques. Le document textuel Le document textuel, extrait de l’ouvrage peinture de Daniel Arasse intitulé Le détail. Pour une histoire rapprochée de la, mettait déjà en tension la question du point de vue, ne serait-ce que par l’intitulé même de cet écrit. La citation tirée d’un commentaire à propos de l’Annonciation de Cortone de Fra Angelico plongeait le lecteur dans une approche aiguë du thème de l’Incarnation. « Quelle raison pousse celui qui regarde à s’approcher, à se laisser prendre, fasciné à son tour par une mise en évidence exclusive de ce dont le « tout ensemble » n’est plus là, disparu, englouti dans son détail ? » (p. 268) Pour essayer de répondre à cette question, il convient de distinguer deux types de détails, précise Daniel Arasse : « Non plus le détail-particolare et le détail-dattaglio mais deux détails différenciés par la façon dont ils font voir dans le tableau, par l’effet qu’ils exercent sur la ressemblance de la représentation au réel. Le premier détail imite un objet ou une partie d’objet ; il vise à reproduire ce qu’il représente et à le donner à voir dans sa ressemblance, poussée éventuellement « jusqu’au moindre détail ». Il fait image ; pour cela on l’appellera détail « iconique ». Il fait signe, de loin, dans le tableau et appelle, invite le regard à s’approcher, pour mieux voir. C’est, par exemple, l’escargot que Francesco del Cossa pose soigneusement aux pieds de la Vierge. […] On appellera le second détail « pictural ». Il ne fait pas image ; il ne représente pas et ne donne rien d’autre à voir que la matière picturale posée sur la toile, maniée et manipulée parfois jusqu’à en être triturée » (p. 268). Cette lecture de Daniel Arasse, référence incontournable, ne devait pas limiter le candidat et faire barrage à toute autre interprétation. Le jury attend du candidat qu’il interroge certaines constructions intellectuelles en ayant recours à d’autres points de vue. D’autres textes tout aussi intéressants sur la question du visible et de l’invisible, ou de l’intimité avec l’œuvre, pouvaient permettre au candidat d’appréhender le document textuel et de rapprocher les deux documents iconiques proposés. Notons à titre d’exemple : Merleau-Ponty, Le Visible et l’Invisible, éd.Gallimard, Paris, 1964 ; L’Œil et l’Esprit, éd. Gallimard, Paris, 1964 , Phénoménologie de la perception, éd. Gallimard, Paris, 1945 ; Michel Foucault, Le recul et le retour de l’origine in Les mots et les choses, éd. Gallimard, Paris, 1966 ; Georges Didi-Huberman, Questions de figure, questions de fond ; La dialectique du dissemblable ; Memoria ou l’implicité des figures, Comment figurer l’infigurable ? in Fra Angelico –Dissemblance et figuration, éd. Flammarion, Paris, 1995 ; Ce que nous voyons, ce qui nous regarde, Editions de Minuit, Paris, 1992, etc. Il convient, d’autre part, de rappeler de ne pas faire l’impasse sur le document textuel qui a la même valeur que les autres. Certains candidats ont ignoré cet élément du dossier qu’il est pourtant judicieux d’évoquer au moment de la soutenance. - 35 - Les documents iconiques L’œuvre de Francesco del Cossa proposée est probablement l’une de celles à propos de laquelle Daniel Arasse s’est montré le plus disert. Dans son ouvrage L’Annonciation italienne, éd. Hazan, Paris, 1999, il précise à propos de la colonne : « Si cette colonne est donc le pivot de la composition, elle l’est pourtant de façon paradoxale dans la mesure où sa mise en place sur l’axe oblique reliant Gabriel et Marie contredit la vraisemblance attendue d’une composition perspective à ce point affichée. Or ce paradoxe culmine dans deux éléments de l’image, deux détails très remarquables. Sur la gauche, dans le ciel, Dieu est présent, légèrement décentré par rapport aux deux arcs dans lesquels il s’inscrit mais exactement à l’aplomb de la tête de son envoyé. On ne le voit pourtant pratiquement pas ; il est devenu une minuscule figurine et la colombe est pratiquement imperceptible : de façon très rare à l’époque, Francesco Del Cossa a soumis la représentation de la divinité à la loi de la réduction perspective. Il n’a pas fait que cela. Comme pour répondre à la figurine divine, au tout premier plan de l’œuvre et en son emplacement le plus bas, il a peint un escargot qui chemine, bien éveillé, sur le bord du tableau. Certes, l’iconographie légitime une telle présence : on croyait que l’escargot était fertilisé par la pluie et il pouvait donc être une métaphore de la Vierge concevant Jésus. Mais l’iconographie ne saurait rendre compte de cet emplacement provocateur, de cette mise en évidence excessive d’un attribut qui, d’ailleurs, se rencontre exceptionnellement dans des Annonciations. Ainsi la double figure (minuscule) de Dieu le Père et (ostentatoire) de l’escargot constitue deux pôles visuels de l’œuvre où le peintre affiche un paradoxe de la perspective puisqu’elle rend, très normalement, presque invisible Dieu le Père et exhibe l’escargot. » (p. 204) Dans On n’y voit rien – Descriptions, éd. Denoël, Paris 2000, Daniel Arasse poursuit sa réflexion en précisant, in “Le regard de l’escargot” : « Sur le bord de la construction perspective, sur son seuil, l’anomalie de l’escargot vous fait signe, elle vous appelle à une conversion du regard. Ou, plutôt, dans ce que vous voyez : l’invisible venu dans la vision. » (p. 55) C’est, à titre exemplaire, dans cette épaisseur réflexive qu’il pouvait être possible de puiser, mais cela reste une lecture de l’œuvre et d’autres entrées étaient envisageables. L’installation de Sylvie BLOCHER, Paysage abstrait pour la solitude du touriste n°4, propose, quant à elle, quatre lunettes d’approche sur quatre socles de béton et acrylique, placés dans le paysage. Le document reproduit restitue une photographie d’ensemble avec en dessous, telle une prédelle, quatre médaillons, détails de la nature environnante faisant office de 4 points de vue sur ce qui fera paysage. Colette Garraud dans L’idée de nature dans l’art contemporain, éd. Flammarion, Paris, 1994 relate quelques extraits d’entretien avec l’artiste : « Sylvie Blocher atteste la force du désir fusionnel, mais dit-elle, je suis entièrement dans la conscience de la séparation ». C’est à ses yeux cette bipolarité qui fait l’art. (…) Les artistes invités à Québec pour l’exposition Paysages verticaux disposaient de l’immense parc des Champs-de-Bataille qui surplombe le Saint-Laurent. Pour Sylvie Blocher, il est exclu de s’imposer brutalement dans le paysage ; elle récuse « l’idée de conquête ». Son œuvre – quatre lunettes fixes sur quatre socles de béton – s’ouvre sur son environnement. Il s’agit pleinement d’une sculpture, mais qui se projette en quelque sorte au-delà d’elle-même. Dans chaque viseur une image « très pauvre », c'est-à-dire fort belle, mais ne sacrifiant aucunement au spectaculaire (« on ne voit rien » dira un visiteur dépité) : le monochrome vert d’un feuillage d’érable, le sommet d’une forteresse enfouie tout au bout du parc, le ciel et la girouette d’un clocher, le profil entrecroisé de deux collines. Sur chaque lunette, une plaque portant gravé le titre de l’œuvre en italien, en français, en anglais et en inuktitut, la langue des esquimaux décimés au Canada (dans laquelle le mot « solitude » n’existe pas, ni le mot « touriste », traduit par le pictogramme « L’homme qui marche sans arrêt et de temps en temps s’arrête »). Cette œuvre a encore en commun avec les observatoires précédemment évoqués, en particulier ceux de Nancy Holt, d’exercer sur le continuum naturel une opération de focalisation, de recadrage, qui est aussi un exercice de contemplation. Pour Sylvie Blocher, en outre, le télescope est un objet dangereux. Il promet le plus beau point de vue – « la place du roi » – et l’élucidation de tous les secrets. Mais rien n’est jamais donné et le spectateur, en sa position solitaire, n’est renvoyé qu’à lui-même, à sa conscience, justement, de la séparation. » (p.40) Les deux œuvres ainsi mises en regard du document textuel permettaient au candidat de jouer ou de déjouer des relations possibles entre point de vue et détail. Ces relations envisagées par le candidat entre projet et objet de réalisation plastique, et soutenues lors de sa présentation orale devaient donner lieu à une articulation étroite entre les trois étapes de l’épreuve : PROJET / REALISATION / SOUTENANCE. 3. L’EPREUVE La capacité du candidat à articuler les trois moments de l’épreuve distincts dans le temps en une proposition cohérente est pour lui gage de réussite. Trop peu de candidats mesurent l’importance de cette maîtrise. - 36 - A. Le projet Il faut insister ici sur l’importance du projet. Il est une étape du travail global qui n’a rien d’accessoire. Il ne faut en négliger ni l’aspect, ni la fonction. Le projet comporte nécessairement une dimension graphique assortie – ou non – d’indications écrites. Le projet doit révéler une démarche et des intentions : il est la démonstration d’une pensée plastique à l’œuvre. Il s’agit donc de mettre en place un réseau d’hypothèses à partir d’intuitions initiales, renseignant sur l’évolution et la gestation d’un travail plastique (choix privilégiés, abandons, repentirs, etc.), afin de dévoiler un parti pris qui s’appuie sur une analyse sensible et cultivée du sujet. Cette étape permet au jury de mesurer l’aptitude du candidat à communiquer visuellement en ayant recours à des outils et médiums libres, appropriés et maîtrisés, afin d’évaluer le cheminement intellectuel du candidat, et donc la pertinence de sa proposition. Le projet n’est pas tenu de présenter un objet fini, une préfiguration – graphique ou volumique – exacte de la réalisation plastique. Il risquerait alors de n’apparaître que le miroir d’une réflexion pauvre menant à une proposition illustrative et d’emblée verrouillée. A ce propos nous avons regretté l’indigence graphique, la désertion de maquettes prospectives dans bien des rendus. Plutôt que la justification anticipée d’une création à venir, le jury appréciera un projet qui privilégie les croquis et les essais de mises en espace, et dans lequel apparaît la conscience de ce que convoque le travail plastique. Nous ne pouvons que suggérer au candidat d’opter pour une analyse méthodique et réflexive du sujet, afin de parvenir à une proposition légitimée par une problématisation fine et personnalisée. Les meilleurs candidats ont été ceux qui ont su présenter un projet cohérent, inventif, et techniquement sérieux et qui ont su le mettre en relation avec la production finale au moment de la soutenance. B. La réalisation plastique Les différentes dimensions de la création plastique ayant été prises en compte dans le projet, les intentions annoncées seront présentes dans la réalisation, rendues opérantes grâce aux choix pertinents des modalités de production et de mise en espace. Cette phase de l’épreuve est l’occasion pour le candidat de prendre en considération la dimension artistique de son travail et de la mettre en lumière. Cependant, le candidat doit faire face à un double écueil : si la mise en œuvre ne doit pas se faire au détriment du sujet, elle ne doit pas non plus être l’illustration d’un engagement superficiel et prévisible. Le jury peut rester sceptique face à des réalisations d’une apparente complexité sémantique, et qui ne sont ni maîtrisées dans les opérations mises en œuvre ni justifiées par rapport au sujet. Hélas, cette année encore, des incompétences techniques et plastiques ont été déplorées : choix discutables des matériaux, accrochage maladroit, mise en espace non contrôlée… Pourtant une réalisation peut apparaître dans sa qualité comme en deçà des ambitions souhaitées par un candidat et rendre compte de la complexité d’une approche. Le jury a su apprécier quelques réalisations d’apparence fragile qui, tout en jouant avec les possibilités de moyens plastiques traditionnels, ont été révélatrices d’un réel engagement conceptuel, témoignant de pratiques que l’on sentait riches de questionnement. A l’opposé, on ne peut que mettre en garde les candidats devant une utilisation irraisonnée des technologies numériques. Ce choix peut s’avérer désastreux pour qui n’en mesure pas suffisamment les enjeux. Il est risqué de s’emparer de techniques a priori séduisantes et qui apparaîtraient in fine comme une solution de facilité pour illustrer des intuitions ou des idées plus ou moins intéressantes ! Il ne s’agit évidemment pas pour le jury de décourager l’utilisation de modes de production liés aux technologies récentes, mais un candidat ne doit pas s’attendre à une plus grande mansuétude du simple fait de leur nouveauté ou de leur actualité. Une bibliographie sommaire mais essentielle concernant ces médiums a été proposée dans le rapport de l’épreuve 2006 ; s’y référer reste indispensable. C. La soutenance L’exposé de son travail par le candidat ne doit pas se limiter à une description elliptique accolée à une analyse plus ou moins pertinente du sujet. Ce qu’attend le jury d’un futur enseignant est sa capacité à prendre de la distance pour placer son travail au cœur de l’ensemble des questionnements qui nourrissent sa pratique. Le candidat dispose donc de dix minutes pour rendre intelligible une pensée plastique à l’œuvre et pour solliciter sa culture artistique afin d’éclairer ses choix. Les vingt minutes qui suivent sont un moment d’échange. Elles permettent au jury de se faire préciser des points de détails, de tenter de lever une ambiguïté liée à l’utilisation imprécise d’une terminologie, de se faire apporter certaines références par rapport au sujet. Le jury ne cherche en aucun cas à piéger le candidat ; il est parfois - 37 - dommage que celui-ci se figure qu’il doit rendre son travail imperméable à toute analyse extérieure. Soutenir un projet ne signifie pas refuser au jury le droit de s’en saisir et de l’interpréter. Cette année, le jury a regretté que de trop nombreuses interventions ne s’appuient pas sur un faisceau de références spontanément convoquées. Il est toujours désagréable de réclamer – à l’approche de la fin d’un entretien – des références artistiques qui se présentent souvent comme désincarnées et dépourvues d’intérêt ; une création plastique ne prend de sens que par la mise en lumière qu’apporte son intégration dans un champ artistique clairement identifié par le candidat. Ainsi le jury appréciera-t-il toujours d’être accompagné dans sa découverte du travail par le rappel d’une parenté familière, d’une source d’influence, ou au contraire par la distance prise par rapport à une référence supposée. L’affirmation des références soutient la production, étaye le parti pris, nourrit l’argumentation. Enfin, la présentation orale reste trop souvent peu inventive. Une majorité de candidats présentent rapidement ou superficiellement la signification des notions composant le sujet, puis se livrent à une analyse des documents, pour enfin expliquer leur travail plastique, comme s’il s’agissait d’en passer par l’exécution de trois tâches presque disjointes. Ce faisant le travail plastique apparaît souvent scolaire ou étriqué. La structure de cet exposé oral reste, donc, d’une importance majeure, dans la mesure où elle permet de montrer, dans sa forme et ses contenus, comment le sujet a suscité une réflexion et une création. 4. L’EVALUATION Il a été indiqué à plusieurs reprises dans ce rapport que l’épreuve dite Epreuve de pratique et création plastiques, même si elle est composée de trois parties distinctes dans le temps, est bien une seule épreuve. Les trois étapes ne sont pas évaluées séparément. L’appréciation portera donc sur un ensemble et les critères retenus pour la session 2007, lesquels se répartissent de la façon suivante : • Appropriation et traitement du sujet accompagné du dossier (8 points) Les observations à conduire pour nourrir ce point de l’ évaluation s’appuient sur la mise en question du sujet, la mise en projet de la réalisation, les moyens graphiques et plastiques mobilisés dans le projet pour communiquer (intentions, prévisualisation). • Richesse et force du parti pris plastique adopté (6 points) Le jury s’appuie ici sur l’observation du dispositif élaboré, la maîtrise des moyens plastiques employés, la force et la cohérence du parti général adopté. • Témoignage d’une culture artistique intégrée qui a nourri la démarche, la réalisation matérielle et la soutenance (6 points) Le jury prend notamment en compte la richesse de la présentation sur le fond et la qualité formelle de communication (clarté du langage, élégance de l’énonciation, réactivité aux questions du jury), tout comme la richesse et la diversité des références convoquées. La fourchette de notation pour cette session s’étend de 03 à 20/20. La note rend compte en tous points de la qualité de la prestation du candidat. Elle a également, dans le cadre d’un concours où les places sont limitées, une fonction discriminatoire qui permet d’établir un classement entre les candidats évalués. ••• - 38 - ADMISSION EPREUVE DE LECON Membres du jury : Albert BERGERET, Josyane BETTINI, Catherine COUANET, Fabienne DELANNET, Catherine DONNEFORT, Jean-Yves FUVEL, Sandra GOLDSTEIN, Philip LEVY, François WERCKMEISTER Rapport sur l’épreuve établi par François WERCKMEISTER Les enjeux de l’épreuve L’épreuve de la leçon consiste en l’analyse et l’exploitation d’un dossier composé de documents iconiques et/ou textuels, accompagnés d’un énoncé guidant le candidat dans la définition d’une problématique. En tenant compte de cette problématique, le candidat propose une séquence pédagogique transposable dans le cadre de l'enseignement des arts plastiques en Lycée. Cette leçon est suivie d'un entretien avec le jury. Lors de leur exposé, les candidats sont notamment invités à prendre en compte « le volet artistique et culturel d'un projet d'établissement ainsi que le partenariat avec les institutions et professionnels des domaines artistiques et culturels » (B.O. n° 30 du 31 août 2000). Mais avant tout, comme le soulignait déjà la Note du 2 décembre 1994 (B.O n° 46 du 15.12.1994), le candidat « doit clairement informer le jury de sa réflexion portant sur la proposition sélectionnée, du choix de la question qu'il retient quant à cette proposition, du dispositif pédagogique qu'il conçoit pour une classe du second cycle de l'enseignement du second degré (lycée), et de l'évaluation qu'il prévoit ». L’épreuve dure 1h 15mn maximum : 30mn au plus pour la leçon et 45mn maximum pour l’entretien. Chaque candidat dispose d’un temps de préparation de 4h. Les objectifs de cette épreuve mettent donc en jeu des qualités essentielles pour un futur enseignant en arts plastiques, puisqu’elle nécessite : • une solide maîtrise des contenus disciplinaires, avec des connaissances affirmées en histoire de l’art et dans le champ de la création contemporaine, s’appuyant sur une bonne culture générale • une compréhension théorique et une approche sensible des processus de création • une capacité à analyser et à assimiler les enjeux actuels de l’enseignement des arts plastiques • une aptitude à exposer des idées avec clarté, à argumenter avec conviction, à communiquer avec enthousiasme. Les dossiers Les dossiers proposés lors de cette session présentaient une large variété de documents, couvrant une grande diversité de genres, de périodes, de contextes. Ils étaient systématiquement composés de trois ou quatre œuvres, dont une au moins est antérieure au XXe siècle. Les énoncés accompagnant les documents iconiques restaient largement ouverts, se limitant à définir les orientations thématiques données par le jury aux dossiers (le trompel’œil, l’espace, le grotesque, le cadre, le rôle de la lumière dans les arts plastiques, etc.). Une grande liberté était donc laissée aux candidats, tant sur le plan de la problématique à mettre en évidence que sur celui des choix pédagogiques à définir pour la transposition (niveau d’enseignement, inscription dans les programmes, choix de la stratégie didactique…). Cette latitude dans les choix suppose que les candidats connaissent d’une manière approfondie les programmes, l’organisation et les finalités de l’enseignement des arts plastiques au lycée et qu’ils sachent s’y adapter. La question soulevée dans chaque dossier ne se limite pas aux préoccupations artistiques des dernières décennies ; elle déborde généralement le seul XXe siècle. De la même manière, elle dépasse les œuvres ou artistes figurant dans le dossier. Il faut donc pour les candidats élargir leur réflexion au-delà de l’analyse des seules œuvres proposées et dégager une problématique sinon universelle, du moins assez largement répandue, commune à nombre d’artistes, quelquefois sous des formes variables et à des époques différentes. Les meilleures analyses sont souvent celles qui s’appuient sur les grandes étapes des questionnements plastiques liés à la problématique traitée. - 39 - Pour une bonne analyse, il faut à la fois dégager la spécificité de chaque œuvre, définir les liens qui les unissent (ou les opposent) au regard de la problématique, et se référer à d’autres artistes qui, d’une manière emblématique, se sont penchés sur la question à un moment de leur production. Les attentes du jury S’agissant du concours de l’Agrégation, le jury attend des candidats l’excellence ! Une bonne maîtrise des notions disciplinaires, une culture artistique de haut niveau, une capacité avérée à faire partager ses connaissances et ses convictions sont des aptitudes évidemment espérées. En apparence, l’épreuve de leçon n’apparaît pas fondamentalement différente de l’épreuve sur dossier du CAPES. Les dossiers sont presque similaires, le temps d’exposé est le même. Seul l’entretien avec les jurys est plus long (45 mn au lieu de 30 mn). Mais c’est surtout le temps de préparation qui est double : 4 h au lieu de 2 h. A l’Agrégation, chaque candidat a donc largement le temps de parfaire les diverses parties de sa prestation, d’analyser en profondeur les œuvres proposées, de les resituer dans leur contexte historique et esthétique, de construire son réseau de références afin d’étayer la problématique qu’il entend développer et transposer dans son dispositif, bâtir ce dernier en s’inscrivant dans les programmes et instructions en vigueur dans l’enseignement en lycée. Le jury attend donc une prestation savamment argumentée, solidement structurée et exposée avec conviction. Pour prendre en compte ces attentes, le jury a adopté le barème de notation suivant : 1) Analyse des documents et problématisation du dossier : /7 2) Transposition pédagogique et didactique : /7 3) Qualité de l’entretien avec le jury et de la prestation orale : /6 En réunissant dans un même critère l’analyse des documents et la problématisation, le jury a voulu souligner les liens fondamentaux entre ces deux phases de la réflexion. Une analyse de documents faite pour elle-même resterait ici vaine ; d’autre part, une problématisation en arts plastiques ne saurait s’envisager sans appui sur des processus de productions artistiques. Il s’agit avant tout de faire émerger un questionnement de plasticien sur un problème que nombre d’artistes se sont posé et se posent encore, et que l’enseignement d’aujourd’hui cherche à prendre en compte. Car c’est bien de cette problématisation que le candidat fera naître son intention pédagogique, de laquelle découlera la construction d’un dispositif d’enseignement qui cherchera à conserver le plus possible une forme questionnante pour les élèves. Les prestations des candidats Plusieurs candidats sont parvenus à des résultats tout à fait satisfaisants et conformes aux attentes rappelées cidessus. Si treize candidats – seulement, serait-on tenté de dire - sur les trente-huit présents aux épreuves d’admission, ont obtenu la moyenne, cinq d’entre eux sont parvenus à une note égale ou supérieure à 15, manifestant ainsi des compétences et des connaissances affirmées. A l’opposé, la moitié des présents a obtenu une note inférieure ou égale à 7, signe d’un manque de préparation à cette épreuve ou d’une méconnaissance des attentes du jury. Les quelques remarques qui suivent, concernant les divers aspects de l’épreuve, ont pour but d’aider ces candidats à améliorer leurs performances ainsi que de prévenir les nouveaux postulants des écueils à éviter. 1. L’analyse des œuvres Cette phase de l’oral se passe en général convenablement pour la majorité des candidats, particulièrement pour ce qui est des œuvres récentes. Les documents antérieurs au XXe siècle sont trop rarement resitués dans un courant stylistique ou dans le contexte de leur création, faute de connaissances générales sur les périodes concernées. On ne peut donc que rappeler l’importance d’une culture artistique complète et d’une connaissance des grands courants qui ont jalonné l’histoire de l’art. Cette culture artistique indispensable continue de nourrir la recherche artistique contemporaine, qui s’y réfère ou s’en démarque. Elle est d’autre part constamment évoquée dans les programmes du Lycée comme ceux du Collège et fait donc partie du corpus de connaissances nécessaire à l’enseignement de la discipline. Au-delà de ces seules connaissances incontournables, le jury a tout particulièrement apprécié les analyses qui manifestaient une approche sensible des œuvres, dévoilant un réel investissement de la part de leurs auteurs, qui semblaient dès lors s’approprier pleinement leur dossier et manifestaient un certain plaisir à en communiquer toutes les subtilités. 2. La problématisation La réunion de plusieurs œuvres, faites à des périodes différentes et avec des partis pris spécifiques, pose en soi question. Chaque œuvre propose une manière particulière de prendre en compte une préoccupation artistique commune à l’ensemble du dossier. Chaque production a été analysée pour elle-même dans un premier temps, - 40 - mais doit également être estimée à l’aune des autres. Les comparaisons, les regroupements, les distinctions ou les oppositions permettent de définir toute la diversité d’approche d’une même préoccupation. Des interrogations plastiques, alimentées par les recherches d’autres artistes ne figurant pas dans le dossier, permettent alors d’envisager des situations d’enseignement questionnantes, puisque comme le soulignent les Programmes des enseignements artistiques dans les classes de Première des séries générales et technologiques (B.O. hors -série n°3 du 30 août 2001) : « l’enseignement des arts plastiques a pour principe, en Première comme en Seconde, l'articulation de la pratique plastique à la culture artistique. Il se fonde sur les formes artistiques léguées par l'histoire et enrichies par celles qui sont apparues au XXe siècle. » S’il est attendu que le candidat présente les différentes pistes que le dossier iconographique sous-entend, il est cependant souhaitable qu’il puisse définir, grâce à sa problématique, des objectifs clairs et réduits pour son dispositif pédagogique et qu’il cible des notions clairement identifiées, dont il maîtrise la définition. Le vocabulaire convoqué lors de l’épreuve de la leçon ne peut être vague ou changer de définition dans le fil du discours, ce qui reste trop souvent le cas. Que penser d’un enseignant qui tenterait de faire comprendre une notion qu’il n’arriverait pas lui-même à définir avec exactitude ? 3. le dispositif d’enseignement C’est sans nul doute la partie de l’oral qui pose le plus de problèmes. Les dispositifs pédagogiques envisagés sont souvent très imprécis. Les objectifs d’enseignement ne sont que très peu adaptés au niveau choisi, quelquefois plus encore dans la forme que dans le contenu. Ainsi, des dispositifs pédagogiques choisis pour la classe de Terminale sont souvent trop contraignants, faisant des élèves de simples exécutants d’une tâche préétablie. Ces propositions ne prennent pas assez en compte la liberté et l’autonomie nécessaires à chaque élève pour constituer son dossier personnel à présenter au Baccalauréat. Trop souvent, le contenu même de ce dossier ainsi que les attendus de l’épreuve de culture artistique sont méconnus. Pour les classes de Première et de Seconde, c’est souvent la place et le rôle de la référence artistique qui posent problème, et par conséquence la place laissée à l’élève dans le dispositif. Faire systématiquement commencer une séquence pédagogique par un cours de culture artistique destiné à montrer comment des artistes se sont emparés de la problématique qui n’a pas encore été abordée pratiquement n’est à l’évidence pas la meilleure stratégie pour permettre à chacun de trouver sinon une solution originale, du moins une réponse plastique personnalisée au problème posé. Rien ne semble alors fait pour éviter une modélisation de la pratique des élèves. Rappelons que « les élèves sont au centre de la réflexion et de l'action du professeur, qui les considère comme des personnes capables d'apprendre et de progresser et qui les conduit à devenir les acteurs de leur propre formation » (Les missions du professeur, BO n°22 du 29 mai 1997), et que la pratique des élèves est et doit rester au coeur de la situation d’enseignement en arts plastiques. C’est donc bien autour de la mise en situation d’une pratique de l’élève que doit s’articuler le dispositif, les connaissances s’acquérant à partir de l’expérience vécue. Toujours concernant la question de la référence, si sa place et son rôle au sein du dispositif pédagogique n’est pas suffisamment l’objet d’un questionnement quant à son incidence sur la proposition plastique des élèves, elle n’est pas plus articulée aux connaissances obligatoirement abordées dans le cadre du programme limitatif de culture artistique. D’autant que les références artistiques convoquées sont parfois peu connues, car sans doute liées à un programme d’expositions locales, sans renvoi à des artistes internationalement connus et plus représentatifs des notions abordées. L’évaluation des activités proposées, si elle est souvent évoquée sous la forme peu convaincante d’un « moment de discussion entre les élèves, qui expliqueront en fin de séance leur démarche et la soumettront au jugement critique des autres », mérite elle aussi plus d’attention. Ainsi, des moments d’évaluation « formative » peuvent (doivent) trouver place dans le déroulement des activités, et pas seulement à la fin de la séquence. Concernant l’incitation, elle semble encore trop souvent destinée à remplacer la définition d’objectifs précis. Beaucoup de candidats proposent encore des sortes de jeux de mots plus ou moins explicites mais souvent artificiels, comme par exemple « nos sens nous font des faux, nous jouent détour ». Ce type de formulation, séduisante en apparence, peut faire sourire ou laisser perplexe, sans pour autant susciter avec certitude un véritable questionnement orientant les élèves vers les objectifs de l’activité (en l’occurrence autour de la notion de trompe-l’oeil). Rappelons qu’une véritable appropriation des programmes du Lycée est nécessaire et que les objectifs qui y figurent doivent être connus en détail. Enfin, notons que la convocation d’un partenaire institutionnel est rarement proposée. Les dispositifs envisagés restent trop souvent limités à une situation de cours cloisonnée dans la salle d’arts plastiques et ils sont très rarement transdisciplinaires. 4. la prestation orale Tant dans son contenu que dans sa forme, cette épreuve de « leçon » met en jeu les compétences attendues d’un enseignant, telles les capacités à communiquer oralement avec aisance, à exposer avec méthode des idées, à argumenter un propos, à convaincre un auditoire. Cela se fait par la parole et par la posture corporelle, mais aussi par la communication visuelle (dessins, schémas, croquis…) et dans une moindre mesure par l’écrit. On ne peut que déplorer le peu d’usage qui est fait des deux tableaux (tableau blanc avec feutres de couleurs et tableau papier) mis à disposition des candidats. Les croquis pourraient par exemple servir efficacement à manifester des spécificités formelles perçues dans les œuvres lors de l’analyse, et l’écriture de « mots-clefs » au tableau permettrait de mettre en évidence les points forts du dispositif choisi. - 41 - L’entretien avec le jury est le moment privilégié pour manifester la capacité de chacun à avoir un recul critique sur sa prestation orale. Ce moment d’échange doit permettre aux candidats d’apporter des précisions, de reformuler des propositions ou éventuellement de prendre conscience de ses insuffisances ou erreurs et de les corriger, mais aussi d’affirmer ses choix et d’argumenter dans ce sens. Dans les deux moments de l’épreuve, le dynamisme, l’authenticité et les convictions de chacun doivent apparaître le plus possible. Enfin, il faut veiller à la plus grande clarté possible de son propos, notamment en utilisant un vocabulaire disciplinaire adapté. Certains candidats utilisent des notions différentes de manière interchangeable comme elles étaient similaires, telles que cadrer/ composer/ organiser, outil / médium, ton local / couleurs naturelles, etc. Ces confusions révèlent une grande négligence, voire une méconnaissance du champ notionnel spécifique à la discipline dommageable à un tel niveau de concours. En conclusion, rappellons que la rigueur et les connaissances nécessaires à l’épreuve de leçon n’excluent pas, bien au contraire, la sensibilité et l’enthousiasme de chaque candidat. L’approche des œuvres, si elle doit se nourrir de lectures et de réflexions académiques, peut et doit également être celle d’un plasticien. Le désir d’enseigner doit apparaître dans l’aisance de la communication graphique et verbale, et se traduire au travers d’un enthousiasme perceptible pour sa discipline. Exemples de dossiers tirés au sort par les candidats Proposez une leçon qui conduira des élèves du Second Cycle à questionner le rôle du regard dans l’autoportrait - A. DÜRER, Autoportrait avec paysage, 1498, 52x41cm, Prado Madrid - Man RAY, Autoportrait, atelier du Val de Grâce, 1938, photographie, diam. 15,7cm, Galerie Paviot, Paris - Guiseppe PENONE, Rovesciare i propri occhi (Se retourner les yeux), 1970, séquence de sept photographies de Claudio Basso - Leandro BERRA, Hélène, issu de la série Autoportraits Robots, 2005, photographie N&B et dessin numérique réalisé avec un logiciel pour portraits-robots Proposez une séquence pédagogique qui permettra à des élèves du Second Cycle d’explorer les enjeux du grotesque dans l’art - Quentin METSYS, Vieille femme grotesque, 1525, huile sur bois, 64,2x45,4cm, National Gallery London - Tony OURSLER, Mo & Pink, 2003, installation avec projection vidéo - Erwin Wurm, photographie extraite de la série One Minute Sculptures, 1997-1999, 45x30 cm A partir des documents proposés, vous élaborerez une leçon à l’intention d’élèves du Second Cycle portant sur l’espace - Duccio BUENINSEGNA, La Cène, panneau de la Grande Maesta, 1308-1311, Sienne - David HOCKNEY, Place Füstenberg, Paris, N°1, assemblage de photographies, 1985 - Daniel BUREN, Dominant-Dominé, coin pour un espace, 1465,5 m2 à 11°28’42’’, installation au Capc de Bordeaux, 1991 - Felice VARINI, Trapezoïd with two diagonals n°1, 1997, peinture acrylique, 270x355x490 (deux photographies montrant deux points de vue sur l’œuvre) Vous proposerez une leçon qui amènera les élèves du Second Cycle à s’interroger sur la place et le rôle de la lumière dans les arts plastiques - Le CARAVAGE, Le Martyre de Saint Mathieu, 1600, huile sur toile, 323x343 - Helmar LERSKI, Métamorphoses par la lumière, quatre photographies, 1936 - Dan FLAVIN, Untitled (Fondly to Margot), 1986, tubes fluorescents et metal, 243x61x20,3 cm Comment conduiriez-vous des élèves de Second Cycle à exploiter les ressources plastiques du masque par une pratique artistique - ANONYME, moule en plâtre de masque funéraire provenant de El Jem, époque impériale romaine, Musée du Bardo, Tunis - Julio GONZALEZ, Masque d’adolescent, 1929-30, fer forgé découpé, 32,6x17,5x3 cm - Henri MOORE, Masque, vers 1960, pierre, h. 12,3 cm - 42 - - Phrase du Mime MARCEAU : « Le masque rend visible l’invisible » Proposez un dispositif d’enseignement qui conduira des élèves du Second Cycle à distinguer les notions de représentation et de présentation dans un travail en volume - Auguste RODIN, Le Penseur, 1881, bronze, Musée Rodin, Paris - GILBERT & GEORGE, The Singing sculpture, 1969, performance - Nam June PAÏK, TV Rodin (Le Penseur), 1975, réplique du Penseur de Rodin, caméra vidéo, moniteur TV, socles Proposez une leçon pour des élèves du Second Cycle qui permettra d’explorer le rituel du repas et d’en proposer une exploitation plastique - Le CARAVAGE, Le repas ou La Cène à Emmaüs, 1601-1602, huile sur toile, 141x196,2, National Gallery London - Judy CHICAGO, The Dinner Party, 1979, vue générale de l’installation, Brooklin Museum New York. Détail : Virginia Woolf, assiette en céramique - Jean-Louis GARNELL, Désordre, 1988, C-Print, 5 exemplaires, 110x132, galerie Peyroulet, Paris Proposez pour des élèves du Second Cycle une leçon destinée à explorer et à questionner la notion de trompel’œil - Paul VÉRONÈSE, fresques de la Salle cruciforme du piano nobile de la Villa Barbaro, 1557-58, Italie - Publicité pour une marque automobile, été 2006, Kadiköy, Turquie - Georges ROUSSE, intervention dans la salle des archives du Musée Réattu, Arles, été 2006 Proposez un dispositif d’enseignement qui conduire les élèves du Second Cycle à questionner la valeur expressive du cadre - Gaspar David FRIEDRICH, Jeune femme à la fenêtre, 1822, huile sur toile, 44x37, Nationalgalerie, Berlin - Niecéphore NIEPCE, Point de vue pris d’une fenêtre du Gras, St-Loup de Varennes, 1827, héliographie sur plaque d’étain enduite de bitume de Judée - Eugène ATGET, Hôtel des Archevêques de Lyon, 58 rue St André des Arts, 1900, photographie en N&B - Martin , Leaning Tower, Pise, Italie, 1995, photographie en couleur En vous appuyant sur les documents iconiques proposés, vous élaborerez pour des élèves du Second Cycle une leçon abordant la question de la couleur - Paul , Paysage au Bois d’Amour ou Le Talisman, 1888, huile sur bois, Musée d’Orsay - Andy GOLDSWORTHY, Feuilles de cerisier, Swindale Beck Wood, Cumbria, nov. 1984 - Joseph KOSUTH, Red-Wittgensteins color, neon, 1989 ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES POUR LA PRÉPARATION DE LA LEÇON ARASSE Daniel, On n’y voit rien, Paris, Denoël, 2000. 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Les documents peuvent être des représentations spécifiques : dessins d’architecture sous diverses formes : plans, esquisses, coupes, vues en perspective, de factures anciennes, modernes ou contemporaines, photographies. Après une ou deux minutes de réflexion, le candidat commence son exposé. Il convient d'insister sur le fait que ces documents ne sont qu'un point d'appui à l’élaboration d’un discours analytique : la nature de l'épreuve ne consiste pas en une analyse d'images mais avant tout en une réflexion sur une problématique architecturale. A cet effet le candidat doit successivement : • définir le champ du thème proposé, dans ses aspects littéraux comme dans ses connotations plus lointaines, • explorer ce champ à partir des documents proposés en analysant leurs relations, leurs ressemblances ou leurs divergences, leur degré de pertinence par rapport au thème, etc., • élargir le propos en faisant référence à ses connaissances sur la pratique et la production architecturales, à ses expériences personnelles mais aussi aux pratiques artistiques contemporaines et au domaine plastique en général, • terminer l'exposé par une conclusion qui rassemble ces approches multiples en un discours cohérent permettant de hiérarchiser et d'articuler les observations et les idées avancées. Le candidat dispose de quinze minutes pour faire son exposé, au bout desquelles des questions sont posées par le jury pour préciser l'analyse ou élargir certains points de vue. Toutefois ce dernier peut intervenir au bout de dix minutes, si besoin est, pour réorienter la problématique. Le candidat doit accompagner son exposé de représentations graphiques sous forme de schémas ou de croquis clairs à travers lesquels on jugera son sens de l'échelle, sa capacité à montrer et à synthétiser des problématiques spatiales par le biais d'élévations et de coupes ou de représentations tridimensionnelles utilisées à bon escient. PARMI LES SUJETS TRAITES : Articulation du plan et de l’espace • photographie de l’Unity temple de Franck Lloyd Wright, 1906 • plan du projet de la « maison en brique » de Mies van der Rohe, 1924 • croquis en couleur de la maison au bord du lac à Genève, 1945, Le Corbusier Architecture, confort et espace • une page de la revue Maison pour Tous (1925) représentant un dispositif de baignoire escamotable • cuisine de la villa Cavrois, Mallet-Stevens • salle de bain de la villa Savoye, Le Corbusier Style et verticalité • 4 proposition dessinées pour le siège du Chicago Tribune, Chicago, 1922 : Elie Saarinen, perspective / Adolf Loos, façade / Walter Gropius, façade / Raymond Hood et John Mead, perspective Verticalité • dessin couleur, « The Illinois », gratte ciel d’un mile de haut, Franck Lloyd Wright, 1956 • église du Raincy, 1923, Auguste Perret • église Notre Dame de Royan, 1955-1958, Guillaume Gillet Construire dans le construit • vue nocturne de la Tate Modern, Londres, 1955, Scott, 2000, Herzog et De Meuron • vue du chantier de la pyramide du Louvre, 1985, M. I. Pei • photographie du toit d’un immeuble toit, Falkerstrasse à Vienne, 1983-1988, Coop Himmelb(l)au L’escalier d’apparat et la société bourgeoise • coupe et élévation intérieure de l’escalier du comptoir national d’escompte (1883, Corroyer) • l’escalier de l’opéra de Paris (1861-1875, Charles Garnier) • escalier des galeries Lafayette, Chanut. Le Béton, structure et plastique • schéma de principe de la maison Domino, Le Corbusier. • élévation d’un projet d’habitation en Égypte, Auguste Perret • vue d’une école de Pascal Hausermann Formes et architecture - 46 - • photographie aérienne de l’ensemble des Courtillères à Bobigny, 1958-1964, Émile Aillaud • photographie aérienne du CNIT, Paris, Jean de Mailly • photographie extérieure du Musée Paul Klee à Berne, 2005, Renzo Piano De la symétrie à l’équilibre • photographie de l’Orangerie et de la pièce d’eau des Suisses, Versailles, Lenôtre • photographie d’une maquette de Peter Eisenman, House Eleven, 1982 • photographie du pavillon de Barcelone, 1929, Mies van der Rohe La peau du bâti dans la première moitié du XXe siècle • détails des grès flammés d’Alexandre Bigot pour l’immeuble de la rue Franklin, Auguste Perret • immeuble Bigot de l’avenue Raff, Jules Lavirotte, 1901 • Majolikhaus, Otto Wagner Architecture métallique en France au XXe siècle • maison métallique en cours de montage • maison de Jean Prouvé à Nancy • immeuble de la caisse de réassurance rue St Georges, Paris IX, 1958-1960, Jean Balladur Exemples détaillés. De la symétrie à l’équilibre • photographie de l’Orangerie et de la pièce d’eau des Suisses, Versailles, Le Nôtre • photographie du pavillon de Barcelone, 1929, Mies van der Rohe • photographie d’une maquette de Peter Eisenman, House Eleven, 1982 Ces trois documents, compositions géométriques d’espaces intérieurs ou paysagers, réalisés ou à l’état de conception, sont ordonnés de manière à justifier un commentaire sur l’évolution chronologique entre symétrie et équilibre. Dans une image, la symétrie s’évalue depuis un point de vue qui la valorise explicitement. Différentes symétries ont été mises en œuvre : la symétrie par rapport à un point, a donné lieu à des compositions en miroir caractéristiques de la période renaissante. La symétrie axiale, d’origine baroque a distingué une symétrie verticale (la partie gauche est l’inverse de la partie droite) d’une symétrie horizontale (la partie supérieure est l’inverse de la partie inférieure) : la composition de Lenôtre est l’exemple d’une combinaison des deux. Un trompe-l’œil y rend même équivalent taille et forme du bassin du premier plan avec celles de la pièce d’eau lointaine. Au XXe siècle, le cubisme bouleverse l’appréciation des compositions en introduisant la pluralité simultanée des points de vue. Le regardeur n’est plus assigné à un point de vue unique, l’organisation à la composition ; l’équilibre se substitue à la symétrie. La photographie du pavillon de Barcelone, révèle une symétrie virtuelle due au reflet dans l’eau et le vitrage. Le ciel et son reflet dans l’eau, les plans inférieurs et supérieurs entrent dans un rapport d’équivalence, défient la gravité et conservent une tension construite, visant à la stabilité des parties. Dans la maquette de P. Eisenman, L’enveloppe des cubes supérieur et inférieur sont identiques, leur contenu est visiblement similaire et complémentaire. La stabilité des composants interroge la limite de la notion d’équilibre, y compris dans la réversibilité de la matière et du vide. Des rapprochements avec la peinture et la sculpture étaient opportuns. Escalier d’apparat et société bourgeoise • coupe et élévation intérieure de l’escalier (menant à la salle du CA) du Comptoir national d’escompte (1883, E. Corroyer) • perspective du grand escalier de l’opéra de Paris (1861-1875, Charles Garnier) • photographie de l’escalier des « Galeries Lafayette », Ferdinand Chanut. Le jury attendait du candidat qu’il replace ces trois escaliers dans le contexte de la société bourgeoise du XIXe siècle et lui permette d’illustrer son état d’esprit : recherche de nouvelles normes esthétiques, inscription dans la modernité, respectabilité et ostentation, élaboration de nouveaux codes sociaux… Ce sont donc : un escalier monumental d’une seule volée couronné de coupoles d’esprit d’ailleurs anglais, destiné aux administrateurs d’une grande banque ; celui d’un grand magasin moderne fréquenté par la « parisienne » (que celle-ci appartienne à la petite ou à la grande bourgeoisie) ; enfin l’escalier de l’Opéra de Paris, monument phare du Second Empire. La bourgeoisie en représentation se trouve magnifiée par l’escalier à l’impériale et le décor ostentatoire de l’Opéra, l’escalier métallique inondé de lumière d’un opulent grand magasin qui y présente également des défilés de « mode » et enfin l’escalier valorisant et quasi-symbolique du monde de la finance – chic, raide et droit – d’un grand établissement de crédit par ailleurs à la pointe de la modernité. L’analyse des documents – vue en perspective, coupe et photographie ancienne – devait permettre au candidat de valoriser son aptitude à la lecture - 47 - de documents architecturaux. Une ouverture sur des programmes équivalents contemporains était bien sûr souhaitable, notamment une comparaison entre le Palais Garnier et l’Opéra populaire de la place de la Bastille. Architecture, confort et espace • une page de la revue Maison pour Tous (1925) représentant un dispositif de baignoire escamotable • cuisine de la villa Cavrois, Mallet-Stevens • salle de bain de la villa Savoye, Le Corbusier Les trois documents illustrent des manifestations différentes du traitement de l’espace domestique dans les années 20 et 30. Ces versions de la recherche du confort domestique ouvrent chacune à des développements spécifiques vers les courants architecturaux et les arts plastiques. La baignoire escamotable issue de la revue Maison pour Tous anticipe le confort ménager d’après guerre tout en illustrant une version populaire de l’hygiène dans la logique de la loi Loucheur et de l’accession à la petite propriété. La cuisine de la villa Cavrois est l’occasion de développer tous les aspects de la séparation spatiale dans les grandes demeures entre domesticité et maîtres de maison. Cet exemple illustre également l’importance de l’équipement technique dans l’expression des valeurs de la modernité au tournant des années trente. La salle de bain de la villa Savoye permet d’orienter le propos vers la prise en compte du corps, de la plastique libérée de ses conventions spatiales traditionnelles et des conceptions spécifiquement corbuséennes : l’espace fluide et flexible de la déambulation et du mouvement. OBSERVATIONS DU JURY SUR LA QUALITE DES PRESTATIONS La qualité des prestations semble globalement de moindre qualité que les années précédentes. En effet, malgré une moyenne 2007 de 10,6 (12,2 en 2006, moyenne 9,8 en 2005 et 9,7 en 2004), seules 3 prestations peuvent être considérées comme bonnes sur les quinze. Ces trois prestations sont le fait de candidats qui montrent une certaine vivacité, une capacité à saisir les qualités spatiales et tactiles d'une architecture à travers les documents présentés et à en rendre compte à leur auditoire, rapportent leur propos à une problématique plus large et correctement construite, convoquent des références pertinentes et précises dans le champ de l'architecture et parfois des arts plastiques. 4 prestations intermédiaires ont fait état de connaissances lacunaires, convoquant trop peu de références, y compris au sein du champ des arts plastiques et restant trop descriptives (difficulté à s’abstraire des documents présentés). 5 prestations très insuffisantes montraient une incompréhension du sujet, une inaptitude à lire et interpréter les documents, une réelle difficulté à construire une problématique, des références hésitantes ou inexistantes, et souvent une élocution beaucoup trop hésitante avec un manque d’assurance. Seuls deux candidats qui ont montré une aptitude réelle à se servir du dessin au tableau comme support d'exposé ont bénéficié d’un complément appréciable dans leur énoncé. On doit regretter que les candidats n’utilisent pas plus systématiquement cette possibilité pour compléter leur exposé. La faculté de schématiser et représenter les représentations proposées fait partie des qualités requises pour la prestation. Il faut mentionner que certains candidats ont pu souffrir de la proximité du passage des autres épreuves, ce qui a entraîné dans certains cas une perte de moyens et une incapacité dans l’improvisation et dans la réponse aux sollicitations du jury. La problématisation reste parfois limitée, surtout quand l’intitulé est pris dans un sens trop littéral ; l'exploration sémantique des termes du thème proposé se situe alors au premier degré, laissant de côté les connotations possibles. Il est en effet souhaitable que les candidats parviennent à aborder le thème proposé avec des références transversales, historiques et culturelles, en référence à l’histoire de l’architecture et l’histoire de l’art, mais aussi avec une analyse d’ordre sensible et perceptive. Il s’agit de montrer ses capacités à conceptualiser et à expliquer voire aussi à démontrer à l’aide de la communication orale, mais aussi graphique. Celle-ci reste trop souvent absente ou insuffisante pour un futur enseignant. La difficulté pour les candidats à définir une problématique forte face à la juxtaposition des documents est à relever. La rigueur dans l’approche de la question et surtout dans la démarche ou démonstration d’analyse, doit donner lieu généralement à une attention particulière, bénéfique à plus grande clarté de l’exposé. La difficulté des candidats quant à définir une problématique forte face à la juxtaposition des documents est à relever. La rigueur dans l’approche de la question, et surtout dans la démarche ou démonstration d’analyse, doit donner lieu, de manière générale, à une attention particulière, bénéfique à plus grande clarté de l’exposé. La conceptualisation de problématiques et de questions architecturales doit être préparée par les candidats. Les questions liées au projet architectural (de la conception au processus de fabrication) doivent être travaillées et valorisées dans les commentaires. L’architecture doit être envisagée comme un domaine à enseigner en arts plastiques. Il est en effet souvent fait référence à l’architecture comme support de réflexions artistiques basées sur les questions d’espaces habités, d’espaces construits, d’échelles de volumes, de matières mises en œuvre, de connivence avec les arts, etc. En effet, une spécificité de l’architecture, le projet (qui exprime le moyen d’atteindre un résultat autant que le résultat lui-même), est une notion dont on aimerait voir les futurs enseignants se saisir de manière plus flagrante au moment de cette épreuve. Ainsi : - 48 - o La démarche de projet, o L’expression du projet durant l’étape de conception, o L’émergence des problématiques propres à l’architecture, o Le degré de pertinence du processus ou du résultat, sont des sources d’analyse à ne pas négliger au regard de leur capacité de redéploiement dans le champ pédagogique en ce qui concerne la création artistique. • Au niveau des connaissances : La culture générale des candidats en matière d'architecture souffre d’un manque de référence sur les doctrines et les œuvres. Les connaissances sur l'actualité architecturale doivent être approfondies, et il est indispensable qu’elles soient mises en relation avec des périodes plus anciennes. On n'exige pas du candidat un savoir exhaustif et encyclopédique en histoire de l'architecture, mais Il est indispensable que la culture des candidats soit alimentée par les lectures savantes et particulièrement celles de l’histoire de l’architecture (voir bibliographie ci-après), ce qui permet au moins de situer les œuvres dans leur contexte social, culturel et plastique. Cela suppose également que l'on observe son propre environnement, qu'on s'interroge sur la production, les pratiques, les acteurs et les enjeux du cadre bâti. Les dimensions urbaine, sociale, symbolique, économique, politique de l’architecture sont rarement exposées par les candidats. La matérialité des documents est rarement évoquée alors qu’elle est essentielle pour un plasticien ; elle fournit par ailleurs une aide précieuse à l’enrichissement de la question (niveau de la représentation). La terminologie architecturale doit être davantage assimilée et usitée, on peut souhaiter l’utilisation d’une terminologie plus précise et plus savante. • Au niveau de l'exposé : En dehors des prestations de bon niveau où les candidats ont su développer le thème proposé avec une relativement bonne maîtrise de la communication orale et graphique, les exposés manquent trop souvent de dynamisme. Par ailleurs, le jury a constaté à nouveau l'absence ou la pauvreté de la communication graphique alors que chaque candidat se voyait rappeler qu'un bloc papier sur chevalet et des feutres étaient à sa disposition pour accompagner son exposé par des dessins. On attend d'un futur enseignant d'arts plastiques une certaine aisance pour faire des schémas, des croquis explicites au tableau et on ne saurait trop insister sur le fait qu'un rapide dessin peut remplacer une longue explication ou la rendre plus vivante et plus compréhensible. POUR SE PREPARER À CETTE EPREUVE Pour préparer cette épreuve il ne faut pas seulement lire. Les visites et promenades architecturales sont indissociables de la compréhension de l’architecture dans son contexte. Lors de ces visites, il est recommandé d'avoir en permanence sur soi un petit carnet où l'on pourra croquer rapidement dans ses traits essentiels une élévation sommaire, un traitement spatial, un jeu d'ombres et de lumières, une texture, des formes qui se répondent, ou même d’essayer d’imaginer le plan de l’édifice. Il est recommandé aux candidats de s’informer sur les cours en histoire et théorie de l’architecture dispensés dans les écoles d’architecture et les universités. Pour assister en tant qu’auditeur libre à ces cours, prendre contact avec l’administration et les enseignants concernés. Se renseigner sur les centres de documentation des écoles d’architecture publiques françaises. Il est possible d’y consulter sur place sans être inscrit dans l’établissement. Bibliographie indicative OUVRAGES ABRAM Joseph, Histoire de l'architecture moderne en France tome 2 « du chaos à la croissance », 19401966, Picard, 1999. ACHE Jean-Baptiste,Eléments d’une histoire de l’art de bâtir, Paris, Editions du Moniteur et des Travaux Publics, 1970 BENEVOLO Leonardo, Histoire de l'architecture moderne, trad. de l'italien Vera et Jacques Vicari, (éd. orig., Storia dell'architettura moderna, Rome, Laterza et Figli), t. I, "La révolution industrielle" ; t. II, "Avant-garde et mouvement moderne (1890-1930)", t. III, "Les conflits et l'après-guerre", t. IV, "L'inévitable éclectisme (19601980)", Paris, Dunod, 1960,1979,1980,1988. BOUDON Philippe, Sur l’espace architectural : essai d’épistémologie de l’architecture, Paris, Dunod, 1981 CONRADS Ulrich, Programmes et manifestes de l'architecture du 20e siècle (1964), ColI. Penser l'espace, Paris, La Villette, 1991. CURTIS j.r. William, L’architecture moderne depuis 1900, Phaidon 2004 DAL CO Francesco et TAFURI Manferdo, Architecture Contemporaine (1976), Coll. Histoire de l’architecture, Gallimard/Electa, 1991 FICHET Françoise, La théorie architecturale à l’âge classique, Bruxelles, P. Mardaga, 1979. FRAMPTON Kenneth, L'architecture moderne, une histoire critique, (1980), Paris, éd. Philippe Sers, 1985. GIEDION Siegfried, Espace, temps, architecture (1948, 1ere trad. Franç. 1968), Paris, Denoël-Gonthier, - 49 - 1978 ; GIEDION Siegfried, La mécanisation au pouvoir (1948), Paris, éd. Centre G. Pompidou, 1982. HITCHCOCK Henry-Russel, Architecture dix-neuvième et vingtième siècles, Mardaga Bruxelles, 1981, (pour la traduction française). Penguin book, Harmondsworth, 1958, 1963, 1969, 1971, 1977 pour les éditions anglaises. JENCKS Charles, Le langage de l’architecture post-moderne (1977), Paris, Academy Editions-Denoël, 1979. KAUFMANN Emil, De Ledoux à Le Corbusier (1933), Paris, L’Equerre, 1981. KLEIN Richard, Hector Guimard, Robert Mallet-Stevens, villas modernes, CNDP-Scérén, Paris 2004. LAMPUGNANI Vittorio Magnago, Dictionnaire encyclopédique de l’architecture moderne et contemporaine (1983), Paris, Sers, 1987. LE CORBUSIER, Vers une architecture (1923), Le Livre de poche, 1990. LOOS Adolf, Paroles dans le vide- Malgré tout (1898-1930), Paris, éd. Champ Libre, 1979. LOYER François, Histoire de l’architecture française, tome III, de la Révolution à nos jours, Mengès/éditions du patrimoine, Paris 1999. LOYER François, Le siècle de l’industrie, Paris, Skira, 1987. LUCAN Jacques, Architecture en France (1940-2000), Histoire et théories, Le Moniteur, Paris 2001. LYNCH Kevin, L'image de la cité (1960), Paris, Dunod, 1976. MEISS Pierre von, De la forme au lieu. Une introduction à l'étude de l'architecture, Lausanne, Presses polytechniques romandes, 1986. MIDANT Jean-Paul (dir.), Dictionnaire de l'architecture du 20ème siècle, Paris, Hazan, 1996. MONNIER Gérard, L'architecture du 20ème siècle, Que sais-je ?, n° 3112, Paris, PUF, 1997. MONNIER Gérard, Histoire de l'architecture moderne en France, tome 3 « de la croissance à la compétition », 1967-1999, Picard 2000. MONNIER Gérard, L’architecture au XXe siècle, un patrimoine, Créteil, CRDP, CNDP, SCÉRÉN, 2006. NORBERG-SCHULZ Christian, La signification dans l'architecture occidentale, Bruxelles, Mardaga, 1977. PANERAI Philippe, CASTEX Jean, DEPAULE Jean-Charles, Formes urbaines, de l'îlot à la barre, Marseille, Parenthèses, 1997, 2e éd. ( 1ère éd. : Paris, Dunod, 1976). PEROUSE DE MONTCLOS Jean-Marie, Le vocabulaire de l’architecture, Paris, Imprimerie Nationale, 1988 PICON Antoine (dir.), L'art de l'ingénieur, Paris, éd. du Centre Georges Pompidou, 1997. RYKWERT Joseph, La maison d’Adam au paradis (1972), Paris, Seuil, 1976. RINGON Gérard, Histoire du métier d'architecte en France, Que sais-je ?, n° 3251, Paris, PUF, 1997. VENTURI Robert, De l’ambiguité en architecture (1966), paris, Dunod, 1976. ; VENTURI Robert, L’enseignement de Las Vegas (1972), Bruxelles, P. Mardaga, 1977. VITRUVE, Les 10 livres d’architecture (traduction de Claude Perrault – 1684), fac simile, Bruxelles, P. Mardaga,1979. VITTONE René, Manuel de la construction, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1996. WÖLFFLIN HeinrichPsychologie de l’architecture (1886), Paris, éd. Carré, 1996 ; Renaissance et baroque (1888, 1e trad. fr. 1961), Paris, Le Livre de poche, 1964. SUMMERSON John, Le langage classique de l’architecture (1964), Paris, Thames & Hudson, 1992 VIOLLET LE DUC, Entretiens sur l’architecture (1863-72), facsimilé, Bruxelles, P. Mardaga, 1977. WITTKOWER Rudolph, Les principes de l’architecture à la Renaissance (1947), Paris, Les Editions de la Passion, 1996. ZEVI Bruno, Le langage moderne de l’architecture (1973 ), Paris, Dunod, 1981, 1991 ZEVI Bruno, Apprendre à voir l’Architecture, Paris, Ed. de Minuit, 1959 REVUES AMC (Fr. ) L’Architecture d'aujourd'hui (Fr. ) D'Architectures (Fr.) Techniques et Architecture (Fr ) Faces (Suisse) El Croquis (Esp.) Lotus International(Ital.) Casabella (Ital.) Domus (Ital.) Architectural Design, (GB) Architectural Review (GB) Architectural Record (US) Architectural Forum (US) Progressive Architecture (US) ... Etc. FILMS La série « Faits d’architecture » édité par le CNDP propose une visite guidée d’un bâtiment majeur, effectuée par l’architecte lui-même. - 50 - ADMISSION _____ ENTRETIEN SANS PREPARATION ARTS APPLIQUES Membres du jury : Claire AZEMA, Frédéric LAGARRIGUE, Geneviève TREUTTEL Rapport sur l’épreuve rédigé par Frédéric LAGARRIGUE L’épreuve dure 30 minutes. Le candidat tire au sort une enveloppe contenant deux feuillets avec, sur l’un, trois images qui seront aussi vidéo-projetées sur grand écran, sur l’autre, les légendes : l’auteur, le titre et l’année de création/édition. Le candidat dispose de quelques minutes pour prendre connaissance du sujet puis commente les images durant 10 à 15 minutes avant de répondre, pendant une vingtaine de minutes, à des questions l’invitant à éclairer et à approfondir son exposé. Les sujets sont composés de deux images représentant des projets d’arts appliqués principalement issus de la création contemporaine internationale, et d’une troisième image présentant une œuvre d’arts plastiques. Il arrive parfois qu’un exemple emblématique de l’histoire du design soit choisi pour servir de clef de lecture. Le rapprochement des trois images doit donc faire sens pour le candidat et il convient qu’au moyen de l’analyse il en explicite la ou les problématiques (celle-ci est donnée à titre indicatif dans les sujets qui suivent). Le trop petit nombre de candidats s’étant présentés à cette épreuve ne nous permet pas de dresser un portrait type du bon candidat, toutefois nous avons apprécié cette année les candidats témoignant d’une certaine préparation et ayant tenu compte de nos précédentes remarques et conseils. Aussi afin de permettre au futur agrégatif de mieux cerner les enjeux de cette épreuve et aux formateurs de les y préparer convenablement : quelques remarques. Composition des sujets : Le rapprochement des images n’est pas le fruit du hasard mais tache de faire émerger une problématique permettant de comprendre ce que sont les arts appliqués aujourd’hui. Les exemples choisis sont emblématiques de cette problématique. Toutefois le rapprochement des documents dans la confection du sujet tend à mettre en tension cette problématique de manière à apporter des points de vue différents. Certains exemples sont des projets de designers peu connus, pour autant nous n’envisageons pas l’épreuve comme une démonstration d’érudition stérile. Aussi pour les sujets présentant cette particularité, nous nous sommes attachés à contrebalancer par une image immédiatement accessible par le candidat, en l’occurrence, soit issue du champ des arts plastiques, soit issue de l’histoire du design. Rappelons cependant que la confrontation de documents d’arts plastiques et d’arts appliqués n’est pas simplement un moyen de faciliter l’épreuve mais l’occasion de montrer qu’une même problématique peut être traitée indépendamment de la discipline. Et que les références historiques permettent aussi de resituer une problématique dans un contexte plus vaste. Les sujets tirés cette année présentaient tous des projets de design de mobilier. Nous rappelons néanmoins que l’ensemble des disciplines des arts appliqués peuvent être mobilisées, et que certains sujets peuvent être transversaux. Manières d’aborder l’épreuve : Les candidats disposent de quelques minutes pour prendre connaissance du sujet. Si ce petit laps de temps ne leur a pas permis de composer une analyse structurée du sujet, nous attendons d’eux qu’ils la conduisent au fur et à mesure, qu’ils éclairent et explicitent la problématique sous-jacente au sujet. Nous avons apprécié que les candidats ne connaissant pas forcément le produit qui leur était présenté, puissent citer d’autres créations du même designer. Mais nous avons été surpris de constater qu’ils semblaient parfois complètement ignorer le - 51 - contexte historique et social dans lequel avait pu être créé l’exemple présenté, alors que cela constitue, de notre point de vue, une des clefs d’analyse permettant de rapprocher les documents présentés. Dans un premier temps il faut essayer de comprendre les choses suivantes : • quelle attitude a présidé la création d’un objet ? • Quelle posture a pu adopter un designer face au monde qui l’entoure pour créer un nouveau produit ? • Quelle a été la démarche créative ? Dans un deuxième temps, en comparant les différents documents, il faut tacher de comprendre pourquoi un tel rapprochement. En effet, il s’agit dans cette épreuve de croiser les références pour comprendre et expliquer. C’est l’articulation des documents entre eux qui fait sens. Cette articulation est à trouver sur place, à tirer de l’analyse des documents et de leurs particularités, expliciter ce qui les rassemble effectivement mais aussi, plus finement sans doute, ce qui les distingue. Aussi les candidats auront-ils atteint un très bon niveau pour cette épreuve quand ils seront capables de tels discernements. SUJETS TIRÉS AU SORT : Designer l’immatériel : - Dan Flavin, untitled, 1978 - Mathieu Lehanneur, Générateur d’oxygène, carte blanche du Via, 2006 - Anthony Dunne and Fiona Raby, Electro-draught excuber, 2001 Post-production : - 5.5 designers, Réanim, espace de convalescence, Gallerie Peyroulet CIE , 2005 - Jurgen Bey, tokyo city chairs , 2003 - Achille et Pier Castiglioni, siège Mezzadro, 1957. Micro-scénario, micro-fiction : - Matalie Crasset, Il capriccio di hugo, 1997 - Ronan et erwan bouroullec , Wall and roof, parasol lumineux, 2001 - Tatiana Trouvé : polder5,1996 BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE À L’INTENTION DES FUTURS CANDIDATS : Stylisme de mode - Valérie Mendès et amy de la Haye, La mode au XXème siècle, Thames &Hudson, 2000 - Valérie Steele, Se vêtir au XXème siècle (1945 à nos jours), Adam Biro. - Bruno Remaury, Dictionnaire de la mode au XXème siècle, Editions du Regard, Paris, 1994 - Florence Müller, Art et mode, Florence Müller, assouline - Mutation, modes 1960-2000, Valérie Guillaume, Paris Musées - Lucy Orta, process of trans:tonnation,-Paris, J. Michel Place, 1998. - Lucy Orta, refuge wear, Paris, J. Michel Place, 1996. - Collectif, Issey Miyaké, making things, Paris, Actes sud, 1999. http://www.modefashion.net Revue : Art Press, Hors Série sur l’art et la mode, 199 ; Jardin des modes Design Graphique - Ch. Cadet, R. Charles, J.-L. Galus, La communication par l'image, Nathan repères pratiques n°9 - Alan &Isabella Livinstone, Dictionnaire du graphisme, Thames & Hudson, 1998 - Richard Hollis, Le graphisme de 1890 à nos jours, Thames & Hudson, 2002 - Richard Hollis, Le graphisme au XXème siècle, Thames & Hudson, 1997 - Collection Design & Designer, ed Pyramid (petites monographies de graphistes actuels) - Margo Rouard-Snowman, JeanWidmer : graphiste, un écologiste de l’image, Ed. Centre GeorgesPompidou, Paris, 1995 - Giles Calver, Architecture commerciale, Pyramid NTCV, 2001 - Naomi Klein, No logo, Actes Sud. - Danièle Baroni, Art graphique Design, Editions du Chêne, Paris, 1987 - Rick Poynor, Transgression, graphisme et post-modernisme, Pyramid, 2003 - 52 - Revue : Etapes graphiques Design de produit et d’espace : - Catalogues du Centre Georges-Pompidou : Les bons génies de la vie domestique, 2000 La collection de design du Centre Georges Pompidou, 2001 D-Day, le design aujourd’hui, 2005 - Weil-am-Rhein, 100 chef-d’œuvre de la collection Vitra Museum, Vitra Design Museum, 1996 - Raymond Guidot, Histoire du design : 1940-2000, Hazan,Paris, 2000 - Raymond Guidot, Design, techniques & matériaux , Flammarion, Paris, - Danièle Quarante, Eléments du design industriel, Polytechnica, 2001 - Jocelyn de Noblet, Design, le geste et le compas, Ed. Somogy, 1988 - Raymond Loewy, La laideur se vend mal, Gallimard, Paris - Ouv. Coll. Dirigé par Raymond Guidot, Design carrefour des arts, Flammarion, Paris, 2003 - Pierre StaudenMeyer, N. Croquet , L. Le Bon, Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti, Dis voir (Design), 1998 - C-A. Boyer et F. Zanco, Morrison, Dis voir (Design), 1999 - E. Vedrenne, Pierre Paulin, Dis voir (Design), 2001 - G. de Bure et C. Braunstein, Roger Tallon, Dis voir (Design),1999 - Ouv. Coll. Du Mu Dac (Lausanne), Matali Crasset un pas de côté 91/02, éd. Somogy, Paris, 2002 - Jeremie Edwards, objets anonymes, Paris, J. Michel Place, 2000. - Marti Guixé, fis.':! futures, Barcelone, 820, 1998. - Andréa Branzi, animaux domestiques, Paris, P. Sers éditeur, 1998. - Radi Designers, réalité fabriquée, Paris, Actes sud, 1999. - Ouv. Coll. "écrits sur Starck", éd. du Centre Georges-Pompidou, Paris - Collection « les villages » publiée par le VIA : Modernité et modestie, ed. Madarga, 1994 Autentik, ed. Madarga, 1995 Fonction et fiction, ed. Madarga, 1996 Objets types et archétypes, Hazan, 1997 Terminologie et pataquès, Hazan, 1998 Confort et inconfort, Hazan, 1999 Design et utopies, Hazan, 2000 Design et gammes, Hazan, 2001 Design et étalages, Hazan, 2002 Design et communication, Hazan, 2003 . Ouvrages de références (sociologie, philosophie, sémiologie, littérature…) : - Georges Pérec, Espèces d’espaces, Gallilée, Paris, 1974 - Roland Barthes, Mythologies, Seuil, Paris, 1957 - Jean Beaudrillard, Le système des objets, Gallimard, Paris,1968 - Jean-Claude Kaufmann, Le cœur à l’ouvrage, théorie de l’action ménagère, Nathan, Paris, 1997 - Roger Pol-Droit, Dernières nouvelles des choses, Odile Jacob, Paris, 2003 - P. Cassagnau, C. Pillet, Petits enfants de Starck, Dis-voir - S. Tisseron, Comment l'esprit vient aux objets, Aubier, Pari - Jacques Fontanille, Alessandro Zinna, Les ,objets au quotidien, Presses Universitaires, Limoges Sites : http://www.philippe-starck.com/ http://www.tribu-design.com/ http://www.placeaudesign.com/ Design d’espace : Collections des éditions du Moniteur : Cafés, collection architecture thématique, 1989 ; Boutiques, collection architecture thématique, 1989 http://www.arcenreve.com - Emission sur le design et l’architecture : http://www.canalweb.net/cwsite/diffs/c/cw/default.asp?une=urbain&d=cw Cette bibilographie peut-être complétée et mise à jour en consultant le site http://.artsculture.eductation.fr, rubrique design - 53 - ADMISSION _____ ENTRETIEN SANS PREPARATION CINEMA Membres du jury : Pierre BEYLOT, Claire LABASTIE, Alain LETOULAT Rapport sur l’épreuve établi par Pierre BEYLOT Rappelons les modalités de l’épreuve. Un extrait de film, d’une durée de trois minutes environ, est projeté deux fois de suite, sur grand écran. Le titre et l’auteur, la date et le pays de réalisation du film sont portés par écrit à la connaissance du candidat – les extraits étant choisis dans l’ensemble des genres et courants de l’histoire du cinéma mondial. Le candidat a quelques minutes pour construire une analyse d’une dizaine de minutes : son exposé est suivi d’un entretien avec le jury. L’ensemble dure trente minutes, l’épreuve est notée sur 20. Les treize candidats interrogés se répartissent en deux groupes nettement différenciés : six d’entre eux ont manifesté de réelles qualités d’analyse et une aptitude à mobiliser à bon escient une culture cinématographique étendue et ont obtenu entre 13 et 19/20. Les sept autres ont effectué au contraire des prestations médiocres, voire très insuffisantes, avec des notes s’échelonnant de 03 à 09/20. Ce bilan très contrasté nous conduit à rappeler la nécessité d’une préparation rigoureuse pour cette épreuve difficile qui ne peut en aucune façon s’improviser. En effet, on n’attend pas des candidats qu’ils soient de simples cinéphiles, mais qu’ils possèdent une véritable formation dans le domaine du cinéma fondée sur des références historiques et esthétiques solides et sur une bonne maîtrise des méthodes d’analyse de film afin d’appréhender de manière précise et synthétique les principaux aspects de la séquence qui leur est soumise. Une des difficultés de l’épreuve tient à la brièveté du temps de préparation et d’exposé dont dispose le candidat : il ne suffit pas de posséder des connaissances, il faut savoir les mettre à profit pour bâtir en quelques minutes une réflexion qui saisisse les enjeux essentiels de l’extrait. Réussir un tel exercice ne va pas sans un entraînement régulier qui a manifestement fait défaut aux candidats qui n’ont pas obtenu la moyenne. Le jury attire particulièrement l’attention des candidats sur trois points importants : 1. La méthodologie d’analyse : il est indispensable de définir une problématique qui permette de structurer l’analyse autour de deux ou trois grands axes. Il ne s’agit pas de décrire la séquence, mais de construire une argumentation capable de rendre compte des effets de sens qu’elle génère. Il ne faut pas chercher à appliquer un plan-type : chaque séquence pose des questions spécifiques que le candidat doit appréhender avec sa culture et sa sensibilité propres. Deux travers sont donc à éviter : l’analyse linéaire suivant le fil de l’extrait est vivement déconseillée. Elle conduit la plupart du temps à une paraphrase plate et redondante qui peine à faire émerger les questionnements esthétiques que suscite la séquence. Séparer l’analyse des formes des significations qu’elles peuvent produire est également à proscrire. Certes, on attend du candidat qu’il soit capable d’identifier une contre-plongée ou un panoramique, de définir ce qu’est un montage alterné ou un champ/ contre-champ, mais ce qui importe c’est de savoir quel rôle ils jouent dans la construction du récit ou dans la démarche de création du cinéaste. L’analyse de séquence ne doit en aucun cas se transformer en un inventaire purement formaliste de procédés techniques. Elle doit au contraire tenter d’aborder de manière transversale le travail de la mise en scène, les interactions entre les images et les sons, la logique du récit, le contexte social et culturel dans lequel s’inscrit le film, l’ambition esthétique dont il semble porteur. 2. Du bon usage des références : les précédents rapports de jury ont insisté à juste titre sur l’importance d’une culture cinématographique permettant au candidat de replacer la séquence dans le contexte historique, social, culturel dans lequel elle prend sens. Il n’est pas indispensable de connaître le film dont - 54 - elle est issue pour réussir une bonne analyse ; on n’attend pas davantage du candidat qu’il possède une connaissance encyclopédique du cinéma ni qu’il fasse étalage d’un savoir livresque, mais qu’il soit capable de situer l’œuvre et son auteur dans l’histoire des genres et des grands courants esthétiques. Certaines ignorances ont pu surprendre – dans le domaine du cinéma, ou plus largement de la culture générale : qu’un candidat ayant choisi l’option cinéma n’ait vu aucun film de Visconti ou de Lynch, qu’un agrégatif ignore ce qu’est le Décalogue ne manque pas d’étonner… On peut également observer que fort peu de candidats s’interrogent sur les relations entre le cinéma et les autres champs artistiques et culturels. Il n’est pas rare que les œuvres cinématographiques s’appuient sur un réseau de références littéraires, musicales et picturales que les candidats auraient pu davantage mettre au jour. La dimension musicale et sonore du film fait l’objet d’une attention plus grande que dans le passé, en revanche, on peut regretter que des plasticiens n’accordent que peu de considération au travail sur la lumière, sur la couleur ou à la composition plastique de l’image. Mais c’est moins le manque de culture des candidats que le jury a eu cette année à déplorer que le caractère arbitraire et inapproprié des références que certains candidats invoquaient. Cela ne sert à rien de citer dans la même phrase Godard, Deleuze et Cronenberg si l’œuvre et les écrits de ces auteurs n’ont rien à voir avec la séquence étudiée. Il est donc essentiel de choisir des références culturelles appropriées qui éclairent véritablement l’analyse, plutôt que de multiplier artificiellement les références sans être sûr que leur relation avec la séquence soit fondée. 3. La qualité de la présentation orale : on ne saurait trop rappeler l’importance de l’aisance verbale et de la maîtrise pédagogique que l’on attend des candidats dans l’exposé comme durant l’entretien. Ils sont de futurs enseignants : ils doivent faire preuve de maturité et de goût, réagir avec esprit d’ouverture aux remarques et aux questions, faire « passer » le plaisir que l’on éprouve devant un film, et – ce n’est pas rien – prendre garde à la langue qu’ils utilisent pour ce faire. Le jury ne peut qu’être sensible aux qualités de communication du candidat : cela suppose de savoir structurer sa pensée avec clarté et précision, mais aussi de l’illustrer par des schémas, des croquis, des plans au sol en se servant du tableau que les candidats ont à leur disposition ce que peu d’entre eux songent à faire. Pour conclure, on peut dire que l’intérêt de cette épreuve est d’évaluer à la fois les qualités d’analyse des futurs professeurs et leur capacité à aiguiser le regard et l’esprit critique de leurs élèves. Elle suppose donc : – d’avoir une connaissance régulière et exigeante du cinéma (les œuvres du « patrimoine » et celles du présent, les films échos de toutes les cultures, les produits de l’industrie du divertissement et les œuvres plus « pointues »), – de penser le cinéma en s’informant des modes d’analyse et de critique de cet art, – d’avoir un début de connaissance de ce qui fait dans le système éducatif en matière d’enseignement du cinéma, – et – pourquoi pas – de « pratiquer » personnellement (la photographie, la prise de vues vidéo, l’écriture scénaristique, etc.). Extraits sur lesquels a porté l’épreuve Steamboat Bill Junior (Charles F. Reisner, 1928, Etats-Unis) Le Plaisir (Max Ophuls, 1952, France) El (Luis Buñuel, 1953, Mexique) Les Statues meurent aussi (Alain Resnais et Chris Marker, 1953, France) Mon Oncle (Jacques Tati, 1958, France) Le Goût du saké (Yazujiro Ozu, 1962, Japon) La Bataille de Kerjenets (Youri Norstein, 1971, Russie) Mort à Venise (Luchino Visconti, 1971, Italie) Mon Oncle d’Amérique (Alain Resnais, 1980, France) Tu ne tueras point (Krzysztof Kieslowski, 1987, Pologne) Les Ailes du désir (Wim Wenders, 1987, Allemagne) Twin Peaks (David Lynch, 1990, Etats-Unis) Collatéral (Michael Mann, 2004, Etats-Unis) Bibliographie conseillée . Pour une première approche on peut consulter les manuels publiés aux éditions Cahiers du cinéma/CNDP, dans la collection « les petits cahiers » : Le Plan ; Le Point de vue ; Le Montage ; Le Film muet, etc. . Chez Armand Colin (ex-Nathan), la collection « 128 » propose des ouvrages de synthèse fort utiles tels que le Précis d’analyse filmique, A. Goliot-Lété et F. Vanoye, 1993, ainsi que plusieurs ouvrages d’histoire du cinéma : Le Film hollywoodien classique, J. Nacache ; Histoire du cinéma français, J.-P. Jeancolas ; Histoire du cinéma espagnol, J.-C. Seguin ; La Nouvelle vague, M. Marie ; Le Cinéma japonais, M. Tessier, etc. - 55 - . Pour une vision plus globale des grands courants esthétiques, des démarches d’analyse et des approches théoriques, on peut consulter : Aumont, J., Marie, M., Dictionnaire théorique et critique du cinéma, Armand Colin (ex-Nathan), 2001. Jullier, L., Marie, M., Lire les images de cinéma, Larousse 2007. Pinel, V., Ecoles genres et mouvements au cinéma, Larousse, 2000. . Pour une réflexion plus approfondie sur les problématiques esthétiques, historiques, sociologiques qui permettent de mettre en perspective la pratique de l’analyse de film, on peut consulter les ouvrages suivants dont beaucoup sont parus dans la collection « Armand Colin Cinéma » (anciennement Nathan) : Albéra, F., L’Avant-garde au cinéma, Armand Colin Cinéma, 2005. Aumont, J., L’Œil interminable – Cinéma et peinture, Séguier, 1989. Aumont, J., L’Image, Armand Colin Cinéma, 1990. Aumont, J., Marie, M., L’Analyse des films, Armand Colin Cinéma, 1988. Aumont, J., Bergala, A., Marie, M., Vernet, M., L’Esthétique du film, Armand Colin Cinéma, 1983. Aumont, J., Les Théories des cinéastes, Armand Colin Cinéma, 2002. Bazin, A., Qu’est-ce que le cinéma ? (1958), Ed. du Cerf, rééd. 1981. Beylot, P., Le Récit audiovisuel, Armand Colin Cinéma, 2005. Bonitzer, P., Peinture et cinéma – Décadrages, Cahiers du cinéma-Editions de l’Etoile, 1985. Chion, M., L’Audio-vision, Armand Colin Cinéma, 1990. Esquenazi, J.-P., Hitchcock et l’aventure de Vertigo. L’invention à Hollywood, CNRS Editions, 2001. Jullier, L., L’analyse de séquences, Armand Colin Cinéma, 2002. Moine, R., Les Genres du cinéma, Armand Colin Cinéma, 2002. Nacache, J., L’Acteur de cinéma, Armand Colin Cinéma, 2003. Nacache, J. (dir.), L’Analyse de films en question – Regards, champs, lectures, L’Harmattan, 2006. . On peut lire également les écrits de cinéastes tels que Bergman, Bresson, Eisenstein, Godard, Hitchcock, Pasolini, Rossellini, etc. et mieux connaître leurs œuvres au travers de la collection « Auteurs » des Cahiers du cinéma. . Enfin, consulter en particulier deux sites Internet : le site de l’Association des enseignants et partenaires de cinéma, Les Ailes du désir (qui publie aussi une revue annuelle) : http://www.ailesdudesir.com/ le site national des enseignements et options de cinéma Le Quai des images : http://www.ac-nancymetz.fr/cinemav/ ADMISSION ENTRETIEN SANS PREPARATION PHOTOGRAPHIE Membres du jury : Laurent Grison, Bernard Joubert, Robert Pujade Rapport de l’épreuve établi par Laurent Grison Dix personnes ont, lors de la session 2007, choisi la photographie dans le cadre de l’entretien sans préparation. Seules huit se sont présentées, deux autres ayant renoncé pour des raisons personnelles. Les notes s’échelonnent entre 4 et 15 sur 20, avec une moyenne générale de 9,4. Si deux prestations se sont avérées faibles (4 et 6 sur 20), les six autres étaient toutes notées au-dessus de 8, ce qui est honorable. Deux prestations de qualité ont obtenu la note de 15 sur 20. - 56 - Le jury souhaite, dans le cadre de ce rapport, préciser les modalités et les enjeux de l’entretien sans préparation (photographie) afin d’éclairer les futurs candidats avec des éléments précis et quelques conseils. 1) Modalités de l’épreuve Chaque candidat est reçu par un jury (composé de trois personnes), qui lui propose de tirer au sort un sujet. Une ou plusieurs reproductions de photographies, selon le sujet, est ou sont ensuite projetée(s) en grand format sur un ou plusieurs écran(s). Des documents sur papier peuvent être également ajoutés (ouvrages d’art, monographies, tirages photographiques…). Le candidat lit à voix haute le sujet et le titre des documents qui lui sont proposés. Le public éventuellement présent doit pouvoir prendre connaissance de l’ensemble des éléments de l’épreuve. Les quinze premières minutes sont consacrées à une analyse du ou des document(s) sur le mode de l’exposé dans le cadre du sujet proposé. Suit un entretien d’une quinzaine de minutes entre le jury et le candidat. 2) Culture photographique Le jury attend, dans le cadre de cette épreuve, non pas des spécialistes reconnus de la photographie mais des candidats cultivés qui connaissent ce medium de façon sûre, qui disposent de repères précis (périodes et mouvements majeurs, artistes marquants, principaux aspects techniques, vocabulaire spécifique, genres et types de photographies, etc). Seule une culture ouverte permet de dégager les caractéristiques des documents proposés, de faire des rapprochements entre des œuvres, de comparer habilement, de confronter des démarches esthétiques. Les cadres spatio-temporels de la production photographique, les situations sociale, politique et culturelle sont toujours à considérer. Le jury remarque que les meilleurs candidats détiennent un réel savoir, fruit d’un travail universitaire soutenu. Ils utilisent avec justesse et discernement citations et références critiques, sans jamais oublier les images à étudier et le sujet proposé. 3) Sens et intention La photographie est une forme de création spécifique, connaissant une évolution propre depuis la première moitié du XIXe siècle. C’est pourquoi rapprocher systématiquement l’œuvre photographique de l’œuvre picturale, comme le font quelques candidats, n’apporte que peu à l’analyse, sauf à réduire l’acte photographique à l’imitation du geste pictural, impasse conceptuelle bannie depuis longtemps. Il est essentiel de définir la nature des documents. Les images à valeur scientifique de Duchenne de Boulogne, qui témoignent de la physionomie humaine et de ses carences, semblent très éloignées de celles de Diane Arbus. On peut pourtant les confronter en réfléchissant sur l’identité ou encore sur la figuration, sur la monstration du corps (c’était le sens d’un sujet donné cette année par le jury). Sensible, la photographie est ici déchirée entre objectivité relative, subjectivité et mise en scène ; trace, elle est aussi discours. La photographie dispose de nombreuses fonctions. Si elle peut possiblement témoigner, attester, elle est aussi une cosa mentale qui porte une forme d’inventivité et de création, qui engendre souvent une émotion chez le regardeur. Le jury attend des candidats qu’ils sachent saisir le sens et l’intention d’une production photographique, qu’ils sachent en éclairer les aspects plastiques. 4) Méthode de commentaire Appréhender un ou plusieurs document(s) photographique(s) sans préparation est difficile. Seule une méthode solide permet de le faire avec aisance et efficacité. Description et analyse sont, on le sait, les deux éléments majeurs d’une étude raisonnée de document ou d’œuvre. Il ne s’agit pourtant pas d’être trop systématique mais de faire preuve de souplesse dans la démarche, de dégager des axes d’analyse clairs. Il faut prendre en considération avec finesse la problématique, implicite ou explicite, qui figure dans le sujet, saisir les enjeux du sujet. La photographie place au centre la question du regard (celui du photographe, celui des figures qui éventuellement l’habitent, celui du spectateur). La photographie donne à voir autant qu’à regarder. Il faut s’efforcer de regarder en profondeur les images proposées. C’est d’un commentaire dont il s’agit, et non d’une dissertation avec illustrations. Il faut donc s’appuyer fermement sur les documents proposés pour construire une argumentation subtile et sans cesse justifiée, pour démontrer avec rigueur. 5) Approche plastique et esprit critique Le commentaire d’une photographie n’est jamais neutre. S’il faut faire preuve d’objectivité pour comprendre la démarche intellectuelle, conceptuelle et le parti pris technique (format de prise de vue, angle de vue, cadrage, lumière) d’un photographe puis les définir, il faut aussi assumer un point de vue critique (qui ne signifie pas jugement de goût ou de valeur). Entre l’interprétation mesurée, faite d’hypothèses fondées, nuancées et la surinterprétation qui dépasse le sujet jusqu’à l’anéantir, il y a une place pour l’expression d’un propos personnel, intelligent et intelligible. Si le commentaire d’images photographiques s’apprend à l’université, il est aussi le fruit d’un travail de regardeur régulier. C’est ainsi que se forment l’œil et l’esprit. Fréquenter les lieux dédiés à la photographie (Jeu de Paume à Paris, Rencontres photographiques d’Arles, etc.) qui ont presque tous un site Internet intéressant, visiter les expositions (Rodchenko au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, exposition sur La Main au Musée d’Orsay, entre autres, en ce mois de juillet 2007) et consulter leurs catalogues, fréquenter les fonds essentiels (Atget à la Bnf…) permet de devenir un spectateur averti, connaisseur de la complexe histoire de la photographie, conscient de l’extrême richesse de son monde. - 57 - 6) Compétences orales L’entretien sans préparation est une épreuve exigeante qui impose des contraintes fortes aux candidats. Réussir l’entretien sans préparation nécessite des compétences orales affirmées. Il s’agit de convaincre, en un temps bref, un jury très attentif aux qualités argumentatives. Les candidats entendent tous devenir, dans un avenir proche, des enseignants de l’Éducation nationale. Un exposé oral est comme un cours : y prime la parole. Vocabulaire spécifique précis, expression orale maîtrisée, rhétorique subtile, voix posée sont des atouts forts. Parler à un auditoire impose de respecter quelques règles : dominer sa gestuelle, regarder les membres du jury (que penser d’un candidat qui tourne le dos au jury pendant les quinze minutes de son exposé ?), se positionner efficacement dans l’espace de la salle, utiliser le tableau si nécessaire (pour réaliser un croquis par exemple) sont des qualités qui permettent de gérer son stress et d’être efficace. Tout ceci s’apprend. L’entraînement à l’oral ne doit pas commencer entre l’écrit et l’oral, à la suite de l’admissibilité, il doit être régulier pendant plusieurs mois. La réussite est à ce prix. 7) Quelques exemples de sujets proposés aux candidats en 2007 Hippolyte Bayard, Autoportrait en noyé, 1840. Duane Michals, Autoportrait comme si j’étais mort, 1968. La mise en scène de la mort. Maria Teresa Litschauer, Gesichte, 1986. Clarence John Laughlin, The Masks grow to us, 1947. Esthétique de la fragmentation. Jusqu’à quel point le modèle peut-il être décomposé ? Edouard Boubat, La Peinture, Pont des arts, 1950. Henri Cartier-Bresson, Bruxelles, 1932. En vous appuyant sur ces images, vous développerez une problématique sur le regard en photographie. Laurent Dejente Série Stations, Trocadéro, n°31, 2006. Série Stations, Lille, n°20, 2005. En analysant ces deux images, montrez quels sont les enjeux de la « reconfiguration artificielle de l’espace » (expression de D. Baqué, in « Reconfigurer l’espace », Art Press, novembre 2005). Jean-François Bauret, Trois femmes, 1977. Docteur Ollier, Patient en orthopédie, 1964. En analysant ces images, vous questionnerez la représentation du corps en photographie. 8) Bibliographie indicative conseillée - BAQUE (Dominique), Photographie plasticienne, l’extrême contemporain, Paris, Le Regard. - BARTHES (Roland), La Chambre claire, Paris, 1980, Cahiers du Cinéma-Gallimard-Le Seuil. - Catalogues des grandes expositions françaises et étrangères. DAMISCH (Hubert), La Dénivelée, Paris, 2001, Seuil. - DELPIRE (Robert) et FRIZOT (Michel), Histoire de voir (3 volumes), Paris, 1989, Centre national de la Photographie, collection « Photo poche » n° 40, 41, 42. - DUBOIS (Philippe), L’Acte photographique, Paris, 1983, Nathan. - FREUND (Gisèle), Photographie et société, Paris, 1974, Seuil, collection « Points Histoire », n°15. - FRIZOT (Michel) et alii, Nouvelle Histoire de la photographie, Paris, 1994, Adam Biro/Bordas. - JOPECK (Sylvie). La photographie et l'(auto)biographie, Paris, 2004, Gallimard, coll. Bibliothèque Gallimard. - KRAUSS (Rosalind), Le Photographique, pour une théorie des écarts, Paris, 1990, Macula. - LEMAGNY (Jean-Claude) et ROUILLE (André), Histoire de la photographie, Paris, 1986, Bordas. - LEMAGNY (Jean-Claude), L’Ombre et le Temps, essais sur la photographie comme art, Paris, 1992, Nathan. - MORA (Gilles), Petit Lexique de la photographie, Paris, 1998, Abbeville Press. - POIVERT (Michel), La Photographie contemporaine, Paris, 2002, Flammarion. - PUJADE (Robert), Du Réel à la fiction, Isthme éditions, Paris, 2005, coll. Pôle Photo. - PUJADE (Robert), Art et Photographie, la critique et la crise, Paris, 2005, L’Harmattan. - Qu’est-ce que la photographie aujourd’hui ? Editions Beaux-Arts magazine/Paris Musées - ROSENBLUM (Naomi), Une histoire de la photographie, Paris, 1998, Abbeville Press. - SAYAG (Alain) et LEMAGNY (Jean-Claude), L’Invention d’un art, Paris, 1989, Centre Georges-Pompidou/Adam Biro. - SONTAG (Susan), La Photographie, Paris, 1979, Seuil. - SOULAGES (François), Esthétique de la photographie. La perte et le reste, Paris, 1998, Nathan. - TISSERON (Serge), Le Mystère de la chambre claire, Paris, 1996, Les belles lettres/Archimbaud. - VIRILIO (Paul), La Machine de vision, Paris, 1988, Galilée. - 58 - Revues Camera, C-J. Bucher, Lucerne (Suisse), de 1922 à 1981. Etudes photographiques, Société française de photographie. Les Cahiers de la photographie, Paris, de 1981 à 1994, Laplume. La Recherche photographique, Paris, de 1987 à 1996, Paris-Audiovisuel. Photographies, 8 numéros, Paris, Association française pour la diffusion de la Photographie, de 1983 à 1985, Collections photographiques. ADMISSION _____ ENTRETIEN SANS PREPARATION THEATRE Membres du jury Cécile CLOITRE, Jean-Yves COQUELIN Rapport sur l’épreuve Etabli par Cécile Cloître Le candidat tire au sort une enveloppe dans laquelle se trouvent deux sujets : l’un dont le support est textuel, l’autre, iconographique. Le texte, bref, est écrit par un auteur dramatique, un metteur en scène, un penseur du théâtre, les documents visuels sont des photographies de représentation théâtrale, des croquis de scénographies… Après avoir rapidement arrêté son choix sur l’un des deux sujets, le candidat dispose de quelques minutes pour organiser son exposé qui durera une dizaine de minutes. Cet exposé est suivi d’un entretien avec le jury. Il est important de rappeler qu’une problématique est nécessaire dans l’introduction : elle permet de mettre en évidence la question théâtrale essentielle abordée, de mettre les documents iconographiques en perspective les uns par rapport aux autres. A titre indicatif, un des sujets de cette année, extrait de Théâtre et pouvoir en Occident (Jean-Luc Lagarce, Editions Les Solitaires Intempestifs), portait sur les limites que le théâtre à l’italienne imposait à la représentation et sur la remise en cause de ce dispositif théâtral par des metteurs en scène du XXe siècle. Il importait, pour traiter le sujet, de maîtriser à la fois les notions architecturales (espace perspectiviste, boîte à illusion, cage de scène, cadre de scène…), historiques (naissance, développement de ce dispositif), sociopolitiques (hiérarchie de la salle, œil du Prince…) afin de mettre en évidence les enjeux des contestations portées à l’encontre de ce lieu théâtral. Il était également essentiel de pouvoir faire référence à des metteurs en scène qui ont été dans le sens de cette remise en cause (Copeau, Brook, Mnouchkine…) et de citer quelques exemples de spectacles conçus pour des lieux théâtraux différents (1789, au Théâtre du Soleil, Phèdre dans la mise en scène de Patrice Chéreau aux Ateliers Berthier, Puur de Wim Wandeykybus, à la carrière Boulbon, par exemple ; de même, évoquer l’architecture des théâtres construits aujourd’hui avec l’héritage du théâtre à l’italienne et ses modifications était éclairant pour la problématique). Dans la mesure où il s’agit d’art vivant, le jury apprécie particulièrement la mémoire de spectateur des candidats. Il est à noter, pour finir, que les connaissances et les analyses sont d’autant mieux mises en valeur qu’elles entrent dans un exposé cohérent, clair dans sa progression et que la capacité d’ouverture au dialogue est appréciée dans l’entretien. BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE : Aristote, Poétique. Artaud, A., Le Théâtre et son double. Barthes, R., Essais sur le théâtre. Brecht, B., Petit Organon pour le théâtre. - 59 - Brook, P., L’Espace vide. Corvin, M., Dictionnaire encyclopédique du théâtre. Diderot, D., Le Paradoxe sur le comédien. Dort, B., La Représentation émancipée. Grotovski, J., Vers un théâtre pauvre. Hubert, M-C., Histoire de la scène occidentale de l’Antiquité à nos jours. Jomaron, J.de, Le théâtre en France. Jouvet, L., Réflexions du comédien. Kantor, T., Le Théâtre de la mort. Kokkos, Y., Le Scénographe et le héron. Lecoq, J., Le corps poétique. Meyerhold, V., Ecrits sur le théâtre. Naugrette, C., L’Esthétique théâtrale. Pavis, P., Dictionnaire du théâtre. Rougemon M.de, et Schérer, J., Textes d’esthétique théâtrale. Stanislavski, C., La Formation de l’acteur, La Construction du personnage. Surgers, A., Scénographies du théâtre occidental. Ubersfeld, A., Lire le théâtre. Vilar, J., Le Théâtre service public et autres textes. Vitez, A., Le Théâtre des idées. ••• - 60 - ANNEXE Renouvellement de la question d’Histoire de l’art portant sur une période antérieure au XXe siècle, applicable aux sessions 2008, 2009, 2010 ; B.O. n° 3 du 17 mai 2007 1/ PROGRAMME Le goût des ruines et ses manifestations artistiques, de l’installation définitive de Poussin à Rome en 1630 à la création de la Société française d’Archéologie par Arcisse de Caumont en 1834 2/BIBLIOGRAPHIE Textes littéraires BECKER-JEANJEAN, C., Les récits illustrés des voyages pittoresques publiés en France entre 1770 et 1855, Thèse de l’Ecole des Chartes soutenue en 1999 BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Etudes sur la nature, étude douzième (1784), Paris Firmin Didot, n. daté. CHATEAUBRIAND, R.-F. de, Le Génie du Christianisme (1802), Paris, Garnier Flammarion, 1966 DIDEROT, D., Ruines et paysages, Salon de 1767, Salons III, Paris, Hermann, 1995 HERSANT, Y., Italies. Anthologie des voyageurs français au XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Laffont, 1988 MERCIER, L. S., L’An 2440, rêve s’il en fut jamais (1786), Paris, La Découverte, 1999 VOLNEY, C. F. de Chasseboeuf (comte de), Les Ruines ou méditations sur les révolutions des empires (1791), in Œuvres complètes, tome 1, Paris, Fayard, 1991. WALPOLE, H., Le Château d’Otrante (1764), trad. D. Corticchiato, Paris, Corti, 1995 Essais BORYS, S.D., The splendeur of Ruins in French Landscape Painting, 1630-1800, Allen Memorial Museum, NewYork, 2005 BRILLI, A., Quand voyager était un art. Roman du grand tour, Paris, Gérard Montfort, 2001 CHOAY, Fr., L’Allégorie du patrimoine, Paris, Seuil 1992 CLAY, Jean, Le Romantisme, Paris, Hachette, 1980 DACOS, N., Roma quanta fuit ou l’invention du paysage de ruines, Somogy, 2004 FORERO-MENDOZA, S., Le Temps des ruines : le goût des ruines et les formes de la conscience historique à la Renaissance, Seyssel, Champ Vallon, 2002 GRODECKI, L., « Le gothique retrouvé », in cat. expo Le gothique retrouvé avant Viollet-le-Duc, Paris, Hôtel de Sully, 1979-1980. HASKELL, Fr., L’historien et les images, trad. de l’anglais A. Tachet et L. Evrard, Paris, Gallimard, 1993 JUNOD, Ph., Les ruines anticipées ou l’histoire au futur antérieur, Lausanne, Payot, 1983 MAKARIUS, M., Ruines, Paris, Flammarion, 2004 MORTIER, R., La Poétique des ruines en France. Ses origines, ses variations de la Renaissance à Victor Hugo, Genève, Droz, 1974 QUATREMÈRE DE QUINCY, Lettres à Miranda sur le déplacement des monuments de l'art de l'Italie, préface d'Ed. Pommier, Paris, Macula, 1996 RIEGL, A., Le Culte moderne des monuments (1903), trad. D. Wieczorek, Paris, Seuil, 1984 SAINT-GIRONS, B., Esthétiques du XVIIIe siècle. Le modèle français. Beaux-Arts -Architecture - Art des Jardins, Dictionnaire des Sources, Paris, Philippe Sers Editeur, 1990. SIMMEL, G., «Les ruines. Un essai d’esthétique » (1907), in La parure et autres essais, Paris, MSH, 1998 STAROBINSKI, J., L’Invention de la liberté, 1700-1789, Genève, Skira, 1964, rééd. 1987 « L’Esthétique des ruines » in Textes et documents pour la classe (TDC), N° 887, CNDP-CRDP, Janvier 2005. Peinture de ruines Nombreux sont les peintres à avoir représenté des ruines entre 1630 et 1834 de sorte qu’on ne saurait les citer tous ni donner une bibliographie détaillée. Outre les références données ci-dessous, on recommande aux candidats de se documenter particulièrement sur les artistes suivants : XVIIe siècle : Nicolas Poussin, Sébastien Bourdon, Paul Bril, Bartolomeus Breenbergh, Gaspar Dughet, Pierre Patel et Pierre- Antoine Patel, Sébastien Bourdon, Claude Le Lorrain, Monsù Desiderio, Gaspar Van Wittel (ou Vanvitelli) XVIIIe siècle : Antonio Canaletto, Charles-Louis Clérisseau, Pierre-Antoine Demachy, Louis-Jean Desprez, Lallemand, Alessandro Magnasco, G. Paolo Pannini, G. Battista Piranèse, Marco Ricci, Hubert Robert, JeanNicolas Servandoni, Pierre-Henri de Valenciennes XIXe siècle : Carl Blechen, Gaspar David Friedrich, Achille Etna Michallon, William Turner Achille-Etna Michalon, cat. d’exposition, Les Dossiers du Musée du Louvre, Paris, RMN, 1994 ADHÉMAR, J., La France romantique. Les lithographies de paysage au XIXe siècle, Paris, Somogy/Fondation Taylor, 1997 CARUS, FRIEDRICH (C.D.), De la peinture de paysage dans l’Allemagne romantique, coll. L’esprit et les formes, - 61 - Klincksieck, Paris, 1983 Caspar David Friedrich, Tout l’Œuvre peint, Paris, Flammarion, 1976 CAYEUX, J. de, Le paysage en France de 1750 à 1815, St-Rémy-en-l’Eau, éd. Monelle Hayot, 1997 Claude Gellée dit Le Lorrain, cat. d’exposition, Galeries nationales du Grand Palais 15 fev.-16 mai 1983, Paris, RMN, 1983 D’Après l’Antique, Paris, Louvre 16-10-2000 au 15-1-2001 , Paris, 2000. DUFOUR-KOWALSKA, G., Caspar David Friedrich. Aux sources de l’imaginaire romantique, Lausanne Suisse, Ed. L’Age d’Homme, 1992 H.Fragonard e H. Robert a Roma, Rome, cat., Villa Medici, 1990-1991 GALASSI, Peter, Corot en Italie, La peinture de plein air et la tradition classique, Gallimard, Paris, 1991 JONES Th., Journal de voyage à Rome et Naples 1776-1783, Paris, G. Montfort éd., 2001 MOUREAU, F. (textes réunis par), L’œil aux aguets ou l’artiste en voyage, Paris, Klincksieck, 1995 Le Paysage en Europe, cat. d’exposition,18 janv-23 avr. 1990, Cabinet des dessins, Paris, Musée du Louvre, 1990 Paysages d’Italie. Les peintres de plein air (1780-1830), cat. d’exposition, Galeries nationales du Grand Palais, RMN, Paris, 2001 Piranèse et les Français – 1740-1790, Rome-Dijon-Paris, 1976 Piranèse. Les vues imaginaires, présentées par Miranda Harvey, Academy Editions/Denoël, Londres-Paris, 1979 Nicolas Poussin 1594-1665, cat. d’exposition, Galeries nationales du Grand Palais, 27 sept. 1994-2 janv. 1995, Paris, RMN, 1994 (voir en fin d’ouvrage une excellente bibliographie des travaux de J. Thuillier sur le peintre) THUILLIER J., Tout l’œuvre peint de Poussin, Paris, Flammarion, 1974. VALENCIENNES (P.-H.), Eléments de […] et conseils à un élève sur la peinture et particulièrement sur le genre du Paysage, Paris, 1799 - reprint Minkoff, Genève, 1973. Pierre-Henri de Valenciennes 1750-1818. La nature l’avait créé peintre, cat. d’exposition, 19/03-30/06 2003, Toulouse, Musée Paul Dupuy, 2003 Pierre-Henri de Valenciennes 1750-1818, cat. d’exposition, Italie, Spoleto, Palazzo Racani Arroni, 27 giugno-4 agosto 1996, Electa Npoli, 1996 Ruines et Archéologie BERCÉ, Fr., "Arcisse de Caumont et les Sociétés Savantes", in Les Lieux de Mémoire, t.II, Paris, Gallimard, 1986, p. 533-567 L. F. Cassas dessinateur voyageur, catalogue d’exposition, 19 nov.-30 janv. 1995, Musée des Beaux-Arts de Tours Arcisse de Caumont (1801-1873)- Erudit Normand et le fondateur de l’archéologie française, Actes du colloque international, Caen 14-16 juin 2001, Caen, 2004. Caylus, mécène du roi. Collectionner les antiquités au XVIIIe siècle, Paris, BNF-INMA, 17-12-2002 au 17-3-2003, Paris, 2002. CHATELAIN, J., Dominique Vivant Denon et le Louvre de Napoléon, Paris, 1973. FERMIGIER, A., "Mérimée et l'inspection des Monuments Historiques", in Les Lieux de Mémoire, T.II, Paris, Gallimard, 1986, pp. 593-611. POMMIER, Ed., Winckelmann, inventeur de l’histoire de l’art, Paris, Gallimard, 2003. Voir aussi l’œuvre gravé de : R. Wood, J. D Le Roy, James Stuart, N. Revett Ruines et Jardins Art et nature en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, de l’harmonie classique au premier romantisme, textes présentés par Marie-Madeleine Martinet, Paris, Aubier coll. bilingue, 1980 BALTRUSAITIS, J., « Jardins et pays d’illusion », in Aberrations, Paris, Flammarion, 1983 BARIDON, Michel, Le Jardin paysagiste anglais du XVIIIe siècle, Dijon, Editions universitaires de Dijon, 2000 BARIDON M., Les Jardins, Robert Laffont, Bouquins, 1998 CAYEUX, J. de, Hubert Robert et les jardins, Paris, Herscher, 1987 LE DANTEC Jean-Pierre, Jardins et paysages : textes critiques de l’Antiquité à nos jours, Paris, Larousse, 1996 LOUIS XIV, Manière de montrer les jardins de Versailles, suivi de, Charles Perrault, Le Labyrinthe de Versailles, Mercure de France 1999. GIRARDIN, R. L. de, De la Composition des paysages : promenades ou itinéraires des jardins d’Ermenonville (1777), Seyssel, Champ Vallon, 1992 Histoire des jardins de la Renaissance à nos jours, collectif, Paris, Flammarion, 1990 Jardins en France, 1760 – 1820 ; cat. d’exposition, Editions de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1978 Voir aussi : Walpole H., Watelet Cl.-H., Whately Th. (G. Montfort éd.) ••• - 62 -