Relations économiques et commerciales bilatérales entre la France

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Relations économiques et commerciales bilatérales entre la France
AMBASSADE DE FRANCE AUX PAYS-BAS
SERVICE ÉCONOMIQUE DE LA HAYE
Le Conseiller Économique
Affaire suivie par : Hedzer Uulders
Revue par : Mathieu Kahn
La Haye, le 30 novembre 2016
NOTE
Objet : Relations économiques et commerciales bilatérales entre la France et les Pays-Bas
Les relations économiques et commerciales entre la France et les Pays-Bas sont intenses, avec
un volume d’échanges de l’ordre de 40 Md € par an (38,8 Md € en 2015). Notre solde
commercial demeure structurellement déficitaire. Les investissements croisés constituent le
second pilier de la relation économique bilatéral. Avec un stock d’IDE de près de 73,7 Md €,
les Pays-Bas sont le 2ème investisseur en France en 2015. Inversement, avec un stock de 112,9
Md €, ils sont le 4ème pays d’accueil des IDE français. 1340 entreprises françaises sont
présentes aux Pays-Bas, contre 2 400 filiales néerlandaises en France.
1. Les Pays-Bas constituent l’un de nos dix principaux partenaires commerciaux, dans le
cadre d’une relation déséquilibrée en notre défaveur.
Les échanges de biens ont atteint un volume global de 38,8 Md € en 2015 (contre 39,7 Md
€ en 2013 et 39,1 en 2014), selon les chiffres des Douanes françaises. Au premier semestre
2016, les échanges franco-néerlandais ont légèrement augmenté en glissement annuel, pour
atteindre 19,6 Md d’euros (contre 19,1 Md d’euros sur le premier semestre 2015). La France et
les Pays-Bas restent ainsi des partenaires économiques majeurs l’un pour l’autre. Avec un poids
de 4,1 % dans le total de nos échanges en 2015, les Pays-Bas représentaient le 8ème partenaire
commercial de la France (le 1er étant l’Allemagne, avec 16,6 %). Les Pays-Bas étaient notre
8ème client (soit 3,9 % de nos exportations, de l’ordre de 18 Md € en 2015) et notre 7ème
fournisseur (soit 4,2 % de nos importations). Parallèlement, la France était en 2015 le 7ème
partenaire commercial des Pays-Bas.
Notre déficit commercial avec les Pays-Bas est structurellement déficitaire. Il avait
enregistré une baisse de 2% en 2015, pour s’établir à -4,05 Md €, mais s’est creusé sur les
6 premiers mois de 2016. En effet, notre déficit a augmenté de 87% et atteint 3,3 Md € (contre
1,7 Md € au premier semestre 2015). Au premier semestre 2016, les Pays-Bas représentaient
ainsi notre 3ème déficit bilatéral, derrière la Chine et l’Allemagne. Pour mémoire, notre balance
commerciale avec les Pays-Bas s’est dégradée au cours des dix dernières années et notre déficit
a dépassé pour la première fois les 2 Md € en 2008. Le creusement actuel s’explique par la
conjugaison d’une baisse de nos exportations et d’une hausse de nos importations. Si la valeur
des exportations et des importations était, avec des montant de 17,37 Md € et 21,42 Md €
respectivement, à peu près stable en 2015 par rapport à 2014, au premier semestre de 2016 les
exportations ont reculé de 6,8% alors que nos importations ont enregistré +9%.
Ces données doivent toutefois être relativisées car une partie non négligeable des exportations
néerlandaises sont issues des flux de marchandises transitant par les hubs logistiques de
Rotterdam et dans une moindre mesure de Schiphol, qu’il est difficile à isoler dans les
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statistiques douanières. A cet égard, le fait que l’ensemble de leurs partenaires européens, y
compris l’Allemagne pourtant exportatrice nette, enregistrent un déficit commercial vis-à-vis
des Pays-Bas est éclairant sur le rôle de ces hubs.
Sur le plan sectoriel, notre commerce bilatéral est dominé par les industries agroalimentaires (IAA), qui constituent également notre principal déficit (-2,05 Md € en 2015).
Ceci s’explique par la performance des IAA néerlandaises, résolument tournées vers l’export
(les Pays-Bas sont le 2ème exportateur mondial agricole, après les Etats-Unis), la production de
produits intermédiaires à forte valeur ajoutée et par un marché intérieur plus sensible au prix
qu’à la qualité. En dehors des IAA, les autres principaux composants de nos échanges avec les
Pays-Bas sont les produits industriels (au sein desquels les produits chimiques, parfums et
cosmétiques représentent notre deuxième déficit avec -1,25 Md € en 2015), les biens
d’équipement professionnels, ainsi que les produits pétroliers raffinés (qui représentent notre
3ème déficit en 2015, à -398 M€).
2. Ces relations intenses se doublent de flux et de stocks d’investissement importants
Selon la Banque de France, en 2015, sur un total de 33,8 Md€, les flux d’investissements
directs français à l’étranger (IDFE) en direction des Pays-Bas se sont établis à 3,8 Md €.
Les Pays-Bas constituent ainsi le quatrième pays d’accueil des IDFE, derrière le Royaume-Uni,
l’Italie et le Luxembourg. A l’inverse, les flux d’investissements vers la France (IDEF) en
provenance des Pays-Bas sont négatifs en 2015 avec -8,8 Md€.
Par ailleurs, en 2015, le stock d’IDE français aux Pays-Bas s’est élevé à 112,9 Md€ (selon
le pays de première contrepartie), ce qui place les Pays-Bas au 4ème rang des pays d’accueil des
IDE français, derrière le Royaume-Uni, la Belgique et les Etats-Unis. En sens inverse, avec
73,7 Md€ de stock d’IDE, les Pays-Bas sont le 2ème investisseur en France en stock, après le
Luxembourg et devant les Etats-Unis et l’Allemagne (selon le pays de première contrepartie).
Il convient toutefois de relativiser ces chiffres, les Pays-Bas étant un pays dit « de transit », en
raison des nombreuses holdings qui y sont localisées et qui constituent autant de plateformes
d’investissements pour les multinationales, qui y font transiter des fonds ayant une destination
finale différente.
La présence française aux Pays-Bas est néanmoins substantielle avec 1 344 entreprises qui
emploient près de 129 800 personnes et réalisent un chiffre d’affaires cumulé de 50,1 Md€1.
Cette présence est particulièrement importante dans les transports (Ai France KLM, TransdevConnexxion…), l’énergie (Engie, Total, Air Liquide…), et l’agro-alimentaire (DanoneNutricia). En sens inverse, avec plus de 2 400 implantations en France, pour plus de 70 000
emplois, réalisant un chiffre d’affaires (CA) cumulé de plus de 51 Md €, la présence
néerlandaise en France est également importante, quoique en diminution. Les secteurs de
prédilection des investisseurs néerlandais en France reflètent les points forts de l’économie
néerlandaise : l’agro-alimentaire (Unilever, Heineken, Wessanen, DSM), la distribution
(Action, Hema, Zeeman), la chimie/pharmacie (SHV, Akzo-Nobel), l’électronique (Philips),
les produits pétroliers (Shell), la logistique et le transport (TNT, etc.) et les services financiers
(ING).
1
Enquête OFATS 2013 (derniers chiffres disponibles).

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