LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, FANTAISISTE ET HUMORISTIQUE
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LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, FANTAISISTE ET HUMORISTIQUE
V / 18 84 ,.5ffôîsrèmë~^nnée. — Numéro 57. Dimancne, 20 Janvier 1883 Le Numéro : 15 centimes JOURNAL. HEBDOMADAIRE LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, FANTAISISTE ET HUMORISTIQUE , 7<u» tes genres sont bons, hors le genre ennuyeux. » « Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux. » Paraissant, <011S ÎOS Dimanches RKDA.CTKUH EN CHKP : ABONNEMENTS : ADMINISTRATEUR : ERUAL AYMÉ DELYON Tout* la Fiance : Un an, 8 fr. 50 ; — 6 mois, 5 fr. ; — Trois mois, 3 fr. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont dswt exemplaires seront remis à la Direction. RÉDACTION Etranger le port en sus. — Envoyer montant de l'abonnement en mandat ou timbres-poste. ET ADMINISTIUTIOK A l'avènement de Nicolas, un vaste complot militaire, tramé déjà sous Alexande I er son frère, éclata tout à coup, couvrant la voix conciliatrice du Métropolitain. Cette révolte fut réprimée par le canon. La terrible levée des boucliers de Wassilikof dirigée par Mourayief Apostol, ne fit pas faiblir le bras du nouvel em;ereur. SOMMAIRE A propos d'Alexandre III, Eiùal. — Au Tonkin, Erùal. — L'amour] chez tous les peuples, Philippa Goupey. — Sur un tableau, Joseph des Ronzières. — Trop parler... nuit, Louis Martel. — Avis aux Littérateurs — Poésie, A. d'Atravel. — Veux soeurs^ Loulou. — Notre deuxième grand concoure. — Concours de coiffure — Alice, Lucien Kamon. — Rsgret, Claudius Ploton. — Jeux desprit. — Téléphone. FEUILLETON. — Le Mardi de Madame, Irma Koch. SUPPLÉMENT. — Eiiane, suite, Aymé Delyon. ■ '"■ | — ■"-'■ ■■ à M. J.-J. GOUDET, fabricant d'enseignes, 9, rue Constantin» reçoit nos correspondances. Les Annonces se traitent de gré à gré ©5, RITE MOLIEBB. 95 >■■ . a Les personnes dont l'abonnement est expiré sont priés, si elles ne désirent pas continuer l'abonnement cette année, de nous retourner leur journal avec le mot refusé sur leur bande, pour que nous sachions qui renvoie. À PROPOS D'ALEXANDRE III Empereur de Russie « Heureux comme un roi », devient décidément un épigramme, surtout en Russie,où aucun souverain ne semble devoir finir de mort naturelle : La série commence en 1 773, par le petit-fils de Pierre-le-Grand, sept jours de prison sa terminent par une strangulation pour le tsar,^ grâce à sa femme dont Paul III ne voulait reconnaît! e le fils non avouable... Ce fils Paul n'est en réalité souverain qu'à la mort de l'autocrate Catherine; en 1774, le règne éphémère aboutit au 23 mars 1801 à une rivalité d'officiers de palais, Paul I" étranger au meurtre de de l'époux de sa mère subit, néanmoins !a loi du talion , il est étranglé dans sa chambre qu'il avait essayé de barricader. L'aîné de ses fils, Alexandre l» r , fut cet antagoniste de Napoléon, arrivant à Paris de par la coalition européenne. La chronique veut de même qu'il mourut assassiné dans un corridor retiré du palais; son frère Nicolas lui succéda. Nicolas instruit par le général Lambsidorf sous la direction de l'impératrice Marie Fedorowna : Mme de Lieven eut aussi une grande part à cette éducation qui, à en juger par ses résultats, fut loin d'être efféminée. Les efforts de Mouravief sont énergiquement comprimés et cruellement punis. La Russie dictait à l'Orient les condilions de la paix. Abrégeons, le 8 septembre 1838, les Russes entrent vainqueurs impitoyables dans la malheureuse Varsovie, malgré la réprobation générale et les sympathiques efforts de la France. Les visées de Nicolas sur la Porte Oltomane se trouvèrent cependant anihilées momentanément par les résuttats de ce qu'on est convenu d'appeler la guerre de Crimée. Nicolas I 8r qui en définitive fut éduqué par deux femmes, reste le Louis XI V de la Russie ; mais le czar vécut de mœurs irréprochables. Il mourut à 58 ans, Une paralysie dupoumon, dirent les médecins... Le poison, murmurèrent les courtisans ; hélas les sombres mystères des cours ne sont pas faits pour apaiser les rumeurs étranges. Témoin à l'appui l'assassinat du moderne Alexandre II, et dire que les nihilistes se recrutent aujourd'hui dans la noblesse sans peur des mines et de leurs horreurs, qu'il faudrait un Dante pour décrire, de ces abîmes de mercure, d'où au bout de deux ans, si on y survit, on y végète sans dents, sans cheveux, les yeux atones, tout le corps émiacé. Eh bien, rien ne peut contre la marée du nihilisme Autour du trône on est même venu à tout soupçonner. En Perse, dans ce pays où la tête d'un homme tombe d'un regard du maître, il y a à ce maître un homme attaché comme une ombre ; c'est l'abar, chargé de goûter toute noilrriture avant le souverain. Ne faudra- t-il pas bientôt qu'Alexandre III se crée aussi un parachute vivant si ce qu'on prétend n'est surtout point une feinte. La joyeuse princesse danoise de jadis, la sympathique princesse Dagmar, vit dans des craintes perpétuelles lorsque habillant ellemême son plus jeune fils, l'impératrice devenue, trouve parfois dans la ceinture de son enfant des billets de provocations menaçantes aboutissant ces jours-ci à un premier attentat contre Alexandre III, frappé d'une balle non point encore extraite de l'épaule On ne tentait rien à Saint-Pétersbourg, l'empereur allait et venait, il y est très populaire. Mais on l'attend à la chasse où on l'attend sûrement,les assassins se dérobent parmi les bankises,que faire dans un océan de neige dans lequel un officier poursuivant les bravis est même disparu instantanément. Ah ! ce n'est pas gai ; à Moscou non plus où le 12 janvier, 36 étudiants de l'Université ont été arrêtés sous le soupçon de complicité de meurtre sur le colonel Soudeikine. Aussi disions-nous dans notre dernier numéro : l'attentat contre Alexandre III, empereur de toutes les Russies, donnerait ■ 3 LE MARDI DE MADAME i LE CRITIQUE. (Sans être entendu) (Il écrit sa note) .. * SCÈNE VII LES MÊMES, LoU.SE W* M»***»*) MA™*. (^»-u.) Voici Louise d'Aifre^^^^^^ LE BARON. ^mirant) (AUjmt à LoaUt et M * DA1,B * LOUISE MADAME. LE BARON, MADAME. Que vous êtes donc bien, vit-on de tant d'éclats Les reflets à la fois ? Chère, en tous vos états, Vous vous montrez toujours sédu.sante et coquette, Vous pourriez sans cela de plus d'une conquête Enrichir votre album. Quel soin ! Quel goût exquis. Le tvpe du bon ton vous est toujours acquis. 5»TW^> Toujours à mon endroit légèrement railleuse. En vous voyant si belle ! On est presque envieuse. Ici près du baron, placez-vous. fauteui!) (S. i"»t « ° lr' aBt S0B Ce fauteuil ! (ALouUe .t auBar.n) Jevaisà Léontine et je vous suis de l'œil. , , ***■ LE PoÈTE. . Elle est ma foi charmante en sa mise excentrique (A.ecded».») oui!' Mais de son mari la caisse est bien étique. Tout ces colifichets sont d'un prix fabuleux 1 Pauvre mari 1 je crains pour lui le désastreux (II» chuchotent) (-Rspondant.à- Céleste) C'est la loi solidaire ; oh ! pardonnez, si j'ose D'une digression me permettre le jeu? Mais une grande cause est de ces mots l'enjeu. Celle des nations.... Cui ! La loi solidaire Aux heureux dit tout bas : « Le Pauvre est votre frère Il a droit, comme vous, à sa part de bonheur ; Tant minime soit-e'.le, il la lui faut» Et le froid scepticisme Est fils de la douleur et du pâle égo'isme. Quand du grand corps social, un membre est souffreteux ... „,„ i éontine et Hupe, le Baron cause bus trie Louise, ouehe écoute et mime.) v „ DAME ' H!" H™ 8, (Haut a LouUe) Certes, je le crois bien ! L'hiver est la saison Du vent, de la froidure, et vous avez raison De ne le point aimer. LOUISE. Je I e hais, il m'affole. Tandis que du printemps je rêve, je raffole ! Sans les bals, sans les jeux, mais que deviendrait-on, Pendant tous ces longs mois de la morte saison ? LE CRITIQU*. Légère, enfant, coquette, en un mot tille d'Eve. CÉLKSÏE. Madame, quand on pense aussi, qu'hélas, sans trêve ! Pendant les froids hivers souffrent les malheureux. On ne peut voir ces maux et se trouver heureux. LE CRITIQUE. * Apart) Un cœurd'or! La bonlé ! Vrai, cela vous repose. LE BVRON. Tj XIUPK . ' Y (A part, de ce.qua le do.nestique introduit un monsieur) V Bon, le voilà lancé, gare les partageas 1. .... SCÈNE VIII . Encore une qui mord ? une encor de jalouse 1 : Une no!e de plus : Je crois que j'en ai douze Suite. ■ ■— i n LES MÊMES, FERDINAND MADAME. (Allant àiui) Vous, monsieur Ferdinand, mainteaant,à cette Bien cher, il était tempsjle gagner ma demeure [heure ? HUPE. (A part) Esquivé le sermon ! MADAME. (A Ferdinand) Mieux vaux tard que jamais 1 Pour nous venir soyez plus exact désormais. FERDINAND. Démon empressement douteriez-vous, Madame ? Un instrus visiteur, un faiseur d'épigramme, Un sot a retardé mon désir d'être ici, (Il salue autour de lui) Dans ce charmant salon d'où s'enfuit le souci Ici : dans ce cénacle où tant d'esprit rayonne MADAME. VOUS êtes trop galant ! Mais on vous le pardonne . Comme l'enfant prodigue on vous voit un peu tard Mais le veau gras s'apprête. . . . FERDINAND. Et j'en aurai ma part, (11 offre son bras à Madame, qui va avec lui à Céleste et au poète) HUPE. LEONTINE. HUPE. LE BARON. HUPE. (Haut aux. autres) A-t-on vu quelquefois aussi piteuse mine • Je crains qu'un beau matin ne s'évente la mine, Et qu'on découvre tout Q uoi dorl c ? Sincèrement, Je le plains, croyez-moi. Parlons plus doucement, On dit ? Q ue chevalier des Vénus ordinaires, Pour la poudre de riz.il laisse ses affaires. î»* (Pantomime de ce groupe)