GMertens (PDF, 280Ko). - Ligne Massy

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GMertens (PDF, 280Ko). - Ligne Massy
Bonjour, le présent texte s’adresse plus particulièrement à l’Atelier n°1 et aux principes du projet.
Je me présente : Gérard Mertens, ancien ingénieur ESTP, conseil en manutention. Antonien depuis
l’âge de 3 ans, j’habite dans la 1ère partie de la rue des chênes, où j’ai construit il y a 35 ans un
pavillon adossé au RER B, sur un terrain propriété familiale depuis 1940. Mon père avait d’ailleurs fait
don à la commune d’Antony de près de 300 m² de terrain pour tracer la rue, au moment de la
construction de la gare des Baconnets il y a plus de 40 ans.
Améliorer les dessertes du RER C, réduire les retards des TGV interconnexion, optimiser l’utilisation
des trains de fret pour limiter la circulation croissante des poids lourds sur les autoroutes et les
dangers et la pollution qui va avec, qui peut être contre ? Personne bien sûr.
Oui, mais il ne faut pas faire n’importe quoi, et pas à n’importe quel prix, et surtout pas motivé par
de mauvaises économies.
Les participants à la réunion d’information qui a eu lieu Mardi 8 novembre dernier ont encore une
fois rappelé les mauvaises conditions de transport dans le RER B qui dessert les communes d’Antony
et de Massy, et qui se sont dégradées ces dernières années. (dans les années 60 il ne fallait que 10’
pour aller d’Antony à Denfert-Rochereau avec pourtant du matériel datant de 1938).
Sait-on que 90% des retards et des suppressions de trains sont dues à la difficulté d’insertion dans le
tunnel unique Chatelet –Gare du Nord où les voies sont communes aux deux RER B et D. Oui, la RATP
et la SNCF se mordent les doigts de ne pas avoir vu suffisamment grand, de ne pas avoir anticipé
l’évolution de trafic en ne faisant que 2 voies là où il en fallait logiquement 4 pour exploiter 2 réseaux
indépendants sans aliéner la régularité de l’un dès le moindre incident sur l’autre. Aujourd’hui le
coût et les difficultés de voirie seraient telles qu’il semble impossible d’imaginer construire un 2ème
tunnel alors que le surcoût aurait été minime si ces travaux avaient été fait dès l’origine du
raccordement, comme cela a été fait entre la gare de Lyon et Chatelet pour le D et la 14 (Météor). On
aurait même pu réaliser au moins partiellement un tunnel à double étage comme pour les lignes de
métro 8 et 9 sous les grands boulevards. Maintenant il est trop tard.
Or que veut faire RFF aujourd’hui, sinon faire de la même façon un tronçon commun entre MassyVerrières et Valenton pour les trains de banlieue du RER C, les TGV venant de l’Ouest, du Sud Ouest
et de la Normandie et allant vers le Nord, l’Est, Lyon, les Alpes et la Méditerranée, et peut-être à
terme les trains internationaux Espagne, Benelux, Grande-Bretagne et Allemagne, sans oublier les
rares trains de fret, déficitaires car mal gérés et non promus correctement.
Il ne faut pas renouveler l’erreur du tronc commun Paris Nord - Les Halles, une solution envisageable
sur Massy Valenton il y 10 ans ne l’est plus aujourd’hui. Non au tronc commun sur la ligne
stratégique, Oui à la solution TGV interconnexion Massy - Sénart via Orly-aérogares. A noter
d’ailleurs que si la ligne stratégique par le plateau de Rungis et Wissous existe c’est qu’en 1885 déjà
les concepteurs de la grande ceinture après des années de tergiversation ont choisi de ne pas être
limités à faire circuler des convois militaires entre les trains de voyageurs de Savigny à MassyPalaiseau par la vallée de l’Yvette et se sont donnés les moyen de faire les deux lignes, ils avaient
hésité à se brancher sur la ligne de Sceaux au niveau du PN de Fontaine Michalon, mais ont préféré
une indépendance totale jusqu’au terminus.
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On parle aujourd’hui d’une évolution du RER C cadencé au 1/4 h. Très bien, mais je vois passer les
trains prolongés depuis 20 ans du Pont de Rungis à Massy Palaiseau toutes le 1/2 h, ils sont vides.
Pourquoi ? alors que le RER B est saturé y compris les derniers trains de 1h 15 aux terminus.
Au départ de Massy-Palaiseau, les trains directs via Antony et Bourg la Reine semblent plus attractifs
que ceux qui font le détour par Choisy le Roi.
Par contre les habitants du grand ensemble Massy-Antony qui n’ont Paris-centre qu’à 30’ par
l’omnibus seraient sans doute plus enclins à emprunter le C s’il y avait une station commune plus
accessible qu’un rebroussement sur Massy-Verrières. Le Trans-Val-de-Marne à qui l’on doit l’arrêt de
certains directs à la Croix-de-Berny serait également bénéficiaire des Massicois pouvant utiliser le C
en correspondance à Choisy-le-Roi pour se rendre vers l’est du 94. La ligne C présente également
l’aberration d’avoir une gare à Wissous qui n’a jamais été remise en service alors que de nombreux
pavillons et logements ont été construits à l’emplacement de l’ancienne ZI des Meuniers occupée par
les Papeteries DeRuysscher et de la cimenterie Lafarge.
Si l’on compense les nuisances de l’augmentation de trafic par une 4ème voie par une gare commune
aux Baconnets, et par la remise en service de l’arrêt des trains à Wissous, les associations d’usagers
seraient surement plus favorables au projet.
Que l’on ne nous dise pas que l’infrastructure des voies ne le permet pas, une solution existe et fera
l’objet des travaux de la 2nde commission, en deux mots, il suffit de prolonger le raccordement actuel
de quelques centaines de mètres le long de la rue de Massy au droit du terminus des bus et de dévier
la voie paire en l’accolant à la 4ème voie projetée pour libérer la place d’un quai central permettant
l’arrêt des trains du C et facilitant l’insertion des TGV juste à temps dans le tronc commun.
A ce propos, j’ai fait un rapide calcul en prenant les hypothèses annoncées :
Un tronc commun Les Baconnets – Les Saules sur une distance de plus de 11 km
Un train RER tous les 1/4 h circulant à une vitesse moyenne de 50 km/h entre les arrêts et 6 arrêts
d’une durée moyenne de 50’’ chacun.
Un TGV roulant lui à 110 km/h et s’insérant entre les circulations des RER.
Un délai de sécurité de passage entre deux trains minimum de 90’’
On obtient : le TGV passe aux Baconnets au temps t, le RER s’élance 90’’ après soit à t+1’30’’ il lui
faut 13’12’’ pour faire les 11 km à 50 km/h + 6 fois 50’’ pour les arrêts soit 18’12’’ pour dégager la
voie après l’arrêt des Saules soit à t+19’42’’. Le TGV suivant qui devra être passé à t+15’ aux
Baconnets (pour que le RER suivant passe à t+16’30’’) mettra 6’ pour faire les 11 km ce qui l’amène
en bout de tronc commun à t+21’ soit exactement 78’’ après que le RER ait dégagé la voie. Le
moindre retard à la fermeture d’une porte et c’est l’ensemble des circulations de la journée qui sont
perturbées. Et de plus on limite le nb de TGV à 4 par heure, même une circulation en rafale n’est pas
possible dans ces conditions, l’intervalle usuel étant de l’ordre de 3’ sur les LGV. Cherchez l’erreur !
Conclusion, la liaison Massy-Valenton ne permet pas une augmentation sensible des cadences du
RER et des TGV interconnexion et de leur vitesse. Mais ce n’est pas tout …
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On nous dit : On va développer des gares alternatives de banlieue : Roissy, Chessy, Sénart, Orly,
Massy, Versailles-Chantiers, Achères, La Défense. Ceci dans le but de désengorger les gares
parisiennes et permettre aux banlieusards et aux usagers des zones industrielles et des villes
nouvelles un accès plus facile et plus rapide aux liaisons Ile de France-Provinces à grande vitesse. Très
belle déclaration d’intention !
Alors dites moi Messieurs de la SNCF pourquoi à l’horaire d’hiver 2011-2012 applicable le 10
décembre vous supprimez les arrêts en gare de Massy TGV des trains du matin vers l’Ouest.
Le TGV 8405 départ Paris-Montparnasse à 6h45 arrêt à Massy à 6h57 arrivée St Pierre des Corps
7h48 ne s’arrêtera plus à Massy. On nous propose sans rire un TGV à 6h11 pour Poitiers avec
changement (7h37 > 8h18) pour revenir vers Tours à 8h 58. Durée du trajet 2h47, à peine 2h en
voiture
Pire, Le TGV 8805 départ Paris-Montparnasse à 7h30 arrêt à Massy à 7h41 arrivée au Mans à 8h29 ne
s’arrêtera plus à Massy. Et là la solution proposée passe par Poitiers, Tours-St Pierre puis un train
Intercités pour être au Mans à 10h22. C’est sympa de prendre le p’tit-déj à Poitiers quand on va au
Mans : 4h11 de trajet pour moins d’1h50 par l’autoroute A11 au départ de Massy.
La seule solution qu’auront les Francililiens habitués à passer une journée de travail à Tours ou à
Arnage, c’est de se lever 1h plus tôt et de transiter par Paris en RER mais ça voyage-SNCF n’ose
même pas le proposer sur ses horaires.
La SNCF ne nous transporte pas, elle nous roule. Son objectif n’est pas de concurrencer la voiture, les
trajets de moins de 500 km ne l’intéressent pas, son concurrent désigné c’est l’avion.
On se moque de nous, et on voudrait qu’on soit concilient. Il y a plus de 8 ans que pouvoirs publics et
association d’usagers s’affrontent sur le problème de suppression de la banalisation de la voie de
raccordement pour la dédoubler entre Massy-Verrières et Les Baconnets. Aujourd’hui on nous sort
d’un chapeau une solution présentée comme nouvelle et sans inconvénients pour les riverains, on a
découvert la possibilité d’utiliser le 3ème voie dite voie de réserve de la RATP…Cette solution n’est ni plus ni moins que le projet initial, sur lequel les ingénieurs de RFF ont
phosphoré pour le rendre encore plus économique, en limitant les travaux de génie civil, en
conservant le saut de mouton et en en faisant un autre à l’identique en prolongement pour limiter
les frais d’étude, on ne prévoit plus de mur de soutènement –voire, le talus en glaise ne demande
qu’à glisser- On va mettre quelques murs antibruit au rabais, mais personne ne parle de
l’augmentation des vibrations déjà ressenties avec pour conséquences des fissures aux bâtiments.
On sépare du projet la suppression du PN de la rue Mirabeau, par un pont rail, hypothéquant par là
même une éventualité d’enfouissement et de couverture des voies.
Ce projet est obsolète, les pouvoirs publics et les municipalités soufflant tantôt le chaud tantôt le
froid, multipliant les concertations dont ils n’ont rien à faire, ont simplement retardé la mise en
œuvre du chantier alors que lors de celles-ci j’avais évoqué l’alternative consistant à longer la grande
ceinture de Massy-Palaiseau jusqu’à la ZI de la Bonde derrière Leroy-Merlin puis de là tirer une ligne
longeant l’autoroute passant le long de la ZI de la butte au berger au nord de Chilly-Mazarin pour
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finalement côtoyer l’emprise de l’aéroport derrière Wissous pour s’enfoncer finalement le long du
VAL. Cette liaison de moins de 9 km, en zone non urbanisée, sans gros travaux de génie civil serait
aujourd’hui terminée et la ligne stratégique revenue à sa vocation première, celle d’une alternative
en cas de situation dégradée. Ce trajet qui constitue une variante à celle en souterrain du grand
projet d’interconnexion Massy Orly Sénart pourrait en constituer la première phase moins onéreuse
donc réalisable plus rapidement .
Messieurs de RFF, de la SNCF, du Conseil Régional, anticipez l’avenir, ne faites pas une mauvaise
économie, faites de suite les travaux qu’il faut pour l’horizon 2025-2040, quand le pétrole sera
devenu plus rare et hors de prix, et que la France espérons le n’aura pas hypothéqué son
indépendance énergétique, que l’avion seul moyen de transport ne pouvant pas se déplacer à
l’électricité risque d’être réduit aux trajets intercontinentaux. Vous penserez alors aux irréductibles
gaulois des quartiers Michalon et des Baconnets et vous conviendrez peut-être trop tard que nous
avions raison.
Merci de m’avoir laissé m’exprimer et de m’avoir accordé votre attention jusqu’au bout.
Gérard MERTENS
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