forbidden planet

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FORBIDDEN PLANET
PLANETE INTERDITE
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Titre original : FORBIDDEN PLANET
Autre titre : PLANETE INTERDITE
Année : 1956
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Walter Pidgeon, Anne Francis, Leslie Nielsen, Warren Stevens, Jack Kelly, Richard Anderson, Earl
Holliman, George Wallace & James Drury
Réalisateur : Fred McLeod Wilcox
Scénario : Irving Block, Allen Adler & Cyril Hume
Musique : Bebe Barron & Louis Barron
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A Hollywood, les années 50 sont celles de la maturation et
de l'explosion du cinéma de science-fiction. Logiquement, les
grands studios, attirés par les succès de productions
indépendantes telles que DESTINATION LUNE ou LA
CHOSE D'UN AUTRE MONDE, veulent se lancer sur le
créneau. Paramount s'allie avec George Pal, lequel produit
pour eux LA GUERRE DES MONDES, LE CHOC DES
MONDES, puis LA CONQUETE DE L'ESPACE. Warner,
surpris par le succès de LE MONSTRE DES TEMPS
PERDUS, toute petite production aux effets spéciaux signés
Ray Harryhausen, s'empresse de produire DES MONSTRES
ATTAQUENT LA VILLE. La Fox, de son côté, propose
l'ambitieux LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA de Robert
Wise. Quant à Universal, le studio du fantastique, il trouve en
Jack Arnold son spécialiste du genre, lequel signe LE
METEORE DE LA NUIT, L'ETRANGE CREATURE DU
LAC NOIR et TARANTULA.
Pendant ce temps-là, la Metro-Goldwyn-Mayer reste en
retrait. Deux scénaristes, Irving Block et Allen Adler,
proposent néanmoins une histoire de Space Opera à Nicholas
Nayfack, producteur à la MGM depuis 1949. Il se montre
séduit, mais la direction du studio s´avère plus réticente. Elle
n'accepte de le financer qu'à condition de lui allouer un budget
relativement réduit. En fin de compte, PLANETE INTERDITE
se fera pour 1,9 millions de dollars : une somme très
importante si on la compare à ce qu'Universal investissait dans
ses films d'anticipation, mais néanmoins dans la petite
moyenne pour un film MGM.
Toujours selon les standards de la MGM, la distribution
s´avère modeste. Walter Pidgeon, qui joue le Dr. Morbius, est
un acteur expérimenté et talentueux, mais sa renommée
n´équivaut pas celle d'une grande star. Quant aux jeunes
premiers Anne Francis et Leslie Nielsen (bien avant ses
interprétations parodiques dans les films Zucker-AbrahamZucker), ce ne sont pas non plus de grandes vedettes. Un film
de science-fiction appelle aussi de frais particuliers pour la
conception de ses effets spéciaux. En l'occurrence, les
techniciens de la MGM reçoivent l'aide de spécialistes prêtés
par le studio Disney, studio ayant déjà beaucoup expérimenté
dans des longs métrages mêlant animation et acteurs
(MELODIE DU SUD en 1946), voire les oeuvres recourant à
des trucages de toutes sortes (20 000 LIEUES SOUS LES
MERS). Pour la mise en scène, le studio choisit dans ses rangs
Fred M. Wilcox, un réalisateur qui ne fit guère d'éclats
particuliers, avant tout connu pour avoir signer trois volets de
la saga cinématographique mettant en scène le chien Lassie...
2200... La soucoupe C 57D, dirigée par le commandant
Adams, se rend sur la planète Altair IV pour y prendre des
nouvelles d'une expédition terrienne. Ils ne découvrent que
deux seuls survivants : le docteur Morbius, sa fille Altaira et
leur robot de compagnie. Morbius leur apprend que les autres
colons ont été décimés par des puissances insondables hantant
Altair IV, planète autrefois peuplée par les Krells. Une
civilisation ayant atteint un degré d'intelligence extrêmement
élevée avant de disparaître mystérieusement...
PLANETE INTERDITE est très souvent considéré comme
une date-clé de la science-fiction au cinéma, et plus
particulièrement du space opera. Pour cause, il s'agit sans
doute du titre le plus ambitieux créé dans ce genre au cours des
années 50. Si l'on peut faire remonter les débuts de ce style de
films à Méliès, il ne commence réellement à prendre forme
dans le cinéma hollywoodien que dans les années 30-40, grâce
aux serial FLASH GORDON et BUCK ROGERS, serial
inspirés par les bandes dessinées de l'époque et produits par
Universal. Ces mélanges d'aventures, de science-fiction et de
fantasy connaissent d'importants succès, mais, petit à petit, ces
productions tombent en désuétude. Le genre rebondit en 1950,
avec DESTINATION LUNE, space opera "réaliste" en
Technicolor, narrant un voyage habité vers la Lune. Un pas
décisif est franchi en 1955 avec LES SURVIVANTS DE
L'INFINI du studio Universal, film en couleur dont la dernière
partie consiste en une expédition sur Metaluna, planète aux
décors baroques habitée par des extraterrestres.
Ce n'est pas un secret, les créateurs de PLANETE
INTERDITE ont porté un oeil plus que vigilant sur LES
SURVIVANTS DE L'INFINI, ne serait-ce que pour décrire
l'univers interstellaire, fantastique et coloré d'Altair IV.
Pourtant, la première influence nettement revendiquée par les
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scénaristes de PLANETE INTERDITE est "La tempête" de
Shakespeare, pièce racontant l'histoire de Prospero, Duc de
Milan, exilé avec sa fille sur une île où règne la magie. Magie
permettant au duc de contrôler des esprits maléfiques ou
bénéfiques. Ici, Prospero devient tout simplement Morbius, et
l'île magique se transforme en une planète lointaine, encore
imprégnée des découvertes scientifiques d'une civilisation
disparue...
Le décor et l'ambiance de PLANETE INTERDITE relèvent
pourtant de la science-fiction la plus moderne. Le commandant
Adams et son équipage arrivent à bord d'une soucoupe volante
et sont armés de pistolets lançant des décharges d'énergie.
Altair IV est une planète à la surface aride, plongée dans des
éclairages d'un autre monde. Morbius habite dans une superbe
villa du futur, villa dans laquelle le service est assuré par un
robot dénommé Robby.
Car, il faut le bien dire, les qualités les plus révolutionnaires
de PLANETE INTERDITE sont avant tout visuelles et
techniques. Robby le robot est sans doute un des plus beaux et
des plus célèbres accessoires conçus dans l'histoire du cinéma
que nous aimons et défendons sur DeVil Dead ! Alors que ce
genre de machine était, à de rares exceptions près, représenté
comme d'aimables assemblages de tôles ondulés, Robby
s'avère un superbe objet de design, un assemblage de verre et
d'acier d'une totale élégance. Qui plus est, le récit lui donne
une personnalité bienveillante et serviable, ce qui le rend
immédiatement sympathique auprès du spectateur.
MGM comprend qu'un tel robot peut-être la vedette du film,
vedette mise en avant au cours de la promotion de PLANETE
INTERDITE, exhibée sur l'affiche en lieu et place des acteurs,
et même réutilisée dans divers films et séries télévisées (LE
CERVEAU INVISIBLE...). A la sortie de PLANETE
INTERDITE, le studio tente même de faire croire qu'il s'agit
d'un véritable robot, alors qu'en fait il y a bel et bien un
comédien placé dans sa carapace d'acier !
PLANETE INTERDITE, c'est aussi d'autres trouvailles
visuelles extrêmement réussies, comme l´approche de la
soucoupe C 57 B vers Altair IV, dès le début du métrage. Ou
encore l'exploration des immenses souterrains constituant la
surpuissante machine des Krells... Toutes ces qualités
techniques voient leur munificence valorisée par un fastueux
format scope, allié à la couleur. Une combinaison visuellement
impressionnante qui, jusqu'alors, n'avait pas été utilisée dans le
domaine du Space Opera !
Il faut encore souligner la qualité remarquable des effets
spéciaux visuels, obtenus pour la plupart au moyen
d'animations dessinées et incrustées dans une image classique.
Parasites traversant le cerveau électronique de Robby, rayons,
monstrueuse créature apparaissant dans un champs d'énergie...
: on ne compte plus les magnifiques trucages émaillant cette
aventure galactique. Des trucages qui, il est important de le
préciser, n'ont pas pris une ride avec les années. Ce qui
démontre qu´en la matière, un travail réellement bien fait
supporte parfaitement le poids des ans !
Enfin, il n'est pas possible de parler de PLANETE
INTERDITE sans évoquer son élément le plus révolutionnaire :
sa formidable bande originale composée de bruitages
électroniques. Bourdonnements spatiaux, bruits galactiques et
crépitements futuristes posent une ambiance abstraite
inimitable, provoquant, dès le générique, un véritable
dépaysement sonore. Le spectateur a l'impression de se
retrouver propulsé dans un autre monde, totalement exotique et
nouveau ! Il y a fort à parier que si PLANETE INTERDITE
s'était vu accompagné d'une partition orchestrale plus
classique, le film pourrait sembler un peu plus désuet. Or,
grâce aux compositions signées par Bebe et Louis Barron, il
paraît, aujourd'hui encore, extrêmement avant-gardiste !
Pourtant, PLANETE INTERDITE n'est pas dénuée de
faiblesses. Malgré tout le respect que nous inspire son
influence prestigieuse, il faut relever quelques fautes de goût.
Les gags avec le cuistot, qui utilise Robby pour fabriquer des
bouteilles d'alcool, sont d'une puérilité embarrassante. Tout
comme les séquences de romance entre Altaira et les divers
membres de l'équipage, séquences flirtant trop avec le kitsch.
Heureusement, tout ce qui tourne autour des Krells et de leur
civilisation, ainsi qu'autour des expériences menées par
Morbius dans les laboratoires de ce peuple extraterrestre,
relève d'une science-fiction nettement plus mature et
ambitieuse...
Avec quelques films comme LA GUERRE DES MONDES,
DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE ou L'HOMME
QUI RETRECIT, PLANETE INTERDITE incarne la
quintessence de l'âge d'or de la science-fiction américaine.
Mêlant ambition et innovation, ils posèrent les bases du genre
pour les années à venir. De tous ces titres, PLANETE
INTERDITE sera sans doute le plus influent. Robby est devenu
une icône de la science-fiction, invitée encore récemment à
faire des apparitions dans des films fantastiques. L'affiche,
nous montrant ce robot portant dans ses bras Altaira, s´avère
une des plus célèbres du genre... Bref, PLANETE INTERDITE
est devenu un titre-pivot. Dans l´histoire du cinéma de sciencefiction, il y a clairement un avant et un après PLANETE
INTERDITE. Tout passionné d'anticipation se doit donc de
l´avoir visionné au moins une fois dans sa vie !
En France, il n'a jamais été édité en laserdisc ou en DVD. Il
nous faut donc nous tourner vers l'export pour nous le
procurer. Dans un premier temps, PLANETE INTERDITE a
été publié en DVD zone 1 par le studio MGM (zone 1, NTSC)
en 1997, dans l'édition que nous allons tester ici.
Sur ce DVD, PLANETE INTERDITE est disponible dans
deux versions : ou bien dans un ignoble recadrage 1.33 sur une
face, ou bien en format Scope 2.35 sur l'autre. Nous ne
commenterons ici que la version Scope, bien évidemment !
Celle-ci est proposée dans un format 2.35 (avec 16/9), ce qui
implique une légère trahison du cadre original. En effet,
PLANETE INTERDITE avait été tourné en format
CinémaScope, ce qui impliquait alors un ratio de présentation
2.55, légèrement plus large... La copie n'est de toutes manières
pas très reluisante. Légers soucis de fixités et nombreuses
petites saletés se sont invitées à la fête, tandis que les couleurs
paraissent parfois ternes et la définition grossière. Certes, on
peut tout de même consulter PLANETE INTERDITE
confortablement. Mais ce film mérite mieux.
En guise de bande-son, nous trouvons un remix stéréo de la
piste originale qui, rappelons-le, était multicanal, comme pour
tous les films CinémaScope de l'époque... Là encore, le travail
est honnête, mais paraît parfois simpliste, tout comme les
timbres assez criards de certains passages dialogués. Pour une
des bandes-sons les plus célèbres de la science-fiction, c'est
regrettable. En guise de supplément, il faut se contenter d'une
bande annonce d'époque (en 2.35 et 16/9), certes amusante,
mais qui paraît tout de même être une interactivité un peu trop
courte !
En 2000, c'est au tour de Warner d'éditer PLANETE
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INTERDITE en zone 1. Mais, manque de chance, cet éditeur se
contente de reprendre à l'identique le contenu du disque MGM
! C'est donc ce disque qui reste le seul moyen de se procurer
actuellement PLANETE INTERDITE. Heureusement, pour les
50 ans de la sortie du film, Warner a annoncé la sortie d'une
nouvelle édition cette année, édition qui devrait inclure un
nouveau documentaire dédié à ce long métrage...
Emmanuel Denis
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Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : MGM
Zone : 1 - USA
Format Disque : Simple face/Simple couche
Durée : 98 minutes
Format d’image : 16/9 - 2.35
Format(s) sonore(s) : English (Stéréo), Francais
(Dolby Digital 1.0), Spanish (Dolby Digital 1.0)
Sous-titrage(s) : English, Francais, Spanish
Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• Bande-annonce
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