Indications acupuncture pendant la grossesse

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Indications acupuncture pendant la grossesse
Les indications de l’acupuncture pendant la grossesse, l’accouchement et le post-­‐partum Troubles du sommeil pendant la grossesse Dès le 7ème mois de grossesse, le nombre de jeunes femmes souffrant de troubles du sommeil s'accroît. En fait, il existe de manière habituelle une modification du sommeil avec apparition de rêves abondants. De plus les femmes enceintes ont plus de difficulté à trouver une bonne position dans le lit. De plus le besoin d'uriner fait que beaucoup d'entre elles sont obligées de se lever la nuit. Tout ceci ne doit pas empêcher la femme enceinte de « récupérer », c'est-­‐à-­‐dire qu'elle ne doit pas ressentir de fatigue liée au manque de sommeil. Dans le cas contraire, il faut prendre en charge le trouble car il pourrait être le signe annonciateur de troubles plus graves (œdèmes voire HTA, menace d'accouchement prématuré). Une consultation chez le médecin est donc nécessaire. Les médicaments employés pour « faire dormir » ont mauvaise réputation auprès des patientes. Ils ne sont guère dangereux pourtant quand ils sont pris sur une période relativement courte, sous contrôle médical et de préférence à distance de l'accouchement. Mais on peut, très facilement le plus souvent, venir à bout des insomnies de la grossesse par acupuncture. Suivant les points utilisés, les séances se feront dans l'après-­‐midi ou le matin (quand sont utilisés des points de tonification). Hypertension – Œdèmes pendant la grossesse Les œdèmes (gonflement d'une région du corps par l'eau, « jambes gonflées ») sont chose courante pendant la grossesse, surtout quand il fait chaud. Ce phénomène est lié à la gène occasionnée au retour veineux au cœur par l'augmentation du volume utérin et, à des troubles circulatoires si fréquents chez la femme. Mais ils sont aussi parfois le témoin d'un mauvais fonctionnement des reins qui aboutit à une rétention d'eau dans l'organisme maternel. Il y a alors le plus souvent association d'une prise de poids et d'œdèmes. Dans ce cas, les œdèmes peuvent se compliquer dans un délai plus ou moins rapide de l'apparition d'une hypertension artérielle (HTA). Cette HTA comporte des risques pour la santé de l'enfant et de la mère. C'est pourquoi le médecin qui suit la grossesse surveille régulièrement le poids, la tension artérielle mais aussi l'état des jambes de ses patientes. L'acupuncture n'est pas le traitement de l'HTA qui est du domaine de la médecine occidentale. Néanmoins, il existe des points qui renforcent le traitement médicamenteux (amélioration du sommeil, effet anti-­‐stress, effet anti-­‐
œdémateux, diurétique) Nausées – Vomissement Le premier point d’acupuncture ayant eu une reconnaissance d’efficacité par tous les organismes mondiaux de Santé dont l’OMS l’a obtenu dans le cadre des nausées vomissements des patients sous chimiothérapie. De façon évidente, l’acupuncture est utile dans cette indication et figure même en première place dans les recommandations de l’HAS. Généralement 3 à 4 séances permettent d’obtenir un bon résultat. Troubles psychiques pendant la grossesse. La grossesse est une période de grands bouleversements (passage de l'état de fille à l'état de mère, modification du corps, changement de la structure familiale, peur de l'anormal….). Elle signifie donc une remise en cause profonde de la personnalité de la femme, ce qui la rend fragile. Cette fragilité émotionnelle ne se traduira pas de façon habituelle, mais elle peut donner, parfois, des réactions pathologiques (angoisse, troubles du sommeil, déprime, dépression ….) Ces situations sont toujours difficiles pour la patiente comme pour son entourage. La prise en charge doit être médicamenteuse si besoin (avec précaution en toute fin de grossesse) et psychologique. L'acupuncture est d'un secours très précieux : efficace tant sur le plan de la relaxation, du sommeil, elle lève l'angoisse et apaise, elle n'a pas d'effet secondaire. Enfin, chose non négligeable, les séances répétées et relativement longues (20 à 30 minutes) permettent une prise en charge pratiquement au quotidien des troubles, elles ouvrent le dialogue, favorisent l'échange et la mise en confiance avec le soignant. Position du bébé en siège. Dans 3% des cas, l'enfant se présente à l'accouchement en siège ( les fesses en premier ). La prise en charge par acupuncture peut se faire entre la 32ème et la 34ème semaine d'aménorrhée. Pour cela, on utilise un point situé à l'extrémité du petit orteil et qui est chauffé (moxa ) pendant une quinzaine de minutes sur 3 à 7 séances. De nombreuses études randomisées contrôlées suggèrent fortement une efficacité de ce travail. Déclenchement du travail en acupuncture Il existe dans tous les livres traitent d'acupuncture des points dits de déclenchement (4 GI, 6Rte…). En fait l'acupuncture permet plutôt une maturation du col, c'est-­‐à-­‐dire, qu'elle va en quelques séances permettre que le col subisse des modifications de structure telles qu'il devient apte à s'effacer et à s'ouvrir sous l'effet des contractions de l'utérus. Les séances ont lieu une fois par jour (le matin). Le déclenchement « spontané « peut survenir dès le début de la maturation, sinon il n'aura lieu qu'après environ 5 jours. L'acupuncture n'est donc pas à proprement parler une alternative au déclenchement artificiel du travail. C'est une méthode plus douce, plus lente, non urgente de mise en route du travail. Direction du travail pendant l’accouchement sous acupuncture Il n'est plus beaucoup d'accouchements non dirigés, c'est-­‐à-­‐dire en sens strict « naturels ». Il ne peut être question, par exemple, pour des questions de sécurité à la fois maternelle et fœtale, de renoncer à la mise en place d'une voie veineuse en salle d'accouchement ou de l'enregistrement du rythme cardiaque de l'enfant. En fait ,on va rechercher à obtenir un accouchement relativement rapide (évitant la fatigue de la mère et de l'enfant), sans douleurs, sans intervention instrumentale (type forceps) d'un enfant en bonne santé pour une mère en bonne santé. De fait les médications sont largement employées de nos jours en salle de travail pour diriger celui-­‐ci. L'acupuncture permet aussi d'intervenir en cours d'accouchement : quand les contractions commencent à se régulariser, le col à s'ouvrir, la présentation à descendre. A chaque étape, il existe des moyens médicamenteux (ocytociques, antispasmodiques…) mais aussi une approche acupuncturale. Si la patiente a été préparée par acupuncture, son terrain est déjà connu et donc la thérapeutique (si besoin est) sera adaptée en fonction de son « tempérament ». Si la patiente n'est pas connue, l'examen va reposer sur les données obstétricales presque exclusivement, et le traitement toujours plus difficile. L'acupuncture permet néanmoins de régler un certain nombre de difficultés du travail (mauvaise rotation de la présentation, difficultés à la dilatation, difficulté à obtenir des contractions…) Douleurs pendant l’accouchement et acupuncture Une patiente qui ne veut pas du tout avoir mal doit avoir une péridurale. Ceci ne peut être contesté de nos jours, car seule cette analgésie permet l' »effacement » total de la douleur de l'accouchement, de manière constamment reproductible. Malheureusement, la pose d'une péridurale n'est pas toujours possibles, dans le sens qu'il existe quelques contre-­‐indications (la péridurale mettrait alors en péril la vie de la mère) : ainsi d'une fièvre élevée, ou d'une baisse importante des plaquettes dans le sang. Par ailleurs, on ne peut pas nier que les maternités ne peuvent offrir encore ce service en continu, du fait du manque de médecins anesthésistes dans les établissements. L'acupuncture ne prétend pas remplacer la péridurale. Néanmoins ses vertus antalgiques (anti-­‐douleur) ont été très largement démontrées : 2 aiguilles correctement placées au dessus de la raie des fesses permettent de soulager 75 % des douleurs sacro-­‐iliaques (« accouchement par les reins »). Les douleurs antérieures réagissent de manière trop inconstante à l'acupuncture (sauf peut-­‐être l'auriculothérapie c'est-­‐à-­‐dire l'acupuncture limitées aux points de l'oreille). Pour le reste, l'acupuncture calme, relaxe et permet très certainement par ces actions détournées de mieux gérer la douleur. Allaitement et acupuncture Ainsi peuvent survenir dès le troisième jour une montée laiteuse intense (avec seins douloureux et tendus) voire un engorgement (douleurs + tension et absence d'écoulement lacté). Quelquefois les seins restent « vides » sans montée. Enfin dans tous les cas, l'enfant mis au sein trop longtemps, de manière inappropriée et ce sont les crevasses. Alors nombre des jeunes mères abandonnent le plaisir de mettre leur enfant au sein. Dans tous ces cas, l'acupuncture, en association avec les autre moyens, va aider la jeune maman : en rendant moins douloureux les seins, en permettant au lait de mieux s'écouler, ou en favorisant sa survenue, en traitant les crevasses, mais aussi en aidant au sevrage (en particulier à distance de l'accouchement ou quand les médicaments ne sont pas supportés) Pathologies après l’accouchement et acupuncture Tous les problèmes rencontrés en cours de grossesse peuvent, bien entendu, survenir également après la naissance de l'enfant. Le « baby blues », sorte de déprime de la jeune mère est très fréquent associant crises de larmes sans motif, impression de ne plus être capables de rien et surtout pas de s'occuper de son bébé, réagit bien à l'acupuncture. Les douleurs d'hémorroïdes et des sutures du périnée qui gênent tant à s'asseoir ne résistent pas à quelques aiguilles. Il existe aussi des pathologies spécifiques du post-­‐partum : troubles de la rétraction utérine, douleurs (« tranchées »), anomalies de la cicatrisation : l'acupuncture donnent partout des résultats. Mais elle sera toujours utilisée sur une démarche diagnostique et thérapeutique moderne La grossesse et l'accouchement sont des situations au cours desquelles les femmes consomment énormément de leurs moyens physiques. Cela est bien connu dans notre médecine moderne et va se traduire en post-­‐natal par une fatigue, voire une anémie et divers petits troubles associés. En occident on constate les choses mais on considère que les patientes n'ont besoin de rien ni personne pour se reconstituer. En médecine chinoise, on dit que les accouchées ont perdu beaucoup d' »énergie » et de « sang » (les 2 mots devant être compris dans leur signification chinoise traditionnelle). Elles ont donc besoin de refaire leurs réserves faute de quoi des maladies pourraient apparaître. Pour cela l'acupuncture est utilisée dès la naissance de l'enfant afin de permettre une récupération plus rapide. Les séances (faites jusqu'au retour à domicile) vont utiliser des points de tonification.