les marais, une fascination éternelle Une pépinière de

Transcription

les marais, une fascination éternelle Une pépinière de
RehaU _ editorial
n0 01
>
Protection du paysage
Rothenthurm : les marais,
une fascination éternelle
>
Architecture
Une pépinière de talents pour
la relève des entreprises
>
Maison tropicale de Frutigen
Du caviar « made in Switzerland »
>
Entretien avec le prof. Hansjürg Leibundgut
Pompes à chaleur, panneaux
solaires, sondes : « Dans les
technologies du bâtiment,
la révolution est en marche. »
*
1/10 _ REHAU unlimited 03
ReHAU fait bouger les gens.
Ce sont les gens qui font bouger ReHAU.
Rainer Schulz, CeO du groupe ReHAU
Unlimited n0 01
Abonnez-vous gratuitement sur :
www.rehau.com/unlimited
ReHAU _ Éditorial
MENtioNs LégALEs
UNLiMitED
n° 01
Un magazine
REHAU Ag + Co
Editeur
REHAU Ag + Co
Parution
trimestrielle
tirage : 10 000 ex.
Responsable
de projet
Nils Wagner
Rédactrice en chef
Birgitta Willmann
Collaborateur de
ce numéro
René Lüchinger
Photographies
Christian grund
Concept de mise
en pages
Direction artistique
simone Fennel
Concept rédactionnel
Lüchinger
Publishing gmbH
Lithographie
DRUCKPRoDUKt
Buchmann
impression
Mayr Miesbach
gmbH
Chère lectrice, cher lecteur,
De nos jours, le développement durable est dans toutes les
bouches. Nous aussi, nous en parlons. Et ce, depuis déjà plus de
60 ans. Depuis toujours, nous nous efforçons d’assumer nos
responsabilités en tant qu’employeur et entreprise industrielle par
une politique commerciale avisée et axée sur le long terme. Depuis
la fondation de l’entreprise par Helmut Wagner en 1948, nous
plaçons au cœur de l’ensemble de nos réflexions l’innovation et le
perfectionnement des matériaux et des produits. A nos débuts, il
s’agissait en premier lieu de remplacer des matériaux onéreux et
rares par des polymères. Aujourd’hui, nous sommes fiers que nos
solutions intelligentes intégrées dans les domaines de la technique
du bâtiment, des infrastructures ou de la mobilité contribuent à
ménager nos ressources en énergie et en matières premières.
Ce que permettent nos systèmes et nos produits vous est présenté dans les enquêtes contenues dans ce nouveau
magazine, que nous avons baptisé « Unlimited ». Un titre bien adapté à notre devise « REHAU fait bouger les gens. Ce
sont les gens qui font bouger REHAU ». Unlimited place sous les projecteurs tous ceux qui fabriquent, transforment et
prescrivent nos produits. Nous voulons vous montrer de quelle façon les systèmes REHAU aident à respecter notre
environnement. Car nous voulons tous préserver notre planète pour les générations futures.
Cette première édition d’Unlimited est consacrée à la thématique de l’eau. Nous le savons, il n’y a pas de vie possible
sans eau. C’est pourquoi nous devons mettre tout en œuvre pour prendre soin de cette ressource vitale, qui se raréfie
de jour en jour. Les eaux usées doivent être collectées et traitées, l’eau potable transportée en toute sécurité sur de
longues distances, l’eau de pluie réintégrée de manière contrôlée dans le cycle naturel. REHAU soutient tous ces
processus et contribue ainsi à garantir une exploitation responsable et durable de ce précieux élément.
J’espère que notre magazine Unlimited sera pour vous l’occasion de découvrir l’entreprise REHAU sous un tout nouveau
jour.
Je vous en souhaite une excellente lecture.
nils Wagner, responsable de projet
01 _ ReHAU Unlimited 03
Sommaire
>
Éditorial
news
les gens
Chiffres
Sites
03
05
19
30
31
développement
durable
Site marécageux
de Rothenthurm.
H 20
Roman von Urbanowicz
et la gestion de l’eau.
Page 23
Page 8
Formation
Un investissement
dans l’avenir.
Page 14
interview
entretien avec le prof.
Hansjürg leibundgut sur
les nouvelles techniques
du bâtiment.
Page 26
04 ReHAU Unlimited _ 01
Pisciculture
le caviar de Frutigen.
Page 20
ReHAU _ news
> Hygiène
> technologie verte
Le budget Développement de Daimler s’élève à
quatre milliards d’euros, dont la moitié est consacrée
aux « techniques et produits verts ». thomas Weber,
membre du directoire de Daimler, l’a confirmé dans
une interview. A stuttgart, cette somme constitue un
investissement sur l’avenir, au regard de la raréfaction
et du renchérissement constant des carburants. Le
Étoile à moteur électrique
tout être humain a droit à l’eau potable. L’Assemblée générale des
Nations-Unies l’a reconnu dans une résolution adoptée en juillet 2010
à New York. Une étape importante, compte tenu du fait que 1,5 milliard
de citoyens sur terre n’ont pas d’accès direct à cette ressource vitale.
Pour résoudre ce problème, des recherches intensives sont menées en
vue d’une désinfection de l’eau sûre, durable et économiquement viable.
Un groupe de recherche de l’institut Ferdinand Braun de Leibniz et de
l’Université technique de Berlin (tU) qui travaille depuis longtemps sur
le sujet a annoncé des avancées. La solution : éclairer l’eau au moyen
de diodes électroluminescentes ultraviolettes (UV-LED). Employée à une
eau Potable
groupe s’arme : il existe déjà des smart à moteur
électrique et avant la fin de l’année, les premiers
moteurs hybrides seront commercialisés sur les
véhicules moyenne et longue distance Mercedes
Classe B. thomas Weber pense qu’à l’avenir, une
consommation certifiée de 3,2 l/100 km sera également possible pour les modèles de la Classe s. Ce
dirigeant appelle donc les sous-traitants à faire preuve
de créativité dans cette période de mutation du secteur
automobile et à « exploiter cette chance considérable »,
les constructeurs automobiles ne pouvant pas tout
faire eux-mêmes. Assurément séduisant : le taux de
sous-traitance Daimler s’élève actuellement à 70%.
www.mercedes-benz.ch/b-klasse
dose et à une longueur d’onde correctes, la lumière ultraviolette permet
de désactiver des micro-organismes tels que bactéries, virus et spores.
L’irradiation détruit le patrimoine héréditaire, empêchant ainsi la prolifération des organismes. Cette constatation n’est pas nouvelle, mais la
nouveauté réside dans la méthode d’obtention de la lumière ultraviolette. Jusqu’à présent, cette lumière était produite par des lampes à
vapeur de mercure à basse pression polluantes. La nouvelle méthode
utilise des diodes luminescentes à semi-conducteurs à l’AlgaN (nitrure
de gallium-aluminium) ; les chercheurs s’efforcent actuellement d’en
augmenter les performances et le rendement. si le succès était avéré,
il s’agirait d’une alternative prometteuse et économique aux lampes à
vapeur de mercure traditionnelles ; en d’autres termes, une possibilité
de désinfecter l’eau durablement dans les pays pauvres.
www.wgl.de
01 _ REHAU Unlimited 05
ReHAU _ news
> Ressources
> electro-mobilité
Le petit bolide blanc, un Citroën Berlingo, fait la
fierté de la nouvelle flotte automobile de REHAU.
L’entreprise a posé des jalons en complétant son
parc automobile d’une variante à moteur électrique
de la VW t5, d’un Berlingo et d’une trottinette électrique. Les véhicules électriques sont destinés aux
déplacements internes sur le site concerné et disposent de leur propre station-service. « Le rendement
énergétique est notre moteur » : tel est le mot d’ordre
Flotte ReHAU
www.evaporiticosbolivia.org
ordinateurs et téléphones portables, véhicules hybrides et électriques : tous sont tributaires de batteries longue durée. Depuis
quelques années, ils sont équipés de batteries à lithium-ion. Et
comme le besoin mondial de ce métal léger ne cesse de croître, sa
disponibilité est soudain devenue un enjeu crucial. Les plus importantes réserves mondiales de lithium se trouvent en Bolivie. C’est
là-bas, sur les hauts plateaux au sud-ouest du pays, que se situe
le désert de sel (salar) d’Uyuni, recouvrant le plus grand lac salé
du monde. sous une épaisse croûte de sel et renfermé dans une
l’or des lacs salés
couche de saumure repose probablement le plus vaste gisement
de lithium du monde, estimé à 5,4 millions de tonnes. Et même
si d’autres Etats extracteurs de lithium comme le Chili, l’Argentine
ou la Chine peuvent encore augmenter leurs capacités, l’intérêt
porté aux réserves boliviennes grandit de jour en jour. Mais cette
fois, le gouvernement bolivien a voulu se préparer et ne pas brader
son lithium aux pays étrangers sans réfléchir, comme ce fut le
cas pour le minerai d’argent. sous l’impulsion du président Evo
Morales, dont le gouvernement a placé les matières premières
sous le contrôle de l’Etat, des projets boliviens d’exploitation du
lithium sont désormais planifiés. Dans les cercles spécialisés, le
pays andin est déjà surnommé « l’Arabie saoudite du lithium ».
06 ReHAU Unlimited _ 01
sous lequel les nouveaux véhicules ont été présentés
au personnel. Avec le passage partiel à des véhicules
propulsés par des moteurs électriques, l’entreprise
réagit à l’appel du gouvernement fédéral visant une
reconversion progressive vers des énergies renouvelables. Et elle veut y mettre son empreinte : les stratégies
d’entreprise et de développement du spécialiste des
polymères s’orientent vers les tendances majeures
que sont le rendement énergétique et la mobilité
électrique. Ces stratégies prennent vie. Non seulement dans les nouvelles voitures électriques, mais
également par la réduction des émissions de Co2
grâce à une construction économisant l’énergie. La
nouvelle flotte blanche, avec pour emblème la voiture
verte dotée de sa prise, représente donc plus qu’un
moyen de déplacement : elle est aussi un témoignage
en faveur de l’écologie, du développement durable
et de la recherche.
www.rehau.de
ReHAU _ news
> Bateaux écologiques
> Énergie solaire
Le fait que des pétroliers hors d’âge puissent provoquer des catastrophes
écologiques est bien connu. En revanche, on ignore davantage que
l’ensemble de la navigation produit 3% des émissions mondiales de
gaz à effet de serre. Et la tendance est à la hausse. Depuis quelque
temps, la pression s’intensifie donc sur la construction navale internationale, afin d’obtenir des bateaux respectueux de l’environnement.
Le Japon a fait le premier pas. Plusieurs entreprises nippones ont
commencé à développer les premiers navires écologiques du monde.
Et comme pour la voiture mais à grande ampleur, les moteurs hybrides
et électriques ainsi que les piles à combustible jouent là un rôle
essentiel. Une filiale du constructeur de mécanique lourde iHi veut
équiper un ferry de 30 mètres destiné au transport de passagers,
d’une batterie lithium-ion trois cents fois plus grande qu’une batterie
Ferry branché
Et la recherche avance : suite à leurs travaux en
commun sur la production d’énergie solaire au
moyen de photopiles organiques, le Frauenhofer
institut für solare Energiesysteme et le Freiburger
Materialforschungszentrum annoncent des réussites. L’équipe de recherche a réussi à obtenir
le meilleur coefficient de remplissage pour les
photopiles organiques flexibles. Le coefficient de
remplissage mesure la qualité de la photopile et
indique sa capacité à concentrer les porteurs de
de voiture. D’après l’entreprise, ce premier ferry « branché » du monde,
pouvant embarquer 800 passagers, devrait parcourir 80 kilomètres au
maximum avec une recharge. La concurrence, Mitsui-Engeneering &
shipbuilding, est en train de développer un système de motorisation
hybride diesel-électrique pour les cargos longue distance. Et pour finir,
NYK mise sur les énergies alternatives éolienne et solaire. D’ici à
2030, cette société compte mettre à l’eau le « NYK super Eco ship
2020 », qui sera doté d’au moins huit voiles et de 31 000 m2 de
panneaux solaires. Reste à espérer que les chercheurs maintiennent
le cap d’ici-là.
Polymères énergétiques
www.japanmarkt.de
© NYK Line
charge créés par la lumière. L’objectif était de
développer des photopiles aussi légères et flexibles
que possible. Le FMF a mené ses recherches sur
des plastiques conducteurs utilisables dans le
photovoltaïque organique, qui constitue un jeune
domaine de recherche en comparaison avec le
photovoltaïque classique au silicium, qui a beaucoup avancé au cours des dernières années.
Contrairement aux cellules photovoltaïques habituelles à semi-conducteurs anorganiques déjà
installées sur le marché, les photopiles organiques
utilisent des matériaux organiques tels que les
polymères pour transformer la lumière solaire en
énergie électrique.
www.ise.fraunhofer.de
www.fmf.uni-freiburg.de
01 _ REHAU Unlimited 07
ReHAU _ développement durable
08 REHAU Unlimited _ 1/10
ReHAU _ développement durable
Un paradis sauvé
TexTe
Birgitta Willmann
phoTos
Christian Grund
>
il s’en est fallu de peu pour que le site marécageux de
Rothenthurm ne se transforme en place d’armes. Aujourd’hui,
tout est mis en œuvre pour préserver ce paysage unique.
Annemarie Sandor :
protectrice des marais.
01 _ REHAU Unlimited 09
le haut-marais de
Rothenthurm : un paysage
d’intérêt national.
les prairies maigres,
hauts lieux de biodiversité.
Un écosystème fragile,
peuplé d’oiseaux rares.
Un sol pauvre, à la
végétation peu exigeante.
10 ReHAU Unlimited _ 01
ReHAU _ développement durable
Pluie, froid, brouillard : le temps idéal – pas forcément pour
les amateurs de longues randonnées, mais pour la végétation des
hauts-marais, un biotope avide d’eau et d’humidité. Du côté de
Rothenthurm, dans le canton de schwyz, la météo se montre
clémente pour le haut-marais. La terre est tellement imbibée d’eau
que les vastes prairies couvertes de fleurs mauves et blanches se
gorgent jusqu’à plus soif. Le sol s’enfonce sous le pied, donnant
la sensation de fouler un épais tapis, ponctué ça et là par quelques
bosquets.
« Le haut-marais est surtout constitué de sphaigne, qui se
gorge d’eau de pluie comme une éponge », explique Annemarie
sandor, biologiste. Résultat : un sol toujours humide, dans lequel
rien ne se décompose et qui ne cesse donc de se surélever, jusqu’à
atteindre plusieurs mètres au-dessus du paysage environnant –
d’où le nom de « haut-marais ». Annemarie sandor travaille pour
le canton de schwyz. Elle est à la fois l’instigatrice et la responsable
d’un plan de protection du site marécageux de Rothenthurm, une
zone de 1138 hectares située entre Rothenthurm et Biberbrugg,
qui constitue le plus grand haut-marais de suisse. Depuis 1996,
celui-ci est classé parmi les sites marécageux d’une beauté
particulière et d’intérêt national, au terme d’un parcours inscrit
dans l’histoire de la suisse.
Au début des années 80, l’armée souhaitait en effet construire une place d’armes au cœur du haut-marais de BiberbruggRothenthurm. Ecologistes, agriculteurs et habitants montent alors
au créneau et organisent la résistance en rassemblant des signatures en vue d’un référendum, qui a lieu en 1987. Contre toute
attente, 58% des votants approuvent l’initiative, si bien que la
protection des marais suisses est inscrite dans la Constitution :
les marais et les sites marécageux
d’une beauté particulière et présentant un intérêt
national sont placés sous protection.
« Les marais et les sites marécageux d’une beauté particulière et
présentant un intérêt national sont placés sous protection. Dans
ces zones protégées, il est interdit d’aménager des installations
de quelque nature que ce soit et de modifier le terrain sous une
forme ou sous une autre. Font exception, les installations servant
à assurer la protection conformément au but visé et à la poursuite
de l’exploitation à des fins agricoles. »
s’il marque une victoire sur l’armée, le résultat du vote
dénote surtout l’engagement des suisses pour la biodiversité et la
protection de la nature. L’initiative de Rothenthurm a jeté les bases
de la protection des marais en suisse, fait unique au monde de par
son inscription dans la Constitution. La nature en bénéficie
directement, puisqu’en cas de doute lors d’une prise de décision,
la balance penche désormais systématiquement en faveur des
marais. Des mesures de grande envergure sont également prises
afin de protéger, voire de restaurer certains d’entre eux.
Annemarie sandor sait ce qu’il en coûte. Les plantes, papillons et
oiseaux des prairies maigres n’ont aucun secret pour elle. Elle
explique que tarier des prés, rousserole verderolle et pipit farlouse
sont autant d’oiseaux qui nidifient sur le sol. Les prairies ne
doivent, par conséquent, être fauchées que tard dans l’année, pour
ne pas détruire les couvées. Le marais abrite aussi des espèces de
libellules et de papillons rares, à l’instar du nacré de la canneberge,
qui ne se reproduit que sur la canneberge comme son nom
l’indique. « Les espèces animales et végétales qui s’installent dans
cet écosystème fragile sont peu nombreuses et très spécialisées,
car le sol est très pauvre », ajoute-t-elle.
S’il marque une victoire sur l’armée, le résultat
du vote dénote surtout l’engagement des Suisses pour
la biodiversité et la protection de la nature.
Dans les prairies, de grandes herbes sont surmontées d’une
houppe de poils blancs : il s’agit de la linaigrette vaginée, typique
des hauts-marais. La végétation doit se contenter de peu et
développer des stratégies de survie pour pallier à l’acidité du sol.
Le rossolis trouve par exemple sa subsistance en capturant des
mouches : une vraie plante carnivore.
Jusqu’au milieu du siècle dernier, les haut-marais étaient
systématiquement pillés pour leur tourbe, que les plus démunis
utilisaient comme combustible une fois séchée. L’initiative de
Rothenthurm a mis fin à cette exploitation, mais il subsiste des
fossés d’assèchement bien visibles, qui strient le paysage. Le
canton de schwyz fait néanmoins son possible pour restaurer les
le b.a.-ba des marais
les marais sont des milieux naturels où l’eau peine à ruisseler sur
le sol et reste donc toujours présente en excédent. On distingue deux
types de marais : les hauts-marais et les bas-marais.
leS HAUtS-mARAiS
sont constitués de tourbières. le manque d’oxygène empêche
la décomposition des plantes dans le sol, qui s’élève peu à peu
au-dessus du niveau de la nappe phréatique (environ 1 mm par an en
Suisse). il faut ainsi plusieurs milliers d’années pour qu’une tourbière
se forme sur plusieurs mètres d’épaisseur à partir de sphaignes
imbibées d’eau. le sol des hauts-marais est non seulement très
humide, mais aussi très pauvre et très acide. les plantes des strates
supérieures de la tourbe se nourrissent exclusivement d’eau de pluie,
très pauvre en nutriments, et de substances véhiculées par les airs.
Seules quelques espèces végétales très spécifiques parviennent
à se satisfaire de ces conditions drastiques.
leS BAS-mARAiS
sont alimentés par la pluie et par d’autres ressources aquatiques
telles que ruisseaux, eaux d’écoulement, inondations, etc. les plantes
sont mieux alimentées, car leurs racines parviennent jusqu’aux
nappes phréatiques ou aux eaux d’écoulement. la végétation est
donc plus productive et plus variée que dans les hauts-marais.
01 _ REHAU Unlimited 11
ReHAU _ développement durable
hauts-marais dans leur état initial. il s’agit là d’une tâche titanesque
pour ce petit canton, dont le territoire englobe aussi les sites
marécageux de schwantenau, Breitriet/Unteriberg, Lauerzersee,
Frauenwinkel et ibergeregg ; soit 19 hauts-marais et 104 basmarais au total, tous classés réserves naturelles et par conséquent
soumis à une étroite surveillance. Dans ce canton, la construction
d’une route à travers une zone marécageuse peut devenir une
véritable question politique.
En 2007, l’heure fut à la réfection de la vieille route cantonale H8 entre les hameaux de Zweite Altmatt et de Dritte Altmatt,
près de Rothenthurm. Ce tronçon ne traversait pas le marais luimême, mais passait dans une zone de protection des nappes
phréatiques. tout fut donc mis en œuvre pour capter et assainir
les eaux polluées qui ruisselaient de la chaussée, sans regarder à
la dépense. Annemarie sandor a été impliquée dès les prémices
du projet à titre de représentante des intérêts du marais, de même
que guido schuler, de l’office cantonal des ponts et chaussées,
pour qui « l’assainissement d’une route en zone marécageuse
était une première. »
tout est mis en œuvre pour
restaurer l’état initial du marais.
Les études préliminaires ont été extrêmement approfondies. La
nature devait être préservée coûte que coûte. Aussi la nouvelle
route a-t-elle été conçue de sorte que les eaux de pluie polluées
ne s’évacuent plus dans les talus, mais soient captées dans des
canalisations, puis dirigées vers un bassin de rétention naturel
doté d’un système de filtrage écologique, où elles s’infiltrent avant
d’être déversées dans un ruisseau. « Les sphaignes, en particulier,
sont extrêmement sensibles à la pollution des eaux », explique
Michiel Hartmann de la société Pöyry, spécialiste de l’environnement
qui a accompagné le projet.
Aucun effort n’a été ménagé pour éviter que des eaux
polluées entrent en contact avec le sol : sous le lit de gravier de la
route, un épais feutre empêche toute infiltration. De même, toutes
les canalisations utilisées sont à double enveloppe pour assurer
une étanchéité parfaite. Les travaux, qui ont duré 18 mois et coûté
quelques 3,2 millions de francs suisses, étaient par ailleurs soumis
à des consignes drastiques concernant la compatibilité environnementale des matériaux utilisés.
Annemarie sandor pense déjà à la prochaine phase des
travaux prévue pour 2012 ou 2013, qui portera cette fois sur le
tronçon d’environ 1 km, situé après Dritte Altmatt. Cette portion de
la chaussée traverse le marais, empiète sur sa surface et menace
le courant des nappes phréatiques, si bien qu’elle doit être montée
sur pilotis – un véritable casse-tête pour les ingénieurs. Annemarie
sandor sait que les charges sont colossales, mais met en avant
la mission de protection des marais confiée par la Confédération :
une feuille de route qui ne tolère pas le moindre écart. >
12 ReHAU Unlimited _ 01
la végétation des hauts-marais:
des plantes ultraspécialisées.
ReHAU _ développement durable
la contribution de ReHAU :
la réfection de la route cantonale entre Zweite Altmatt et
dritte Altmatt (Rothenthurm, SZ) imposait une rénovation du
système de drainage de la chaussée, qui datait des années
70. Or, ce tronçon de 600 mètres traverse deux zones de
protection des eaux. les matériaux utilisés devaient donc
répondre à des exigences particulières. il fallait notamment
un système de canalisation à double enveloppe étanche,
composé de conduites et de regards. Au total, 1900 mètres
de conduites et 43 regards d’égout et d’inspection ont ainsi
été posés.
>
Solutions ReHAU utilisées :
AWASCHACHt dn 1000/625 en polypropylène (PP)
Ces regards répondent aux exigences les plus strictes
en termes de capacité de charge, de durée de vie et
de qualité des matériaux. ils séduisent par leur légèreté,
leur pose facile (système d’assemblage), leur faible
entretien et leur couleur claire, qui facilite les inspections.
des sols humides,
pauvres et acides.
la faune et la flore marécageuses
Faune
tarier des prés
Caille des blés
Vanneau huppé
Coucou gris
Pipit des arbres
Pipit farlouse
Rousserole verderolle
Pouillot fitis
Pie-grièche écorcheur
Bruant jaune
Papillons diurnes
Azuré des paluds
nacré de la canneberge
Solitaire
mélitée noirâtre
nacré de la Sanguisorbe
Fadet des tourbières
libellules
leucorrhine douteuse
Cordulégastre annelé
Sympétrum noir
Sympétrum à côtés striés
Cordulie arctique
Agrion porte-coupe
Agrion élégant
Orthétrum bleuissant
Petite nymphe au corps de feu
Collecteurs AWAdUKt en polypropylène (PP) Sn10,
dn 160 – 400
le système de canalisation haute performance allie
deux systèmes en polypropylène Sn10 : des tubes soudés,
protégés par des canalisations extérieures équipées
de raccords de sécurité étanches.
AWASCHACHt dn 1000/625 : Canalisations AWAdUKt :
Flore
Sphaigne
Rossolis
Canneberge
linaigrette vaginée et linaigrette à
feuilles étroites
laîche à bec
Andromède à feuilles de polium
Souchet gazonnant
01 _ REHAU Unlimited 13
ReHAU _ Formation
L’architecture primée du bureau
WeberWürschinger de Berlin :
« Best architects 2011 ».
014 REHAU Unlimited _ 1/10
ReHAU _ Formation
Centre de formation avec vue
TexTe
Birgitta Willmann
phoTos
Christian Grund
>
Prolin – le nom du centre de formation REHAU symbolise
le développement durable dans l’architecture et la promotion
de la relève. Un investissement dans la jeunesse.
Qu’est-ce qui compte le plus dans un nouveau centre de
formation des apprentis ? Christian Uhl ne réfléchit pas longtemps :
« Le nouveau baby-foot, » répond avec un grand sourire le jeune
homme de 22 ans en tenue de travail grise. sa condisciple Jessica
Wittmann, qui se tient près de lui dans l’immense atelier baigné de
lumière où s’alignent des douzaines d’établis, sourit aussi. En
s’efforçant de couvrir le bruit de fond des fraiseuses et des postes
de soudage en action deux établis plus loin, elle dit : « J’apprécie
avant tout la lumière, qui égaie tout. »
Avec plus de 70 camarades, les deux apprentis ont investi
Prolin, le nouveau centre de formation de REHAU, en juin 2010.
Depuis septembre, la bâtisse en brique rouge située au cœur du
site de l’entreprise, abrite plus de 170 jeunes en formation. Le
bâtiment industriel du XiXe siècle restauré et doté d’une annexe
moderne, attire tous les regards. Depuis peu, un fronton impressionnant s’élève majestueusement vers le ciel et confère à Prolin
son originalité.
Pour REHAU, le centre de formation n’est toutefois pas
qu’un objet de prestige. selon Nils Wagner, directeur de la Corporate
Architecture : « il est l’expression des valeurs de l’entreprise et un
tribut au site de REHAU et à sa culture locale. » Le fait est qu’en 2007,
REHAU a voulu et dû investir dans la formation des apprentis,
conformément à sa philosophie d’entreprise privilégiant la promotion et la formation du personnel. Par ailleurs, il fallait réaffecter
l’ancienne tissanderie rachetée plus de trente ans auparavant par
REHAU et utilisée depuis comme entrepôt. Et il était évident de
retravailler avec le bureau d’architecture WeberWürschinger de
Berlin, avec lequel deux autres projets avaient déjà été réalisés.
Au fil des réunions, des semaines et des mois, tous les
détails ont été planifiés, ajustés et mis au point. Car les exigences
posées au bâtiment à restructurer étaient élevées : il devait pouvoir
héberger toutes les personnes à former, tant dans le domaine
technique que commercial. Les formateurs voulaient de la lumière
et de l’espace, notamment Michael von Hertell, qui s’est énormément investi dans le projet en qualité de chef de projet et de
responsable de la formation technique chez REHAU. « Par le passé,
nous n’avions pas de véritable espace pour nos employés commerciaux en formation, dit-il dans son bureau. il nous fallait tout
simplement beaucoup plus de place. » Finalement, au moins 1300 m2
ont été aménagés sur trois niveaux et Michael von Hertell peut
maintenant garder un œil sur ses protégés depuis son bureau,
qui est séparé de l’atelier par une vitre. Ces jeunes collaborateurs
hautement qualifiés sont l’avenir de l’entreprise.
Avec la répartition sur trois étages, les architectes ont
aussi créé symboliquement trois niveaux d’utilisation différents :
Possibilités de formation chez ReHAU :
FiliÈReS de FORmAtiOn > technicien de laboratoire en chimie >
Assistant commercial pour l’industrie > electronicien > informaticien
spécialisé > mécanicien industriel > mécatronicien > mécanicien
d’outillage > mécanicien des procédés industriels > technicien
audiovisuel > dessinateur technique
ÉtUdeS en FORmAtiOn COmBinÉe (apprentissage et études en alternance) Systèmes et matériaux/mécanicien industriel > informatique/
informaticien spécialisé > Systèmes et matériaux/mécanicien des
procédés industriels > Génie industriel/mécatronicien > economie
d’entreprise/Assistant commercial pour l’industrie > Génie industriel/
Assistant commercial pour l’industrie > management international/
Assistant commercial pour l’industrie > droit économique/Assistant
commercial pour l’industrie
01 _ REHAU Unlimited 15
ReHAU _ Formation
majestueux : une architecture
moderne pour des apprentis
assoiffés de connaissance.
16 ReHAU Unlimited _ 01
design cool :
la cafétéria de Prolin.
Souder, fraiser, scier :
un atelier moderne.
détente à la mi-journée :
l’art du farniente.
Baigné de lumière : transparence
dans l’architecture.
01 _ REHAU Unlimited 17
ReHAU _ Formation
l’atelier de 600 m2 dédié aux métiers techniques de mécatronicien,
mécanicien d’outillage ou de mécanicien des procédés industriels
se situe au rez-de-chaussée ; la cafétéria jouxtant la cuisine et les
vestiaires est au premier et les salles de séminaire ainsi que les
bureaux des informaticiens occupent le deuxième étage. Les niveaux
se distinguent également les uns des autres par la couleur : les
ateliers sont rehaussés de bleu, les espaces de détente de rouge
et de rose et « le niveau intellectuel » de vert. Une autre spécificité
de Prolin est d’exploiter toute la gamme des solutions intégrées de
REHAU, dans laquelle l’utilisation d’énergies renouvelables joue un
rôle-clé, notamment avec les pompes à chaleur et les sondes
géothermiques.
Ces jeunes collaborateurs hautenent
qualifiés sont l’avenir de l’entreprise.
Malte Klindt, DRH pour l’Europe Centrale, est persuadé qu’en persistant dans son projet Prolin de 3 millions d’euros, même pendant les
années de crise 2008 et 2009, REHAU a confirmé que « la formation
joue un rôle déterminant chez le spécialiste des polymères » et que
« Prolin en est un des éléments phares ». Depuis que REHAU a formé
en 1953 le premier apprenti, bien des choses ont changé, mais
l’engagement de l’entreprise dans la formation des jeunes collaborateurs reste immuable. Ceux-ci, hautement qualifiés et généralement
fidèles à l’entreprise, incarnent l’avenir, d’après Malte Klindt. il
n’est donc pas surprenant que REHAU propose des formations sur
tous ses sites. Un bon endroit pour apprendre, car celles et ceux
qui achèvent leur formation avec des notes bonnes ou satisfaisantes
sont engagés par la suite. Cela se sait et les places d’apprentissage sont prises d’assaut. Malte Klindt le confirme : « En ce moment,
nous avons plus d’apprentis que jamais. »
Et après leur formation, ils sauront assurément – comme
tous leurs prédécesseurs – ce que signifie « Prolin ». La L-proline
(ou proline) est un acide aminé, donc un élément de la protéine,
qui a pour formule C5H9No2. <
la contribution de ReHAU :
Pour la transformation en atelier de formation Prolin, l’ancienne
tissanderie devait être entièrement mise à nue. le bâtiment
est non seulement aménagé d’une façon aussi moderne et
fonctionnelle que possible d’un point de vue architectural,
mais également équipé de solutions intégrées ReHAU à haut
rendement énergétique. l’utilisation d’énergies renouvelables
joue là un rôle essentiel.
>
Solutions intégrées ReHAU utilisées :
Système de fenêtres ReHAU thermo design 70
avec panneaux isolants en aluminium.
Pour obtenir une isolation optimale et réduire les dépenses
énergétiques dans le chauffage et la climatisation.
Sondes RAUGeO pour l’utilisation de la géothermie
dans le chauffage et la climatisation du bâtiment.
les sondes géothermiques forent le sous-sol en
profondeur pour y puiser l’énergie qui sera transportée
par la pompe à chaleur.
Pompes à chaleur ReHAU pour le chauffage et la climatisation
du bâtiment et la préparation d’eau chaude sanitaire.
l’énergie géothermique est transportée à l’intérieur
du bâtiment au moyen de la pompe à chaleur.
Chauffage et rafraîchissement par le sol ReHAU.
les chauffages par le sol répartissent au mieux la chaleur
dans la pièce en utilisant peu d’énergie. Ces systèmes
permettent de chauffer et de rafraîchir.
thermo design 70 ReHAU :
la formation chez ReHAU
ReHAU forme des apprentis depuis 1949. en 2010, ils étaient déjà
573 par an, c’est-à-dire 16% de plus qu’en 2000. les filières de
formation les plus appréciées sont celles d’assistant commercial
pour l’industrie et de mécanicien des procédés industriels. Au cours
des dix dernières années, l’Union Générale de l’industrie de la transformation du Plastique (« Gesamtverband der kunststoffverarbeitenden industrie » - GKV) a décerné 25 fois des prix à des jeunes
ayant achevé avec succès leur formation chez ReHAU, dont cinq
fois le premier prix !
18 ReHAU Unlimited _ 01
Chauffage par le sol ReHAU :
RehaU _ Les hommes
TexTe
Birgitta Willmann
phoTos
Christian Grund
« J’ai été franchement étonné lorsque j’ai appris que j’avais
été nommé meilleur apprenti d’Allemagne 2009 dans le domaine
de l’ingénierie des process de fabrication. Cela m’a fait bizarre. En
fait, au début, on n’y croit pas. Lorsque j’ai réalisé que je ne rêvais
pas, je me suis senti vraiment fier. J’ai oublié le nombre de points
obtenus, 97 ou 98, sur 100 possibles. L’équivalent d’un 5,8, si
vous préférez. Je faisais partie d’un groupe de cinq apprentis qui
avaient décidé de passer l’examen final de manière anticipée, à
savoir au bout de six mois. Au cours du dernier trimestre, nous
avons systématiquement revu, en entreprise, tout le programme à
assimiler pour l’examen, à la fois au niveau théorique et pratique.
Je révisais également à la maison – mais pas plus d’une demiheure par jour.
Le fait d’avoir terminé l’école secondaire m’a également aidé. En
particulier pour le programme proposé en physique et en maths,
qui avait déjà été couvert à l’école secondaire – à quelques petites
exceptions près. En fait, je n’ai jamais été un très bon élève. Mes
anciens profs ne vont jamais croire que j’aie pu décrocher un si
bon diplôme de formation professionnelle. Je pense que cela vient
du fait que je n’ai jamais vraiment compris en quoi la théorie dont
on nous rabâchait les oreilles à l’école était si importante. Au centre
de formation professionnelle, tout a été différent. A partir du moment
où l’on comprend comment mettre les maths et la physique en
application, le fait d’apprendre prend subitement tout son sens. Je
pense d’ailleurs qu’il vaut mieux être un peu plus âgé pour entamer
un apprentissage.
Christoph Riedmüller
Je vis chez mes parents avec mes deux frères aînés. L’été, je passe
mes weekends et mes vacances sur ma moto, un roadster. Avec un
de mes frères et plusieurs amis, nous avons déjà bien bourlingué,
dans les Dolomites, les Pyrénées, en Corse et en sardaigne.
lieu de naissance : Burgoberbach
début de la formation : 9/2006
Profession : technicien de fabrication
Plasturgie & Caoutchouc
Site ReHAU : Feuchtwangen, atelier 15
Hobby : moto
Ayant obtenu mon diplôme plus tôt que le reste de ma promotion,
j’ai pu choisir le secteur où je voulais travailler chez REHAU. Je
travaille donc désormais à l’atelier 15 de Feuchtwangen, où nous
fabriquons des pare-chocs en utilisant la technique du moulage à
injection pour des grands noms de l’industrie automobile allemande.
Le fait que tous les apprentis aient été engagés est assez spécial
à REHAU. Et bien sûr, REHAU nous offre la possibilité de travailler à
l’étranger. Pour quelques semaines ou plusieurs mois, pourquoi pas,
je suis partant. » <
(22) en FORmAtiOn
01 _ REHAU Unlimited 19
les bassins d’élevage,
berceaux de
30 000 esturgeons.
les eaux chaudes du lötschberg,
propices à la pisciculture.
Un jeune esturgeon,
avec ses quatre barbillons.
Une espèce primitive :
les esturgeons dans
leur bassin.
20 ReHAU Unlimited _ 01
la maison tropicale
de Frutigen, un projet exemplaire.
ReHAU _ Pisciculture
Un poisson d’un autre âge
TexTe
Birgitta Willmann
phoTos
Christian Grund
>
En recyclant les eaux chaudes du Lötschberg
pour la pisciculture, la Maison tropicale de Frutigen
fait figure de pionnier et d’exemple.
Esturgeon sibérien (acipenser baerii baerii)
Leur indolence en fendant l’eau, leurs barbillons qui
traînent négligemment sur le fond, leurs mouvements de nageoires
nonchalants, leur immobilité dans les profondeurs du bassin
comme s’ils faisaient la sieste, leur mépris total pour les regards
curieux des visiteurs, le nez écrasé contre les parois de verre
blindé : une visite d’une petite heure suffit à se prendre d’affection
pour les esturgeons de la Maison tropicale de Frutigen.
Avec leur bouche dissimulée sous leur drôle de rostre et
leur silhouette que l’œil pourrait confondre de loin avec celle d’un
requin, ces poissons semblent un peu primitifs, comme venus
d’un autre âge. « Pas étonnant, réplique samuel Moser, responsable
de la recherche et du développement à la Maison tropicale. ils
Le projet séduit par son concept énergétique
mûrement réfléchi, qui ne laisse rien au hasard.
comptent parmi les plus vieilles espèces qui vivent aujourd’hui sur
terre. ils sont apparus avant les dinosaures ! » La plupart des
27 espèces d’esturgeons sont toutefois menacées d’extinction –
non par l’évolution, mais par la cupidité de l’homme, avide de leur
savoureuse chair et, surtout, de leurs œufs. Le caviar, qui se
monnaie à prix d’or, a signé l’arrêt de mort du plus gros poisson
d’eau douce au monde. A la fin des années 70, 20 000 tonnes
d’esturgeons étaient encore capturées en mer Caspienne chaque
année. En 2000, la pêche n’était plus que de 3000 tonnes.
taille maximale de 2 mètres
Rostre
Quatre
barbillons
Poids d’environ 200 kg
Cinq rangées de plaques osseuses
Branchies en éventail
Nageoire allongée
asymétrique
La Maison tropicale de Frutigen en produit 45 tonnes par an.
« D’après les estimations les plus prudentes, nous devrions pouvoir
vendre notre première production de caviar digne de ce nom d’ici
deux ou trois ans », indique samuel Moser, le regard plein de
tendresse pour ses « bébés » qui nagent derrière la vitre. D’ici là,
les poissons devraient en effet avoir atteint leur maturité sexuelle
et produire les œufs tant convoités. il faudra 60 000 individus pour
assurer la production. Pour l’heure, seuls 30 000 jeunes vivent
dans les bassins existants. il s’agit pour la plupart d’esturgeons de
sibérie, qui donnent un délicieux caviar et présentent l’avantage
de parvenir à maturité sexuelle en seulement six ans. A l’âge
adulte, ils mesurent environ 2 mètres pour 100 kg. Leurs modestes
besoins et leur rentabilité à moyen terme en font le poisson
illustration: daniel müller
01 _ REHAU Unlimited 21
ReHAU _ Pisciculture
d’élevage idéal. A titre de comparaison, le Beluga, la variété
d’esturgeon la plus imposante, ne parvient à maturité sexuelle
qu’au bout de 20 ans. il mesure alors quatre à cinq mètres et pèse
plusieurs centaines de kilos.
Mais comment un tel élevage est-il possible à Frutigen ? Et
que vient faire ici l’immense serre tropicale qui jouxte les bassins,
avec ses bananes, papayes et autres caramboles ? L’histoire est
celle d’une véritable aventure, fruit de l’imagination fertile de Peter
Hufschmied. il y a bientôt 10 ans, l’homme dirige la construction
du tunnel de base Nord du Lötschberg. « En traversant les couches
de roche du Lötschberg, l’eau se réchauffe parfois jusqu’à une
température de 35°C », nous explique-t-il devant une grande carte
montrant une coupe transversale de la montagne. Avec sa
température moyenne de 20°C, le liquide capté hors des tubes de
circulation à un débit de 100 litres par secondes est beaucoup trop
chaud et abondant pour pouvoir être directement déversé dans la
Kander sans menacer l’équilibre écologique du fleuve. Peter
Hufschmied lui cherche donc une utilité. En 2002, il présente un
projet qui permettrait d’exploiter cette eau chaude à bon escient :
la création d’un centre de culture et d’aquaculture tropicales qui
utiliserait l’énergie du liquide dans un circuit fermé pour l’élevage de
poissons d’eau chaude et la culture de fruits tropicaux sous serre,
évitant ainsi le coûteux refroidissement des eaux d’écoulement du
tunnel. L’idée suit son chemin. En 2004, elle débouche sur un avantprojet, puis sur l’établissement d’un business plan. Le premier coup
de pioche est donné six ans après sa naissance, en mai 2008. La
Maison tropicale et l’élevage d’esturgeons ouvrent leurs portes à
peine 18 mois plus tard, en novembre 2009.
la contribution de ReHAU :
Le projet séduit par son concept énergétique mûrement
réfléchi, qui ne laisse rien au hasard. La majeure partie de l’énergie
consommée par la Maison tropicale provient des eaux chaudes du
tunnel. grâce à un réseau de 15 km de canalisations souterraines
et à des installations de traitement complexes, celles-ci circulent
plusieurs fois à travers les bassins des esturgeons. L’hiver, lorsque
leur température est insuffisante pour le chauffage, d’autres sources
d’énergies renouvelables sont utilisées en complément: la biomasse
et l’énergie solaire. La moindre surface exposée aux rayons du soleil
est en effet équipée de capteurs solaires. Ces infrastructures, d’un
coût total de 30 millions de francs, ont été qualifiées de « plus
grand parc énergétique de suisse » par la Berner Zeitung. Leurs
performances technologiques hors pair ont été récompensées à
plusieurs reprises, notamment par l’« idée suisse Award 2009 ».
Capteurs solaires SOleCt :
samuel Moser montre les bassins où évoluent les poissons,
puis la serre où mangues, kiwis, litchis et papayes attendent la
récolte. « Nous sommes à la pointe de ce qui est techniquement
faisable et nos produits procurent un plaisir placé sous le signe du
développement durable », se félicite-t-il. <
22 ReHAU Unlimited _ 01
la maison tropicale de Frutigen fait appel à des solutions et
à des techniques ReHAU dans trois domaines.
>
Solutions ReHAU utilisée :
energie solaire, stockage de chaleur et réseau de
canalisations pour l’alimentation du circuit
le toit du bâtiment est équipé de capteurs solaires ReHAU
SOleCt. Ces équipements haut-de-gamme, à la pointe
de la technique, se distinguent par leurs très hautes
performances ainsi que par leur esthétique. Ce sont eux
qui fournissent l’énergie nécessaire au chauffage et
au traitement de l’eau chaude dans l’espace dédié à la
gastronomie.
deux systèmes de tubes ReHAU différents
Au total, 6000 mètres de tubes de drainage en
polypropylène AWAdUKt PP Sn4 et Sn10 ont été posés.
la serre et le bâtiment dédiés à la gastronomie ont été
raccordés au chauffage à distance avec le système
RAUtHeRmeX.
RAUtHeRmeX :
ReHAU _ Compétence
« Roman von Urbanowicz,
qu’est-ce que la gestion des eaux de pluie ? »
TexTe
Birgitta Willmann
phOTO
Christian Grund
nom : Roman von Urbanowicz
Age : 46 ans
domicile : Stein bei Nürnberg
Formation : diplôme en gestion d’entreprise
Chez ReHAU depuis : mars 1991
Fonction : directeur de la division Infrastructures
>
Roman von Urbanowicz, vous vous occupez
depuis 15 ans de la gestion de l’eau.
Votre rapport à l’eau a-t-il changé ?
oui et non. Pour être franc, je dois dire que l’eau
est omniprésente dans mon travail au quotidien,
mais aussi dans le cadre de manifestations.
J’y suis donc extrêmement sensibilisé. En privé,
je ne joue pas au « gourou » : je pourrais encore
améliorer mon utilisation de l’eau.
>
en europe centrale, n’accordons-nous pas
trop peu d’importance à l’eau qui sort du
robinet ?
sans doute. on ne devient vraiment conscient
de la valeur de l’eau que lorsque son accès
est limité. Dans d’autres régions climatiques, la
situation est radicalement différente. L’eau y
est rare. si rare qu’il n’est pas exclu qu’un jour
elle soit à l’origine d’une guerre.
>
Personne n’espère cela. mais l’eau est un
« élixir de vie » : sans elle, rien ne va plus sur
notre planète.
C’est exact, mais l’eau peut aussi être mortelle.
Par exemple lors d’inondations ou d’un tsunami.
ou songez à l’eau potable contaminée. D’où
l’importance d’une gestion professionnelle.
Présence sur le terrain :
Roman von Urbanowicz.
01 _ REHAU Unlimited 23
ReHAU _ Compétence
la contribution de ReHAU :
Gestion des eaux pluviales
par ReHAU :
01
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06
surtout si l’on veut conserver propre pour la postérité cette eau
qui est précieuse.
>
Cela signifie-t-il qu’il faut trouver des solutions pour traiter
ce problème selon une approche « durable » ?
Dans le jargon technique, cela s’appelle la gestion de l’eau.
C’est notre métier. Nous distinguons trois secteurs :
l’approvisionnement en eau potable, la gestion des eaux
pluviales et l’assainissement des eaux usées.
>
Cela signifie-t-il que vous devez séparer l’eau propre
de l’eau non utilisable ?
Exactement. L’eau potable doit être protégée. C’est la priorité
absolue. Mais cela marche assez bien depuis longtemps déjà,
en occident du moins. La situation est plus complexe avec
les eaux usées et, surtout, les eaux pluviales. Par ailleurs,
la gestion des eaux pluviales est une discipline plus récente.
>
depuis quand existe-t-elle ?
selon moi, on en parle depuis une quinzaine d’années.
L’impulsion est surtout venue des pays industrialisés, où le cycle
naturel de l’eau a été massivement détruit dans les villes en
raison du colmatage du sol. L’eau de pluie ne peut alors plus
24 ReHAU Unlimited _ 01
01 Bouche Avaloir RainSpot
02 Regard de visite
AWAntGARd PP dn 1000
03 Collecteur AWAdUKt PP
Sn10 blue RAUSiStO
04 Regard de prétraitement des
eaux de pluie RAUSiKKO hydroClean
05 Bassin d’infiltration et
de rétention RAUSiKKO Box
06 Système complet de regard
d’accès et regard d’inspection
RAUSiKKO C3 Systemschacht
07 Géosynthétique anti-poinçonnement et d’infiltration RAUmAt
08 Regard d’inspection équipé d’une
vanne limiteur de débit
RAUSiKKO drosselschacht
s’infiltrer, mais part dans les canalisations, puis dans les cours
d’eau. Au fil du temps, la nappe phréatique baisse si elle
n’est pas alimentée en permanence.
>
Comment peut-on donc « favoriser » le cycle naturel de l’eau ?
Plusieurs instruments sont disponibles. on peut collecter l’eau
pluviale, puis l’utiliser et la laisser s’infiltrer dans le sol. Cela va
du simple stockage en citerne ou en réservoir en vue de l’arrosage
du jardin à une utilisation pour le rinçage des WC ou le lavage
du linge. Beaucoup plus complexes sont les systèmes de « Box »
sous terre, qui servent de bassins d’infiltration ou de rétention.
toujours plus de communes imposent ce type de construction
dans le cadre d’une gestion durable des eaux pluviales en vue
de préserver l’environnement et de procéder à des économies.
>
Gérer intelligemment l’eau est donc la solution pour
les pays pauvres en ressources hydriques ?
oui. si le monde ne progresse pas dans la gestion de l’eau,
le fossé entre les continents riches en ressources hydriques
et ceux qui en sont démunis va s’élargir ; songez à l’Asie ou
à l’Afrique. Cette gestion représente un défi écologique et
économique. <
ReHAU _ Compétence
de l’eau pour l’inde
>
En inde, les systèmes REHAU contribuent à prévenir
les inondations et à stocker la précieuse eau de pluie.
H2O. eau potable, de lavage, de pluie, de rinçage ou usée.
en Occident, il suffit de tourner le robinet pour que de l’eau
propre s’en écoule. les eaux sales sont collectées et décantées,
puis réintroduites dans le cycle de l’eau. en inde, la situation est
différente. Avec ses 1,1 milliard d’habitants, tout comme la
Chine, elle compte parmi les pays les plus peuplés du monde.
en même temps, elle est pauvre en eau. Un tragique paradoxe.
d’autant plus que la part d’eau par personne ne cesse de diminuer ;
en 1951, elle représentait encore près de 5,2 mètres cubes par
personne, alors qu’en 2005, elle se réduisait à 1,7 mètre cube.
les statistiques sont éloquentes. et comme la démographie ne
cesse d’augmenter tout comme les besoins en eau et que les
ressources manquent massivement, tant en eau potable qu’en
traitement des eaux usées, le pays se dirige inexorablement
vers une pénurie.
Par conséquent, l’urgence de réaliser une infrastructure
de traitement et d’élimination est l’un des plus grands défis du
gouvernement indien au cours des prochaines années. Chaque
année, le budget de l’etat indien consacré au renouvellement
des systèmes d’approvisionnement en eau augmente. de ce fait,
l’inde est un marché porteur pour les entreprises étrangères en
matière d’équipements et de traitement des eaux usées. depuis
plusieurs années, ReHAU dispose de succursales à Bombay et à
Bangalore de même qu’une usine à Pune et des bureaux satellites
dans les grands centres urbains. nos systèmes de gestion des eaux
pluviales RAUSiKKO pourraient s’avérer très intéressants pour
les besoins du marché indien et ce, à double titre: d’une part, ils
contribuent à détourner les pluies de mousson, susceptibles
d’entraîner de dramatiques inondations et, d’autre part, ils
permettent de stocker les précieuses eaux de pluie en prévision
des périodes de sécheresse. <
indie
Régime : République fédérale parlementaire
Chef de l’etat : présidente Pratibha Patil
Surface : 3 287 240 km2
Capital : new delhi
densité démographique : 349 habitants/km2
Population : 1,18 milliard d’habitants
Croissance économique jusqu’en 2050 : environ 5 à 6%
Besoins en eau jusqu’en 2050 : 1,4 milliard de mètres cubes
Quantité d’eau par jour : 30 milliards de mètres cubes
01 _ REHAU Unlimited 25
26 ReHAU Unlimited _ 01
ReHAU _ interview
« Une révolution est en marche. »
TexTe
René Lüchinger
phoTos
Christian Grund
>
« toute maison a besoin d’eau chaude, de chauffage et
d’électricité. Un kit composé de panneaux solaires, d’un ballon
d’eau, de sondes et d’une pompe à chaleur offre tout cela »,
selon Hansjürg Leibundgut, professeur à l’EtH*.
>
Hansjürg leibundgut, selon vous, l’homme n’aurait besoin ni
de pétrole, ni de gaz, ni d’uranium ?
Le corps humain ne peut pas ingérer ces substances, qui sont
dangereuses et non renouvelables. Au cours de son histoire,
l’homo sapiens n’a cessé de rechercher des formes d’énergie
pouvant lui être utiles, dédaignant les systèmes en eux-mêmes.
La seule chose qui lui importait était ce qu’il pouvait en tirer,
à savoir la lumière d’une ampoule, les calculs d’un ordinateur,
la chaleur d’un radiateur.
>
Qu’y a-t-il de mal à cela ?
Ce ne sont pas seulement les systèmes énergétiques qui sont en
jeu, mais tous les équipements et la chaîne d’approvisionnement,
nécessaires pour obtenir la source d’énergie souhaitée à partir
d’un élément chimique relativement simple. Que cette énergie
provienne de la formation terrestre, comme pour l’uranium par
exemple, ou du processus de fusion nucléaire, ne joue ici aucun
rôle, a priori. si cela ne posait aucun problème, nous n’aurions
aucune raison de chercher une alternative aux sources d’énergie
fossiles émettant du Co2 et dont les gisements naturels sont
limités, en premier lieu le charbon et le pétrole. Et si nous
prenions nos distances par rapport à ce type de production
d’énergie ?
>
l’histoire de l’humanité est celle du gaspillage.
tout à fait. Le gaspillage de ressources existant en quantité
limitée, tels que le déboisement à grande échelle pour le compte
de la construction navale ou l’énorme consommation en charbon
des machines à vapeur, a toujours eu des conséquences
dramatiques. L’accident de tchernobyl a brutalement éveillé les
consciences sur les problèmes liés à l’énergie atomique et nous
n’avons toujours fait aucun progrès dans la gestion des déchets
radioactifs. Et vous souvenez-vous de la « mort des forêts » ?
>
evidemment. d’aucuns affirment aujourd’hui que tout
cela n’a jamais existé.
tout cela a existé et a été résolu sur le plan technique grâce aux
catalyseurs et à la désulfuration du fioul. seulement le monde a
soif d’énergie et ce, à n’importe quel prix. or, le gaz est un
combustible très volatile, quant au pétrole, nous avons vu
dernièrement avec la catastrophe du golfe du Mexique ce qui
peut arriver lorsque tous les moyens techniques sont bons pour
l’obtenir. Et le problème de base n’est toujours pas résolu – on
ne peut rien tirer de ces combustibles sans Co2, que l’on essaie
maintenant de capter pour le réinjecter dans les profondeurs
de la terre. C’est du n’importe quoi. Les faits sont là : nous
nous trouvons en pleine crise énergétique.
Prof. Hansjürg Leibundgut (61 ans) :
Depuis 2005, Hansjürg Leibundgut est professeur en technologie du
bâtiment à l’Institut pour la technologie dans l’architecture du
département Architecture de l’ETH. Spécialisé dans la technologie
des réacteurs et la dynamique des fluides, il a achevé ses études
en génie mécanique à l’ETH avec une thèse de doctorat portant sur
l’énergie solaire et la technologie de réfrigération à absorption.
Après un passage dans le secteur privé, il a pris la direction de
l’Office cantonal pour l’énergie et la qualité de l’air de Zurich. Il est
depuis 1989 partenaire dans l’entreprise Amstein+Walthert AG.
*Université technique Fédérale de Zurich
01 _ REHAU Unlimited 27
ReHAU _ interview
l’homme a développé un système énergétique qui fait
toujours plus appel à la technique. et c’est justement
là son point faible.
tout à fait. De nouvelles technologies rendent néanmoins les
sources d’énergie fossiles de plus en plus obsolètes. A l’origine,
les moulins à vent moulaient seulement des céréales, sans
produire d’énergie. or, il est désormais possible de construire
des pales longues de 70 mètres rattachées à une nacelle
culminant à 120 mètres de hauteur, en s’inspirant de
la technologie aéronautique utilisée pour les ailes d’avion.
C’est une avancée fantastique. Autre technologie à privilégier,
le photovoltaïque. il fut découvert en théorie dès 1857, puis
tombé dans l’oubli car on ne connaissait pas les matériaux qui
auraient permis d’étendre le champ de ses applications. on sait
aujourd’hui qu’il faut du silicium et du cuivre, les deux en
abondance et faciles à éliminer. Pour ce qui est du silicium,
un trou creusé dans le désert suffit pour rendre le matériau
à la nature.
>
la question énergétique est donc résolue,
du moins d’un point de vue théorique ?
Nous sommes à l’orée d’une explosion technologique.
Le rayonnement solaire est 10 000 fois plus puissant que
les besoins en énergie de l’humanité toute entière. Pour
approvisionner l’Europe, seul un pour cent de sa superficie
totale devrait être équipé d’éoliennes et d’installations solaires.
Les possibilités touchant l’énergie, le sol ou les installations
sont donc illimitées.
>
Voilà pourquoi vous vous engagez depuis plusieurs années
pour une technologie du bâtiment durable. Que pouvons-nous
attendre en ce domaine ?
La construction d’habitations revient au fond à associer les
matériaux les plus divers, tels que la brique, le bois ou le verre,
qui doivent être choisis dans la mesure où ils restent disponibles
en quantité suffisante, où ils ne sont pas touchés par la corrosion et
où ils ne provoquent aucun dégât en retournant à la nature. Puis
vient la question décisive de savoir à quelles énergies se vouer.
>
Que proposez-vous ?
Nous avons besoin de chaleur pour ne pas avoir froid en hiver,
d’eau chaude et d’électricité. Et cela sans provoquer d’émission
de Co2. Le chauffage est bizarrement toujours au centre des
préoccupations, alors que l’approvisionnement en eau chaude
et en électricité est bien plus délicat. Au XXe siècle, le secteur
du bâtiment a négligé les questions d’énergie et très peu de
matériaux d’isolation ont été développés. La situation a changé.
Un puissant lobby pro Minergie propage actuellement l’idée
selon laquelle il est possible d’éliminer toute émission de Co2
rien qu’en optimisant l’isolation de la maison.
28 ReHAU Unlimited _ 01
>
Qu’avez-vous contre minergie ?
Au début, j’étais enthousiasmé par l’idée. Mais c’est devenu
une religion et vous ne pouvez obtenir de subventions aujourd’hui
que si vous respectez les standards Minergie et isolez votre
maison avec une couche de 16 cm. C’est ridicule. on obtient
de meilleurs résultats en associant une isolation de quatre
centimètres à un approvisionnement en énergies renouvelables.
si je peux produire de l’énergie facilement, à bas coût, tout
en préservant l’environnement, pourquoi alors réaliser des
travaux d’isolation laids et onéreux ?
>
Cela va sans dire. Mais comment faire ?
il suffit de conserver tout l’excédent d’énergie solaire captée
durant l’été pour l’hiver – à l’instar des bûches que l’on
conservait autrefois devant la porte du chalet. Aujourd’hui,
une sonde géothermique exploite la chaleur de la terre à
300 mètres de profondeur où la température avoisine 17 degrés.
Des panneaux solaires sur le toit, un ballon-réservoir,
une sonde et une pompe à chaleur suffisent.
>
Quel est le budget énergétique d’un tel foyer ?
En bref, nous transportons la chaleur captée sur le toit sous
la terre, où nous la conservons pour y puiser durant l’hiver.
Avec l’excédent de chaleur capté durant l’été, la température du
sous-sol peut gagner entre trois et quatre degrés par rapport à la
température naturelle du sol, normalement d’environ 16 degrés.
Le panneau photovoltaïque, qui fournissait jusqu’ici uniquement
de l’électricité, fournit désormais également de la chaleur et
permet de couvrir les neuf dixièmes du budget énergétique d’un
foyer ; le reste étant couvert par l’électricité produite à partir
des énergies solaire et éolienne. Le bâtiment fonctionne ainsi
à bas coûts sans provoquer d’émission de Co2. Autre point
important : les tubes qui relient la sonde aux capteurs hybrides
installés sur le toit doivent pouvoir résister à une forte pression,
la chaleur étant conservée dans les profondeurs du sous-sol,
avec une différence de hauteur de 300 mètres.
>
Vous attendez-vous à une forte demande pour
ce type de systèmes ?
Dans les technologies du bâtiment, la révolution est en marche.
L’intérêt du public et du secteur de l’industrie va croissant.
Les divers départements Développement frappent à notre porte
pour faire partie du voyage. Le processus d’ouverture du marché
est désormais entre les mains du secteur de l’industrie. Les prix
d’acquisition des chauffages par géothermie sont encore un peu
plus élevés que les autres, tout comme les tubes spéciaux
nécessaires à l’installation. Mais cela va changer. Composé d’un
ballon, de capteurs hybrides, d’une sonde et d’une pompe à
chaleur, le système géothermique sera très bientôt proposé à un
ReHAU _ interview
la contribution de ReHAU :
le sous-sol du Plateau suisse présente une température
moyenne d’environ 16° C à une profondeur de 230 mètres.
Recueillie grâce aux capteurs solaires installés sur le toit,
la chaleur du soleil est transmise au sol par une sonde
géothermique. le sol se réchauffe et peut rendre la chaleur
captée au cours de l’été durant les mois d’hiver. Plus le
forage pour la sonde est profond, plus le volume de chaleur
conservée dans le sous-sol est grand. Grâce à la première
sonde géothermique deux zones et à ses tubes spéciaux,
ReHAU rend possible l’exploitation de ce réservoir souterrain.
>
Solutions ReHAU utilisées pour ce système :
Profession chercheur
Hansjürg leibundgut :
la maison de l’avenir.
prix plus intéressant que celui des autres systèmes de chauffage ;
l’autre avantage étant qu’il consomme peu d’électricité.
>
Quand va-t-il être abordable ?
Ce système est déjà disponible à un prix abordable. Construire
aujourd’hui revient à anticiper les prix du pétrole et du gaz dans
dix ans, puis à se décider en fonction de ce qui est actuellement
calculable. il est évident qu’une fabrication de pompes à chaleur
et de capteurs hybrides en masse va entraîner dans les dix
prochaines années une baisse d’environ un tiers de leur prix
actuel. or, personne n’attend dix ans. Un maître d’ouvrage avisé,
qui choisit la pompe à chaleur aujourd’hui, contribue par
là-même à augmenter la production et à en réduire les coûts de
production. il y aura toujours des maîtres d’ouvrage qui opteront
pour une chaudière au gaz ou au fioul. grand bien leur fasse,
mais ils seront bientôt les dindons de la farce. <
RAUGeO Pe-Xa
extrêmement solide, la sonde géothermique verticale
en polyéthylène réticulé s’adapte aux terrains difficiles.
de plus, elle présente une résistance aux températures
élevées, permettant la transmission de chaleur
excédentaire en été, et ce sans que la sonde s’en
trouve altérée.
RAUiSO Pe-Xa
les tubes pré-isolés en polyéthylène réticulé garantissent
une transmission de la chaleur sans pertes à l’intérieur
du bâtiment. Ces tubes sont en outre intégrés dans
la partie supérieure de la sonde géothermique, pour que
l’énergie ne se diffuse dans le réservoir souterrain qu’à
partir d’une profondeur de 150 mètres.
Sonde géothermique
verticale RAUGeO Pe-Xa :
RAUiSO Pe-Xa :
01 _ REHAU Unlimited 29
ReHAU _ Chiffres
depuis 1999, 13 000 km
de tubes ReHAU AWAdUKt
PP Sn10/16 RAUSiStO
ont été posés.*
* l’équivalent de la distance séparant Berlin de São Paulo.
30 ReHAU Unlimited _ 01
RehaU _ Sites
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