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FICHE DE RÉVISION DU BAC
LE COURS
[Série – Matière – (Option)]
[Titre
de la fiche]
Histoire
– Toutes séries
Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875
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Comme la majeure partie de l’Europe, l’Allemagne connaît après sa réunification l’essor lié à la Révolution
industrielle. Cette massification et intensification de son activité industrielle induit des modifications
structurelles et voit apparaître une nouvelle masse dominante : les ouvriers. La brutalité des mutations
socio-économiques engendre aussi en Allemagne des oppositions. C’est dans ce contexte que l’idéologie
socialiste naît et se répand dans les milieux ouvriers suscitant l’espoir, investissant le champ politique. Les
mouvements ouvriers oscilleront pendant toute la période entre le socialisme, le communisme, tout en
créant des syndicats puissants. Ces idéologies et mouvements s’intensifiant au gré de l’activité politique et
des guerres (les deux guerres mondiales, ainsi que la guerre froide).
Plan du cours
1. La naissance de la social-démocratie (1875-1918)
A/ L’essor du marxisme dans les années 1970
B/ L’émergence d’une structure du mouvement ouvrier encadré dans un parti socialiste coalisé
C/ La lutte entre la social-démocratie et l’empire conservateur
2. Entre la pratique du pouvoir et l’émergence de divisions (1918-1945)
A/ L’arrivée au pouvoir de la social-démocratie : entre espoirs et déceptions
B/ Le recul du parti social-démocrate : entre clivages et divisions
C/ 1933 : le tournant nazi
3. L’Après 1945 : le mouvement ouvrier et ses idéologies « coincés » entre les 2 Allemagnes jusqu’à la réunification
A/ La voie est-allemande : l’influence soviétique
B/ La voie ouest-allemande : vers les idées démocratiques
C/ Le tournant des années 1990 avec la réunification
1. La naissance de la social-démocratie (1875-1918)
Mots/personnages clés :
Social-démocratie (dans le contexte allemand) : se rapporte au SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands) et
aux organisations syndicales qui y sont liées. C’est plus largement un courant réformiste démocratique non-violent
qui a cheminé entre les années 1870 et 1950 et donc le représentant majeur est le SPD allemand.
Karl Marx (1818-1883) : théoricien du mouvement socialiste, auteur du « Le Capital » en 1867, il cofonde également
en 1864, la première internationale ouvrière. Il passera quasi toute son existence en exil à Londres.
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LE COURS
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Histoire
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Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875
A/ L’essor du marxisme dans les années 1970
À l’image de l’Europe, l’industrialisation allemande galopante modifie aussi le secteur d’activité des populations : la
masse ouvrière se développe très fortement.
Naturellement avec ces transformations de nouveaux courants de pensées émergent, l’un des plus déterminants est
le mouvement socialiste. Celui-ci est mis en exergue par Karl Marx avec son aspect révolutionnaire, figure
emblématique de la « lutte des classes ».
Jusque 1914, la montée du marxisme influence les différents programmes socialistes allemands, notamment celui
adopté à Gotha en 1875 (qui permet l’unification des 2 partis socialistes allemands), ou celui de Erfurt en 1891.
Toutefois des dissensions se font jour : certains critiquent l’analyse marxiste de la société capitaliste.
L’aile gauche affiche un désir de rupture révolutionnaire immédiat, elle se rallie successivement aux mouvements
spartakistes, puis à ceux du KPD.
Le courant marxiste se renforce toutefois en 1899 après la condamnation des thèses dites révisionnistes.
Ce mouvement est propre à l’Allemagne puisque l’on constate outre-rhin (en France et au Royaume-Uni) que
l’émergence de l’idéologie marxiste reste particulièrement cantonnée à l’horizon socialiste allemand.
B/ L’émergence d’une structure du mouvement ouvrier encadré dans un parti socialiste coalisé
L’unification idéologique est permise en 1875 à Gotha, alors que dans le même temps, et dans la même ville se
réunit le mouvement ouvrier allemand.
1890 est une année marquante : le parti socialiste ouvrier allemand se rebaptise le SPD ou « Parti social-démocrate
d’Allemagne ; la première fédération syndicale allemande de tendance socialiste se crée.
Le double congrès de Gotha amorce une forme d’alliance permanente entre les syndicats et le parti socialiste. Cette
organisation est particulière par rapport à ses voisins européens, le parti revendique un rôle directeur tout en
abandonnant aux syndicats leur marge de manœuvre dans le champ des luttes sociales.
En marge de ces syndicats proches du SPD, des organisations professionnelles d’inspiration chrétienne ou libérale se
créent, leur audience est modérée mais contribuent à l’émergence d’une conscience ouvrière.
C/ La lutte entre la social-démocratie et l’empire conservateur
Bismarck (chancelier du Reich jusqu’en 1890) est hostile à l’essor du socialisme allemand. Il prend des mesures :
notamment en 1878, il interdit le parti socialiste et les syndicats libres sont réprimés. Dans le même temps, il crée
des conditions de travail favorables aux ouvriers : assurance contre les accidents du travail, il jette les fondements
d’un système d’assurance maladie et de retraite. Instillant la notion d’Etat-providence à l’allemande.
Pour continuer à agir, les cellules locales fonctionnent dans la clandestinité, le SPD continue de fonctionner et ses
députés ne sont pas inquiétés. Lorsqu’en 1890, les mesures sont abandonnées, les élections suivantes leur
permettent d’obtenir 20% des suffrages. En 1912, comptant plus d’un million de militants, il constitue le premier
parti au parlement (Reichstag).
La classe ouvrière perçoit avec la répression que les dirigeants bourgeois n’ont pas les mêmes préoccupations
qu’eux, faisant naître chez eux une hostilité, tout en suscitant un éveil politique : les ouvriers prennent conscience
qu’il faut participer à l’échiquier politique pour faire avancer leur mouvement et leur cause. Cet attachement
démocratique s’affiche dans le changement de nom : en 1890, le parti socialiste ouvrier devient le « parti socialdémocrate ». Par ailleurs, les milieux sociaux-démocrates sont ralliés par la législation sociale bismarckienne, et
perçoivent l’intérêt de l’amélioration de la condition ouvrière.
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Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875
2. Entre la pratique du pouvoir et l’émergence de divisions (1918-1945)
Mots/personnages clés :
KPD (Kommunistische Partei Deutschlands) : Parti communiste allemand fondé en décembre 1918 autour de la ligue
spartakiste.
Ligue spartakiste : mouvement politique d’extrême gauche marxiste révolutionnaire fondée par Rosa Luxemburg
(1871-1919), actif pendant la Première Guerre mondiale et le début de la révolution allemande (1918-1919).
République de Weimar (1918-1933) : démocratie parlementaire dirigée par le président du Reich, gouvernée par le
chancelier du Reich, qui est nommé par le Président du Reich et investi par une majorité des membres du Reichstag
et responsable devant cette assemblée.
A/ L’arrivée au pouvoir de la social-démocratie : entre espoirs et déceptions
Après la 1ère guerre mondiale, le SPD se retrouve en 1ère ligne pour participer à la vie politique allemande en
intégrant la coalition mise en place pour former la république de Weimar.
Le SPD entame donc avec ses nouvelles responsabilités, des mutations, il élargit son action non plus aux seuls
ouvriers.
La République de Weimar valide l’action des syndicats : elle reconnaît une valeur juridique des conventions salariales
collectives, de même qu’une forme de droit au travail.
Les syndicats libres poursuivent leur discussion pour se rallier, en 1919, ils s’unissent pour fonder la Fédération
syndicale allemande unifiée (ADGB), un an plus tard, celle-ci compte 8 millions d’adhérents. Cette adhésion massive
lui permet, face au gouvernement, d’être force de proposition et d’engendrer des succès.
B/ Le recul du parti social-démocrate : entre clivages et divisions
Pour autant, les avancées syndicales s’accompagnent de quelques revers. Notamment pour la journée de 8h qui
n’est pas suivie dans la durée, ou encore la cogestion (partage des responsabilités entre salariés et dirigeants) qui ne
se traduit pas dans les faits. Ces échecs entraînent l’amertume des militants syndicaux, d’autant plus lorsque les
grèves de la Ruhr (1920-1921) sont durement réprimées.
Les dissensions émergent également avec l’apparition du communisme. Dès 1914, on perçoit une rupture entre les
socialistes modérés et radicaux. En janvier 1919, le gouvernement provisoire réprime l’insurrection menée à Berlin
par les spartakistes autour de R. Luxemburg et Karl Liebknecht (ils sont tous 2 assassinés).
Ce contexte permet donc l’apparition du KPD (le parti communiste allemand) qui incarne l’alternative
révolutionnaire.
C’est l’influence bolchevique révolutionnaire qui prédomine, puisque l’idéologie se base sur les théories marxistesléninistes et l’organisation est centralisée.
Le manichéisme allemand est repris à l’échelle européenne, puisque les tendances sont identiques : révolution ou
réformisme, et adoption ou rejet du modèle soviétique.
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Peu avant 1930, la confrontation se radicalise, les communistes allemands soutenus par Staline s’opposent aux
sociaux-démocrates qu’ils appellent les « sociaux-fascistes ». Cela fait le jeu ou permet l’ascension des nazis qui
émergent dans la sphère politique allemande. Par ailleurs, la stratégie de « classe contre classe » du parti
communiste allemand n’est pas toujours comprise à la base.
C/ 1933 : le tournant nazi
Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier par le président Hindenburg : ce virage totalitaire prend de court la
gauche allemande.
Fin février, après l’incendie du Reichstag, Hitler suspend les libertés civiles fixées par la Constitution de Weimar, il
entame l’élimination de ses opposants politiques : les députés communistes du KPD, sont illégalement arrêtés. Le 20
mars, Hitler proclame l’avènement du Troisième Reich.
Peu après, malgré l'opposition des députés du SPD, le Reichstag vote la Loi des pleins pouvoirs qui accorde à Hitler
les pouvoirs spéciaux pour quatre ans (il peut désormais rédiger seul les lois). Le 2 mai, les syndicats sont dissous et
leurs biens saisis. Le 14 juillet, le NSDAP devient le parti unique.
Les nazis ouvrent également leur premier camp de concentration pour « exiler » leurs opposants, environ 25 000
d’entre eux vont être condamnés à mort entre 1933/1945, beaucoup s exileront.
La résistance clandestine s’organise pourtant : communistes et sociaux-démocrates s’allient. L’union soviétique
favorise ce rapprochement en demandant à toutes les forces antifascistes de s’unir.
Parallèlement, les nazis sont actifs pour rallier les militants de gauche, le Front allemand du travail (DAE : Deutsche
arbeitsfront) qui est le syndicat unitaire, réunit les travailleurs et les employeurs.
3. L’Après 1945 : le mouvement ouvrier et ses idéologies « coincés » entre les 2
Allemagnes jusqu’à la réunification
Mots/personnages clés :
Soviétisation : c’est la transposition des structures politiques, économiques et sociales d’un pays sur le modèle
soviétique. Cette transformation est plus ou moins brutale.
Erich Honecker (1912-1994) : il est emprisonné de 1935 à 1945, pour actes de résistance contre le régime nazi. Il
exerce ensuite au SED et dirige la RDA de 1971 à 1989 ; il est l’un des acteurs de la construction du mur de Berlin.
Willy Brandt (1913-1992): de son vrai nom, Herbert Frahm. Il s’exile en Norvège et en Suède pendant le IIIème reich.
En 1945, il participe à la refondation du SPD, il en sera le président de 1964 à 1987 ; En 1969, il devient chancelier, il
renoue le dialogue avec la RDA (raison pour laquelle il obtient le prix Nobel de la paix en 1971).
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A/ La voie est-allemande : l’influence soviétique
Dans la zone occupée par les soviétiques, la priorité est de liquider l’héritage social-démocrate. Le trait d’union
formée par la SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands) en avril 1946, qui rassemble le SPD et le KPD est un
leurre. Puisque tous les éléments hostiles à la soviétisation du parti sont éliminés. Après la création de la RDA en
1949, c’est Walter Ulbricht (député du KPD pendant l’entre-deux-guerres), puis par Erich Honecker dès 1971.
Une fois, le syndicat unique sur le modèle soviétique imposé, plus de 90% des ouvriers y adhérent (en 1962). Les
ouvriers ont pourtant perdu de nombreux avantages : les grèves sont interdites et les manifestations réprimées, les
ouvriers mécontents le manifestent par l’absentéisme, une faible productivité, le vol des outils et des produits. Pour
autant la politique salariale est généreuse et égalitaire.
B/ La voie ouest-allemande : vers les idées démocratiques
Dans les zones occupées par les Occidentaux, le SPD et la Fédération syndicale social-démocrate se reconstruisent
jusqu’en 1949. Ses partisans sont des militants qui ont déjà participé aux actions d’après la 1ère guerre mondiale et
qui réprimé pendant le régime nazi ont la volonté de reconstruire la social-démocratie allemande.
Idéologiquement, le SPD s’éloigne du marxisme, cela lui permet de discréditer dans le même temps les idéaux
communistes. En 1959, le congrès de Bad Godesberg voit la refonte du parti ouvrier en parti du peuple (Volkspartei),
cela lui permet d’élargir son public, puisque le parti devient avec ce nouveau nom ouvert à tous.
Quant au KPD, interdit en 1956, il se renouvelle en 1968 sous le nom de DKP (Deutsche Kommunistische Partei) mais
son électorat est anecdotique alors que les partis communistes italien et français se diffusent très largement. Dans
les années 1970, on voit reparaître une tendance à l’extrême gauche (Fraction Armée Rouge) avec le terrorisme.
Le miracle économique de l’après-guerre et surtout des années 1950/1960 profite aux salariés. Le plein emploi et la
croissance créent un contexte économique favorable aux satisfactions sociales relancées par les syndicats et le SPD,
notamment la cogestion (la loi de 1951 la fixe dans le secteur minier et la sidérurgie).
Les syndicats s’organisent par secteur économique, cela leur permet de jouer un rôle central, inscrit dans une
logique de partenariat avec le patronat et de responsabilité partagée.
Le retour du SPD, sur le plan politique, est marqué par la nomination de Willy Brandt comme chancelier en 1969. Le
retour de la gauche modérée marque sa bonne santé (la plupart des pays européens, notamment la GrandeBretagne affiche ce retour), mais les disparités restent persistantes.
C/ Le tournant des années 1990 avec la réunification
La fin marquée de la RDA et la réunification sont des victoires d’apparat pour la social-démocratie allemande,
puisque le parti connaît une grave crise. Son programme n’est pas en adéquation avec les mutations de la société
allemande (la tertiarisation, le déclin du nombre d’ouvriers, la montée du chômage, la masse de la classe moyenne
qui grossit).
De même, l’intégration de l’ex-RDA a un coût pour l’économie ouest-allemande, cela aggrave la situation sociale ; de
plus en 1998, quand le SPD revient sur le devant de la politique allemande avec le chancelier Gerhard Schroöder, ce
dernier déstabilise sa base électorale avec une politique économique jugée trop libérale.
Ces mécontentements font naître des courants contestataires. En ex-RDA, on parle d’Ostalgie, celle-ci est entretenue
par le Parti du socialisme démocratique (PDS : Partei des Demokratischen Sozialismus) qui est l’un des fragments de
l’un de l’ancien parti unique.
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En 2007, le PDS s’associe avec d’autres formations de la gauche radicale de l’ex-Allemagne de l’Ouest pour fonder
Die Linke (La gauche). Lors des élections législatives de 2009, Die Linke se positionne comme la 4 ème force politique
du pays.
Au niveau des syndicats, le 21ème siècle s’affiche comme le tournant du renouveau, avec des changements
stratégiques : des grèves dures (notamment celles des employés du secteur public en 2006 et 2008). On voit aussi
apparaître de nouvelles structures, comme Ver.di qui est le syndicat des salariés du tertiaire fondé en 2001, à côté
des anciennes comme IG Metall qui parvient à maintenir sa prédominance.
Plus récemment (le 1er janvier 2015), Angela Merkel a instauré une évolution majeure pour les salariés allemands : la
fixation d’un salaire minimum, celui-ci devrait être « appliqué » dans la plupart des secteurs.
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