Olivier Sanchez Résumé - Architecture contemporaine et sites anciens

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Olivier Sanchez Résumé - Architecture contemporaine et sites anciens
INTERVENIR EN CENTRES ANCIENS : ENTRE CONSERVATISME ET CREATION
Introduction
Le besoin de valorisation et d'entretien du patrimoine restera toujours important.
Les architectes sont très présents sur ce champ d'intervention, et sur l'ensemble du
processus développant ainsi de vraies compétences et regroupant de nombreux aspects
de l’intervention- architecturaux et urbanistiques, bien sûr, mais également de pathologie
du bâtiment, de l'organisation de chantier en milieu occupé, de gestion sociale et
patrimoniale. La réhabilitation représente aujourd’hui en France plus de 50% du marché
du bâtiment.
L’intervention en centre ancien se décline de bien des manières, de la restauration du
patrimoine à la reconversion des bâtiments (changement de fonction) mais aussi par
l’intégration d’une architecture contemporaine. Certains de ces créneaux peuvent se
combiner, la mise aux normes (accessibilité, sécurité et thermique) étant un impératif
pour tout chantier important sur l’existant et le neuf.
La reconversion du patrimoine industriel en logements ou en lieux culturels, imaginée au
départ pour faire des économies mais surtout pour conserver la mémoire d’un lieu
significatif, a depuis longtemps rencontré un franc succès. Pourtant, les règles
d’urbanisme ainsi que de nombreux textes imposent aux nouvelles constructions la plus
grande discrétion voir un mimétisme ce qui est par nature hostile à toute création
architecturale nouvelle.
Les règlements des documents d'urbanisme
- Le plan local d'urbanisme (le PLU. que la loi S.R.U. du 13 décembre 2000 a substitué au
P.O.S.)
- Le plan de sauvegarde et de mise en valeur des 90 secteurs sauvegardés (loi dire «
Malraux» de 1962), l'architecte des Bâtiments de France (ABF) est chargé de contrôler le
respect.
- Toute intervention à l'intérieur du «rayon de 500 mètres» des monuments historiques,
classés ou inscrits, est également soumise à l'avis de l'ABF
- L'extension des abords d'un monument historique ainsi que les règles de conservation
et de construction qui y sont applicables avec la «Zone de protection du patrimoine
architectural, urbain et paysager». La loi «Grenelle Il» de juin 2010 vient de transformer
ces «ZPPAUP» en «Aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine», étendues
aux enjeux du développement durable
Le rôle des architectes des Bâtiments de France :
- apport positif si consultés suffisamment tôt,
- dialogue plus aisé avec un professionnel,
- délivre des conseils en amont de l'élaboration des projets,
- compétence patrimoniale,
- vision de l'intérêt général auquel le projet doit répondre.
Un tel cadre règlementaire paraît hostile à toute création architecturale nouvelle
contrainte la plus grande discrétion, voire le mimétisme. C'est en tout cas comme cela
qu'il est souvent perçu par les architectes et les ABF qui se montrent soit timorés ou au
contraire encouragent la création contemporaine.
Architecture contemporaine et sites anciens : quelle harmonie possible ?
Les critères principaux portent essentiellement sur «l'intégration» (volumétrie,
matériaux, plantations, abords...).
La confrontation des réalisations contemporaines avec nos sites chargés d'histoire
bascule soit :
- en faveur d'une architecture et d'un urbanisme d'imitation souvent assimilés à la
logique du bâti ancien (localisation en fonction du relief, orientation, circuits courts de
matériaux peu transformés, inertie...), proche d'un habitat économe en énergie
actuellement portées par le mouvement écologique.
- soit vers d’excellents exemples d'architecture contemporaine propre à un contexte
qu'on ne peut nier : notre mode de vie en complète contradiction avec l'ancien temps
(vitesse, déplacements, communications, échanges marchands, consommation...).
Ce qu'il faudrait faire évoluer, c'est d'abord la culture» de tous car les divers
règlements et recommandations que nous avons rapidement évoqués sont l'expression
de cette culture collective.
Construire aujourd'hui dans le tissu rural bâti ancien est par essence un acte
contemporain qui sera nécessairement datée. Eviter le pastiche, le mimétisme mais au
contraire il s’avère souvent nécessaire d’ajouter des constructions nouvelles en réponse
à la spécificité patrimoniale du lieu.
Ce dialogue peut s'établir sur des bases très diverses suivant la compétence et le
savoir-faire du maître d'oeuvre et de l'architecte. Les matériaux, l'assemblage des
volumes, la typologie des percements, la topographie des lieux... sont autant d'invitations au dialogue entre l'existant et la nouvelle construction
« Bien que ce parti n'est pas toujours compris et déclenche régulièrement des polémiques,
il est pourtant essentiel de bien comprendre que la conservation rigoureuse d'un
monument ou d'un site patrimonial non seulement n'exclut pas la création
contemporaine, mais au contraire peut la «convoquer» comme un apport qualitatif à
«l'harmonie» des lieux. »
Conclusion
Valorisation de la production architecturale actuelle et promouvoir la sauvegarde du
patrimoine ancien.
L'architecture n'est, somme toute, qu'un résultat et ne se conçoit pas sans une
intelligence entretenue avec le contexte, le village, la ville, le site, le paysage, l'environnement, la stratégie politique, l'économie et le contenu social d'un territoire.

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