GABON10.FRENCH.southafrica.pp24-27.v1
Transcription
GABON10.FRENCH.southafrica.pp24-27.v1
RELATIONS INTERNATIONALES Les ailesdu continent Mahlomola Jomo Khasu, ambassadeur d’Afrique du Sud auprès de la République gabonaise, nous explique pourquoi le lancement de nouveaux vols entre Johannesburg et Libreville témoigne de liens étroits avec le Gabon. Q Comment décririez-vous les relations bilatérales actuelles entre le Gabon et l’Afrique du Sud ? Nous communiquons au plus haut niveau. Le Gabon a un rôle géopolitique important dans la région – c’est un pays stable, prêt à accorder des mesures démocratiques à ses citoyens. Nous signons actuellement des accords bilatéraux de coopération d’ordre général : protocole de consultations diplomatiques régulières, promotion et protection réciproques des investissements, commerce, suppression de la double imposition et prévention des évasions fiscales, 24 GABON . HIVER 2007 MARTIN VAN DER BELEN uelle est l’importance des nouveaux vols directs inaugurés récemment par la compagnie aérienne sud-africaine South African Airways (SAA), entre le Gabon et l’Afrique du Sud ? Les difficultés de communications à travers l’Afrique pèsent lourd sur le commerce entre les pays. Le vol direct bihebdomadaire de la compagnie SAA entre Johannesburg et Libreville apporte donc un grand soulagement. La circulation des personnes pour des raisons commerciales ou autres va augmenter. Elle sera suivie par celle des marchandises. L’Afrique du Sud est très cotée parmi les producteurs mondiaux de produits d’alimentation fine, de vin et autres produits de consommation. Le Gabon peut se fournir chez nous plus rapidement et moins cher qu’à l’extérieur du continent. De nombreux Gabonais se rendent déjà en Afrique du Sud pour les soins médicaux, l’enseignement, le tourisme, les affaires. L’existence de vols sûrs et pratiques ne pourra donc que les y encourager davantage. L’empressement de la part de notre compagnie nationale marque la confiance dans nos relations avec le Gabon. Cela fait partie du cadre de notre politique étrangère – le renforcement de l’Agenda africain. La compagnie SAA à Libreville permettra à un plus grand nombre de Sud-Africains de visiter le Gabon. Jusqu’à présent, il n’y avait qu’un seul vol hebdomadaire de la compagnie privée Interair. Nous avons à présent plus de vols avec un service et des prix compétitifs. Mahlomola Jomo Khasu, ambassadeur d’Afrique du Sud au du Gabon, pose sur le balcon de sa résidence qui surplombe Libreville. RELATIONS INTERNATIONALES En dehors du secteur pétrolier, l’Afrique du Sud est présente dans l’industrie du bois. On voit également de plus en plus de produits alimentaires et de boissons dans les supermarchés gabonais. Les projets générant des emplois se multiplient, projet contre la violence dans les quartiers sensibles, développé par la société sud-africaine Omega Risk Solutions, par exemple. GETTY, SAA Ci-dessus : le président sud-africain Thabo Mbeki est reçu au Gabon en 2005 par le président Bongo. Ci-dessous de gauche à droite : les touristes apprécient les promenades dans la nature sud-africaine ; l’université Stellenbosch est prisée par les étudiants venus du Gabon et du monde entier ; les vins sudafricains commencent à concurrencer les vins français dans les rayons des supermarchés gabonais. 26 Que peut faire le Gabon pour encourager davantage d’investissements sud-africains ? En ce qui concerne les affaires, on a l’image d’un pays qui n’est pas encore balisé. Il faut trouver plus de ressources pour promouvoir le commerce. Le plus gros défi concerne la politique et les mesures de réglementation de l’environnement. La mentalité commerciale très différente en Afrique du Sud en est un autre ; dans certains domaines, les renseignements financiers qui permettent d’orienter les prises de décisions et qui viennent de sources indépendantes font défaut. Mais les difficultés sont moindres par rapport à la réussite de certaines de nos entreprises. C’est un petit miracle de voir l’intérêt que portent les Sud-Africains, qui viennent en éclaireurs au Gabon, à la recherche d’opportunités commerciales dans divers secteurs. enseignement et formation, arts et culture, tourisme, marine marchande et aviation civile. Nous coopérons également en matière de défense. Nous signerons deux accords cette année, l’un dans le domaine de l’agriculture, l’autre dans le domaine des secours médicaux. La France est le principal partenaire commercial du Gabon, suivie par les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, surtout en matière de pétrole. Quelle est l’importance de l’Afrique du Sud en tant que partenaire commercial du Gabon ? En raison des difficultés de transport, nos échanges commerciaux sont encore faibles, l’Afrique du Sud restant avantagée. Certaines sociétés d’Afrique du Sud, Mvelaphanda par exemple [appartenant à Tokyo Sexwale, homme d’affaire sudafricain milliardaire], arrivent à prendre des parts de marché dans l’exploitation en eau profonde au large du Gabon, d’autres sociétés collaborent avec des géants internationaux. L’Afrique du Sud a la réputation d’être une destination touristique de premier ordre. Les nouveaux vols de SAA devraient augmenter le potentiel touristique du Gabon qui cherche à diversifier son économie en développant l’écotourisme. Quel est ce potentiel ? Il est très élevé en raison de ses forêts vierges primitives. La décision de créer des parcs nationaux pour conserver la beauté naturelle du pays permet d’espérer un grand avenir pour l’écotourisme. Mais les parcs seuls, même s’ils ont un énorme potentiel, ne sont pas suffisants pour générer des bénéfices économiques. Pour récolter de véritables profits, il faudra élaborer un programme intégral et multisectoriel viable sur le plan national et régional. Le ministère du Tourisme devra servir d’ancrage et s’assurer que le ministère des Transports s’engage à construire des routes, que l’industrie de l’hébergement soit à l’écoute des touristes et réponde à leurs besoins, que les réglementations douanières facilitent les mouvements de fonds et de personnes pour entrer et sortir du pays. Le Gabon est-il la porte d’entrée de l’Afrique centrale ? Nous avons une présence diplomatique dans d’autres pays d’Afrique centrale. La possibilité de toucher davantage de pays à travers le Gabon ouvre des perspectives passionnantes. L’absence de conflits violents fait du Gabon un joyau en géopolitique dans la région. Cela est dû en grande partie à la personnalité du président El Hadj Omar Bongo Ondimba. Libreville est le siège de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la bourse de l’Afrique centrale. De nombreuses organisations internationales (les Commissions du golfe de Guinée et des Nations Unies) y ont leurs bureaux. Nos bonnes relations avec le Gabon pourraient améliorer nos chances en Afrique centrale. Dans quelle mesure l’Afrique de Sud pourrait-elle aider le Gabon à développer son industrie du tourisme ? Nous sommes prêts à nous associer au Gabon pour exploiter le potentiel touristique. Nous espérons que les leçons que nous aurons retenues après avoir été les hôtes de la Coupe du monde de football de la FIFA en 2010 pourront profiter au Gabon quand ce sera leur tour en 2012. La Coupe de la FIFA en 2010 représente beaucoup plus qu’une question de football et de construction de stade ; ce sera un point d’orgue pour le tourisme. Les matchs se dérouleront dans dix endroits différents. C’est la première fois que cet événement sportif aura lieu sur le sol africain. Nous avons financé en 2006 et 2007, en partenariat avec des sociétés d’Afrique du Sud, des voyages à Indaba, le plus grand salon d’Afrique du Sud sur la commercialisation du tourisme pour plusieurs délégations gabonaises. Le système d’éducation en Afrique du Sud attire des étudiants à travers tout le continent. Combien sont-ils à venir du Gabon ? Environ 1000 étudiants gabonais étudient dans nos universités. Notre accord bilatéral d’éducation offre une aide aux étudiants gabonais méritants. Récemment, nous avons fait une campagne d’information sur les institutions d’Afrique du Sud et sur les facilités d’obtention de visas d’étudiant. Les universités – Stellenbosch et Omar Bongo en particulier –, organisent régulièrement des échanges de professeurs. I Sarah Monaghan DE NOUVEAUX VOLS C ’EST EN TOUTE confiance que la compagnie sudafricaine South African Airways (SAA) a inauguré en septembre le vol direct JohannesburgLibreville avec son Airbus A319. « Nous sommes fiers d’accueillir Libreville dans notre famille – nous sommes certains que nos clients seront très satisfaits de cette destination », a déclaré Rushj Lehutso, directeur commercial général de SAA. « Ce vol fonctionnera deux fois par semaine, c’est une liaison commerciale primordiale. Le Gabon a établi des relations commerciales avec le Brésil et ces vols viendront s’ajouter à ceux que SAA a mis en place entre Johannesburg et le Brésil plus tôt dans l’année. » Cette route fait partie de la stratégie de développement commercial de SAA en Afrique – région représentant un fort potentiel de croissance pour la compagnie. « Avec plus de 16 vols directs en Afrique, ce continent représente l’un de nos plus gros atouts, a indiqué M. Lehutso. Nous augmentons notre gamme de produits et notre vaste réseau africain par une série d’améliorations : nouvelles destinations, accroissement de la capacité, plus gros avions et davantage de salles d’attente. » Il a ajouté que l’Afrique était considérée comme une région de croissance importante pour la compagnie, faisant partie intégrante du processus de restructuration générale. Les vols en Afrique ont rapporté plus de 16 % du chiffre d’affaires de la compagnie, représentant en termes de facteur d’utilisation 70 % en moyenne. « En plus de notre rôle de transporteur africain avec des liaisons internationales, nous tenons à avoir un réseau pratique et efficace sur ce continent, a-t-il déclaré. Cela permettra non seulement de contribuer à restaurer la rentabilité de SAA dans les 12 à 18 mois à venir, mais facilitera également la croissance du tourisme en Afrique et permettra de poursuivre les objectifs du NEPAD (le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). » La SAA dessert les destinations suivantes en Afrique : Accra (Ghana) ; Chutes de Victoria (Zimbabwe), Dakar (Sénégal) ; Dar esSalaam (Tanzanie) ; Entebbe (Ouganda) ; Kinshasa (RDC), Luanda (Angola) ; Lilongwe, Blantyre (Malawi) ; Lagos (Nigeria) ; Lusaka, Livingstone, (Zambie) ; Maputo (Mozambique) ; île Maurice (océan Indien) ; Windhoek (Namibie) ; Abidjan (Côte d’Ivoire) ; et Nairobi (Kenya). En octobre, SAA a complété la nouvelle ligne JohannesburgLibreville en ajoutant la correspondance pour Abidjan, Côte d’Ivoire. Le vol SA086 part de Johannesburg à 11h55 et arrive à Libreville à 16h, le mercredi et le samedi. Il part de Libreville à 17h45 et arrive à Abidjan à 19h45. Le vol SA087 part d’Abidjan à 7h du matin et arrive à Libreville à 11h05 le jeudi et le dimanche. Il part de Libreville à 11h50 et arrive à Johannesburg à 19h55. La compagnie aérienne South African Airways est l’une des plus anciennes au monde. Elle a été créée en février 1934. GABON . HIVER 2007 27