La problématique de l`avortement vue par le PPS

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La problématique de l`avortement vue par le PPS
La problématique de l'avortement vue par le PPS
Le PPS a publié son analyse concernant le débat sur la dépénalisation de
l'avortement. Le document très complet se base sur la comparaison de plusieurs
pratiques à l'international, tout en traitant des volets moral et religieux en rapport
avec la question.
Indépendamment de la législation en vigueur et indépendamment des moyens (assisté
médicalement ou clandestin), l'avortement est une pratique répandue dans le monde. Une Marocaine sur trois en âge de procréer a eu recours à l'avortement.
l'échelle internationale, on estime le nombre de cas d'avortement pratiqués en 2003 à
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42 millions, soit 29 interruptions volontaires de grossesse pour 1.000 femmes en âge de
procréer.
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Entre 1995 et 2003, les cas d'avortements clandestins en Afrique ont augmenté de
10%. Cette pratique touche environ 20 millions de femmes chaque année dans le monde,
occasionnant 68.000 décès.
Au Maroc, 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour, et l'absence
d'assistance médicale provoque 13% des décès maternels des suites de complications
liées à l'avortement. Autre chiffre alarmant: 35% des femmes marocaines, âgée entre 15
et 49 ans, ont eu recours, au moins une fois dans leurs vies, à l'avortement.
ans ce même document publié par le PPS, on apprend que dans les pays où la
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pratique a été légalisée, les cas de décès des suites d'un avortement oscillent entre 0,2
et 1,2 pour 100.000 cas d'avortement.
Toutefois, un débat de fond est nécessaire pour emporter l'adhésion des différentes
tranches de la société. Entre partisans et détracteurs, les arguments changent.
L'avortement dans la religion
i l'avortement est, de manière générale, interdit dans l'islam, il existe quelques cas de
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figure où la femme peut y avoir recours. Ainsi, dans le courant Chiite, l'avortement n'est
autorisé que dans des cas bien particuliers. Le courant sunnite malékite estime que
l'avortement est interdit, quel que soit le cas, à partir du 40e jour de grossesse.
I l est permis d'avoir recours à l'avortement dans le cas où la grossesse présente un
danger sur la vie de la mère, ou dans le cas où le fœtus présente des aberrations ou
des anomalies qui risquent de compliquer la vie des parents après sa naissance.
n retrouve le même point de vue dans le judaïsme, avec une interprétation plus large
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du Talmud. En effet, les savants religieux juifs s'accordent en substance à défendre le
droit des femmes à l'avortement dans le cas où la grossesse présente un danger sur la
santé physique ou psychologique de la mère.
Chez les catholiques, les avis sont partagés selon les églises. Ainsi, les prêtres de
l'église orthodoxe autorisent le recours à l'avortement dans certains cas. Les églises
protestantes ont, quant à elles, des avis très partagés.
Avortement et droit positif
a Cour européenne des droits de l'Homme a estimé, en l'absence d'une définition
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scientifique et légale précise du "début de la vie", que le juge doit garder son pouvoir
d'appréciation.
n droit positif contemporain, l'embryon ne peut prétendre à la personnalité légale
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privée ou publique. Deux arrêts de la Cour de cassation en France ont ainsi confirmé cet
avis, suite à une perte de bébé entraînée par un accident de voiture, la Cour a rejeté la
charge de l'homicide involontaire.
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La légalisation de l'avortement prend en considération deux avis: l'autorisation de
l'avortement dans certains cas obéit à la nécessité de prendre en compte l'état de la
femme enceinte, compte tenu du fait que le préjudice qu'elle subit est plus important que
celui que subit l'embryon. Le deuxième avis soutient que l'embryon n'a pas à recevoir de
soins particuliers, contrairement à la mère qui a le droit de poursuivre sa grossesse ou de
l'arrêter, sans motif préalable. Ainsi, dans la majorité des pays européens, l'avortement
peut être pratiqué dans un délai compris entre 10 et 12 semaines.
Les techniques d'avortement sécurisées appliquées dans le monde
Il existe deux méthodes pour interrompre volontairement la grossesse. L'utilisation de
l'une ou de l'autre est fonction du niveau de développement du fœtus. Il s'agit de
l'IVG médicamenteuse qui ne nécessite pas d'admission à l'hôpital ou d'IVG chirurgicale.
'avortement par absorption de médicaments peut être effectué jusqu'à la septième
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semaine de grossesse. En France, deux médicaments abortifs sont prescrits: le
Mifepristone et le Misoprostol. L'alternance des deux médicaments produit une réaction
comparable à une fausse couche. Toutefois, la consommation de ces médicaments est
conditionnée par un suivi régulier chez le médecin traitant.
ans le deuxième cas de figure, l'intervention chirurgicale se fait à 73% des cas sous
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anesthésie générale et à 20% sous anesthésie locale, d'où la nécessité d'une prise en
charge par une équipe médicale multidisciplinaire, composée de chirurgiens et
d'anesthésistes dans un centre hospitalier.
u final, l'étude produite par le PPS sert davantage de base de réflexion qu'à une réelle
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série de propositions. Toutefois, il est à noter que le document estime que, entre
interdiction et autorisation de l'avortement, l'interdiction est la règle dans la majorité des
pays. L'autorisation de l'avortement fait exception. Serait-ce l'avis du parti du progrès?
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