Texte conférence

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Texte conférence
Printemps de l’industrie
Direction de la culture
Creil, dimanche 6 avril 2014
Service Patrimoine / Musée Gallé-Juillet
CONFERENCE : LA CERAMIQUE EN EUROPE, DE L’ARTISANAT A L’INDUSTRIE Texte accompagnant le diaporama, par Tatiana Cotte, animatrice au musée Gallé-­‐Juillet. I)
Définition des termes : Le terme céramique nous vient du grec KERAMOS (argile) et KERAMIKOS (céramique). C’est l’appellation de l’argile et des poteries. Le terme céramique désigne « toute pièce faite d’argile et d’eau, ayant subi une modification par le feu entraînant une transformation physique par la perte de l’eau de constitution. C’est aussi l’art de façonner et de cuire l’argile. » La céramique se décuple en 3 manières d’intervention : artisanale, industrielle et artistique (nous nous intéresserons ici aux deux premières options.) Qu’entendons-­‐nous par artisanat et industrie ? Si l’on s’en réfère aux définitions pures et simples : -­‐ Artisanat = Métier de l’artisan : Travailleur qui exerce à son compte un métier manuel, souvent à caractère traditionnel, seul ou avec l’aide de quelques personnes (compagnons, apprentis). -­‐ Industrie : Ensemble des activités économiques qui produisent des biens matériels par la transformation et la mise en œuvre des matières premières. Et par extension : toute activité économique organisée sur une grande échelle. On peut donc parler d’industrie dès lors que l’activité artisanale se décuple pour entrer dans une chaîne de production bien plus importante et comprenant une activité mécanique qui dépasse la manuelle. Ces méthodes de production n’apparaissent qu’à partir du 18ème siècle. Il est intéressant de voir que dans la céramique, la frontière entre artisanat et industrie est très ténue, on parle toujours de manufacture pour une usine, puisque la main de l’Homme y intervient toujours, même dans la fabrication à la chaîne. II)
Les céramiques de la salle archéologique Nous sommes ici en présence de céramiques datant des 1er, 2ème et 3ème siècles, (les premières traces de céramique utilitaires datant elles d’au moins 25 000 ans, l’homme a donc évolué avec la céramique et vice et versa). Les tessons sont ce que l’on appelle céramique sigillée : caractérisés par une argile de pâte affinée qui va de l’orange foncé au rouge cerise à la surface très brillante (le terme est donné par les archéologues dès le 18e siècle). Certaines céramiques sont des tèles, jattes utilisées pour stocker la crème et le lait (et même jusqu’au 20ème siècle en Picardie). III)
Les étapes de fabrication de faïence fine IV)
La céramique d’hier et d’aujourd’hui Nous nous intéresserons à ce que sont devenues ou en train de devenir les grandes manufactures. A travers quelques exemples et statistiques, nous verrons comment l’industrie de la céramique a évolué depuis le 19ème siècle. Voici une sélection de quelques manufactures avec bref historique : 1 – DELFT (Hollande) 1653: Fondation de la manufacture (réunion de 32 usines). 17ème au 19ème siècle : Evolution, Modernisation, Industrialisation, Production en masse. 1876 : Volonté de revenir à un mode production manuel et traditionnel. Aujourd’hui : production artisanale, sur place – Proposition d’ateliers pour un large public – Visites d’expositions... 2 – MEISSEN (Allemagne) 18ème siècle : Fondation de la manufacture dans le château d'Albrechtsburg. 1861 à 1864 : Déménagement de la production à Triebisch. 1912 à 1915 : Construction d’un musée. 1990/1991 : Rénovation musée et lieux de production Aujourd’hui : Diversification des activités : Bijouterie et montres, haute couture, Intérieurs, architecture, Meissen Couture. 3 – Wedgwood, STOKE-­‐ON-­‐TRENT (Angleterre) 1759 : Fondation de la manufacture par Josiah Wedgwood. Modernisation et perfection des techniques, notamment le bone china. Aujourd’hui : Conflit entre le fonds de pension propriétaire de la manufacture et le musée, qui souhaite faire classer les collections « trésor national » et les protéger d’une vente éventuelle. 4 – Villeroy & Boch (Luxembourg) 1748 : désignation de la manufacture en tant que royale et impériale par l’Impératrice Marie-­‐
Thérèse. 1899 > 1971 : Modernisation des méthodes de fabrication, spécialisation en objets de toilette, modernisation et rénovation des usines, diversification des méthodes (vitro-­‐porcelaine), exportation hors-­‐Europe (Japon). 1980 > 1990 : Grandes réformes économiques (changement de statut en société anonyme, entrée en bourse) 2000’s : Délocalisation de la production (pays de l’Est). Aujourd’hui : 24 sites de production (20 en Europe, 3 au Mexique, 1 en Thaïlande) 5– La Bisbal (Espagne) 1922 : Date de construction de l'usine, d'abord très petite puis agrandie en fonction des demandes de production, (site de 600m2). 1986 : Fin de l’activité. 1987 : Acquisition du site par la municipalité afin d'y ouvrir un musée, qui ouvrira ses portes en 1991. L'activité céramique est toujours aujourd'hui le fer de lance de l'économie de cette petite ville (les boutiques de céramiques sont très présentes partout) et le musée tout en se basant très fortement sur la mémoire ouvrière, réserve une pièce à l'activité céramique artistique. 6 – Saint-­‐Yrieix la Perche (France, près de Limoges) 1768 : Découverte des carrières de kaolin. 1786 : Achat des carrières par François Alluaud pour exploitation jusqu’en 1982, et acquisition d’un moulin à farine pour en faire un moulin à Pâte. 7 – Royal Limoges (Limoges) 1797 : Ouverture du site. Plus ancienne fabrique de Limoges, encore en activité aujourd’hui, et fabrique sa propre pate. Capital de l’entreprise : 1 750 000€. 8 – Bernardaud (Limoges) 1863 : Date de fondation de la manufacture par Léonard Bernardaud. Histoire familiale de père en fils. Toujours en activité aujourd'hui, variation dans les fonctions : Bijouterie. 9 – Sèvres (Hauts-­‐de-­‐Seine, France) 1740 : Ouverture du site à Vincennes. 1756 : Transfert manufacture à Sèvres. 1800 : Création des collections à l’origine du musée. 20è siècle : Modernisation de la production, participation aux expositions universelles… Aujourd’hui : Formation d’élèves, production active et musée (cité internationale de la céramique). 10 – Creil (Oise, France) 1797 : Fondation de la manufacture. 1803 : Influence anglaise avec l'arrivée pour 20 ans de Jacques Bagnall. 1840 : Fusion avec la faïencerie de Montereau-­‐Fault-­‐Yonne. 1895 : Fermeture des locaux, vétustes. Aujourd'hui : Musée Gallé-­‐Juillet, activités autour de la faïence etc. 11 – Gien (Pays de la Loire, France) 1821 : Manufacture fondée par Thomas Hall. 19ème siècle : Notoriété établie grâce au statut de fournisseur de services de table sur mesure pour familles aristo européennes. 1839/1867/1900 : divers prix (dont médaille d’or) aux expositions universelles. Aujourd’hui : Manufacture en activité, production exclusivement sur site, musée. Il a existé de nombreuses autres manufactures : Rouen, Nevers, Chantilly, Sarreguemines, Quimper, Beauvaisis, Lunéville, etc... Voici le tableau de données sur l’industrie en France, mis en ligne par la Confédération de l’Industrie céramique de France) : Voici les syndicats représentant les acteurs de la céramique en France : Comment intervient la technologie dans la céramique actuelle ?  Impression 3D : création d’objets à partir de fichiers numériques en superposant des matières, solidifiées au fur et à mesure. On étale une fine couche de poudre du matériau de base, puis solidification. Ce genre de technique implique la « non-­‐utilisation et création » d’outils spécifiques. Mais comme nous l’avons vu, les manufactures en général se targuent de produire manuellement etc.  Les inscriptions au laser, un projet présenté au salon EPHJ-­‐EPMT-­‐SMT de Genève (salon regroupant les innovations des horlogers, innovations technologiques ou encore les technologies médicales) : notamment pour des lunettes de montres. Gravures profondes faites au laser.  Mais également au niveau de la cuisson. Il existe un petit documentaire « Sucre et caramel, nouvelles énergies haute température » émis par le CEMHTI/CNRS d’Orléans, dans lequel on y explique les recherches très pointues effectuées à ce niveau là. Bibliographie  J.P. Van Lith, CERAMIQUE, dictionnaire encyclopédique, Editions de l’amateur.  Nicole Blondel, CERAMIQUE, vocabulaire technique, Editions du Patrimoine.  Petit Larousse illustré, dictionnaire encyclopédique, Edition 1992.  ICV -­‐ Industrie céramique, revue, http://www.industrieceramique.com/  Confédération des Industries Céramiques de France (CICF) http://www.ceramique.org/  http://www.royaldelft.com/  http://www.meissen.com/en  http://www.villeroy-­‐boch.fr/  http://www.museuscostabrava.cat/ (Terracotta Museu)  http://chroniqueslimousinesetmarchoises.cghhml.fr/marcognac.htm  http://www.royal-­‐limoges.fr/  http://www.bernardaud.fr/  http://www.sevresciteceramique.fr/  http://www.gien.com/