LES ANNONCES DE LA SEINE Rentrée du Barreau de Paris
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LES ANNONCES DE LA SEINE Rentrée du Barreau de Paris
JOURNAL SPÉCIAL DES SOCIÉTÉS anciennement LES ANNONCES DE LA SEINE Mercredi 23 décembre 2015 - numéro 60 Rentrée du Barreau de Paris 11 décembre 2015 AUDIENCE SOLENNELLE rentrée du barreau de paris l - Le Droit contre la force par Pierre-Olivier Sur .................................................... 2 - Œuvrer ensemble par Laurent Martinet............................................................ 5 - Eloge d’un avocat disparu par Alexandre Luc-Walton...................................... 7 - Le procès de Mata Hari par Cosima Ouhioun ................................................ 10 AGENDA......................................................................................................... 4 ELECTIONS l barreau de paris - Bâtonnier et vice-Bâtonnier................................................................................. 12 - Une reconnaissance constitutionnelle par Frédéric Sicard ............................. 12 - Membres du Conseil de l’Ordre .......................................................................... 13 - Faire rayonner le Barreau de Paris par Dominique Attias ............................... 14 AU FIL DES PAGES l guide des saisies-contrefaçons et des constats 2016 ................. 14 ANNONCES LÉGALES...................................................................... 15 ÎLE-DE-FRANCE l l’art en prison – « paroles du dedans » - Interview d’Olivier Brunhes par Marie-Stéphanie Servos................................ 32 A u moment de quitter leurs fonctions Pierre-Olivier Sur et Laurent Martinet ont rendu compte de leurs réalisations, des combats qu’ils ont menés et des résultats obtenus lors de l’Audience Solennelle de Rentrée du Barreau de Paris qui se déroulait le 11 décembre dernier dans la 1 ère Chambre de la Cour d’appel de Paris. Christiane Taubira, les Chefs des Juridictions suprêmes et de la Cour d’appel de Paris, le Défenseur des Droits, des fonctionnaires de la Haute Administration et de nombreuses personnalités françaises et étrangères du monde du droit et du chiffre étaient présents pour ce rendezvous annuel incontournable de la famille judiciaire. Les lauréats du concours d’éloquence 2015 ont discouru avec talent et ont ainsi porté haut les couleurs de l’excellence oratoire du jeune Barreau parisien : le 1 er Secrétaire Alexandre Luc-Walton a choisi d’é voquer la mémoire du célèbre Avocat Jean-Jacques de Félice grand Défenseur des Droits de l’Homme, quant à la 2ème secrétaire Cosima Ouhioun, elle a consacré sa plaidoirie au procès de Mata Hari. Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Alexandre Luc-Walton, Pierre-Olivier Sur, Cosima Ouhioun et Laurent Martinet Madame la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a notamment insisté sur le rôle précieux des Avocats qui sont les garants du respect de la loi et des droits de la Défense. C’est le Vice-Bâtonnier Laurent Martinet qui s’est adressé en premier à ses confrères pour leur dire « ce à quoi je crois » : bicéphalisme de la fonction de Bâtonnier, exigence d’ouverture du Barreau de Paris, force et fécondité de la déontologie furent au cœur de ses propos qu’il a conclus en formulant le vœux que « la paix et la liberté règnent dans notre pays ». Le Bâtonnier Pierre-Olivier Sur a choisi de centrer sa brillante intervention sur « les combats pour la paix, par le Droit, face à l’Histoire » : l’aide juridictionnelle, le périmètre du droit, l’observatoire international des avocats, le marché du droit, la résolution amiable des litiges, la lutte contre le terrorisme… Face aux défis lancés à la profession d’Avocat, il a ainsi réaffirmé avec force le triomphe de la place du Droit et des libertés indispensables à toute société humaine et démocratique. Jean-René Tancrède J OURNAL O FFICIEL D ’A NNONCES L ÉGALES — I NFORMATIONS G ÉNÉRALES , J UDICIAIRES ET T ECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 8, rue Saint-Augustin — 75002 PARIS — Téléphone : 01 47 03 10 10 — Télécopie : 01 47 03 99 00 Internet : www.jss.fr — e-mail : [email protected] et [email protected] JOURNAL SPÉCIAL DES SOCIÉTÉS FONDÉ EN 1898 PAR RENÉ LESEUR — LES ANNONCES DE LA SEINE FONDÉES EN 1919 PAR RENÉ TANCRÈDE DIRECTRICE DE LA PUBLICATION : MYRIAM DE MONTIS — DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : CYRILLE DE MONTIS — RÉDACTEUR EN CHEF : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Audience solennelle collaborateurs. Nos collaborateurs ne consulteront plus Dalloz, Lextenso, LexisNexis, Lamy, etc. Ce seront des juristes situés dans les pays du Maghreb ou en Inde, qui effectueront les recherches juridiques et qui rédigeront même les actes. C’est ce qu’on appelle l’out sourcing. 60 000 juristes l’exercent aujourd’hui en Inde. Et, lorsque nous n’aurons plus besoin d’out sourcing, ce serait des machines dotées d’intelligence artificielle qui nous remplaceraient... nous les Avocats, et vous les Juges... ? l Ce scénario de science-fiction est un danger réel, auquel il faut résister. Car l’acte de Juger, avec des motifs et un dispositif, n’est finalement rien d’autre qu’un raisonnement facilement transposable dans un algorithme que la machine pourrait traduire, harmonisant ainsi les jurisprudences sur le plan national, européen et même mondial. Par exemple pour un divorce : combien d’enfants, quel patrimoine, quels revenus ? La prestation compensatoire, avec la pension alimentaire, pourraient se calculer automatiquement ! Il en est déjà ainsi pour l’évaluation du préjudice corporel, dans les affaires d’accident… Le projet de justice du 21 ème siècle (J21) prévoit de renforcer les Modes Alternatifs de Règlement des Différends (les MARD). Initiative louable, puisqu’elle invite les parties à réf léchir et à rechercher une conciliation et peut-être même une transaction. Mais elle ne doit pas être détournée de sa vocation par l’intrusion de projection utilisant l’intelligence artificielle pour simuler ce que pourrait être une décision de Justice. Le Barreau, tout en encourageant la résolution Œuvrer ensemble amiable des litiges, insiste sur l’importance primordiale du facteur humain, pour qu’aucun Juge ou Avocat, ne devienne jamais esclave de la machine. Et pour qu’il y ait toujours au bout de la route, un Juge. C’est le défi de demain. Un Juge, un Avocat, comme en médecine, l’humain demeure essentiel. l L’humain c’est le lien, confiance/conscience, la confiance du client, la conscience de l’Avocat et du Magistrat ; l L’hu mai n c ’e st l a tr ansfor mation d’u ne é m o t i o n à t r av e r s t r o i s p e r s o n n a g e s , l e justiciable, l’Avocat, le Juge, pour dessiner la vérité judiciaire ; l L’humain c’est la plaidoirie qu’on attend, qu’o n prononce, qu’on entend. La plaidoirie demeurera le seul moyen pour l’exprimer. Nous seuls, Avocats et Magistrats, savons que l’homme est toujours plus grand que ses fautes... Cela, jamais le robot ne le comprendra et l’émotion ne sera jamais rattrapée par la machine. Il n’y aura jamais rien d’autre que des mots pour rassembler les éléments de preuve et d’humanité et peser sur l’intime conviction. Craignons que si le robot remplaçait l’Homme, on ne puisse plus dire « au commencement était le Verbe », mais « au commencement est le Robot »… Et même s’il en était ainsi, il faudra toujours à la fin, un Juge et un Avocat. Car la défense doit avoir la parole en dernier. Sinon c’est la fin du monde. Donc, pour l’éviter, ce n’est plus « au commencement était le Verbe, mais à la fin sera le Verbe ». Redescendons sur terre, vous l’avez compris, Laurent Martinet par Laurent Martinet Je voudrais garder quelques images de l’aventure avec vous tous : l La minute de silence observée par 3 000 Avocats et Magistrats dans la Salle des pas perdus et le bourdon de Notre-Dame qui sonnait le glas, en janvier dernier ; l Les prestations de serment dans la salle haute de notre bibliothèque, car j’ai essayé d’accueillir tous les jeunes Avocats pendant deux ans, pour les féliciter d’avoir choisi le plus beau métier du monde ; l Le poème de Paul Eluard « Liberté », récité avec des enfants de 10 ans, dans une école, où Initiadroit m’avait conduit ; l Jean-Yves Le Borgne et Henri Leclerc, dans leurs discours aux nouvelles promotions de l’EFB pour cette émotion transmise par deux immenses Avocats à leurs futurs confrères et aussi à nous tous ; l Le premier rang de la grande Synagogue de Jérusalem, pour la prière du vendredi soir entre le rabbin, l’imam et le prieur d’Abu Gosh, avec la délégation du Barreau de Paris ; l La dernière étape du quartet tunisien prix Nobel de la paix, à notre Université d’Hiver, symbole de la Vérité, que les Avocats doivent soutenir. Voilà le caléidoscope des images, des émotions, des valeurs de notre Barreau, qu’avec Laurent Martinet et le conseil de l’Ordre, nous avons portées avec passion pendant deux ans, pour un seul but : le Droit contre la force. On sait quelle a été ma passion pour l’EFB dont, à travers moi, le Président fut, pour la première fois, le Vice-Bâtonnier. J’ai considéré d’emblée qu’il était essentiel que Magistrats et Avocats se rapprochent. Xavier Ronsin, Directeur de l’ENM et moi-même, avons pour cela mis en place des enseignements communs, tant en formation initiale qu’en formation continue, sur la base d’une réciprocité sans faille. Nous sommes en mesure aujourd’hui de proposer à nos élèves-Avocats de rejoindre l’ENM à Bordeaux, de même que les élèves de l’ENM sont les bienvenus à Paris. Je tiens à vous en remercier, Monsieur le Directeur, car ainsi nous avons construit, pour les Avocats et pour les Magistrats, un avenir différent de ce que fut notre passé et autrement plus prometteur. Je salue également le Bâtonnier Jean Castelain qui nous laissa une pépite en ouvrant cette Ecole. Une pépite, ce n’est d’ailleurs peut-être pas le seul mot pour la qualifier. Je devrais dire aussi un écrin ; un creuset ; un lieu créatif, inventif, protéiforme au sens où il allait s’avérer susceptible de recevoir notre propre impulsion et de traduire toutes nos ambitions. C’est en hommage reconnaissant au tandem qu’il formait avec le Bâtonnier Jean-Yves Le Borgne qu’il m’a semblé naturel que celui-ci parraine notre première promotion, de 2 000 élèves-Avocats. L’Ecole a rompu avec toute tentation de répéter l’enseignement universitaire, comme il le fallait. Elle est devenue une véritable école d’application pratique, formant les élèves-Avocats pour qu’ils aient l’espoir de connaître rapidement le succès, et le bonheur d’être immédiatement opérationnels, dès leur prestation de serment. Pour cela, nous avons voulu imprimer une double orientation, côté gestion et côté déontologie. En gestion, parce que la vie des Cabinets, leur survie parfois, dépend évidemment de la pertinence des décisions et des choix stratégiques et managériaux, et cela ne s’improvise pas. l (…) Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 A ujourd’hui, notre pays est confronté à une adversité que nous n’avions pas connue depuis des décennies. Mardi et mercredi derniers, dans le cadre de notre Université d’Hiver, des signaux d’alarme ont été lancés par des interlocuteurs extrêmement divers. Magistrats, Juge anti-terroriste, hommes et femmes politiques, ancien Premier Ministre, ancienne représentante des institutions patronales, journalistes et Avocats. C’est paradoxalement cette conjoncture dramatique qui m’incite, contre les usages et les habitudes les plus courantes, à commencer plutôt qu’à finir par former des vœux pour le nouveau Bâtonnat. l Des vœux de bonheur pour commencer. Je souhaite que le nouveau Bâtonnier et la nouvelle ViceBâtonnière travaillent dans un monde et dans un pays en paix. Je souhaite, car je sais combien notre métier est une mesure de la Démocratie, qu’ils soient les représentants d’une profession épanouie et réellement présente dans la société et dans les débats. l Je forme aussi pour eux, et pour tous les Avocats, des vœux de prospérité. Ce que j’appelle prospérité, ce n’est pas le luxe tapageur, ce n’est pas l’abondance irréaliste. Ce que j’appelle prospérité, c’est un état de succès et de réussite. C’est donc une capacité à porter les idées qui vous sont chères et à les réaliser. Ce que j’appelle prospérité, c’est – sans jeu de mot – une certaine façon « d’avoir les moyens ». l Je forme le vœu que le Bâtonnier et la Vice-Bâtonnière veuillent et puissent travailler dans la continuité de l’action qui fut la nôtre et celle de nos prédécesseurs. Car nous tous ici réunis, nous avons l’ambition de construire pour le Barreau. Et j’ai une idée fixe, une il est temps pour moi de céder la place à mon successeur Frédéric Sicard. conviction fondamentale. Je l’ai affirmée lors de l’Université d’Hiver 2014 et j’ai eu de nombreuses fois l’occasion de la dire et de la redire au cours de mon mandat : il faut construire sans passer par la case détruire. Ainsi, on fédère. Ainsi, on va plus loin. Ainsi, on capitalise sur l’existant. L’existant, c’est aussi le moment de le rappeler et de dire combien nous en sommes fiers, Pierre-Olivier et moi-même. Je laisse bien sûr au Bâtonnier le soin de faire tout à l’heure la synthèse de notre action. J’insisterai ici seulement sur ce à quoi j’ai dédié le plus d’attention. Journal Spécial des Sociétés - Mercredi 23 décembre 2015 - numéro 60 5 Audience solennelle Le procès de Mata Hari par Cosima Ouhioun Cosima Ouhioun 10 Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 R habillez-vous ! Vous trouvez ça approprié d’être aussi débraillée en ces jours solennels ? Ne voyezvous pas le danger qui rôde, le péril de notre Nation, l’ennemi à notre porte ? Tout le monde est en alerte, accroché à son poste, dans l’attente de la prochaine tragédie. Et vous, vous continuez à vous donner en spectacle, dans l’attente de déguster champagne et petits fours. Attendez, mon intention est bonne. Je veux vous défendre. Mais je ne peux pas le faire si vous êtes… dénudée ! Moi, sous ma robe, je me sens forte. Vous, nue devant moi, je vous vois faible. Ecoutez le philosophe : « il y a des cas, que commande la raison d’état, où il faut mettre pour un moment, un voile sur la liberté ». Mais c’est pour mieux vous protéger. Ah non ne m’accusez pas ! Comment ? « Qui est la femme soumise » ? Vous ? Qui ne vous refusez point et ne vous livrez pas ? Qui savez-vous faire esclave et rester reine ? Ou Moi ? Qui sous prétexte de pudeur cède à la peur ? Sous couvert de vous défendre, protège ceux qui vous gouvernent ? Le 24 juillet 1917 s’ouvre le procès. Ici même, juste en face de cette salle. L’accusée, heureusement s’est habillée. Une robe bleue au décolleté profond. Avec ce visage que vous aimez détester. Mais lequel ? Celui d’un parasite ? Cette sangsue qui vit à nos crochets et subsiste de notre argent, Ou Pire ? D’un étranger ? Celui qui vient en France pour nous voler notre travail, Non. Pire encore. Pire que tout cela. Une femme. Une parasite et une étrangère. Une femme. Pécheresse par nature. Qui n’use de ses charmes que pour en abuser. N’amuse les hommes que pour les amener à se confier. N’écoute leurs confidences que pour trahir leur confiance. Bref, juste une femme. Comme vous Mesdames. Comme moi. Mata Hari a 40 ans et un physique atypique pour une hollandaise. Une grande pousse aux cheveux noirs. Au teint mat et velouté. Au regard noir et provocateur. Belle. Sensuelle. Intelligente. Envoûtante. Puissante. Mais aussi : Impulsive. Impertinente. Obstinée. Vénale. Et parfois, naïve. La rumeur de la foule excite l’animal en cage. Elle les entend derrière la porte de la salle d’audience : ces curieux endimanchés attiré par le célèbre nom de la danseuse effeuilleuse. Il quête des billets d’entrée pour son dernier spectacle : « Va-t-elle encore se mettre à nu ? » Mais ce spectacle se jouera à huis-clos, sans public, sans journaliste, sans voyeur, sans personne. Face à elle, 3 lieutenants, 2 capitaines, un adjudant. 6 hommes, 6 militaires, le troisième Conseil de Guerre qui scrute avec autant d’horreur que de fascination le menu du jour. Comment ça ? Une femme ? Une civile ? Jugée par des militaires ? Mais oui, l’état de siège est décrété : l la Justice ne siège plus en robe mais en uniforme. Et ce n’est pas que la mode vestimentaire qui est changée : l Couvre-feu, perquisitions, interdiction des manifestations ; l L’espionnage n’est plus un délit mais un crime ; l Ce n’est plus 5 ans de prison mais la mort. Mata Hari est inculpée pour espionnage et intelligence avec l’Ennemi, l’Allemagne. Depuis le box, son regard est attiré malgré elle par l’un des Juges. Il a un tic insupportable. Son œil gauche cligne frénétiquement, et donne à ce visage abîmé des allures bestiales. Qu’estce qu’il a celui-là ? Une poussière dans l’œil ? C’est Elle qui l’indispose ? Ou est-ce qu’il cherche à faire taire un souvenir douloureux ? Oui, il rentre à peine du front où il a touché cette réalité insupportable : l Cette Guerre qui n’en finit pas ; l Ces dirigeants qui ne tiennent pas leurs promesses et qui sont pointés du doigt : par cette chair à canon qui se triche pas. Ce qui forçait l’admiration à la Belle Epoque pousse à la suspicion en temps de guerre. La femme libre, moderne et puissante, devient la putain immorale et manipulatrice. Le Président l’interroge longuement sur son mode de vie, ses amants, ses mensonges. La femme le regarde droit dans les yeux. Elle revendique et provoque : « Monsieur le Président, J’ai toujours vécu pour l’amour et le plaisir. J’aime les officiers, je les ai aimés toute ma vie. J’aime mieux être la Maîtresse d’un officier pauvre que d’un banquier riche. Mon plus grand plaisir est de pouvoir coucher avec eux, sans penser à l’argent. Et puis, j’aime faire entre les diverses nations des comparaisons, mais je vous jure que les relations que j’ai eues avec eux ne sont inspirées que des sentiments dont je parle ». Le Président manque de s’étouffer. Lui-même est lieutenant-colonel ; elle le voit rougir de honte à l’idée qui lui traverse l’esprit : « Pourquoi pas moi ? Ce qu’il aurait été bon et réconfortant d’être l’un de ces officiers ». Il s’égare quelques instants et s’imagine assister à l’un de ses spectacles : il fantasme, une scène, là, au centre de cette salle. Imaginez : Une brume épaisse qui s’estompe peu à peu. Le soleil se lève et entame sa danse. Le corps levantin de Mata Hari ondule comme un océan face au vent. Ses bras se nouent comme des serpents. Avec délicatesse, elle se libère un à un des voiles qui la recouvrent. Jusqu’au complet dénuement. Le lieutenant colonel se retranche dans son bunker intérieur. Pendant que l’accusée pérore sur son passé. Le Commissaire du gouvernement, André Mornet, ancien avocat, ancien premier secrétaire de la conférence, se lève à son tour et tousse pour réveiller le premier et montrer à la deuxième qu’il ne se laisse pas impressionner par son éloquence. C’est à lui d’entrer en scène. Son dossier est épais. Des centaines de pages de rapports de filature quotidienne de Mata Hari depuis son retour à Paris en 1915. On l’attend à la sortie de son hôtel. On la suit dans les soirées privées. Chaque fait, chaque geste, chaque rencontre de la danseuse paraît suspect. La voici qui dîne avec un diplomate – c’est qu’elle lui soutire un secret. La voilà qui sirote un verre avec un roumain suspect – c’est qu’elle lui transmet ce secret. La voici encore qui reçoit un virement depuis la Hollande – c’est sa rémunération pour son crime ! Et cette lettre qu’elle écrit à u n ami en Espagne, Elle lui parle de Paris : elle fait référence aux décisions politiques qui y sont prises ! Elle lui parle de la danse : c’est une métaphore pour parler de la guerre ! Le caractère anodin de cette lettre cache nécessairement un message secret. Les rapports de surveillance sont aussi passionnants qu’une notice de médicament : « A une heure 30 la dénommée Zelle est allée au salon de lecture de l’hôtel et vingt minutes plus tard, elle est remontée dans sa Chambre », édifiant. « Vers 14h30, la nommée Zelle s’e st rendue chez Léon, chapelier », confondant. « Aujourd’hui… rien à signaler ». Mata Hari est un virus indétectable. Et surtout, dans ce dossier, une pièce, une pièce qui va l’enterrer : une série de télégrammes rédigés par les renseignements allemands et interceptés par leurs homologues français. Tout y est ! l le recrutement en tant qu’espion de la danseuse par l’Allemagne en 1915 ; l les rapports prétendument complets adressés à l’ennemi ; l Et les 5 informations transmises parmi lesquelles : « le projet de la France d’une offensive générale de grand style sur tous les fronts pour le printemps 1917 ». Ou encore : « la rumeur qui coure parmi les officiers anglais d’un débarquement à l’embouchure de l’Escault ». L’affrontement peut commencer. Pour lui, un duel. Pour elle, une valse. Le premier coup porte sur le recrutement incontestable de Mata Hari par l’intelligence allemande. Elle réplique : « c’était une simple pirouette ». Elle n’a pas eu le temps de livrer de renseignements qu’elle travaillait révolte, par cette force de travail qui se met en grève ; l Partout, ils détectent des espions ; l Partout, ils cherchent des coupables pour détourner l’attention ; l Et l’enthousiasme des soldats qui a laissé place à la lassitude et au ressentiment. Lui-même, en rentrant, a trouvé sa femme dans les bras d’un autre. Il est écœuré par cette noce à Paris, l’inconduite des épouses, l’insouciance des civils. Et c’est à lui que revient l’honneur de prendre la parole en premier : « Madame Zelle, approchez-vous et déclinez votre identité ». Ce nom la fait frissonner. Cette Madame Zelle est une inconnue pour Mata Hari. Elle se lève, se glisse avec légèreté jusqu’à la barre. Et ne sait par où commencer. Elle si pleine de vies, de nombreuses vies et de nombreuses identités. Laquelle donner aujourd’hui ? Elle est née : Margaretta Gertrude Zelle d’une famille ni prolétaire, ni bourgeoise. Elle s’est mariée : Lady Mac Leod à un militaire hollandais, lâche, alcoolique et violent qui l’emmène vivre en Indonésie. Mariée à 18 ans, mère à 20, divorcée à 25. Impulsive. Efficace. Elle s’est émancipée sous un nouveau nom de scène. Le seul qu’elle choisit, le seul qui lui ressemble : Mata Hari qui signifie, le soleil en Indonésien. Elle s’invente un nouveau passé qu’elle modifie au gré des interlocuteurs : elle se dit indienne ou javanaise, initiée par des prêtres hindouistes aux danses sacrées dont elle seule connaît le secret. La vie est une comédie et Mata Hari passe la sienne à interpréter un rôle. Sans le savoir, elle creuse déjà sa tombe : tous ces mensonges font d’elle le parfait espion. Elle a 26 ans lorsqu’elle arrive à Paris réaliser ses rêves de grandeur. Son succès est immédiat. Devant tout Paris, Berlin, Milan, Madrid, Amsterdam, elle exécute des numéros de danse exotique. Du jamais vu. Du jour au lendemain, elle devient la reine de Paris et de la Belle Epoque. Les journaux la célèbrent. Les salons la réclament. Le public l’adule. Elle incarne la liberté : elle rejette les institutions bourgeoises et cette morale qui devrait s’imposer avec plus de rigueur aux femmes qu’aux hommes. Elle n’est ni l’épouse, ni la mère, ni la veuve éplorée. Elle collectionne les amants sans s’en cacher : Hollandais, Irlandais, Allemands, Russes, ou Français .Riches, célèbres ou désargentés, jeunes ou séniles, sportifs ou apoplectiques, militaires, diplomates ou banquiers. Elle s’affiche dénudée ? Et alors ? Elle est entretenue ? Et alors ? Sa légèreté n’enlève rien à son intelligence. Et ce qu’elle n’a pas peur d’être, elle n’a pas peur non plus de le dire. Mata Hari ment mais elle ne Journal Spécial des Sociétés - Mercredi 23 décembre 2015 - numéro 60 Audience solennelle Le Conseil se retire pour délibérer. A peine trente minutes. Son questionnement est à la fois sincère et hypocrite. Sincère, parce que ces juges ont peur. Et ils ont raison d’avoir peur. La menace est omniprésente. Peut-on, dans un climat de tension extrême, laisser en liberté un danger même potentiel ? Peut-être qu’elle nous a aidés après avoir aidé l’ennemi. Mais faut-il sauver les repentis ? Qui nous dit qu’au prochain coup de vent, elle ne va pas encore changer d’avis ? Peut-on prendre un tel risque ? Innocente ou coupable, qui nous en voudra d’avoir condamné cette femme pour sauver la France ? Hypocrite, parce qu’il s’agit de la condamner non pas pour sauver les autres, mais pour rassurer ceux qui s’inquiètent et effrayer ceux qui se révoltent. Ce n’est pas le procès de l’espionnage, c’est le procès pour l’exemple. Mata Hari est le bouc-émissaire idéal, tout ce que la société adulait avant et maintenant condamne : l le vivre libre contre l’état de guerre, l la légèreté contre l’austérité, l l’internationalisme contre le patriotisme. Le port du voile, si érotique pendant ses numéros de danse, de v ient un signe de dé voiement insupportable cachant une âme épouvantable. Il faut tuer le divertissement qui égare le peuple pour aller jusqu’au bout du conflit. Vite, il faut éteindre le feu, brandir des épouvantails, avant que la rébellion ne gronde. Vite, il faut la condamner.Le verdict tombe. Coupable. La presse applaudit, le peuple exulte, les dirigeants respirent. La peine est capitale. Elle est incompréhensible. Pour Mata Hari, le procès immédiat et la mort. Pour Raoul Villain, l’assassin de Jaurès, un procès renvoyé à 5 ans aux lendemains de la guerre – pour une Justice qui se veut plus sereine – et un acquittement car sans lui, selon l’un des jurés, « la France n’aurait pas pu gagner la guerre ». Pour Mata Hari, la juridiction d’exception et la mort. Pour le lieutenant Bonnet, inculpé 20 ans plus tôt de trahison pour des faits similaires, le Tribunal correctionnel et 5 ans ferme. Un autre contexte, une autre raison d’Etat, un autre traitement : l La vie ou la mort ; l L’acquittement ou la condamnation ; l La médiatisation pour l’exemple ou le procès étouffé. Et pourtant, 20 ans plus tard, Le Commissaire Mornet admettra que : « Il n’y avait pas de quoi fouetter un chat ». L’urgence nous contraint à la disproportion de moyens : On tire au lance-roquette sur une mouche ; On rase tous les arbres pour éviter les feux de forêt ; On fait d’une courtisane une espionne de haute voltige, de l’activiste un terroriste. L’urgence contraint la Justice à u ne logique d’expiation. On purge la société apeurée de ses souffrances. On absout les dirigeants de leur impuissance. L’offensive du Chemin des Dames a échoué ? L’excuse est toute trouvée : c’est à cause des renseignements transmis par Mata Hari à l’Allemagne. Quel syllogisme réconfortant. Le Mal vient d’une personne. On peut éliminer une personne. On peut donc éliminer le Mal. Le 15 octobre 1917, à 6 heures, c’est l’heure de ses derniers mots : « Quelle étrange coutume des Français que d’e xécuter les gens à l’aube » ! C’est l’heure de sa dernière danse avant de tirer sa révérence. Le public acclame l’arrivée de l’artiste : « A mort la salope de boche !! » « A mort la salope de boche !! ». Les douze figurants sont déjà en position, droits comme des petits rats de l’opéra, fusil à la main. Mata Hari sourit, car elle va faire ce qu’elle a toujours aimé faire : monter sur scène. Son Avocat, lui, est sombre. Il cherche encore à sauver sa cliente. Soudain l’idée lui vient. Il se lève, une dernière fois, pour révéler son engagement physique dans ce dossier : « Vous ne pouvez pas faire exécuter cette femme ! -Et pourquoi cela Maître ? -Mais… Parce qu’elle est enceinte ! -Allons, Maître, elle est incarcérée depuis 8 mois et n’a reçu aucune visite -Si, la mienne ! » Sa cliente dément : il lui avait pourtant bien dit… de ne pas reprendre la parole après lui. Mais il est temps d’en finir. Elle avance d’un pas lent, le torse redressé, le menton haut, demi-pointes cambrées et glisse jusqu’au centre de l’échafaud. Point de soubresauts. Plus de contretemps. Le poteau d’exécution a remplacé la barre de la danseuse, elle salue son public d’un geste amical et envoie un baiser à ses figurants armés jusqu’aux dents. Elle tend les poignets à un gendarme pour qu’il les attache. Mais elle refuse de se laisser bander les yeux. Elle ne veut rien rater de son dernier moment. Un dernier sourire étrange et triomphal avant le bouquet final. Le feu d’artifices démarre, criblant son corps de balles. Le rideau tombe, Mata Hari aussi. Et le public, satisfait du spectacle qu’on vient de lui servir, se relève et rentre chez lui rassuré, protégé. Car le mal a disparu. La cause de tous les échecs n’est plus. Demain, tout ira mieux. Demain les Français seront victorieux. Demain, ils continueront de fermer les yeux. Remise de la médaille du Barreau de Paris à David Apelbaum, 3ème secrétaire de la Conférence 2015, qui partageait le bureau de Valentin Ribet, victime des attentats du 13 novembre 2015 perpétués au Bataclan. Journal Spécial des Sociétés - Mercredi 23 décembre 2015 - numéro 60 Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 déjà pour le contre-espionnage français. Le Président du Conseil l’interrompt en lui opposant que ce changement de pied n’était pour elle qu’une couverture destinée à mi eux servir les intérêts ennemis. Mais non. C’est bien plus que cela. C’est l’histoire d’un premier mariage avec l’Allemagne. D’un second avec la France. Et ce procès d’agent double, c’est en réalité celui de la femme bigame et de ses grands écarts. Oui, c’est vrai en 1915 elle épouse l’Allemagne. Vous trouvez ça malvenu ? Mais pour elle, qui vient de Hollande, un pays neutre, l’Allemagne, ce n’est pas l’ennemi, pas plus que la France. Ce mariage lui permet de se remettre à flots financièrement. Son fiancé lui fait de beaux cadeaux, ces fourrures qu’elle aime tant. Et il ne lui demande en rien en retour. Et puis, elle rencontre la France, qu’elle épouse un an plus tard. Aaahh la France c’est un amant formidable… mais plus exigeant. Oui mais l’Allemagne c’est ce grand frère réconfortant, protecteur, rigoureux, ordonné, elle aime se lover dans ses bras le dimanche matin en écoutant du Bach ! Oh mais la France, quand elle l’emmène au cabaret le samedi soir, quand elle l’emmène se promener le long de la scène, sous les lumières de Paris, flâner sur les terrasses, c’est magique, c’est romantique ! Mais c’est vrai que l’Allemagne, c’est le mari qui lui lit des poèmes, Gœthe, le soir au coin du feu après une longue journée. Oui mais la France ! Non l’Allemagne. Mais la France ! Non l’Allemagne. Elle a choisi : ce sera la monogamie… et la France : Là où elle vit, où elle danse, où elle aime. L’espionnage allemand, conjoint délaissé, se plaint dans des rapports qui sont au dossier « de ne pas avoir de nouvelles de son agent » et pointe « les résultats insatisfaisants » de son épouse. Trahi, il n’a d’autre choix que de briser le nouveau couple. Le procédé est bien connu des époux meurtris et des services de renseignement : griller l’espion retourné pour le faire condamner par son nouvel amour. Alors il rédige cette fameuse série de télégrammes, pièce principale du dossier, en utilisant un canal de transmission non sécurisé, et un code obsolète qu’il sait déchiffré par les Français. Il y parle de Mata Hari sans nom de code. Et y fait état de ces renseignements qu’elle aurait transmis et continué de transmettre à l’Allemagne. La France découvre ces télégrammes. Et réclame le divorce, aux torts exclusifs de l’espionne. Le commissaire Mornet plaide pour le mari abusé. Son réquisitoire est diablement efficace ; il fait appel à l’instinct d’auto -préservation. « Nous sommes en état de guerre. La Patrie est en danger. Elle a besoin d’e xemplarité. Cette femme féroce qui prépare dans l’ombre des tueries ne mérite que la mort. Elle vous a séduits pendant l’audience ? C’est la preuve qu’elle est dangereuse. On ne peut remettre en liberté cette Ssssssalomé sinistre qui a toute latitude pour parler à l’ennemi. Car la France a besoin d’être sauvée ». Mata Hari se sent bien seule. Ses amis, ses amants, ils ont tous déserté. Aucun n’est venu témoigner. Son avocat, Edouard Clunet, 72 ans, est son dernier allié. Elle l’écoute plaider avec la dernière énergie un dossier qui repose sur des procès d’intention : des secrets d’Etat ? Elle n’en a livré aucun aux Allemands ; tout au plus, elle a brodé quelques récits à partir de lectures de journaux. Les télégrammes interceptés ? Un piège monté de toute pièce. Et les renseignements qu’ils contiennent ? Sans valeur : « Le projet d’une offensive française sur le front » ? En quoi estce une révélation en temps de guerre ?? Qui est le traître ? Ces hommes qui divulguent ces renseignements et qui ne sont jamais inquiétés ? Ou cette femme qui ne fait que les écouter ? Il rappelle un à un les renseignements donnés par sa cliente aux services secrets français. L’accusation ne peut pas les nier. Pendant sa plaidoirie, les Juges murmurent et relayent les bruits de couloir : « Il paraît qu’il a été son amant et qu’il est aveuglé par le pouvoir de cette femme ». Pour ces Juges, l’Avocat est aveugle. Pour l’Avocat, ces Juges sont sourds. 11 élections élections ordinales du Barreau de Paris Paris, 16 décembre 2015 C’est Pierre-Olivier Sur qui a annoncé les résultats des élections des 15 et 16 décembre 2015 au Conseil de l’Ordre de Paris. Il y avait foule dans la Bibliothèque du Barreau de Paris pour féliciter Frédéric Sicard et Dominique Attias, Bâtonnier élu et Vice-Bâtonnière élue qui prendront leurs fonctions le 1er janvier 2016 pour un mandat de deux ans. On a notamment pu relever la présence, au 1er rang, de Jean-Gaston Moore, Directeur Honoraire de la Gazette du Palais et Avocat à la Cour de Paris, qui avait été placé, à la demande du Bâtonnier Pierre-Olivier Sur, à ses côtés car il souhaitait lui témoigner une reconnaissance toute particulière suite au malaise vagal dont il a été victime le 11 décembre 2015, lors de l’Audience Solennelle de Rentrée du Barreau de Paris, qui a été interrompue pratiquement une heure. Il a été applaudi et ovationné par ses confrères, ils ont salué son exceptionnelle carrière tant en sa qualité d’avocat spécialiste du droit des dommages corporels que d’éditorialiste judiciaire. Nous souhaitons plein succès aux futurs Bâtonnier et Vice-Bâtonnière pour assurer le développement du rayonnement du Barreau de Paris dans la continuité de leurs prédécesseurs, et relever les défis auxquels seront confrontés, demain, les Avocats en France. Jean-René Tancrède Une reconnaissance constitutionnelle par Frédéric Sicard C haque fois que je croise Monsieur le Bâtonnier Pierre-Olivier Sur, je songe à la silhouette d’un petit homme cheminant dans la poussière, à peine vêtu d’un short. C’est le Mahatma Gandhi qui enseignait : « il faut être fier d’avoir hérité de tout ce que le passé avait de meilleur et de plus noble ». Alors, je pense, Monsieur le Bâtonnier, à votre père, Bernard Sur. Ce soir il est là, parmi nous, et sachant toute l’affection et l’admiration qu’un fils espère de son père, il m’appartient de vous dire qu’il eut été fier de vous voir à la tête de notre Ordre. Tout le long de leur vie et au-delà, toutes les mères et tous les pères souffrent des épreuves de leurs enfants et se réjouissent de leur succès : vous avez comblé leurs espérances. Cher Pierre-Olivier, Vous avez su, hier, aussi bien cueillir les honneurs, que vous savez, aujourd’hui, les rendre. Digne de cet auguste atavisme, empreint d’une solennité paternelle vous avez servi vos clients et vos confrères. Mais l’heure n’est plus seulement au bilan, l’heure doit être celle de l’action. C’est avec humilité et détermination, Dominique Attias à mes côtés, que nous avançons pour prendre place, après sept siècles, dans une chaîne ininterrompue au service d’un Barreau fort de son indépendance, fort de ses libertés, fort des services rendus à la Cité, fort des services rendus au droit et à la Justice dans un monde toujours plus vaste. Or pour la première fois depuis plusieurs générations, notre pays est en état d’urgence. Il est même question de nouveaux aménagements constitutionnels pour renforcer le poids des forces de sécurité. Pour la première fois depuis plusieurs générations, les Avocats français et singulièrement les Avocats parisiens qui travaillent auprès de la première juridiction antiterroriste, doivent se battre pour des libertés suspendues. Or l’Histoire nous enseigne que les Avocats sont les derniers remparts des valeurs d’humanité que protègent ces libertés. C’est bien la raison pour laquelle l’indépendance de l’Avocat est la condition absolue de notre Démocratie moderne et de la confiance des citoyens dans leur Justice. Cette indépendance des Avocats justifie que notre Profession s’administre et se régule elle-même. Ainsi, l’indépendance de l’Avocat est plus qu’une liberté individuelle ; elle nécessite un Ordre indépendant qui est le véritable dépositaire de l’indépendance collective du Barreau. Au moment même où les libertés sont suspendues, les Avocats sont en première ligne pour les défendre, encore et toujours. Les esprits chagrins imaginent déjà en profiter pour nous abuser et suggérer de petits ou grands textes, grignotant ici et là les moyens du Droit et de la Justice. Puisque ce combat est permanent, il nous faut le meilleur des boucliers : ce sera la Constitution. Il nous faut convaincre la République de tenir pour fondamentaux, c’est-à-dire constitutionnels, les principes internationaux et européens qui consacrent l’indépendance, le secret, l’absence de conflit d’intérêts, le désintéressement et l’humanité des Avocats. Chaque fois que nous le pourrons, nous interpellerons les plus hautes autorités, à l’instar de nos consœurs et de nos confrères canadiens, brésiliens ou tunisiens et de bien d’autres encore. Il nous faut obtenir la reconnaissance constitutionnelle, non pas de notre statut mais de notre essence. Pour être dig nes de cette re connaissance constitutionnelle et pour notre Ordre, nous sommes prêts : l Nous voulons de la transparence démocratique. l Nous demanderons au Conseil de l’Ordre que ses débats soient filmés et accessibles à tous les Avocats et Elections au Conseil de l’Ordre de Paris, 15/16 décembre 2015 Bâtonnier et Vice-Bâtonnier Membres du Conseil de l’Ordre Résultats du premier tour : Inscrits : 28 113 Votants : 12 408 Blancs : 207 Suffrages exprimés : 12 201 Majorité absolue : 6 101 Résultat du second tour Inscrits : 28 113 Votants : 12 378 Blancs : 405 Suffrages exprimés : 11 973 Résultats du premier tour : Votants : 10494 Blancs : 88 Suffrages exprimés : 10406 Majorité absolue : 5204 Ont obtenu : Ont obtenu : Frédéric Sicard / Dominique Attias : 2 997 David Gordon-krief / Hubert Flichy : 2 929 Jean-Louis Bessis : 2 248 Laurent Martinet / Marie-Alix Canu-Bernard : 1 457 Benoît Chabert / Philip Cohen : 1 370 Nathalie Attias / M. Nicolas Leregle : 482 Patrice Rembauville-Nicolle : 413 Isabelle Dor : 229 Guy Fitoussi : 76 12 Ont obtenu : Bâtonnier Pierre-Olivier Sur : 4136 Frédéric Sicard / Dominique Attias : 6 390 Pierre Hoffman : 3518 David Gordon-Krief / Hubert Flichy : 5 583 Michelle Dayan : 2987 Alexandra Perquin : 2980 Frédéric Sicard et Dominique Attias ont été confirmés, à la Xavier Chassin de Kergommeaux : 2803 majorité absolue, par vote des Avocats du barreau de Paris Catherine de Combret Thibierge : 2780 à leur fonction de bâtonnier et vice-bâtonnier à compter du My-Kim Yang Paya : 2537 1er janvier 2016 pour la période 2016-2018. Arnaud Gris : 2512 Emmanuel Daoud : 2490 Béatrice Brugues-Reix : 2487 Journal Spécial des Sociétés - Mercredi 23 décembre 2015 - numéro 60 élections Faire rayonner le Barreau de Paris par Dominique Attias C her Laurent, Que de chemin parcouru depuis les trois années que nous avons passées ensemble au Conseil de l’Ordre et notre rencontre pendant la campagne pour entrer au Conseil en 2008. Tu as gardé cette élégance et ce sourire qui te caractérise. Quel plaisir de continuer dans tes pas. Je ne doute pas que ton énergie déployée au service de nos confrères est contagieuse, partageant tous deux la même passion pour notre profession. Tu t’es mis au service de notre jeunesse à travers l’école du Barreau, tu as œuvré à l’unité de la profession en apportant tes compétences au sein du Conseil National des Barreaux. Tu n’as pas hésité pour mettre en valeur le Barreau de Paris, à sillonner la planète de la Chine au Brésil et encore tout dernièrement jusqu’en Australie. La même volonté nous anime tous les deux : faire rayonner le Barreau de Paris et être au service de nos consœurs et confrères des plus jeunes aux plus anciens. Cher Frédéric, Je te remercie d’avoir pensé à me faire partager cette extraordinaire aventure. Qui nous aurait dit qu’après avoir siégé ensemble au Conseil de l’Ordre sous l’œil bienveillant et tutélaire de Christian Charrière-Bournazel puis au CNB, grâce notamment à Femmes et Droit que tu viendrais, un matin de novembre 2013 me proposer de t’accompagner. Tu es celui que je voulais voir à la tête de l’Ordre, voilà chose faite. Mainten ant à nous de nous retrousser les manches avec l’aide de toutes et tous. Incroyable comme nous sommes différents et pourtant si semblables. Le même ADN coule dans nos veines, celui de servir nos confrères et nos consœurs, celui de porter haut et fort nos valeurs faites de travail, de confraternité et d’échanges ; cette fierté d’avoir obtenu la confiance d’Avocats et Avocates si dif férent s et dont le cœur bat p our t ant à l’unisson, celui de porter haut et fort nos principes d’humanité, de confraternité, de travail et, mais oui, de désintéressement. Sans la moindre difficulté nous nous sommes répartis les tâches qui correspondent fondamentalement à ce qui nous porte au fond de nous-mêmes. Tu m’as demandé de m’occuper de la politique internationale de notre profession. Merci de ta confiance. Avec l’é quipe qui sera à mes côtés, je continuerai, respe ctueuse des uns et des autres, à faire rayonner notre Barreau à travers le monde. Frédéric, nous partageons le même intérêt pour l’Europe, nous ne serons pas trop de deux pour développer tous ces partenariats, pour rendre plus forte notre profession et permettre à nos jeunes de s’ouvrir vers d’autres et proches horizons. L’Avocature dans le monde est unie mais nos différences doivent permettre un enrichissement mutuel. J’ai pu constater à l’occasion du congrès annuel de la CIB à Cotonou il y a quinze jours, l’impérieuse nécessité de réfléchir ensemble. Nous avons en commun, le même Droit porteur de valeurs. Il va de soi que j’entends pérenniser utilement les actions entreprises précédemment pour asseoir davantage encore la place de « Paris Place de Droit » suite de Droit & Economie fondée par Dominique de La Garanderie et continuer à faire vivre Campus international créé par Christiane Feral-schuhl. Développer également et rendre plus forte notre place dans les modes de règlements des litiges (MARL) est un de mes objectifs. Nous avons la chance à Paris d’avoir des confrères et consœurs mobilisés et formés. Nous ne laisserons pas notre place à d’autres. Une de mes volontés également, faire du Barreau pénal un des fleurons du Barreau de Paris, avec l’aide des consœurs et confrères œuvrant tous les jours pour assister et défendre ceux qui sont mis au ban de la société. I l s e xe r c e n t l e p l u s b e a u d e s m é t i e r s e t constituent la fierté de notre Barreau, je me dois de leur donner la place qu’ils méritent. J’assurerai inlassablement la promotion de la parité. Je continuerai également ce qui fait le cœur de ma passion, l’accès au droit, le Droit des mineurs, le pro Bono, toutes ces actions de Responsabilité Sociale et sociétale insuffisamment valorisées où les Avocats et Avocates s’investissent jour après jour. L’Avocat est un acteur central de la société. Il nous appartient d’être celles et ceux qui portent haut les valeurs d’une société démocratique. Beaucoup de chantiers à mener à bien. Même si le temps nous manque, peu importe, nous ne sommes que les maillons d’une chaîne que nous voulons voir éternelle. Au fil des pages Guide des saisies-contrefaçons et des constats 2016 L a procédure de saisie-contrefaçon, souvent qualifiée de « reine des preuves », permet à un titulaire de droit d’obtenir, de manière unilatérale, une ordonnance judiciaire autorisant un Huissier de justice à se rendre chez un tiers pour décrire un objet argué de contrefaçon, en saisir des exemplaires, et obtenir des éléments sur l’étendue de la contrefaçon. Cette procédure spécifique n’est pas exclusive du droit commun, et les constats avec ou sans ordonnance, sont régulièrement utilisés pour compléter la preuve de la contrefaçon ou établir des actes de concurrence déloyale ou parasitaire. Ces modes de preuve sont soumis à un formalisme rigoureux et les risques de nullité sont nombreux. Ce guide a pour objectif de guider pas à pas les praticiens voulant faire la preuve d’une contrefaçon ou d’un acte de concurrence déloyale : - Comment faire constater l’atteinte alléguée à un 14 droit de propriété intellectuelle ? - Quel est le Juge compétent ? Que doit-contenir la requête ? - Comment organiser la saisie-contrefaçon avec l’Huissier de justice et l’expert ? - Quels sont les risques de nullité de la saisiecontrefaçon ? - Comment organiser un constat d’huissier ? Ce guide contient également des développements sur la saisie-contrefaçon devant la Juridiction Unifiée du Brevet, qui se distingue par de nombreux aspects de la saisiecontrefaçon « à la française », mais se rapproche de la procédure de constat selon l’article 145 du Code de procédure civile. Les procédures douanières sont également détaillées. Edition LexisNexis 400 pages - 63 euros 2015-1251 Journal Spécial des Sociétés - Mercredi 23 décembre 2015 - numéro 60 Annonces Légales sommaire •Constitutions •Transformations •Modifications •Fusions (réalisations) •Transmission universelle de patrimoine •Dissolutions •Dissolutions clôtures •Clôtures de liquidation •Convocations aux assemblées •Avis de réunion valant avis de convocation •Droit de vote •Ventes de fonds •Cessions de droits •Résiliations de baux •Avis d’apports •Donations •Locations gérances •Fin de locations gérances •Régime matrimonial •Avis d’insaisissabilité •Acceptation à concurrence de l'actif net •Changements de nom •Acceptation 25 27 27 27 26 93 28 28 28 29 29 94 29 29 30 30 30 30 23 23 25 28 29 31 Aux termes d’un acte sous seing privé en date du 17/12/2015, Il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : BRUNO JANET CONSEIL Forme : SAS. Capital : 10.000,00 Euros. Siège social : 84 boulevard Garibaldi 75015 PARIS. Objet : Le conseil et l’assistance opérationnelle, y compris toutes activités de lobbying, en matière de relations publiques et de communication ; la réalisation d’audits et de diagnostics de communication, la conception et la mise en oeuvre de politiques et de programmes de communication, l’organisation évènementielle ; la production et la création de tous types de travaux audiovisuels, de tous travaux d’édition, de publication ou de communication : films documentaires, films d’entreprise, audiovisuels pour le Web ; la création d’illustrations et de tous supports de communication ; la promotion des ventes, la publicité et l’édition sur tous supports. Durée : 99 années. Président: M. JANET Bruno, demeurant 84 boulevard Garibaldi, 75015 PARIS. La société sera immatriculée au R.C.S. de Paris. 516650 Par acte sous seing privé en date du 10 décembre 2015 est constituée la Société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : Forme : Société par actions simplifiée. Capital : Quarante Mille Euros (40 000 euros). Siège : 93 boulevard Malesherbes, 75008 PARIS. Objet : - entreposage frigorifique, prestations de services de logistique, - la commission de transport et en douane, le transport public de marchandises, la location de véhicules de transport. Durée : quatre-vingt-dix-neuf ans (99 ans). Admission aux assemblées et droit de vote : Tout associé peut participer aux assemblées sur justification de son identité et de l’inscription en compte de ses actions. Chaque associé dispose d’autant de voix qu’il possède ou représente d’actions. Président : la société STEF TRANSPORT, société par actions simplifiée au capital de 15 000 000 euros, dont le siège social est à 75008 Paris, 93 boulevard Malesherbes, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le n° 733 001 010. Commissaires aux comptes : - KPMG SA, 2 avenue Gambetta, Tour Eqho - 92066 PARIS La Défense Cedex, Commissaire aux Comptes titulaire, - SALUSTRO REYDEL, 2 avenue Gambetta, Tour Eqho - 92066 PARIS La Défense Cedex, Commissaire aux Comptes suppléant. Immatriculation : au RCS de PARIS. Suivant acte sous signatures privées, en date à PARIS du 4 décembre 2015, il a été constitué une SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE présentant notamment les caractéristiques ci-après : Dénomination sociale : "LES BAINS GUERBOIS" Objet : Conformément à l’article 1.832 du Code civil, la société a pour objet en France et à l’étranger : - la réalisation, la diffusion de tous produits tels que revues, disques, cosmétiques, accessoires de mode, produits de la maison, bijoux. - L’animation, la commercialisation, la distribution, le marketing de produits autour du bien-être, la parfumerie et les cosmétiques. - La gestion, l’exploitation directe ou indirecte de la marque « Les Bains Guerbois ». - L’achat et la vente de tous objets mobiliers d’occasion. - La commercialisation et la promotion, sous toutes leurs formes, de tous produits émanant de la société ou de ses filiales. - La prise de participation dans toutes sociétés et entreprises, la gestion et la cession de ces participations dans toutes leurs formes, le conseil et l’assistance des entreprises et des organisations dans leurs problèmes de stratégie, de politique interne et externe, de systèmes opérationnels et fonctionnels, notamment dans le domaine des études de marché, de communication, d’information et des relations publiques. Le tout, directement ou indirectement, pour son compte ou pour le compte de tiers, soit seule, soit avec des tiers, par voie de création de sociétés nouvelles, d’apport, de commandite, de souscription, d’achat de titres ou droits sociaux, de fusion, d’alliance, de société en participation ou de prise ou de dation en location ou en gérance de tous biens ou droits, ou autrement. - Et généralement, toutes opérations financières, commerciales, industrielles, civiles, immobilières ou mobilières, pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’un des objets spécifiés ou à tout patrimoine social. Durée : 99 années à compter du jour de son immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés.ème Siège : fixé à PARIS (3 arr.) rue du Bourg l’Abbé, n° 7. Capital : fixé à la somme de 10.000,00 Euros divisé en 1.000 parts de 10,00 euros, entièrement souscrites, intégralement libérées en numéraire. Gérant : Monsieur Jean-Pierre Ernest Henri MAROIS, demeurant à PARIS (6ème arr.) avenue de l’Observatoire, n° 5. Registre du Commerce et des Sociétés : La société sera immatriculée au Greffe du Tribunal de Commerce de PARIS. POUR INSERTION LEGALE, Monsieur Jean-Pierre MAROIS, Gérant. Suivant acte sous seing privé, en date à PARIS, du 9 novembre 2015, il a été constitué une société civile aux caractéristiques suivantes : La société a pour objet : l’acquisition par voie d’achat ou d’apport, la propriété, la mise en valeur, la transformation, O b j e t : L e c o n s e i l e n a f f a i r e s la construction, l’aménagement, l’administration, la location et la vente de réglementaires et le suivi de projet. Siège social : 24 avenue Secrétan, tous biens et droits immobiliers. La dénomination sociale est : 75019 PARIS. Capital : 3 000 euros. Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS. Admission aux assemblées et droit Le siège social est fixé à PARIS 16ème de vote : Tout associé a le droit de (75016) 32, rue George Sand. participer aux décisions collectives, La Société est constituée pour une personnellement ou par mandataire, durée de 99 années à compter de son quel que soit le nombre d’actions qu’il immatriculation. possède. Il doit justifier de son identité et Le capital social est fixé à la somme de de l’inscription en compte de ses actions MILLE EUROS (1.000,00 EUR). au jour de la décision collective. Chaque Le premier gérant de la société est associé dispose d’autant de voix qu’il Monsieur Quentin COURTHEOUX, domicilié à PARIS (75016), 32, rue possède ou représente d’actions. Agrément : Les cessions d’actions George Sand. par l’associé unique sont libres. En cas Mutations de parts : Toute mutation est de pluralité d’associés, les cessions soumise à l’agrément des associés. d’actions, à titre onéreux ou gratuit, sont La société sera immatriculée au registre libres entre associés. Toutes les autres du commerce et des sociétés de PARIS. Pour avis. cessions sont soumises à l’agrément préalable de la collectivité des associés. 516618 Président : Mme Florence TROUBAC, demeurant à PARIS (75019), 24 avenue Aux termes d’un acte sous seing privé en date à Paris du 17/11/2015, il a été Secrétan. constitué une société présentant les Immatriculation : au RCS de PARIS. caractéristiques suivantes : Pour avis et mention la Présidente. 516646 Forme : Société civile de moyens. 516731 Dénomination : Par acte S.S.P du 18/12/2015, il a Aux termes d’un acte sous seing privé été constitué la société dénommée : en date du 13 novembre 2015 à PARIS, il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes : Forme sociale : Société d’exercice Siège social : 133 boulevard Saint Sigle : SCM A.M.N. Siège social: 67, rue de Romainville, libéral à responsabilité limitée d’infirmier. Michel, 75005 PARIS. 75019 Paris. Dénomination sociale : Forme : SAS. Objet : mise en commun des moyens Capital : 350.000 € Objet : Assistance et conseil aux utiles à l’exercice de la profession de ses sociétés dans les domaines administratif, membres. Sigle : Inf.P.O. Durée : 99 ans. comptable, commercial, financier. Durée : 99 ans à compter de son Capital: 4 800 €, constitué uniquement Siège social : 14 rue Duban, 75016 PARIS. d’apports en numéraire. immatriculation au RCS de PARIS. G é r a n t : Nicolas RUELLE, né le Gérance : M. Christian DEVAUX, Objet social : l’exercice de la profession 30/08/1979 à TOULOUSE, demeurant 111/115, rue Villiers de l’Isle Adam, 75020 d’infirmier telle que définie à l’article R.4311-1 du Code de la santé publique. 133 boulevard Saint-Michel, 75005 PARIS, Paris. Clauses relatives aux cessions de parts : Durée de la société : 99 ans à compter nommé pour une durée de 6 années ; - nommé en qualité de commissaire agrément requis en cas de cession à un de la date de l’immatriculation de la aux comptes titulaire Michel TUDEL, tiers donné par les associés représentant Société au RCS. 17 rue Jean Chaptal, 31400 TOULOUSE au moins les 3/4 quarts des parts Capital social : 2 000 euros. Gérance : Stéphane AUDOUY et en qualité de commissaire aux comptes sociales. suppléant, CENSEA Partners, 8 rue Immatriculation de la Société au RCS demeurant 14 rue Duban, 75016 PARIS. Immatriculation au RCS de PARIS. Henri Jansou, 31200 TOULOUSE pour de Paris. La Gérance. La Gérance. 6 exercices. QCX CONSTITUTIONS 92 25 LUCIDA CYMBAE SOCIÉTÉS 516689 22 22 22 23 31 78 23 24 24 24 Par acte SSP en date du 02/12/2015, il a été constitué une société par actions simplifiée présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : Paris ◌ 75 ◌ eta 75 15 18 18 MOTHER SHIP SCM ANESTHÉSIE MAUSSINS – NOLLET INFIRMIER PARIS OUEST 516639 516674 516746 Journal Spécial des Sociétés - Mercredi 23 décembre 2015 - numéro 6015 BULLETIN D’ABONNEMENT 2015 Je désire m’abonner et recevoir Le Journal Spécial des Sociétés pendant un an, à l’adresse suivante : MADAME MONSIEUR MAÎTRE N° ABONNÉ : ……………………………………… NOM et PRÉNOM: …………………..…………………………………….…………………………………………………………………………………….……………. SOCIÉTÉ : …………………………………………….……...…………………………………………………………………………………………………...…………… ADRESSE : …………………………………………………….…………………………………………………………………………………………………….………… CODE POSTAL : …………………………………… VILLE : ………………………….………………………………...………………..………………………….…..... 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