Cancers de la bouche et des glandes salivaires

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Cancers de la bouche et des glandes salivaires
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A qui en parler ?
Cancers de la bouche et
des glandes salivaires
A qui cette brochure est-elle
destinée ?
Ce document s’adresse avant tout aux personnes
confrontées à un cancer de la bouche ou de la gorge
(oropharynx).
Table des matières
A qui cette brochure est-elle destinée ?
3
Qu’est-ce qu’un cancer ?
4
Un peu d’anatomie
6
Chiffres et facteurs de risque
10
Symptômes16
Examens de diagnostic
18
Choix des traitements
23
Les traitements
26
Suivi après la fin des traitements
39
Encore quelques conseils
41
La Fondation contre le Cancer : une mission, trois objectifs
47
Lorsqu’on vous annonce un diagnostic de cancer, de
très nombreuses questions et émotions se bousculent.
On veut comprendre comment et pourquoi la maladie
s’est développée, quels sont les examens et les
traitements indispensables, combien de temps ils
risquent de durer… On se demande si une guérison est
possible, si les traitements permettent de poursuivre
une vie normale ou s’il faudra se faire aider…
On s’interroge sur le coût de la maladie, sur ce qu’il
vaut mieux dire ou ne pas dire à son entourage…
A toutes ces questions et à bien d’autres, des réponses
devront être apportées au fur et à mesure qu’elles se
posent, au cas par cas, en fonction de l’évolution
particulière de chaque patient.
Votre médecin jouera à cet égard un rôle essentiel. Lui
seul est en mesure de vous informer avec précision sur
l’évolution de votre cas, pour autant que vous le lui
demandiez.
Cette brochure n’a pas pour objet de tout vous apprendre
sur votre traitement. Elle vous donne cependant
des informations générales très importantes pour
comprendre votre situation. Elle peut également vous
aider à poser les bonnes questions à votre médecin ou
à l’équipe médicale, si vous souhaitez en savoir plus sur
votre situation particulière.
N’oubliez pas non plus vos proches. Eux aussi se
posent de nombreuses questions. Ce document peut
donc également leur être utile.
2
3
Qu’est-ce qu’un cancer ?
Un cancer résulte d’une perturbation profonde et
complexe du fonctionnement de certaines cellules, qui
se multiplient de manière incontrôlée et anarchique,
à tel point qu’elles finissent par envahir l’organe dans
lequel elles se trouvent et par envoyer des cellules
malades à distance, vers d’autres organes.
Cause
Au départ, ce sont les dégâts accumulés par une
cellule qui entraînent le processus de cancérisation
(carcinogenèse). Ces dégâts peuvent, entre autres, être
dus à l’exposition à des produits toxiques (au premier
rang desquels se trouve la fumée de tabac), à des
agents physiques (ultraviolets naturels ou artificiels,
rayonnements, pollution), ou à certains virus. Le lien
avec l’alimentation est établi mais encore mal connu.
Par contre il est établi que l’alcool, l’excès de poids et
le manque d’exercice physique augmentent le risque
de certains cancers, tout comme des expositions
professionnelles à différents produits chimiques.
L’hérédité n’intervient que rarement. Les cancers ne
sont jamais contagieux.
Voilà pourquoi la fréquence des cancers augmente
globalement avec l’âge. C’est aussi la raison pour
laquelle le dépistage précoce de certains cancers est
si important. Il permet de les traiter avant l’apparition
des métastases.
Dernière précision : tumeur n’est pas toujours
synonyme de cancer. Une tumeur est une masse de
cellules qui peuvent être cancéreuses ou non.
On parle respectivement de tumeur maligne (cancer),
ou de tumeur bénigne (adénome, kyste, etc.).
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les jours ouvrables de 9h à 18h.
Evolution
Après une période plus ou moins longue, certaines
cellules cancéreuses peuvent s’échapper de leur
tumeur d’origine et aller s’installer dans d’autres
parties du corps, via les vaisseaux sanguins ou
lymphatiques. Ces colonies “secondaires” portent le
nom de métastases.
Le processus de cancérisation est habituellement très
lent. Il peut s’étendre sur plusieurs années, voire des
dizaines, après les premiers dégâts cellulaires.
4
5
Un peu d’anatomie
La bouche et l’oropharynx
La cavité buccale – plus communément appelée
‘bouche’ – comprend les lèvres, les muqueuses des
lèvres et des joues, les dents, les gencives, la partie
la plus antérieure et mobile de la langue, le plancher
de la bouche et, dans sa partie supérieure, une paroi
osseuse recouverte d’une muqueuse qui sépare la
bouche des fosses nasales, le palais dur.
L’oropharynx est la partie de la gorge située juste
en arrière de la bouche. Il commence là où la cavité
buccale s’arrête, et se compose de la base de la
langue (la partie la plus en arrière, non mobile), du
palais mou ou voile du palais (partie souple du palais,
non constituée d’os, la plus en arrière), de la luette,
des amygdales et des parois latérales et postérieures
du pharynx.
Ces deux organes – bouche et oropharynx – jouent
un rôle essentiel dans la respiration, la parole, la
mastication et la déglutition. Ils sont parsemés de
petites glandes salivaires accessoires dites ”mineures“
qui contribuent avec les autres glandes salivaires
principales dites ”majeures“ à produire la salive
permettant de maintenir l’humidité de la bouche et
d’assurer le premier stade de la digestion.
Palais
dur
Palais
mou
Gencives
Amygdale
Langue
Paroi
postérieure
de
l'oropharynx
Plancher
de la bouche
Lèvre inférieure
Sinus
paranasal
Fosse
nasale
Pharynx:
Nasopharynx
Oropharynx
Cavité
buccale
Hypopharynx
Larynx
Glandes salivaires
Œsophage
Trachée
6
7
Les glandes salivaires
Nous avons 3 paires de glandes salivaires majeures,
situées dans et autour de la bouche.
• Les glandes parotides, les plus grandes, situées de
chaque côté du visage au-dessous et en avant des
oreilles. Si 70% des tumeurs des glandes salivaires
y trouvent leur origine, la plupart d’entre elles
(80%) sont bénignes.
• Les glandes sous-mandibulaires, appelées aussi
glandes sous-maxillaires, sont plus petites et
situées juste au-dessous de la mâchoire. Les
tumeurs de ces glandes sont moins fréquentes
(10% à 20% des tumeurs salivaires), mais plus
souvent de nature cancéreuse (50%).
• Les glandes sublinguales, les plus petites, situées
dans le bas de la bouche, de chaque côté de la
langue. Il est rare que des tumeurs s’y développent.
En plus de ces glandes majeures, nous avons des
centaines de petites glandes salivaires accessoires
mineures, situées dans la muqueuse des lèvres, de
la langue, du palais, ainsi que dans l’intérieur des
joues, le nez, les sinus et le larynx. Les tumeurs qui
se développent à partir de ces glandes sont peu
fréquentes ; par contre, elles sont très souvent (dans
plus de 80% des cas) de nature maligne.
8
Glandes parotides
Glandes
sublinguales
Glandes
sous-mandibulaires
Les cancers dans des zones proches de la bouche
et de l’oropharynx sont abordés dans d’autres
brochures (Cancers du nez, des sinus et de la cavité
nasale et Cancers du larynx).
9
Chiffres et facteurs
de risque
Cancers de la bouche et de l’oropharynx
En Belgique, on diagnostique annuellement plus de
1 500 cas de cancers de la bouche et de l’oropharynx.
Ils touchent deux fois plus d’hommes que de femmes,
le plus souvent après l’âge de 60 ans (sauf pour les
cancers liés au virus HPV qui touchent des personnes
plus jeunes – voir page 12).
90% des cancers buccaux ou oropharyngés sont des
”carcinomes épidermoïdes“. Certains se développent
à partir d’une lésion préexistante appelée dysplasie
(voir page 13).
Outre des carcinomes épidermoïdes, on peut
également trouver des cancers qui se développent
au départ des tissus du système immunitaire (tissu
lymphoïde) présent dans les amygdales et au niveau
d’une amygdale située à la base de la langue
(amygdale linguale). Il s’agit alors de lymphomes.
Les lymphomes sont décrits dans d’autres brochures.
Dans un faible pourcentage de cas de cancers de la
bouche ou de l’oropharynx, on découvre un autre
cancer dans une région anatomique plus ou moins
proche, par exemple dans le larynx, l’œsophage
ou un poumon. C’est ce qu’on appelle un cancer
synchrone. Pour cette raison, le diagnostic d’un
cancer de la sphère buccale ou oropharyngée doit
toujours être suivi d’examens complémentaires pour
s’assurer qu’il n’y a pas une telle tumeur synchrone.
10
Facteurs de risques
Le tabac et l’alcool sont les deux facteurs de risque
principaux des cancers de la bouche ou de l’oropharynx.
Tabac
La plupart des gens touchés par ces cancers
consomment du tabac (fumé ou chiqué). Plus la
consommation est importante, plus le risque est
grand. Cela vaut aussi bien pour la cigarette que
pour le cigare ou la pipe. Cette dernière est d’ailleurs
un facteur de risque particulièrement important de
cancer de la lèvre.
Les produits du tabac à prendre par la bouche (snuff
ou tabac à chiquer) augmentent surtout le risque de
cancer des muqueuses, des gencives et de l’intérieur
des lèvres. Et ces produits causent aussi d’autres
maladies des gencives, comme par exemple une
fragilisation de l’os entourant les dents qui peut
provoquer leur déchaussement.
Alcool
L’alcool est un autre facteur aggravant fortement le
risque des cancers de la bouche ou de la gorge. Et
un usage combiné d’alcool et de tabac multiplie ce
risque de façon exponentielle. On considère que le
risque est 100 fois plus élevé chez les personnes qui
boivent et fument régulièrement par rapport à celles
qui évitent ces comportements.
11
Infection par un Papillomavirus (HPV)
Les Papillomavirus (HPV) sont une famille de virus
très répandus, dont la plupart ne causent que des
verrues. Mais certains (comme le HPV16) sont
responsables de divers cancers tels que les cancers
du col de l’utérus ou, dans le cas qui nous occupe, de
la bouche et de l’oropharynx. Ces types de HPV se
propagent principalement par contact sexuel.
Ces anomalies sont souvent repérées pour la première
fois par un dentiste. Il peut s’agir de lésions
relativement inoffensives, mais parfois, elles
présentent des anomalies au niveau des couches
de cellules superficielles témoignant d’une lésion
précancéreuse. Si c’est le cas, on parle de dysplasie.
Une dysplasie non traitée peut évoluer vers un
cancer invasif.
Ces 10 dernières années, on a vu apparaître un
nombre croissant de cancers de l’oropharynx liés
aux virus HPV. On estime qu’actuellement, en
Belgique, environ 30% des cancers de l’oropharynx
sont causés par un virus HPV. Les infections par les
virus de la famille HPV sont très fréquentes, mais
heureusement, la plupart des personnes qui en
sont atteintes guérissent spontanément et seul un
très faible pourcentage développera un cancer de
l’oropharynx. Certaines études ont mis en évidence
la multiplicité des partenaires sexuels comme étant
un facteur de risque.
Pour connaître le degré de sévérité d’une leucoplasie
ou d’une érythroplasie, il faut procéder à une biopsie.
Cet examen consiste à prélever un petit morceau de
tissu et à l’observer au microscope.
Le pronostic des cancers oropharyngés liés à un
virus HPV, en particulier chez les non-fumeurs, est
nettement meilleur que chez les personnes chez qui
le cancer est lié à une consommation de tabac et
d’alcool.
Lésions potentiellement précancéreuses
La leucoplasie et l’érythroplasie sont deux sortes
de tissus anormaux pouvant apparaître dans la
bouche et la gorge :
• une leucoplasie se présente comme une plaque
grise ou blanche ;
• une érythroplasie est une rougeur plate ou
légèrement gonflée saignant facilement si elle est
grattée.
12
L’érythroplasie est moins fréquente, mais souvent
plus grave que la leucoplasie. Dans la plupart des
cas, la biopsie montre qu’il s’agit déjà d’un cancer ou
d’une lésion qui évoluera très probablement vers un
cancer.
La majorité des cancers de la bouche ne sont pas
précédés de leucoplasie ou d’érythroplasie.
La cause la plus fréquente de leucoplasie et
d’érythroplasie est le tabac (fumé ou chiqué). Une
prothèse dentaire mal adaptée, qui frotte contre la
langue ou les muqueuses, peut également être à
l’origine de ces lésions. Parfois, aucune cause claire
n’est identifiable. Dans le cas des causes identifiées,
la guérison est généralement spontanée.
Le lichen plan érosif est une lésion chronique et
douloureuse de la muqueuse de la bouche, qui peut
également dégénérer en cancer (dans 1 à 3% des cas).
Cette lésion se présente sous la forme de taches
blanches irrégulières ulcérées et douloureuses, qui
13
font parfois penser à des aphtes de durée inhabitu­
ellement longue, situées sur la langue, les gencives,
l’intérieur des joues ou des lèvres.
On ne connaît pas la cause des lichens plans. Il est
possible qu’il s’agisse d’une affection auto-immune.
Cancers des glandes salivaires
Les cancers des glandes salivaires sont rares. En
Belgique, on compte environ 150 nouveaux cas par
an, les hommes étant presque deux fois plus souvent
atteints que les femmes. Ce type de cancers se déclare
surtout après 40 ans, mais peut se rencontrer à tout
âge, en particulier chez des adolescents et jeunes
adultes.
Il existe plusieurs types de cancers des glandes
salivaires, déterminés par les cellules dont ils sont
originaires.
La classification des tumeurs des glandes salivaires
est très complexe. On retiendra que la majorité
d’entre elles sont bénignes. Certaines, comme les
adénomes pléomorphes (la tumeur bénigne la plus
fréquente), sont bénignes au départ mais peuvent se
transformer en tumeurs cancéreuses après plusieurs
années d’évolution si elles ne sont pas enlevées.
Enfin, d’autres sont d’emblée cancéreuses. Nous en
retiendrons principalement deux :
• Le carcinome adénoïde kystique, souvent
d’évolution lente, mais qui a une propension à se
développer en suivant le trajet de certains nerfs,
ce qui rend l’opération délicate. Ce cancer est sujet
à des rechutes après traitements (le plus souvent
chirurgie et radiothérapie), parfois de nombreuses
années plus tard (jusqu’à 20 ans et plus).
Il existe encore d’autres formes de carcinomes, de
gravité variable et aux noms très complexes. Il s'agit
notamment des carcinomes des petites glandes
salivaires disséminées au sein des muqueuses de la
bouche et de la gorge.
Pour être complet, citons encore des cancers d’autres
origines qui se logent dans les glandes salivaires.
Il peut alors s’agir de lymphomes, de sarcomes ou
de métastases d’autres cancers (notamment d’un
mélanome).
Facteurs de risque
Le principal facteur de risque connu de cancer
des glandes salivaires est l’exposition à des
rayonnements radioactifs, par exemple suite à une
radiothérapie ou dans l’environnement professionnel.
• Le carcinome mucoépidermoïde, qui est un des
cancers des glandes salivaires les plus fréquents. Il
trouve le plus souvent son origine dans les glandes
parotides et plus rarement dans les glandes sous­
maxillaires (ou sous-mandibulaires) ou dans les
glandes salivaires accessoires. Il en existe une
forme peu agressive et une forme agressive.
14
15
Symptômes
Les premiers signes d’une lésion (pré)cancéreuse de
la sphère buccale sont souvent repérés par le dentiste
ou le médecin traitant. Si celui-ci suspecte une
anomalie, il vous dirigera vers un médecin spécialiste
ORL (nez-gorge-oreilles), ou un stomatologue
(spécialiste des maladies de la bouche).
Parmi les symptômes possibles, citons :
• plaie buccale ne guérissant pas (le plus fréquent) ;
• douleur persistante (et fréquente) dans la bouche
ou la langue ;
• gonflement ou épaississement de la joue ;
• tache blanche ou rouge sur les gencives, la langue,
les amygdales ou la muqueuse buccale ;
• gorge douloureuse, sensation d’avoir quelque
chose de bloqué dans la gorge ;
• difficultés à mâcher ou avaler ;
• difficultés à bouger la langue ou la mâchoire ;
• insensibilité ou engourdissement de la langue ou
dans une partie de la bouche ;
• dans le cas du port d’une prothèse dentaire,
gonflement de la mâchoire entraînant un inconfort
ou un mauvais placement de celle-ci ;
• douleurs à la mâchoire et aux dents,
déchaussement des dents ;
• modification de la voix ;
• gonflement du cou ;
• perte de poids ;
• mauvaise haleine persistante.
16
Les signaux pouvant indiquer la présence d’un
cancer des glandes salivaires sont :
• un gonflement ou une grosseur dans le visage ou
le cou ;
• une douleur persistante dans une partie du visage
ou du cou ;
• une différence notable de taille et/ou de forme
entre la partie droite et la partie gauche du visage
ou du cou ;
• une faiblesse musculaire ou une paralysie d’une
moitié du visage.
La plupart de ces symptômes sont le plus souvent
dus à des problèmes de santé sans gravité, sans
aucun rapport avec un cancer. De plus, pour être
significatifs, ils doivent être persistants (plus de 2
semaines) ou répétés. Votre médecin est le seul à
pouvoir déterminer, par des examens appropriés,
si une anomalie persistante est due à un cancer. Si
nécessaire, il vous dirigera vers un spécialiste pour
un suivi complémentaire.
17
Examens de diagnostic
La période du diagnostic et des examens complémen­
taires est souvent difficile à vivre. Il faut attendre
un certain temps avant que tous les examens soient
effectués et que les résultats soient disponibles.
Dans l’intervalle, on se pose bien des questions sur
la nature de la maladie, sa gravité et son évolution
possible. Les équipes hospitalières font tout leur
possible pour que cette période soit la plus brève
possible.
Nasofibroscopie (flexible) et autres
endoscopies
Un tube flexible contenant des fibres optiques
(fibroscope) est introduit par le nez, afin d’examiner
l’arrière de la cavité nasale (nasopharynx), l’oropharynx,
le larynx et l’hypopharynx. Généralement, le médecin
spécialiste en ORL pratique au préalable une anesthésie
locale à l’aide d’un spray ou gel anesthésiant à base
de xylocaïne par exemple.
Selon les cas, il se peut que le médecin estime
nécessaire de procéder également à d’autres
examens endoscopiques, soit au niveau de la gorge
afin de bien visualiser non seulement la cavité orale
mais aussi le pharynx, le larynx et la trachée ainsi
que du haut de l’œsophage ; soit au niveau d’autres
organes (examen fibroscopique de l’œsophage et
de l’estomac). L’examen endoscopique de la gorge
(parfois aussi appelé laryngoscopie directe) est
habituellement effectué sous anesthésie générale au
bloc opératoire. Si une zone suspecte est repérée, on
peut procéder à une biopsie.
18
Biopsie
Pour pouvoir poser un diagnostic définitif, il est
nécessaire de prélever un petit morceau de tissu
(biopsie) qui sera ensuite examiné au microscope
par un anatomo-pathologiste, pour confirmer la
présence de cellules cancéreuses et déterminer le
type de cancer. Le prélèvement se fait généralement
soit en consultation sous anesthésie locale, soit
pendant l’examen endoscopique au cours d’une
courte anesthésie générale. Il est également possible
de prélever des cellules d’un ganglion à l’aide d’une
ponction réalisée avec une aiguille fine.
Dans le cas des cancers de la sphère buccale et
de l’oropharynx, une recherche de virus HPV doit
également être effectuée sur le prélèvement.
Si le diagnostic de cancer est confirmé, des examens
complémentaires sont menés afin de déterminer
l’extension de la tumeur, la présence ou l’absence
d’atteinte des ganglions du cou et enfin la présence
ou l’absence de métastases.
CT-scan
Le CT-scan (scanner) est une technique d’imagerie
qui utilise les rayons X. Il permet d’obtenir des
images extrêmement détaillées des organes
examinés. Son principe consiste à prendre une
série de clichés radiographiques successifs de
la région à explorer (tomographie). Les données
obtenues sont ensuite traitées par informatique
pour être transformées en images. Les appareils
les plus modernes (spiralés) permettent même de
reconstruire des images en 3D.
19
En pratique : le scanner ressemble à un grand
anneau dans lequel vous êtes allongé sur une table
mobile. L’appareil prend une série de clichés pendant
que la table avance progressivement.
Avant l’examen, on doit parfois vous injecter un
produit de contraste, afin de rendre certains organes
encore mieux visibles. Si vous avez déjà eu une
réaction allergique à ce type de produit, pensez à en
informer le médecin.
”tube“. L’appareil fait beaucoup de bruit, ce qui peut
être désagréable.
Un CT-scan de la tête et du cou permet de déterminer
la taille, la forme et la localisation de la tumeur, ou
de voir si la tumeur s’est étendue à certains os qui
sont à proximité (mâchoire par exemple). Il permet
également de voir si des ganglions lymphatiques ont
augmenté de volume.
Un CT-scan du thorax permet de visualiser un cancer
simultané au niveau des bronches et la présence de
métastases dans les ganglions du médiastin ou les
poumons.
PET-scan (tomographie par émission de
positons)
IRM (imagerie par résonance magnétique)
L’IRM ressemble à un CT-scan, dont on aurait
remplacé les rayons X par des champs magnétiques
très puissants. Ici aussi, le médecin peut obtenir une
sorte de coupe transversale virtuelle de l’organisme.
Les différents organes sont visualisés sur un écran
d’ordinateur. Un produit de contraste (gadolinium)
est généralement injecté avant l’examen. L’IRM
donne le plus souvent de meilleures images que le
CT- scan au niveau des tissus mous.
En pratique : cet examen ressemble au CT-scan mais
il dure plus longtemps (jusqu’à une heure). Vous
devrez rester allongé et immobile dans une sorte de
20
L’IRM donne en général de meilleures images que
le CT-scan au niveau des tissus mous et est donc
préférable au CT-scan. Il arrive cependant que
l’équipe médicale demande les deux examens
lorsque le premier examen ne permet pas de
répondre à toutes les questions.
Contrairement au CT-scan et à l’IRM, le PET-scan
donne des images peu détaillées de l’anatomie. Son
intérêt est qu’il permet de visualiser les zones où
les cellules sont les plus actives. Pour cet examen,
on injecte une petite quantité de sucre radioactif au
patient (fluorodéoxyglucose ou FDG). Ce ”traceur“
va s’accumuler là où les cellules utilisent le plus
d’énergie, et donc notamment dans les tumeurs
constituées de cellules cancéreuses.
Le PET-scan est surtout utile pour dépister les
métastases. Il existe des appareils qui combinent un
PET-scan et un CT-scan.
En pratique : l'examen comprend deux temps. Le
premier est l’injection du traceur radioactif dans une
veine du bras. Il faut ensuite attendre environ une
heure au calme, pour que le produit se répartisse
dans l’ensemble de l’organisme.
Ensuite se déroule l’examen proprement dit. Vous
serez allongé sur la table mobile de la machine, vous
resterez dans le calme et dans la pénombre pendant
environ 30 minutes. Au total, cet examen prend donc
2 à 3 heures.
21
Choix des traitements
Analyse sanguine
Ce type d’examen n’est pas utilisé dans le cadre du
diagnostic d’un cancer de la bouche, de la gorge ou
des glandes salivaires. Il peut par contre être utile
pour déterminer la condition de santé générale, par
exemple avant une opération chirurgicale. Il permet
également de donner des indications sur la présence
éventuelle de métastases dans le foie ou les os.
Examen dentaire
Une visite préalable chez le dentiste est systématique­
ment conseillée, avant une radiothérapie. Une
intervention dentaire est en effet parfois nécessaire
avant ce type de traitement (par exemple l’extraction
de certaines dents).
Afin de choisir le traitement le plus approprié et de
déterminer le pronostic (chances de guérison), il est
important de connaître le stade du cancer : est-il
encore localisé ? A-t-il envahi les ganglions qui sont à
proximité ? A-t-il envahi d’autres organes avoisinants ?
Y a-t-il des métastases à distance ?
Cette étape essentielle s’appelle la détermination du
stade ou staging. Elle se fait sur base des résultats
de l’examen clinique, des observations faites grâce
aux examens de diagnostic (CT-scan, IRM, PET-scan,
endoscopie…), du grade de la tumeur déterminé par
l’examen de la biopsie.
Système de classification des tumeurs
(TNM ou Tumor - Node - Metastasis)
La détermination du stade se fait généralement
suivant le système TNM :
• T fait référence à la taille et à une éventuelle
extension locale de la tumeur.
• N indique si le cancer s’est étendu aux ganglions
lymphatiques (appelés nodes en anglais) proches
de la tumeur primaire.
• M fait référence à la présence de métastases dans
d’autres parties du corps.
Chaque lettre est suivie d’un chiffre ou d’une autre
lettre :
• les chiffres de 0 à 4 indiquent le degré d’extension ;
• la lettre X signifie ”ne peut pas être évalué“, car
l’information n’est pas disponible ;
• les lettres ‘is’, signifiant ”in situ“ peuvent suivre
le T et indiquent dans ce cas que la tumeur reste
limitée à la couche cellulaire où elle est apparue.
22
23
Consultation oncologique multidisciplinaire
(COM)
Le choix final du traitement se fait après discussion
entre les différents médecins spécialistes concernés
par votre diagnostic et votre traitement : chirugien,
oncologue, radiothérapeute, anatomo-pathologiste,
ainsi que l’infirmier coordinateur de soins (voir
encadré). Cette ”consultation oncologique multi­
disciplinaire“ (en abrégé : COM) est un critère de
qualité exigé pour les hôpitaux accrédités pour un
programme de soins en oncologie et favorisé par le
Plan national Cancer.
En fonction du stade du cancer, les médecins
décident ensemble des méthodes de traitement
qu’ils vont utiliser dans chaque cas particulier.
Pour les cancers de la cavité buccale ou de l’oro­
pharynx, ils peuvent faire appel à :
• la chirurgie ;
• la radiothérapie ;
• la chimiothérapie ;
• les thérapies ciblées.
Dans le cas des cancers de la bouche et des glandes
salivaires, le premier traitement est généralement
une opération chirurgicale. Elle est éventuellement
suivie d’une radiothérapie ou d’une combinaison
chimio- et radiothérapie.
Certaines petites tumeurs de la bouche sont traitées
par brachythérapie (radiothérapie interne). Les
tumeurs non opérables ou très avancées seront
traitées par combinaison de chimiothérapie et
radiothérapie.
24
Pour les cancers de l’oropharynx, les tumeurs de
stade précoce seront traitées par chirurgie ou par
radiothérapie externe. Pour les tumeurs d’accès
chirurgical difficile ou avancées, il est souvent fait
appel à une combinaison chimio- et radiothérapie.
Si le cancer est trop avancé pour être guéri
(traitement curatif), on propose un traitement
palliatif.
Le CSO, un partenaire tout au long de
votre traitement
Les "Coordinateurs de soins en oncologie" sont
présents dans la plupart des services hospitaliers
de cancérologie. Cet(te) infirmier/infirmière
spécialisé(e) sera votre personne de contact
privilégiée tout au long des traitements que vous
allez suivre. En effet, vous allez probablement
passer par des services différents, des médecins
différents, etc., mais votre CSO restera toujours
le/la même.
Il/elle fait partie intégrante de l'équipe soignante,
assiste à toutes les réunions vous concernant et
coordonne tous vos rendez-vous. Votre CSO est
joignable à tout moment par téléphone ou par
mail pour répondre aux questions que vous vous
posez par rapport à la maladie et aux traitements.
25
Les traitements
L’information disponible dans cette brochure n’est
jamais transposable à votre cas particulier sans un
avis médical ! Parlez-en à votre médecin.
Chirurgie
Différentes opérations peuvent être pratiquées, en
fonction du stade et de l’emplacement de la tumeur.
Dans la majorité des cas, l’opération devra non
seulement enlever la tumeur mais aussi les ganglions
du cou. Une chirurgie reconstructrice est parfois
nécessaire après l’ablation de la tumeur, afin de
réparer la perte de substance et préserver au mieux
les fonctions des zones opérées.
Résection de la tumeur
Lors de l’opération, on enlève la tumeur et toute
la zone qui l’entoure, même si elle semble saine,
afin d’éviter que d’éventuelles cellules cancéreuses
soient encore présentes dans les tissus avoisinants.
Si la tumeur est petite et qu’elle se situe à l’avant
de la bouche ou au niveau de certaines endroits de
l’oropharynx (amygdale, luette, etc.), l’opération est
relativement simple et peut se faire par la bouche.
S’il s’agit d’une tumeur de taille importante et
qu’elle est située à l’arrière de la bouche et dans
l’oropharynx, on doit procéder à une incision dans
le cou et pratiquer une ouverture au niveau de la
mâchoire (mandibulotomie) afin de l’atteindre.
Si l’os est proche de la tumeur, voire atteint par la
tumeur, il devra être enlevé en partie ou en totalité
avec la tumeur (mandibulectomie, maxillectomie)
En fonction de la localisation de la tumeur, il peut
aussi être nécessaire de retirer les tissus avoisinants,
par exemple au niveau de la peau, des lèvres, des
palais mou et dur, du larynx, du nez ou des sinus.
26
Quelques cas particuliers :
Glossectomie (ablation de la langue)
En cas de cancer de la langue peu étendu, il suffit
de retirer une partie de la langue (glossectomie
partielle). La partie de langue ôtée étant peu
étendue, la fermeture se fait en rapprochant les
tissus autour de la partie enlevée. Si la tumeur est
plus étendue, il est parfois nécessaire d’enlever
la moitié de la langue (hémiglossectomie), voire
presque toute la langue (glossectomie subtotale)
et même toute la langue (glossectomie totale).
Une chirurgie reconstructrice est indispensable et
est réalisée à l’aide de greffes de tissu prélevé sur
diverses zones du corps.
Mandibulectomie (ablation de la mâchoire
inférieure)
En cas de tumeur qui envahit l’os de la mâchoire
inférieure (mandibule), il est parfois nécessaire de
la retirer en totalité ou en partie. La partie enlevée
peut être remplacée par un fragment d’os provenant
d’un autre os du corps tel que le péroné, la hanche
ou l’omoplate. Ce tissu est prélevé chez le patient luimême. Parfois, c’est une plaque métallique qui est
utilisée pour remplacer la partie manquante.
Maxillectomie
Si le cancer s’est étendu au palais dur (partie la plus
en avant du plafond de la bouche), il faut procéder à
l’ablation complète ou partielle de la zone touchée
de la mâchoire supérieure. Cette opération laisse
un trou dans le plafond de la bouche, qui en général
peut être obturé à l’aide d’une prothèse spéciale.
Dans certains cas, on utilisera aussi des greffes
osseuses.
27
Ablation des ganglions lymphatiques du cou
Les cancers de la bouche et de l’oropharynx
s’étendent très souvent vers les ganglions lympha­
tiques du cou. Il est alors nécessaire de procéder à
l’ablation de ces ganglions d’un côté ou des deux
côtés du cou. Cette opération est nommée évide­ment
(ou curage) ganglionnaire. Elle est effectuée en
même temps que l’ablation de la tumeur.
Effets secondaires de la chirurgie
Quand une tumeur infiltre les tissus entourant les
nerfs responsables des mouvements du visage ou de
la langue, il est parfois nécessaire de les sectionner,
ce qui entraîne une paralysie d’une partie du visage,
ou des difficultés d’élocution et de déglutition qui
devront faire l’objet d’une rééducation par un(e)
logopède. Une perte du goût, des difficultés à avaler
et une anesthésie partielle du cou et de la région où
se trouvait la tumeur sont également possibles.
Dans la majorité des cas, les ganglions lymphatiques
du cou doivent être enlevés. Cela peut entraîner une
perte de sensibilité de l’oreille et de certaines zones
du cou, une faiblesse musculaire rendant difficiles les
mouvements du bras au-dessus de la tête ou encore
une faiblesse de la lèvre inférieure.
Sonde de gastrostomie
Les opérations des cancers de la bouche et de la
gorge peuvent entraver le processus de déglutition.
Il n’est alors plus possible de s’alimenter normalement.
Dans ce cas, il est possible que l’on place une sonde
de gastrostomie. Il s’agit d’un tube relié directement
à l’estomac, à travers la peau et les muscles, qui
permet d’injecter des aliments liquides. Il peut
être retiré dès qu'une alimentation normale peut
reprendre.
28
Si les problèmes pour avaler ne sont que très
temporaires, on opte plutôt pour un tube
d’alimentation nasogastrique, qui passe par la cavité
nasale jusque dans l’œsophage et l’estomac.
Chirurgie reconstructrice
Après des opérations étendues, la chirurgie
reconstructrice permet de retrouver une apparence
et/ou une fonction les plus normales possibles. Ce
type de chirurgie n’est généralement pas nécessaire
après des opérations liées à des petites tumeurs, car
on limite l’ablation de tissus. Pour des petites lésions
de surface, on peut par exemple procéder à une
greffe de peau, prélevée au préalable sur la cuisse,
le cou ou encore derrière l’oreille.
Lorsque les dommages sont plus étendus, c’est
une partie de muscle – avec ou sans la peau qui le
recouvre – qui est prélevée dans une zone proche
telle que la poitrine (muscle grand pectoral) ou le
dos (muscle trapèze, muscle grand dorsal).
Les options de reconstruction sont désormais plus
nombreuses, grâce aux progrès de la microchirurgie
vasculaire (qui consiste à recoudre ensemble de
très petits vaisseaux sanguins sous un microscope).
Même des tissus provenant d’autres parties du
corps peuvent être employés pour reconstruire des
parties de la bouche, de la gorge ou de la mâchoire.
Les prélèvements peuvent se faire, par exemple, au
niveau de l’avant bras, du bras ou du ventre, ou au
niveau de l’intestin. On peut également prélever des
fragments d’os au niveau de la jambe, de l’omoplate
ou de la hanche.
29
Revalidation
En fonction des interventions qui ont été pratiquées,
il est souvent nécessaire de faire appel à des revali­
dations spécifiques, notamment de la parole et de la
déglutition. Interviennent alors, dès que l’équipe
médicale l’autorise, des logopèdes, nutritionnistes
et/ou kinésithérapeutes spécialisés.
Note : ceci est également nécessaire après des
traitements par radiothérapie ou radio-chimiothérapie,
en fonction de la localisation et de l’étendue de la
tumeur, ainsi que de l’état général du patient.
Radiothérapie
Lors d’une radiothérapie, des rayons X de haute
énergie sont utilisés pour détruire les cellules
cancéreuses.
Dans le cas des cancers de la bouche ou de la gorge,
la radiothérapie est utilisée dans différents contextes :
• Comme traitement principal pour les petites
tumeurs.
• Après une opération, en complément de celle-ci.
On parle alors de radiothérapie adjuvante. Le but
est d’éliminer les éventuelles cellules cancéreuses
qui seraient encore présentes après l’opération.
• Dans le cas de cancers étendus que l’on ne peut pas
opérer, en combinaison avec une chimiothérapie ou
une thérapie ciblée.
• Comme moyen d’alléger les symptômes d’un cancer
plus avancé : douleurs liées aux métastases osseuses.
Un traitement de radiothérapie dure généralement 7
semaines à raison d’une séance par jour. Des études
sont actuellement menées afin de voir si d’autres
schémas sont plus efficaces, par exemple en utilisant
30
la même dose de rayons sur moins de jours, ou en
utilisant des doses plus basses deux fois par jour.
Les méthodes de radiothérapie actuellement
utilisées ciblent très précisément la zone à traiter.
Cela augmente les chances de réussite du traitement,
tout en limitant les effets secondaires.
Radio-chimiothérapie
Le principe de la radio-chimiothérapie est d’admini­­strer, pendant la période où se déroule la radiothérapie,
une ou plusieurs cures de chimiothérapie. Le but
est d’additionner localement (dans la zone irradiée)
l’action des deux traitements pour diminuer les
risques de récidive locale et de prévenir la dissémination
métastatique.
La radio-chimiothérapie est utilisée soit comme
traitement primaire de tumeurs avancées, soit après
une intervention chirurgicale lorsqu’il y a un risque
plus élevé de récidive.
Brachythérapie (irradiation interne)
Une autre manière de délivrer des rayons est de
placer de fins fils, aiguilles ou grains de métal
contenant des matériaux radioactifs directement
dans la tumeur. Cela permet de limiter les dégâts
causés aux tissus sains environnants. Les implants
sont généralement laissés en place quelques jours.
On fait appel à la brachythérapie (aussi appelée
curiethérapie) pour certaines petites tumeurs, ou en
cas de tumeur limitée chez un patient qui a déjà eu
une radiothérapie externe à proximité pour un autre
cancer.
Pour en savoir plus sur la radiothérapie, vous
pouvez consulter la brochure qui y est entièrement
consacrée.
31
Effets secondaires de la radiothérapie
La radiothérapie a des effets secondaires à court et
à long terme. Les premiers sont souvent passagers,
et disparaissent progressivement peu après la fin du
traitement. Les seconds sont souvent définitifs.
A court terme
Une radiothérapie peut causer des brûlures de la
peau, similaires à des coups de soleil dans la région
de la tête et du cou, ainsi que des douleurs dans la
bouche et la gorge (mucite) et une fatigue marquée,
plus souvent consécutive à la répétition des séances
qui durent 7 semaines. Ces troubles disparaissent
après le traitement. Parmi les autres effets
secondaires possibles, citons : ulcérations dans la
bouche, enrouement, difficultés à avaler, perte du
goût.
A long terme
On peut parfois observer une nécrose au niveau des
os de la mâchoire.
Les atteintes aux glandes salivaires sont un problème
important, pouvant causer une sécheresse buccale
fort invalidante. La radiothérapie avec modulation
d’intensité (IMRT) permet de réduire nettement la
baisse de salive en évitant au maximum d’irradier
les glandes salivaires. Un suivi par un dentiste est en
tout cas conseillé en cas de radiothérapie de la tête
ou du cou.
En cas de radiothérapie du cou, la fonction de la
thyroïde peut être affectée. Des médicaments
spécifiques sont alors nécessaires. Les carotides
32
(artères du cou) peuvent quant à elles être fragilisées,
ce qui entraîne un risque accru d’attaques cérébrales,
généralement quelques années après le traitement.
Rappelons que les nouvelles techniques de radio­
thérapie, beaucoup plus précises que par le passé,
permettent de réduire nettement ces effets
secondaires.
Extraction de dents et implants dentaires
Un examen dentaire doit être effectué avant toute
radiothérapie. Il est parfois nécessaire de retirer
certaines dents, voire même toutes. Des dents
cassées ou infectées (abcès) non retirées pourraient
causer de graves problèmes (infections sévères)
suite au traitement.
Il est éventuellement possible de placer ensuite des
implants dentaires après un délai d’un an.
Une hygiène buccale stricte est nécessaire pour le
restant de la vie. Il est fortement conseillé d’utiliser
régulièrement des gouttières sur lesquelles on
applique un peu de fluor, et de se brosser les dents
plusieurs fois par jour avec un dentifrice riche en
fluor, afin de préserver les dents restantes.
Chimiothérapie
La chimiothérapie consiste à utiliser des
médicaments – par voie intraveineuse ou orale –
afin de tuer les cellules cancéreuses. Comme ces
médicaments se diffusent dans le corps entier, ils
sont surtout utiles dans les formes avancées de
cancer.
33
Une chimiothérapie peut être appliquée dans
différentes circonstances :
• En traitement de première ligne, pour faire diminuer
le volume d’une tumeur avant une opération chirur­
gicale ou une radiothérapie. On parle dans ces cas
de chimiothérapie néoadjuvante.
• Après une opération chirurgicale ou une radio­
thérapie, dans le but de réduire le risque de
récidives locales ou de prévenir les métastases à
distance. On parle dans ce cas de chimiothérapie
adjuvante.
• Combinée à une radiothérapie, car la chimio­
thérapie permet de rendre les cellules cancéreuses
plus sensibles à la radiothérapie. Il s’agit alors de
radio-chimiothérapie.
• Pour les patients dont le cancer a métastasé dans
d’autres organes tels que les poumons, les os ou le
foie. Dans ce cas, la chimiothérapie peut être utilisée
seule ou en combinaison avec une radiothérapie ou
des traitements ciblés.
La chimiothérapie est appliquée par cycles ou ”cures“ :
chaque période de traitement (étalée sur un ou
plusieurs jours) est suivie d’une période de repos
(habituellement de 2 à 3 semaines) permettant au
corps de se rétablir. La chimiothérapie n’est pas
toujours possible chez les personnes en très
mauvaise santé générale.
Une combinaison de différents médicaments (cyto­
tatiques) est souvent utilisée. Dans le cas des
cancers de la cavité orale et de l’oropharynx, on
utilise généralement un sel de platine (cisplatine,
carboplatine). Ce médicament peut être utilisé seul ou
en combinaison avec d’autres cytostatiques comme le
5-fluorouracil (5-FU) et, lorsque la chimiothérapie est
donnée en néoadjuvant, avec un taxane.
34
La radio-chimiothérapie peut être utilisée soit
comme traitement primaire de tumeurs avancées,
soit après une intervention chirurgicale lorsqu’il y a
un risque plus élevé de récidive.
D’autres médicaments peuvent être utilisés – souvent
en combinaison de 2 ou plus – dans le cas où le cancer
a métastasé.
La chimiothérapie n’est pas souvent utilisée dans les
cancers des glandes salivaires. On l’utilise seule ou
parfois en combinaison avec la radiothérapie, si le
cancer est non opérable ou si le cancer a métastasé.
Effets secondaires de la chimiothérapie
La chimiothérapie s’attaque aux cellules à division
rapide, ce qui est le cas des cellules cancéreuses.
Mais elle peut aussi avoir un effet sur les autres
cellules à division rapide, telles que celles de
la moelle osseuse, des muqueuses buccales et
intestinales et des racines des cheveux.
Ces effets dépendent du médicament employé, de
la dose et de la durée de la thérapie. Ils peuvent se
traduire par :
• une chute des cheveux (pour les cancers ORL,
uniquement avec les taxanes) ;
• une inflammation de la muqueuse buccale ;
• une perte d’appétit ;
• des nausées et vomissements ;
• de la diarrhée ;
• un risque accru d’infections (suite à la réduction du
nombre de globules blancs) ;
• des hémorragies et saignements (suite à la
réduction du nombre de plaquettes sanguines) ;
• de la fatigue (suite à la réduction du nombre de
globules rouges).
35
Ces troubles disparaissent généralement après
l’arrêt du traitement. Beaucoup d’entre eux, comme
les vomissements, peuvent être prévenus ou traités
grâce à des médicaments.
Certaines chimiothérapies, comme celles à base
de sels de platine, peuvent également causer des
dégâts aux nerfs (neuropathie). Les conséquences
sont des pertes d’audition ou des symptômes
localisés dans les mains et les pieds tels que des
douleurs, une sensation de brûlure, picotements,
hypersensibilité au froid/chaud, sensation de
faiblesse. Ces troubles disparaissent normalement
à la fin du traitement, mais peuvent perdurer
chez certaines personnes. Dans certains cas, il est
nécessaire de réduire la dose de chimiothérapie ou
même de différer, voire d’arrêter le traitement.
Pour en savoir plus sur la chimiothérapie, vous
pouvez consulter la brochure qui y est entièrement
consacrée.
Thérapies ciblées
Des médicaments récents permettent de s’attaquer
aux cellules cancéreuses en perturbant sélective­
ment certaines étapes-clés de leur fonctionnement.
Ces thérapies dites ”ciblées“ (parfois aussi appelées
biothérapies) sont souvent utilisées en combinaison
avec la chimiothérapie classique. Comme cette
dernière, ils provoquent des effets secondaires, mais
ceux-ci sont souvent moins marqués.
Dans le cas des cancers de la sphère ORL, on a
généralement recours au cetuximab. Il s’agit d’un
anticorps monoclonal (une protéine artificielle
36
identique à celle produite par le système
immunitaire), qui cible le récepteur du facteur
de croissance épidermique (EGFR, de l’anglais
Epidermal Growth Factor) qui stimule les cellules à se
développer et à se diviser.
Des études sont actuellement en cours afin d’évaluer
la place des traitements ciblés dans le cas de cancer
des glandes salivaires. L'imatinib (Glivec®) a donné
des résultats prometteurs dans certains cas de
cancers avancés.
Dans les cancers de la sphère ORL, les thérapies
ciblées sont majoritairement utilisées en combinaison
avec une chimiothérapie, dans le cas d’une récidive,
ou si le cancer continue à progresser malgré la
chimiothérapie. Ces médicaments sont injectés par
intraveineuse, en général une fois par semaine.
Effets secondaires des traitements ciblés
L’arrivée des thérapies ciblées avait suscité l’espoir
que ces médicaments, d’action plus sélective,
seraient dénués d’effets secondaires. Ce n’est
malheureusement pas le cas. Certains d’entre eux
sont même à l’origine de réactions très intenses
(allergies, réactions cutanées, etc.) mais la ”bonne
nouvelle“ est que ces effets secondaires sont
souvent prédictifs de leur efficacité, ce qui n’est pas
le cas avec la chimiothérapie.
Le cetuximab peut également provoquer des
problèmes de peau, semblables à de l’acné, au
niveau du visage et de la poitrine. Parmi les autres
effets secondaires possibles des thérapies ciblées,
citons : maux de tête, fatigue, fièvre et diarrhée.
37
Suivi après la fin des
traitements
La qualité de vie comme but des
traitements
Certains cancers ne peuvent pas être
définitivement guéris. Les traitements visent
alors à stabiliser leur évolution en stoppant leur
progression ou en les maintenant sous contrôle.
Dans ce cas, on peut dire que le cancer devient
une maladie chronique avec laquelle il faut vivre.
L’équipe médicale met alors tout son savoir-faire
au service de votre qualité de vie, qui reste son
objectif principal.
Quand le cancer progresse malgré tout, ce
souci de la qualité de vie prend de plus en plus
d’importance. Le but du traitement est alors de
contrôler les éventuelles douleurs et inconforts
liés à la maladie. Une situation qui peut durer
plusieurs années.
Enfin, quand le cancer est trop avancé pour être
maîtrisé, on propose des soins palliatifs qui
visent également à maintenir une qualité
maximale de la fin de vie. La devise des soins
palliatifs est d’ailleurs : ”Quand il n’y a plus rien
à faire, tout reste à faire !“
Le suivi après traitement est très important. L’équipe
médicale qui vous a pris en charge vous proposera
un planning de suivi qui comprendra une série de
consultations et d’examens complémentaires durant
les deux premières années suivant la fin du traitement,
et ensuite tous les 4 à 6 mois pendant les quelques
années suivantes. Il est très important de respecter
ce planning.
Après une radiothérapie, le suivi consiste en des
examens du sang contrôlant la fonction de la thyroïde.
Il est également conseillé de faire contrôler régu­
lière­ment ses dents chez un dentiste.
Prévention des rechutes
Même si un cancer de la sphère buccale ou oropha­
ryngée est guéri, il reste toujours possible qu’un
autre cancer se déclenche dans la bouche ou dans
des organes avoisinants (pharynx, larynx, etc.). Il est
donc important que vous pratiquiez des examens de
suivi (ou de ”follow-up“) tout au long de votre vie.
L’usage de tabac et d’alcool reste fortement
déconseillé car il augmente de manière importante le
risque de ces cancers secondaires.
Dans le cas des cancers de la bouche ou de l’oropharynx, aucune mesure de prévention des récidives
du cancer n’est aussi efficace que l’arrêt du tabac.
Demandez de l’aide à votre médecin ou faites appel
à la ligne Tabacstop (0800 111 00) de la Fondation
contre le Cancer. Vous pourrez y recevoir un suivi
personnalisé gratuit par téléphone.
De manière générale, informez toujours votre
médecin le plus rapidement possible de nouveaux
troubles ou symptômes qui feraient leur apparition.
38
39
Encore quelques conseils
40
Guérison ou rémission ?
Fatigue
Vous entendrez sans doute les médecins parler
de rémission, plutôt que de guérison.
Une rémission est une amélioration de votre
état, avec diminution des signes de présence
du cancer. Lorsque tous les signes de la maladie
ont disparu, on parle de rémission complète.
Cela ne signifie pas toujours que la maladie a été
totalement et définitivement éliminée.
En effet, même à ce stade, quelques cellules
malignes peuvent avoir survécu, mais elles sont
trop petites pour être détectées par les examens
pratiqués. Seul le temps permettra de s’assurer
que ce n’est pas le cas. Et c’est seulement après
un délai suffisant qu’on parlera de guérison.
La fatigue est un effet secondaire très fréquent
du cancer et/ou de ses traitements. Cette fatigue
s’estompe en général après la fin des traitements.
Elle peut cependant être ressentie bien plus longtemps.
Parlez-en à votre médecin et à l’équipe médicale, ils
peuvent vous aider à en réduire les effets.
Combien de temps faudra-t-il attendre? Tout
dépend du type de cancer. Arbitrairement, la
barre a été fixée à 5 ans, mais il n’est pas toujours
nécessaire de patienter aussi longtemps pour
parler de guérison. Demandez à votre médecin
ce qu’il en est pour votre cas particulier. En règle
générale, plus une rémission se prolonge, plus il
y a de chances d’être définitivement guéri.
Plus d’informations sur www.raviva.be.
Les causes de cette fatigue sont multiples et
l’inactivité est l’une d’entre elles. La Fondation contre
le Cancer propose donc RaViva, un programme
d’activités physiques adaptées aux personnes en
cours de traitement, ou dans l’année suivant la fin
des traitements. Il permet de retrouver un certain
tonus, ce qui peut faciliter les petits efforts quotidiens.
41
Soulager la douleur
Pour que manger reste un plaisir
Il n’existe pas de douleur spécifique au cancer,
étant donné que ce n’est pas la tumeur elle-même
qui fait mal, mais ses effets sur les autres tissus
(compression, infiltration, etc.).
Les douleurs peuvent et doivent être traitées. Il est
important de les décrire le mieux possible au médecin
ou au personnel soignant, afin qu’ils puissent adapter
le traitement à votre situation personnelle. Suivez
toujours strictement leurs recommandations,
notamment concernant les doses de médicaments
antidouleur prescrites.
Quand il s’agit de cancer, une alimentation optimale
consiste tout d’abord à prendre du plaisir à manger.
Le meilleur conseil alimentaire est donc : ne vous
imposez pas d’emblée diverses restrictions, mais
conservez plutôt vos habitudes antérieures. Ne
suivez pas de votre propre initiative un prétendu
régime anticancer. Leur efficacité est loin d’être
démontrée, et cela risque fort d’affaiblir davantage
votre corps. Soyez également prudents avant de
prendre des compléments alimentaires. Certains
d’entre eux peuvent perturber l’efficacité de votre
traitement. Un accompagnement individualisé par un
diététicien spécialisé dans le domaine de l’oncologie
(oncodiététicien) constitue la meilleure approche.
Attention aux interactions
médicamenteuses !
Certains médicaments peuvent modifier l’effica­
cité des traitements anticancéreux, que ce soit
dans le sens d’un renforcement ou d’une diminu­tion d’effet. Et cela aussi bien avec des médicaments
conventionnels qu’avec ceux issus des médecines
"douces". C’est pourquoi il est très important de
toujours signaler à l’équipe médicale qui vous
soigne quels sont les autres traitements que vous
suivez (médicaments mais aussi vitamines, plantes,
régimes, etc.).
Faites-en une liste et discutez-en avec votre
médecin lors de vos consultations.
Vous pouvez trouver plus d’informations dans notre
brochure “Médecines ‘douces’ et cancers” ainsi
que dans le “Guide des compléments alimen­taires”,
disponibles sur notre site web www.cancer.be, sous
la rubrique “Vivre avec le cancer”.
42
La Fondation contre le Cancer met à votre
disposition de nombreux conseils et un annuaire
d’oncodiététiciens sur son site www.cancer.be/
alimentation-recettes.
43
L’importance d’un bon moral
Après la fin d’un traitement contre le cancer, on
ressent souvent, paradoxalement, un grand vide :
on perd les contacts, souvent chaleureux, établis
avec l’équipe soignante, et on ne reçoit plus leurs
encouragements bienveillants. Il vous faut reprendre
pied dans la vie “normale”, parfois retourner au
travail, et pourtant vous vous sentez comme rescapé
d’une aventure difficile à partager.
Si vous éprouvez des difficultés, ne les gardez pas
pour vous. Parlez-en à un proche, à un membre
de l’équipe soignante, à un psychologue ou aux
membres d’une association de patients.
Sachez que, dans le cadre du Plan national Cancer,
vous avez la possibilité de recevoir gratuitement
un soutien psychologique en milieu hospitalier. La
Fondation contre le Cancer propose également un
coaching psychologique complémentaire (voir
www.cancer.be, ou via Cancerinfo 0800 15 801).
44
Importance d’une relation de confiance
avec ceux qui vous soignent
Cette brochure n’a pas, et de loin, répondu à
toutes les questions que vous vous posez ou
que vous vous poserez au fil de l’évolution de
votre maladie. Ce n’est pas son but. Durant votre
parcours, vous allez rencontrer un grand nombre
de professionnels : médecins, infirmières et autres.
N’hésitez jamais à les interroger et, si nécessaire,
à répéter vos questions jusqu’à obtenir une réponse
compréhensible. Il est indispensable de construire
un véritable dialogue avec eux. Cela vous permettra
de prendre de commun accord et en toute confiance
les décisions qui s’imposent.
45
Sur www.cancer.be, vous trouverez sous la
rubrique ‘Les cancers’ :
La Fondation contre le Cancer :
une mission, trois objectifs
•• des informations complémentaires sur
la maladie, les traitements, les effets
secondaires
•• des conseils pour mieux faire face à
votre maladie : alimentation, beauté, etc.
•• les coordonnées de tous nos services
d’accompagnement des patients
•• de nombreux dépliants et brochures
à consulter et/ou à commander
La Fondation contre le Cancer n’a qu’une seule
ambition : rendre possible un maximum de
progrès contre le cancer.
Nos publications peuvent également être
commandées par téléphone au Cancerinfo
(0800 15 801) ou sur notre site
www.cancer.be/publications.
Pour cela, nous travaillons à trois niveaux :
•• Le soutien financier de la recherche
cancérologique en Belgique
Pour augmenter les chances de guérison,
nous finançons les travaux de nombreux
chercheurs dans les grands centres du pays,
le plus souvent universitaires.
•• L’aide sociale, le soutien financier et
l’information des patients et leurs proches
Pour augmenter la qualité de vie des malades,
nous proposons de l’information, de l’aide
sociale et du soutien aux personnes atteintes
par un cancer et à leurs proches.
•• La promotion de modes de vie sains,
de la prévention et du dépistage, ainsi
que la diffusion large d’informations
scientifiquement validées
Pour réduire les risques de développer un
cancer, nous encourageons l’adoption de
modes de vie sains et la pratique du dépistage.
Pour cela, nous diffusons largement des
informations scientifiquement validées.
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