L`ensemble SILLAGES

Transcription

L`ensemble SILLAGES
L’ensemble SILLAGES,
Direction artistique Philippe Arrii-Blachette
présente
Las Hurdes (Terre sans pain)
un film de Luis Buñuel
(1933)
Musique originale *
de Martin Matalon
interprétée en direct
par l’ensemble
SILLAGES
Avec
Gilles Deliège, alto solo
et électronique en temps réel
Commentaire écrit par Luis Buñuel
dit par Miguel Borras
* Commande de l’auditorium du Louvre et de la Muse en Circuit avec le soutien de l’État
Ensemble Sillages
DRAMA : 48 rue Chapon - 75003 Paris
Résidence Le Quartz - 60 rue du Château - BP 91039 - 29210 Brest Cédex 1
Direction artistique : Philippe Arrii-Blachette 06 85 76 04 92 – [email protected]
Administration : Geneviève Chardin – 06 77 25 17 15 - [email protected]
Diffusion : Laurence Dune - 01 43 60 72 05 - [email protected]
Un essai de géographie humaine
Présenté pour la première fois à Madrid en 1933 par Luis Buñuel, qui en lisait le commentaire au micro (la copie originale étant muette) tout en passant des disques de Brahms,
cet «essai cinématographique de géographie humaine» provoqua un grand scandale. Il fut
interdit jusqu’en 1937 par le gouvernement républicain, qui lui reprochait de montrer une
image misérable de l’Espagne. La guerre civile ayant porté l’Espagne sur le devant de la
scène, Buñuel, qui se trouvait à Paris, pu enfin trouver un distributeur. Le film, sonorisé en
anglais et en français, fut alors diffusé dans le monde entier avec le commentaire final du
réalisateur, qui explique en détail les raisons de ce terrible état de la population, qui, selon
lui, ne doit rien au hasard. Terre sans pain avait pu être tourné grâce au soutien financier
d’un anarchiste espagnol, Ramón Acín, fusillé par les fascistes en 1936.
Las Hurdes
Régions montagneuses et arides situées à l’ouest de l’Espagne près de la frontière portugaise, « Las Hurdes » en 1932 est constituée de nombreux hameaux touchés par une pauvreté
extrême et des conditions de vie primitives.
Pour certains on voit à nu l’âme et la dignité du peuple espagnol. Pour d’autres, c’est un
symbole de ce qui doit changer dans la nouvelle république. Pour Buñuel, c’est l’occasion de
reprendre la caméra deux ans après l’Âge d’or.
Financé par un de ses amis anarchistes, Terre sans pain est un témoignage sans concession
de la vie quotidienne de ces paysans qui n’ont ni pain, ni électricité, ni agriculture, mais demeurent attachés à leurs rites ancestraux. Fidèle à ses obsessions surréalistes, Buñuel filme
la désolation et la misère en l’enveloppant d’une poésie morbide. Si besoin est, il arrange la
réalité.
Fascinant témoignage macabre qui n’a rien perdu de sa force, Terre sans pain, œuvre transitoire, annonce le surréalisme « social » que Buñuel développera avec maestria dans Los
olvidados.
« La cabra pour alto solo et électronique en temps réel a une dimension intimiste. La bande
sonore originale du film -voix off et musique de Brahms- est remplacée ici par la voix d’un
récitant « live » et l’alto avec les transformations en temps réel.
L’œuvre est structurée en trois panneaux : un prologue purement musical, une partie centrale qui inclut le film et un épilogue lui aussi sans images.
Dans Las Hurdes, à un moment donné, la voix du commentateur nous apprend que seule la
viande que peuvent manger les habitants de cette région est celle des chèvres qui tombent
parfois de la montagne. Au même moment, on voit la fumée d’un coup de fusil. On ne voit
pas le fusil, mais on comprend que la chèvre n’est pas tombée par hasard...En donnant ce titre La cabra, j’ai voulu perpétuer la thématique du bestiaire toujours présente chez Buñuel,
et aussi rendre hommage à cette pauvre chèvre qui a eu la malchance de passer par là... »
M.M.
Luis Buñuel
Né en 1900 à Calanda (dans l’Aragon), petite ville réputé pour son fanatisme religieux, ainé d’une famille assez aisée de 7 enfants, Luis Buñuel
subit les préceptes d’une éducation religieuse stricte. À 14 ans, il part dans
un institut laïque, où il découvre Marx, entre autres. Il y reste deux ans.
À 17 ans, il part à Madrid pour commencer des études supérieures, il rencontre Dali et Garcia Llorca, apporte son soutien aux mouvements dadaïstes. Ses capacités pour les sciences
naturelles le poussent à intégrer les cours du Museum d’Histoire Naturelle. Après la mort
de son père en 1923, il termine un diplôme en philosophie et en 1925 il part pour Paris
comme secrétaire d’Eugenio Ors dans le cadre de la Société internationale de Coopération
Intellectuelle. À Paris, il écrit une adaptation de Hamlet, débute dans la mise en scène au
théâtre, mais surtout, il s’intéresse de plus en plus au cinéma, écrit quelques critiques pour
pouvoir bénéficier d’une carte de presse. Un soir, c’est la révélation pour Buñuel, avec la
projection d’un film de Fritz Lang, Les trois lumières (Der Mude Tod).
Il décide de faire du cinéma.
Afin d’intégrer ce milieu relativement fermé, il s’inscrit à l’école de comédien de Jean Epstein, son travail acharné le fera nommer assistant sur le tournage, en 1926, de «Mauprat»,
puis, en 1928, de «La chute de la maison Usher». Durant ces années, il apprend la technique
auprès des chefs opérateurs, et réussit à se faire renvoyer du tournage de Usher pour avoir
été très critique envers Epstein. La même année, il crée un ciné-club à l’université de Madrid, écrit des nouvelles, un scénario, bref, une bouillonnante activité.
Toujours en 1928, sa mère lui prête suffisamment d’argent pour qu’il tourne son premier
film avec Dali, «Un chien Andalou», il sera projeté en privé pour Man Ray et Aragon qui,
étonnés, décident de commander une projection pour le groupe des surréalistes. Dans la
salle, Picasso, Le Corbusier, André Breton, Max Ernst, Eluard, Magritte, Cocteau. C’est un
très gros succès, le film sera projeté pendant presque un an.
En 1930 c’est «L’âge d’or» qui fera parler de Buñuel ; une projection fera l’objet d’une
agression par la Ligue anti-juive et la Ligue des patriotes, deux organisations fascistes. Le
scandale s’étend, et le 10 décembre 1930 le film est interdit ; cette interdiction ne sera levée
qu’en 1981...
Buñuel va passer quelques mois à Hollywood, il y rencontre Chaplin et Eisenstein, puis
revient à Madrid, où il réalise «Terre sans pain».
Martin Matalon
Né en 1958 à Buenos Aires, Martín Matalon suit des études de composition au Conservatoire de
Boston puis à la Julliard School of Music de New York. Parallèlement, il étudie la direction d’orchestre avec Jacques-Louis Monod.
En 1986, il reçoit le Prix Charles Ives de l’American Academy and Institute of Arts and Letters
et en 2001 le Prix de la Ville de Barcelone. Grâce à une bourse de la Fondation Fulbright, il étudie
en France avec Tristan Murail en 1988. L’année suivante, son opéra, Le Miracle Secret, inspiré de
Jorge-Luis Borges, est primé au concours « Opéra autrement » et créé au festival d’Avignon.
En 1989, il fonde à New York l’ensemble Music Mobile, dont il est le directeur jusqu’en 1996.
En 1993, définitivement installé à Paris, Martín Matalon collabore avec l’IRCAM et le Centre
Pompidou à l’occasion de deux expositions. La première, L’Univers de Borges, sera à l’origine de la
composition de La Rosa profonda, pour récitant, 10 instruments et électronique. Pour la seconde,
qui a la ville pour thème, l’IRCAM lui commande la musique pour la version restaurée du film
de Fritz Lang, Metropolis. Ces deux oeuvres voient l’affirmation des éléments de son langage, et
particulièrement la notion “d’objet sonore” tangible évoquant les trois dimensions de l’espace, essentielle dans son travail.
Il réalise en 2002 une musique originale sur le film L’Age d’or de Luis Buñuel pour les Percussions
de Strasbourg, piano et électronique. Avec la musique composée pour Un Chien andalou, l’œuvre
écrite pour Las Hurdes constitue un triptyque conçu à partir des trois films surréalistes réalisés
par Buñuel.
L’objet sonore est le matériau de base sur lequel l’univers musical de Matalon s’échafaude. Les
objets peuvent s’assembler en “mobiles” (dans le sens où l’entendait Cadler), puis en sections, qui
elles-mêmes constituent des mouvements, les oeuvres elles-mêmes pouvant êtres considérés comme les composantes de systèmes plus vastes... la loi commune à tous les niveaux de la hiérarchie
étant la variété de leur forme, leur individualité à laquelle concourent le son, la matière et le tissu
orchestral. (...)
Pascal IANCO
L’ENSEMBLE SILLAGES
Direction artistique, Philippe Arrii-Blachette
Fondé en 1992 par Philippe Arrii-Blachette,
l’ensemble SILLAGES est une formation de
musiciens qui trouvent à travers les compositeurs de notre temps l’expression de leur sensibilité d’interprète. Implanté à Brest depuis
1996, SILLAGES a été à l’origine de nombreuses créations - André Hodeir, Jean-Yves
Bosseur, Kasper Toeplitz, Antoine Hervé,
Vinko Globokar, Thierry Blondeau, JeanLouis Agobet, Régis Campo, Bruno Ducol,
Gualtiero Dazzi, Edith Canat de Chizy, Philippe Schœller...- ainsi que de réalisations originales :
• Enregistrement de Anna Livia Plurabelle,
l’œuvre référence de André Hodeir, dirigée
par Patrice Caratini (MFA-Radio-France),
• Tournée avec l’Arcal de l’opéra de Benjamin
Britten, Curlew River,
• Spectacle chorégraphique et musical de
Christian Trouillas et Claudy Malherbe, Géométries.
• ...Toi cour, moi jardin ... spectacle original sur
des textes et musiques de Jacques Rebotier,
mis en scène par Eric Vigner,
• Gardiens de phare musique originale de JeanLouis Agobet pour accompagner le film de
Jean Grémillon.
Dernières créations : - François Paris, musique originale pour le film de Jean Vigo A propos
de Nice - Philippe Schœller Trois trios sur des
poèmes de Heiner Müller pour voix, violon et
piano - Thierry Blondeau, Pêle-Mêle, cycle instrumental pour 10 instruments – Zad Moultaka,
Aes ustum pour voix et six instruments - JeanLuc Hervé, Réplique pour 5 instrumentistes et
électronique - Martin Matalon, Trace VI pour
flûte et électronique, Trace VII pour voix et électronique - Daniel D. D’Adamo, Landness pour
ensemble spatialisé – Carlos Grätzer, musique
d’accompagnement de deux films muets en hommage à Sherlock Holmes – en cours : Alexandros
Markeas, Symphonie diagonale pour ensemble et
projection vidéo
Discographie : CD consacré à Jean-Luc Hervé,
label Empreinte digitale (Nocturne).
Associé au Quartz, scène nationale de Brest,
l’ensemble SILLAGES est subventionné par le
Ministère de la Culture, DRAC-Bretagne, la
Ville de Brest, la Région Bretagne et la SACEM
(division culturelle) et la SPEDIDAM, le droit
des interprètes.
Musiciens-interprètes compagnons de l’ensemble SILLAGES :
Flûte : Sophie Deshayes - Clarinette : Jean-Marc
Fessard - Saxophone : Stéphane Sordet - Percussion : Hélène Colombotti - Piano : Vincent Leterme - Violon : Lyonel Schmit, Nadine Bodiguel
- Alto : Gilles Deliège - Violoncelle : Fabrice Bihan - Contrebasse : Tanguy Ménez
Voix : Donatienne Michel-Dansac, Valérie Philippin
Chefs d’orchestre invités : Hélène Bouchez, Georges-Elie Octors, Julien Masmondet, Renaud Déjardin.
Conditions techniques
Fiche technique sur demande
Il est possible d’imaginer une rencontre avec
le public en amont de la représentation, une
conférence avec le compositeur, son œuvre,
sur les musiques de film, le rapport musique
– images, etc...
Conditions financières
Une soirée « ciné-concert » avec
« Las Hurdes » de Luis Buñuel / Martin Matalon (37 mn)
et « A propos de Nice » de Jean Vigo / François Paris (30 mn)
> 8.000 euros H.T. une représentation
+ voyages, hôtel et transport équipe : 12 personnes
+ fiche technique
9 interprètes, 1 chef, 1 régisseur, 1 accompagnateur
Contacts
Administration : Geneviève Chardin – 06 77 25 17 15 - [email protected]
Diffusion : Laurence Dune - 01 43 60 72 05 - [email protected]
DRAMA : 48 rue Chapon - 75003 Paris
Résidence Le Quartz - 60 rue du Château - BP 91039 - 29210 Brest Cédex 1

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