N° 70 - Inra

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N° 70 - Inra
BIoTEcH•INFo
www.biotech-actu.com
LA LETTRE DES BIOTECHNOLOGIES
A N A LY S E
ACTUALITÉS
S’adapter
Les liens entre BioMérieux
et Transgène se resserrent
Avec le remplacement
de Bernard Gilly, la
première génération
des biotechnologies
françaises finit de
changer de visage,
dans un contexte
qui se durcit.
A
peine annoncé, à
peine consommé :
Bernard Gilly, dont
Transgène rendait public
le départ lundi, ne fait déjà
plus partie de la société.
Avant lui, Pascal Brandys
avait quitté Genset et
Emile Loria Biovector
Therapeutics. Cette année,
la première génération
des entreprises de biotechnologies françaises aura
changé de visage.
Exit l’équipe historique,
place aux nouveaux représentants des actionnaires,
chargés de réajuster les
stratégies face à l’évolution
de l’environnement financier et industriel. Fusions
dans la pharmacie (avec
un effet direct sur le
strasbourgeois), impatience des financiers qui
voient, outre-Atlantique
ou outre-Rhin, des concurrents grandir… A cette
restructuration du paysage,
les « vieilles » entreprises
françaises n’ont pas toujours répondu à temps.
Alors, aujourd’hui, lorsque
les pertes se creusent, que
les signatures de partenariats tardent ou qu’il
n’existe pas de technologies
pour remplacer un programme qui stagne, les
hommes laissent la place.
La semaine dernière,
Transgène annonçait une
perte nette de 7,582 millions d’euros au troisième
SUITE P.2
trimestre,
BIoTEcH•INFo
NUMÉRO 70 - 15 NOVEMBRE 2000
Sous la présidence d’Alain Mérieux, le conseil d’administration de Transgene vient
de procéder à des réaménagements au sein de l’équipe dirigeante. Ainsi, Gilles Bélanger,
qui a effectué l’ensemble de sa carrière dans le groupe Mérieux, devient directeur général.
Il prend la place de Bernard Gilly, qui quitte la société « pour raisons personnelles ».
Au même moment, l’entreprise strasbourgeoise annonce, pour le début 2001,
une augmentation de capital d’au moins 60 millions d’euros, somme que son actionnaire
principal, BioMérieux, s’est engagé à fournir. Selon Philippe Cramer, analyste financier
chez Close Brothers, « la fusion de Pierre Fabre et BioMérieux posait déjà la question
de l’indépendance de Transgene ». Paul Bikard, directeur administratif et financier
de Transgene, nie toutefois que la liberté de manœuvre de l’entreprise soit en danger.
« Il n’est pas question de remettre en cause l’indépendance de la société. Le groupe
BioMérieux détient 54 % de Transgene. Aujourd’hui, l’indépendance théorique est
donc faible mais, dans la pratique, nous sommes une société indépendante. »
MediGene termine l’acquisition
de l’américain NeuroVir
Avant d’entrer au Neuer Markt, en juin, MediGene (Martinsried, Allemagne) s’était emparé
de 9 % du capital de l’américain NeuroVir (San Diego, Californie). Il s’apprête à s’offrir
le reste : environ 1 million de nouvelles actions vont être créées et échangées contre celles
de NeuroVir. Les actionnaires de l’américain détiendront à terme 8,6 % des titres MediGene.
C’est la première acquisition de la société allemande, spécialisée en oncologie et en
cardiologie. Elle lui permettra de s’implanter aux Etats-Unis, facilitant l’accès au marché local
de la pharmacie et à l’obtention d’agréments de la FDA. « De plus, NeuroVir dispose, comme
nous, à la fois de technologies et de produits anticancéreux », ajoute Christine Bohner,
responsable des relations publiques pour MediGene. NeuroVir a mis au point un virus
de l’herpès (HSV) modifié tuant spécifiquement les cellules cancéreuses, et développe
des traitements à partir de cette technologie. L’un d’entre eux entrera en phase II en 2001,
contre les tumeurs du système nerveux central, dont celles du cerveau, et un autre est testé
en phase I/II contre les métastases du foie et les tumeurs colorectales. De son côté, MediGene
va commencer des essais de phase II/III sur un produit contre les tumeurs de l’appareil génital,
pour lequel il a acheté une licence exclusive au canadien Epitome, et développe avec
Schering un vaccin contre le cancer du col de l’utérus, en phase I. Mais il compte développer
peu de partenariats, préférant mener seul les produits jusqu’au marché, à la manière d’une
société de biopharmacie. NeuroVir, lui, n’a signé aucune collaboration.
InforMax cible l’Europe
La société américaine de bio-informatique InforMax (Rockville, Maryland) déploie
ses forces en Europe. « Déjà présents au Royaume-Uni, nous devrions nous installer
en France dès l’année prochaine », indique Luca Casareto, son directeur bio-informatique.
Pour répondre à la diversité des informations biologiques, à leur nombre exponentiel,
et au manque d’interface puissante et facile à utiliser, InforMax développe un système
industriel d’intégration et de gestion des données. Ainsi, la société a lancé en septembre
dernier la version 3 de GenoMax, logiciel qui intègre les analyses de séquence, d’expression
de gènes, et les structures 3D protéiques. « Nous travaillons actuellement sur l’intégration
des données du projet Génome, des interactions protéine-protéine, et des analyses SNP »,
ajoute Luca Casareto. Avec un effectif de 205 personnes, la société vient d’annoncer
un chiffre d’affaires de 4,9 millions de dollars pour le troisième trimestre, en hausse
de 155 % par rapport à l’année précédente. Le mois dernier, InforMax a levé 85,6 millions
de dollars lors de son introduction en Bourse.
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EN BREF
La société de diagnostic
irlandaise Trinity Biotech
a pris une participation
de 33,3 % de son
compatriote HiberGen
pour 1,3 million de
dollars. Trinity obtient
des droits exclusifs
sur une technologie
d’amplification de l’ADN,
alternative à la PCR,
développée par HiberGen.
L’américain Amgen
prévoit que son
médicament destiné au
traitement de l’anémie,
Arasnepe, pourrait être
approuvé d’ici à juin.
Destiné à succéder
à son produit phare
Epogene (érythropoïétine),
il pourrait ainsi
atteindre des ventes
de 8 à 9 milliards
de dollars d’ici à 2005.
ACTUALITÉS
Premier accord commercial pour GenOdyssée
La start-up des Ulis (Essonne) entre en collaboration pour deux ans avec Urogène
(Evry, Essonne) pour la découverte de polymorphismes (SNP) marqueurs du cancer
de la prostate. GenOdyssée va les rechercher, chez des patients et des sujets
non malades, dans les séquences de gènes candidats identifiés par Urogène. Il en
déterminera ensuite leur fréquence. Urogène paiera l’accès à la technologie et à un
ensemble de services, notamment de statistique génétique, et éventuellement des
redevances sur le développement et la commercialisation de produits de diagnostic
ou thérapeutiques. Avec cet accord, Jean-Louis Escary, président et directeur
scientifique de GenOdyssée, se félicite d’avoir atteint les objectifs de chiffre
d’affaires, non précisés, fixés pour l’année 2000 dans le business plan. Et les années
suivantes s’annoncent bonnes. « Nous avons deux négociations très avancées, en
pharmacie et en biotechnologie, pour lesquels nous avons déjà passé trois tours
de sélection. Si la tendance actuelle se poursuit, nous risquons de devoir dépenser
plus vite que prévu les 53 millions de francs levés en mai dernier. Mais cela veut dire
aussi plus de rentrées d’argent », se réjouit Jean-Louis Escary. Sollicité pour
des rapprochements avec d’autres spécialistes des SNP, le dirigeant se dit ouvert
à des partenariats d’affaires avec des sociétés américaines qui chercheraient une
implantation européenne : « Mais ces sociétés valent plusieurs milliards de dollars,
alors que GenOdyssée pèse 40 millions de dollars. Il est préférable d’attendre deux
ans pour négocier d’égal à égal. » L’ambition est grande. Aussi, d’ici là, GenOdyssée
prévoit d’entrer à la Bourse de Paris.
Roche peaufine sa R&D
Le groupe chimique
allemand Degussa-Huels
a signé un accord
de recherche et
de fabrication sur trois
ans avec le groupe
américain MediChem
Life Sciences, pour
obtenir l’accès à
des technologies clés
en matière de synthèse
de biocatalyseurs.
Les termes financiers
n’ont pas été précisés.
La chimie fine sera l’une
des principales activités
du nouveau groupe
Degussa, qui doit voir
le jour en décembre
avec la fusion de DegussaHuels et de l’allemand
SKW Trostberg.
Pour tenter de réduire l’échec de molécules en phase avancé de développement
et alimenter son portefeuille, Roche a réorganisé sa recherche depuis deux ans.
« Nous avons mis en place une structure complètement intégrée pour
la découverte et le développement de médicaments, souligne Jonathan Knowles,
directeur de la recherche pharmaceutique du groupe. En particulier, un système
informatique permet à tout chercheur de la société de consulter les résultats
obtenus partout dans le monde par d’autres équipes. » La création, en 1998,
de Roche Génétique, en organisation matricielle, a permis de créer une synergie
entre les deux pôles du groupe, le diagnostic et la pharmacie. Objectif : développer
des traitements personnalisés avec trois technologies clés (biologie moléculaire,
automatisation et informatique). « Les programmes de génomique vont d’abord
nous permettre de mieux comprendre les pathologies, de mettre au point
des diagnostics moléculaires précis et, dans les maladies complexes, d’identifier
les facteurs de risque. Mais les connaissances génétiques ne vont pas révolutionner
la découverte de cibles à court terme », indique Jonathan Knowles. Pour mener
à bien cette stratégie, le groupe Roche se recentre autour des maladies communes
et graves (SNC, oncologie, virologie…). Les antibiotiques, antifongiques
et la dermatologie sont maintenant réunis dans la nouvelle société Basilea
Pharmaceutica. L’an passé, le groupe suisse a investi 16,3 milliards de francs
dans la recherche et le développement, soit 14 % du chiffre d’affaires consolidé.
Diversa (San Diego,
Californie) et Dow
Chemical (Midland,
Minnesota) s’associent
pour produire des
molécules chirales pures
pour l’industrie pharmaceutique. Diversa va
identifier et développer
des enzymes en catalysant
la production. Dow paiera
des redevances à Diversa,
pour un montant non
divulgué, et fournira
sous contrat des capacités
de production.
S’adapter
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A N A LY S E S U I T E
(SUITE DE LA PAGE 1)
supérieure de 64 % à celle de la même
période, en 1999. L’augmentation de
capital de 60 millions d’euros que fournira son actionnaire principal BioMérieux (d’autres investisseurs pourraient
toutefois apporter des fonds supplémentaires) prend place six mois après
une tentative ratée d’appel aux marchés,
lancée trop tard, et pourtant cruciale pour
financer les programmes cliniques.
Ailleurs en Europe, les fusions battent
leur plein. La semaine dernière, deux
entreprises allemandes, MediGene et
Cardiogene, annonçaient leur intention
d’acheter et de fusionner avec des
consœurs américaines, respectivement
NeuroVir et Intracardia. Une autre fusion
transatlantique a été finalisée, suite à
l’acquisition par le britannique Celltech
de l’américain Cistron Biotechnology. En
Suisse, Modex a fait une opération d’un
autre type, en mettant la main sur son
partenaire commercial allemand BioCare,
s’offrant ainsi l’accès au principal
marché pour son traitement des blessures EpiDex. La consolidation tant
attendue semble en marche. Les nouvelles équipes françaises auront pour
tâche d’y participer. ■
CHRISTINE TACONNET
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SOCIÉTÉ ÉMERGENTE
Neuro3D: une start-up programmée
Menée par un ex-dirigeant de la pharmacie et des biotechnologies,
la start-up Neuro3D naît sur l’impulsion du capital-risque.
Q
uand il a vendu Cadus Pharmaceuticals, l’entreprise américaine
qu’il dirigeait mais n’avait pas
lancée, Charles Woler a failli prendre
en main un autre projet outre-Atlantique.
Mais, après quelques contacts, il opte
pour un retour en France, quitte à relever
un défi inconnu : créer une entreprise
de toutes pièces.
Le poste qui l’attend est atypique : il
devient « entrepreneur en résidence »
pour la société de capital-risque Sofinnova. « Ils avaient plusieurs projets intéressants et voulaient les évaluer. Ils
m’ont proposé de choisir, dans ce panel,
le projet le plus mature et de monter
un dossier de start-up », explique ce
médecin de formation rompu au management de haut niveau dans la pharmacie (notamment chez Warner-Lambert,
Roche France ou SmithKline Beecham).
Arrivé en mai dernier, Charles Woler fait
vite son choix sur un projet en neurosciences, porté par deux chercheurs
chevronnés : Jean-Jacques Bourguignon,
directeur de l’unité CNRS de pharmacochimie moléculaire, spécialiste du système nerveux central (SNC) à la faculté
de pharmacie de l’Université Louis-Pasteur (ULP) à Illkirch, près de Strasbourg ;
et Jean-Paul Macher, chef de service en
psychiatrie au Centre hospitalier de
Rouffach (Haut-Rhin), fondateur, il y a
treize ans, et actuellement directeur
scientifique de l’entreprise alsacienne
Forenap. Cette société de 150 personnes
se consacre essentiellement au SNC en
associant recherche et une forte activité d’études cliniques (CRO).
Une stratégie double
Les deux chercheurs, que Sofinnova a
aidé pour la sélection de trois des douze
programmes dont ils disposaient, garderont leurs fonctions précédentes mais
seront consultants et actionnaires de la
start-up qui voit le jour avec l’arrivée de
Charles Woler. Le P-DG se veut encore
discret sur les recherches élues, même
si deux brevets ont été déposés cet été.
« Il s’agit de cibles thérapeutiques et de
modes d’action nouveaux pour les indications choisies. » L’un des programmes
concerne l’épilepsie. « La principale limite
des antiépileptiques est le phénomène
de résistance, qui touche 30 % à 40 %
des patients, malgré les polythérapies.
Nous voulons répondre à ce problème »,
précise-t-il. Les deux autres touchent à
l’anxiété et à la douleur aiguë. Les tests
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in vitro sont terminés. Des essais sur les
animaux débutent pour deux programmes
et devraient mener, pour l’un d’entre eux,
à une entrée en clinique d’ici à douze
mois. Ce plan de développement important se base sur un financement de
départ solide, puisque Sofinnova et
Apax Partners ont injecté 50 millions de
francs dans la start-up, début novembre.
Neuro3D a également d’autres cordes à
son arc. « Notre plan d’affaires s’appuie
sur deux bases, car ces programmes
propriétaires sur des familles de molécules ne suffisent pas pour constituer
la stratégie d’une société. Aussi, en
partenariat étroit avec Forenap, nous
voulons associer une activité de développement. » Neuro3D cherche à récupérer auprès d’autres laboratoires des
produits en phase I, qu’elle développerait
à son propre compte jusqu’à la fin de
la phase suivante. Le propriétaire initial aurait alors un droit de premier
refus sur la molécule. S’il voulait la
réintégrer, il paierait des frais de
recherche, plus des « milestones »
(paiement par étapes) et des redevances
sur les ventes. Dans le cas contraire,
Neuro3D chercherait un autre partenaire, sous les mêmes conditions.
En attendant que cette étape se concrétise, Jean-Charles Woler apprend à
manier les subtilités de la création d’entreprises et des négociations avec les
organismes de recherche en France.
Il constitue également son équipe : « Je
viens de recruter comme directeur scientifique le patron de recherche suisse
d’une importante entreprise, qui a 25 ans
d’expérience dans le SNC. Nous devrons
aussi embaucher très vite un chef de
projet. D’ici à six mois, la structure sera
bien en place. » ■
CHRISTINE TACONNET
FICHE D’IDENTITÉ
LIEU : Siège à Mulhouse (Haut-Rhin),
bureau à Paris.
SPÉCIALITÉ : découverte et développement
de médicaments pour le système nerveux
central.
CRÉATION : automne 2000, par Jean-Charles
Woler, Jean-Jacques Bourguignon
(CNRS/ULP) et Jean-Paul Macher (Forenap).
FINANCEMENT : 50 millions de francs
de Sofinnova et Apax Partners France.
EFFECTIF : 10 personnes.
CONTACT : Jean-Charles Woler, P-DG,
Tél. : 03-89-36-31-90 (Mulhouse)
Tél. : 01-46-40-39-65 (Paris).
EN BREF
Proteus (Nîmes, Gard) a
obtenu une licence
mondiale exclusive sur la
technologie Clips-O, dont
ils partagent le brevet avec
l’Université de Berne, en
Suisse. Cette technologie
permet de mettre au point
des familles de substrats
améliorant l’efficacité
du criblage à haut débit
d’enzymes industrielles.
La société alsacienne de
biotechnologie Transgène
a essuyé au troisième
trimestre 2000 une perte
nette de 7,58 millions
d’euros, supérieure de
64 % à celle du troisième
trimestre 1999. Cette
perte reflète « l’augmentation des charges liées
aux développements
cliniques en cours, ainsi
que des dépenses
engagées pour le projet
d’augmentation de
capital », a expliqué
la société.
Le californien PPD
Discovery et le français
Aventis Pharma viennent
de franchir une première
étape dans l’accord
de génomique conclu
fin 1998. La technologie
GSX system, qui permet
d’isoler des inhibiteurs
fonctionnels de gènes
responsables de pathologies, a été transférée
de PPD à Aventis, et
les cibles d’intérêt identifiées. L’accord va être
étendu, notamment par le
doublement des effectifs.
L’américain Targeted
Genetics va développer
des produits de thérapie
génique contre l’hémophilie pour Genetics
Institute, filiale de
recherche de WyethAyerst (American Home
Product), qui a développé
de son côté un facteur VIII
et IX recombinant.
Elle paiera 5 millions de
dollars d’emblée et
jusqu’à 15 millions de plus
sur les trois premières
années pour le développement d’un produit.
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BOURSE
INTEGRA
(IART, + 24,75 %)
Cette société de biomatériaux, dont
le chiffre d’affaires croît depuis cinq
ans, est bénéficiaire pour la première fois, au troisième trimestre
2000. Elle élabore notamment
des réseaux matriciels à base de
polysaccharides et de collagène
bovin (traité à la soude pour
éliminer d’éventuels prions) et
commercialise ainsi avec Johnson
& Johnson une « peau artificielle ».
■
DENDREON (DNDN, + 16,36 %)
DNDN est spécialisé en thérapie
cellulaire. Sa méthode : l’extraction,
par leucaphérèse, de cellules
dendritiques de patients, qui sont
incubées avec un antigène spécifique, puis réinjectées. Un essai
clinique, en phase III dans le
cancer de la prostate, a montré
la formation de lymphocytes
cytotoxiques antitumoraux.
Un autre essai sur le myélome
est en phase II.
■
NEORx
(NERS, - 50,6 %)
NERS développe un système pour
la radiothérapie ciblée du myélome.
Mais un essai de phase III vient
d’être arrêté par la FDA du fait
d’effets secondaires apparus à long
terme chez 4 des 80 patients de
la phase I/II. Il s’agit d’un purpura
thrombocytopénique thrombotique,
chez les patients ayant eu
un lavage de vessie. Un comité
expert indépendant recommande
la reprise des essais, mais la FDA
maintient son refus.
ACTUALITÉS
Coley se finance surtout en Allemagne
Bien que basé dans le Massachusetts, l’américain Coley Pharmaceutical
est de plus en plus germanique. L’allemand DWS Investment, membre
du groupe Deutsche Bank, mène en effet le tour de table de
60 millions de dollars que la société vient de boucler. S’y sont joints
des investisseurs du précédent tour (12,9 millions de dollars
en août 1999), comme Alafi Capital (Californie) et Techno Venture
Management (Allemagne), et des nouveaux partenaires comme
Commerzbank Private Equity et Global Life Science Partners, établis
eux aussi outre-Rhin. « Sur les 80 millions de dollars réunis au total,
environ 60 % sont allemands », indique Barbara Deptula, viceprésidente pour le développement commercial de Coley. Cette
orientation financière reflète l’historique de la société. En 1995,
Arthur Krieg publie dans « Nature » une étude sur les CpG, des
oligonucléotides contenant des couples cytosine-guanine, assez
fréquents chez les bactéries, capables de stimuler le système
immunitaire humain et qui pourraient déboucher sur des traitements
de cancers, d’allergies et de maladies infectieuses. Qiagen s’y
intéresse au point de participer à la création d’une société, Coley,
en 1997. Le groupe allemand a contribué aux deux tours de table et
héberge encore les laboratoires de recherche de Coley sur son site de
Hilden. Coley estime qu’une telle implantation lui permettra d’entrer
conjointement au Nasdaq et au Neuer Markt, d’ici un à deux ans.
■
GENZYME TRANSGENICS
(GZTC, - 30,3 %)
GZTC, spécialiste des chèvres
transgéniques, doit reporter de
deux ans son dépôt de demande
de mise sur le marché de l’antithrombine III, anticoagulant destiné aux déficits congénitaux qui
pourrait, à terme, remplacer l’héparine. Deux essais cliniques de
phase III, destinés à démontrer la
moindre consommation de plasma
frais au cours des pontages coronariens, chez des patients résistants
à l’héparine, avaient conclu à
des résultats significatifs. Dans le
premier essai, des désordres plaquettaires et des saignements
s’observaient chez 42 % des
patients sous placebo et 50 % des
personnes traités. Malheureusement, dans la seconde étude, la
différence de pourcentage augmente entre le placebo (22 %) et
l’antithrombine III (41 %). Depuis,
GZTC a été « lâché » par Genzyme,
qui lui a rendu les droits de
commercialisation de ce produit.
■
RUBRIQUE ANIMÉE PAR TONY MARCEL,
CONSEIL EN INVESTISSEMENT
BIoTEcH•INFo
La recherche européenne à haut débit
Le projet européen d’interconnexion des réseaux de recherche et
d’éducation Geant (Gigabit European Academic Network) a été
lancé la semaine dernière. Les Etats membres cofinancent ce projet
à hauteur de 160 millions d’euros et la Commission européenne
apportera 80 millions d’euros. « La montée en puissance des débits
d’interconnexion des réseaux, avec une multiplication par seize de
leurs performances d’ici à quelques mois, dans le cadre de ce projet,
doit permettre de répondre aux enjeux dans des domaines comme
les recherches sur le génome ou la physique des particules. Cette
capacité pourra rapidement atteindre plusieurs dizaines de gigabits
par seconde », a indiqué le ministre de la Recherche français, RogerGérard Schwartzenberg, et actuel président du Conseil des ministres
européens, qui y voit « l’une des étapes décisives de la construction de
l’Espace européen de la recherche ». Par ailleurs, la mise à disposition
de ces réseaux doit être complétée prochainement par celle de moyens
de calculs décuplés, au travers d’un projet européen, comme Datagrid.
« La France appuie tout particulièrement ces initiatives qui démarrent
sous sa présidence, ajoute le ministre. Une “action concertée
incitative” sur les “MégaRessources” sera ainsi lancée pour soutenir
et développer la contribution des équipes de recherche françaises
dans le domaine des moyens de calculs et des mégabases
de données. »
ILS BOUGENT
NICOX
L’équipe de direction de
la société de Sophia Antipolis
compte trois nouveaux
arrivants. ENNIO ONGINI,
ancien de l’Institut de recherche
de Schering-Plough,
prend la direction de la
recherche, depuis Milan. DAVID
HOWAT quitte Celltech pour
le poste de directeur du
développement préclinique
de NicOx. Enfin, GIANCARLO
ACUTO, ancien d’Ipsen, devient
■
directeur de la planification
des projets.
■
GEMINI GENOMICS
La société britannique a nommé
la juriste PATRICIA MCDANIELS
responsable de la propriété intellectuelle. Elle était auparavant
conseil en brevet pour les américains Diatide (New Hampshire)
et Genetics Institute (Massachusetts). Elle est membre de
plusieurs barreaux, dont celui de
la Cour suprême des Etats-Unis.
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MANAGEMENT
Laboratoires: la démarche qualité s’installe
Les procédures qualité font désormais parties des préoccupations des directeurs de recherches
académiques. Mais, si les différents organismes sont maintenant dotés de mission ou de service
qualité, aucune réelle coordination nationale n’est à l’ordre du jour.
L
a démarche qualité – avec ses
procédures écrites, ses vérifications des appareils de mesure, le
contrôle des résultats par un tiers –
prend toute son importance aujourd’hui
avec l’ouverture des laboratoires de
recherches académiques vers le monde
industriel. Que ce soit à cause d’un
dépôt de brevet, d’un partenariat avec
un industriel ou dans le cadre d’un
projet européen, la demande des directeurs de laboratoire d’une véritable
démarche qualité est réelle. Ainsi,
depuis deux ans, la station Inra de
pathologie végétale (Rennes) s’est
engagée dans ce processus. « L’objectif
était d’acquérir une meilleure qualité
de recherche (fiabiliser les procédures,
pérenniser les savoir-faire…), d’améliorer la gestion des personnes et
d’obtenir une véritable traçabilité des
résultats », explique Bernard Tivoli,
directeur de la station. Les résultats ne
se sont pas fait attendre. Des procédures ont été définies pour le suivi
des projets scientifiques, et sont déjà
appliquées pour la gestion des consommables et du matériel vivant.
Cet exemple n’est pas isolé. « A partir
du moment où un chercheur est informé
des enjeux et des avantages de mettre
en place une démarche qualité, il
prend à cœur cet aspect normatif. Les
mentalités sont doucement en train
de changer », souligne Jacqueline
Donjon-de-Saint-Martin, responsable
du service qualité de l’Institut Pasteur.
Même si, dans les différents organismes et instituts de recherche académiques, tout est encore basé sur
l’information et le volontariat. Ainsi,
l’Inserm a organisé des réunions d’information pendant un an dans toute
la France pour sensibiliser le personnel
de recherche à la qualité. « En complément et pour faciliter la compréhension des procédures, nous avons publié
deux guides simples, un concernant les
bonnes pratiques de laboratoire et un
pour la bonne exécution des analyses
de biologie moléculaire », indique
François Hirsch, responsable du service éthique et qualité en recherche
de l’Inserm.
L’Inserm fait figure de leader dans la
mise en place d’une démarche qualité
dans les laboratoires de recherche
publics. C’est d’ailleurs le premier
organisme de recherche à avoir créé
un service qualité bien défini, rejoint
BIoTEcH•INFo
L E S C A H I E R S D E L A B O R AT O I R E
L
es cahiers de laboratoires
standardisés et numérotés
font leur apparition dans les
laboratoires académiques.
Cette année, l’ensemble
du personnel de recherche
de l’Inserm a reçu un cahier
élaboré par le service
qualité. Il deviendra
progressivement obligatoire
dans les deux ans. Même
chose à l’Inra, où
les formats standardisés
ont été lancés il y a deux
ans. « Ils sont largement
diffusés même si tout
le monde ne les utilise
pas encore », indique
Bernard Tivoli. Preuve
de la détention d’une
connaissance nouvelle à
une date précise, le cahier
de laboratoire est
indispensable pour
départager deux prétendus
inventeurs. Prochaine
étape : les cahiers de
laboratoire électronique,
avec un avantage certain
en terme de coûts. L’Inserm
y réfléchit sérieusement.
« Nos cahiers sous
forme papier coûtent
500 000 francs par an
à l’administration de
l’Inserm. Puisque le cadre
réglementaire sur les
signatures électroniques
vient d’être mis en place
en France, il n’y a plus de
frein au cahier numérique
et nous étudions
la question », souligne
François Hirsch.
Un projet de ce type
est d’ailleurs soutenu par
le ministère de l’Industrie
dans le cadre de l’appel à
proposition Opidom. Dirigé
par le cabinet de conseil
cette année par l’Institut Pasteur. En
effet, la mission qualité, en place à
l’Institut depuis janvier 1998, s’est
transformée en service. « Il fallait
passer à une véritable structure opérationnelle », explique Jacqueline
Donjon-de-Saint-Martin. De plus, la
direction de l’Institut Pasteur a
approuvé, en juillet dernier, un plan
qualité qui a défini les enjeux et les
objectifs de l’Institut dans ce domaine.
Un besoin de créations de postes
spécifiques
Même si les organismes et les instituts
de recherche mettent en place des
démarches qualités, il n’y a pas véritablement encore de création de postes
spécifiques. A l’Inserm, il s’agit surtout
de vacataires ou de personnes déjà en
poste qui vont consacrer une partie de
leur temps à la qualité dans leur
service. « Les IFR (Instituts fédératifs de
recherche) pourraient prendre en
charge ce type de vacations. De même,
lors d’une contractualisation avec un
partenaire, ce dernier pourrait assumer
la prise en charge du suivi qualité des
projets ainsi financés », explique François Hirsch. A l’Institut Pasteur, des
formations en qualité sont proposées
pour des personnes qui veulent changer d’orientation professionnelle au
sein de l’Institut. La plupart des organismes proposent également des for-
en propriété industrielle
Breese Majerowicz, en
collaboration avec France
Biotech et la société
Communication et
Systèmes, le consortium
constitué a déjà établi
son programme. Le cahier
des charges sera terminé
fin décembre et
le prototype est prévu
en juin prochain avec une
validation par bêta-test
au troisième trimestre 2001,
auprès du CNRS et des
membres de France Biotech.
« A ma connaissance, ce
projet est unique au niveau
européen. La difficulté
est de concilier la facilité
d’utilisation avec la sécurité
des données consignées
dans ce cahier électronique »,
indique Pierre Breese,
du cabinet de conseil.
mations de deux jours à l’ensemble de
leur personnel statutaire. Mais, si cela
suffit pour mettre en place des procédures simples de qualité, d’autres
nécessitent le recours à des professionnels. « Pour tout ce qui est la gestion de l’information, nous avons besoin
d’une personne dont c’est le métier »,
souligne Bernard Tivoli. L’unité Inra a
donc fait le choix de recruter une personne qualifiée en qualité, mais au
détriment d’un poste de recherche.
La décision n’est pas facile à prendre.
« Il faudrait que l’Inra flèche de façon
incitative un certain nombre de postes
qualité, en plus des postes de recherche»,
ajoute Bernard Tivoli. Il espère qu’après
la déclaration d’engagement, en mars
dernier, de l’Inra dans une procédure
qualité, l’organisme de recherche va
vraiment s’en donner les moyens.
Prochain objectif : la mise en place
d’une coordination au niveau national.
« Il y a des prises de contact et des
échanges informels sur des procédures ou des outils qualité entre personnes en charge de la démarche
qualité dans différents organismes de
recherche », indique Jacqueline Donjonde-Saint-Martin. Le nouveau ministre
de la Recherche a également demandé
à l’Afnor (Agence française de normalisation) de constituer une commission de normalisation pour se pencher
sur ce problème. ■
ANNE LAURENT-PEZET
NUMÉRO 70 — 15/11/2000 — PAGE 5
EN BREF
La roténone, un pesticide
naturel extrait
de certaines plantes,
administrée à des rats,
déclenche une dégénérescence des neurones
qui ressemble à celle
observée dans la maladie
de Parkinson. C’est le
résultat d’une équipe
américaine de l’Université
Emory (Atlanta, Georgie),
qui relance l’hypothèse
d’un lien entre pesticide
et maladie de Parkinson.
(« Nature Neurosciences »,
décembre)
Une équipe de recherche
américaine et espagnole a
montré que la méthylation
du promoteur du gène
MGMT, impliqué dans
la réparation de l’ADN,
était associée à une
régression des gliomes.
(« New England Journal of
Medicine », 9 novembre).
La société de biotechnologie Virco (Baltimore,
Maryland) est en train
de développer un test
de diagnostic à partir
de ces résultats.
Des chercheurs
de l’Université Carnegie
Mellon (Pittsburgh,
Pennsylvanie) ont réussi
à produire de petites
quantités d’hémoglobine
artificielle, en utilisant
les techniques de génie
génétique.
(« Biochemistry »,
21 novembre)
En analysant deux
patientes atteintes
de pathologies osseuses
héréditaires rares,
des chercheurs américains
de l’Institut Johns Hopkins
(Maryland, Etats-Unis)
ont mis en évidence
le rôle de la protéine
Gs-alpha, codée par
le gène GNAS1, dans
ces deux maladies.
Cette protéine est
impliquée dans la réponse
des cellules à un environnement hormonal
externe. (« Journal
of Bone and Mineral
Research », novembre)
BIoTEcH•INFo
TECHNOLOGIE
Le pouvoir thérapeutique
des cellules souches
Greffes, régénération cellulaire, thérapie génique… Les facultés
curatives des cellules souches semblent réellement prometteuses.
Aussi, elles suscitent l’intérêt des industriels.
L
es cellules souches s’apprêtentelles à tenir leurs promesses en
matière de thérapie ? Plusieurs
études majeures, rendues publiques
récemment, le laissent croire. Ainsi,
quand des cellules souches neurales
sont implantées dans des tumeurs cérébrales, in vivo, chez des rongeurs adultes,
elles occupent rapidement le lit de la
tumeur, se juxtaposant aux grosses cellules, les plus agressives. De plus, ces
cellules font la chasse aux cellules tumorales infiltrantes. Et, qu’elles soient
implantées dans la tumeur ou à proximité, ou encore en dehors du système
nerveux central, par voie intravasculaire,
elles atteignent toujours leur cible.
Après avoir mis en évidence le pouvoir
migratoire, en cas de tumeur cérébrale,
de ces étonnantes cellules, les scientifiques ont manipulé leur génome. Du
coup, ces nouvelles cellules souches
neurales se sont mises à produire
un agent thérapeutique : la cytosine
déaminase. Une fois injectées dans les
rongeurs, les cellules transgéniques ont
migré vers les tumeurs cérébrales dont
elles ont détruit près de 80 % de la
masse. Voilà ce que vient de montrer
une équipe américaine réunissant plusieurs chercheurs institutionnels de
Boston. De plus, leurs données, publiées
dans «PNAS», le 7novembre dernier, suggèrent que les cellules neurales peuvent
non seulement être utilisées comme
vecteur de gène thérapeutique vers des
tumeurs du cerveau adulte mais aussi
dans le cadre plus général d’un autre
type de pathologie cérébrale.
La fin d’un dogme
Le pouvoir thérapeutique de ces cellules
ne s’arrête pas là. Conduits par le neurologue Douglas Kerr, des scientifiques
de l’Institut médical Johns Hopkins
(Maryland, Etats-Unis) viennent de restaurer le mouvement de rongeurs paralysés en injectant, dans leur liquide
rachidien, des cellules souches neurales ! Attaqués par le virus Sindbis, les
neurones moteurs des rats et des
souris s’étaient rapidement détériorés.
Mais, après « un traitement aux cellules
souches », la moitié des rongeurs ont
retrouvé leurs capacités à se déplacer.
Selon Douglas Kerr, « de 5 à 7 % des cellules souches qui ont migré dans la
moelle épinière se sont différenciées
en cellules nerveuses. Elles ont exprimé
à leur surface des marqueurs neuronaux matures. » Ils ont présenté leurs travaux début novembre à la Nouvelle
Orléans, lors du congrès annuel de la
Society for Neuroscience.
« Jusqu’à présent, la plupart des chercheurs croyaient que le potentiel des cellules souches se limitait à un système
d’organe individuel », commente Stuart
Orkin, de l’Ecole de médecine de
Harvard, à Boston, dans le dernier
numéro de « Nature Medicine ». Selon ce
« dogme », les cellules souches neurales
ne se différencient qu’en cellules nerveuses et celles de la moelle osseuse
ne donnent que des cellules sanguines.
Mais, aujourd’hui, les scientifiques de
la société californienne StemCells, à
Sunnyvale, en collaboration avec des
chercheurs américains institutionnels,
démontrent le contraire : des cellules
hématopoïétiques purifiées produisent
aussi des cellules matures du foie. Un
résultat qui ouvre de larges perspectives
de traitement des cirrhoses, dommages
hépatiques, ou autres désordres métaboliques d’origine génétique…
Plus surprenant encore, des cellules
souches de moelle osseuse adulte
humaine, transplantées dans un fœtus
de mouton, se sont différenciées en
cellules de nombreux tissus normaux tels
des os, du cartilage, de la graisse, du
tendon ou encore du muscle. En outre,
ces cellules souches humaines se sont
maintenues durant un an dans les divers
tissus du mouton. « Ceci suggère que ces
cellules doivent avoir des propriétés
immunologiques spéciales qui pourraient
permettre la transplantation entre des
individus ou même entre des espèces »,
souligne Alan Flake, de l’hôpital des
enfants de Philadelphie, qui a dirigé
l’étude, en collaboration avec la société
américaine Osiris Therapeutics (Baltimore, Maryland). Ainsi, plusieurs entreprises, conscientes des promesses
thérapeutiques des cellules souches, se
sont déjà positionnées sur le secteur. ■
GÉRALDINE MAGNAN
POUR EN SAVOIR PLUS
«PNAS», 7 novembre 2000.
«Nature Medicine», novembre 2000.
NUMÉRO 70 — 15/11/2000 — PAGE 6
TECHNOLOGIE
Une nouvelle cible pour la schizophrénie
Impliqués dans les fonctions physiologiques telles que la locomotion,
la production d’hormones, et la dépendance aux drogues, les deux isoformes
du récepteur D2 à la dopamine (type court D2S et type long D2L) semblaient
avoir des rôles équivalents. Une étude publiée dans la revue « Nature »
du 9 novembre, par une équipe de l’IGBMC (Strasbourg) vient de démontrer
le contraire. En travaillant sur des souris mutantes, les chercheurs ont montré
que les récepteurs D2L sont actifs au niveau postsynaptique alors que les D2S
ont des fonctions à un niveau présynaptique. Leurs rôles in vivo sont donc
différents et probablement antagonistes. Ce travail suggère que les récepteurs
D2L, qui possèdent 29 acides aminés de plus que les D2S, deviendraient ainsi
des cibles thérapeutiques pour le traitement de neuropathologies comme
la schizophrénie ou le syndrome de Tourette.
Traçabilité de la viande par ADN
Mis au point par la société Identigen (Dublin, Irlande), TraceBack utilise
les empreintes génétiques pour remonter à l’animal d’origine, à partir
de n’importe quel morceau de viande (y compris les produits cuisinés).
Son fonctionnement repose sur l’échantillonnage et le stockage systématique
du profil d’ADN de toutes les carcasses d’une gamme spécifique de produits
ou d’une chaîne particulière de distribution. Ainsi, tout au long de la chaîne,
la comparaison du code ADN du morceau de viande acheminé avec les profils
des échantillons stockés des carcasses permet d’identifier l’animal d’origine.
Depuis deux ans, la chaîne de distribution irlandaise Superquinn a adopté
le système. Depuis un peu plus d’un mois, la deuxième chaîne de distribution
anglaise, Sainsbury’s, a rejoint les troupes, avec la marque « Traditionnal Beef »
(25 % des ventes). « Aujourd’hui, nous sommes en pourparlers avec un distributeur
français », souligne Ronan Loftus, directeur du développement d’Identigen.
Tout nous laisse croire qu’il s’agit d’Intermarché, seule chaîne française
qui intègre totalement la filière viande.
Sélectionner des poules
sans salmonelles
Les coûts d’abattage des poules porteuses de salmonelles se chiffrent en millions
de francs, en France, sans compter les dépenses engendrées par la détection
systématique de ces pathogènes, réalisée tous les deux mois sur l’ensemble
des animaux. Pour essayer de sélectionner des poules qui résistent à l’infection
ou qui éliminent plus rapidement les salmonelles, le programme européen
FAIR6-CT98-4311 a pour objectif d’identifier les gènes impliqués dans
ces mécanismes de résistance. « Nous sommes en train d’étudier l’expression
de gènes candidats chez des poules plus ou moins résistantes aux salmonelles.
Plusieurs gènes semblent en cause dans la résistance au portage ou au pathogène »,
souligne Catherine Beaumont, responsable de l’équipe Génétique avicole à l’Inra
de Tours, et coordinatrice du programme européen. D’une durée de quatre ans,
ce projet a débuté en janvier 1999, avec un financement européen de 10 millions
de francs. Il réunit l’industriel Hubbard-Isa et sept laboratoires académiques.
NuCleave: pour génotyper à haut débit
NuCleave, le système mis au point par la société américaine Variagenics
(Cambridge, Massachusetts) pour génotyper de grandes séries d’échantillons,
est basé sur une amplification différentielle du fragment d’ADN cible, suivie
d’une analyse par spectrométrie de masse Maldi-Tof. Le génotype est confirmé
simultanément par l’analyse du brin complémentaire. « Nous travaillons
actuellement sur la détection de multiplex. Quelques tests sont déjà prêts »,
souligne Edward Koval, directeur du développement de Variagenics.
Pour l’instant, l’appareil est installé chez Covance, partenaire privilégié, et
devrait être commercialisé au début de l’année prochaine. La société vient
également d’annoncer l’intégration du robot de pipetage Microlab MPH-96
de la société Hamilton au sein du système NuCleave.
BIoTEcH•INFo
EN BREF
Le canadien Chromos
Molecular Systems
(Burnaby, British Colombia)
a annoncé la production
d’une protéine thérapeutique dans le lait d’une
lignée de souris, grâce à
un système d’expression
utilisant un chromosome
artificiel. Ce vecteur
a l’avantage d’être stable
et de pouvoir porter un
grand nombre de gènes.
Deux scientifiques ont
publié un article sur
le nouveau visage de la
recherche sur le cerveau,
à la frontière entre
biologie et psychologie.
Cette discipline multiple
réunit gènes et cognition,
molécules et pensée.
(« Science », 10 novembre)
Une méthode pour cartographier finement des QTL
(quantitative trait locus)
est publiée dans la revue
« PNAS » du 7 novembre
par une équipe de
recherche du Wellcome
Trust Centre for Human
Genetics (Oxford, RoyaumeUni). Les chercheurs ont
démontré son efficacité
en travaillant sur des
souches génétiquement
hétérogènes de souris.
Des chercheurs allemands
ont mis en évidence une
méthylation de l’ADN
différente entre les gènes
et les pseudo-gènes en
analysant le génome
humain. Ils proposent
leur méthode, pour
la distinction entre
ces deux entités, dans
l’analyse à grande échelle
des génomes. (« Human
Molecular Genetics »,
1er novembre)
Myriad Genetics a annoncé
la découverte de nouvelles
protéines importantes
dans la prévention des
maladies cardiaques. Elles
jouent un rôle dans la
régulation du métabolisme
lipidique, à différents
niveaux, en interagissant
avec la protéine codée
par le gène CHD1.
NUMÉRO 70 — 15/11/2000 — PAGE 7
www.genres.de/mgrdeu
Sous l’égide du ministère
allemand de l’Alimentation,
de l’Agriculture et des Forêts,
une collection de microorganismes est désormais
accessible en ligne, avec
des informations génétiques
sur plus de 12 000 champignons,
bactéries ou virus. Le site
est actuellement en allemand
mais la version anglaise est
en développement.
www.cgiar.org/irri/genomics
/index.htm
Ce site indique les progrès
du consortium international
du séquençage du génome
du riz. Il encourage aussi
les chercheurs à mettre en ligne
les résumés de leurs travaux
de recherche dans ce domaine.
Enfin, il se donne pour
vocation de servir de lien
entre les laboratoires individuels
et les organisations.
APPEL D’OFFRES
• Le Prix Jouan 2001 récompense
un projet de recherche sur
le thème « Thérapie génique :
modélisation sur les grands
animaux ». D’un montant
de 40 000 francs, cette offre
s’adresse à un chercheur
ou à une équipe de recherche
médicale ou scientifique
française. Dépôt des dossiers
avant le 20 décembre 2000.
Contact : Nathalie Chaudet,
Jouan S.A.,
Tél. : 02-28-03-20-33
E-mail : [email protected]
• L’EMBO (European Molecular
Biology organisation) lance
un appel d’offres concernant le
«Young Investigator Programme»
qui s’adresse aux chercheurs
ayant créé leur propre groupe
de recherche. Une récompense
de 15 000 euros sera attribuée
sur une durée de trois ans aux
chercheurs primés. Une aide
ponctuelle pour le financement
de bourses postdoctorales pourra
être envisagée.
Date limite de candidature :
15 décembre 2000.
Site : www.cnrs.org/SDV
(rubrique : carrefour
de l’information).
• Le Prix Jean-Pierre-Lecocq,
décerné en 2001, sera destiné
à récompenser un chercheur ou
une équipe de chercheurs ayant
effectué des travaux importants
dans le domaine de la biologie
moléculaire et ses applications
sur le thème des maladies
génétiques et thérapie génique.
Site : www.academie-sciences.fr
• Le groupe Lilly attribue une
bourse d’étude et de recherche
d’un an à un médecin français
pour se perfectionner dans un
centre de son choix aux EtatsUnis ou au Canada, sur un sujet
médical. Date limite de dépôt :
31 décembre 2000.
Contact : Dalila Bouhara, Institut
Lilly, 327, Bureaux de la Colline,
92213 Saint-Cloud.
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