aspects echographiques et irm de la grossesse extra
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aspects echographiques et irm de la grossesse extra
ASPECTS ECHOGRAPHIQUES ET IRM DE LA GROSSESSE EXTRA-UTERINE M. Ben Ammar(1), Gh.Chaabeni(1), N.Hsayaoui(2), Z.Khedhiri(2), M .Mbarki(2), K.Mrad(3),H.Oueslati(2),S.Mezghani Boussetta(1) . (1) service de radiologie (2) service de gynécologie –Hôpital Régional de Ben Arous-TUNISIE (3) laboratoire d’anatomo-pathologie-Institut de carcinologie de Salah Azaiez Tunis-TUNISIE INTRODUCTION La grossesse extra-utérine est la nidation ectopique de l'oeuf endehors de la cavité utérine, le plus souvent au niveau tubaire, plus occasionnellement au niveau ovarien ou abdominal. Il faut toujours y penser chez une patiente en âge de procréer, car elle engage le pronostic vital à court terme, mais aussi le pronostic fonctionnel, avec un risque d’hypofertilité à long terme. Le diagnostic d’une grossesse extra utérine repose sur le contexte clinique, l’examen physique, le dosage de la BHCG, et l’échographie endovaginale. Savoir la rechercher devant un contexte clinique évocateur. Savoir l’évoquer sur une imagerie suspecte avec une clinique normale OBJECTIF PEDAGOGIQUE Illustrer les signes en échographie et IRM de la grossesse extra-utérine en insistant sur la valeur ajoutée de l’IRM en cas de doute diagnostique en permettant de mieux caractériser les masses annexielles et les cas de localisations atypiques (interstitielle, cervicale) et hétérotopiques. CAS ILLUSTRATIFS Observation n°1: Sonia,31 ans, G1PO, sans antécédents pathologiques notables, consulte en urgence pour des douleurs pelviennes sur une aménorrhée de 12SA. Examen: conjonctives pâles, état hémodynamique stable, sensibilité hypogatrique. TV: douleurs à gauche. BHCG: 120 900 UI, Hémoglobine: 6g/dl. Echographie pelvienne: Observation n°1: Embryon dans un sac extra-utérin épanchement Endomètre décidualisé L’échographie montre: - Un utérus vide avec un endomètre épais. - Une trompe dilatée siège d’un sac gestationnel, avec un trophoblaste développé, un embryon de 12SA et 5j. - Un épanchement dans le cul de sac de Douglas. Observation n°1: La conduite à tenir était de faire une salpingectomie par voie cœlioscopique en urgence: COELIOSCOPIE : grossesse de siège pavillonnaire La pièce opératoire fermée et ouverte : GE U Tubaire avec fœtus bien constitué et raccordé au tissu trophoblastique Observation n°2: Awatef, 34ans, G2P0 Première grossesse compliquée de MFIU, diagnostic étiologique non fait. Accouchement par voie basse sans incidents. Grossesse actuelle: spontanée Consulte pour des douleurs abdominales, sur une aménorrhée de 8SA et 6jr. Examen: état hémodynamique stable, sensibilité hypogastrique, TV: col long fermé, pas de saignement, douleurs à la mobilisation. Echographie: Echographie: L’échographie montre une grossesse intra-utérine, associée à une masse latéroutérine siège d’un sac contenant une vésicule vitelline. A noter la présence d’un épanchement dans le cul-de-sac de Douglas d’aspect échogène. GROSSESSE HETEROTOPIQUE La conduite à tenir était de pratiquer une salpingectomie par voie coelioscopique La grossesse intra-utérine a été conduite à terme, avec un accouchement par voie basse sans incident. Penser toujours à l’éventualité d’une grossesse hétérotopique et vérifier les annexes en présence de GIU+++++ surtout en PMA Observation n°3: Emna , 29ans G2P2, Consulte pour douleurs épigastriques avec ballonnement abdominal évoluant par crises depuis 7jours; patiente sous contraceptif oral, métrorragies prises pour des règles en cours Observation n°3: L’échographie pelvienne avait montré un utérus vide et une masse rétro et latéroutérine droite à double composante l’une d’aspect multiloculaire avec mobilité des pseudo-cloisons à l’intérieure et une autre de siège excentré comportant une image kystique entourée d’un gros halo hyper-échogène vascularisé au doppler réalisant l’aspect en « anneau de feu » Le diagnostic de Grossesse extra-utérine en association avec une collection sanguine enkystée péritonéale est posé. Les Béta HCG étaient faiblement positifs La disponibilité de l’IRM nous avait permis de faire une IRM le même jour Hématosalpinx siège de sac embryonnaire entouré de trophoblaste Ov drt Ax. T2 Ax . T1 hématocèle Zone de fissure de la paroi tubaire colmatée par des caillots d’âges différents et la réaction inflammatoire autour Ax . T1 gado La GEU chronique: hématocèle enkystée L’hématocèle enkystée est une forme clinique rare de GEU. Elle est le résultat d’une évolution lente. Cette entité « GEU chronique » est peu rapportée et sa sémiologie clinique et en imagerie peut être trompeuse. Autres cas d’hématocèle enkystée observés dans notre série où le contexte clinique et l’aspect échographique était trompeur amenant à faire pratiquer un complément par IRM Hématosalpinx , hématocèle et corps jaune sans sac embryonnaire Hématocèle sans hématosalpinx avortement tubo-ovarien femme de 29 ans sous implanon Hématocèle enkystée Les hématocèles : hémorragie spontanément arrêtée par des caillots de sang ou bouchée par l’épiploon, le colon sigmoïde et les anses intestinales réalisant un véritable diaphragme , elles compliquent une hémorragie peu abondante au cours d’un avortement tubo-abdominal ou de fissuration d’un hématosalpinx, le sang va se circonscrire au niveau du Douglas donnant lieu à une hématocèle rétro-utérine, latéroutérine ou péri-tubaire . Aspects trompeurs en échographie pour un opérateur non expérimenté et l’hématocèle peut être prise pour une masse annexielle d’autre nature. Le diagnostic est d’autant plus difficile que le tableau clinique est trompeur et que le taux de béta HCG est normal. L’IRM illustre parfaitement cette forme radio-clinique grâce à sa haute résolution en contraste et anatomique; toutefois elle ne peut pas constituer un moyen diagnostique systématique vue son coût et son indisponibilité en urgence Aspects échographiques à faire apprendre aux juniors pour qu’ils puissent évoquer le diagnostic à temps Autre cas d’hématocèle enkystée en échographie: masse kystique latéro-utérine indépendante de l’ovaire d’aspect hétérogène en faveur de caillots d’âges différents Chez une femme jeune en âge de procreer, toute masse annexielle ou pelvienne doit faire pratiquer le dosage des béta HCG et faire penser à la grossesse extra utérine. Observation n°4: 26 ans mariée depuis 1 an Primipare sans ATCD chirurgicaux ou gynécologiques Douleurs pelviennes aigues sur aménorrhée de 7 semaines Grossesse spontanée Echographie: Grossesse gémellaire dans corne rudimentaire sur utérus pseudo-unicorne (grossesse clairement en dehors du myomètre) Trompe Utérus Grossesse gémellaire cornuale Cœlioscopie: permet une confirmation diagnostique avec un meilleur repérage du ligament rond (sac gestationnel médial par rapport au ligament rond) et du départ de la trompe Apport de l’IRM dans GEU à localisations atypiques Dans certaines situations moins évidentes, l’IRM>US au diagnostic de GEU cornuale, angulaire et interstitielle en précisant mieux le siège grâce à la haute résolution spatiale qu’offre l’IRM De même pour les localisations atypiques intraabdominale, ovarienne ou sur utérus malformé avec corne rudimentaire Des signes échographiques et IRM ont été proposés dans la littérature pour reconnaitre une GE interstitielle (GEI): A l’échographie: Le sac gestationnel est excentré par rapport à l’axe sagittal utérin, entouré d’un anneau de feu au doppler signant le flux vasculaire trophoblastique Absence de la double couronne échogène retrouvée lors des GIU. La GEI est entièrement bordée par un feuillet de myomètre de moins de 5mm. Le signe de la ligne interstitielle: la distance entre le bord de la cavité utérine (endomètre visible) et le trophoblaste (partie externe de l’oeuf à l’échographie) est de 10 mm minimum A l’IRM: on retrouve la traduction des signes échographiques: Le sac gestationnel est excentré par rapport à l’axe sagittal utérin Il existe un manteau de myomètre entourant la GEI La ligne interstitielle peut être également identifiée. Le fait de retrouver une solution de continuité entre l’endomètre et le trophoblaste est en faveur du diagnostic. Référence: N. Bourdel et al. / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 35 (2007) 121–124 Observation n°5: Asma, 32 ans, G4P2 Antécédents : deux césariennes asymptomatique, découverte lors d’une échographie d’une grossesse intra utérine, à implantation basse, accolée à la cicatrice de césarienne à 6SA + 5jr. On a complété par IRM pour juger du caractère intramyométrial de son insertion. Sag FIESTA Sag T1 Sag T2 Ax T2 Geu implantée au niveau cervico-isthmique sur cictrice de césarienne, remarquez l’aspect très mince de la séreuse utérine à ce niveau: risque de rupture hémorragique en cas d’évolution de cette grossesse et au cours du curetage qui doit être réalisé délicatement Observation n°5: Le diagnostic de grossesse ectopique sur cicatrice de césarienne a été retenu et la patiente a eu un curetage sans incident hémorragique Cette patiente a eu dans l’année qui a suivi cet épisode une GIU menée à terme compliquée d’une anomalie d’insertion placentaire avec placenta accreta et a eu une césarienne et une hystérectomie en même temps opératoire Différentes localisations des grossesses ectopiques Radiographics Localisations inhabituelles: Retard dg, risque hémorragique ++++ Savoir les suspecter en échographie précocément Commentaires GEU : urgence gynécologique, toujours y penser chez une femme en âge de procréer ; la clinique, l’échographie pelvienne et le taux de BHCG font le diagnostic de grossesse extra-utérine devant une sémiologie évocatrice plus au moins complète. Certains cas où : la clinique est pauvre ou déroutante associée à un taux de BHCG normal ou faiblement élevé ou encore en cas de sémiologie échographique atypique (masse annexielle complexe , siège atypique de la grossesse ectopique cervicale ,cornuale ou autre) l’IRM est d’une aide précieuse pour mieux localiser la grossesse ectopique et mieux caractériser une masse annexielle ce qui permet par conséquent de mieux adapter la prise en charge thérapeutique de ces patientes. Conclusion L’échographie pelvienne par voie abdominale et vaginale combinée au dosage du BHCG permettent le diagnostic et la prise en charge rapide de la GEU en complément de l’examen clinique. Il faut savoir rechercher une GEU hétérotopique (PMA++). L’IRM pelvienne est particulièrement intéressante en cas de présentation clinique et échographique déroutante et particulièrement dans les localisations atypiques permettant de mieux adapter la prise en charge thérapeutique. AUTOEVALUATION QCM1 Qu’est ce qu’une hématocèle enkystée: A. Une grossesse intra utérine avec décollement hémorragique du trophoblaste B. Un kyste hémorragique de l’ovaire rompu C. Une collection sanguine au niveau du cul-de-sac de Douglas rétro ou latéro-utérine colmatée par l’épiploon et le sigmoide D. une forme clinique particulière de l’évolution chronique d’une grossesse extra-utérine en général tubaire fissurée E. Une masse annexielle d’origine tumorale QCM2 Que doit vous faire évoquer en premier lieu une masse latéro-utérine unilatérale chez une patiente ayant une grossesse évolutive intra-utérine à 10 SA par procréation médicalement assistée? A. Une tumeur de l’ovaire B. Une grossesse extra-utérine C. Un corps jaune D. Un fibrome utérin sous séreux E. Un syndrome d’hyperstimulation ovarienne QCM3 Quel sont parmi ces propositions celles correctes: A. Dans la grossesse extra-utérine interstitielle(GEI), la ligne interstitielle < 10 mm B. Dans la GEI, le sac gestationnel est bordé par un feuillet de myomètre <5mm d’épaisseur C. La GEI peut être évoqué sur un sac excentré par rapport à l’axe sagittal de l’utérus en l’absence de l’aspect en double couronne échogène. D. La GEU sur cicatrice expose au risque de rupture utérine et à un risque hémorragique accru E. Le diagnostic de GEU hétérotopique peut être fait précocement en analysant de façon systématique les annexes au cours de toute échographie faite pour la datation de GIU à son début Réponses QCM1: C et D QCM2: B QCM3:B,C,D et E