Michel Polnareff - JUKEBOX MAGAZINE
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Michel Polnareff - JUKEBOX MAGAZINE
Il aura fallu attendre plus de trente ans avant de revoir, enfin, Michel Polnareff sur scène, du 2 au 15 mars 2007, au Palais Omnisports de Paris-Bercy. En effet, fin 1972, accompagné par le groupe Dynastie Crisis, il a enchaîné deux Olympia, Polnarévolution, marqué par son affiche à scandale, et, début 1973, Polnarêve. Juke Box Magazine revient ici sur cette période charnière de sa carrière qui le voit en pleine rupture de ban. Michel multiplie les concerts au Japon avec Dynastie, d’où l’album live in Japan «Polnareff A Tokyo», paru là-bas en 1973 et toujours inédit en France, tandis qu’il est escroqué par son homme d’affaires, ce qui le conduit à s’exiler aux Etats-Unis. L ’année 1972 marque une étape importante dans sa carrière avec l’émission télévisée A Bout Pourtant, réalisée en janvier par Michel Parbot. Les questions posées par Pierre Wiehn et les réponses offertes permettent d’en apprendre un peu plus sur la face mystérieuse de Michel Polnareff : Une petite fille modèle ? – J’aurais préféré que vous me voyiez en petit garçon modèle. Lorsque je me regarde dans la glace je corresponds à l’image que je voudrais être. Dans le cas contraire, je me tirerais une balle dans la tête. Le karaté est pour moi le moyen d’avoir un équilibre entre le corps et l’esprit. Quand on me traite de pédé, je ne vais pas à chaque fois prendre ma guitare et chanter « Je Suis Un Homme ». Un de ces quatre ça va éclater et je sais que ça va être grave. Je pense être intelligent, j’ai horreur des faux modestes. Je suis très égoïste mais aussi très généreux. C’est pas difficile de faire une chanson à succès, par contre une carrière c’est très très dur. Tout m’est arrivé pratiquement. J’ai passé presque une année dans un hôpital psychiatrique et j’y ai appris plus de choses que partout ailleurs. Ce qui est épouvantable dans l’angoisse c’est l’inconnu. C’est quelque chose que l’on n’arrive pas à déterminer. Avant on se mourrait d’amour pour les femmes parce qu’elles ne se laissaient pas faire et maintenant on est écœuré parce que c’est trop facile. Février est consacré à un projet surréaliste, un spectacle à l’Opéra de Paris. Ce qui aurait pu être une première – car Polnareff est le seul chanteur de variété à qui on a proposé de s’y produire – n’est qu’un rêve. En effet, il envisage des aménagements irréalisables, comme démolir le mur de derrière afin d’accéder à la scène face au public en hélicoptère. Impossible. Il lance : Tant pis, c’est ça ou rien ! Et la prestation salle Garnier est annulée. 7 HOLIDAYS En mars sort le 45 tours « », couplé à « ». Ces compositions sont moins classiques qu’à l’accoutumée grâce à l’apport des nouvelles technologies, des instruments électroniques. Les réminiscences dues aux heures passées à jouer des gammes et écouter Chopin ne sont plus aussi nettes. D’autres influences se font jour, plus pop, plus proches des années 70. Les thèmes ne sont plus aussi précis, il privilégie sa voix. Son chant n’en est que plus mélodieux. Jean-Loup Dabadie explique à Pierre Achard dans Notes : Michel Polnareff m’avait donné une cassette avec une musique ravissante sur laquelle il chantait, dans une espèce de franglais, des bouts de sons, des morceaux de mots. Il ne voulait pas une histoire qui lui plaise avec des images, des mots dans son caractère, mais des sons qui soient issus de ce mâchefer de français et d’anglais. Il me disait : Fais en sorte que tes mots français aient la même sonorité, en me faisant écouter la cassette où il répétait sans cesse falling days. Je me demandais quelle sonorité pouvait être aussi jolie en français que falling days, je ne trouvais guère que des imparfaits bien nuls : je savais, je t’aimais. Une fois de plus je me retrouvais dans ce couloir des désespoirs où la lumière s’éteint et où on cherche sans arrêt la minuterie. Enfin, j’ai trouvé « Holidays », un mot anglais déjà adopté par les Français, et là-dessus j’ai écrit l’histoire assez lointaine, un peu comme un plan de cinéma, de quelqu’un qui prend l’avion, qui voit la terre, la mer, les gens de là-haut, ce qui allait à Michel, parce qu’il avait à la fois très peur de l’avion et qu’il était très attiré par la profondeur du ciel. Le simple « »/« » arrive en tête des ventes en avril, le public accepHolidays La Mouche Holidays La Mouche tant d’emblée ce Polnareff nouveau style. Au même moment, DiscAZ publie le volume 2 du « ». Le 11 juin 1972, Michel Polnareff débute une tournée, avec Dynastie Crisis dans lequel il retrouve Jacques Mercier à la guitare. Disque D’Or Des Disques D’Or DYNASTIE CRISIS Il raconte : A l’été 1969 on était bloqué à Monaco. On y a rencontré Jacques Bal et Pierre Lescure, alors animateurs à RMC. Jacques nous a présenté Francis Dreyfus qui tenait à nous produire. C’est ainsi que le premier album de Dynastie est envisagé. Mais Freddy Meyer qu’on accompagnait part aux Etats-Unis en oubliant d’honorer des contrats. Résultat on saisit notre matériel. En septembre on parvient à travailler après avoir emprunté du matos. Le groupe est composé de Jacky Chalard (basse), Philippe Lhommet (piano), Geza Fenzl (batterie) et Jacques Mercier (guitare). Notre 33 tours sort en mars 1970 sur un label de Dreyfus, Somethin’ Else. On était un groupe de scène qui avait enfin réussi à faire un album. On continue la scène et, en 1971, on a la possibilité d’entrer chez Pathé via Patrice Fabien. Notre contrat venant à terme, on saute sur l’occasion et enregistre le 45 tours «Chante, Fais Ce Qu’Il Te Plaît». On commence à être connu. Michel Polnareff tourne lui avec Jelly Roll mais il fait une dépression et dit à Riquet qu’il ne veut plus se produire en public. On passe au Golf Drouot, on fait plein de dates en France. Puis Michel revient à la scène avec un groupe de filles. Echec. Peu après, Jacky Chalard reçoit un coup de fil d’un ami, Jean-Claude Albert. Il est professeur de karaté et secrétaire de Polnareff qui aimerait nous rencontrer. On en parle. Geza n’est pas chaud, il a peur