juillet-août-sept.
Transcription
juillet-août-sept.
Juillet - Août - Septembre 2012 - 91e année – n° 3/4 Ressources humaines z L’avancement z La réforme de l'ESORSEM z Le changement d’armée z Les limites d’âge de maintien ENTRETIEN Jean-Yves Le Drian devant la Commission de la Défense nationale CONFÉDÉRATION INTERALLIÉE DES OFFICIERS DE RÉSERVE La France à la tête de la CIOR pour deux ans Défilé du 14 JUILLET Avec les réservistes de la fanfare du 27e BCA www.toutlequipement.com Prochainement, la boutique fait peau neuve ! Inscrivez-vous dès maintenant pour profiter des nombreux avantages à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle boutique. Pendant les travaux, la vente continue ! Chacun de vos achats contribue à soutenir notre action : verse 5% de vos achats à l’ Contactez la boutique en écrivant à [email protected] C’est aux civils [ Georges Clemenceau ] de défendre la guerre Comité de parrainage M. Jean-Yves LE DRIAN Ministre de la Défense M. Kader ARIF Ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants M. Francis DELON, Secrétaire général de la Défense nationale M. Laurent COLLET-BILLON Délégué général pour l’Armement M. l’amiral Edouard GUILLAUD Chef d’état-major des Armées M. le général d’armée Bertrand RACT-MADOUX Chef d’état-major de l’armée de Terre M. l’amiral Bernard ROGEL Chef d’état-major de la Marine M. le général d’armée aérienne Denis MERCIER Chef d’état-major de l’armée de l’Air M. le général d’armée Jacques MIGNAUX Directeur général de la Gendarmerie nationale M. le médecin général des armées Gérard NÉDELLEC Directeur central du Service de santé des armées M. l’ingénieur général Vincent GAUTHIER Directeur central du Service des essences des armées M. le commissaire général de corps aérien Jean-Marc COFFIN Directeur central du Service du commissariat des armées M. le général de corps d’armée Hervé CHARPENTIER Gouverneur militaire de Paris, Commandant la région Terre Ile-de-France M. le général de division aérienne Jean-Luc JARRY Coordinateur interarmées des réserves M. le contre-amiral Antoine de ROQUEFEUIL Secrétaire général du CSRM M. le général de brigade Pierre VUILLAUME Délégué aux réserves de l’armée de Terre M. le contre-amiral Benoît LUGAN Délégué aux réserves de la Marine M. le colonel Guislain PARSY Délégué aux réserves de l’armée de l’Air M. le médecin en chef Serge CUEFF Délégué aux réserves du Service de santé des armées M. le général de division Jean DANÈDE Délégué aux réserves de la Gendarmerie nationale M. le colonel Michel RENAUT Délégué aux réserves de la DGA M. l’ingénieur en chef de 1re classe Alban HEULHARD de MONTIGNY Délégué aux réserves du Service des Essences des Armées C’est aux militaires [ Maréchal Alphonse Juin ] de défendre la paix En couverture Photos de la couverture : © Denys Chappey 5 Editorial Par le colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’UNOR 6 Actualité z La médaille de la sécurité intérieure z La réserve citoyenne à Bruxelles z Promotion dans les ordres nationaux z Pentatlon militaire : la nouvelle équipe de France z Un nouveau CEMAA z In memoriam 10 Actualités internationales ux côtés des victimes syriennes zA z Le CEMAA devient SACT ! z La Bundeswehr contre le terrorisme 12 CIOR z La France à la tête de la CIOR pour deux ans z Message du président de la CIOR 2012-2014 15 Sous la loupe z Création du Centre interarmées des actions sur l'environnement 16Entretien z Jean-Yves Le Drian devant la Commission de la Défense nationale 20 Sur le terrain z Au 14 Juillet avec les réservistes de la fanfare du 27e BCA Dossier - Ressources humaines 22 z L’avancement z La limite d’âge z La réforme des ORSEM z Focus sur la promotion « Colonel Pierre Messmer » z L e changement d’armée z T émoignage d’un aviateur devenu terrien 32 Associations nationales z UNOR : la marche de Nimègue z ANOLIR : rencontre franco-suisse 34 Associations territoriales z Éditorial du médecin en chef (h) Jean-Yves Gourvil, premier vice-président de l’UNOR z UNOR 58 : remise de drapeau z UORRM : 24e CITOORM z AOR Bretagne : avec les futurs OR à Coëtquidan z AOR-NC : hommage aux anciens combattants ; la délégation au National Reserves Day z AOR 71 : opération « Maquisard » z UNOR 55 : un honoraire de l’ALAT récompensé 42 Lu pour vous z Entretien avec le colonel Jean-Luc Lefebvre z Notre sélection 48 Publications officielles 50 Courriers des lecteurs REVUE D’INFORMATION ET DE LIAISON DE L’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RÉSERVE ET DES ORGANISATIONS DE RÉSERVISTES (4 numéros/an) | | | | Administration-rédaction : 12, rue Marie-Laurencin, 75012 Paris - Tél. : 01 43 47 40 16 – Télécopie : 01 49 28 02 87 - Courriel : [email protected] | Site internet : www.unor.org | Directeur de la publication : colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’Union nationale des officiers de réserve et des organisations de réservistes | Rédacteur en chef : capitaine (R) Lionel Pétillon | Photographe : Denys Chappey | Dépôt légal : 3 e trimestre 2012 | N° Commission paritaire : 0514 G 84894 | (1) Ancien titre : L’Officier de Réserve Conception, réalisation et impression : Imprimerie Decombat, 63360 Gerzat | Publicité : siège de la rédaction | I.S.S.N. n° 004.2242. La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et n’est en aucun cas tenue de les retourner. Si l’auteur souhaite être publié (texte et photos), il est impératif qu’il inscrive à la main la mention « bon pour publication ». Les textes sélectionnés ne donnent pas lieu à rétribution, et peuvent subir des modifications en vue d’une parution. Les textes publiés n’engagent que leurs auteurs. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x3 (1) Activités [ 3e trimestre 2012 ] L’agenda du Président de l’UNOR Août 29 juillet-7 août 24 août Congrès d'été de la CIOR à Copenhague Baptême de la promotion ORSEM « Colonel Pierre Messmer » à l’École militaire Septembre 12 septembre 13 septembre 14 septembre 15 septembre 20 septembre Réunion du collège des réservistes du CSRM Réception chez le gouverneur militaire de Paris Réunion du bureau Cérémonie au Fort-Neuf de Vincennes (conseil de région IDF) Participation à la commémoration des combats de Sidi-Brahim Assemblée plénière de la Commission Armées Jeunesse à Paris, représenté par le COL (er) de France Octobre 12 octobre 25 octobre 27 octobre 28 octobre 80e anniversaire de la FNASOR Signature de la convention financière avec la DRH-MD 90e anniversaire de l'AOR de Béthune (62) Cérémonie de clôture du Raid Côte-d'Or à Seurre (21) Grand prix de France de tir à Versailles (78), représenté par le CDC (R) Paul-Jean Chouteau Novembre 9 novembre 15-17 novembre 22-26 novembre 23 novembre 24 novembre Réunion du bureau Réunion intermédiaire CIOR à Paris 75econgrès national de l'UNOR à Mulhouse (68) Conseil d'administration de l'UNOR Assemblée générale de l'UNOR Décembre 14 décembre Réunion pour l’attribution des prix littéraires de l’UNOR 4 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Editorial [ Colonel (R) Jacques Vitrolles ] Président de l’UNOR Chers camarades, chers amis, © Lionel Pétillon L es quelques mois qui viennent de s’écouler ont été riches en évènements mais sont également porteurs d’inquiétude pour nous tous, réservistes opérationnels, honoraires, citoyens et membres de notre tissu associatif. Je rappelais dans mon précédent éditorial la nécessité d’une politique globale de sécurité à construire sur le très long terme dont la Défense en est un des piliers essentiels. Trois mois après, nous sommes en réalité confrontés à un double phénomène : z Le premier est la mise en place d’une commission destinée à réviser le Livre Blanc et à définir le futur contrat opérationnel de nos armées. Naturellement, ce travail de réflexion ne sera pas sans incidence sur la réserve. Il ne faudrait pas, dans ce cadre-là, que la définition des menaces devienne la conséquence d’une enveloppe financière prédéterminée. z Le second est celui de l’aspect budgétaire de plus en plus contraint qui pourrait remettre en cause les nombreux efforts faits depuis quelques années. La réserve est nécessaire mais encore faut-il la financer. Nombre de nos camarades sous ESR sont lassés des éternelles difficultés de gestion allant jusqu’au défaut de paiement des activités. Ces deux phénomènes vont à l’encontre de la fidélisation recherchée et conduisent certains d’entre nous vers un sentiment d’inquiétude grandissant, voire d’abandon. Confrontée à cette situation, l’UNOR avec l’ensemble de ses associations doit continuer à véhiculer le message de la nécessité d’une réserve issue du milieu civil, préservatrice d’un lien arméesNation essentiel. C’est donc bien d’une décision politique dont nous avons besoin aujourd’hui. Nous devrons faire entendre notre voix auprès de nos élus pour préserver un système qui a fait ses preuves. Nous devrons nous concentrer sur des actions de communication et de lobbying efficaces. Depuis le mois d’août dernier, la France a pris la présidence de la CIOR à la fin du congrès de Copenhague. L’équipe mise en place par son président s’y est préparée avec application et professionnalisme. Nous devrons les soutenir au cours des deux années qui viennent. C’est notre image qui est en jeu, celle de la France et celle de l’UNOR. Permettezmoi de souhaiter à cette équipe une pleine réussite. Ce doit être un formidable outil de communication dont nous devrons exploiter toutes les ressources. Pour sa part, la délégation continuera avec des moyens réduits, à participer à certains comités notamment dans l’académie des langues et la compétition sportive au sein de laquelle la France a fait son retour après une année d’absence. Enfin, le dernier trimestre de cette année sera marqué par la tenue de notre 75e congrès national à Mulhouse en novembre. L’équipe d’organisateurs a fait un travail formidable et je suis certain que ce congrès sera d’une excellente tenue. J’ai souhaité qu’à cette occasion, nous puissions aborder lors de notre séance plénière des sujets d’actualité : l’évolution à court et moyen terme de la politique d’emploi des réserves d’une part, et les transformations annoncées du CSRM d’autre part. Espérons que ces thèmes susciteront un débat fructueux et des échanges dynamiques avec nos conférenciers. Ce congrès doit être pour notre Union l’occasion de démontrer sa volonté de collaboration avec le commandement tout en préservant sa liberté d’expression. Ces quelques lignes démontrent à l’évidence que notre mobilisation sur tous ces sujets ne devra pas faiblir. Ensemble, nous pourrons ainsi peser sur les décisions à venir qui conditionnent notre futur et celui de cette réserve à laquelle nous tenons. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x5 Actualités [ Phaléristique ] La médaille de la sécurité intérieure Une nouvelle médaille, créée en mars, est destinée à récompenser toute personne s'étant distinguée dans une action relevant de la sécurité intérieure. © DR Trois échelons La médaille de la sécurité intérieure comprend trois échelons (or, argent et bronze) et des agrafes, portant des inscriptions définies par le ministre de l'Intérieur : Secrétariat général, Administration préfectorale, L'échelon or de la médaille de la sécurité intérieure. 6 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 © DR I nstaurée par le décret du 28 mars 2012, portant création de la médaille de la sécurité intérieure, cette décoration récompense les services particulièrement honorables, notamment un engagement exceptionnel, une intervention dans un contexte particulier, une action humanitaire, ou l'accomplissement d'une action ponctuelle ou continue dépassant le cadre normal du service, rendus par toute personne, au cours de sa carrière ou dans le cadre d'un engagement citoyen ou bénévole, pour des missions ou actions signalées relevant de la sécurité intérieure, en France ou à l'étranger. général, le 1er janvier et le 14 juillet. La première promotion (16 avril) comptait 37 récipiendaires dont huit gendarmes. n En bref… Caïman : le premier des huit hélicoptères attendus au centre de formation interarmées NH90 au Cannet-desMaures (Var) s’est posé fin juillet. L’appareil est destiné à la formation du personnel technico-logistique. L’échelon bronze de la médaille de la sécurité intérieure. Fonction publique territoriale, Elu, Police nationale, Gendarmerie nationale, Sécurité civile, Police municipale, Sécurité routière, Associations, Engagement citoyen, Action humanitaire, Acte de courage et de dévouement. Elle est suspendue à un ruban bleu blanc rouge en biseau de 37 mm de large, surmontant une couronne d’olivier et de chêne. Le ruban est agrémenté d’une palme pour l’échelon argent et d’une couronne de laurier pour l’échelon or. La médaille de la sécurité intérieure peut être attribuée à l'ensemble des personnels relevant du ministère de l'Intérieur, aux personnels civils et militaires, professionnels ou volontaires, placés pour emploi sous l'autorité du ministère de l'Intérieur, aux policiers municipaux, aux volontaires ou bénévoles qui œuvrent dans des associations pour des missions relevant de la sécurité intérieure, à toute personne, française ou étrangère, s'étant distinguée par une action relevant de la sécurité intérieure. Les promotions interviennent, en Suivez l’actualité de la Défense sur votre Smartphone en vous connectant à l’adresse suivante : m.defense.gouv.fr. Sept réservistes ont renforcé dans le courant du premier semestre le CERHS (centre expert des ressources humaines et de la soldes ; ex-CTAC de Nancy) pendant six semaines. Ils ont procédé au traitement de près de 10 000 dossiers de paiement faisant suite aux difficultés de mise en œuvre du logiciel de solde Louvois. D’autre part, dix réservistes ont renforcé la chancellerie de l’EMA particulièrement sollicitée cette année. Ils ont traité plus de 5 000 citations et récompenses sur une durée de cinq mois. [Source : TIM 235, juin 2012] La Princesse Caroline de Monaco est depuis le 29 juin la nouvelle marraine du 17e RGP. Les sites de la Grande Guerre ainsi que les plages du débarquement en Normandie concourent pour être reconnus au patrimoine de l’UNESCO en 2014 pour leurs 100e et 70e anniversaires respectif. Actualités Actualités La réserve citoyenne à Bruxelles Avant l’été, le vice-amiral d’escadre Xavier Païtard, chef des représentations militaires françaises à l’UE et à l’OTAN, a organisé une réunion à Bruxelles sur le thème de la réserve citoyenne. C ette réunion qui a rassemblé une trentaine de personnes d'horizons très divers (institutions européennes, OTAN, agences, monde Louvois : l’armée de l’air a décidé de repousser d’un semestre (mars 2013) la bascule vers le système Louvois initialement programmé pour cet automne. Le 152e RI (Colmar) a perçu ses premiers véhicules blindés de combat de l’infanterie (VBCI) le 25 juin : deux en version véhicules de poste de commandement et seize véhicules de combat d'infanterie. La CABAT, Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre, a reçu le 11 juillet sa première citation collective pour son action des mains du CEMAT. C’est la première fois qu’une unité non-combattante reçoit une citation collective. L’A400M, récemment baptisé Atlas, a effectué un vol en formation avec la Patrouille de France au-dessus des Pyrénées début août. La date de sa première livraison à la France a été repoussée au 2e trimestre 2013. La création du DTA/33 e RIMa (détachement Terre Antilles) a été officialisée le 5 juillet suite à la dissolution du 41e BIMa de Guadeloupe et du 33e RIMa de Martinique. Il reprend le drapeau et les traditions du 33e RIMa au sein des forces armées aux Antilles (FAA). Stationné au Fort Desaix à Fortde-France, il accueillera tous les quatre mois, deux compagnies tournantes venues de l’Hexagone. civil, think tank) était précédée d'une introduction de l’amiral sur « l’Europe de la Défense après Chicago ». Cette réunion a été suivie d'une intervention du général de Langlois sur la réserve citoyenne permettant aux invités de découvrir une initiative nouvelle pour les Français résidant en Belgique. De nouvelles rencontres seront organisées dès cet automne, permettant de développer une réflexion novatrice sur des sujets de Défense. Une réserve en progression Pour mémoire, rappelons que la réserve citoyenne est uniquement composée de citoyens qui souhaitent contribuer à l'effort de défense de leur pays sans toutefois accomplir d'activités militaires. Contrairement aux réservistes opérationnels qui ont la qualité de militaire lorsqu'ils servent dans le cadre de leur ESR ou des mesures d’appel, les réservistes citoyens agissent en qualité de collaborateurs bénévoles du service public. Ces réservistes sont agréés par une armée ou une formation rattachée et se voient attribuer un grade à titre honorifique qui ne leur permet pas d’exercer un commandement. Au 31 décembre 2011, leur nombre était de 2 660 (contre 2 576 en 2010), soit une progression de 3,3%. Hors gendarmerie nationale, le nombre de réservistes citoyens s'élève à 1 890 (contre 1 962 en 2010). La féminisation de la réserve citoyenne continue de progresser et s’élève à 16,0% (contre 15,1% en 2010 et 13,8% en 2009). Enfin, les catégories sont ainsi réparties : 89% officiers, 10,4% sousofficiers et 0,6% militaires du rang. n Source : La Lettre de la RMF UE ; Bilan social 2011 [ Ordres nationaux ] A l’honneur… Pour faire suite à l’article dans notre précédent numéro... N' appartenant pas à l'armée d'active : il convient de modifier ou rajouter les promotions suivantes : z nommés au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur : le LTN (H) Bernard Campagne de l'AORT de Lille et le COL (H) Robert Bonioni de l'ANOH. z promus au grade d'officier dans l'ordre national du Mérite : le LCL (R) Dominique Dubarry de l'AOR de Paris ; le LCL (R) Pascal Hugedé, président de la région Basse-Normandie, le MC (R) Xavier Wagner du GORSSA ; l'aumônier militaire (H) Xavier Leborgne de l'AOR 64. z nommés au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite : le LCL (rc) Jean-Pierre Brasseur, président de l'AOR de Bordeaux ; le LCL (R) Philippe Cazaban, membre de l'UNOR ; le CBA (H) Jean Cienki, président de l'AOR de Reims. L’UNOR adresse ses félicitations aux récipiendaires. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x7 Actualités [ Pentathlon militaire ] Une nouvelle équipe de France Cette année, la France avait engagé des équipes composées d’officiers et de sous-officiers à la compétition internationale de pentathlon militaire à Copenhague (Danemark). J usqu’à présent seulement armée par des officiers de réserve, l’équipe de France de pentathlon militaire s’est à de multiples reprises très bien distinguée lors de la compétition qui se déroule dans le cadre du congrès d’été de la Confédération interalliée des officiers de réserve (CIOR). Une équipe en devenir Cette année, à Copenhague (Danemark), l’équipe de France a engagé conjointement des officiers de réserve à plusieurs reprises titrés et trois sousofficiers de réserve, sportifs de bon niveau mais novices sur cette compétition. Ces sous-officiers sont membres de l’AESOR (Association européenne des sous-officiers de réserve). L’équipe française qui nous avait habi- tué à la plus haute marche des podiums a connu de moins bonnes performances cette année. Les résultats demeurent malgré tout corrects avec notamment une seconde place à l’épreuve de tir pour l’équipe « France 2 », et une 8e place au classement général. Cette année encore, le niveau des compétiteurs était très élevé, du fait probablement de la stabilité et de l’expérience des équipes adverses. Le bilan de cette première expérience d’une nouvelle équipe de France est quant à lui très positif puisqu’il a permis de forger un remarquable esprit de cohésion entre officiers et sous-officiers de réserve. Cette innovation a posé les fondements de la nouvelle équipe qui prépare d’ores-etdéjà l’avenir, voire les titres futurs, en s’entraînant et en reprenant le chemin de la compétition après une année blanche qui a probablement impacté les résultats de 2012. n En bref… Le collège Henri-Wallon de Lanester (Morbihan), suivant un exemple initié à La Seyne-sur-Mer, a créé une option classe de 3e option Défense sécurité globale (CDSG) en relation avec la base Fusco de Lorient. Les 24 élèves approfondiront un enseignement civique et de défense nationale : protection civile, prévention des risques sanitaires, cybercriminalité, contrefaçon, histoire et sécurité civile. © DR Le guide des cercles et mess militaires en France, mis à jour, a été publié cet été par le SGA. Le BuS n°83 est téléchargeable à l’adresse suivante : http://www.defense.gouv.fr/ familles/actualites/publication-dubus-n-83-sur-les-cercles-et-mess L'équipe de France militaire de pentathlon photographiée lors du stage de préparation. De gauche à droite, rang du haut : SGT Antoine Bouvet 2e RIMA (catégorie Novice 1re année de compétition), MDL Juilien Niord, 511e RT (catégorie Novice 1re année de compétition), MDL David Montmey, 511e RT (catégorie Novice 1re année de compétition). Rang du bas : LCL Dominique Chevrot (directeur de stage et chef de la délégation),CNE Olivier Rey, 54e RA (catégorie Expérimenté 4e année de compétition), CNE Stéphane Augé, DMD 65 (catégorie vétéran plus de 4 ans de compétition et 2 titres de champion du monde),CNE Christophe Adrien, DMD 75 (catégorie vétéran plus de 4 ans de compétition et 3 titres de champion du monde), CNE Jean-Philippe Labadie, DMD 78 (entraineur de tir et compétiteur remplaçant). 8 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Baptême de promotion à Angers, le 18 juillet, pour les 17 premiers élèvesofficiers du corps des Ingénieurs militaires d’infrastructure (IMI) au terme de leur année de formation militaire. En septembre, ils ont intégré le Centre de formation et de recherche (CER) d’Angers où ils suivront, pendant trois ans, le cursus des Arts et Métiers ParisTech. Le pôle expertise du Service de médecine hyperbare et expertise plongée (SMHEP) a été inauguré à l’hôpital militaire Sainte-Anne à Toulon mi-juillet. Actualités [ Armée de l’air ] Un nouveau CEMAA Sur décision du Conseil des ministres du 1er août, le général de corps aérien Denis Mercier a été nommé chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA). E ntré à l’École de l’air en 1979 (promotion « Capitaine Caroff de Kervezec »), le général Denis Mercier (52 ans) a piloté sur Mirage les écoles d’officiers de l’armée de l’air à Salon-de-Provence (20082010). Il était enfin chef du cabinet militaire du ministre de la Défense depuis 2010. Le site Internet de l’Institution nationale des Invalides (INI) a été créé cette année. Il a pour vocation de mieux faire connaitre l’Institution, ses missions au service du monde combattant et des grands blessés : www.invalides.fr L’acteur Christian Marin est décédé le 5 septembre à l'âge 83 ans. Il avait notamment incarné le rôle du lieutenant Laverdure dans la série télévisée Les Chevaliers du ciel (1967-1969) et celui du gendarme Merlot dans la saga de gendarmes à Saint-Tropez. Le Transall C160 R18 « Ville de Kolwezi » est entré en dépôt au musée de l'Air et de l'Espace de Paris-Le Bourget, le mercredi 22 août. Cet appareil était l’unique C-160 à avoir accompagné les trois C-130 Hercules zaïrois lors du parachutage des légionnaires sur Kolwezi, le 19 mai 1978. L'ingénieur général de 1re classe de l'armement Yves Demay a été nommé directeur général de l'École polytechnique le 1er août. C’est la première fois depuis la création de l'X que l'école est dirigée par un IGA. © Armée de l’air Le dernier missile air-air S530D de l’armée de l’air a été tiré jeudi 1er mars à l’occasion de la campagne de tir organisée par le centre d’expertise de l’armement embarqué (CEAE) implanté sur la BA 120 de Cazaux. F1 et Mirage 2000. Il fut notamment commandant de l’escadron de chasse 1/12 « Cambrésis » (19911994), commandant de la base aérienne 112 « Marin la Meslée » de Reims (2002-2004) et commandant Une armée de l'air remarquable Le général Mercier a pris officiellement ses fonctions le 17 septembre au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée sur la BA 107 de Villacoublay. Il a été élevé aux rang et appellation de général d’armée aérienne ce même jour. Au cours de son allocution, le nouveau CEMAA a déclaré : « Je suis fier d’être aujourd’hui à la tête d’une armée de l’air remarquable, reconnue au niveau international, et qui a prouvé, et prouve encore sa valeur sur de nombreux théâtres d’opérations. Ce niveau opérationnel atteint est le fruit des compétences, des convictions, du courage que les aviateurs n’ont cessé de montrer depuis que l’aviation existe. » Le général Mercier succède au général Jean-Paul Paloméros qui occupait la fonction de CEMAA depuis le 25 août 2009, et désormais au poste de commandant suprême allié Transformation à l’OTAN. n IN MEMORIAM Deux militaires du 9e RIMa ont été tués le 27 juin au cours d'une opération contre les orpailleurs clandestins en Guyane. L'adjudant Stéphane Moralia, 29 ans, et le caporal-chef Sébastien Pissot, 34 ans, appartenaient tous les deux au commando de reconnaissance et d'action de la jungle (CRAJ) du régiment. z L’adjudant-chef Franck Bouzet, 45 ans, du 13e bataillon de chasseurs alpins (13e BCA), a été tué au combat le 7 août à proximité du pont de Tagab en vallée de Kapisa (Afghanistan). L’UNOR exprime aux familles et aux proches ses sincères condoléances. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x9 Actualités internationales [ Soutien sanitaire ] Aux côtés des victimes syriennes Le 9 août, une cinquantaine de spécialistes français ont été projetés près d’Amman (Jordanie) afin d’apporter des soins aux victimes syriennes. Cette opération, baptisée Tamour, a également déployé 150 tonnes de matériel, essentiellement par un avion Antonov. n © J. Salles/ECPAD/EMA C e déploiement, à Zaatari, au nord d'Amman, devait permettre la mise en place d’une structure d’accueil et de soins destinée à apporter une aide d’urgence aux victimes des combats en Syrie et un soutien sanitaire aux réfugiés. En quinze jours d'activités, le groupement médico-chirurgical (GMC) français avait déjà réalisé plus de vingt opérations lourdes et plus de 700 consultations médicales, selon un premier bilan fourni par l'état-major des armées. Poste médical et antenne chirurgicale Ce GMC de 85 personnes est armé par la 8e antenne chirurgicale aérotransportable de Brest, une unité très marine du Service de santé des armées qui fut notamment déployée au Tchad où elle armait le GMC de la force Epervier, et par le 1er régiment médical de La Valbonne. La structure est Le bloc opératoire du GMC. composée de deux modules : un poste médical et une antenne chirurgicale. Un médecin généraliste, un infirmier et deux aides-soignants, assurent le fonctionnement du poste médical qui est en mesure d’effectuer une centaine de consultations ou de soins quotidiennement. L’antenne chirurgicale renforcée est mise en œuvre par deux chirurgiens, un médecin et deux infirmiers anesthésistes, un infirmier de bloc opératoire, quatre infirmiers de soins généraux, ainsi que cinq aides-soignants. [ OTAN ] Le CEMAA devient SACT ! Le général Paloméros, jusqu’à cet été chef d’état-major de l’armée de l’air, devient Commandant suprême allié Transformation à l’OTAN. L e Conseil de l’Atlantique Nord a approuvé la désignation le 6 août dernier par le président de la République française du général d’armée aérienne Jean-Paul Paloméros au poste de Commandant suprême allié Transformation (SAC-T). Le général Paloméros qui avait été pressenti à ce poste voilà plusieurs 10 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 mois, était chef d’état-major de l’armée de l’air française depuis le 24 août 2009. Il a pris ses nouvelles fonctions fin septembre au Quartier général du Commandement suprême allié Transformation à Norfolk (États-Unis). Le général Paloméros succède à un autre Français, le général d’armée aérienne Stéphane Abrial. n En bref… Le réalisateur de Top Gun, Tony Scott, s'est suicidé le 19 août à l'âge de 68 ans. En plaçant l’acteur Tom Cruise dans le cockpit d’un F-14 Tomcat, il avait généré des vocations de pilote de chasse dans le monde entier. Scott avait aussi signé les films USS Alabama, Ennemis d'Etat et Spy Game. Les commandes mondiales d’armement, une analyse publiée par le Centre de recherches du Congrès américain le 24 août, se sont élevées à $85,3 Md en 2011 contre $44,5 Md en 2010. Les États-Unis empochent $66,3 Md, devant la Russie ($4,8 Md) et la France ($4,4 Md). Les navires Mistral commandés par la Russie et la modernisation des Mirage 2000 indiens ont sans doute contribué à ce résultat. Depuis que les femmes sont acceptées dans l’armée de terre américaine (1920), 99 ont atteint le grade de général ; 24 sont actuellement en fonction. Le GA Bernard Thorette (2s), président de l’association Terre-Fraternité, a livré en juin dernier les chiffres concernant les blessés de l’armée de terre : en 2011, 417 soldats ont été blessés dont 222 en Afghanistan (34 ont été tués en service dont 25 en Afghanistan) ; en 2012, 142 soldats ont été blessés en service dont 62 en Afghanistan (21 sont morts en service dont 8 en Afghanistan). Actualités internationales [ Allemagne ] La Bundeswehr contre le terrorisme L a crainte de voir une nouvelle fois leur armée lever les armes contre la population avait poussé les Allemands à interdire après-guerre 33 500 réservistes de la Garde nationale américaine et une centaine d’avions ont été mis à la disposition des gouverneurs de Floride, d’Alabama, du Mississippi et de Louisiane lors du passage de la tempête tropicale Isaac, fin août. Le Pentagone a acheté en 2011 pour 24 milliards d'équipements, carburant et services à l'étranger selon un rapport diffusé auprès du Congrès américain, soit 6,4% des 374 milliards de dollars d'achats effectués l’an dernier. Ces principaux fournisseurs étrangers sont : l'Afghanistan ($6,1 Md), la Suisse ($2 Md), l'Allemagne ($1,8 Md), le Canada ($1,6 Md), le Koweit ($1,3 Md), le Japon, le Royaume-Uni et la Corée du Sud ($1 Md chacun). La France est loin derrière avec seulement $304,36 M, ce qui représente 1 809 actes d'achats. A la mi-août, 39 soldats occidentaux avaient été tués en 2012 par des soldats ou policiers afghans, ou rebelles infiltrés dans leurs rangs, lors de 28 attaques, dont plusieurs ont eu lieu cet été, selon un bilan de l'Isaf. La force Epervier a un nouveau chef. Le 31 juillet, le colonel Laurent Rataud a pris le commandement des Eléments français au Tchad (EFT), succédant ainsi au colonel Bernard Oursel. l’intervention de leur armée sur le territoire national. La décision prise le 17 août dernier par la Cour constitutionnelle allemande est donc historique puisqu’elle autorise en effet l’emploi des moyens militaires sur le territoire national contre d'éventuelles menaces terroristes, sous strictes conditions cependant. Jusqu’à présent, seules les forces de police étaient habilitées à ces interventions. La séparation était ainsi marquée entre les opérations de défense nationale de l'armée et les opérations de sécurité intérieure de la police. Cette décision de la Cour constitutionnelle corrige une décision précédente de 2006 qui excluait d'une façon générale toute opération de la Bundeswehr contre un danger intérieur. Elle complète l'article 35 de la Loi fondamentale allemande[1] qui autorise le recours à l'armée à l'intérieur du pays « en cas de catastrophe naturelle ou d'accident particulièrement grave », mais qui n'aborde pas la question des moyens militaires. Méfiance à Gauche Cette décision qui a été saluée par les ministres de la Défense Thomas de Maizière et de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich, ainsi que les parlementaires de l’Union chrétienne-démocrate/ Union chrétienne- sociale (CDU/ CSU), ne fait cependant pas l’unanimité chez les politiques. Les sociaux-démocrates ont regretté que les « situations exceptionnelles » justifiant le recours à l'armée n'aient pas été davantage précisées alors que les Verts se sont félicités des « limites très étroites imposées à l'usage de moyens © Denys Chappey L’Allemagne a pris cet été une décision historique en autorisant son armée à intervenir sur son sol. Un droit qui lui avait été retiré au lendemain de la 2e Guerre mondiale. militaires ». Enfin, la gauche radicale, Die Linke, a regretté cette décision qui « ouvre la porte à une militarisation croissante de la politique intérieure et la suppression des droits démocratiques ». « En dernier recours » Cette autorisation exclut cependant « les dangers pouvant émaner d'une foule qui manifeste ». La Bundeswehr n'est pas non plus autorisée à abattre un avion transportant des civils et qui aurait été détourné par des terroristes. Elle est seulement autorisée à procéder à des tirs d'avertissement pour le contraindre à atterrir ! Enfin, le déploiement de la force armée n'est possible qu'en « dernier recours », selon la Loi fondamentale allemande. La décision appartiendra au Gouvernement dans son ensemble d'estimer « le dernier recours » justifiant l’intervention de la Bundeswehr. n Source : AFP et médias [1] Loi fondamentale allemande du 8 mai 1949, article 35 : « Entraide judiciaire et administrative, aide en cas de catastrophe ». juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 11 Confédération interalliée [ Présidence française 2012-2014 ] Par le lieutenant (R) Yuna Long, officier communication de la PFC 2012-2014 des officiers de réserve La France à la tête de la CIOR pour deux ans Depuis le 3 août, la France a pris la présidence pour deux ans de la Confédération interalliée des officiers de réserve (CIOR) à l’issue de son congrès annuel qui s’est tenu à Copenhague. L Des nouveaux défis à relever Comme chaque année, la CIOR a organisé un symposium d'une journée qui se déroule le premier jour de son congrès d'été. Ce symposium permet d’aborder des sujets d’actualité internationale en matière civilo-militaire. Cette année étaient abordés les thèmes de la cyber-guerre et la réinsertion des réservistes de retour d’opérations extérieures (OPEX). À cette occasion, un accent spécifique a été mis sur la Défense européenne de demain et sur la gendarmerie française comme modèle d’utilisation permanente de ses réservistes. Par ailleurs, la nécessité d’aller vers une défense européenne plus efficiente et d’y intégrer les réservistes devient de plus en plus incontournable. En effet, selon le chef d'état-major des forces armées danoises, le général Bartram, la réserve permet de pallier à la diminution des effectifs dans l’armée nationale danoise et de « faire mieux avec moins ». 12 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 © Henry Plimack/CIOR e symposium et le pentathlon militaire international (lire encadré p. 13) ont rythmé le programme du congrès de la CIOR qui s’est déroulé du 29 juillet au 4 août 2012 à Copenhague. Pas moins de 34 nations y ont participé, dont 28 nations membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Prise de parole lors du symposium auquel assistait le colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’UNOR (2e rang en bas) Cette constatation vaut aussi pour les opérations extérieures de l’OTAN selon le général Skare (Norvège) qui présidait jusqu’à cet été le Comité des forces de réserves nationales (CFRN). Pour ce dernier, « les réservistes bien entrainés et opérationnels constituent de plus en plus une charnière dans les besoins en effectifs de l’OTAN ». La passation de la présidence Le moment fort de ce congrès pour la CIOR fut le 3 août, le dernier jour de ce séjour danois. Le président de la CIOR sortant, le capitaine de vaisseau (R) de la marine royale norvégienne Jon Erling Tenvik a en effet remis le drapeau de la CIOR au commissaire en chef de 2e classe de la marine (R) Richard Roll qui devient ainsi le nouveau président français à la tête de la Confédération. Prochain temps fort La première étape importante pour la présidence française de la CIOR consistera en l’organisation d’une session internationale, du 15 au 17 novembre à Paris. Ces réunions biannuelles intermédiaires appelées IBM (Intermediate Biannual Meeting) sont les premières d’une série de quatre sur les deux ans de la PFC. Sont attendus des © Henry Plimack/CIOR Le capitaine de vaisseau (R) Jon Erling Tenvik (à gauche), président sortant, transmet le drapeau de la CIOR au commissaire en chef de la marine (R) Richard Roll. représentants de 34 pays membres et membres associés de la CIOR avec la coopération active de la gendarmerie nationale et de l’Association nationale des officiers de réserve de la gendarmerie (ANORGEND) qui animeront la première journée de cette session. Celle-ci se clôturera le samedi par une visite du Sénat avec la rencontre des sénateurs membres de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées. Ce sera là une belle opportunité pour cette présence internationale d’apprendre à connaître les forces armées et la culture française puis de partager des compétences ainsi que des réflexions autour des thèmes phares de la PFC. Une stratégie de communication La Présidence française de la CIOR met l’accent sur les thèmes de la résilience et de la gestion de crise. Cette réflexion se fera aussi au sein des travaux des comités de la CIOR. © Henry Plimack/CIOR Le pentathlon militaire Au cours de trois jours d’épreuves, 103 athlètes se sont livrés à fond pour honorer les couleurs de leurs pays respectifs. Trois jours de ce congrès ont été dédiés à la compétition sportive réunissant 103 compétiteurs organisés en 35 équipes. Après l’épreuve du tir au pistolet et au fusil, suivie du secourisme en situation de combat (Combat Casualty Care - 3C) et du Droit des conflits armés (Law On Armed Conflicts - LOAC), le parcours Symposium. Le dernier jour s’est conclu par une course d’orientation de 15 km sur le site de chasse de la famille royale à Birkerod. La victoire revient à l’équipe allemande mais la concurrence fut rude, notamment avec les britanniques. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 13 Les résultats de ces travaux devront être communiqués non seulement au Comité militaire de l’OTAN par la prise de parole annuelle du président de la CIOR, mais également être déclinés sous toutes formes dans le cadre de formations qualifiantes, lettres d’information trimestrielles mises en ligne sur le site Internet (www.cior.net), symposium d’été et publications. Cette stratégie de communication va dans le sens d’une meilleure visibilité du rôle primordial joué par les réservistes au moment où la restructuration n des armées suit son cours. © Henry Plimack/CIOR Confédération interalliée [ Présidence française 2012-2014 ] des officiers de réserve Les réservistes de 34 nations, dont 28 nations membres de l’OTAN, ont participé au symposium de la CIOR à Copenhague cet été. Préserver et enrichir notre spécificité © Denys Chappey Par le commissaire en chef de 2e classe (R) de la marine Richard Roll Président de la CIOR 2012-2014 Combinant le volontariat associatif et le soutien des ministères nationaux de la Défense, la CIOR constitue un forum d’échange sans équivalent dans le monde. Il incombe à la présidence française de préserver et d’enrichir cette spécificité qui constitue l’identité de la CIOR. Nos comités forment un outil remarquable de développement professionnel pour les officiers de réserve. La présidence française se propose de renforcer le contenu des travaux des comités de la CIOR en mettant l’accent sur les thèmes de la résilience et de la gestion de crise. Ces thématiques doivent être déclinées en produits cohérents, selon un format professionnel : symposium d’été, formations qualifiantes, publications. La diffusion ciblée, en particulier électronique, de ces produits est une priorité. z Communiquer sur les travaux et événements de la CIOR est aussi une nécessité, afin que notre expertise soit toujours reconnue et notre rayonnement assuré. Ceci prendra la forme de lettres d’informations trimestrielles et de mises en ligne régulières sur notre site Internet (www.cior.net). z La coopération avec l’état-major militaire international de l’Alliance doit être poursuivie, en s’appuyant sur notre représentation permanente à l’OTAN. Mon intervention annuelle devant le Comité militaire de l’OTAN, occasion d’échanges très fructueux, constitue également un lien structurant. La coopération avec le Commandement interallié pour la transformation (ACT) doit continuer à être développée. z Les excellentes relations entretenues avec la présidence du Comité des forces de réserve nationales (CFRN) sont le signe visible d’une coopération équilibrée entre la CIOR et le CFRN, pour une efficacité accrue, dans le respect des spécificités et valeurs ajoutées de chacun. La synchronisation entre la CIOR et son organisation sœur, la Confédération interalliée des officiers médicaux de réserve (CIOMR), sera également poursuivie. Au moment où l’Alliance et ses nations membres ou partenaires font face à de profonds changements, le monde de la défense a plus que jamais besoin de ses réservistes. 14 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 [ Influence et environnement ] Sous la loupe Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Création du CIAE Le Groupement interarmées des actions civilo-militaires (GIACM) et le Groupement interarmées des opérations militaires d’influence (GI-OMI) ont été intégrés au sein d'un seul organisme. Environ 270 réservistes A terme, d’ici à 2014, le CIAE – organisme à vocation interarmées (OVIA) – s’appuiera sur 170 spécialistes (98% © SIRPA Terre L es militaires le savent bien, le mot « environnement » ne revêt pas pour eux la même signification que pour la plupart des Français ! Le nouveau Centre interarmées des actions sur l'environnement (CIAE) créé le 2 juillet en est la parfaite illustration. Issu du rapprochement de deux groupements déjà existants, le CIAE aura pour objectif de faciliter les relations des chefs militaires en opérations avec l’environnement humain local. Sa mission consistera à mieux faire comprendre et accepter l’action des forces armées françaises en opération auprès des acteurs locaux et ainsi gagner leur confiance : aide directe aux populations, gestion de chantiers de reconstruction, actions de communication d’influence auprès de la population, des élites et élus locaux, etc. Un but à atteindre en suivant un principe simple, a expliqué le ministère de la Défense : « gagner les cœurs et les esprits ». Rappelons que le GIACM, basé à Lyon, et le GI-OMI, basé à Lille, furent mis en œuvre par l’armée de Terre en 1999 et 2000 afin de conduire des missions de reconnaissance et de contact avec l’environnement humain sur les théâtres d’opérations extérieures. Le 2 juillet, le GI-OMI et le GIACM ont formé l’ossature du CIAE. de militaires) majoritairement de l’armée de terre, mais aussi de l’air, de la marine et de la gendarmerie grâce à la mise en commun des capacités humaines et matérielles du GIACM et du GI-OMI. Il formera le personnel des trois armées projeté dans les missions civilo-militaires et dans les opérations militaires d’influence. Cette nouvelle unité fonctionnera également avec l’appui non négligeable de 270 réservistes dont un certain nombre ont déjà été déployés sur les théâtres d’opérations, notamment sous la bannière du GIACM. Un lourd tribuT La cérémonie de création du CIAE s’est déroulée le 2 juillet dernier au quartier général Frère à Lyon (quartier du GIACM). Elle était présidée par le général Éric Guyon, chef de la division emploi du commandement des forces terrestres (CFT). À cette occasion, le colonel Renaud Ancelin (ancien chef de corps du 92e RI) a pris le commandement de ce nouvel organisme. « Pour remplir efficacement la mission, il est indispensable que le chef militaire sur le terrain puisse disposer des informations sur le milieu humain dans lequel il s’engage », a expliqué le colonel Ancelin. Le CIAE permettra d’optimiser les savoirfaire dans ce domaine pour que nos Forces aient une compréhension toujours plus fine de l’environnement dans lequel elles évoluent, environnement de plus en plus complexe ». Peu connues du grand public, les équipes tactiques opérations militaires d’influence (ETOMI) et les actions civilo-militaires (CIMIC), sont déployées en appui des forces notamment en Afghanistan et au Liban. Leur présence discrète fut tristement rappelée à nos mémoires le 9 juin dernier avec la mort au combat à Nijrab (Afghanistan), de l’adjudant-chef Thierry Serrat (GIACM), du maréchal des logis-chef Stéphane Prudhom, du maréchal des logis Pierre-Olivier Lumineau et du brigadier Yoann Marcillan, tous trois du 40e RA et membres d’une ETOMI. n Source : MINDEF juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 15 Entretien [ Assemblée nationale ] Synthèse par le capitaine (R) Lionel Pétillon Une complicité humaine Le 5 juillet dernier, la Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale auditionnait le ministre de la Défense*. Nous vous proposons de lire ici quelques-uns des moments forts. C L’AFGHANISTAN La présidente de la Commission Patricia Adam • Le retrait de nos troupes d’Afghanistan constitue un double défi logistique et de sécurité. Quel est l’état d’avancement de ce retrait ? Jean-Yves Le Drian • Nous retirerons nos unités combattantes d’ici à la fin de l’année 2012. Le plan de retrait est en cours d’achèvement : il sera rendu bientôt rendu public, uniquement dans ses grandes orientations pour des questions évidentes de sécurité. Cette décision, annoncée par le président de la République, a été affirmée et confirmée à Chicago au sommet de l’OTAN. Elle correspond à l’état de la situation en Afghanistan. Il ne s’agit pas d’une décision émotionnelle mais politique. Nous étions allés en Afghanistan en 2001 par solidarité avec nos alliés après des actes de terrorisme majeurs et alors que l’État afghan, tenu par les talibans, était ouvertement allié aux groupes terroristes. © DR ette Commission, présidée depuis la nouvelle élection par la députée Patricia Adam, auditionne régulièrement le ministre de la Défense. Ce dernier doit répondre aux questions des députés sur quantité de points liés à la Défense : l’actualité, les OPEX, les restructurations, le Livre blanc, le matériel, les effectifs, les budgets, etc. De plus, l’armée afghane était quasiment inexistante. Depuis deux ans, les talibans, qui ne sont plus au pouvoir, se sont pour une partie exfiltrés, les principaux chefs terroristes ont été supprimés, notamment au niveau d’Al Qaida, le gouvernement afghan existe, avec un président élu dans le cadre d’une constitution ; quant à l’armée afghane, elle se solidifie. France, puisque la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) achèvera sa mission en 2014 et que, au fur et à mesure, les forces militaires étrangères se retireront. Les États-Unis retireront eux-mêmes 23 000 hommes cette année ; quant au Canada et aux Pays-Bas, ils ont déjà retiré l’ensemble de leurs forces. Nous sommes donc dans l’organisation de l’après-FIAS, avec, notamment, le traité franco-afghan, initié par le président Sarkozy, confirmé par le président Hollande et dont la ratification sera soumise à l’Assemblée nationale et au Sénat durant le mois de juillet (NDLR : ratifié le 24 juillet 2012). Il s’agit tout d’abord de retirer nos forces des zones de combat, essentiellement de la Kapisa, puisque le district de Surobi est déjà entré en transition. Nous avons engagé hier le processus de transfert de la responsabilité militaire de la Kapisa aux forces armées afghanes conformément aux entretiens du pré- « Nous sommes en discussion avec les autorités du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan pour évaluer la possibilité d’une sortie par le nord » Compte tenu de la modification du paysage, la présence étrangère, fût-elle bien intentionnée, doit laisser la place aux forces d’un État souverain. Ce n’est pas uniquement la position de la sident Hollande avec son homologue afghan lors de sa visite aux forces françaises en Afghanistan ; entretiens que j’ai poursuivi dans des circonstances plus dramatiques il y a quelques jours. * Jean-Yves Le Drian a été pendant presque 25 ans membre de la Commission de la Défense (à partir de 1978). La tradition veut que le député de la circonscription de Lorient en soit membre, tradition perpétuée aujourd’hui par le député Gwendal Rouillard. À cette époque, la Commission était présidée par le général Bigeard, et le ministre de la Défense était Yvon Bourges. 16 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 © Denys Chappey Jean-Yves Le Drian salut le départ de son prédécesseur lors de la passation qui s’est déroulée à l’Hôtel de Brienne le 17 mai 2012. Quelque 2 000 soldats passeront Noël à la maison. Ils seront remplacés par des forces afghanes encadrées par le commandement militaire américain RC Est, commandement régional de ce secteur oriental de l’Afghanistan. Nos matériels seront concentrés au camp de Warehouse (NDLR : 2 500 containers). Je tiens d’ailleurs à préciser que c’est un accident et non un attentat qui y a eu lieu hier ; un réservoir de combustible a brûlé. C’est un lieu protégé d’où notre matériel sera rapatrié à partir du début de l’année prochaine. Vous n’êtes pas sans savoir que la voie du Pakistan a été rouverte après des discussions intenses entre les ÉtatsUnis et les autorités d’Islamabad. C’est la voie la plus simple mais le port de Karachi est très encombré et la sécurité incertaine. Même si les tarifs exigés par les Pakistanais pour le transit des matériels ont baissé, il n’est peutêtre pas souhaitable de passer uniquement par là. C’est pourquoi nous sommes en discussion avec les autorités du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan pour évaluer la possibilité d’une sortie par le nord. Je me rendrai prochainement dans la zone pour formaliser des accords que prépare M. Stanislas de Laboulaye, ambassadeur spécial nommé par le Quai d’Orsay pour couvrir le volet diplomatique du transit de nos forces et de notre équipement. « L’hôpital de Kaboul, qui est de grande qualité, restera sous responsabilité française. Nous poursuivrons également nos missions de formation et d’encadrement, notamment dans la gendarmerie sur le site de Wardak. » Nous avons pris l’engagement à Chicago d’assumer notre mission au sein de la FIAS jusqu’à la fin de son mandat en 2014, j’ai renouvelé cet engagement auprès du général Allen, commandant de la FIAS, lors de mon dernier voyage en Afghanistan. C’est ainsi que l’hôpital de Kaboul, qui est de grande qualité, restera sous responsabilité française. Nous poursuivrons également nos missions de formation et d’encadrement, notamment dans la gendarmerie sur le site de Wardak. Enfin, nous avons pris l’engagement d’assurer le fonctionnement de l’aéroport international de Kaboul jusqu’à la fin – nous prendrons cette responsabilité au 1er octobre prochain – ce qui est très important, même si celui de Bagram est aussi essentiel. Au-delà, c’est le traité franco-afghan qui s’appliquera : il comporte une partie importante dédiée à la formation, y compris de l’encadrement militaire. Les étapes de ce processus ont été validées à Chicago dans une très bonne compréhension et, sur le plan pratique, par le général Allen, avec lequel j’ai eu des entretiens approfondis. Je demeurerai discret sur les détails du calendrier pour des questions évidentes de sécurité, le risque zéro n’existant nulle part, en Afghanistan moins qu’ailleurs. J’ai dit au chef d’état-major des armées que la sécurité devait primer sur le calendrier, je le confirme. (…) Le député Christophe Léonard • Pouvez-vous préciser quel est le nombre de militaires français actuellement présents en Afghanistan ? Jean-Yves Le Drian • Il y avait 3 600 soldats français en Afghanistan au début de l’année. À l’issue du Et la réserve ? Lors de son intervention, le ministre de la Défense a prononcé une seule fois le mot « réserve ». Il répondait à la question du député Christophe Léonard : « Qu’envisagez-vous de faire pour renforcer le lien nécessaire entre la nation et l’armée ? » Jean-Yves Le Drian : « Je propose que le lien armée-Nation fasse l’objet de discussions dans le cadre de la rédaction du Livre blanc. Il faut repenser la Journée défense et citoyenneté et s’intéresser à la manière dont les réserves sont organisées. » juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 17 Entretien [ Assemblée nationale ] retrait des forces combattantes et de leur équipement, il restera 400 à 500 personnes pour assurer le fonctionnement de l’hôpital de Kaia et de l’aéroport de Kaboul, ainsi que les actions de formation, jusqu’à la fin du déploiement de la FIAS. L’OTAN Jean-Yves Le Drian • Au sommet de l’OTAN à Chicago, nous avions trois objectifs. Tout d’abord, montrer que la France est un allié responsable, pleinement engagé dans l’Alliance. En même temps, marquer notre autonomie au sein de celle-ci. Enfin, affirmer la sincérité comme l’ampleur de notre ambition européenne en matière de défense. Nous avons été entendus sur ces trois sujets. En ce qui concerne le commandement intégré, la position du président de la République n’a pas varié. Nous sommes entrés dans le commandement intégré de manière quelque peu précipitée. Notre objectif – la Commission de la Défense pourra en débattre si elle le souhaite – est d’évaluer cette décision au regard des deux critères qui avaient été avancés par le précédent président de la République pour justifier sa décision : d’une part, un regain d’influence de la position française ; d’autre part, une affirmation plus forte de l’Europe de la défense. « L’Europe doit donc prendre ses propres responsabilités dans l’Alliance, sous peine de devenir un simple client à l’OTAN – argent contre sécurité. » Cette évaluation sera aussi pragmatique que sereine. Des progrès ont-ils été réalisés en ces domaines ? Est-il possible de faire mieux encore ? Une personnalité sera désignée par le président de la République pour réaliser cette évaluation. (…) Le Livre blanc Gérard Longuet : « En ce qui concerne le Livre blanc, à quels moments, dans l’histoire, y en a-t-il eu ? À des moments clés de l’évolution de la donne géostratégique internationale, à savoir en 1972, 1994, 2008 et 2012 : z en 1972, il s’agissait de tirer les conséquences de la mise en œuvre de notre stratégie de dissuasion ; z en 1994, de tirer celles de la chute du Mur et de la suppression envisagée du service national ; z en 2008, il fallait intégrer les conséquences du 11 Septembre et de la mondialisation. Depuis 2008, les printemps arabes, la réorientation stratégique américaine, qui est loin d’être négligeable, et la crise, sans compter les leçons à tirer de l’expérience afghane, impliquent de repenser l’ensemble de la donne. La commission du Livre blanc, qui se mettra en place dans les jours qui viennent, travaillera jusqu’à la fin de l’année pour définir risques, menaces, types de réponse, choix stratégiques de la France – seule ou avec d’autres. Ce débat doit être ouvert. Les Commissions de la défense de l’Assemblée nationale et du Sénat seront parties prenantes de la commission du Livre blanc. Pour éviter que cette dernière, qui traitera de sujets confidentiels, ne travaille en vase clos, il faudra trouver une bonne articulation entre ses travaux et ceux du Parlement d’ici à la fin de l’année. Cette entreprise s’inscrira dans la perspective de la loi de programmation militaire, qui prendra la suite de l’actuelle LPM, et sera soumise au Parlement avant l’été 2013 pour déterminer de manière cohérente le budget de la défense pour 2014, premier budget qui s’inscrira dans le cadre de la nouvelle LPM. J’ai invité un représentant allemand et un représentant britannique à participer aux travaux, sauf quelques particularités comme dans le domaine nucléaire. 18 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Nous avons également cherché, à Chicago, à concilier les deux initiatives prises depuis 2010 en matière de mutualisation et de partage des capacités et qui peuvent apparaître contradictoires. La première, c’est l’initiative de l’OTAN, engagée en février 2011, par le secrétaire général, M. Rasmussen, sur la « défense intelligente » (Smart Defence) ; la seconde, lancée par l’Agence européenne de défense en 2010, est « l’initiative de mutualisation et partage » (Pooling and Sharing). Dans les deux cas, il s’agit de voir ce que nous pouvons faire ensemble pour moins cher et sans perdre en efficacité. Nous avons validé vingt-deux projets, qui ne sont pas tous spectaculaires – la France en conduira deux – dans le cadre de la défense intelligente –, il y en a treize dans le cadre de l’initiative européenne – dont le plus important est l’avion ravitailleur. Notre volonté est de créer une synergie entre les deux initiatives pour les rendre cohérentes entre elles – ce serait un excellent thème de travail pour votre Commission. En ce qui concerne la défense européenne, nous avons insisté à Chicago sur la nécessité de renforcer notre propre logique à l’intérieur de l’OTAN, d’autant que la posture de défense américaine change au profit de l’affirmation de l’Asie-Pacifique comme priorité stratégique. J’ai eu l’occasion de rencontrer à trois reprises le secrétaire d’État américain à la Défense, qui me l’a répété à chaque fois. L’Europe doit donc prendre ses propres responsabilités dans l’Alliance, sous peine de devenir un simple client à l’OTAN – argent contre sécurité. Nous devons veiller à ne pas mener une politique qui aboutirait à déresponsabiliser l’Europe et à y Le ministre de la défense aux côtés de Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants. affaiblir l’esprit de défense. D’ailleurs, notre interlocuteur le plus favorable sur ce plan – je vous renvoie aux conclusions de Chicago –, ce sont les États-Unis, qui tiennent sur le sujet un discours nouveau, ce qu’ils reconnaissent d’ailleurs, alors que les réserves les plus importantes viennent d’Europe. Nous sommes devant la nécessité de relancer l’Europe de la défense, qui est aujourd’hui au point mort. Or, en dépit de la diminution de l’engagement américain en Europe, les risques demeurent très élevés, qu’ils soient anciens ou nouveaux – en provenance du Sahel notamment. Malheureusement, tous nos partenaires ne partagent pas la même analyse. Après Chicago, l’heure est venue de reprendre des initiatives. Le député Francis Hillmeyer • Vous avez, monsieur le Ministre, qualifié de « précipité » le retour de la France au sein du commandement intégré de l’OTAN. Or de discussions que certains membres de la Commission et moi-même avons pu avoir avec des responsables américains et des collègues de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, il ressort que ce retour a eu des retombées positives pour l’image de notre armée et de notre pays, notamment avec la prise de commandement du général Abrial à Norfolk. Comment l’évaluation de ce retour sera-t-elle conduite ? Jean-Yves Le Drian • Une personnalité sera désignée par le président de la République. Elle aura deux ou LES EFFECTIFS Jean-Yves Le Drian • Le président de la République s’était engagé, dans un discours sur la Défense, le 11 mars 2012, c’est-à-dire avant l’élection présidentielle, à ce que tous les ministères assument leur part de redressement des comptes publics, exception faite de trois jugés prioritaires. La Défense assumera donc la sienne, au même titre que les autres, ni plus ni moins. Elle ne sera pas une variable d’ajustement. Cela vaut également pour la question des personnels : nous sommes dans le cadre de la loi de programmation militaire votée sous la majorité précédente, je l’applique la Défense ne serait pas une variable d’ajustement : comment le fait de ne pas aller au-delà de 54 923 suppressions de poste serait-il compatible avec les nouvelles orientations en matière de fonction publique d’État, qui répartit l’effort sur tous les ministères exception faite de la Justice, de l’Intérieur et de l’Éducation nationale ? L’effort demandé ne risque-t-il pas d’être supérieur ? Jean-Yves Le Drian • La réduction des effectifs de la Défense jusqu’à la fin de l’actuelle loi de programmation militaire porte sur 54 923 postes, ni plus ni moins, je le répète. Je n’anticipe pas sur le format des forces de la prochaine LPM : il appartiendra à la Commission du Livre blanc d’évaluer la situation dans sa totalité, en incluant donc les missions réservées à nos forces, celles que nous ferons en mutualisation et celles que nous ne ferons pas. « Nous sommes dans le cadre de la loi de programmation militaire votée sous la majorité précédente, je l’applique jusqu’à son terme, notamment en ce qui concerne les 54 923 suppressions de postes. » jusqu’à son terme, notamment en ce qui concerne les 54 923 suppressions de postes, qui ne sont pas faciles à dégager lorsque, comme c’est désormais le cas, on « entre dans le dur ». J’espère pouvoir bénéficier, comme c’est la tradition sous toutes les majorités, de « complicités » internes au sein de cette Commission, pour défendre notre point de vue. (…) Patricia Adam • Monsieur le Ministre, vous pouvez compter sur cette Commission pour vous accompagner dans votre démarche et apporter notre soutien aux décisions qui seront prises dans la prochaine loi de programmation militaire. Le député Philippe Folliot • Monsieur le Ministre, vous pouvez compter sur le groupe Union des démocrates et indépendants pour se montrer constructif. En ce qui concerne l’évolution des effectifs, vous nous avez donné l’assurance que La donne change. Je l’ai déjà dit ailleurs qu’ici : nous devons viser un ensemble de défense cohérent et il appartiendra à la Commission du Livre blanc d’évaluer les choix à faire. Rien ne serait pire que le saupoudrage. Nos forces doivent être entraînées : à quoi sert-il d’avoir de nombreux soldats s’ils ne sont pas performants ? Je suis soucieux de la condition opérationnelle de nos forces, qu’il s’agisse des soldats ou des matériels. n juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense © Denys Chappey © Denys Chappey trois mois pour rendre, en toute indépendance, un avis sur notre retour dans le commandement intégré de l’OTAN, qui sera rendu public. x 19 Sur le terrain [ Défilé du 14 Juillet ] Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Aves les fanfaristes du 27e BCA Toute particulièrement applaudie cette année, la fanfare du 27e bataillon de chasseurs alpins, placée au cœur du défilé du 14 Juillet, était notamment animée par sept réservistes. P © Denys Chappey our la première fois depuis près de 40 ans, l’ensemble des corps « chasseurs » a défilé sur les Champs-Élysées à l’occasion du 14 Juillet : les 7e, 13e et 27e bataillons de chasseurs alpins, et le 16e bataillon de chasseurs, aujourd’hui unité d’infanterie mécanisée, sont les derniers héritiers, avec l’École militaire de haute de montagne (EMHM) de Chamonix, de la longue épopée des chasseurs à pied, alpins, cyclistes, portés et mécanisés, et parachutistes. Ils ont défilé aux ordres du général de brigade Hervé Wattecamp, comLes musiciens du 27e BCA placés sous les ordres de leur chef de musique, l’adjudant-chef Éric Moron. © Denys Chappey mandant la 27e Brigade d’infanterie de montagne (BIM), à la vitesse de 135 pas/minute – le fameux « pas chasseurs » –. Ils étaient tous impeccablement placés derrière la fanfare du 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA), dans leur tenue Solférino (lire encadré) qui filait au rythme entrainant du « Téméraire ». Le chasseur de 1re classe Arnaud Ellena et son père l’adjudant Michel Ellena. [1] Plus de 100 représentations par an La fanfare du 27e BCA est l’ambassadrice de tous les bataillons de chasseurs alpins, à pied et mécanisés. Depuis plus de 140 ans, elle assure le devoir de mémoire et de représentativité au sein même des quartiers militaires, mais aussi lors des cérémonies commémoratives. Elle contribue non seulement au maintien du lien armées-Nation mais aussi au rayonnement culturel et traditionnel des armées françaises en participant à de grandes manifestations en France comme à l’étranger. Selon une ancienne tradition d’aprèsguerre, et depuis novembre 2004, la fanfare du 27e BCA offre des concerts gratuits tous les 27 de chaque mois dans une commune de Haute-Savoie et investit les lieux publics (écoles, La fanfare du 27e BCA intègre dans sa formation le cor des alpes, instrument traditionnel des alpages, employé à l’origine par les bergers en montagne. Cet instrument de 4,65 m de long servait non seulement au rappel des troupeaux mais aussi comme moyen de communication et d’alerte, pouvant porter jusqu’à 10 km. Ses sonorités particulières permettent de compléter l’étendue du répertoire de la fanfare. Quatre cors des alpes ont défilé ce 14 Juillet. 20 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 © Denys Chappey La fanfare du 27e BCA a soulevé les applaudissements des Parisiens venus assister au défilé. Vous êtres musicien et vous souhaitez intégrer la fanfare du 27e BCA, contacter l’adjudant-chef Éric Moron, chef de musique ([email protected]), ou bien la cellule réserve ([email protected]) ; 04 50 33 46 42). Site Internet : http://fanfare27bca.free.fr/accueil.html © Denys Chappey Une contibution indispensable En ce 14 juillet 2012, sept fanfaristes réservistes étaient sur les rangs aux côtés de leurs camarades d’active à arpenté les pavés des Champs-Elysées, comme ils le sont une centaine de fois tout au long de l’année (pour une vingtaine de jours soldés seulement !). Anecdote : un père et son fils réservistes participaient au défilé. Leur chef de musique, l’adjudantchef Éric Moron, rappelle que sans les réservistes il ne pourrait aligner que 17 postes de musiciens d’active (en fait seulement quinze postes sont réa- lisés depuis cinq ans). Heureusement, grâce à ces soldats (ils ont tous suivi les formations militaires indispensables) et musiciens polyvalents capables de jouer de plusieurs instruments, il peut répondre aux nombreuses sollicitations de prestations. Alors, si le piccolo, les trompettes, les percussions, le saxophone, le baryton, la basse, les cors de chasse et les cors des Alpes[1] de la fanfare du 27e BCA continuent de résonner, c’est un peu grâce aux réservistes ! n Les musiciens habillés du treillis lors des répétitions sur la piste de Nexter à Satory (78). © Denys Chappey maisons de retraite, marchés, etc.) de ses sonorités martiales. La fanfare donne ainsi environ 140 représentations par an. À bord des Bateaux-Mouche le 13 juillet, les cors du 27e BCA font raisonner « Le Téméraire » en passant devant la Tour Eiffel. Vivre libre ou mourir La fanfare du 27e BCA, c’est : zLieu d’implantation : Cran-Gevrier (Haute-Savoie). z Date de création : 30 janvier 1871. z Subordination organique : 27e BCA. z Devise : « vivre libre ou mourir ». z Effectif total de l’unité : 38. z Effectif défilant : 34 (le chef de détachement, le clairon-major et 32 fanfaristes). z Autorité défilant en tête : adjudant-chef Éric Moron, chef de musique. zTenue de défilé : tenue Solférino, composée de tenue bleue de chasseur à pied, de knickers, d’un blouson ou d’une chemisette, de la tarte des alpins, de chaussures de montagne, de chaussettes de laine et de la fourragère rouge aux couleurs de la Légion d’honneur. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 21 Dossier - Ressources humaines [ L’avancement ] Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Entre les lignes du tableau… La lecture du tableau d’avancement (TA) soulève parfois autant de satisfactions que de questions. Comment et qui décide de cet avancement ? L’âge a-t-il une importance ? Quelle différence avec l’active ? Réponses dans ce dossier. © Denys Chappey D ans son préambule, l’instruction N° 7215/DEF/EMA/ RH/PRH relative à l'avancement des officiers, émise le 2 septembre 2011 par le bureau « politique des ressources humaines » de l’EMA rappelle ce qui suit : « L'avancement des militaires repose sur des actes de commandement qui consistent à évaluer les aptitudes et le potentiel des officiers concernés, indépendamment de toute considération d'âge, d'ancienneté, de perspective de carrière, voire de politique d'avancement supposée. Dans le présent texte, seront dénommés officiers des armées : les officiers d'active et de la réserve opérationnelle et assimilés de l'armée de terre, de la marine, de l'armée de l'air, du service de santé des armées, du service des essences des armées et du service du commissariat des armées ainsi que les chefs de musique. (...) Pour faciliter la compréhension du présent texte, l'année de promotion dans le grade est appelée année A. Les travaux d'élaboration et la publication du tableau d'avancement (TA) est l'année A-1 pour les militaires d'active et l'année A pour les militaires de la réserve opérationnelle. » L’annexe I : mémento relatif à l'avancement interarmées des officiers, intéresse particulièrement les réservistes. En voici les extraits les plus significatifs. 22 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Cadre général L'avancement de grade des officiers d'active s'effectue conformément à l'article L.4136-1. du code de la Défense : « l'avancement a lieu soit au choix, soit au choix et à l'ancienneté, soit à l'ancienneté », dans les conditions fixées pour chaque grade par les statuts particuliers régissant chacun des corps d'officiers. L'avancement de grade des officiers de la réserve opérationnelle s'effectue conformément à l'article R.4221-23. du code de la Défense : « l'avancement de grade des réservistes est prononcé uniquement au choix », dans les conditions fixées par un arrêté du ministre de la Défense, pour être proposable au grade supérieur. L'avancement à titre exceptionnel ainsi que l'avancement à l'ancienneté ne sont pas décrits dans le présent guide. L'avancement a lieu de façon continue, de grade à grade. L'avancement ne peut avoir lieu qu'en considération du grade détenu à titre définitif. Tous les officiers réunissant les conditions fixées par les statuts particuliers pour une promotion au choix doivent impérativement faire l'objet d'une proposition. Cette proposition s'effectue dans le cadre du travail d'avancement auquel collaborent les différents échelons de la hiérarchie. Conditions requises Les statuts particuliers fixent, pour chaque corps et pour chaque grade, les conditions requises pour être promu à un grade supérieur. Nul ne peut être promu à un grade s'il ne compte dans le grade inférieur un minimum de durée de service, fixé pour chaque corps par le statut particulier. L'officier de la réserve opérationnelle ne peut être promu au grade supérieur que s'il compte, dans le grade, une ancienneté au moins égale à celle de l'officier de carrière du même corps et du même grade le moins ancien en grade promu, à titre normal, la même année. Dans certains cas, l'avancement de grade est subordonné à des conditions de diplôme, de temps minimum à passer dans le grade supérieur avant la limite d'âge. © Denys Chappey Pour certain corps, l'accès à certains grades est subordonné à la condition que les intéressés n'aient pas dépassé dans le grade inférieur un niveau d'ancienneté déterminé (créneau d'avancement). Les statuts particuliers peuvent en outre prévoir des conditions de durée d'activité ou de service spécifiques. (…) La commission d’avancement La commission prévue à l'article L.4136-3. du code de la Défense, est chargée de présenter au ministre de la Défense tous les éléments d'appréciation qui lui sont nécessaires. Cette commission, dont la composition est fonction du corps statutaire, se réunit sur convocation de son président au cours de l'année de proposition. Les délibérations sont dirigées par le président et font l'objet d'un procèsverbal. Elles se traduisent par des propositions d'inscription au tableau d'avancement. Ces propositions sont ensuite présentées au ministre de la Défense qui arrête la liste des officiers à promouvoir. Pour les officiers de la réserve opérationnelle, l'article R.4221-26. du code de la Défense prévoit une commission d'avancement, distincte de l'active, qui donne un avis au ministre de la Défense. Établissement du tableau Nul ne peut être promu au choix, à un grade autre que ceux d'officiers généraux, s'il n'est inscrit sur un tableau d'avancement établi au moins une fois par an. Peuvent, seuls, figurer au tableau d'avancement les officiers qui sont susceptibles de remplir toutes les conditions statutaires au 31 décembre de l'année de leur promotion. Les officiers sont inscrits sur le tableau d'avancement, arrêté par le ministre de la Défense, par armées et formations rattachées par corps et par grade. Les officiers retenus par le ministre de la Défense y sont classés par ordre d'ancienneté décroissant dans le grade détenu ou par ordre de mérite. Pour certains corps, les officiers sont inscrits au tableau dans l'ordre imposé, pour les promotions à un grade donné, par les dispositions statutaires. Si le tableau d'avancement précédent n'a pas été épuisé, les officiers qui n'ont pas encore été promus sont reportés en tête du nouveau tableau dans l'ordre de leur inscription initiale. Les officiers qui ont changé de corps ou d'armée après leur inscription au tableau d'avancement sont promus après les militaires de même ancien- neté de grade du corps d'accueil, inscrits au tableau d'avancement pour le même grade. S'ils ne remplissent pas les conditions statutaires du corps d'accueil pour être promus, ils bénéficient d'un report d'inscription sur le TA du corps d'accueil. Le tableau est publié au Journal officiel de la République française, en général avant le 31 décembre de l'année de proposition, par les soins de la sousdirection des bureaux des cabinets du ministre de la Défense. Il n'est établi chaque année qu'un seul tableau d'avancement par corps statutaire. Toutefois, si les circonstances l'exigent, le ministre de la Défense peut, en cours d'année, décider la publication d'un tableau complémentaire. Dans ce cas, le Les limites d’âge de maintien dans la réserve Terre Le code de la Défense (article L.4221-2) dispose que l’âge limite de maintien (ALM) d’un cadre de réserve est celui du cadre d’active de même grade, augmenté de 5 ans. Celui des militaires du rang de réserve reste fixé à 50 ans. Par ailleurs, le décret n°2011-754 du 28 juin 2011 relatif au relèvement des limites d’âge et portant mesures transitoires s’applique également aux cadres de la réserve opérationnelle. En conséquence, la mise à jour des ALM a fait l’objet d’un traitement automatisé dans Concerto comme suit : Tout administré, réserviste avant le 1er juillet 2011 et dont la limite d'âge de maintien dans la réserve était supérieure au 1er juillet 2011 a fait l'objet d'un relèvement de limite d'âge à l'instar du personnel d'active. Source : DRHAT Année au cours de laquelle était atteinte la limite d’âge pour les militaires de la réserve avant parution du décret n°2011-754 Entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2012 Entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2013 Entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2014 Entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2015 A partir du 1er janvier 2016 Durée supplémentaire + 8 mois + 12 mois + 16 mois + 20 mois + 24 mois NOTA : le militaire de carrière ou sous contrat, radié des contrôles de l’armée d’active postérieurement au 30 juin 2011, a déjà fait l’objet d’un relèvement de la limite d’âge en qualité de personnel d’active. Sa limite d’âge de maintien est augmentée de 5 ans dans la réserve. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 23 tableau est établi suivant les directives et au vu des documents déjà utilisés pour l'établissement du tableau. Dans le cadre de l'avancement à titre exceptionnel, des tableaux d'avancement complémentaires peuvent être établis. (...) Les promotions au choix ont lieu dans l'ordre d'inscription au tableau d'avancement. Les promotions à l'ancienneté ont lieu dans chaque corps dans l'ordre de la liste d'ancienneté. À l'exception des promotions à l'ancienneté qui ont lieu à la date anniversaire de la prise de rang dans le grade précédent, l'échelonnement © Denys Chappey Dossier - Ressources humaines [ L’avancement ] des promotions est arrêté par le ministre de la Défense. En application de l'article R.4136-1. du code de la Défense, les militaires ne peuvent être promus que le premier jour d'un mois civil. Le décompte des points Dispositions relatives aux officiers de la réserve opérationnelle (appendice VI.E) : 1. Avancement des officiers de la réserve opérationnelle : l'avancement des officiers de réserve s'effectue au choix pour tous les grades. 2. Rattachement des officiers de réserve : conformément à l'article R. 4211-1. du code de la Défense, les officiers de la réserve opérationnelle sont rattachés aux différents corps statutaires. Les travaux d'avancement (mention d'appui et classement) s'effectuent par corps et par grade. 3. Avancement des sous-lieutenants et des lieutenants : les sous-lieutenants et les lieutenants de la réserve opérationnelle font l'objet de l'ensemble des travaux d'avancement : classement annuel, attribution d'un IRIs (indice relatif interarmées) et d'une mention d'appui. 4. Modalités de prise en compte des activités et des services effectués pour l'avancement : une journée d'activité au titre d'un engagement à servir dans la réserve (ESR) est comptée pour 12 points. Les services militaires effectifs accomplis en qualité d'officier dans l'armée active seront traduits en points comme suit : z Services actifs dans les grades de commandant et de lieutenant-colonel : les 3 premières années sont comptées pour 240 points (1 mois = 7 pts, 1 trimestre = 20 pts, 1 an = 80 pts) ; au-delà de la 3e année, chaque mois supplémentaire est compté pour 10 points. z Services actifs dans les grades de lieutenant et de capitaine : les 3 premières années sont comptées pour 180 points (1 mois = 5 pts, 1 trimestre = 15 pts, 1 an = 60 pts); au-delà de la 3e année, chaque mois supplémentaire est compté pour 10 points. z Services actifs dans le grade de sous-lieutenant : chaque mois est compté pour 5 points. 5. Nombre minimum de points pour une proposition d’avancement : parmi les candidats réunissant les conditions statutaires d'ancienneté de grade et d'âge, précisées annuellement, seuls sont proposables pour le grade supérieur : z les commandants ou lieutenants colonels totalisant au moins 240 points d'activités dans le grade dont au moins 120 points acquis dans la réserve ; z les lieutenants ou capitaines totalisant au moins 180 points d'activités dans le grade dont au moins 60 points acquis dans la réserve ; z les conditions relatives aux sous-lieutenants sont définies annuellement (par la direction des ressources humaines de l'armée de terre-DRHAT, pour l’AdT). 24 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Décompte de l'ancienneté de grade L'ancienneté de grade des officiers prise en compte pour l'avancement est déterminée par la totalité du temps passé en position d'activité ou de détachement auquel s'ajoute, le cas échéant, le temps ou une fraction du temps passé dans certaines situations de la position de non-activité (cf. art. L.4138-11. à L.4138-16. du code de la Défense). Les différentes positions et situations statutaires dans lesquelles les militaires d'active peuvent être placés ne s'appliquent pas aux officiers de réserve. Ceux-ci sont, par définition, en activité. Doivent donc être prises en compte pour le décompte de l'ancienneté de grade des officiers de réserve : - l'ancienneté dans le grade antérieurement acquise au titre de l'active ; - l'ancienneté dans le grade acquise depuis la date de nomination ou de promotion au titre d'un engagement à servir dans la réserve opérationnelle (ESR). L'article R.4221-24. du code de la Défense prévoit en effet que « l'ancienneté de grade d'un militaire de la réserve compte de la date de sa nomination ou de sa promotion à ce grade, soit dans l'armée professionnelle, soit dans la réserve ». L'ancienneté dans le grade est totalement interrompue en cas de suspension de l'ESR, pour la durée de la suspension, ainsi qu'en cas de période sans ESR, pour la durée de cette période. Ne peuvent de même être comptabilisées les cinq années de disponibilité auxquelles sont astreints les anciens militaires d'active (quel que n soit le statut alors détenu). [ L’avancement ] Dossier - Ressources humaines Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Focus sur l’armée de terre Dans son numéro de février, la revue TIM a consacré une étude comparée sur l’avancement des officiers et sous-officiers de réserve de l’armée de terre en 2012. R appelons qu’au 31 décembre 2011, la réserve opérationnelle comptait 57 187 volontaires ayant souscrit un ESR dont 16 006 pour l’armée de terre (28% des effectifs) ainsi répartis : 4 414 officiers, 4 903 sous-officiers et 6 689 militaires du rang. Ces hommes et femmes ont effectué 22,9 jours d’activité en moyenne dans l’année. Les officiers Leur tableau s’inscrit dans la continuité de celui de l’année précédente. Ainsi, il se caractérise par une baisse du volume des promus, 265 contre 302, avec des ratios de sélection qui restent élevés pour les grades des officiers supérieurs. z Colonel : le ratio défavorable concernant ce grade s’explique par le peu de proposables remplissant tous les critères nécessaires à l’avancement : notation, activités, diplômes, ancienneté dans la réserve. z Lieutenant-colonel : il y a stabilité du nombre de promus avec un nombre de proposables équivalent et un ratio légèrement plus favorable que pour les colonels. z Commandant : le ratio s’est détérioré par rapport à l’an passé compte tenu du volume de proposables. Il révèle l’importance de la détention du diplôme du 1er cycle de l’enseignement militaire supérieur, qui est indispensable mais néanmoins pas suffisant. z Capitaine : une légère baisse apparaît mais le ratio reste correct compte tenu du volume de lieutenants proposé dans les conditions d’ancienneté de grade au regard des conditions d’avancement. z Lieutenant : avec le ratio le plus favorable, le volume des retenus dans ce grade accuse une baisse due essentiellement au non-respect des conditions de formation exigées (stage chef de section ou stage d’initiation aux techniques d’état-major (SITEM) et la formation d’adaptation des officiers de réserve (FAOR) pour ceux issus du recrutement article R4221-21 du code de la défense. Les sous-officiers Le tableau s’inscrit dans la continuité de celui de l’année précédente. Il se caractérise par une très légère baisse du volume des promus, 227 contre 236, avec des ratios de sélection élevés pour les grades de major et d’adjudant-chef. z Major : le ratio défavorable concernant ce grade s’explique par le peu de proposables remplissant tous les critères nécessaires à l’avancement au grade de major : notation, activités, diplômes, ancienneté dans la réserve. z Adjudant-chef : la même démarche a été appliquée pour ce grade, mais avec un ratio plus favorable compte tenu du volume de proposables. z Adjudant : il est apparu que le volume de proposables était assez faible notamment du fait d’un nombre insuffisant de sergents chefs diplômés du BAS2. z Sergent-chef : le volume important accuse néanmoins une baisse par rapport à 2010. Celle-ci est due pour l’essentiel à un manque d’activités n effectuées. Source : TIM n°231/février 2012 – DRHAT L’avancement des officiers de réserve TA 2011 Colonel Lieutenant-colonel Commandant Capitaine Lieutenant Retenus COA* CTA* 18 28 43 79 59 4 7 14 7 6 Total Ratio Rappel TA précédent 22 35 57 86 65 1/9 1/7,9 1/7,7 1/3,4 1/2 28 32 60 97 85 * COA : corps des officiers des armes – CTA : corps technique et administratif L’avancement des sous-officiers de réserve TA 2011 2011 Ratio Major Adjudant-chef Adjudant Sergent-chef 29 41 39 118 1/9,4 1/4,8 1/3,7 1/3,1 Rappel TA précédent 28 39 39 130 juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 25 Dossier - Ressources humaines [ Formation ] L’ESORSEM : l’enseignement à distance Depuis quelques années, l’ESORSEM* constate une attrition des candidats. Elle a proposé donc une réorganisation significative du processus de préparation et de recrutement au cours supérieur des ORSEM. © Denys Chappey U ne note du CESAT[1] du 11 juin 2012 signée du général de brigade Pierre Vuillaume, délégué aux réserves de l’armée de terre (DRAT) et commandant l’ESORSEM, détaille en 14 pages, annexes comprises, les évolutions notoires qui devrait être prises en compte dès septembre 2012. Cette note a « pour objet de présenter (…) la réorganisation du processus de préparation et de recrutement au cours supérieur des ORSEM telle qu’elle a été validée par le général major général de l’armée de terre, dans l’attente de la parution de la circulaire officielle, fixant l’organisation générale du nouveau dispositif. Le nombre de candidats ne cesse de diminuer compte tenu de la raréfaction de la population des officiers de réserve issus du service national d’une part et des conditions exigées pour la présentation au concours d’autre part (détenir le grade de capitaine et avoir effectué au moins 15 jours d’activités chaque année pendant les trois dernières années). De plus, le processus de sélection sur concours, génère un « stress » qui décourage bon nombre de candidats. Le taux de chute entre le nombre d’inscrits à la préparation au concours et le nombre de candidats composant réellement est de Plaque signalétique à l’entrée de l’ESORSEM à l’École militaire. plus de 30% depuis plusieurs années. Enfin, les derniers rapports du jury de concours mettent en exergue une baisse significative des connaissances militaires des candidats qui sont de plus en plus nombreux à n’avoir jamais travaillé dans un environnement opérationnel. C’est pourquoi, pour pallier le manque de candidats et maintenir le niveau opérationnel nécessaire aux officiers de réserve, il a été envisagé une modification du système de sélection par concours. Ce nouveau dispositif restera sélectif mais la préparation à l’accès au stage sera plus progressive et exigeante. Il s’agit de densifier la préparation, de contraindre les candidats à mieux travailler entre les périodes d’enseignement dirigé (PED), d’évaluer « pas à pas » les connaissances acquises tout en les accompagnant grâce à la plateforme d’enseignement à distance (EAD) et à l’appui des instructeurs /tuteurs. » Nous vous invitons à découvrir ci-dessous les extraits essentiels du nouveau dispositif. ORganisation proposée Il s’agit de refondre le dispositif du cycle de préparation (EAD et PED) pour le transformer en formation continue comportant des rendezvous sur objectifs et des évaluations notées des connaissances acquises, soit douze jours d’activités réparties en six week-end. En fonction du RETEX de la première année, le nombre de PED pourrait éventuellement être porté à sept. L’appropriation des connaissances s’effectue au moyen de la plateforme EAD. * ESORSEM : École supérieure des officiers de réserve spécialistes d’état-major - [1] CESAT : collège de l’enseignement supérieur de l’armée de terre ; note du 11/06/2012 n°500285/DEF/RH-AT/CESAT/ESORSEM/FORM/CDT - [2] CSORSEM : Cours supérieur des officiers de réserve spécialistes état-major – 26 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 © Denys Chappey Le GCA Margueron, major général de l’armée de terre, et le GBR Jumelet, commandant du Collège de l'enseignement supérieur de l'armée de terre (CESAT) passent en revue la promotion 2012 du CSORSEM. Les PED sont mises à profit pour évaluer les connaissances acquises, corriger les devoirs et poursuivre la formation des candidats et leur fixer les objectifs pour la PED suivante. Ce dispositif conduit les candidats à travailler plus efficacement entre chaque PED, ce qui garantit donc le niveau de ceux qui seront admis à suivre le stage CSORSEM[2]. Principes d’évaluation Les candidats sont évalués sous deux formes : z Un contrôle continu : - travail écrit personnel effectué à domicile ; - tests écrits organisés en début de PED. z Un examen final : - épreuves écrites et orales en fin de cycle. © CESAT/ESORSEM Modalités de la formation La formation est organisée autour de cours dispensés par enseignement à distance qui sont complétés par des cours, des exercices d'entraînement et un dispositif de contrôle continu avec des instructeurs durant six PED organisées sur deux jours en fin de semaine. Les stagiaires sont suivis par un professeur référent tout au long de la préparation. Les officiers résidant à l'étranger et dans les départements et collectivités d'outre-mer (DOMCOM) sont suivis par un instructeur référent à partir de la métropole. Ils peuvent, cependant, être instruits par des instructeurs en fonction des possibilités locales. Statistiques de l’évolution du concours du CSORSEM. Modalités d’accession au CSORSEM Sont déclarés admis à suivre le cours supérieur des ORSEM tous les candidats ayant obtenu une note égale ou supérieure à 10/20 de moyenne générale calculée à partir des résultats du contrôle continu et de l’examen final, dont le détail est explicité ci-après. Les officiers totalisant une moyenne comprise en 9/20 et 10/20 peuvent être étudiés en vue de leur admission par une commission de notation qui se réunit sous la responsabilité du directeur de l’ESORSEM. La commission de notation se réunit à la demande du directeur de l’ESORSEM pour étudier les cas particuliers. Le professeur référent établit un dossier de présentation du candidat comprenant le relevé de notes et une appréciation générale et un avis d’opportunité. La commission de notation regroupe : - le directeur de l’ESORSEM, président ; - le chef du bureau formation ; - 2 professeurs référents. Cette commission doit statuer sur l’admission ou non au plus tard 10 jours après la remise des moyennes générales au directeur de l’ESORSEM. Le contrôle continu Le contrôle continu est organisé sous forme de tests de connaissances, d’exercices pratiques à réaliser à domicile et durant les PED sous la même forme que les épreuves juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 27 Dossier - Ressources humaines [ Formation ] écrites de l’examen final. Le contrôle continu correspond à 60% de la note finale. Le but est d’apprécier le travail et l’implication des candidats dans l’acquisition des différentes phases de la MEDO[3] et des méthodes et techniques d’état-major. [3] L'EXAMEN L’examen comprend trois épreuves écrites et une évaluation orale d’aptitude. Il se déroule durant la PED 6 : épreuves écrites le samedi et épreuve orale le dimanche. Le but est d’apprécier le candidat sur ses capacités de compréhension d'analyse, de synthèse sur un problème tactique par la maîtrise de la MEDO et d’en appréhender le terrain. Évaluer la rigueur de raisonnement, de jugement du candidat et sa rapidité de rédaction dans le cadre d'un travail d'étatmajor. n MEDO : méthode d'élaboration de la décision opérationnelle Promotion « Colonel Messmer » Par le capitaine (R) Olivier Rey - Président de promotion CSORSEM 2012 © Denys Chappey Du 6 au 24 août, le Cours supérieur des officiers de réserve spécialistes état-major (CSORSEM) a accueilli 31 stagiaires. Parmi les stagiaires, on notait aussi la présence de et en présence du GCA Hervé Charpentier, Gouverneur six étrangers alliés ou amis (deux américains, un militaire de Paris. canadien, un danois, un allemand et un suisse) et L’UNOR était représentée par le colonel (er) de France, de deux officiers issus de la délégation française délégué général, sous l’autorité du Président, le colonel MILCOMP de la CIOR* : le LCL(R) Dominique Jacques (R) Vitrolles qui s’est vu offrir l’insigne de promotion. Chevrot, chef de délégation et moi-même. Cette année a été particulièrement active Messmer, le réserviste pour nous en enchainant l’entraînement Le nom du parrain de notre promotion était « Colonel Pierre à Draguignan, la compétition militaire à Messmer ». Au dos de notre insigne, est inscrite la devise que Copenhague (lire notre article en p. 8-9) et celui-ci avait choisi de faire graver sur son épée d’académicien, le CSORSEM à l’École militaire. L’occasion présentée pour l’occasion par la famille : « pour me trouver nous fut donnée de mettre en œuvre l’apophtegme moi-même, je pars et je combats ». coubertinien : mens fervida in corpore lacertoso, « un esprit ardent Certes l’homme politique est connu, tout comme l’homme dans un corps musclé » ! de lettres. Le CSORSEM a mis davantage en avant cet homme d’aventure, le résistant, le légionnaire de la 13e DBLE ayant participé, entre autres, aux combats d’Afrique et de Bir Akeim MoyenNE d'âge 45 ans Les origines des stagiaires étaient triples : 28% issus en 1942 dont on fête cette année le 70e anniversaire, ou encore de l’active, 68% du contingent et seulement 4% au débarquement de Normandie en 1944. Un homme qui a de la FIOR (Formation initiale des officiers de réserve). eu un parcours d’officier de Pour une grosse moitié, les officiers, tous terriens et d’une réserve et qui a également servi les Affaires étrangères moyenne d’âge de 45 ans, sont affectés en état-major. Les buts de ce stage étaient de faire acquérir des en Afrique comme en compétences techniques d’état-major, de développer une Indochine. culture d’officier d’état-major et de susciter une cohésion La promotion 2009 du IVe bataillon de l’ESM (École de groupe au sein de la promotion. spéciale militaire de SaintCyr Coëtquidan) qui forme L’UNOR présente au baptême Après deux semaines d’instruction à l’École militaire, un les officiers de réserve avait séjour à l’École supérieure et d'application du génie (ESAG) déjà honoré le commandant d’Angers a permis de réaliser un exercice Janus et de mettre Pierre Messmer. Le chant retenu pour lui en application nos acquis. Le baptême de promotion a conclu le stage le 24 août sous rendre hommage a été Le CNE (R) Olivier Rey offre au Col (R) Jacques Vitrolles l’autorité du GCA Margueron, major général de l’armée naturellement celui de l’insigne de la promotion CSORSEM de terre, du GBR Jumelet, commandant du Collège de la 13 DBLE, « Sous le soleil « Colonel Messmer ». l'enseignement supérieur de l'armée de terre (CESAT), brûlant d’Afrique ». * MILCOMP : Military Competition – CIOR : Confédération interalliée des officiers de réserve – AESOR : Association européenne des sous-officiers de réserve. 28 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 [ Sur le terrain ] Dossier - Ressources humaines Par le capitaine (R) Philippe Hansch D’aviateur à terrien omme beaucoup d’étudiants au temps du Service national, je cherchais à reculer l’échéance qui marque une pause dans le continuum des études. J’optais alors pour une Préparation militaire Air me permettant de retarder l’heure du SN jusqu’à l’obtention d’une maîtrise en droit des affaires. Récompensé par une mention « très bien » à l’issue de la PM Air, vient le temps des classes et le premier choix : celui de ne pas faire les EOR. Je décide en effet de renoncer au statut d’aspirant pour effectuer un service en cohérence avec mon expérience civile : conseiller juridique sur la base aérienne 133. Aviateur de 2nde classe au début (contingent 94/11), je finis mon SN au grade de caporal-chef. Premiers pas dans la réserve A l’issue des 10 mois de service, je réponds favorablement à la sollicitation de la BA 133 pour poursuivre ma collaboration dans la réserve. Promu sergent, j’assiste le Bureau reconversion et recrutement. A cette date, j’envisage de devenir officier mais la gestion administrative des réservistes est balbutiante, notamment pour les travaux de chancellerie. La meilleure source d’information étant souvent le réseau de réservistes. Mais des textes existent et me permettent d’intégrer le corps des officiers de réserve sur titres en 2002… au terme de six années de demande successives contrariées par des critères de points sans cesse augmentés. Je rejoins en 1999 la cellule communication de la BA 133 au sein de laquelle je rédige et met en page le magazine Nancy-Ochey flash. © DR C Ils sont peu nombreux les réservistes à avoir changé d’armée. Le CNE (R) Philippe Hansch, réserviste opérationnel depuis 18 ans[1], raconte son expérience. Le lieutenant Hansch à la tête de la compagnie de préparation militaire santé. Me rapprocher de mon domicile En choisissant de déménager en 2002 à proximité de mon activité professionnelle, je m’éloigne géographiquement de la BA 133. Cela ne facilite pas mes missions de communication qui demandent disponibilité, réactivité et s’inscrivent souvent sur des journées isolées. Aussi, en 2004, malgré l’attachement sentimental pour la BA 133 et ses mirages 2000D, je décide de contacter la BA 128 de Metz. Premiers contacts chaleureux : la BA 128 se réjouit de cette nouvelle recrue potentielle. Un poste d’officier communication de réserve est proposé ; le changement d’affectation serait immédiat. Malgré cela, la mutation ne se fera pas ; il faut donc trouver une autre affection pour continuer à servir notre armée. Proposer ses services à d’autres armées A cette époque, Metz est encore une place militaire d’importance avec ses états-majors, ses régiments de l’armée de terre, son hôpital militaire et la gendarmerie. Alors, pourquoi ne pas proposer mes services à d’autres armées ? A peine, l’information est-elle connue du bureau réserve régional que déjà une offre se présente le 15 mars 2004 : rejoindre le tout jeune 1er régiment médical installé à ChâtelSaint-Germain. Il cherche à structurer sa communication. La prise de contact est enthousiasmante ; il n’y a pas d’officier communication et un besoin urgent se fait sentir pour accompagner la montée en puissance du régiment. La demande de mutation entre armée de l’air et armée de terre débute. L’art de la patience Il faudra près d’un an pour que le dossier aboutisse entre les deux armées. De nombreux appels téléphoniques, de nombreux messages… car rien ne se fait localement tant que la gestion centralisée de chaque armée n’a pas débloqué chaque étape. Fort logiquement, c’est le bureau réserve du 1er régiment médical qui gère la demande. Est-ce une lenteur de gestion, une incompréhension ? La transmission des pièces administratives semble éternellement longue. Que d’appels téléphoniques à Paris, Dijon, Evreux pour s’enquérir de l’avancée du dossier. [1] Le CNE (R) Philippe Hansch, 41 ans, sert comme officier communication au sein du Groupement de soutien de la base de Défense de Metz. Il vient d’achever son cycle de formation ORSEM dont il est lauréat du concours 2012. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 29 Dossier - Ressources humaines [ Sur le terrain ] Les enseignements Si mon changement d’armée ne relève pas du parcours du combattant, j’ai tout de même essuyé quelques difficultés, notamment au niveau de la chancellerie. Cela provenait notamment de l’incapacité technique du logiciel Concerto à prendre en compte toute la carrière effectuée au sein d’une autre armée ; problématique qui s’est retrouvée à l’occasion de qualifications nécessaires pour certaines missions. Cela fut aussi peut être lié à des pratiques locales parfois légèrement différentes. Fort heureusement, la compréhension de la DRHAT[2] ou d’autres directions centrales, a permis de faire avancer les différents dossiers. L’encadrement de nombreuses préparations militaires santé et supérieures terre m’a permis d’obtenir des équivalences évitant de recommencer à zéro la carrière de réserviste dans l’armée de terre. Encore un nouveau départ Oui mais voilà… entre le début de mes démarches et l’aboutissement de la demande, un OCI (officier communication et information) a été nommé ! Pour autant, le poste de réserviste subsiste. Au premier, la gestion du quotidien ; au second, la structuration de la cellule et de l’édition du magazine Rmed Info… jusqu’à l’annonce du déménagement du régiment à la Valbonne. A l’occasion de réunions organisées sur Metz, je partage mes questionnements sur la suite de mon activité de réserve. Les oreilles attentives du 4e Groupe © DR Emplois et mentalités bien différents Avec le recul, si l’on doit s’armer de patience lorsqu’on décide de changer d’armée, il est aussi impératif de tenir compte de deux points importants. z L’emploi : habituée à des missions de spécialistes, l’armée de l’air offre un cadre naturel à l’emploi de réserviste comme complément individuel. Celui-ci apporte une qualification, un métier ou un réseau civil répondant au besoin de l’unité. Le revers réside dans une mobilisation souvent par journée ouvrable isolée, et une spécialisation qui coupe parfois de l’environnement militaire. A l’inverse, l’armée de terre dans une Le capitaine (R) Hansch en stage CEM à l’École militaire. [2] 30 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 configuration qui place le militaire au cœur du métier des armes, aura plus tendance à considérer le réserviste comme « un soldat parmi d’autres », intégré au sein d’une unité ou d’un état-major. z Les cultures : chaque armée a son vocabulaire pour qualifier ceux qui appartiennent à une autre. Si un « gonfleur d’hélices » le reste à vie aux yeux de certains « biffins », © DR d'escadrons de hussards (GEH) sont intéressées. Je formalise alors une nouvelle candidature pour rejoindre cette unité. Tout va très vite, puisque je suis affecté en novembre 2010 au 4e GEH (devenu depuis GSBdD de Metz), le tout en moins de 15 jours de démarches. Des différences de gestion apparaissent aussi : si l’armée de terre dispose d’un cursus organisé pour la carrière de ses réservistes ; l’armée de l’air elle, a d’autres pratiques. La mise en concordance de chacune prend du temps. Enfin l’arrêté de changement d’armée est pris le 20 juillet 2005 pour effet au 1er août 2005, suivi le 29 juillet 2005 par l’ordre de mutation émis par le bureau réserve de la RTNE. L’ESR peut être signé au 1er régiment médical. Pendant ce temps, le travail de chancellerie s’est effectué. A peine l’ESR signé, la nomination au grade de lieutenant parait au JO. Philippe Hansch, alors sous-lieutenant aviateur à la BA 133. l’ouverture d’esprit est heureusement plus grande dans la majorité des situations, et les derniers doutes s’évanouissent à la lecture de la réussite de la mission. Reste que les cultures ne sont pas les mêmes entre les armées ; équipements, doctrine et traditions non plus. L’armée de terre offre la diversité de ses armes comme subtilité supplémentaire. C’est peut-être cet apprentissage culturel et environnemental qui est le plus complexe à anticiper, mais également à intégrer pour se fondre dans la nouvelle armée de rattachement. Sans cette adaptabilité, gare aux désillusions ! A l’heure d’une mutualisation interarmées accrue, la mixité des personnels offre plus de facilité à ce rapprochement. De grands exercices interarmées, comme la présentation commune terre-air-mer, m’ont beaucoup appris ; tout comme les stages de formation du cursus ORSEM. n DRHAT : Direction des ressources humaines de l'armée de terre. Servir à tout prix Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Peu de réservistes le savent, mais être admis dans une autre armée, ou un autre service, que celui dont ils relèvent est possible. Continuer à servir, quitte à ce que cela se fasse au profit d’une autre armée, d’un service ou de la gendarmerie (qui attire beaucoup grâce à son maillage local), voilà ce qui motive la plupart des réservistes qui décident de changer d’armée. Beaucoup se trouvent en effet dans l’un de ces nouveaux « déserts militaires » et dans l’incapacité désormais de poursuivre leur ESR. D’autres, dont le grade ou la spécialité n’offrent que peu de possibilités d’ESR dans leur armée, ambitionnent aussi ce changement pour un meilleur accueil ailleurs. Alors que faire ? Dire adieu à la casquette pour coiffer le képi ? Ranger le treillis pour revêtir le « petit blanc » ? Les bureaux des ressources humaines ne sont pas toujours bien renseignés sur les possibilités de « reconversion » dans une autre armée. Au point que pour certains réservistes, ce droit relève du ouï-dire. Légende ou réalité, quid des textes et règlements ? Chacun y va de ses questions. Les conditions et ayants-droit Le changement d’armée donne lieu à un arrêté puis à la signature d’un nouvel engagement à servir dans la réserve[1]. Les réservistes de la réserve opérationnelle pouvant être concernés par le changement d’armée sont : z les astreints ou disponibles[2] z ceux sous contrat ESR En revanche, aucun changement d’armée ne peut être demandé par : z les réservistes citoyens, z les ex-CCT (carrière contrat) ou ex-CTG (contingent) sans lien avec la réserve militaire, z les anciens réservistes qui sont arrivés au terme de leur ESR ou qui ont été radiés de la réserve, z les réservistes qui souscrivent un contrat d’engagement dans une armée professionnelle. La réception de leur contrat d’engagement dans l’armée active entraînera une radiation d’office de la réserve (article R4211-10 du code cité en référence). La procédure La demande de changement d’armée, autrement dit le dossier de candidature, doit être déposée auprès de l’organisme d’administration de l’armée d’origine. Si le bureau réserve de votre unité est opérationnel, il s’en fera le relais. Les réservistes soumis à l’obligation de disponibilité[2] , doivent s’adresser à leur dernier organisme d’administration d’active. Les réservistes sous contrat ESR, doivent s’adresser à leur formation d’emploi ou à leur organisme d’administration. Pour qu’un dossier soit accueilli favorablement par l’armée ou le service souhaité, il est recommandé d’avoir prospecté au préalable dans les unités ou bases de l’armée de son choix pour connaître les possibilités d’emploi dans leur réserve opérationnelle. En bref et plus particulièrement dans le cas des officiers dont les postes sont plus limités, il est indispensable d’avoir déjà trouvé son emploi et être certain qu’il vous sera toujours ouvert lorsque votre demande sera enfin acceptée, au terme de 2 à 6 mois de procédure administrative, au minimum. Composition du dossier de candidature L’intéressé doit faire une demande motivée sur format libre en indiquant le lieu où il souhaite servir (si la prospection a bien entendu été faite). L’adresse du réserviste doit figurer sur la demande. En outre, le dossier de candidature doit contenir un certain nombre de pièces fournies par le bureau des ressources humaines et la chancellerie : zle formulaire « état de renseignements 314/18 » ainsi rédigé : « ...qui demande son changement d'armée au profit de…. » ; ou le formulaire unique de demande (FUD) z un justificatif de la situation militaire : état des services, état signalétique et des services ou photocopie du livret matricule, z un certificat médical d’aptitude datant de moins de six mois, établi par un médecin militaire, z la copie des bulletins de notes des trois dernières années, z le relevé des récompenses et punitions, z la copie des diplômes militaires et civils détenus. Enfin, après acceptation de la demande, sachez que vous conserverez votre grade et votre ancienneté de grade dans votre nouvelle armée. Officiellement, votre statut « d’ancien d’une autre armée » ne pourra donc pas être la cause d’un retard d’avancement ou d’un oubli de récompense ! Sources : DRHAT - [1] code de la Défense et notamment l’article R.4211-3 - [2] Sont soumis à l'obligation de disponibilité : les volontaires pendant la durée de validité de leur engagement dans la réserve opérationnelle ; les anciens militaires de carrière ou sous contrat et les personnes qui ont accompli un volontariat dans les armées, dans la limite de cinq ans à compter de la fin de leur lien au service. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 31 La vie de l’UNOR [ Marche de Nimègue ] Par le commandant (RC) Jean-Pierre Mezure - Responsable « marches-UNOR » Une complicité humaine Un parcours de 160 km, 173 militaires d'active et de réserve… Nimègue 2012 fut pour le détachement « UNOR France Défense Nation » un cru particulier avec une fin de parcours pleine d’émotion et de solidarité. © UNOR I l y a quelques mois, nous recevions un courrier du second maître Johanna Le Goff au sujet de son frère : « Le 25 août 2010, Charles Le Goff a été victime d'un accident de la route à vélo. (…) Victime d'un traumatisme crânien grave, il tombe dans le coma et est transporté au CHU de Ponchaillou à Rennes. La situation est critique et l'équipe médicale nous laisse peu d'espoir. Le 1er septembre 2010, il est transporté à l'hôpital de Vannes. Il est toujours dans le coma. On se relaye à son chevet. La même peur chaque jour lorsque nous arrivons : qu'il soit parti... Le 5 septembre, alors que je m'apprête à prendre le train pour repartir sur Toulon, ma sœur m'appelle : Charles a ouvert un œil. Nous nous accrochons à la moindre lueur d'espoir et on lui passe de la musique. Alors des larmes coulent le long de sa joue. On y croit même si les médecins eux ne se prononcent pas. Après viennent des crises neurologiques (convulsions), très difficiles à voir ne sachant quoi faire pour le soulager. Tout réapprendre Le 20 septembre, il est transporté au centre de rééducation à Kerpape dans le service « Macao ». Nous sommes tous heureux car on sait que toutes les chances s'offrent à lui. Il a dû tout réapprendre, tout : tenir sa nuque, se tenir assis, avaler la salive, se moucher, respirer seul (il a eu une trachéotomie), manger (sans une sonde alimentaire) et déglutir ! Aujourd’hui, il est toujours à Kerpape mais en hôpital de jour depuis janvier * http://www.terre-fraternite.fr/ 32 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Charles et Johanna Le Goff entouré de leurs camarades à Nimègue. 2012. Mes parents lui ont fait une chambre adaptée chez eux. Il est aphasique et en fauteuil roulant. Nous gardons tous espoir pour qu'il continue d'évoluer mais sommes conscients qu'il gardera des séquelles. D'après mes parents, j'ai toujours été un exemple pour mon frère mais aujourd'hui, c'est lui qui me donne une grande leçon de la vie. » Avant d'être réformé, Charles Le Goff avait été nommé quartier-maître. Sa carrière militaire s'est brusquement arrêtée, lui qui était sorti 2 e du classement à Rochefort. Quelques pas incertains Fidèle à l’esprit de solidarité qui anime les organisateurs du détachement « UNOR France Défense Nation », nous avons décidé de mettre en place au 155e km une escorte permettant à ce jeune marin d'effectuer les cinq derniers kilomètres au milieu de la foule, applaudi comme tous par les deux millions de spectateurs. Sa sœur, équipière, était présente à ses côtés. A Nimègue, il s'est levé de son fauteuil pour faire les quelques pas incertains attendus depuis longtemps dans sa rééducation. Tous les Français lui faisant une haie d'honneur ; sa joie fut immense… Le miracle eut lieu. Comme Sylvain, ancien officier marinier aux commandos marine, les yeux étaient embués par l’émotion. A tous ceux qui affriandent honneurs et mondanités de salon, voici comment quelques réservistes ont donné un peu de bonheur à Charles. Regardez ses yeux sur la photo ; regardez sa fierté d'avoir revêtu la tenue CAM depuis son accident ! C’est aussi cela l’esprit de Nimègue : une performance, pas un exploit ; une complicité humaine, pas un raid en solo ; une émotion et une acceptation de l'autre . Depuis 1908, la France et donc l’UNOR ont pour la première fois associé en deux ans cinq blessés. La création d’un écusson du détachement a permis par les dons reçus sur place, en échange, de contribuer à l’action de Terren Fraternité* . Associations nationales [ Linguistes de réserve ] Par le lieutenant-colonel (OLRAT) Charles Bertin – Vice-président de l’ANOLIR Rencontre franco-suisse A l’occasion de leur conseil d’administration, les linguistes de l’ANOLIR, l'Association nationale des officiers de liaison et des interprètes de réserve, sont allés en juin en Suisse à la rencontre de leurs homologues du Bataillon d’aide au commandement. P Présentations et visites L’organisation de ce CA d’étude, réalisée conjointement par le colonel (H) Philippe Lhermitte et le colonel (CH) Olivier Savoy, comprenait d’une part, une présentation du bataillon, de ses activités pendant la période d’instruction et en opérations, et une visite de deux casernes dont celle du colonel de Glaubenberg à 1 543 m d’altitude, en plein brouillard. D’autre part, ce faut l’occasion de présenter des linguistes et des réserves en France. Pour conclure cette visite, nous avons eu droit, en fin de séjour, à une visite de la ville de Lucerne et du lac des quatre cantons. pays ont été chaleureux et très enrichissants. À l’issue de ce CA, le colonel (CH) Olivier Savoy a été nommé membre d’honneur n de l’ANOLIR. Connaître la culture des pays © ANOLIR ar nature ouverte à la culture étrangère, l’Association nationale des officiers de liaison et des interprètes de réserve (ANOLIR) organise régulièrement l’un de ses deux conseils d’administration a n n u e l s à l ’ é t r a n g e r. C e s C A prennent alors la forme d’un voyage d’étude visant à découvrir un aspect spécifique d’une armée alliée. Après l’Allemagne et l’Espagne, lors des précédentes éditions, c’est donc en Suisse au mois de juin dernier, et sous la conduite de leur président le LCL (R) Emmanuel Nommick, que douze membres du CA et leurs épouses ont été reçus pendant quatre jours à Alpnach (canton d’Obwald). Le FU Bat 41 (Führungsunterstützungsbataillon, bataillon d’aide au commandement) s’y entrainait sous les ordres du LCL Stephan Kilcher, son chef de corps. De gauche à droite : le LCL Stephan Kilcher, chef de corps du FU Bat 41, le LCL (R) Emmanuel Nommick, président de l’ANOLIR, et le COL (H) Philippe Lhermitte, ancien président de l’ANOLIR et co-organisateur du CA en Suisse. Des citoyens-soldats Comme chacun le sait, l’armée suisse est une milice dont les unités sont composées quasiment exclusivement de citoyens-soldats (environ 140 000) formés par 3 600 officiers et sousofficiers instructeurs professionnels dans les écoles militaires. Les unités comme le FU Bat 41 sont convoquées pour leur « cours de répétition » de trois semaines une fois par an. Ces unités n’ont pas de casernement attribué, et peuvent donc s’entrainer à chaque fois dans des lieux différents. Le FU Bat 41 a une double spécialité : transmissions et langues (lire encadré). Les échanges formels et informels entre ressortissants de nos deux La compagnie des linguistes du FU Bat 41 a pour mission l’appui linguistique au commandement sous toutes ses formes : accompagnement de délégations, jeux de rôles lors d’exercices, traduction/ interprétation, appui au renseignement par la lecture/traduction de documentation en langues étrangères et interrogatoire de prisonniers de guerre. Une trentaine de langues sont représentées, et le recrutement se fait volontiers parmi les jeunes issus de l’immigration, souvent binationaux. L’accent est mis sur la connaissance de la culture des pays étrangers. Alors qu’en France on mise dorénavant sur le « tout anglais », la Suisse, fidèle à sa doctrine d’autonomie et d’indépendance, maintient une véritable politique de connaissances multilingues, telle que l’a connue l’armée de terre française jusque dans les années 1990. Pour en savoir plus : • Armée suisse : http://www.vtg.admin.ch/internet/vtg/ fr/home/schweizerarmee.html ; http://fr.wikipedia.org/ wiki/Arm%C3%A9e_suisse • Brigade d’aide au commandement 41 : http://www.vtg. admin.ch/internet/vtg/fr/home/verbaende/fub/fubr41.html • Bataillon d’aide au commandement 41 : http://www. vtg.admin.ch/internet/vtg/de/home/verbaende/fub/ fubr41/meine/fu.html • ANOLIR : http://www.anolir.org juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 33 Associations territoriales [ Editorial ] Par le médecin en chef (h) Jean-Yves Gourvil - Premier vice-président, président national des organisations territoriales interarmées Mes chers camarades, A u moment où vous lirez ces lignes, la rentrée sera faite et notre congrès de Mulhouse sera proche. Nos camarades de l’UORRM nous ont préparé un superbe programme et je compte sur vous pour que nous soyons nombreux à Mulhouse du 23 au 25 novembre. © Lionel Pétillon Cette fin d’année est surtout marquée par les interrogations que nous avons tous concernant l’avenir de la France. Un camarade me disait récemment avec tristesse que la France était devenue une Nation de second rang. Je l’ai repris en disant que la France n’est plus une grande puissance, même si elle l’a été antérieurement dans son histoire. Il n’y a rien de dégradant à reconnaitre que la France est une puissance moyenne car qui, sur le plan militaire en particulier, oserait nous comparer à la puissance des États-Unis, de la Russie ou de la Chine. De plus la société française a évolué et nombre d’entre nous s’en plaignent. Nous sommes toujours très sensibles au prestige et à l’efficacité de nos armées, mais nous sommes tous attachés également à l’excellence française en matière de couverture santé. Et nous savons tous aussi que si nous devons faire des économies, ce ne doit pas être au détriment de la formation de nos enfants et de nos petits-enfants. Et pourtant, les temps sont durs pour la France et ses finances. Ce qui est certain, c’est que nous ne pouvons plus continuer à vivre à crédit sur le dos des générations futures qui auraient raison de nous demander des comptes. Et encore pour ne pas être polémique, je ne pose pas la question de savoir si nous ne 34 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 devrions pas travailler plus et/ou plus longtemps pour redresser notre pays et nous mettre au même niveau de travail que nos voisins. La réévaluation du financement de la politique de Défense de la France est en cours et nous savons que nous devrons faire des choix. Le problème est de savoir s’il vaut mieux, pour contenter tout le monde, prévoir large et rogner tous les postes de la Défense ensuite pour entrer dans les clous, ou s’il vaut mieux un objectif de défense réaliste, compatible avec nos moyens (à défaut de l’être avec nos aspirations) et s’y tenir en cessant d’être une variable d’ajustement. Ce n’est pas être « déclinologue » que d’être réaliste et la modestie ne devrait pas engendrer la morosité car les rêves de grandeur déçus sont plus mal supportés que des objectifs plus limités mais atteints. La modestie de nos moyens devrait aussi nous inciter à d’avantage nous rapprocher de nos voisins dans le cadre d’une défense européenne. Enfin, bien entendu, si les moyens accordés aux armées diminuent, le budget des réserves risque de le faire parallèlement. C’est dire que dans nos associations nous serons encore nombreux à être honoraires, mais ces honoraires sont disponibles pour promouvoir dans la société l’esprit de Défense et assurer la promotion de nos armées. Sur certains points, mon opinion ne sera peut-être pas celle de la majorité d’entre vous et comme notre Union est multiple et riche de ses différences, je ne vous en blâmerai pas. A bientôt à Mulhouse… n Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o UNOR 47 ALSACE es Officiers d nd AOR Associati o Associati o AOR Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o es Officiers d nd LYON Le dimanche 24 juin avait lieu à La Charité-sur-Loire l’assemblée générale de l’AOR 58 et la remise de son nouveau drapeau par le colonel (R) Vitrolles, président de l’UNOR. © AOR 58 L' De gauche à droite : le colonel (R) Jacques Vitrolles, l'amiral Antoine de Roquefeuil, le sous-préfet de Cosnes-sur-Loire, et le capitaine de frégate (H) Victor Lengrand. assemblée générale, a conclu la réunion en encourageant les réservistes à rencontrer, informer et sensibiliser les collégiens, lycéens et étudiants qui sont et seront la relève de demain. © AOR 58 assemblée générale a permis de rassembler beaucoup d’adhérents ainsi que des invités civils et militaires. Après avoir fait le bilan des activités de l’association, le capitaine de frégate (H) Victor Lengrand, président de l’association, a insisté sur l’importance d’informer et mobiliser la jeunesse qui représente l’avenir pour la réserve et le devoir de mémoire. Le colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’Union nationale des officiers de réserve et des associations de réservistes, a pour sa part surtout mis l’accent sur le recrutement de ces jeunes réservistes au service de la nation qui doit être la priorité majeure des associations. Le contre-amiral Antoine de Roquefeuil, secrétaire général du Conseil supérieur de la réser ve militaire (CSRM), qui avait fait l’honneur de sa présence à cette Le colonel (R) Jacques Vitrolles remet au capitaine de frégate (H) Victor Lengrand le nouveau drapeau de l’AOR 58. Une cérémonie simple et émouvante A l’issue de l’assemblée générale, tous les participants se sont dirigés vers le monument aux morts de tous les conflits pour une cérémonie simple et émouvante. C’est en présence du sous-préfet de Cosnes-sur-Loire, du DMD de la Nièvre et des membres du conseil municipal que la cérémonie de remise du drapeau s’est déroulée. En effet le capitaine de frégate (H) Victor Lengrand s’est vu confier par le président de l’UNOR, avec beaucoup d’émotion, la garde du nouveau drapeau de l’AOR 58 avec toutes les valeurs que cela représente. On pouvait également lire dans les regards des membres de l’association une fierté réelle d’être rassemblés autour de ce nouvel emblème que tous seront fiers de servir. Puis la cérémonie s’est terminée par un dépôt de gerbes avant d’entonner La Marseillaise et de se retrouver pour un vin d’honneur.n juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 35 es Officiers d nd éserve eR UNOR éserve eR Remise de drapeau es Officiers d nd éserve eR 55 AOSOR éserve eR Bretagne es Officiers d nd Associations territoriales PARIS CALAIS NORD ANOLIR Par le colonel (er) Olivier de France – Délégué général de l’UNOR Mulhouse es Officiers d nd éserve eR AORP éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd 84 éserve eR es Officiers d nd éserve eR 58 [ Emblème ] 06 es Officiers d nd AOR ANOLIR GORSSA éserve eR éserve eR 1 AOR éserve eR R es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR d 92 es Officiers d nd éserve eR éserve eR 6 AOR éserve eR R es Officiers d nd Associati o d 93 MADRID BRUXELLES e 41 Associati o Associati o 47 Associati o Associati o Associati o Associati o Une nouvelle épreuve de tir ALSACE N es Officiers d nd LYON Le Concours international de tir et d’orientation des officiers de réserve de la région de Mulhouse (CITOORM) a encore rassemblé cette année de nombreux participants. Le classement Les cinq meilleures équipes au classement complet du CITOORM 2012 (tirs + CO) : 1/Équipe 1 de la Grenzwachtkorps Basel 1 : 1 094 pts 2/É quipe 1 de l’UOV Schaffhouse : 879 pts 3/Équipe 1 de l’ANARTI : 748 pts 4/Équipe du BCS : 665 pts 5/Équipe de l’ARM : 582 pts Tous les résultats de détails sont consultables sur le site internet de l’UORRM : www.uorrm.fr 36 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Les épreuves de tir au pistolet 9 mm se déclinaient en tir de précision à 25 m et tir de combat à 25 m. de Lutterbach et avait été minutieusement préparée par l’équipe du Club d’orientation de Mulhouse (COM) emmenée par sa présidente, Mme Joly. Les participants ont pu apprécier le parcours tracé ainsi que les matériels mis à leur disposition. Tir à l’arc et au plomb En complément des épreuves du biathlon d’autres activités étaient également proposées aux compétiteurs : z tir sportif de vitesse IPSC (International Practice Shooting Competition) organisée par Marc Nycz et son équipe et mettant en œuvre un pistolet Sig et un revolver mis à disposition par Manurhin. z lancer de grenades inertes effectué sur une façade à fenêtres, z tir à l’arc, z tir au plomb La journée s’est terminée par la remise des récompenses et par un vin d’honneur au cours duquel le président de l’UORRM a eu le plaisir de saluer les personnalités civiles et militaires présentes parmi lesquelles M. Habig, vice-président du conseil général et maire d’Ensisheim, M. Débenath, président de la FFT 68, le colonel G. Henry, DMD du Haut-Rhin, le colonel JC Morlet, commandant le BCS de la BFA, le GCA (2s) Neuville, président de l'Office municipal des sociétés patriotiques et d'anciens combattants (OMSPAC). Etaient également présentes les associations voisines locales d’officiers et de sous-officiers de réserve représentées par leurs présidents et compétiteurs (Colmar, Belfort, Strasbourg, Mulhouse), et aussi de l’étranger : Suisse (Schaffhouse, artilleurs de Bâle, Sté des Officiers des deux Bâle, Garde-frontières de la région bâloise) ; Allemagne (Rastatt, Südhessen) ; Italie, (ANARTI Milan). Les réservistes opérationnels présents venaient du 152e régiment d'infanterie étaient complétés par une équipe du BCS ainsi que de quelques formations associatives et du monde de l’entreprise. Cette 24 e édition fut encore un beau succès que l’on doit à l’équipe d’organisation coordonnée par le CES (R) P. Albientz. Notez d’ores-et-déjà que la 25e édition du CITOORM aura lieu le samedi 21 septembre 2013. n © Stéphanie Wafflard © Albert Durr L e 15 septembre dernier s’est déroulée la 24 e édition du CITOORM organisée par l’Union des officiers de réserve de la région de Mulhouse (UORMM) au stand de tir Ball-Trap Cernay-Alsace. Cette épreuve consiste en un biathlon comprenant une épreuve de tir et une course d’orientation (CO). Les épreuves de tir au pistolet 9 mm se déclinaient en tir de précision à 25 m et tir de combat à 25 m. Les pistolets, le Sig Sauer, ainsi que le personnel d’instruction et de soutien au tir avaient été fournies par les compagnies de gendarmerie de Mulhouse et de Thann. En y rajoutant les personnels d’encadrement de l’UORRM, les meilleures conditions de sécurité étaient réunies au profit de tous les compétiteurs. L’épreuve de tir était complétée par la course d’orientation (CO) d’une heure par équipe en tenue de combat/rangers (type course au score avec carte CO échelle 1/15000). L’épreuve s’est déroulée dans la forêt Photo de famille des lauréats étrangers. es nd UN AOR Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o 55 NORD UNOR éserve eR es Officiers d nd CALAIS UNOR es Officiers d nd éserve eR ANOLIR Par le lieutenant-colonel (H) Serge Bader –AOR Président de l’UORRM AOR AOR Bretagne AOSOR es Officiers d nd éserve eR PARIS es Officiers d nd éserve eR Mulhouse es Officiers d nd AORP es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR AOR éserve eR Associati o es Officiers d nd [ 24e CITOORM ] éserve eR es Officiers d nd 06 éserve eR éserve eR 58 éserve eR AOR es Officiers d nd Associations territoriales ANOLIR GORSSA 84 éserve eR es Officiers d nd éserve eR 92 éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd 93 MADRID BRUXELLES e 41 Associati o 55 47 Associati o Associati o Associati o Associati o UNOR territoriales CALAIS Associations NORD ALSACE NICE es Officiers d nd AOR Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o AOR Par le lieutenant-colonel (R) Loïc Conquer UNOR es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd UNOR es Officiers d nd éserve eR [ La nouvelle réserve ] AOSOR es Officiers d nd éserve eR ANOLIR es Officiers d nd éserve eR PARIS éserve eR AORP es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR Bretagne 84 éserve eR LYON Une journée Histoire et Défense Chaque année, des jeunes Français accèdent au statut d’officier de réserve après avoir effectué la formation FIOR à Coëtquidan. L’UNOR en profite pour s’y présenter. L a Formation initiale des officiers de réserve (FIOR) a succédé à celle délivrée dans les écoles d’application durant le temps de la conscription. Pas moins de 25 jeunes gens et jeunes filles, majoritairement de l’enseignement supérieur, ont ainsi suivi en juillet dernier la formation à l’École spéciale militaire de Coëtquidan (ESM). Pour saluer cet engagement des nouveaux réservistes comme de leur encadrement, l’UNOR a mis sur pied une rencontre de présentation et de témoignages qui s’est tenue le 12 juillet au sein du 4e bataillon, placé sous le commandement du LCL Olivier Le Segretain du Patis. Faciliter l’intégration Le président de la région Bretagne, le CF (H) Alain Dubois et le celui de l’AOR 35, le COL (H) Guy Aufrère, ont établi les contacts avec l’ESM pour que cette rencontre ait lieu. Le CNE (R) de l’armée de l’air Benoît Chaucheprat, président du comité CIMIC* de la Confédération interalliée des officiers de réserve (CIOR) est venu témoigner de son engagement récent en Afghanistan. Le LCL (R) Loïc Conquer, également actif au sein de la CIOR a mis en valeur le rôle constructif de l’UNOR dans le maillage des organisations de réservistes, leurs relations bi et multi latérales. Concrètement, l’UNOR est en mesure de faciliter l’intégration de ces nouvelles recrues dans le monde des réserves en leur fournissant une information pertinente et de qualité. © Promo FIOR use AOR éserve eR éserve eR R es Officiers d nd 06 es Officiers d nd AOR ANOLIR ORSSA iers d es Officiers d nd éserve eR éserve eR Associati o d éserve eR s Officiers 93 MADRID BRUXELLES Les stagiaires de la FIOR de juillet dernier aux côtés des représentants de l’UNOR. L’UNOR remercie le LCL Le Segretain du Patis de son engagement pour le bien des réserves. Souhaitons qu’une prévision ambitieuse d’emploi dans la réserve permette aux promotions 2013 de progresser dans leur carrière de réserviste. n * Civil-military cooperation – CIMIC : coopération civilo-militaire. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 37 Associ Associati o Associati o Associati o ACRDG GUADELOUPE es Officiers d nd Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o PARIS AOR La délégation de l’AOR-NC avec, de gauche à droite : l’infirmier de classe normale (R) Olivier Schillé, l’adjudant (R) Alain Mandelli, le commandant (R) Philippe Palombo, le capitaine (R) Thierry Paolucci, le lieutenant de vaisseau (R) Robert Bertram et le chirurgien-dentiste en chef (H) Christian Airault. Avec l’appui de l’Office national des anciens combattants et victime de guerre et des Forces armées en Nouvelle-Calédonie, les commémorations du 11 novembre 2011 furent marquées par la lecture du parcours militaire respectif de ces quatre officiers jusqu’à leur ultime sacrifice au cours de la « Der des Der ». Un tirailleur oublié Depuis, Olivier Schillé est retourné à ses recherches et est parvenu de nouveau à arracher à l’oubli l’histoire d’un tirailleur tahitien, le caporal JeanBaptiste Teraiapiti-A-Tautu, dit Ceran. Mort à 24 ans le 4 janvier 1917 à Fremantle (près de Perth) en Australie occidentale, lors de son voyage en Le capitaine Pierre Maigrot, le lieutenant de vaisseau Léon Collos, les lieutenants Gaspard Bernheim et Adrien Gautier. [2] Ms Wensley a été nommée à ce poste par Sa Majesté la Reine d’Angleterre en juillet 2008 après avoir occupé plusieurs hautes fonctions diplomatiques, dont ambassadeur d’Australie en France de 2005 à 2008. 38 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 n A es Officiers d nd 47 Associati o Associati o AORP © AOR-NC 55 es Officiers d nd Associati o Associati o AOR Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Acti o Associati o Associati o Associati o es Officiers d nd 06 éserve eR Associati o Associati o Associati o 84 UNOR éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR éserve eR Bretagne es Officiers d nd éserve eR AOR 93 éserve eR Mulhouse es Officiers d nd éserve eR AOR éserve eR MADRID es Officiers d nd es Officiers d nd AOR UNOR éserve eR 58 éserve eR Associati o es Officiers d nd éserve eR éserve eR éserve eR Associati o Associati o Associati o Associati o éserve eR éserve eR AOR es Officiers d nd es Officiers d nd ANOLIR GORSSA éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR AOR 92 es Officiers d nd BRUXELLES es Officiers d nd éserve eR [1] 41 éserve eR Un passionné d’histoire A l’occasion de ce travail de mémoire, notre camarade a collationné méthodiquement et mis en ligne une base de données ayant pour ambition de recenser tous les Océaniens « morts pour la France » à l’occasion de la Grande Guerre. Aux détours de ses recherches historiques, il a notamment découvert quatre Poilus calédoniens[1] « oubliés de l’histoire ». Il a alors entrepris des démarches auprès de la municipalité de Nouméa afin que leurs noms soient gravés sur le monument aux Morts de la capitale calédonienne. es Officiers d nd AOFB éserve eR éserve eR éserve eR 71 es Officiers d nd UDOR éserve eR éserve eR 59-62 06 es Officiers d nd IDF RAMBOUILLET éserve eR éserve eR 78 66 es Officiers d nd es Officiers d nd UNOR éserve eR RI AOR-NC) s’inscrit résolument dans ers s Officiers es Officirégional son environnement etn decultive d d nd un devoir de mémoire avec AOR en lien AOR l’histoire du Pacifique. C’est dans le cadre de ce devoir de mémoire que l’infirmier de classe normale (R) Olivier Schillé, passionné d’histoire militaire, a créé un site Officiers es Officiers d des d Internet dédié n au BMP, le Bataillon nd mixte du Pacifique (www.bmp-1916. AOR AOR com). Le BMP, constitué de tirailleurs canaques et polynésiens, fut envoyé en France dès sa constitution en juin 1916. Il est titulaire d’une citation à l’ordre de l’Armée pour la prise du es Officiers d es Officiers d nd nd village de Vesles-et-Caumont (Aisne) AORIl fut dissout AOR le 25 octobre 1918. en mai 1919. 04 éserve eR ’aide human nd ire ita 82 éserve eR éserve eR 63 L' es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR Officiers des d es Officiers d nd éserve eR 40 éserve eR n es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o MADRID es Officiers d nd UNOR AOSOR GOR AOR AOR MADRID ACR Le caporal Jean-Baptiste Teraiapiti-A-Tautu, dit Ceran, tirailleur polynésien LILLE CALAIS 31 en Australie 21 depuis 1917 a été retrouvé par un passionné d’histoire, enterré membre de l’Association des Officiers de Réserve de Nouvelle-Calédonie. UNOR e UNOR UNOR AORAssociation AOR 152 des officiers de Pays de Région réserve et des réservistes de Centre Loire AOR Nouvelle-Calédonie (UNOR- Associati o Associati o Associati o Associati o UNOR AOR BREST Mulhouse es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR UORRM LENS éserve eR Associati o AOR rv Rése e es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd AOR éserve eR ACRA Hommage aux anciens es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd 59 e e ANORI 56 PARIS éserve eR ANORI éserve eR es Officiers d nd Par le capitaine (R) Éric Paul - Secrétaire de l’AOR-NC es Officiers d nd GARD éserve eR [ Devoir de mémoire ] AOR AOR ESSONNE e MELUN es Officiers d nd 37 ADOR éserve eR NC es Officiers d nd AOR éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd 74 e AOR éserve eR AR éserve eR éserve eR 95 es Officiers d nd Associations territoriales EPINAL NÎMES es Officiers d nd AAORVO AOR 53 e SL AOR es Officiers d nd éserve eR éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd 21 e 31 40 bateau pour rejoindre le front d’Europe, ce brave repose depuis près de 100 ans au Fremantle Cemetery, bien loin de sa Polynésie natale. N’étant pas inhumé dans un carré militaire, sa sépulture courait le risque de disparaître définitivement comptetenu de la date d’expiration de sa concession, fixée au 2 juillet 2012. Fort de cette information, l’ICN (R) Olivier Schillé a derechef prévenu l’ambassade et le consulat général français en Australie courant mai 2012 afin qu’une solution institutionnelle et pérenne soit trouvée. Le 30 juin, à l’occasion du déplacement d’une délégation de l’UNOR-AOR-NC à Brisbane (lire encadré), dans le cadre de son jumelage avec la Defense Reserves Association, il s’est personnellement entretenu de ce dossier avec son Excellence Mrs Penelope Wensley, gouverneur du Queensland[2], qui s’est montrée très sensible et désireuse de le voir aboutir. © AOR-NC Rapatriement mortuaire Le 5 juillet dernier, Olivier Schillé a eu l’immense satisfaction de recevoir Son Excellence Mrs Penelope Wensley, AC, gouverneur du Queensland. © AOR-NC © AOR-NC Itinéraire des navires partant de Nouméa à destination du front d’Europe. un courrier du Bureau des lieux de mémoire et des nécropoles l’informant de la prise en charge conjointe de ce dossier par les ministères de la Défense et des affaires Étrangères en vue de l’exhumation et du rapatriement des restes mortuaires caporal Teraiapiti-A-Tautu vers sa terre natale. A deux ans du centenaire du début de la Première Guerre mondiale, nous saluons ce magnifique travail de mémoire de l’ICN (R) Olivier Schillé. Nous remercions également les ministères des affaires Étrangères et de la Défense pour leur réactivité et leur coordination qui devraient permettre, à terme, de donner à ce grand ancien l’assurance d’une sépulture n perpétuelle bien méritée. Les musiques des Bagpipers et de la Royal Australian Navy, le samedi 30 juin à l’ANZAC Square. La JNR australienne Comme tous les ans, une délégation de l’AOR de Nouvelle-calédonie s’est rendue à Brisbane pour la journée nationale des réserves de l’armée australienne : National Reserves Day. Partis le jeudi 28 juin de Nouméa, nous avons débuté notre périple de fort bonne manière en nous retrouvant dès le lendemain au cocktail de gala. Une dégustation de vins du Queensland avait été organisée au mess de la garnison de Brisbane, dans la caserne Victoria datant de 1864 pour ses premiers bâtiments. Le musée de la caserne avait aussi ouvert ses portes pour nous, sous la houlette de son conservateur, le sergent Smith. Dépôt de gerbes à Ipswich Le lendemain samedi, nous avons procédé à un dépôt de gerbes organisé devant le cénotaphe de la place de l’ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps) au centre de Brisbane. La National Reserves Day (NRD) organisée par notre camarade le Captain (capitaine de vaisseau) Bob Hume, était dédiée cette année à la guerre de Boërs (1899-1902). Le lendemain matin, 1er juillet, nous nous sommes rendus à Ipswich, ville proche de Brisbane, pour un défilé dans le centre-ville suivi d’un dépôt de gerbes et d’un morning tea à l’invitation du maire, M. Paul Pisasale. Après la cérémonie et une visite du musée d’Ipswich, un petit voyage en train nous a rappelé le bon vieux temps de la vapeur et des tenues blanches appréciant modérément les poussières de charbon ! Le soir venu, quelques-uns d’entre nous ont repris l’avion pour Nouméa, activités professionnelles obligent… Quelques autres plus chanceux (ou plus paresseux) ont joué les prolongations avec un séjour touristique et golfique dans le nord Queensland. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 39 Mulhouse Bretagne Opération « Maquisards » es Officiers d nd AOR LYON Cette année, l'opération « Maquisards » organisée par l'association Maison de la Résistance et de la libération du Chalonnais, a été intégrée aux activités UNOR. C © AOR 71 Des Jeep Willys Du vendredi 20 au dimanche 22 avril, au sud de Chalon-sur-Saône (71), deux équipes « Rouge » ont pourchassé trois commandos « Maquisards » avides d'embuscades et de coups de main. La mobilité de l'un et l'autre des camps était assurée par une dizaine de Jeep Willys de collection. Différentes animations apportaient du réalisme et la nécessité d'exploiter au mieux le terrain : bivouac ou cantonnements en chambres d'hôtes, Trois générations se sont retrouvées pour cette première opération « Maquisard » intégrée aux activités UNOR. 40 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 © AOR 71 ette opération, organisée avec le soutien de l'AOR 71, consiste sur presque 48 heures, à l'affrontement tactique entre le camp « Maquisards » et le camp « Rouge », soit une vingtaine de participants. Cette sorte de manœuvre est reconstituée selon le souvenir des maquis de Corlay et Brancion qui ont écrit une page d'histoire sur le même secteur avec le renfort des commandos sur Jeeps du 3e SAS*. L’exfiltration par hélicoptère. repérage de DZ, recherche de caches en grottes, récupération de largués et exfiltration par hélicoptère, rations militaires, remorque PC, etc. La météo médiocre a contraint à l’annulation des actions par motoplaneur (observation et largage de la solde du maquis). Les transmissions furent assurées par les téléphones portables et deux pigeons voyageurs. Le rapprochement de trois générations Après regroupement, les dernières heures furent consacrées à la phase mémorielle : recueillement à la chapelle de Corlay, au mémorial international SAS, à la stèle de Guy de Combaud, et à la visite du musée SAS de Sennecey-le-Grand. Nous sommes convaincus de l'intérêt de ce type d'activité autrefois pratiqué dans le cadre de la DOT (Défense opérationnelle territoire). Elle rassemble trois générations de crapahuteurs et convient aux jeunes en tant qu'école de patriotisme et d'initiation aux principes militaires de base. Il apporte beaucoup aux réservistes demandeurs d'entraînement « terrain » et donne aux anciens l'occasion de transmettre leur expérience et de retrouver les ambiances passées. Le niveau tactique et l'effort à fournir sont adaptés aux souhaits et capacités n de chaque cellule. * www.sennecey1944.com Associat Associati o CALAIS Associati o 47 Associati o Associati o Associati o 55 AOR Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o 58 es Officiers d nd ANOLIR AOSOR éserve eR AOR Par le lieutenant-colonel (H) François Prévot - Membre de l’AOR 71 PARIS es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd AORP es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd 84 éserve eR 71 es Officiers d nd éserve eR éserve eR 59-62 éserve eR AOR [ Mémoire et réserve ] éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd AOR ANOLIR 06 éserve eR Associations GORSSA 06 92territoriales es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR éserve eR éserve eR 78 AOR es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd 93 MADRID BRUXELLES éserve eR es Officiers d nd 41 Associati o 66 e 04 93 Associati o Associati o UNOR Associations ALSACE NICEterritoriales NORD es Officiers d nd éserve eR éserve eR Associati o Associati o Associati o Associati o es Officiers d nd AOR AOR éserve eR Associati o UNOR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR UNOR CALAIS ANOLIR es Officiers d nd éserve eR AOSOR [ ALAT ] AOR es Officiers d nd éserve eR PARIS es Officiers d nd éserve eR AORP es Officiers d nd 55 es Officiers d nd éserve eR éserve eR 84 IR éserve eR AOR Associati o es Officiers d nd Associati o sd 06 Associati o MADRID Par le colonel (er) olivier de France – Délégué général de l’UNOR 47 LYON Un honoraire récompensé Un réserviste décoré de la médaille de l’aéronautique ! Le fait est suffisamment rare pour que nous lui accordions une bonne place dans nos colonnes. es Officiers d nd Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o 06 Associati o NORD es Officiers d nd es Officiers d nd ALSACE es Officiers d nd © AOR 55 es Officiers d nd UNOR Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o AsAssoscoicaitai tio o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o es Officiers d nd es Officiers d nd UNOR éserve eR ANOLIRLENS CALAIS es Officiers d nd es Officiers d nd es Officiers d nd UNOR éserve eR es Officiers d nd AOR AOSOR éserve eR es Officiers d des Officiers d nd n éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd DUNKERQUE éserve eR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd es Officiers d nd AOR TOURAINE éserve eR éserve eR éRséesrevreve e Re éserve eR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d es Officiers d nd nd es Officiers d nd AOR éserve eR 93 es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR Associati o Associati o UNOR éserve eR Associati o Associati o Assssoocciiati A atioo Assssoocciati A iatio o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o es Officiers d nd éserve eR éserve eR Associati o UORRM es Officiers d nd Officiers es Officiers d des d nd es Offffiicciers n n ddes O iers dd es Officiers d n nd éserve eR es Officiers d nd es OeffsicOieffriscdiers d nd nd éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR ésersveerve e Re Ré éserve eR éserve es Officiers d nd es OeffsicOieffriscdiers d nd nd es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR 41 AssAoscsioacti a o tio ACORAM es Officiers d nd éserve eR éserve eR GORSSA es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd 21 CALAIS 53 ANOLIR GORSSA NORD 74 ALSACE 37 NICE 92 84 56 PARIS Et aussi… ciers d éserve eR éserve eR UNOR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd es Officiers n des Officiers d nd esdOfficiers d nd IR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR es Officiers d ers d es Officiers d nd éserve eR éserve eR es Officiers d nd 59 es OfficiedressdOfficiers d nd n éserve eR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR éserve eR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd 06 rv Réésseervee ee R éserve e Réserve eR éserve eR éserve eR Officiers d fffifciiceirer esesOO s sd d n nd d 56 éserve eR ffifcfiiceirer esesOO s ds d n dn d 37 éserve eR OeffsicOiefrfisciers d d N74 éserve eR 53 es Officiers d nd Associati o es Officiers d nd AOR AOR AOR otre camarade, le lieutenantAOR colonel (H) Norbert Kugel, LENS président de l’AOR de Commercy (Meuse) vient en effet OR AORmédaille AOR ADOR la rare UORRM deAOR se voir décerner UNOR MES MELUN GARD PARIS BREST GORSSA ACORAM UORRM Mulhouse de l’Aéronautique. Retraité de l’aviation légère d e l ’ a r m é e d e t e r rUNOR e ( A L ATACRDG ), OR ACRAs’est vu attribuer Norbert Kugel MADRID GUADELOUPE ORI ANORI cette décoration pour les services UNOR aéronautiques effectués jusqu’en UNOR 1994 : heures de vol de combat IDF UNOR AOSORcroix de la Valeur GORde guerre avec MADRID quatre blessures en LILLEmilitaire, CALAIS ser vices aériens commandés, 100 points positifs de contrôle aéronautique, brevet de pilote, UNOR UNOR UNOR travaux dePays développement de de Région Centrequatre L o i r e tactique, l’aéronautique AOR années chef de cours et trois ans RAMBOUILLET comme commandant d’escadrille. médaille lui a été épinglée leAOR AOR LaAOR UNOR UNOR AOFB 31DUNKERQUE août dernier par le colonel URAINE UDOR MADRID 06 BRUXELLES Frédéric Turquet, commandant e le 3 régiment d’hélicoptères de combat (RHC). n AOR AOR AOR AOR AOR AOR AOR AOSOR AORP UNOR UNOR UNOR éserve eR AOR es Officiers d nd Associati o es Officiers d nd NICE es Officiers d nd es Officiers d nd Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o UNOR Centre juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense tio tio tio o es Officiers d nd es Officiers d nd é eR es Officiers d nd é eR es Officiers d nd é eR es Officiers d nd e o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Acti o es Officiers d nd Région e ciat io éserve eR éserve eR 06 éserve eR UNOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd RAMBOUILLET Officiers des d éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR Loire es Officiers d nd éserve eR UNOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR es Officiers d nd Pays de 47 éserve eR éserve eR éserve eR es Officiers d nd éserve eR AOR éserve eR és eR es Officiers d nd es Officiers d nd 59 es Officiers d nd éserve eR ire ita 152e 55 es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd ’aide human nd RI éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR ciers d éserve eR éserve eR éserve eR 58 éserve eR éserve eR es Officiers d nd éserve eR m m a n d a n t ( H ) importance au rayonnement de notre AOR Le chef AORde bataillon AOR ADOR (H) UORRML e c oAOR AOR AOR AOR AOR AOR AOR AOR Yves Leclercq, membre François Lucchesi-Damart, groupeACORAM d’officiers deUORRM réserve, toujours NAL NÎMES MELUN GARD PARIS Mulhouse BREST UNOR GORSSA du bureau du GORL, est président de l’AOR LYON Mulhouse LYON47, nous présent à nos manifestations depuis 2004. Bretagne décédé le 17 août. Ancien a quitté en juillet dernier Pierre avait fait une brillante carrière UNOR ACRDG sous-officier devenu officier, il fit à 86 ans. Ancien avocat, il était aussi professionnelle en Espagne, initiateur OR AOR ACRAet aux président honoraire de l'IHEDN 47. n du développement de la société honneur à notre association MADRID GUADELOUPE NNE ANORI ANORI cadres de réserve. Nombre d'entre française Plasticomnium. Ancien des UNOR UNOR nous l'ont connu dans les activités de Le capitaine de corvette (H) Arts et Métiers, il avait été pendant IDF UNOR réserve, notamment, comme directeur Pierre Humbert, est décédé 18 ans président de la Chambre de AOSOR Il avait AOR de tir surGOR Lille ou aux Rallyes. le 22 mai dernier. Resté commerce française de Valencia. n MADRID LILLE CALAIS participé, comme nombreux jeunes de fidèle à sa formation de Daniel A.Petitjean, 21 sa génération, à la guerre d'Algérie. n fusiller-marin, il attachait une grande président de l’UNOR-Madrid OR x 41 Lu pour vous [ Rencontre avec un auteur ] Propos recueillis par le colonel (H) Alain J. Roux Entretien L’espace : une question d’autonomie © Droits réservés Chercheur en stratégie à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), le colonel Jean-Luc Lefebvre est officier de l’armée de l’air, ingénieur en aéronautique et en télécommunications*. Il est également l'auteur de l’ouvrage Stratégie spatiale. Armée & Défense • Comment êtes-vous passé de l'armée de l'air à l'espace ? Jean-Luc Lefebvre • En fait, j’ai toujours été passionné d’aéronautique et plus encore d’astronautique. Comme il n’y a pas encore d’école d’astronautes, j’ai opté pour l’École de l’air. C’est par le détour des télécommunications et de ma spécialisation en télécommunications spatiales que j’ai pu mettre les pieds sinon dans l’espace, au moins à Kourou où j’ai été en charge du département « télécommunications » du Centre spatial guyanais au début des années 1990. Ceci dit, même détaché au CNES, en poste interarmées ou maintenant à l’IRSEM, je suis toujours resté un aviateur fidèle à la culture de l’armée de l’air. A. & D. • En quoi est-ce important pour la France de rester dans le peloton de tête en matière spatiale ? J-L. L. • « Afin de maintenir son rang », comme disait le général De Gaulle ! Il a engagé la France dans deux domaines fondamentaux : le nucléaire et l’espace. Si l’on y regarde de près, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité sont à la fois des puissances nucléaires et spatiales, à la nuance près que la France et le RoyaumeUni le sont à travers l’Agence spatiale européenne pour ce qui concerne l’autonomie d’accès à l’espace. Par ailleurs, dans mon livre[*], je me suis amusé à inverser la formule bien connue « Qui tient le haut tient le bas » qui demeure valable, l’espace étant le point haut par excellence ! Le paradoxe de cette inversion tient au fait que, pour longtemps encore, tous les objets placés par l’homme dans l’espace proviennent de la Terre. Les éléments les plus critiques des activités spatiales sont certainement les installations de lancement. Les grandes nations spatiales en détiennent plusieurs. Le port spatial européen situé à Kourou, en Guyane française, est unique. Il est donc assurément aussi stratégique pour l’autonomie spatiale de l’Europe que peut l’être l'Île Longue pour sa sécurité. Comme le nucléaire, l’espace est tout simplement stratégique ! A. & D. • Quelles sont les conséquences si l’on devait « décrocher » ? J-L. L. • Pour s’en tenir d’abord au domaine militaire, sans télécommunications spatiales nationales, il n’y a pas de garantie de cohérence du commandement avec les théâtres d’opérations éloignés. Sans satellites d’observation, il n’y a pas d’appréciation autonome de la situation. Sans système de navigation européen Galileo qui sera bientôt déployé, les forces dépourvues de moyens de navigation inertiels qui sont les plus nombreuses restent dépendantes du GPS américain. Si elle renonce à ses moyens spatiaux, la France ne sera plus autonome pour sa Défense. Sur le plan industriel et technologique, nous disposons en France d’un savoir-faire et de technologies qui nous placent dans le peloton de tête. La compétitivité du lanceur européen Ariane 5 et des satellites construits par Astrium et Thalès est exemplaire mais fragile. Les commandes gouvernementales se doivent de soutenir ce secteur d’excellence. A. & D. • Comment les officiers de réserve peuvent-ils acquérir le minimum de culture nécessaire sur le sujet ? J-L. L. • Le CNES organise régulièrement des conférences accessibles au grand public. Il en est de même à l’École militaire. Par ailleurs, les sites Internet des agences spatiales (ESA, NASA, CNES…) sont une mine d’informations, notamment en matière d’images et de reportages vidéo. Enfin, je vous conseille de consulter régulièrement le bloc-notes électronique De la Terre à la Lune[1] qui est une mine d’informations et de réflexions en matière d’intérêt stratégique de l’espace, sans cesse renouvelées. Enfin, si vous m’y conviez[2], j’aurai plaisir à m’adresser à un auditoire d’officiers de réserve, comme je l’ai déjà fait avec bonheur à Balard et à Rambouillet. La question de la défense dans l’espace devient prioritaire. Après avoir présenté dans notre premier numéro de l’année 2012 l’ouvrage Stratégie spatiale du colonel Lefebvre, nous vous invitons à découvrir ci-après deux autres livres sur ce thème. [*] Le colonel Lefebvre qui fut deux fois officier de programme dans sa carrière (Syracuse et SCCOA) est notamment l’auteur de : Stratégie spatiale - Penser la guerre des étoiles : une vision française. Préface de Jean-Loup Chrétien. Éditions l’Esprit du livre, collection Stratégie & Défense, Sceaux, 2011. http://terrealalune.blogspot.fr - [2] [email protected] [1] 42 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 [ Notre sélection ]Lu pour vous Par le colonel (H) Alain J. Roux Espace et défense Auteurs : sous la direction de Pierre Pascallon et Stéphane Dossé L’Harmattan - 26 € Le professeur Pascallon qui continue la publication des colloques consacrés aux questions actuels de Défense nous permet de découvrir celui du 15 novembre 2010 tenu à l’Assemblée nationale. Ce colloque faisait le point sur l’utilisation de l’espace proche de la Terre. 27 intervenants dont plus de 20 spécialistes ont traité de : La militarisation de l’espace, une réalité ; L’arsenalisation de l’espace, un projet ; La gouvernance de l’espace, un rêve. Les interventions sont courtes et denses et les sigles – souvent anglo-saxons – sont si nombreux que le lecteur est lui-même projeté dans un espace nouveau. Les nombreux comités, les traités encore plus nombreux, les projets nationaux et internationaux font comprendre que l’espace fait bien partie, non seulement de notre avenir, mais de notre quotidien, même si la majorité ne le perçoit pas encore. Ainsi déjà dix États possèdent des lanceurs variés et 60 des satellites de toutes sortes. La France maintient jusqu’à aujourd’hui (début 2012), une capacité qui lui permet de paraître encore une grande puissance, mais seul un effort considérable lui permettra de garder un rang honorable, car les puissances dites émergentes font, elles, des efforts réels, et l’Europe semble bien stagnante. Répétons ce que nous avons déjà écrit ici : la connaissance de l’importance des problèmes de l’espace est indispensable à tous les cadres. Envol vers 2025 Réflexions prospectives sur la puissance aérospatiale Auteurs : sous la direction de Grégory Boutherin et Camille Grand La Documentation française - 22 € Dix-huit études composent un livre passionnant mais à la lecture souvent ardue. Il faut en effet mémoriser un grand nombre de sigles et avoir déjà des connaissances convenables dans les domaines de l’air, de l’espace, et de la géostratégie contemporaine. Depuis peu, les spécialistes font un effort pour communiquer ce qu’il est nécessaire de savoir pour tous ceux qui ont des responsabilités dans d’autres secteurs. La Documentation française, fidèle à sa mission, fournit un outil complétant ceux parus dans le même vaste domaine. La table des matières indique les études difficiles à résumer. Dans la décennie à venir, comment peut-on envisager l’évolution des thèmes suivants : la puissance aérospatiale entre guerre conventionnelle et contre-insurrection, le développement des techniques aérospatiales dans le monde, l’armée de l’air française face au futur, les missiles et la défense antimissile ? De l’ensemble il ressort trois idées fondamentales : le domaine spatial lié à celui de l’aéronautique classique ne se discute plus. Quelles que soient les formes de conflits, la capacité aérospatiale est inséparable de la puissance ; celui qui se laisse dépasser dans les progrès techniques de toutes catégories est condamné à disparaître en tant qu’acteur libre. Ces évidences pour ceux qui travaillent à la résolution de ces problèmes, et pour ceux qui ont une culture générale convenable, ne semblent pas guider certains hauts responsables : c’est pourquoi cet ouvrage sonne le tocsin si on le lit avec le souci de l’avenir. Ce livre fait partie de ceux que doivent lire les Français qui veulent répondre aux discours lénifiants et ne pas rester au niveau du terrain de joueur de ballon. Ce livre traite d’un sujet ignoré en France : la détention aux États-Unis de 380 000 prisonniers de guerre allemands. Un Auteur :Daniel Costelle certain nombre de ceux-ci, croyant au national-socialisme, Editions Acropole - 18,50 € vont maintenir sous leur joug les autres avec la complicité relative et aveugle de leurs gardiens. Les sujets évoqués sont : pourquoi ces prisonniers de guerre sont transférés aux États-Unis ; l’organisation américaine des camps ; les réseaux nationaux-socialistes qui se constituent à l’intérieur ; comment les différents prisonniers allemands réagissent ; le changement d’attitude des autorités américaines après la reddition du 3e Reich. Les jeunes Français découvriront que le transfert en France de ces prisonniers de guerre après 1945 était redouté par ces derniers, et pourquoi. Malheureusement, l’auteur fait trop souvent un amalgame entre des faits réels et fortement condamnables, des assassinats entre autres, et une idée convenue de ceux qu’il désigne par le raccourci abusif de nazi. Cet ouvrage est destiné à ceux qui veulent mieux connaître tous les aspects de la guerre de 39-45. Prisonniers nazis en Amérique juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 43 Lu pour vous [ Notre sélection ] Chine L’envers et l’endroit Auteur : Eric de La Maisonneuve Éditions du Rocher - 18,90 € Il y a encore quelques années, les Occidentaux ne connaissaient guère la Chine que par des clichés. Vers 2005, certains Suisses et quelques Français exprimèrent leurs inquiétudes par écrit, mais il fallut attendre la crise de 2008-2009 pour que cette inquiétude se répande. Que se cache-t-il derrière les apparences d’une puissance redoutable amplifiée par sa démographie? Le général de division (2s) de La Maisonneuve, fort de ses connaissances du terrain, tente en 210 pages d’analyser les éléments qui forment la Chine actuelle et son avenir proche. D’abord une recommandation importante au lecteur : il faut lire le livre en entier y compris les « remerciements » avant d’en tirer des conclusions qui ne sont pas forcément celles, très prudentes, de l’auteur qui, répétons-le, connaît apparemment son sujet. Trois parties logiques composent l’ouvrage : la puissance chinoise, une émergence, une société déstabilisée. La puissance chinoise croît rapidement mais englobe quelques fantasmes. La Chine est une très grande puissance depuis toujours pour les Chinois, qui travaillent à rattraper le retard des deux derniers siècles, mais l’apparence n’est pas forcément la solidité. L’émergence dans le monde est indiscutable d’autant plus que les dirigeants chinois exploitent les faiblesses de l'Occident : coût de la main d’œuvre, confiance en soi liée à un aveuglement méprisant ne tenant pas compte de la réalité actuelle, recherche d’un profit bancaire à très court terme, suffisance au sens psychologique. Oui mais… si la démographie chinoise est l’élément principal de son potentiel, la Chine est de moins en moins monobloc. Une jeune élite est séduite par l’apparence occidentale et sa supériorité technique actuelle, alors qu’une grande partie de la population reste pauvre et soumise à une corruption intense. Une élite dirigeante, consciente de la réalité chinoise, mais déchirée en plusieurs courants, veut profiter des atouts de ce grand pays en évitant les à-coups qui augmentent avec les progrès techniques : la Chine est peut-être moins dangereuse que ce que l’on craint. On peut être surpris que l’auteur ne commence à développer les problèmes démographiques et à décrire la mentalité traditionnelle qu’à la fin de l’étude, mais il semble qu’il tienne à souligner que derrière l’apparence, la réalité est très complexe. Le général de La Maisonneuve donne un ouvrage facile à lire et bien utile à tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de notre planète et à celui de notre civilisation : on ne peut que le recommander. 44 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 Les brigades internationales de Franco Auteur : Sylvain Roussillon Via Romana - 24 € L’histoire, détaillée, de la guerre civile d’Espagne (1936-1939) est très mal connue en France. Elle fut d’une grande violence, prélude à la Deuxième Guerre mondiale. L’auteur s’attaque à l’histoire méconnue des hommes qui vinrent soutenir les Espagnols nationalistes en lutte contre ce que l’on appelle la République légale, rouge et anti-chrétienne. Le livre commence par deux chapitres qui, à eux seuls, justifient la lecture de cet ouvrage : la république gâchée, la course à l’abîme. On y découvre que le général Franco commença par soutenir le gouvernement républicain puis hésita avant de s’engager dans la révolte. La description des années qui précédèrent le soulèvement, plutôt mal organisé et improvisé, est une synthèse de quelques rares livres traduits en français. Elle donne une impression d’actualité terrifiante : c'était « le printemps espagnol ». Ensuite, commence l’étude des nombreux étrangers qui vinrent soutenir les Espagnols. Un chapitre est consacré à chaque élément. Le premier, l’Allemand, ne fut pas immédiat et il semble que c’est le soutien communiste aux rojos qui déclencha l’aide de Hitler. Les Espagnols voulaient des armes seulement et n’étaient pas trop favorables aux étrangers. Les militaires allemands eux, furent des techniciens qui, en échange de leur aide, purent tirer des leçons militaires qui leurs servirent en 1940. Les Italiens et surtout Mussolini, fournirent une aide importante assez bien connue dans l’ensemble, mais non dans les détails. Le camp de Franco en profita, tout en gardant son indépendance. A ce sujet on peut noter dès maintenant que Sylvain Roussillon détaille bien les différents groupes espagnols, fort différents, qui composaient le camp nationaliste, à l’image de ceux du camp républicain, mais sans aller jusqu’au massacre comme ces derniers le pratiquèrent, en particulier les communistes contre les anarchistes. Les Marocains, principalement ceux du protectorat espagnol, eurent un poids considérable surtout au début. Ensuite les volontaires de toutes origines, y compris français, sont décrits ou au moins évoqués. Ce livre se lit facilement ; de nombreuses notes et une bibliographie précisant les sources ou donnant des explications complémentaires, renforcent le côté sérieux. En le terminant le lecteur, connaissant déjà l’histoire, se rend compte à quel point le martèlement médiatique peut fausser la réalité historique. Ce livre est fortement conseillé, par sa nouveauté et par son actualité. [ Notre sélection ]Lu pour vous Les espions français parlent Nous regardions la mort en face Archives et témoignages inédits des services secrets français 1959-1960 Un sous-lieutenant appelé dans la guerre d’Algérie Auteur : sous la direction de Sébastien Laurent Nouveau Monde éditions – 24 € Derrière un titre accrocheur pour grand public, le lecteur découvre un livre sérieux et une mine d’informations dans quelques domaines de ce que l’on appelle le « renseignement ». Le sous-titre annonce le principe et les 616 pages se décomposent en plusieurs parties, fort différentes mais toutes intéressantes, traitant d’époques et de périodes allant de 1945 à 1995. 90 pages évoquent certains points de la guerre d’Indochine Le chapitre 1 est une vraie découverte : une intoxication particulièrement réussie au Siam en 1947, qu’un colonel rigide détruira. La partie 2 englobe des témoignages de responsables sur l’Afrique après les indépendances. La presque totalité des Français, qui s’intéressaient aux problèmes rencontrés, ignoraient ce qui se passait réellement. La partie 3, le temps de la guerre froide, est plus technique. Enfin la dernière partie comprend, en 170 pages, huit témoignages de grands responsables de la DST, de la DSCG, de la Préfecture de Police, principalement durant l’époque mitterrandienne. Ces responsables évoquent les organisations, les conflits politiques et de personnes, et les réussites ! Elle est la plus instructive, quelles que soient les opinions de chacun. Pour moi, l’amiral Lacoste est une caution. Des notes résument succinctement des événements ou des personnes que les jeunes lecteurs pourraient ignorer. Une remarque : l’index détaillé des personnages cités, en fin de volume, ne donne pas tous les éléments que certains connaissent quand même. Cet ouvrage, qui en complète de nombreux autres, passionnera les historiens de secteurs différents de la deuxième moitié du 20e siècle. Auteur : Jacques Langard Édition Le Scorpion - 10,50 € Le sous-titre résume l’ouvrage et le lecteur se dit « Encore un ! ». La lecture commence de façon assez classique mais on est vite plongé dans le bain de ces unités qui faisaient la guerre réellement, avec dangers et pertes. L’auteur écrit ses souvenirs, assez amers, même lorsqu’il parle de « grosse rigolade ». Une fois de plus, on constate que chacun des protagonistes a une expérience unique due à la période, bien évidemment à ses chefs et ses subordonnés, aux régions où il opère. A la frontière marocaine en 1960, l’ennemi est bien équipé, coriace et a de l’expérience. Surtout, il possède l’initiative car il est protégé au Maroc. Jacques Langard ne mâche pas ses mots ; il exprime ses opinions sans détours. Il est représentatif de la majorité des appelés qui ne voient pas grand-chose des différentes populations. Ils ne comprennent rien à cette affaire ; leur objectif étant de subsister et de survivre. Cet ouvrage est très vivant, si l’on ose dire, car l’auteur écrit avec ses tripes et son cœur, les deux simultanément. Il donne une bonne image de ces officiers si différents les uns des autres, réunis dans un même combat avec des motivations variées. Dans sa conclusion il reconnaît qu’il a ignoré de nombreux drames, mais ce n’est pas l’objet du livre. Cet ouvrage surprendra peut-être ceux qui ne connaissent la guerre d’Algérie que par ouï-dire, mais les anciens diront : « Nous avons connu cela, nous aussi ». Le Suisse Jean-Jacques Langendorf, professeur à l’Institut de stratégie comparée de Paris, est bien connu des spécialistes La Suisse face un défi européens de l’histoire militaire. Il a récemment publié un Auteur : Jean-Jacques Langendorf petit livre de réflexions qui sont, malheureuseEditions Cabécita - BP 901220 Divonne-les-Bains - 12,50 € ment, encore plus valables en France qu’en Suisse. Le problème fondamental est celui de l’esprit de résistance à la décadence et à la culpabilisation psychique pour ne pas dire psychiatrique. En France, nous admirons la volonté de défense de la Suisse, qui a fait reculer Hitler, et qui depuis se montrait comme une île d’indépendance et de liberté, au prix d’efforts constants. En réalité, ce pays jalousé commence, lui aussi, à être rongé par l’angélisme et la démission européenne, ce qui entraîne, comme ailleurs, un amenuisement constant de ses moyens de défense. Or chacun sait que sans moyens de défense, un pays est rapidement submergé par des invasions de toutes sortes, aussi bien économiques qu’autres. Cet ouvrage de 79 pages est valable pour la Suisse ; il l’est sûrement pour la France. Capitulation ou volonté de défense ? juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 45 Lu pour vous [ Notre sélection ] La libération de la France jour après jour Juin 1944 – mai 1945 Auteur : Dominique Lormier Cherche-midi - 24 € Le titre de ce livre aurait dû préciser qu’il s’agit de la libération militaire de la France, bien que certains comportements politiques soient évoqués à l’occasion. L’auteur veut montrer que la libération du territoire a été, en grande partie, l’œuvre des Français eux-mêmes ; bien que sans les Alliés et leur puissance, et aussi courageux étaient-ils, ils n’auraient rien pu faire seuls. L’ouvrage comprend donc deux parties étroitement imbriquées, d'une part les grandes opérations militaires en Normandie, en Provence, en Lorraine et en Alsace, dirigées par le commandement allié, et d'autre part les combats des maquis dans le reste du pays et particulièrement l’histoire des poches de l’Atlantique. Les grandes opérations militaires sont résumées. Dans le reste du pays, les combats des multiples maquis sont détaillés pour la plupart, particulièrement en Bretagne et dans le Centre. Les anciens d’Indochine, d’Algérie et des OPEX s’étonneront des rapports de pertes énoncés : l’ennemi est massacré, les maquisards ont peu de pertes. Il est vrai que ces derniers sont conduits par des officiers de l’ORA (Organisation de résistance de l’armée) et ont presque tous effectué un service militaire. Enfin l’histoire peu connue des poches de l’Atlantique, du Médoc, de Royan et de La Rochelle est décrite avec un grand luxe de détails : 150 pages sur 420 de textes. Or jusqu’à maintenant peu de d’ouvrages leur ont été consacrées. Ce livre a l’intérêt considérable d’évoquer une partie peu connue de la libération militaire. Insurrection et contre-insurrection Auteur : sous la direction de Hervé Couteau-Bégarie Economica – 20 € Ce numéro de la revue de l’Institut de Stratégie et de la CFHM, est le dernier que le professeur Hervé CouteauBégarie a revu alors qu’il était aux portes de la mort. Dans ce volume épais et dense, les difficultés à trouver des ripostes et des solutions aux contre-insurrections apparaissent bien. Quatorze études donnent des exemples historiques et des réflexions sur la situation actuelle. On peut les résumer ainsi : la guerre irrégulière est une forme ancienne de la guerre. Bien menée, elle donne des résultats considérables avec des moyens faibles ; mais la contre-insurrection reste toujours possible, avec des méthodes variées, il est vrai. Des exemples, de la France à l’Afrique entre autres, peuvent en être donnés. Aujourd’hui, le développement des techniques de communication et de médiatisation facilite ou complique les tâches suivant le point de vue : insurrection, ou contreinsurrection. L’Afghanistan en est un bel exemple. Enfin, deux textes sur les problèmes juridiques montrent les difficultés des troupes régulières devant les combattants en civil qui utilisent la population comme abri. Evidemment la « conquête des cœurs et des esprits » est évoquée, mais aucune recette n’est donnée pour combattre des « esprits » absolument différents. Pour mieux les apprécier, les textes doivent être lus avec attention. Cet ouvrage présente un panorama d’un phénomène ancien, mais d’une actualité brûlante. Comme les cadres militaires sont particulièrement impliqués dans les tentatives de solutions, nos camarades doivent connaître tous les problèmes soulevés actuellement. Cette étude aborde des sujets apparemment connus, mais souvent décrits sans souci de complémentarité. Précisons que XIXe - XXIe siècle - Mythes, symboles, réalités les armes sont utilisées depuis le début de l’humanité pour la Auteur : Gilles Ragache chasse, pour la défense ou l’agression individuelle, enfin pour Economica – 27 € la guerre, phénomène collectif: C’est ce dernier domaine qu’étudie l’auteur et qui peut être approché de deux manières. La première est de lire une suite intéressante d’exemples concernant la naissance, l’évolution et l’emploi des armes dans la guerre, de différents points de vue. Le lecteur, ayant des connaissances historiques moyennes, apprendra déjà beaucoup en découvrant que la création et l’emploi des armes nouvelles n’est jamais simple. La deuxième lecture approfondie la première. Elle montre l’importance de l’imagination créative et de la rapidité de réaction des décideurs et, a contrario, la pesanteur de la plupart des structures techniques et administratives, et bien sûr politiques. La conclusion est que la victoire et la défaite dépendent de ces pesanteurs beaucoup plus encore que l’on ne se l’imagine communément. On l’aura compris, la 2e partie : les armes disent la guerre des chefs, est pour nous bien plus instructive que la 3e, les combattants disent leurs armes. Nous terminerons en en ajoutant que cette étude a été possible car elle exploite les approches historiques récentes. Armes en guerre 46 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 [ Notre sélection ]Lu pour vous Saint-Exupéry et la guerre Auteur : Gilles Ragache Economica – 27 € Récipiendaire du Prix de l’UNOR Raymond Poincaré 2010, Gilles Ragache étudie ici la vie d’Antoine de Saint-Exupéry en tant qu’officier de réserve de l’armée de l’air, patriote, actif et tenace. L’auteur se limite principalement aux épisodes militaires ou paramilitaires de cet écrivain-pilote légendaire qui ne concevait pas la vie autrement que comme un engagement permanent. Le chapitre D’abord la France est particulièrement intéressant et fait ressurgir la différence entre les parleurs de micro et ceux qui, tout en exprimant leurs pensées, sont prêts au véritable sacrifice pour leur idéal. Cette attitude lui vaudra des ennemis, drapés dans leurs discours, avant et après sa mort. Cet ouvrage est à conseiller ; il sera un cadeau instructif aux jeunes Français. VOUS ÊTES RÉSERVISTE OPÉRATIONNEL, HONORAIRE, CITOYEN REJOIGNEZ-nous NOUS SOMMES Là POUR VOUS AIDER, VOUS CONSEILLER ET VOUS FAIRE RENCONTRER D'AUTRES RéSERVISTES L’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RÉSERVE ET DES ORGANISATIONS DE RÉSERVISTES 15 000 membres Tél. 01 43 47 40 16 - [email protected] http://www.unor.org Et aussi Les femmes de la Royal Air Force 1918-1945 - Engagées vers la victoire Auteur : Geneviève Moulard Marines Éditions - 29 € Ce livre veut ressusciter les vies, pendant la Seconde Guerre mondiale, de plus de cent milles jeunes femmes britanniques qui contribuèrent de façon importante à l’effort de guerre de la Grande-Bretagne. L’intérêt du livre est surtout l’inventaire détaillé des nombreuses fonctions que remplirent les WAAF (Womens’s Auxiliary Air Force). Pour utiliser avec efficacité des avions de guerre, il faut une organisation à la fois gigantesque et complexe ; c’est le mérite de cet ouvrage de la faire connaître à l’occasion d’une description des volontaires féminines. Comme il existe assez peu de livres qui parlent des rouages de l’aéronautique militaire, celui-ci sera utile à tous ceux qui s’intéressent au dernier grand conflit. Toutefois, cet ouvrage donne l’impression d’être écrit pour un magazine féminin typique avec ses approximations, et son style particulier. Les index sont bien faits et le glossaire particulièrement utile. Ce livre a des aspects positifs pour ceux qui veulent tout connaître de la guerre de 1939-1945. La page 299 fera sursauter quelques bien-pensants ! Les plans secrets de la Seconde Guerre mondiale Auteur : Michael Kerrigan Editions Acropole - 24,90 € Ce livre juxtapose 54 fiches de deux ou quatre pages, abondamment illustrées, de plans ou de projets restés à l’état d’ébauche lors de la Seconde Guerre mondiale. L’auteur expose que les différents camps, amis et ennemis, ont commencé à étudier de nombreux projets, comme c’est leur mission. Mais nombreux sont ceux qui n’ont pas été suivis d’exécution, le plus souvent pour des questions techniques ou de moyens. Ces plans sont présentés par année de conception ce qui permet de mieux les remettre dans leur contexte, car il faut avoir une idée des situations réelles de chaque époque pour mieux les comprendre. La presque totalité des fiches décrit des plans d’invasion de nombreux territoires ; quelques-unes résument des projets techniques. La tentative d’éliminer Hitler en juillet 44 est rajoutée à l’ensemble. La nécessité de réduire chaque fiche laisse souvent le lecteur sur sa faim, mais l’objet est de montrer ce que certains envisageaient comme possible, tant chez les Alliés que chez leurs ennemis. Ce livre intéressant est fait pour un grand public habitué davantage aux titres qu’aux développements. juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 47 Publications officielles Remise de la Médaille militaire Question écrite n° 130219 13 mars 2012 - M. Jean-Paul Garraud appelle l'attention de M. le ministre de la Défense et des Anciens combattants sur la remise de la Médaille militaire. Depuis de nombreuses années, malgré des rappels fréquents des autorités, le cérémonial de la remise officielle de la médaille militaire est fait dans le nonrespect de l'article R.148 (décret n° 2012-547 du 27 mai 2010) du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire, notamment pour les promus qui n'appartiennent plus à l'armée d'active et sont par conséquent classés sous la dénomination « pour les autres récipiendaires ». Pour redonner tout le prestige lié à cette médaille créée le 22 janvier 1852, il faudrait que sa remise soit calquée sur celle de la Légion d'honneur. Les devises « Honneur et Patrie » et « Valeur et Discipline » sont d'ailleurs toutes les deux inscrites sur tous les navires de la marine nationale. Le récipiendaire de la Médaille militaire devrait prendre rang, non pas à la parution du décret au Journal officiel de la République française, mais uniquement après une remise officielle accompagnée d'un procès-verbal (sans droit de chancellerie, cette décoration n'ayant pas de grade). Le brevet accompagnant cette décoration serait remis après justificatif du cérémonial. Cette procédure éviterait vraisemblablement des remises non réglementaires et des réclamations dommageables. Il souhaite par conséquent savoir si l'article R.148 du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire pourrait être ainsi rédigé : « Section 2 Remise de l'insigne La réception dans la Médaille militaire s'effectue selon les modalités suivantes : 1°) Pour les militaires, au cours d'une cérémonie militaire par l'autorité accomplissant la revue des troupes ou par le militaire désigné à cet effet ; 2°) Pour les autres récipiendaires, soit selon les modalités définies au 1° lorsqu'ils le sou- 48 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 haitent et que les circonstances le permettent, soit par le délégué militaire départemental ou le commandant d'armes de la garnison ou un officier de l'armée d'active désigné selon les circonstances (éloignement, âge, état de santé du récipiendaire) par l'une des deux autorités citées. L'autorité chargée de la remise adresse à haute voix au récipiendaire les paroles suivantes « Au nom du Président de la République nous vous conférons la médaille militaire ». Elle lui attache la médaille sur la poitrine. 3°) Il est adressé au Grand chancelier de la Légion d'honneur un procès-verbal de réception portant les signatures du récipiendaire et de la personne qui a procédé à la réception. 4°) Toutefois, lorsque la médaille a été remise par le président de la République ou le ministre de la Défense au lieu et place de ce procès-verbal, il est établi un certificat qui reçoit la signature du Grand chancelier et du récipiendaire. 5°) Nul ne peut porter, avant sa réception officielle, la Médaille militaire. Les décrets portant les concessions précisent qu'ils ne prennent effet qu'à compter de la réception ». Réponse publiée le 15 mai 2012 Il convient de souligner que la Légion d'honneur constitue un ordre national et que nul ne peut en être membre avant qu'il n'ait été procédé à sa réception dans l'Ordre. Il est en conséquence impossible de se prévaloir d'un grade ou d'une dignité, de porter les insignes, rubans ou rosettes afférents à cette distinction avant d'avoir été reçu dans l'Ordre. Contrairement à la Légion d'honneur, la Médaille militaire n'est pas élevée au rang d'Ordre. C'est la raison pour laquelle cette décoration est réputée acquise le jour de la publication au Journal officiel du décret qui la concède. Par ailleurs, l'article R.148 du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire prévoit que : « La remise de la médaille militaire a lieu dans les conditions suivantes : 1/ Pour les militaires, au cours d'une cérémonie militaire, par l'autorité accomplissant la revue des troupes ou par le militaire désigné par elle à cet effet ; 2/ Pour les autres récipiendaires, soit selon les modalités définies au 1/ lorsqu'ils le souhaitent et que les circonstances le permettent, soit par le délégué militaire départemental ou le commandant d'armes de la garnison. L'autorité chargée de la remise adresse à haute voix au récipiendaire les paroles suivantes : « Au nom du président de la République, nous vous conférons la médaille militaire. » Elle lui attache la médaille sur la poitrine. » Toute modification du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire relève de la compétence du Grand chancelier de la Légion d'honneur même, si, bien évidemment, le ministre de la Défense et des Anciens combattants ne manque pas d'être consulté pour émettre un avis sur les évolutions du code lorsque celles-ci ont un éventuel impact réglementaire ou symbolique relevant de son champ d'attribution. Dans ce contexte, le décret n°2010-547 du 27 mars 2010 a révisé le cérémonial fixé par l'article R.148 du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire, afin de permettre à tous ceux, et en particulier aux anciens combattants et retraités militaires, qui souhaitent se faire remettre la médaille militaire de bénéficier des meilleures conditions de remise de cette prestigieuse décoration, troisième dans la hiérarchie des récompenses nationales après la Légion d'honneur et l'Ordre de la Libération. Le nombre des autorités compétentes pour remettre la médaille militaire a ainsi été élargi, de façon à faciliter la remise aux récipiendaires tout en conservant un niveau de représentativité élevé, correspondant au prestige de cette distinction. À ce jour, une nouvelle modification de l'article R.148 précité n'est pas envisagée. n Publications officielles Le nombre de déserteurs Question écrite n° 128108 14 février 2012 - Mme Marie-Jo Zimmermann attire l'attention de M. le ministre de la Défense et des Anciens combattants sur le fait que la presse a récemment évoqué une éventuelle augmentation du nombre des déserteurs au sein de l'armée française. À titre indicatif, elle souhaite connaître le nombre de procédures de désertion qui ont été ouvertes en 2006 et en 2011. Elle lui demande également quelle est l'explication de l'évolution constatée. Réponse publiée le 15 mai 2012 Les données relatives au nombre des désertions constatées par chacune des armées françaises au titre des années 2006, 2010 et 2011 figurent dans le tableau suivant : Année Terre Marine Air 2006 2 000[1] 53 55 2010 2 188 51 44 2011 1 902 46 42 Les éléments chiffrés présentés ci-dessus ne traduisent pas une aggravation du phénomène de désertion. Celui-ci, principalement constaté au sein de la population contractuelle de l'armée de terre et notamment celle des militaires du rang, ne concerne que très faiblement les autres armées. Il ne saurait, en tout état de cause, compromettre la capacité opérationnelle globale de nos forces militaires. De nombreuses désertions résultent du fait que certains jeunes militaires ayant acquis sous les drapeaux une première expérience professionnelle souhaitent rejoindre le secteur civil, n'hésitant pas, malgré l'engagement qu'ils ont signé, à adopter un comportement délictueux à la suite d'un refus opposé à leur demande n de résiliation de contrat. [1] Chiffre estimatif, les données statistiques pour 2006 n'étant pas consolidées. Le potentiel du Super-Étendard Question écrite n° 120451 25 octobre 2011 - M. Jean-Jacques Candelier interroge M. le ministre de la Défense et des Anciens combattants sur le potentiel du Super-Étendard. Il lui demande s'il considère que le potentiel de cet avion d'attaque est atteint. Réponse publiée le 14 février 2012 Le Super-Étendard a largement été utilisé dans l'intervention militaire française en Libye. Il y a d'ailleurs démontré que ses capacités opérationnelles étaient toujours intactes. Cela s'est évidemment traduit par un accroissement significatif des heures de vol effectuées. De ce fait, un contrôle technique minutieux et diverses opérations de maintenance sont actuellement pratiqués sur plusieurs de ces appareils au sein des ateliers industriels de l'aéronautique. Cela n'a pas d'impact significatif et durable sur la réalisation des missions puisque l'activité de la chasse embarquée est globalisée avec le Rafale dont la deuxième flottille terminera bientôt sa montée en puissance, et que le potentiel des cellules de Super-Étendard doit permettre d'atteindre sa date de retrait du service au plus tard en 2016. Enfin, cela ne remet pas non plus en question les capacités globales du Super-Étendard qui restera en mesure d'assurer l'ensemble des missions qui lui seront confiées jusqu'à son remplacement définitif. n Construction d’un 4e bâtiment de type Mistral Question écrite n° 123957 13 décembre 2011 - M. Bernard Carayon appelle l'attention de M. le ministre de la Défense et des Anciens combattants sur la possibilité de construire un quatrième bâtiment de type Mistral. Il souhaite que le Gouvernement précise sa position sur la question. Réponse publiée le 14 février 2012 Afin de permettre à nos forces armées d'atteindre les objectifs opé- rationnels et capacitaires fixés par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008, il est notamment prévu de doter la marine nationale de quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC). Jusqu'à la fin de l'année 2011, les capacités d'action amphibie de la France reposaient pour l'essentiel sur les BPC Mistral et Tonnerre, ainsi que sur les transports de chalands de débarquement (TCD) Foudre et Siroco. Le troisième BPC, le Dixmude, construit dans le cadre du plan de relance de l'économie française décidé en 2008, a été remis à la marine nationale le 3 janvier 2012. Il remplace le TCD Foudre, cédé à la marine chilienne le 23 décembre 2011. Enfin, la livraison du quatrième BPC est envisagée à l'horizon 2022, date à laquelle interviendra le retrait du service actif du TCD Siroco. La construction de ce bâtiment devrait donc débuter à la fin de l'actuelle décennie. n juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 49 Courriers des lecteurs Ils ont écrit [ L’avancement… au frein à main ] tous les militaires, que l’on soit d’active ou de Cnousomme réserve, officier, sous-officier ou militaire du rang, avons « toussé », selon l’expression populaire, à l’annonce de la réduction de 30% du plan d'avancement des militaires. Cela veut tout simplement dire qu'un militaire sur trois qui attend une promotion ne l'obtiendra pas tout de suite. Cela veut dire aussi que ceux qui sont en limite d’âge dans le grade ne l’auront jamais ! On nous évoque le « dépyramidage » nécessaire ; pourquoi ne pas avouer tout simplement une question de finances… surtout lorsque la mesure émane de Bercy ! J’ai lu beaucoup d’articles sur le sujet et je n’ai pas vu une seule fois aborder la question concernant les réservistes. Sommes-nous également impactés par cette mesure ? Si l’on part du principe que la réserve sert à « renforcer les capacités des forces armées dont elle est une des composantes », il n’y a pas de raisons que nous échappions à cette nouvelle mesure ; je devrais même dire qu’il n’y aurait pas de raisons. Nous devons tout partager avec l’active. A commencer par une certaine amertume… Chef de bataillon (R) Ludovic. P. A l’heure où nous imprimons la revue, nous ne disposons pas des réponses à la question posée par notre lecteur. Notre revue vous tiendra bien entendu informé de l'évolution de ce dossier. Ils ont écrit [ Des rangs clairsemés ] étais cette année, comme tous les ans depuis que J' je suis Parisien d’ailleurs, aux abords des ChampsElysées à l’occasion du défilé du 14 Juillet. Debout sur mes jambes usées d’officier de réserve honoraire et âgé, j’ai constaté les rangs clairsemés dans les tribunes assises (la tribune présidentielle n’était d’ailleurs pas remplie non plus). Malgré mes demandes répétées pour accéder à l’une de ces places assises restée disponible, je n’ai pu bénéficier de cette faveur… mais ce n’est pas le but de mon courrier. Je m’interroge seulement sur l’opinion qu’ont les Français de notre armée. Nos soldats qui assurent chaque jour des missions compliquées au péril de leur vie ont-ils encore une quelconque valeur aux yeux de nos concitoyens ? Ou bien sont-ce seulement les bénéficiaires des invitations pour les tribunes assises qui sont lassés d’assister confortablement tous les ans au défilé de notre fête nationale ? Capitaine de frégate (H) Clément. F. Pour répondre partiellement à notre camarade, rappelons quelques chiffres-clés extraits des sondages commandés par la Défense à propos de l’opinion des Français sur les armées : • pour 74% des Français, le défilé du 14 juillet représente un moment important de la vie nationale. (Ipsos-DICoD, juillet 2012) • 90% des Français ont une bonne opinion des armées françaises. (LH2-DICoD, mars 2012). • 73% des Français juge le ministère de la Défense performant et dynamique par. (LH2-DICoD, mars 2012). • 88% des Français pensent que les armées sont capables d'assurer la sécurité du pays. (LH2-DICoD, mars 2012) • 74% des Français estiment que contribuer à ramener la paix dans une région du monde constitue une mission prioritaire des forces armées. (LH2-DICoD, mars 2012) • 69% des français pensent que la France, pour assurer sa défense, a besoin de la force de dissuasion nucléaire. (Ipsos-DICoD, juillet 2012) Ils ont écrit [ De quelle JNR voulons-nous ? ] entends souvent parler les uns et les autres de la JNR J' (Journée nationale du réserviste) comme le grand rendez-vous de la réserve militaire. C’est ce qu’elle est en effet, ou tout du moins se devrait d’être. Mais quel effort faisons-nous réellement, nous membres des associations de terre, de mer, de l’air, de la gendarmerie et des services pour promouvoir cette journée et ce statut particulier du réserviste ? Hormis quelques AOR bien rodées et certaines associations nationales dynamiques qui consacrent une énergie folle pour faire rayonner notre engagement, il faut reconnaitre que nous ne répondons pas toujours présents à ce rendez-vous. Certes, une date changeante 50 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012 et souvent en pleine semaine ne favorise pas les projets ; certes, certains déposent une gerbe au monument aux morts accompagnés par des classes d’enfants, unis dans un esprit armée-Nation. Mais cela suffit-il vraiment ? Et si nous commencions déjà par parler de nous et de ce que nous faisons au service de la France autour de nous, à nos voisins, à nos collègues de travail, à nos employeurs ? Sans peur ni tabou ! La démarche ne peut venir que de nous et nous seuls. Je connais une PME de 20 employés dans laquelle deux réservistes ont présenté à l’heure du repas leurs activités sous ESR… et ont créé des vocations. Qu’en serait-il au sein d’un grand groupe ? Lieutenant (R) Yann T. Communiqué aux associations Votre adhésion permet à l’UNOR d’agir pour la cause des réserves et de vous en informer. Association loi 1901, fondée le 1er janvier 1991 Soutien individuel des officiers de réserve en associations affiliées « Vous êtes officier de réserve, membre d’une association affiliée à l’UNOR, actuellement en recherche d’emploi… » 2012 (3) Activités : 8 €€ Communication : 16 €€ … contactez : Guy Béranger vice-président - 06 63 84 25 55 [email protected] Ouverte aux responsables des ressources humaines, elle a pour but de resserrer les liens, par tous les moyens, entre les entreprises, les collectivités et les institutions afin de favoriser le recrutement, la reconversion et le reclassement de personnes de tous niveaux. Jeunes officiers de réserve en association Elle organise des manifestations avec l’appui de collectivités territoriales et de l’Etat, favorisant la rencontre entre les demandeurs d’emploi avec les responsables Carrefours pour l’emploi des ressources humaines Ecole militaire - 1 place Joffre d’entreprises et d’institutions. Recevez Armée & Défense pendant 3 ans pour le prix d’un abonnement annuel (16 €). BP 56 - 75007 Paris Consultez votre AOR www.carrefoursemploi.org Bulletin d’abonnement (1) Changement d’adresse (2) Nom (lettres CAPITALES, une lettre par case, une case entre deux mots) Prénom Adresse complète Numéro - Résidence (RES) - Bâtiment (BAT) - Escalier (ESC) - Appartement (APP), Rue - Avenue (AV) - Boulevard (BD) - Chemin (CH) - Lieu-dit (LD) - Boîte postale (BP) Code postal Commune - Pays et/ou secteur postal z Règlement par chèque bancaire z Bulletin et chèque de règlement à libeller et à expédier à : Armée & Défense - UNOR - 12 rue Marie-Laurencin - 75012 Paris (France) Tarif (3) pour 1 an Abonnement individuel (1) Cochez la case souhaitée France Etranger Prix au numéro 18 € 20 € 7,52 € . Signature (2) Changement d’adresse : joindre votre dernière étiquette Armée & Défense ou (3) Décision de l’assemblée générale de l’UNOR du 21 mars 2009. numéro abonné date effective du changement d’adresse juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense x 51