Guide pratique d`écriture d`une nouvelle en classe

Transcription

Guide pratique d`écriture d`une nouvelle en classe
Guide pratique d’écriture d’une nouvelle
en classe
Ce guide méthodologique est destiné aux enseignants qui participent au Concours
de nouvelles des collèges de Charente Maritime.
Il peut bien sûr être utile à tout professeur de 4ème ou de 3ème désireux de
renouveler ses pratiques pédagogiques par l’exploration des pistes proposées ciaprès pour l’écriture de nouvelles en classe.
Ce guide pratique est le fruit d’un certain nombre de recherches et de lectures et
il s’appuie en très grande partie sur les différentes expériences d’enseignants
ayant participé aux concours « Une classe… des écrivains » prix littéraire des Hauts
de Seine, ainsi qu’aux éditions précédentes de ce concours.
2007/2008 : « Le goût du sel »
2008/2009 : « Le souffle du vent »
2009/2010 : « Un grain de sable »
2010/2011 : « Liberté »
2011/2012 : « Egalité »
2012/2013 : « Fraternité »
2013/2014 : « Histoires d’îles »
2014/2015 : « Histoires d’Histoire »
Tous nos remerciements au Canopé/ex CDDP des Hauts de Seine, à Véronique
Breyer, écrivain et à Chantal Bertagna, professeur à l’ESPE de l’académie de
Versailles pour leur contribution, à Julie Javelas et Mme Gaillard, enseignantes au
Collège M Jeanjean de Matha pour leur autorisation de publication de leurs
travaux.
Organisation du concours
Responsable du concours :
Serge Dufour
Directeur de l’atelier Canopé de La Rochelle
Coordination et suivi du concours :
Hélène Cudennec
Responsable d’opérations pédagogiques et médiatrice en documentation
A l’atelier Canopé de La Rochelle
05 46 00 34 71
[email protected]
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Sommaire
Comment écrire une nouvelle en classe
Pistes de travail en français
Exercices et stratégies
1. Lancer le concours
2. Solliciter l’imaginaire
3. Ecrire la nouvelle
4. Retravailler le style
5. Respecter les programmes
6. Evaluer et noter le travail des élèves
7. Utiliser le traitement de texte
Bibliographie
Attention aux contrefaçons !
Un retour d’expérience en Charente-Maritime
Conseils
Annexes 1, 2 et 3
2
Comment écrire une nouvelle en classe
Vous pouvez choisir entre différentes stratégies pour faire écrire une nouvelle en classe :
•
Soit plusieurs groupes, à l’intérieur d’une classe, écrivent plusieurs nouvelles.
Tous les élèves peuvent toutefois être sollicités en écriture pour certains moments forts.
On peut aussi distribuer différents rôles : recherche d’un scénario, compte rendu de lecture
de nouvelles, dactylographie du texte… Ceci permet d’utiliser au mieux les différentes
capacités des élèves d’une classe, bien que ce soit plus difficile à gérer.
•
Soit chaque élève de la classe écrit sa nouvelle. La ou les meilleures (3 maximum par
classe pour le concours) nous est (sont) adressée(s).
Il est également possible de retravailler les 3 meilleures avec tous les élèves, ou de petits
groupes.
Cette formule est plus facile à mettre en place et elle permet des productions beaucoup
plus riches tout en respectant l’imaginaire des élèves dans la conception du scénario.
L’écriture d’une nouvelle peut déborder le cadre de la classe de français.
Les élèves pourront avec profit emprunter les recueils de nouvelles ou consulter des documents au
CDI. Il est possible aussi d’envisager un travail pluridisciplinaire avec le professeur de technologie
en ce qui concerne l’usage de l’outil informatique. On peut aussi imaginer un travail conduit avec
les professeurs d’éducation civique d’histoire/géographie (recherches sur le département de
Charente Maritime, la ville, le quartier où se déroulera le récit), de langues anciennes, d’EPS et/ou
de sciences physiques.
Sorties et visites
Histoires de traversées est le point de départ d’un processus créatif. Une réflexion et des
recherches linguistiques, culturelles, historiques… appropriées peuvent ouvrir des pistes en
songeant par exemple : aux traversées géographiques, historiques, galactiques et
intersidérales, mais aussi symboliques, philosophiques, traversées de la vie, traversée du
miroir, transgression pour grandir, traversée du désert au sens propre comme au figuré. Il s’agit
d’épreuves, de ponts, d’action réelle ou imaginaire, tout seul ou à plusieurs en mode aventure
qui peut aussi être complètement ou partiellement intérieure…
Plus les textes seront variés et plus ils seront agréables à écrire, et à lire.
L’imagination, les recherches peuvent être étayées de sorties dans le département sur des sites
historiques, culturels ou touristiques.
Toute sortie dans l’environnement quotidien permet l’écriture : il suffit de demander à chaque
élève de se munir d’un carnet, d’une feuille, de prendre des notes sur ce qu’il voit, sur les images
mentales que cela évoque pour lui. On développe son regard, on trouve son angle de perception et
l’on se découvre écrivant. A la lecture les textes écrits par les élèves seront très différents d’un
élève à l’autre, pour le même environnement et cela sera source de réflexion sur l’écriture du lieu
en général, et sur l’individualité du travail d’écriture.
L’ouverture est grande y compris sur la connaissance et le respect du point de vue de l’autre.
Pistes de travail en français
L’écriture d’une nouvelle permet d’intégrer toutes les activités et de nombreux objectifs de la
classe de français.
Le tableau récapitulatif des activités est volontairement synthétique pour rassembler le plus grand
nombre d’activités possible. Les exercices qui paraissent le plus utiles pour le concours seront
détaillés dans les pages suivantes.
Exercices et stratégies
Toute cette partie du guide repose sur un préalable : l’écriture d’une nouvelle en classe nécessite
l’interaction des élèves : échanges d’idées, travail de groupe, travail individuel, lecture critique…
3
C’est aussi l’occasion de proposer des exercices « hors norme » souvent utilisés par les écrivains
eux-mêmes.
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1
2
3
4
5
6
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Lancer le concours
Solliciter l’imaginaire
Ecrire la nouvelle
Retravailler le style
Respecter les programmes
Evaluer et noter le travail des élèves
Utiliser le traitement de texte et le courrier électronique
Cet ordre semble le plus commode car il est chronologique. Mais, dans la pratique, vous serez
certainement amené à le bouleverser ou à travailler plusieurs parties de front. De plus, les
stratégies employées sont liées à la classe. On ne procède pas forcément deux fois de la même
manière.
Tableau récapitulatif des activités
Nouvelles
de classe
Choix d’un
genre
Structure
Enonciation
Etapes de la
nouvelle
Activités possibles (Lecture/Ecriture/Oral)
Lecture
• Lecture de nouvelles dont on définit les caractères communs.
• Travail sur les genres (réalisme, fantastique, policier,…).
• Synthèse : rédaction des définitions.
Ecriture :
• Ecriture de courts récits/textes à partir du thème.
• Discussion sur leur genre.
Lecture :
• Etude de la construction narrative des nouvelles
• Etude de jeux de chronologie
Oral/Ecriture :
• Discussion autour des courts récits écrits.
• Travail autour de la mise au point d’un scénario.
Lecture :
• Etude de nouvelles et de textes en mettant en lumière la question du
point de vue narratif et du sens de son utilisation.
Oral/Ecriture :
• Discussion à partir de scénarios déjà conçus : quel narrateur possible ?
• Exercice d’écriture : écrire la première étape du scénario. Quel type de
narrateur semble le plus efficace ? (à la lecture des textes écrits)
Lecture :
• Le point de vue de la narration.
• Etude de portraits.
• Etudes de descriptions.
• Insertion de dialogues dans le récit.
Ecriture :
• Allées et venues entre les étapes écrites et les différentes notions
abordées au cours de (mini)-séquences.
• Ecriture de courts textes notés pouvant s’insérer (après choix par la
classe,) dans les nouvelles.
- Lancer le concours
Selon la classe et la personnalité de l’enseignant, plusieurs démarches sont proposées.
• Visionnement du clip en ligne sur le concours édition 2015-2016 (Powtoon)
https://www.powtoon.com/show/eTwz8YtYDi6/concours_nouvelles_2015_2016_canope
_la-rochelle/
• Lecture brute de l’annonce du concours de l’atelier Canopé de La Rochelle : - êtes-vous
d’accord ?
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•
•
•
•
Lecture du texte de lancement de Gaël Aymon.
Proposition d’écrire un court récit sur le thème afin que chacun puisse commencer à se
l’approprier. Lecture des textes à haute voix sur la base du volontariat. Cette démarche
permet de commencer à repérer pour les élèves comme pour l’enseignant, ce que peut
porter le thème et donner, par conséquent, les premières idées de structures possibles, de
genres… avant leur exploitation pédagogique. Elle permet surtout d’échapper à la peur de
« l’absence d’imagination » si commune aux adolescents.
Proposition d’écrire autre chose que des expressions écrites à la portée limitée. Parallèle à
faire dès ce moment avec le travail de l’écrivain. Beaucoup de manuscrits sont envoyés aux
éditeurs, un très petit nombre est publié. Le concours représente une expérience de
publication très juste : ce n’est pas parce que l’on a écrit que l’on a le droit d’être publié,
ni parce que l’on est le « meilleur » mais parce que l’on est remarqué.
Ecrire pour être publié demande un travail proche de celui d’un écrivain : recherche d’idées
originales, construction d’un scénario solide, travail stylistique, traduction d’émotions. En
bref, il s’agit d’écrire et de travailler un texte afin qu’il soit le plus littéraire possible et
ainsi expérimenter ce que peut représenter le travail d’un écrivain.
- Solliciter l’imaginaire
Voici, en vrac, plusieurs exercices permettant de solliciter l’imaginaire de vos élèves.
Ecriture de textes / récits brefs sur le thème de la nouvelle.
Lecture de plusieurs nouvelles afin d’en dégager les caractéristiques communes.
o Choisir quelques nouvelles sur des thèmes différents de celui du concours. Diviser la
classe en petits groupes d’élèves. Distribuer une nouvelle à chaque groupe.
o Le groupe lit la nouvelle en remplissant le tableau suivant :
Titre
Auteur
Nombre de pages
Nombre de
personnages
Nombre
d’intrigues
Présence d’une
chute
o
Mettre en commun les réponses (en reproduisant le même tableau). Les élèves peuvent
rapidement raconter l’intrigue de chaque nouvelle ; leurs camarades le demandent en
général.
L’intérêt de ce travail est de faire lire activement une nouvelle et d’en faire connaître plusieurs
aux élèves. Ceci peut constituer un premier travail de découverte et d’imprégnation. Mais surtout,
à partir de la mise en commun, les élèves peuvent dégager les caractéristiques d’une nouvelle :
une histoire courte, comportant peu de pages, peu de personnages, une seule intrigue et qui se
termine par un effet de surprise, une chute.
o
o
Lecture de nouvelles choisies par l’enseignant avec une double attention : faire écho,
quand cela est possible, aux textes courts écrits par les élèves ; leur faire remarquer
matière et techniques qui enrichissent le traitement du thème.
Le « remue-méninges »
Une définition du thème, ou des associations d’idées, de sons, d’expressions.
Pour créer cette définition, on peut utiliser la technique du « soleil » ou bien de la
réalisation d’une carte mentale (ou carte heuristique). Chacun trace, sur une feuille, un
cercle au milieu duquel il écrit le mot « égalité ». Autour des cercles, on trace autant
de rayons ou de liens que de mots, expressions, images qui viennent à l’esprit par libre
association d’idées.
Exemple pour le mot « Fête »
Jeu
Bruit
Foule
Rouge
Pluie
Fête
Noël
peur
barbe à papa
vie
sourire
chant
girouette
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La mise en commun des mots, par scintillement – chaque élève propose un seul mot – donne un
vivier de vocabulaire et d’idées. A partir de ce « soleil », la classe écrira sa définition du thème.
Exemple de carte mentale structurante (réalisée avec le logiciel gratuit et libre FreeMind) :
o Des précisions
Ceci peut constituer un exercice d’écriture : entrer dans les détails à partir d’une évocation sur
le thème de la liberté car les conceptions sont très diverses. Dire aux élèves de se laisser aller,
de ne pas hésiter à entrer dans les détails les plus concrets possibles. Là se situe souvent dans la
précision accordée à la vision que l’on a d’une chose, ce que l’on a coutume d’appeler
« l’originalité », qui est en fait « la singularité » de chacun.
-
Écrire la nouvelle
Construire un scénario
Il est nécessaire, pour écrire une nouvelle, de construire le plus rapidement possible un scénario.
D’ailleurs les élèves en sont très conscients : ils font très vite aller de pair, la construction du
scénario et la création des personnages.
Beaucoup de stratégies peuvent être utilisées. A partir de différentes expériences, nous vous en
proposons trois :
o Reprise de textes courts écrits sur le thème de la nouvelle (cf « Lancer la nouvelle » puis
« Solliciter l’imaginaire »). Demande à chaque élève d’enrichir son récit ou d’en récrire un qui
tienne compte de tous les apports du cours. Le professeur en sélectionne quelques unes. La
classe vote pour les trois meilleures. Ensemble, en mélangeant les épisodes, les trouvailles
d’autres histoires, en inventant d’autres épisodes, les élèves construisent des scénarios que le
professeur photocopie.
Les élèves se répartissent en groupes suivant les scénarios sur lequel ils veulent travailler.
A partir du scénario, dans les groupes chacun peut être chargé de l’écriture d’un épisode. La
cohérence de l’ensemble se fait par lecture à voix haute aux autres élèves ou lecture silencieuse de
toute la classe à partir de photocopies.
o
A partir des éléments dégagés par le « remue-méninges », recherche, en classe, de scénarios.
Une fois les scénarios choisis, ils sont photocopiés et distribués aux élèves. L’écriture de chaque
épisode se fait par petits groupes ou individuellement, toute la classe peut participer. Certaines
parties – la description du lieu de l’action, le portrait du personnage principal, « l’épisode
dramatique », la conclusion de la nouvelle – peuvent donner lieu à des textes individuels notés,
voire des devoirs sur table.
o
Le travail peut être complètement individuel. En tout état de cause, in fine, seules trois
productions seront envoyées par établissement pour le concours. Il est possible de les faire
lire à des élèves d’autres classes qui voteront pour les départager. Plus le travail est individuel
plus il respecte la créativité de l’enfant.
Le concours bénéficie de l’accompagnement par courrier électronique de l’écrivain parrain,
Gaël Aymon.
Un certain nombre de productions individuelles en cours d’écriture (3 fois 30 brouillons en tout),
envoyées à des dates déterminées, via l’atelier Canopé, seront lues et commentées par Gaël
6
Aymon. Les retours seront assortis de conseils et de mots de soutien à chaque groupe pour
maintenir le niveau de motivation des jeunes. On peut donc parler d’ateliers d’écriture virtuels.
Enfin, la journée de clôture permettra la rencontre et des échanges directs avec l’écrivain.
NB : Pour les élèves en panne de scénario
Voir lettre d’Eric Simard en annexe, par ailleurs Gaël Aymon fournira un texte de lancement
Les problèmes d’écriture comme de construction de scénario sont souvent liés à une conception
abstraite de l’écriture et du récit. C’est pourquoi la solution passe souvent par « le concret » de
l’écriture. On peut repartir des textes courts écrits par les élèves et :
-relire quelques nouvelles, en dégager techniques et idées (cf : Solliciter l’imaginaire – Lectures
de nouvelles choisies par l’enseignant) ;
-grâce au schéma de Brémond (que l’on utilise sans le livrer aux élèves pour qui son abstraction
risquerait d’être un obstacle) travailler à complexifier et enrichir un ou plusieurs récits afin
d’en dégager un nouveau scénario intéressant.
Succès
Actualisation
de cette possibilité
Situation ouvrant
Une possibilité
Echec
Non-actualisation
De cette possibilité
Faire un portrait
Les personnages sont très fédérateurs.
« Les élèves ont tout de suite aimé leurs personnages », dit un enseignant.
Nous vous proposons 3 moyens d’aider à créer des personnages.
• Etablir avec eux une typologie des personnages :
- Le héros ou l’héroïne ;
- L’ami(e) ou le confident du héros ;
- Le méchant ;
- Le sage ;
- Le savant ;
- Le policier…
• A partir de tableaux ou de photographies. Vous pouvez créer une banque d’images et choisir
d’écrire sur celles qui semblent les plus intéressants à la classe en fonction des scénarios
élaborés. L’étude des divers portraits littéraires à l’intérieur d’une courte séquence peut venir
compléter cet exercice et permettre d’enrichir les textes écrits.
• Etablir une carte d’identité.
Dans un premier temps, vous pouvez proposer aux élèves des cartes d’identité.
Exemple :
Amélie Darcourt. 15 ans, brune aux yeux noisette. Vit avec sa mère, divorcée, à Saintes. Bonne
en anglais et en sport. Aime la photo, la danse et surtout Nicolas.
A partir de quelques cartes d’identité, on peut étudier les éléments qui permettent de caractériser
un personnage.
Puis, les élèves établissent chacun (ou en groupe) la carte d’identité de leurs personnages
principaux. A partir d’une ou de plusieurs cartes, les élèves rédigent un portrait. Les meilleurs
éléments sont redistribués dans les nouvelles. Ce type de travail peut donner lieu à un devoir sur
table.
Rédiger une description.
•
•
•
Insister sur la vraisemblance de la description, en liaison avec le point de vue du narrateur : Qui
voit ? Que veut-il dire de ce qu’il voit ?
On peut demander à l’élève de récrire une description en variant le ton.
Exemple : un square
Objectif : Le soleil d’août, au zénith, éclairait le petit square poussiéreux.
Dramatique : L’implacable soleil d’août dardait ses rayons incandescents sur le maigre jardin
étouffé de poussière.
Mélioratif : Le gai soleil d’août faisait chanter les couleurs du petit square et transformait en
poudre d’or la poussière des allées.
On peut aussi faire varier les points de vue d’une description donnée.
Exemple :
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La description d’un réverbère par un enfant, un papillon de nuit, une personne à sa fenêtre.
- Choisir un lieu familier (chemin de l’école, lieu de promenade habituel…).
- Choisir 3 ou 4 objets rencontrés (maison, panneau, arbre…).
Pour chaque objet, écrire, éventuellement en l’ayant sous les yeux, un court texte de
description, évocation de sensations, d’impressions.
Trouver du vocabulaire
Il est intéressant – voire indispensable – de faire des recherches lexicales sur le thème de la
nouvelle. Les élèves peuvent se constituer un petit répertoire dans lequel ils piocheront chaque fois
que nécessaire. Cette recherche, à partir de nouvelles étudiées, d’extraits de romans ou de
poèmes, permet d’acquérir un vocabulaire efficace pour le récit, c’est-à-dire un vocabulaire en
situation.
-
Retravailler le style.
Retravailler un texte est une activité qui motive bien peu les élèves dans le cadre traditionnel du
cours de français. Le concours permet au professeur de jouer un rôle essentiel : il devient celui
qui relève les passages ou traits intéressants, celui qui incite à les porter vers une plus grande
réussite.
Par ailleurs l’accompagnement et le suivi ponctuels de l’écrivain sont un appui important pour
renforcer la motivation sans désengager le professeur pour autant, notamment sur les
corrections.
L’un des objectifs est aussi de faire prendre conscience aux jeunes que l’on peut écrire des
choses riches sans nécessairement être déjà bon en orthographe ou en grammaire…
Ceci se complète par la mise en place de divers processus d’interactions entre les élèves.
Interaction des élèves.
Le regard critique des élèves sur les textes produits par leurs pairs est la meilleure incitation à
l’auto-correction.
•
•
Au cours de la rédaction des nouvelles :
- on constitue des groupes de 3 élèves, chacun lit son texte aux deux autres qui lui font part
de leurs critiques.
- En classe entière, le professeur sélectionne un épisode très réussi (éventuellement le
scanne) et le montre au vidéoprojecteur, les élèves font des critiques et proposent des
améliorations.
- Chaque groupe ou élève lit à haute voix la séquence qu’il a rédigée, les autres élèves en
font la critique.
Lorsqu’un texte est à peu près achevé, le professeur le lit à une autre classe. Lorsque
l’attention faiblit, le passage est à récrire : la qualité d’écoute des autres élèves est un bon
critère.
L’utilisation du brouillon.
Les élèves comprennent mal l’utilité d’un brouillon alors qu’il est indispensable. L’horizon d’un
lecteur privilégié en la personne de l’écrivain, puis multiple et public lié à la recherche de
publication les sensibilisera à la démarche. C’est pourquoi il est important de :
•
•
Présenter aux élèves des brouillons des grands auteurs, (cependant les écrivains actuels
utilisent plutôt le traitement de texte) : cela réhabilite le brouillon à leurs yeux et leur permet
de découvrir différentes méthodes d’utilisation du brouillon :
Ecrire toutes les deux lignes ;
Ecrire au crayon de papier ;
Utiliser les marges :
Travailler sur deux pages en vis-à-vis ;
(éventuellement utiliser les fonctions spécifiques de certains logiciels de traitement de texte…)
Montrer un brouillon au vidéoprojecteur et noter, avec les élèves, les différents types de
corrections apportées au premier jet : addition, suppression, substitution, déplacement.
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•
Demander aux élèves de caractériser l’amélioration apportée. On peut utiliser pour cet exercice
un seul brouillon ou plusieurs extraits. On peut aussi faire appel à des brouillons d’auteurs.
Permettre un travail de groupe : un élève lit son brouillon et dit aux autres ce qui, dans son
texte, lui convient et ce dont il n’est pas satisfait. Les autres l’écoutent puis lui donnent leur
avis et l’aident à récrire son texte.
Récrire
Lorsque le professeur demande à un élève – ou à un groupe - de récrire son texte, il doit assortir
cette demande d’une consigne précise.
Exemples :
- Introduisez une description de la rue dans le 2ème paragraphe.
- Remplacez le dialogue de la ligne 10 à 22 par un texte au discours indirect.
- Dans tout l’épisode, remplacez le mot « rivière » par des synonymes.
- Récrivez cette partie à tonalité poétique en utilisant le plus grand nombre possible de mots
contenant les sons « LO » et « LI ».
- Variez, dans ce texte, le rythme des phrases en faisant alterner les phrases longues et courtes,
simples et complexes.
- Introduisez dans le passage qui va de la ligne 14 à la ligne 25 une comparaison et une
métaphore montrant la beauté du crépuscule ;
- Récrivez le portrait de votre héros vu par son meilleur ami…
- Récrivez tel ou tel passage en utilisant un ton dramatique (ou objectif, péjoratif, poétique …
selon le cas)
La récriture peut donner lieu à une nouvelle notation qui sera alors une incitation supplémentaire à
l’amélioration du texte.
Vous trouverez en Annexe 2 un exemple de retour commenté par JM Mathis.
La nouvelle est un genre très complexe : des notions multiples peuvent être abordées. Or, le
temps d’écriture, même de 15 semaines, est une limite importante. Il faut donc adopter une
stratégie : séquences courtes, travaux individuels notés qui s’intègrent éventuellement dans
l’écriture des nouvelles, évaluations diversifiées.
-
Respecter les programmes.
Lecture
1. Acquisition d’une culture littéraire à travers l’étude d’un genre (la nouvelle) et de
différentes œuvres littéraires.
2. Apprentissage de la lecture méthodique : recherche des caractéristiques d’un genre, étude
de la trame narrative, de la caractérisation des personnages, de la description, du dialogue
et de la chute.
3. Analyse de champs sémantiques et lexicaux. Etude exhaustive d’un thème et appropriation
du vocabulaire.
4. Connaissance des principales figures de style.
Ecriture
1. Production d’un texte narratif intégral destiné à être lu : connaissance « de l’intérieur » de
la création littéraire.
2. Ecriture d’un récit long et cohérent. Travail sur la logique du texte et sur le narrateur.
3. Réutilisation des connaissances à propos d’un genre littéraire, d’un thème, de figures de
style.
4. Travail sur la correction de l’expression écrite (temps des verbes, syntaxe, substituts
grammaticaux…).
Oral
1. Lecture à voix haute de textes produits par soi-même ou par d’autres.
2. Discussion critique, argumentation, échange d’idées (remue-méninges).
3. Confrontation de différents points de vue, prise en compte de la production écrite des
autres.
4. Exposés rendant compte des recherches (géographiques, culturelles, historiques).
9
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Outils de langue
Système des temps.
Système des substituts.
Connecteurs logiques et temporels.
Syntaxe.
Registres de langue.
Enrichissement et utilisation du vocabulaire.
Orthographe.
Sans compter…
1. Utilisation du traitement de texte
2. Utilisation du courrier électronique, pièces jointes, formats de texte Open Office (odt) ou
Rtf et pdf…
3. Initiation au travail de groupe, travail autonome, travail personnel.
4. Production d’un texte long et abouti.
5. Confrontation, échange d’idées dans le respect d’autrui.
6. Travail motivé par autre chose que la note.
6. Evaluer et noter le travail des élèves.
L’écriture d’une nouvelle s’insère dans la progression du cours de français. Evaluation et notation
sont donc utilisables, conjointement ou alternativement, pour les différentes étapes du travail dans
lesquelles peuvent s’insérer de multiples possibilités d’activités à concevoir au mieux selon le
temps, les nécessités de l’écriture et du rythme des séquences pédagogiques.
EVALUER
NOTER
Le
. Discussion autour des
. Notation des scénarios de groupes à l’aide de
scénario
divers scénarios
critères établis par la classe.
. Choix des meilleurs scénarios
. Notation des scénarios individuels avec les
mêmes critères.
Les étapes . Lecture à voix haute des textes . Notation des travaux de groupes à l’aide de
de
écrits (groupes et individuels).
critères établis par la classe
l’écriture
. Commentaires de l’enseignant – . Notation de textes courts individuels s’insérant
rôle d’expert-, des élèves – dans les étapes (descriptions, portraits…).
coauteurs-.
. Critique par groupes.
La
. Choix des passages les mieux . Nouvelle notation des travaux (individuels ou
récriture
écrits retenus pour la rédaction groupes) selon les cas en fonction du suivi des
finale.
conseils donnés.
7. Utiliser le traitement de texte et les TICE.
Le traitement de texte est indispensable pour écrire ou au moins mettre au propre les textes
rédigés par les élèves. Les fonctions de correction sont également très utiles, les "couper-coller"
rendent de grands services pour la récriture.
Par ailleurs, les envois des textes par courrier électronique à l’écrivain puis en fin d’écriture au jury
du concours sont un passage obligé.
Pourquoi ? Comment ?
• Participer à un concours signifie chercher non seulement à être bon mais aussi à être
meilleur que les autres. Quand il s’agit d’écriture cela implique de reprendre le texte, de
l’amender, de le peaufiner. Or, à cet égard le traitement de texte est un outil
irremplaçable.
• Rédiger une nouvelle, seul ou à plusieurs, l’envoyer à Gaël Aymon, puis au jury exige
d’échanger des fichiers, de retravailler éventuellement à plusieurs un texte individuel : là
encore l’instrument est indispensable.
• Tout enseignant qui a fait travailler une classe en salle informatique a constaté, quel que
soit le public, la création d’une atmosphère d’atelier d’écriture, de coopération entre les
élèves qui est totalement porteuse pour un projet d’écriture longue. Le travail en binômes
devient une richesse car il suscite les échanges, l’émulation, il contraint les élèves à
justifier leur choix d’écriture auprès de leur partenaire.
• Un concours de nouvelles exige une planification rigoureuse du travail ; le passage dans la
salle informatique avec les contraintes de réservation que cela suppose concrétise aux yeux
10
•
•
•
des élèves la nécessité de respecter le planning de travail. Cela aide à tenir les délais et
évite que le travail ne s’éternise et finisse par émousser la motivation des élèves.
L’utilisation de répertoires personnels sur le réseau de l’établissement permet toutefois de
la souplesse, le travail pouvant être continué ou repris sur des postes du CDI hors des temps
de cours. La clé USB et le recours au courrier électronique pour envoyer les fichiers
intermédiaires chez soi peuvent également se révéler utiles. Deux formats de fichiers seront
nécessaires : odt Open Office ou rtf pour retravailler les textes, pdf Acrobat reader (format
fermé, lisible par toutes les machines) pour les envois au jury.
Le recours à l’outil informatique fait partie de l’univers des élèves, il contribue à stimuler
la motivation de tous. Il n’est pas rare de voir des élèves plus ou moins déscolarisés et rétifs
au travail scolaire demander à travailler seuls sur un poste et s’impliquer réellement dans le
travail d’écriture.
Un exemple d’utilisation du TBI dans l’écriture d’une nouvelle à chute par des élèves de
3ème : http://www.lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article1214
Bibliographie
Les ouvrages recueils des nouvelles retenues lors des huit éditions passées 2007/2008 « Le goût
du sel », 2008/2009 « Le souffle du vent », 2009/2010 « Un grain de sable », « Liberté »
2010/2011, « Egalité » en 2011/2012, « Fraternité » en 2012-2013, « Histoires d’îles » en
2013-2014 et « Histoires d’Histoire » en 2014-2015 ont été envoyés en deux exemplaires dans
tous les CDI des collèges du département de Charente-Maritime. Si toutefois vous ne les
trouviez pas dans votre établissement, vous pouvez emprunter l’un des exemplaires disponibles
au pôle de ressources de l’atelier Canopé de La Rochelle.
Vous pouvez bien sûr également consulter à votre convenance les catalogues en ligne des quatre
médiathèques du réseau Canopé de l’académie de Poitiers à l’adresse suivante :
http://mediatheques.crdp-poitiers.org
Réserver vos documents en ligne sur le catalogue de La Rochelle : http://0170403w.esidoc.fr, par
mel : [email protected] ou par téléphone : 05 46 00 34 69, après avoir pris votre
adhésion annuelle à l’offre de services du CDDP17.
Quelques propositions de recueils de nouvelles qui permettront aux élèves de prendre des
idées :
Des ouvrages de Gaël Aymon, parrain de l’édition 2015-2016, des recueils de nouvelles ainsi que
des ouvrages sources d’inspiration sur le thème de la traversée sont référencés sur le portail
documentaire de l’atelier Canopé de La Rochelle à cette adresse : http://goo.gl/tN3Mvz
11
Attention aux contrefaçons !
Un des textes sélectionnés par le jury en 2009/2010 s’est avéré être une contrefaçon. Malgré la
vigilance des professeurs de Lettres, des personnels de l’atelier Canopé, de l’écrivain et des
membres du jury, le texte a été copié sur un ouvrage déjà publié par un auteur de littérature de
jeunesse.
La contrefaçon est un délit passible de poursuites pénales et d’amendes extrêmement élevées.
Le collégien concerné a fait l’objet d’une sanction éducative appropriée. L’élève, dont l’anonymat
est à respecter, a relaté les faits et les motivations de sa tricherie sous forme d’une nouvelle jointe
en annexe de ce document.
Cette mésaventure servira de support pédagogique pour aborder la question de la propriété
intellectuelle, les droits d’auteur et d’éditeur.
L’atelier Canopé vous demande dès le lancement du concours de bien vouloir lire ou faire lire à
tous les participants le texte intitulé « L’histoire d’une autre » situé en annexe 3 de ce guide.
Enfin le comité de pilotage du concours vous recommande la plus grande vigilance dans le suivi
régulier des progressions d’écriture de chaque collégien afin d’éviter toute nouvelle dérive.
Pour les textes retenus, il sera par ailleurs demandé aux jeunes auteurs et à leurs responsables
légaux de signer un certificat d’originalité en même temps que l’autorisation de publication.
Retour d’expérience 1
Un exemple de retour d’expérience réalisé en Charente-Maritime en 2008/2009
Mmes Gaillard (français) et Javelas (documentaliste) au Collège Marc Jeanjean de Matha.
Première séance : vendredi 10 octobre, CDI
- Présentation du projet
- Lecture orale d’une nouvelle sélectionnée l’année passée
- Lister collectivement les différents genres de nouvelles
- Collecte des documents et questions sur le projet (lister ensemble questions sur l’auteur)
Deuxième séance : vendredi 17 octobre
3 ateliers tournants
1. Recherches biographiques sur l’auteur marraine du projet (questionnaire à remplir)
2. Recherche autour du champ lexical du thème (« souffle » et « vent ») et écoute des éléments
sonores à disposition sur le site de CDDP 17
3. Lecture individuelle des nouvelles du recueil de l’année passée
Troisième séance : vendredi 24 octobre
Choix et emprunt de nouvelles à lire pendant les vacances (avec grille de lecture simple à remplir)
Quatrième séance : lundi 17 novembre
Objectif : « se mettre en écriture » comme point d’ancrage, point de départ à la construction
de la trame narrative
Premier jet : écrire individuellement ou à deux un court récit (une page) lié au thème du « souffle
du vent »
Outils :
- liste de mots sur le thème (reprise du travail préalablement effectué)
- lettre d’encouragement d’Eric Simard aux élèves ayant participé à la session dernière du concours
(2007-2008) : lecture magistrale et remise d’une copie pour que les élèves puissent éventuellement
s’y référer.
Cinquième séance :
Retour sur le premier jet :
- lecture à voix haute par les élèves de quelques écrits
- commentaire sur les productions (comment le thème est-il repris ? quel genre de nouvelle ? lieux,
époques, personnages identifiés ?)
12
Revenir sur les caractéristiques de la nouvelle :
- se souvenir de ce qui a été dit
- référence aux nouvelles lues pendant les vacances (commentaires divers sur les impressions de
lecture : nourrir l’imaginaire, donner des pistes d’écriture)
Élaborer des amorces de scénario (fiche guide remise aux élèves)
Sixième séance : lundi 1er décembre 2008 (salle info)
Reprendre l’ébauche de scénario (compléter le schéma narratif) : travail à faire sur fichier
informatique en vue d’envoyer les premiers scénarios pour le 17 décembre au CDDP, date limite.
En parallèle : recherches sur la Charente-Maritime
Pour ceux qui n’ont pas encore d’idées précises sur le lieu : les documents papier ont été sortis pour
qu’ils puissent les consulter librement au cours de la séance ; et pour ceux qui ont une idée plus
ciblée, ils peuvent affiner leurs recherches sur internet.
Septième séance : lundi 8 décembre (salle info – CDI)
Mise en route : lecture par petits groupes des différentes trames de scénarios élaborées ; pour
relancer l’écriture, pour faire le point sur les différentes productions.
Reprise du travail de la semaine passée, avancement dans le descriptif du scénario.
Impossibilité d’accès à la salle informatique avant l’envoi prévu du 17 décembre : finalement un
seul écrit partira, le plus avancé.
Huitième séance : lundi 5 janvier (salle info + CDI)
La quasi totalité des scénarios est écrite : les élèves se lancent donc dans la rédaction en suivant la
trame prévue (possibilité de commencer par l’étape de son choix)
Huit autres séances en salle informatique pour la mise en forme des nouvelles, réécriture,
correction, lecture et choix des nouvelles à envoyer à la sélection.
Vendredi 29 mai et mardi 2 juin : (salle de classe et CDI)
Entraînement à la lecture à voix haute : la classe de CM2 de l'école primaire de Matha accompagnée
de leur professeur (Mme Teiller) viendra pour écouter les nouvelles produites.
1.
Choix des textes à lire et répartition des élèves
2.
Lister collectivement les critères de réussite d'une lecture à voix haute
3.
Pistes d'exercices pour s'entraîner à lire
4.
Entraînements individuels
5.
Lecture d'un court passage pour chaque élève devant la classe (grille de co-évaluation)
Mercredi 10 juin :
Journée de clôture du concours à Jonzac : 13 élèves de la classe de 4ème s'y rendront. Au
programme de l'après-midi : présentation du livre contenant les six nouvelles sélectionnées, des
temps d'échange avec Nathalie Le Gendre, marraine du projet, mise en voix des nouvelles
sélectionnées par deux acteurs, séance de dédicace.
Vendredi 12 juin :
Accueil des élèves de CM2 pour la lecture à voix haute.
Organisation : cinq groupes de lecture répartis dans quatre salles (CDI, salle E107, salle
informatique, salle multimédia)
Temps de la lecture : 1h30 (de 14h à 15h30)
Mise en valeur du projet :
Lecture à voix haute aux élèves de CM2, aux parents d'élèves lors de la journée portes ouvertes,
mise à disposition sur le site du collège du recueil contenant toutes les nouvelles de la classe, une
version papier du recueil au CDI, une autre à la bibliothèque municipale et à l'office du tourisme.
Bilan du projet :
Les élèves motivés par le projet, s'engagent volontiers dans le long travail d'écriture.
Au final, deux élèves n'auront rien produit, et trois n'auront pas été au bout de leur nouvelle.
De très beaux textes ont été écrits, le choix a été difficile à faire. Une majorité d'élèves a produit
de longs textes, ont été surpris eux-mêmes de leur capacité à écrire aussi long et aussi longtemps.
13
Le travail d'écriture, pour beaucoup, s'est poursuivi à la maison.
Motivation de l'écriture à l'écran pour les élèves en difficulté.
Pour ceux qui ont pu bénéficier de l'accompagnement de l'auteur, le travail d'écriture s'en est
ressenti : plus forte motivation, envie de faire mieux...
Journée de clôture du projet : moment fort pour les élèves présents qui souhaitent renouveler cette
expérience l'année prochaine.
Points à revoir :
−
Temps dédié à l'écriture un peu trop long : perte d'intérêt pour certains, écriture trop
diluée pour d'autres (remédiation : restreindre davantage la longueur des textes à produire)
−
Plusieurs éléments perturbateurs de la classe ont rendu quelques séances difficiles.
−
Difficile travail de réécriture pour la plupart qui ont eu du mal à revenir sur ce qu'ils avaient
écrit
−
Long travail de correction, de relance pour les enseignants
−
Le CDI ayant acquis tous les ouvrages de Nathalie Le Gendre, il aurait été intéressant de
faire lire ses livres aux élèves afin que la rencontre ait été encore plus riche.
Un grand merci à ces collègues d’accepter de partager leur pratique pédagogique autour de ce
concours !
Retour d’expérience 2 :
« Comment apprendre à lire et à écrire en produisant des nouvelles à chute en
classe de 3ème grâce au TIC »
Classe de Mme Mourgue et Mme Pieterwas au collège Darius Milhaud à Sartrouville (78)
http://www.lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article1214
Conseils
Prendre un contact téléphonique avec H Cudennec – atelier Canopé de la Rochelle (05 46 00 34 71)
afin de pouvoir évoquer toutes les questions pratiques utiles au bon déroulement de l’action.
Lire les huit recueils précédemment publiés « Le goût du sel », « Le souffle du vent », « Un grain de
sable », « Liberté », « Egalité », « Fraternité», « Histoires d’îles » et « Histoires d’Histoire ».
Lire les courriers électroniques de suivi de l’opération (liste de diffusion)
Etre exigeant sur la qualité des textes produits. Vérifier l’originalité des textes (pas de plagiat
ou de contrefaçon)
Profiter en groupes des conseils de Gaël Aymon
Jouer le jeu du comité de sélection dans l’établissement avant les envois au jury
Faire participer les élèves aux envois de fichiers par courrier électronique (items BII)
Valoriser les productions des élèves en interne dans l’établissement (exposition avec les affichettes
de l’opération réalisées par l’atelier Canopé, lecture à d’autres classes, publics extérieurs,
publication simplifiée)
Prévoir de participer avec les élèves à la journée de clôture : Peut-être à nouveau sur l’île d’Aix
courant juin 2016 – prévoir toute la journée (en principe prise en charge des frais pour un certain
nombre d’élèves par le Conseil Départemental de la Charente-Maritime.
14
Annexe 1 : Lettre d’encouragement adressée en 2007/2008 aux participants au
concours, liée au thème travaillé « le goût du sel »
A ceux qui ne parviennent pas à démarrer leur nouvelle...
Je m'adresse à vous pour vous expliquer ma "manière " d'écrire, pour vous rappeler qu’une histoire
n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle libère une émotion, un sentiment retenu en soi. N’essayez
pas d’aller chercher à l’extérieur ce que vous avez en vous.
Le sel est à la fois un ami et un ennemi. Un ami car sans lui nous mourrions. Un ennemi parce que
trop concentré dans la bouche ou sur la peau, il devient vite désagréable, voire agressif. Certaines
émotions sont ainsi. Nous avons besoin d’elles et elles sont parfois si denses qu’elles ressemblent à
des monstres qui nous dévorent de l’intérieur.
Allez chercher dans vos souvenirs intimes des situations où vous vous êtes sentis malmenés. Laissez
remonter à la surface l’émotion que vous avez vécue. Aidez vous de la musique s’il le faut. Quand
cette émotion devient forte, prenez un crayon, un stylo et libérez les mots qui sont les plus à même
de traduire ce que vous avez ressenti. Défoulez-vous !
Si vous entrez vraiment dans vos émotions, vous aurez l’impression d’entrer sur un ring. Les mots
sortiront comme des coups, vous lutterez pour qu’ils acceptent de libérer ce que vous retenez en
vous.
Après seulement, quand vous serez arrivés à la fin du round, quand vous vous sentirez bizarrement
«vides», allez voir ce que vous avez écrit. Pas forcément tout de suite.
Certain(e)s auront besoin d’un peu de temps pour récupérer.
Surtout, quand vous vous relirez, ne vous jugez pas. Si c’est étrange, c’est étrange. Si c’est brûlant,
c’est brûlant. Si c’est tempête, c’est tempête. Si c’est froid comme la neige, c’est froid comme la
neige. La seule chose que vous pourrez dire est : « ça vient de moi ! ».
Mettez un peu d’ordre dans vos phrases, faites les prononcer par des personnages que vous inventez
ou que vous connaissez. (J’aime cette étape car je cherche des prénoms et des noms). Peu à peu,
un dialogue s’établit. Une tension entre des individus peut apparaître et devenir évidente. Vous
rajoutez des mots, des phrases. Des souvenirs habillent le premier jet comme vous habillez un
mannequin. Du coup, une intrigue surgit à laquelle vous n’auriez pas pensé si vous n’aviez pas libéré
votre émotion de départ.
Votre texte devient un puzzle forgé à partir de quelque chose qui vous tient à cœur ou aux tripes
(l’émotion de départ), et que vous nourrissez de souvenirs de sensations, de sentiments, de décors,
d’actions que vous allez chercher à différents moments de votre vie. Oui, c’est vraiment un puzzle !
Ce travail va vous obliger à tâtonner, à essayer plusieurs pistes. Cela demande donc de la patience
et de la perspicacité. Rappelez-vous que rien n’arrive sans effort. Rappelez-vous aussi que vous
avez la possibilité, à un moment, de confronter votre texte à un regard extérieur pour sortir d’une
ornière. Ce regard peut être celui des amis qui vous entourent, celui des adultes qui ont de
l’expérience.
Vous vous dévoilez sans vous dévoiler puisque vous pouvez faire vivre votre histoire à des
personnages inventés. Vous pouvez mêler votre vie intérieure à des situations ou des personnages
imaginés. Votre texte devient un patchwork.
L'écriture d'une nouvelle est un exercice difficile, mais le texte a l’avantage d’être court. Vous
n’avez pas à broder un tapis de vingt mètres de long mais un morceau de tissu qui tient dans une
poche. C’est donc un exercice idéal pour travailler comme je vous le propose.
Et le sel dans tout ça ?
Vous introduirez le sel là où il trouvera naturellement sa place. Vous le ferez passer par la lucarne
ou par la cheminée… peu importe. Je vous aiderai s’il le faut, mais on y arrivera. De toute façon,
votre histoire aura le goût du sel, j’en suis persuadé…
Eric Simard
Annexe 2 : Exemple de retour commenté (Jean Marc Mathis, écrivain-parrain en
2011-2012 Thème « Egalité »)
Titre provisoire de la nouvelle : « Justine = Juliette ? ». Auteur : V. P.
Bonjour.
C'est de mieux en mieux, je vous encourage donc à travailler encore un peu votre nouvelle. Pour
l'histoire, disons que c'est réglé. Sur la forme, il y a encore des petites choses à améliorer. Surtout
au niveau du temps, voyez ça avec votre professeur.
15
Dans certains paragraphes, vous n'écrivez pas toujours les choses dans l'ordre, ce qui rend le texte
un peu embrouillé. Vous parlez d'une première chose, puis d'une seconde chose, puis à nouveau de
la première chose, puis d'une troisième…
Par exemple, au début :
1 - Justine et Juliette sont jumelles. Inséparables, identiques. Même leurs parents n'arrivent pas à
les différencier.
2 - Ce sont des collégiennes.
3 - Elles habitent à Chatelaillon.
4 - Elles ont les yeux bruns et les cheveux longs.
5 - Au collège, sont déléguées de classe.
6 - Passionnées de peinture et d'athlétisme.
7 - Impossible de les distinguer quoi qu'elles fassent.
Voyez : En 1 et en 7, il y a l'idée que personne n'arrive à les distinguer.
En 2 et en 5, vous parlez du collège.
Déjà, vous pourriez regrouper les mêmes idées dans le même paragraphe.
Ensuite, ne perdez pas de vue votre sujet. Est-ce important pour votre histoire de dire que J et J
sont passionnées de peinture et d'athlétisme ? Est-ce important de dire qu'elles sont déléguées de
classe juste parce qu'elles sont sympathiques ? Surtout que la suite de l'histoire nous prouve le
contraire, Juliette n'est pas sympathique avec Alice.
Un petit ménage s'impose.
Je vous propose :
1 - Justine et Juliette sont jumelles. Elles ont les yeux bruns et les cheveux longs. Inséparables,
identiques. Même les parents n'arrivent pas à les différencier. Impossible de les distinguer quoi
qu'elles fassent.
2 - Elles habitent à Chatelaillon. Ce sont des collégiennes. Elles sont déléguées de classe.
Sinon, des phrases demandent à être un peu retravaillées. Vous avez tendance à répéter les choses
et à rajouter des adjectifs et des adverbes inutiles.
Par exemple, vous écrivez :
Dans le cours suivant, une surveillante accompagnée d'une élève interrompit la leçon, elle
annonça l'entrée de la nouvelle élève dans la classe. Le professeur la plaça derrière les jumelles.
Pendant la récréation, la nouvelle s'approcha d'elles et se présenta : « Salut, moi c'est Alice et
vous?
- Je m'appelle Juliette et voici Justine, ma sœur. répondit Juliette précipitamment. (Ici, on a
compris que c'est Juliette qui parle puisqu'elle dit qu'elle s'appelle Juliette. De plus, pourquoi
présenterait-elle Justine comme sa sœur, ce n'est pas la peine, c'est tellement évident).
- Vous êtes identiques en tous points? demanda curieusement (pourquoi curieusement ?) Alice. J’ai
cru comprendre que Justine = Juliette ?
Vous pourriez écrire :
Une surveillante interrompit le cours suivant. Elle présenta une nouvelle élève à la classe et
le professeur la plaça derrière les jumelles. Pendant la récréation, la nouvelle s'approcha d'elles et
se présenta : « Salut, moi c'est Alice et vous?
- Je m'appelle Juliette et voici Justine.
- Vous êtes identiques en tous points? demanda Alice. J’ai cru comprendre que Justine = Juliette ?
Si vous avez le sentiment que je cherche la petite bête, vous avez raison. À ce stade d'écriture,
c'est bien de cela qu'il s'agit : chercher le mot juste, le bon placement d'une virgule, enlever un
adjectif etc.
Comme disait le cinéaste Alfred Hitchcock : " Ce sont les petits détails qui font les grands films ".
C'est pareil pour la littérature.
Bon courage. Cordialement. Mathis
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Annexe 3 : Attention aux contrefaçons !
L'histoire d’une autre
Pauline avait treize ans. Elle était collégienne en classe de quatrième. Un jour, en cours
de français, le professeur annonça la préparation d'un concours de nouvelles qui concernait
toutes les classes de quatrième du département. Elle écouta attentivement les critères de
réussite, qui lui parurent... durs, très durs. Les textes sélectionnés seraient publiés.
Alors que le professeur de lettres avait bien signalé que ce n'était pas une obligation, elle
voulut quand même essayer. La jeune fille se mit au travail le soir même et les soirs
suivants et rédigea un scénario. Elle avait en tête d'écrire une folle histoire d'amour entre
deux collégiens, à sa façon. Pauline était une bonne élève. Ses notes étaient correctes et
sa scolarité sans problème.
Mais elle remarqua que son vocabulaire n'était pas très étendu malgré son bon niveau
scolaire. Elle essaya tout de même de bien placer ses mots de façon à créer de jolies
phrases, mais en vain. Elle voulait que ce soit parfait, elle voulait que son texte soit aimé
car les histoires d'amour, c'est ce qui la passionnait. Pour être publié, le texte devait être
sans défaut.
Après quelques tentatives infructueuses, une idée germa. Une idée pas très claire.
Interpelée par une conscience encore moins claire que son idée, elle attrapa un livre de sa
bibliothèque qui racontait une histoire d'amour entre deux adolescents. Elle l’avait lu un
an auparavant et l’avait adoré. Elle ouvrit la première page et pensa qu'elle pourrait
simplement recopier cette belle histoire. Elle pouvait changer le nom des personnages, le
lieu : bref, choisir la facilité et le gain de temps. Pauline était pourtant capable d'écrire sa
propre histoire mais l'application, la concentration et le temps demandés pour produire
une nouvelle de qualité lui faisaient peur.
Elle prit donc la décision la plus facile, la moins glorieuse. Elle se mit à recopier l'histoire
qui lui avait tant plu et qu'elle aurait aimé avoir elle-même écrit.
Le problème, c'est que ce n'était pas son histoire. Elle n'était pas fière de ce qu'elle faisait
mais son jeune âge l’empêchait d'imaginer les conséquences de son acte.
Le texte fut recopié et rendu en classe. Pauline espérait très fort que personne n'avait lu
ce livre, que personne ne reconnaîtrait l'histoire. Après tout, c'était un petit livre de
bibliothèque comme des milliers d'autres.
Les semaines passèrent. Pauline ne parla à personne de son geste dont elle était peu fière
et lorsque le professeur lui annonça qu'elle allait devoir le taper à l'ordinateur, son cœur
s'emballa. Elle était partagée entre la joie de participer à ce concours et la culpabilité
concernant ce qu'elle faisait. Les écrits allaient être envoyés au parrain du concours, un
grand écrivain jeunesse, pour que celui-ci conseille les élèves et les aide à finir leur
œuvre. Jusqu’à maintenant, personne n'avait démasqué Pauline. Elle décida donc de
continuer à cacher la vérité.
Peu de temps après, son texte revint au collège. Elle prit en compte les remarques de
l'écrivain et renvoya encore une fois le texte en ajoutant ou modifiant quelques passages.
Pauline n'était toutefois pas sereine, elle se posait beaucoup de questions. Et si l’écrivain
découvrait la vérité ? Et si lui aussi avait lu cette histoire ? « Non, pensa Pauline. Ce n'est
pas possible. »
Elle ne parla à personne de son secret, elle s'était approprié ce texte. Pour elle, c'était le
sien. Elle ne comptait pas en parler. Elle aurait pourtant dû faire marche arrière. Il n'était
pas trop tard. Il suffisait d'avouer sa faute avant que les choses ne commencent à prendre
de l'ampleur. Mais c'était trop dur. Elle savait qu'elle trichait mais que tout le monde
17
puisse l’apprendre ajoutait à son stress. Elle décida une fois de plus de ne rien dire.
Un après-midi, c’est avec le sourire aux lèvres que le professeur de français annonça que
le jury avait délibéré et que six nouvelles avaient été sélectionnées parmi tous les écrits. Il
dit aussi qu'en l'honneur des six élèves, une cérémonie allait être organisée pour
récompenser leur travail. Leurs nouvelles seraient publiées dans un livre distribué dans
tous les CDI des collèges. Et c’est avec encore plus d’enthousiasme qu’il ajouta qu'une des
six nouvelles venait de leur collège. Il sourit et prononça un prénom : Pauline.
Pauline sursauta, devint toute pâle et se sentit horriblement mal. Elle ne s'y attendait pas.
Et pourtant, si elle avait réfléchi, une vraie nouvelle venant d'un vrai livre avec toutes les
qualités nécessaires à sa publication ne pouvait que gagner un tel concours. Elle n'y avait
jamais pensé. Pour elle, son acte se résumait à rendre un texte sans trop se fatiguer et
sans trop prendre de temps, elle n'avait pas vu plus loin que le bout de son nez.
Puis tout alla très vite. Ce fut un grand moment de gloire. Elle fut félicitée par les
professeurs, par ses amis, par ses parents et bien sûr par l'écrivain qui visiblement n'avait
pas lu le vrai livre d'où Pauline avait tiré son histoire.
Le soir même, elle repensa longuement à ce qui pouvait se passer ou ce qui pourrait lui
arriver si elle en parlait. La réaction des professeurs, de ses amis ou de sa famille...
Lâchement, elle renonça à dire quoi que ce soit. Elle avait bien trop peur, bien trop honte.
Pour elle, il était trop tard pour arrêter tout ça. Il fallait aller jusqu’au bout tout en
espérant très fort que rien ne viendrait la trahir.
Quelques temps après, la fameuse cérémonie arriva. Pauline fut récompensée. Tout le
monde était fier d'elle. Tous la félicitaient. Elle signa même des autographes et ne pensait
même plus qu'elle n'avait jamais quitté le mensonge. Elle commençait à croire vraiment
qu'elle méritait tout ça, rien n'était venu la contrarier.
Une fois rentrée, elle se dit que tout était terminé, que plus rien ne pouvait arriver. De
toute façon, elle ne pouvait plus reculer. Si quelque chose avait dû se produire, cela serait
déjà fait. Jusqu'à maintenant, tout s'était bien passé. Mais l'inattendu et le pire restaient à
venir.
Un mercredi, le père de Pauline reçut une convocation du principal pour le vendredi
suivant. Lorsqu'il lui en parla, elle sentit quelque chose d’anormal. Elle ne voulait pas y
croire. Après tous ces mensonges, la découverte de la vérité allait être une catastrophe. Et
comme elle avait été lâche depuis le début, elle continua en disant à son père qu'elle
ignorait pourquoi ils étaient convoqués. Mais elle savait qu'elle était coincée et que la
chute serait terrible.
Le vendredi, elle se rendit dans la salle de conférence, là où l'attendaient son père, le
principal, le responsable du concours et ses deux professeurs de français. Quand elle entra
dans la pièce, son sang ne fit qu'un tour, son pouls s'accéléra et elle se mit à trembler. Le
responsable lui expliqua qu'après la lecture de sa nouvelle un élève de l’un des collèges
participants avait reconnu le texte tiré du livre. Il demanda des explications pour
comprendre son comportement. Pauline ne sut que répondre. Elle regrettait tant. Trop
tard mais elle regrettait. Elle réalisa pour la première fois l'ampleur des dégâts quand
celui-ci lui fit part des conséquences. Les professeurs lui firent remarquer qu'elle avait
trahi tout le monde, qu'elle aurait dû en parler avant que tout ça n'aille trop loin. Ils
avaient tellement raison. Pauline expliqua qu'elle n'avait pas mesuré les risques, qu'elle
n'avait pas réfléchi. Mais le mal était fait. Elle se défendait très mal car elle était
indéfendable. Elle avait "volé" ce texte. Ce qu'elle avait fait était un délit. Copier un livre,
c'est grave.
La moins mauvaise des solutions pour réparer sa faute avait été choisie par le responsable
du concours. Elle devait écrire une nouvelle pendant l'été. Cette fois-ci, une vraie nouvelle
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écrite de ses mains, pas une histoire recopiée. Cette nouvelle devait raconter son histoire,
mettre en avant la tricherie de Pauline lors de ce concours et les conséquences qui en
avaient découlé.
A l’avenir sa nouvelle serait lue aux élèves en même temps que le règlement du concours
pour leur faire comprendre les risques que l'on prend lorsque l'on triche. Cette histoire ne
serait pas signée "Pauline" mais "une élève de quatrième" car Pauline avait déjà eu son
heure de gloire. De plus, ses professeurs lui demandèrent de passer dès le lundi suivant
dans toutes les classes de quatrième du collège pour présenter ses excuses à tous les
élèves qui avaient été trompés.
Son père resta muet de déception et ne put que remercier le responsable, le principal et
les professeurs de leur compréhension. Malgré leur grande déception, ils avaient tenu
compte de l’âge de Pauline et de son inconscience en lui donnant une punition qui lui
servirait de leçon alors que la gravité de cet acte aurait pu mériter plus.
Pauline sortit en pleurant, commençant seulement à mesurer l'importance de tout ce
qu'elle avait fait. Elle eut très mal.
Pour finir, de toute cette histoire, Pauline retient que dans la vie, on n’a pas besoin de
copier, il suffit simplement de mettre en avant ses qualités car toute tricherie trahit ou
déçoit les gens qui nous accompagnent.
Une élève de quatrième.
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