m artha a rgerich | F estiv al de L ugano ii | S amedi 2 2 mars
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samedi 22 mars – 20h Martha Argerich et le Festival de Lugano II Wolfgang Amadeus Mozart Quintette pour cor, violon, deux altos et violoncelle K. 407 – Transcription Sergueï Nakariakov, Dora Schwarzberg, Nora Romanoff-Schwarzberg, Lyda Chen-Argerich et Marc Drobinsky Wolfgang Amadeus Mozart Sonate pour piano à quatre mains K. 381 Dmitri Chostakovitch Concertino pour deux pianos op. 94 Lilya Zilberstein et Martha Argerich entracte Robert Schumann Fantasiestücke pour clarinette et piano op. 73 – Transcription Sergueï Nakariakov et Martha Argerich Six Études en forme de canon pour piano à pédalier op. 56 – Transcription Dora Schwarzberg, Nora Romanoff-Schwarzberg et Lilya Zilberstein Quintette pour piano et cordes op. 44 Dora Schwarzberg, Géza Hosszu-Legocky, Lyda Chen-Argerich, Marc Drobinsky et Martha Argerich Sergueï Nakariakov, trompette et Flügelhorn Dora Schwarzberg, violon Géza Hosszu-Legocky, violon Nora Romanoff-Schwarzberg, alto Lyda Chen-Argerich, alto Marc Drobinsky, violoncelle Martha Argerich, piano Lilya Zilberstein, piano Fin du concert vers 22h. Argerich 22 mars.indd 1 Martha Argerich | Festival de Lugano II | Samedi 22 mars Lilya Zilberstein et Martha Argerich 14/03/08 16:25:26 Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Quintette pour cor, violon, deux altos et violoncelle en mi bémol majeur K. 407 Transcription pour Flügelhorn, violon, deux altos et violoncelle de Sergueï Nakariakov Allegro Andante Rondo – allegro Composition : 1782-1784. Dédicace : à Ignaz Leutgeb, l’interprète des concertos pour cor de Mozart. Durée : environ 16 minutes. Plus qu’une œuvre de musique de chambre, le Quintette pour cor et cordes semble un concerto en réduction en raison de la nette prééminence du cor, dont les possibilités instrumentales sont exploitées avec ingéniosité ; seul le violon se voit également attribuer un rôle mélodique, les deux altos (disposition rare mais qui donne une couleur très douce à l’ensemble) et le violoncelle se départissant fort peu de leur rôle d’accompagnement. Le premier mouvement, de forme sonate, aux thèmes cantabile, compense un développement très court par une réexposition subtilement variée, tant au niveau du rôle des instruments que des couleurs harmoniques. L’Andante central se fonde tout entier sur un thème ample et chantant très mozartien, donné par le violon avant d’être repris par le cor, qui traverse diverses tonalités avant de devenir le germe du finale, un rondosonate enjoué. Un intermède en do mineur mène à la dernière reprise du thème, avant une coda aux allures de cadence de cor. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Sonate pour piano à quatre mains en ré majeur K. 381 Allegro Andante Allegro molto Composition : 1772. Mozart destinait cette sonate à sa sœur Nannerl et à lui-même. Durée : environ 15 minutes. Témoin de l’influence de la musique italienne sur Mozart, la Sonate en ré majeur K. 381 est de loin la plus connue des productions pour quatre mains du jeune prodige. Nous sommes en 1772, Mozart a seize ans, trois séjours dans la péninsule transalpine derrière lui, Mitridate et quelques symphonies jetés sur la partition : sorte de « symphonie à l’italienne » ramenée au clavier seul, selon la comparaison d’Alfred Einstein, elle traduit Argerich 22 mars.indd 2 14/03/08 16:25:27 samedi 22 mars son inspiration en demandant aux deux partenaires un jeu concertant, alternant tutti et soli. Le pianoforte vient de faire son apparition. C’est pour lui que Mozart écrit ses sonates, et non plus pour le clavecin, mettant à découvert de nouvelles possibilités expressives – phrasés souples, force et douceur des extrêmes, contrastes brusques. Trois mouvements, déliés en oppositions sonores magnifiquement équilibrées. L’Allegro en est un bel exemple, séparant l’unisson introductif des quatre mains en un dialogue chaleureux. L’Andante, enluminé d’un tendre chant dans l’aigu du clavier, s’appuie sur de véritables basses de violoncelle tandis que le finale, Allegro molto, se plaît à sillonner le clavier de ses motifs chantants sans pour autant voiler sa transparence. Il va sans dire que Mozart ne s’éloigne guère de la forme sonate, fortement imprégné, là encore, d’une Italie qu’il chérissait depuis sa rencontre à Londres, en 1864, avec Johann Christian Bach, et ses voyage avec son père. Dmitri Chostakovitch (1906-1975) Concertino pour deux pianos en la mineur op. 94 Adagio – Allegretto – Adagio – Allegro – Adagio – Allegretto Composition : 1953. Création : 20 janvier 1954, à Moscou, par Maxime Chostakovitch (fils du compositeur) et Alla Maloletkova. Durée : environ 20 minutes. Peu de pièces pour piano chez Chostakovitch, si l’on compare aux quinze symphonies, aux quinze quatuors ou aux six concertos ; et parmi ces pièces, le Concertino op. 94 est le seul à faire appel au duo pianistique. Écrit par le compositeur pour son fils Maxime (sa fille Gala avait eu droit, elle, à six Pièces enfantines en 1944-1945), le morceau allie l’éclat à une certaine facilité technique, en raison des parallélismes entre les mains (octaves ou tierces en général). Une introduction fondée sur deux motifs, l’un déclamatoire (octaves pointées fortissimo), l’autre presque hymnique, en accords, conduit à un allegretto plein d’entrain, qui présente les deux thèmes principaux, dans un pianisme aux contours clairs typique de Chostakovitch (on songe notamment aux concertos) : le premier en mode de ré sur la, empli de la douceur d’une chanson populaire, le second affirmatif, presque militaire. Un rappel de l’introduction fait apparaître un troisième thème à l’ambitus restreint qui se mêle aux deux autres, tandis que la dernière reprise des accords recueillis du début enchaîne sur une coda « en coup de vent ». Argerich 22 mars.indd 3 14/03/08 16:25:28 Robert Schumann (1810-1856) Phantasiestücke pour clarinette et piano op. 73 Transcription pour trompette et piano de Sergueï Nakariakov Zart und mit Ausdruck [Doux et avec expression] Lebhaft, leicht [Animé, léger] Rasch und mit Feuer [Rapide et avec feu] Composition : février 1849. Création : 14 janvier 1850, à Leipzig. Effectif original : clarinette et piano. Durée : environ 10 minutes. Avec les Phantasiestücke op. 73, Schumann inaugure une deuxième manière dans sa musique de chambre, celle des pages de contes, profondément allemandes, qui mêlent à la simplicité du Volkston (le ton populaire) tout le génie schumannien, comme en une résurgence musicale des poèmes et des histoires de Herder, de Friedrich Schlegel ou encore d’Arnim et Brentano. Plus de formes sonate, plus de divisions en quatre mouvements, mais des découpes tripartites (forme ABA) et des recueils de taille variable. Ici, les trois Stücke s’enracinent en la mineur/majeur et gagnent en poids et en extériorité d’une pièce à l’autre ; comme les pages qui suivront, celles-ci rappellent, plus que les quatuors ou les trios du début des années 1840, les lieder, tant dans certaines tournures pianistiques (comme les doublures asynchrones chères à Schumann) que dans leur extraordinaire vocalité. Argerich 22 mars.indd 4 14/03/08 16:25:28 samedi 22 mars Six Études en forme de canon pour piano à pédalier op. 56 Transcription pour violon, alto et piano Nicht zu schnell [Pas trop vite] Mit innigem Ausdruck [Avec expression] Etwas schneller [Un peu plus vite] Innig [Sincère] Nicht zu schnell [Pas trop vite] Adagio Composition : avril-juin 1845. Dédiées à Johann Gottfried Kuntzsch. Édition : 1845, chez Whistling à Leipzig. Instrument original : piano à pédalier. Durée : environ 47 minutes. « N’ayez pas peur des mots : Théorie, Harmonie, Contrepoint, etc. Ils vous souriront si vous leur en faites autant » : ce conseil aux jeunes musiciens (Musikalische Haus- und Lebens-Regeln), Schumann le met en pratique avec sérieux et passion au début de l’année 1845, pour faire face aux assauts de la « dépression nerveuse intense » et des « pensées affreuses » qui l’assaillent (lettre à Mendelssohn, juillet 1845). De cette immersion dans un univers contrapuntique hérité de Bach naissent coup sur coup les Études op. 56, les Esquisses op. 58 et les Fugues sur le nom de BACH op. 60. Poésie de l’intime sans rien d’aride, ces canons ont connu de nombreuses transcriptions, en raison notamment de la disparition précoce de l’instrument pour lequel ils ont été écrits (le piano à pédalier). Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44 Allegro brillante In modo d’una marcia, un poco largamente Scherzo, molto vivace Allegro ma non troppo Composition : septembre-octobre 1842. Création privée le 6 décembre 1842, chez les Voigt à Leipzig, avec Felix Mendelssohn au piano. Création publique le 8 janvier 1843, au Gewandhaus de Leipzig, avec le Quatuor David et Clara Wieck-Schumann au piano. Édition : 1842, chez Breitkopf und Härtel à Leipzig. Durée : environ 30 minutes. Le Quintette avec piano fait suite aux trois Quatuors op. 41, avec lesquels Schumann se confronte pour la première fois au genre de la musique de chambre, cette « musique encore plus musique » qu’il place si haut. Si le piano était absent des premières pages Argerich 22 mars.indd 5 14/03/08 16:25:28 composées en 1842, son intégration dans le corpus chambriste avec le Quintette montre, s’il en était besoin, l’importance pour Schumann de l’instrument (toutes les œuvres suivantes y feront appel), à la fois double du compositeur et voix de la bien-aimée Clara, à qui l’opus est dédié et qui en sera une interprète infatigable. Partition ample dans ses proportions, riche d’une écriture instrumentale alliant rigueur et fantaisie, et surtout souveraine par la qualité de son inspiration, elle se pose comme modèle pour les générations suivantes et, chacun à leur manière, les quintettes de Brahms, de Franck, de Fauré ou de Dvorák en sont tributaires. Le premier mouvement fait preuve d’un art consommé, notamment dans les métamorphoses (dès l’exposition) du célèbre premier thème, dont le profil disjoint et impérieux se pare bientôt d’inflexions caressantes et rêveuses, mais aussi dans la richesse des degrés et des tonalités parcourus. De mi bémol majeur pour cette forme sonate initiale à ut mineur pour la marche funèbre qui suit : souvenirs de Beethoven (Symphonie « Eroica ») et de Schubert (Trio D. 929) ; texture trouée et tessitures graves dessinent une rhétorique de la déploration ô combien expressive, entrecoupée de deux trios, le premier en ut majeur bercé de rythmes flous, le second agitato, directement issu du thème principal, aux accents épiques. Un scherzo (à nouveau de forme rondo avec deux trios, l’un en sol bémol majeur, l’autre en la bémol mineur) plein d’une énergie un peu bruyante mène à un finale époustouflant, qui se joue des formes traditionnelles (forme sonate et forme rondo) et qui culmine sur une double fugue combinant le thème du premier mouvement et celui de ce dernier Allegro : musique à la fois ultra-savante et pleine d’une superbe énergie. Angèle Leroy Argerich 22 mars.indd 6 14/03/08 16:25:28 samedi 22 mars Sergueï Nakariakov Né à Gorki en 1977, Sergueï Nakariakov a commencé à jouer du piano dès son plus jeune âge, puis il a abordé la trompette après qu’une blessure ait compromis ses études de piano. Sergueï Nakariakov a étudié avec différents professeurs, mais c’est l’apport technique et musical de son père – Mikhail Nakariakov, qui a transcrit un grand nombre de concertos classiques pour la trompette, et avec lequel il a travaillé quotidiennement depuis ses tout débuts, et à nouveau, cette fois-ci exclusivement, depuis 1995 – qui a été déterminant dans sa formation. À l’âge de 10 ans, Sergueï Nakariakov commence à se produire avec des orchestres dans d’importantes salles d’Union Soviétique. En 1988, à l’âge de 11 ans, il se distingue lors d’un concours de cuivres destiné aux adultes. En 1991, sa famille emménage en Israël, pays depuis lequel il commence à voyager et à donner des concerts à travers l’Europe. La même année, il rencontre un grand succès au Festival Ivo Pogorelich à Bad Wörishofen et, en août 1991, il fait ses débuts avec l’Orchestre de Chambre de Lituanie au Festival de Salzbourg. En 1992, il est invité par le Festival du SchleswigHolstein, où il remporte le Prix Davidoff. Dès lors, il a joué dans les principales salles de concert, notamment le Hollywood Bowl de Los Angeles, le Lincoln Center de New York, le Royal Festival Hall ou le Royal Albert Hall de Londres. Il se produit dans les festivals de la plupart des pays d’Europe, effectue chaque année une tournée de plusieurs semaines au Japon et est de plus en plus souvent soliste invité en Amérique du Nord et au Canada. Il travaille avec les musiciens, orchestres et chefs les plus en vue. Il se produit dans le cadre des séries de concerts les plus importantes, tant avec orchestre qu’en récital – il se produit fréquemment avec sa sœur, la pianiste Vera Nakariakova. Son répertoire, qui couvre l’essentiel de la littérature pour trompette, s’étend également à d’autres territoires, comprenant de nombreuses transcriptions. Parallèlement, le musicien est parvenu à imposer le Flügelhorn dans les salles de concerts. Intitulé No Limit, son récent disque chez Teldec (chez qui il enregistre exclusivement, depuis ses 15 ans) comprend des interprétations, avec le Philharmonia Orchestra dirigé par Vladimir Ashkenazy, de transcriptions de pièces romantiques de Saint-Saëns, Tchaïkovski, Bruch, Massenet et Gershwin. Sergueï Nakariakov a gravé les principaux concertos pour trompette, trois récitals de musique virtuose pour trompette de Bizet, Paganini, de Falla, Gershwin et Rimski-Korsakov, ainsi que des transcriptions. diverses que celles de ses principaux partenaires (Martha Argerich, Mischa Maisky, Boris Berezovsky, Pavel Gililov, Nobuko Imai, Alexander Rudin, David Geringas, Mark Drobinsky, Alexandre Rabinovitch, Yuri Bashmet, etc.). Dora Schwarzberg se partage aujourd’hui entre ses activités de concertiste et d’enseignante. Titulaire d’une chaire à Vienne, elle donne également des master-classes dans le cadre desquelles elle explore la musique et la vie avec ses étudiants, dont certains sont titulaires dans des orchestres ou des ensembles de musique de chambre de premier plan (la majorité d’entre eux a par ailleurs été récompensée dans des concours internationaux). Cette violoniste éclectique aborde un répertoire qui s’étend de la sonate baroque au tango argentin, le lien entre ces différents genres résidant dans le plaisir qu’elle éprouve à les offrir à son public. Géza Hosszu-Legocky Né en 1985, Géza Hosszu-Legocky a fait Dora Schwarzberg ses études à l’Université de Musique Dora Schwarzberg est née dans les de Vienne, où il a eu pour maîtres coulisses d’un théâtre juif où ses parents Ruggiero Ricci, Ivry Gitlis, Ida Haendel, travaillaient comme musiciens. Tibor Varga, Dora Schwarzberg et Marina Les circonstances de sa naissance ne Sokorova. Son premier disque (un album sont donc peut-être pas étrangères de musique traditionnelle tzigane qu’il à sa vocation ; toutefois, sa personnalité a enregistré avec son groupe, The 5 artistique a avant tout été forgée par DeVils) est sorti chez EMI Classics son père (dont elle a fait sienne la devise, en 2003. Deux ans plus tard, son « le violon doit parler et pleurer ») et enregistrement de la Sonate pour violon par les immenses musiciens au contact en la mineur de Schumann et d’autres desquels elle a grandi (Yuri Yankelevich, œuvres de musique de chambre avec Valentin Berlinsky, Isaac Stern, Dorothy Martha Argerich, Maxim Vengerov, Lilya Delay, Yehudi Menuhin). Pour elle, Zilberstein et Gabriela Montero a été la musique n’est pas seulement une nominé aux Grammy Awards dans les profession : c’est un mode de vie et catégories « meilleur album classique » un moyen de communiquer avec des et « meilleur enregistrement de musique personnalités aussi fortes et aussi de chambre ». Renommé pour ses Argerich 22 mars.indd 7 14/03/08 16:25:29 interprétations fougueuses et passionnées des répertoires classique, jazz et tzigane, Géza Hosszu-Legocky a fait ses débuts à la télévision autrichienne (ORF) à l’âge de 9 ans. Depuis cette époque, il a collaboré avec l’Orchestre National de Hongrie et l’on a pu l’entendre en Argentine, en France, en Allemagne, en Espagne, au Japon, en Italie et aux États-Unis. Il s’est produit comme soliste avec les orchestres et les ensembles les plus renommés (Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre de la NHK de Tokyo dirigé par Charles Dutoit, Kremerata Baltica dirigée par Gidon Kremer) et a été à l’affiche de festivals comme le Festival d’Aspen (États-Unis), le Festival de Beppu (Japon), le Festival de Buenos Aires (Argentine), le Festival de Ludwigsburg (Allemagne), le Festival de Lugano (Italie), le Festival de Piano de la Ruhr (Allemagne), le Festival de Saratoga (États-Unis), le Festival de Taipei (Taiwan) et le Festival de Verbier (Suisse). Ses partenaires de musique de chambre se nomment Martha Argerich, Gautier Capuçon, Renaud Capuçon, Nelson Freire, Ivry Gitlis, Ida Haendel, Gabriela Montero, Vadim Repin et Giorgia Tomassi. En 1999 et en 2000, il a joué au Festival de Verbier avec Roby Lakatos, Ida Haendel, Vadim Repin et Sayaka Shoji. En 2003, il a été invité par le Festival de Violon de Cassis (France), où il a collaboré avec Ruggiero Ricci, Ivry Gitlis et Martha Argerich (avec laquelle il a par ailleurs donné son premier récital en 2005 au Festival de Saratoga). On peut régulièrement l’entendre en récital ou en concert dans les plus grandes salles (Salle Pleyel, Teatro Color de Buenos Aires, Théâtre des ChampsÉlysées, Auditorium du Louvre). En 2001, Géza Hosszu-Legocky a fait partie des rares artistes sélectionnés pour participer au Colloque Dorothy Delay et aux master-classes de la Juilliard School of Music dans la classe du violoniste Robert McDuffie. Après l’avoir écouté jouer, McDuffie l’a immédiatement invité au Festival de Musique d’Aspen, où il a donné un concert suivi par plus de trois millions d’auditeurs à l’occasion de sa retransmission par la radio publique américaine. En marge de ses activités de musicien, Géza Hosszu-Legocky a interprété le rôle d’un violoniste tzigane dans Le Violon rouge de François Girard (récompensé aux Oscars en 1998). En 2001, il a également partagé l’affiche du film de Georges Gachot Conversations nocturnes avec Martha Argerich (ce documentaire a été programmé dans les festivals les plus prestigieux, dont le Festival de Cannes, et il a été récompensé par de nombreux prix, dont le Prix Italia 2002 du meilleur documentaire dans la catégorie « musique et arts »). Géza HosszuLegocky se partage aujourd’hui équitablement entre la musique classique et la musique traditionnelle tzigane de Hongrie. Avec son groupe, The 5 DeVils, il a été applaudi dans les plus grands festivals en Amérique du Sud et en Europe. Nora Romanoff-Schwarzberg Née le 6 décembre 1985 à New York, Nora Romanoff a grandi à Vienne dans un environnement musical où elle a côtoyé des artistes aussi renommés que Mstislav Rostropovitch, Isaac Stern, Zubin Mehta, Yehudi Menuhin ou Valentin Berlinsky. À l’âge de 6 ans, elle a été acceptée dans la classe de violon de sa mère, Dora Schwarzberg, à l’Université de Musique de Vienne (où elle a aussi suivi les cours de Lucy Hall et de Marina Sorokowa). Dès son plus jeune âge, elle a eu l’opportunité de se produire comme soliste avec des orchestres dans les lieux les plus prestigieux d’Italie (Pergola de Florence), de Croatie, de Lituanie, de Géorgie, de Russie, des États-Unis et d’Autriche (grande salle du Konzerthaus de Vienne). En 2000, elle a commencé à étudier l’alto avec Michael Kugel au Conservatoire de Maastricht et avec Thomas Kakuska (Quatuor Alban Berg) à l’Université de Musique de Vienne, où elle a par la suite travaillé avec Wolfgang Klos tout en assistant aux master-classes de Hatto Bayerle et de Yuri Bashmet (Accademia Chigiana). Elle se perfectionne actuellement avec Igor Sulyga (Quatuor Kopelman) et Johannes Meissl, dont elle suit le programme de musique de chambre pour cordes à l’Université de Musique de Vienne. Depuis la création du Projet Martha Argerich, Nora Romanoff s’est produite à de nombreuses reprises à Lugano avec des musiciens comme Martha Argerich, Mischa Maisky, Renaud Capuçon, Lilya Zilberstein, Gabriela Montero ou Alexander Moguilevsky (des enregistrements publics de ces concerts, dont certains ont été nominés aux Grammy Awards, sont disponibles chez EMI Classics). Elle a également été à l’affiche du Festival Martha Argerich de Buenos Aires, des Classiques de Villars et du Festival Andreï-Sakharov (Nijni-Novgorod) tout en effectuant régulièrement des tournées en Russie et au Japon. Nora Romanoff a été récompensée dans plusieurs concours internationaux en Croatie et en Italie Argerich 22 mars.indd 8 14/03/08 16:25:30 samedi 22 mars (Concours international de Musique de chambre de Pinerolo, Concours RudolfMatz de Dubrovnik en 2008). En 2004, elle a par ailleurs été sélectionnée pour faire partie des artistes de la fondation de Yehudi Menuhin (Live Music Now) à Vienne. Parmi ses nombreux projets pour 2008, on peut mentionner le Concerto pour alto de Penderecki en Roumanie ainsi qu’une nouvelle participation au Projet Martha Argerich. Elle joue sur un alto du luthier pérousin Pietro Palotta (1790). Lyda Chen-Argerich Née à Genève, Lyda Chen-Argerich commence l’apprentissage du violon à l’âge de 8 ans. Après avoir étudié avec Ayla Erduran au Conservatoire de Genève, elle suit les cours du Professeur Lin Yao Ji au Conservatoire Central de Pékin. De retour en Suisse, elle étudie le droit à l’Université de Genève et continue à pratiquer l’alto et le violon. Elle se familiarise alors avec le jazz. En Suisse, Lyda Chen-Argerich joue souvent avec le Trio Interlude (flûte, harpe et alto) et s’intéresse particulièrement à la musique contemporaine. Depuis 1996, elle se produit régulièrement avec sa mère Martha Argerich et avec de nombreux partenaires de celle-ci. Elle participe au Festival Martha Argerich de Beppu depuis 1998 et au Projet Martha Argerich de Lugano depuis 2002. Mark Drobinsky Né en 1974 à Bakou, Mark Drobinksy est un ancien élève de Mstislav Rostropovitch au Conservatoire de Moscou. Il remporte le premier prix du Concours international de Munich et devient professeur à l’Institut Gnessin à Moscou. Il quitte l’URSS en 1974 et s’établit à Paris. Il est unanimement reconnu par les critiques comme l’un des maîtres de l’école russe du violoncelle. Tout en dominant le répertoire classique, il est un passionné des découvertes et un ardent défenseur de la musique de notre siècle : Henri Dutilleux, Sofia Goubaïdoulina, Alexandre Rabinovitch, Henri Sauguet, Joseph Dorfman, Alfred Schnittke, Fredrick Kaufman. Il a joué sous la baguette de chefs comme Valery Gergiev, Saulius Sondetskiss, Eduardo Mata, Charles Dutoit, Alexandre Rabinovitch, Arnold Katz, Dmitri Liss, Maxime Chostakovitch, etc. Il a enregistré des œuvres de Milhaud, Saint-Saëns, Chostakovitch et Veinberg avec l’Orchestre de la Radio Suédoise et l’Orchestre Symphonique d’Ekaterinbourg, ainsi que les variations de Beethoven avec Alexandre Rabinovitch. Son enregistrement de la Sonate d’Adolf Biarent a été primé au MIDEM (Cannes) en 2003. Pour EMI, il participe à plusieurs enregistrements « live from Lugano » avec, entre autres, Martha Argerich Née à Buenos Aires, Martha Argerich étudie le piano dès l’âge de cinq ans avec Vincenzo Scaramuzza. Considérée comme une enfant prodige, elle se produit très tôt sur scène. En 1955, elle se rend en Europe et étudie à Londres et à Vienne, ainsi qu’en Suisse avec Bruno Seidlhofer, Friedrich Gulda, Nikita Magaloff, Madeleine Lipatti et Stefan Askenase. En 1957, Martha Argerich remporte les premiers prix des concours de Bolzano et de Genève, puis en 1965, celui du concours Chopin à Varsovie. Dès lors, sa carrière n’est qu’une succession de triomphes. Si son tempérament la porte vers les œuvres de virtuosité des XIXe et XXe siècles, elle refuse de se considérer comme spécialiste. Son répertoire est très étendu et comprend aussi bien Bach que Bartók, Beethoven, Schumann, Chopin, Liszt, Debussy, Ravel, Franck, Prokofiev, Stravinski, Chostakovitch, Tchaïkovski ou Messiaen. Invitée permanente des plus prestigieux orchestres et festivals d’Europe, du Japon et d’Amérique, elle privilégie aussi Martha Argerich. Il a joué dans les plus la musique de chambre. Elle joue et prestigieuses salles en Allemagne, en enregistre régulièrement avec les Belgique, en Espagne, en France, en pianistes Nelson Freire, Alexandre Pologne, en Italie, en Russie et en Suisse, Rabinovitch, le violoncelliste Mischa avec divers orchestres, et a donné des Maisky et le violoniste Gidon Kremer. concerts avec Martha Argerich, Renaud En 1996, Martha Argerich est nommée Capuçon, Alexandre Rabinovitch, Dora Officier dans l’Ordre des arts et lettres Schwarzberg, Lilya Zilberstein, etc. par le gouvernement français et, en En novembre 2002, il participe au 1997, Académicienne de Santa Cecilia festival de Martha Argerich à Buenos à Rome. En 1998, elle devient directeur Aires et, depuis 2001, il est invité chaque artistique du festival de Beppu au Japon. année au festival de Martha Argerich à L’année suivante, elle crée le Concours Lugano. L’année 2008 le verra en international de piano ainsi que le tournée au Japon et en NouvelleFestival Martha Argerich à Buenos Aires Zélande. Mark Drobinsky joue un et, en 2002, le Projet Martha Argerich violoncelle Carlo Antonio Testore (1748). à Lugano. En 2004, elle est nommée Argerich 22 mars.indd 9 14/03/08 16:25:30 Commandeur dans l’Ordre des arts et lettres par le ministère de la Culture et de la Communication. En 2005, elle reçoit l’Ordre du Soleil Levant décerné par l’empereur du Japon et le prestigieux « Praemium impériale » de la Japan Art Association. Un grand nombre de ses concerts ont été retransmis par les télévisions du monde entier. Martha Argerich a enregistré chez EMI, Sony, Philips, Teldec et DG et obtenu de nombreuses récompenses. Ainsi, elle collectionne les distinctions pour ses enregistrements chez EMI : (Berliner Philharmoniker, Staatskapelle de Dresde, Orchestre de Bavière, tournée avec l’Orchestre Philharmonique de Moscou), en Belgique, au Danemark, en Espagne, en Italie, en Hollande (Concertgebouw d’Amsterdam), en Suisse… sous la direction de Claudio Abbado, Paavo Berglund, Semyon Bychkov, Christoph Eschenbach, Vladimir Fedosseyev, Dmitrij Kitajenko, James Levine, Michael Tilson Thomas, Jerzy Semkov ou Marcello Viotti. En France, elle a déjà donné de nombreux concerts : des récitals à Paris, des concerts avec Grammy Award pour les concertos de les Virtuoses de Moscou et Vladimir Bartók et Prokofiev, « Artist of the Year » Spivakov, avec l’Orchestre du magazine Gramophone, « Best Piano Philharmonique de Radio France, Concerto Recording of the Year » pour au MIDEM de Cannes, aux festivals son disque Chopin, « Choc » du Monde de La Roque-d’Anthéron, de Besançon, de la musique pour son récital de Montpellier Radio France et de amstellodamois et « Artiste de l’année » Toulouse, à Angers, Grenoble et pour la Critique allemande de disques. Strasbourg, ainsi qu’avec les orchestres Musical America lui a décerné le titre de de Bordeaux, Lille, Lyon, Monte-Carlo, « Musician of the Year » en 2001. Montpellier et l’Orchestre de Paris. Novembre 1991 représente un tournant Lilya Zilberstein dans sa jeune carrière : elle fait ses Née à Moscou, Lilya Zilberstein débuts avec les Berliner Philharmoniker commence le piano dès l’âge de 5 ans. et Claudio Abbado dans le Concerto n° 2 À 7 ans, elle est admise à l’École de de Rachmaninov, concerts suivis d’un Musique Gnessin, où elle étudie avec Ada enregistrement DGG. L’entente et Traub, puis elle termine ses études au le succès sont tels qu’elle est Conservatoire Tchaïkovski de Moscou immédiatement réinvitée par Abbado avec Alexander Satz et obtient les prix pour des concerts et l’enregistrement des plus prestigieux concours d’URSS. du Concerto n° 3 de Rachmaninov. Lilya L’Ouest découvre Lilya Zilberstein en Zilberstein a depuis donné des récitals à 1987 lorsqu’elle remporte le premier Prague, à Dresde, à Stuttgart, prix du Concours Busoni devant à la Philharmonie de Berlin, 250 candidats. Depuis, Lilya Zilberstein à la Philharmonie de Cologne, est invitée aux États-Unis et au Canada au Musikverein à Vienne, à Milan, (orchestres symphoniques de Chicago, à Londres et a effectué une tournée Saint-Louis, Montréal, récitals à New européenne avec l’Orchestre York et Washington), en Angleterre Symphonique Tchaïkovski de Moscou (London Symphony Orchestra), au dirigé par Vladimir Fedosseyev. Japon, en Autriche, en Allemagne Elle joue régulièrement en sonate avec Maxim Vengerov. Chez DGG sont déjà parus des récitals RachmaninovChostakovitch, Brahms, Schubert-Liszt, Moussorgski-Taneyev-Medtner, le Concerto de Grieg avec l’Orchestre Symphonique de Göteborg et Neeme Jarvi, un récital Debussy-Ravel et un récital Liszt. À l’occasion des cent cinquante ans de la mort de Frédéric Chopin, elle enregistre en 1999 la première intégrale de l’œuvre du compositeur. Paru récemment : un disque avec la Sonate pour deux pianos de Brahms avec Martha Argerich (EMI) et un disque consacré aux œuvres de Muzio Clementi (Hänssler-Classic). En août 1998, Lilya Zilberstein reçoit le Prix de l’Accademia Musicale Chigiana à Sienne (décerné à Gidon Kremer, Shlomo Mintz, Anne-Sophie Mutter et Krystian Zimerman). 10 Argerich 22 mars.indd 10 14/03/08 16:25:31 Salle Pleyel | Prochains concerts DU lundi 24 aU samedi 29 mars LUNDI 24 MARS MARDI 25 MARS, 20H VENDREDI 28 MARS, 20H Journée exceptionnelle en hommage à Maria Malibran Antonio Vivaldi Bajazet – Version de concert Graciane Finzi Brume de sable Igor Stravinski Concerto pour violon Béla Bartók Concerto pour orchestre Europa Galante Fabio Biondi, violon, direction Christian Senn, baryton (Bajazet) 11H – Le salon romantique de Maria Malibran Vivica Genaux, mezzo-soprano (Irene) Romina Basso, mezzo-soprano (Tamerlano) Œuvres de Rossini, Bellini, de Bériot, Czerny, Maria Grazia Schiavo, soprano (Idaspe) Marina de Liso, mezzo-soprano (Asteria) Malibran, Viardot, Tartini, Paisiello... Lucia Cirillo, mezzo-soprano (Andronico) Cecilia Bartoli, mezzo-soprano Vadim Repin, violon • Lang Lang, piano 9H - Projection de La Malibran Film de Sacha Guitry 15H – Gioacchino Rossini La Cenerentola – Version de concert Orchestre et chœur de l’Opéra de Zürich Adam Fischer, direction Cecilia Bartoli, Angelina Sen Guo, Clorinda Irène Friedli, Tisbe Antonino Siragusa, Don Ramiro Oliver Widmer, Dandini Carlos Chausson, Don Magnifico Lazlo Polgar, Alidoro MERCREDI 26 MARS, 20H SAMEDI 29 MARS, 11H Leonard Bernstein Symphonie n° 1 « Jeremiah » Anton Bruckner Symphonie n° 7 Les clefs de l’orchestre par Jean-François Zygel Concert en famille Orchestre de Paris Christophe Eschenbach, direction Rinat Shaham, mezzo-soprano Béla Bartók Concerto pour orchestre Orchestre Philharmonique de Radio France Myung-Whun Chung, direction Jean-François Zygel, présentation Imprimeur SIC | Imprimeur France Repro | Licences 7503078, 7503079, 7503080 14H – Conférence La Malibran, icône romantique Patrick Barbier, conférencier Orchestre Philharmonique de Radio France Myung-Whun Chung, direction Sayaka Shoji, violon Adrien Perruchon, timbales, percussion JEUDI 27 MARS, 14H30 Les clefs de l’orchestre par Jean-François Zygel Production de l’Opéra de Zurich 20H45 – Concert de gala Cecilia Bartoli Béla Bartók Concerto pour orchestre Œuvres de Mozart, Chopin, Paganini, Rossini Orchestre Philharmonique de Radio France Myung-Whun Chung, direction Jean-François Zygel, présentation Orchestre Philharmonique de Radio France Myung-Whun Chung, direction Cecilia Bartoli, mezzo-soprano Vadim Repin, violon Lang Lang, piano Mécène de l’art de la voix Les partenaires média de la Salle Pleyel Argerich 22 mars.indd 11 14/03/08 16:25:32 \WWWSALLEPLEYELFR :FCC<:K<;Ë@EJKILD<EKJ gflicË8]i`hl\\kc\Dfp\e$Fi`\ek% M\e\q~cXJXcc\Gc\p\cc\jXd\[`)0dXij\eki\((_*'\k(0_#\k¿ F==I<QLE@EJKILD<EK;<DLJ@HL<~Dlj`Z=le[# hl`j\Z_Xi^\iX[\c\i\d\kki\~le\[\j\jZfc\j[\dlj`hl\gXik\eX`i\j ~B`ej_XjX#DXglkf#EXqXi\k_#EXgcflj\#IXdXccX_fl>XqX% =8@K<JyM8CL<IMFKI<@EJKILD<EKgXile\og\ik$igXiXk\li# \eZ_Xe^\[Ële[feÔeXeZ`\i~cËfi^Xe`jXk`fe% Music Fund 1 Argerich 2219x23.indd mars.indd 12 6/03/08 18:34:13 14/03/08 16:25:35