Acheter... dans le but de louer

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Acheter... dans le but de louer
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Acheter... dans
le but de louer
«L’immobilier individuel assure lui aussi
des rendements plus qu’intéressants».
Rencontrez-vous fréquemment dans
votre pratique des personnes qui
acquièrent un bien non pas dans le but
de l’habiter, mais pour le louer à
autrui?
Ce n’est pas encore très courant, mais c’est
une tendance qui se confirme. Ce type
d’achat est en augmentation, que ce soit
pour des appartements en PPE, des villas
individuelles ou jumelles.
Quelles sont les motivations des personnes effectuant une telle opération?
Depuis les déboires de la bourse, l’achat
d’un bien immobilier est plus que jamais
considéré comme un placement sûr, et
objectivement, c’est le cas. En achetant un
bien dans la perspective de le mettre en
location, on dégage assurément des rendements qui sont plus qu’intéressants!
Alors pourquoi selon vous cette pratique demeure-t-elle encore marginale?
On observe souvent une réticence à louer à
d’autres le bien que l’on possède, ceci pour
des raisons diverses. Je dirais qu’il y a un
attachement quasi sentimental à la maison
ou à l’appartement que l’on a acheté.
Il est important de préciser que le recours
aux services d’une agence immobilière permet d’éviter tout problème éventuel.
Elaborer les modalités de résiliation du bail,
évaluer le montant du loyer et des charges,
etc. nécessitent les compétences de professionnels si on ne veut prendre aucun
risque.
Quel type de public est intéressé par
l’achat d’un bien dans le but de le
louer?
Quel que soit le montant de l’investissement, il existe une catégorie de personnes
qui achètent dans le but exprès de relouer
pour dégager des bénéfices.
Ce sont des gens qui placent leur argent
dans l’immobilier: ils achètent des villas,
des PPE comme d’autres achètent des
immeubles ou des surfaces commerciales.
D’un autre côté, nous avons des propriétaires qui mettent en location leur propre
villa ou appartement pour différentes raisons: départ à l’étranger provisoire, etc.
Laurence Turin,
gérante d'immeubles
brevetée, Directrice de
Muller-Veillard Vevey SA.
Acheter pour louer:
un exemple
En investissant dans une villa neuve
d’un prix moyen entre 500’000 et
600‘000.-, on atteint aisément un rendement de 15%. Voici à titre indicatif un
exemple de calcul.
Achat (y.c frais)
580’000.-
Financements:
Fonds propres
Hypoth. 1er rang
Hypoth. 2e rang
120’000.380’000.80 000.-
Coûts par année:
1er rg. 3.25% (taux fixe)
2e rg 3.75% (taux variable)
Frais divers et entretien
12’350.3’000.2’650.18’000.-
Revenus par année:
Location, hors charges
(12 x 3’300.-)
39’600.-
Dans la mesure où le loyer d’une villa ou
d’un appartement de standing en PPE est
relativement élevé, ce marché vise une
population aisée, aux revenus stables. Le
propriétaire ne prend que peu de risques
avec un tel type de locataire.
Rendement villa:
6.83%
Ces personnes préfèrent la location à
l’achat pour différentes raisons. Il peut par
exemple s’agir d’une population «mobile»,
des cadres de multinationales qui sont
mutés en Suisse pour une période déterminée, etc. ll y a aussi tout simplement des
personnes qui n’ont pas «l’esprit propriétaire» et qui, bien qu’ayant les moyens
d’acheter, préféreront pourtant louer. C’est
une question d’état d’esprit, l’accession à
la propriété n’est pas seulement une affaire de chiffres!
Soit un rendement de:
Quel est le profil des personnes qui
louent de tels objets, et pourquoi privilégient-elles la location à l’achat?
Rendement des fonds propres:
(39’600.- - 18’000.-)
24
21’600.18%