Missive Providence avril 2014

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Missive Providence avril 2014
MISSIVE PROVIDENCE
Édition d’avril
Année 2014
Numéro 01
Accueillons l’avenir : relever le défi de la transformation
V{¢Üxá fœâÜá?
Le temps du Carême et le temps de Pâques nous invitent à relever le défi de la
transformation. Considérez le passage suivant de Romains 12,2 :
« Et ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de
votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu,
ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. » (Bible de Jérusalem)
Chaque jour, nous avons la possibilité de laisser Dieu élargir notre vision et agrandir nos
cœurs, en lisant, en écoutant, en réfléchissant et en dialoguant sur la vie consacrée apostolique, notre église, notre monde et notre univers. Réfléchir sur les expériences de transformation nous ouvre à de nouveaux moments providentiels qui nous appellent à la transformation personnelle et communautaire.
Je peux identifier plusieurs de ces expériences dans ma vie et mon ministère Providence. J’ai
vécu une de ces expériences particulières de transformation lorsque j’accompagnais une délégation de Sœurs de la Providence et de dirigeants de Providence Health System en visite au
Salvador. C'était le 20e anniversaire du martyre de
quatre femmes d'Église nord-américaines (les sœurs Dans ce numéro: Ita Ford, m.m., Maura Clark, m.m., Dorothy Kazel, o.s.u.,
et la missionnaire laïque Jean Donovan).
Lettre de la Supérieure générale Les membres de cette délégation, profondément
émues, ont prié ensemble sur les sites sacrés, dont
l'église où Mgr Romero a été assassiné, son humble
demeure, l'endroit où on a retrouvé les femmes
d'Église assassinées et l'Université d'Amérique centrale, où six Jésuites, leur femme de ménage et sa
fille ont été tués. Il nous a été particulièrement pénible d'en apprendre davantage sur l’aide militaire
que les États-Unis fournissent au Salvador et sur la
formation que les militaires salvadoriens reçoivent à
la SOA (School of the Americas), maintenant appe-
Dossier spécial Relever le défi de la transformation Centre JPIC Nouvelles brèves À travers la communauté Les 3Is Formation initiale Calendrier ‐ Équipe de leadership général 1
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lée Western Hemisphere Institute for Security Cooperation (WHINSEC), à Fort Benning, en Géorgie.
On estime que la brutale guerre civile de douze ans (1979-1992) a fait 80 000 morts et 8 000 disparus dans ce pays de 124 milles carrés !
Nous avons été chaleureusement accueillis par les gens remplis d’amour et de générosité d’Angela
Montano, où nos Sœurs de la Providence servent. Nous les avons entendus nous parler de la douleur
et des luttes de cette guerre qui a coûté la vie aux proches de leurs familles bien-aimées. Les survivants ont été dépouillés de leurs terres et de leurs biens et réinstallés dans une grande pauvreté.
Qu’il était émouvant de les entendre partager leur foi et leur confiance en l'amour de Dieu ! Comment
une telle foi est-elle possible, si ce n’est par la grâce de Dieu ? Comment pourraient-ils nous transmettre un
tel amour à nous, États-uniens ? Ils nous ont reconnus comme frères et sœurs, comme amis.
À la Cathédrale Nationale, nous avons rejoint une manifestation liturgique massive où la
foule honorait la mémoire des quatre femmes d'Église. Avant la messe, nous avons prié ensemble sur
la tombe de Mgr Romero avec de nombreux Salvadoriens. Tous les soirs, notre délégation participait
à un partage de foi dirigé par Sœur Frances (Fran) Stacey, s.p., qui habitait Angela Montano.
Toute cette expérience au Salvador continue à me transformer. Bien avant le voyage, j'avais lu au
sujet du peuple salvadorien et prié pour lui, et je ressentais une connexion personnelle avec lui à
travers nos sœurs en poste là-bas. Je ne savais finalement pas grand-chose de la souffrance que les
habitants du Salvador et les missionnaires ont endurée. J'ai imploré Dieu de m'aider à garder dans
l’esprit et le cœur ce que je venais de voir et d’entendre.
Au moment d’écrire ces mots et de revivre l'expérience, bien des émotions m’envahissent. Même en
ayant toujours considéré appartenir à une communauté vouée aux principes de justice sociale et de
paix, il m’en restait beaucoup à apprendre sur ce que la justice sociale et la paix exigent vraiment. J'ai
pris conscience en profondeur du fait que les gens que je côtoyais au Salvador et ceux qui étaient
morts SONT mes frères et sœurs. Par le biais de ces sœurs et frères, Dieu m’a transformée en me
rendant solidaire des gens qui prient pour la paix dans d'autres pays déchirés par les conflits. J'ai
pleuré leurs pertes qui sont aussi les nôtres, comme famille de Dieu. Ces personnes qui souffrent
m'apprennent beaucoup sur la vie, la mort, la foi, l'amour, Notre-Dame des Douleurs, la Providence et
le pardon évangélique.
À mon retour chez moi, je me suis engagée à être plus active avec d'autres membres de la «Peace
Community» (communauté locale), dans nos efforts pour faire fermer l'École des Amériques (SOA),
notamment en parti-cipant, chaque fois que possible, à la campagne de sensibilisation annuelle de la
SOA Watch, par des veilles à Fort Benning, et en encourageant les autres à y participer. Le lobbying
au niveau législatif peut aussi appuyer notre solidarité avec les gens du Salvador. Lorsque j'étais présidente du conseil d’administration de Providence Health System, puis chef de mission, j'ai pu encourager administrateurs et cliniciens à profiter d’expériences d'immersion au Salvador. Pour beaucoup,
l'immersion a provoqué un changement de vie, une transformation, comme quoi Dieu-Providence est
actif dans la vie de tous.
Mes visites ultérieures au Salvador (et dans d'autres pays) ont été pleines de moments de grâce avec
les gens ; elles m’ont ouvert l’esprit et le cœur à leur réalité et à leur rêve évangélique de paix, de
justice et de partage équitable des ressources entre tous. Les mots ne sauraient décrire adéquatement l'expérience de la transformation, mais je sais qu’une transformation s'est produite en moi au
milieu de la tristesse et de la joie de ma visite au Salvador.
Puissions-nous toutes réfléchir et relever les défis de la transformation que notre Dieu-Providence
nous lance ! Puisse ce temps de Carême suivi du temps de Pâques, approfondir notre compréhension
de la transformation survenue dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus, et qui se produit au milieu de nous.
Avec affection en la Providence,
Supérieure générale
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Dossier spécial
>>>>>>> Relever le défi de la transformation
Accueillons l’avenir : relever le défi de la transformation
Nous avons invité quelques Sœurs de la Providence à partager leurs points de vue
et leur vécu sur la façon d’accueillir l’avenir en relevant le défi de la transformation.
Suivons leurs réflexions inspirantes et éclairantes.
La transformation m’a enseigné à respecter la diversité - Fresia Aguirre Valladares , s.p.
Sœur Fresia Aguirre Valladares exerce aujourd’hui son ministère dans
la communauté du Colegio Sagrados Corazones de La Serena, au
Chili. Elle célébrera bientôt 68 ans de vie religieuse et nous fait
partager ici la sagesse qui lui vient de son expérience.
« En 1950, j’ai été affectée au foyer Sagrado Corazón que nous
dirigions à Lanus-Oeste (à une demi-heure de Buenos Aires, en Argentine).
Il appartenait à une société de dames de l’aristocratie venues de la
capitale. La présidente était madame Elisa Alvear Bosch. Cette société
chapeautait plusieurs autres œuvres, mais le foyer est la dernière qu’a
fondée cette dame, et les gens disaient que cette œuvre était sa fille préférée. Ceci était une
nouveauté pour moi, car les œuvres que nous avions au Chili appartenaient presque toutes à la
Congrégation, à l’exception des hôpitaux de Schwager, Ovalle et Vicuña que nous ne faisions
qu’administrer, en plus de nous occuper de la pastorale des malades.
Quand je suis arrivée là-bas, les élèves, toutes impeccables, portaient en guise d’uniforme un
tablier blanc orné au cou d’une rosace faite de ruban bleu foncé. L’école était située à proximité d’une colonie allemande, d’où provenaient la plupart des élèves; il y avait aussi des
Hongrois, des Polonais et quelques Ukrainiens. Le dimanche, nous avions à neuf heures la
messe de rite latin, à laquelle assistaient les élèves de l’école; à 10 heures, c’était la messe de
la communauté hongroise. Suivait à 11 heures l’eucharistie des Polonais, qui étaient les
meilleurs chanteurs; ils avaient des chants très mélodieux et une grande dévotion au Très
Saint Sacrement. Ils l’exposaient après la messe et, une fois par mois, ils organisaient une
procession. Ils sonnaient aussi les cloches durant la consécration.
Certes, on parle espagnol en Argentine, mais ce n’est pas le même espagnol qu’au Chili; il y a,
bien sûr, l’intonation, mais aussi l’usage de la deuxième personne du pluriel (sabés, tenés,
etc.). Or, comme cette différence créait une barrière pour bien rejoindre les élèves, j’ai décidé
de m’exprimer comme elles, même si mon intonation demeurait distincte de la leur.
La communauté ne comptait que des Chiliennes; je mentionne cela parce qu’en parlant avec
des religieux chiliens d’autres communautés, on voyait bien qu’eux aussi avaient de la difficulté à exprimer leurs idées et des défis à relever avec la nourriture.
L’inculturation n’est pas chose facile; cela demande de l’observation, des connaissances historiques et un esprit souple pour pouvoir s’adapter. Dans la vie communautaire, nous fonctionnions
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Dossier spécial
>>>>>>> Relever le défi de la transformation
comme une horloge. J’avais 23 ans, qui ressemblaient plus à 18 ans d’aujourd’hui qu’à 23.
Nous nous levions à 5 h 30, et à 6 h, nous étions dans l’église pour la prière et la méditation.
Nous traduisions les méditations du français. Chaque semaine, à tour de rôle, une sœur faisait
la prière, car nous n’utilisions pas de psautier, celui-ci n’ayant fait son apparition qu’à la suite
du Concile Vatican II.
En Argentine, il nous a fallu vivre sous la dictature. Je venais d’un pays où on pouvait s’exprimer librement sur le gouvernement en place, ce qui n’était pas possible en Argentine à ce moment-là. Et en plus, l’Église d’Argentine était unie à l’État, ce qui rendait la situation des autorités religieuses très difficile.
La prière personnelle est ma force. C’est en restant en communication avec le Dieu qui habite
dans mon cœur que j’ai reçu la lumière et le courage nécessaires pour traverser les situations
difficiles de la vie. Cependant, je dois remercier le Seigneur pour les prêtres qui m’ont aidée à
vivre le sacrifice de ma vie, spécialement deux Jésuites : le Père Mario Anzorena, en Argentine
et le Père José Cifuentes, au Chili. Qu’ils reposent en paix !
Pour terminer, j’aimerais souligner que cette expérience de transformation m’a enseigné à
respecter la diversité et à ne pas juger avec légèreté la façon dont les autres agissent. »
Expériences de transformation - Virginia Miller, s.p ,
J'étais surexcitée en recevant l'autorisation de prononcer mes vœux
perpétuels en juillet. Cependant, ma vie a changé très rapidement lorsque,
vers la fin du mois de mai, une autre sœur et moi avons reçu un diagnostic de tuberculose. Comme notre communauté possédait un hôpital
pour tuberculeux à Cartierville, Montréal, (l’hôpital du Sacré-Coeur), nos
dirigeantes ont jugé qu'il serait sage de nous y faire soigner. Sans attendre, on nous a amenées à Montréal pour être admises à l'hôpital
du Sacré-Cœur, et le traitement a débuté par un repos complet au lit.
Nous sommes restées très isolées pendant ces heures où nous étions constamment alitées, car les visites étaient interdites. Les personnes qui s'occupaient de nous ne parlaient pas anglais et, de mon côté, je ne parlais pas français. Comme je souffrais beaucoup
de solitude, je me suis tournée davantage vers mon Dieu pour y puiser du réconfort. Ma vie
de prière est devenue beaucoup plus personnelle.
Peu après notre arrivée, on m'a informée que je ne serais peut-être pas en mesure de prononcer mes vœux perpétuels en raison de mon état de santé. Inutile de dire toute l'anxiété et
la dépression que cette nouvelle m’a causées. J'ai donc passé beaucoup de temps à méditer
sur ce que les vœux perpétuels signifiaient pour moi. Grâce à Mère Bérénice, notre Supérieure
générale, et au Cardinal Léger, j'ai obtenu mon autorisation. J'ai fait mes vœux perpétuels le
19 juillet à l'hôpital du Sacré-Cœur. Ni ma famille ni mes amis de l'Ouest n’étaient présents ;
je savais donc que mes vœux étaient pour Dieu seul. Cette expérience a approfondi mon engagement envers Jésus et la vie religieuse.
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Dossier spécial
>>>>>>> Relever le défi de la transformation
Une autre expérience de transformation a été ma nomination au ministère rural. Cela signifiait
trois ans à vivre dans une maison mobile de vingt-trois pieds de long, que Sœur Elizabeth
Joyce et moi transportions tous les week-ends dans un nouveau comté. Cette expérience m'a
permis de vivre plus simplement, étant donné que notre espace était très limité. À conduire
« notre maison » le long des routes, j’ai appris à me fier à la Divine Providence pour assurer
notre protection et notre sécurité et pour surmonter ma peur.
La dernière expérience de transformation que je voudrais partager, c'est mon affectation de
onze ans comme directrice de pastorale dans une paroisse et une mission. Cette expérience a
eu un impact des plus profonds sur ma croissance spirituelle. J'étais responsable de la liturgie
du week-end dans l'une des quatre paroisses. Le fait de préparer des réflexions pour la liturgie m'a forcée à m’approcher des Écritures comme je ne l'avais pas fait auparavant. Je savais
que si je devais prêcher, il fallait que je vive ce que je disais. Les Écritures sont donc devenues très réelles pour moi et je sais que ma relation avec Dieu en a été grandement touchée.
La plupart de mes expériences de transformation me sont venues par la douleur, la solitude
ou la souffrance, mais chacune m'a aidée à faire un pas de plus dans mon cheminement spirituel et j’en suis très reconnaissante à notre Dieu Providence.
Relever le défi des transformations - Isabel Cid, s.p ,
Le Concile Vatican II a eu lieu entre 1962 et 1965. Je suis entrée chez les
Sœurs de la Providence en 1966. J’étais postulante à l’époque où j’ai
été témoin de l'influence du Concile sur notre Congrégation. En se
fondant sur les documents conciliaires, les sœurs ont entrepris une
démarche d’ouverture à de nouvelles façons de voir, de penser et
d'agir. Nous avons vécu des changements rapides, allant de la
modification de l’habit religieux à la façon de dire nos prières, en
passant par des ajustements d'horaires, des maisons plus ouvertes
et nombre d’autres adaptations. Ces changements ont provoqué une
transformation majeure de la Congrégation. Parallèlement au nouveau
contexte, on a vu naître un mouvement social laïc qui excluait ou repoussait toute dimension religieuse et qui a mené le Québec à la Révolution tranquille1. J'ai assisté
à cette transformation.
Dans notre communauté, le charisme et la mission nous appellent constamment à être chaque
jour la présence aimante de Dieu Providence, engagées les unes envers les autres, mais aussi
envers tout le peuple de Dieu, principalement envers les pauvres. (Const. 7 et 10). En ce sens, il
est essentiel de nous laisser transformer par les pauvres. L’ouvrage «When Helpinig Hurts » (Quand
aider fait mal) de Steve Corbett et Brian Fikkert, propose un commentaire sur « la pauvreté »
susceptible d’aider le processus de transformation. Je retiens de ce texte qu’en présence d’un
frère ou d’une sœur matériellement pauvre, nous devrions d'abord reconnaître que nous avons
de part et d’autre la même pauvreté fondamentale d'être blessés dans nos relations avec nousmêmes, avec les autres et avec Dieu. Notre perspective consisterait alors moins à régler la partie
matérielle de la pauvreté qu’à cheminer ensemble en suppliant Dieu de guérir nos blessures. Ce
serait le début d’une lutte à la pauvreté que l'Esprit convertirait en bénédiction.
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Dossier spécial
>>>>>>> Relever le défi de la transformation
Je pense qu’Émilie Gamelin a vécu des transformations dans le domaine de la foi, une foi que lui
ont transmise ses ancêtres au fil des générations. En Émilie, tout comme en nous, Dieu est l'auteur des transformations qui, comme toutes ses œuvres, demandent temps, sensibilisation,
risque, courage, patience, dévouement et surtout, confiance en la Providence. Je crois que Dieu
et Émilie ont cheminé ensemble dans une démarche d’évolution qui se prolonge en nous
lorsque, dans un dialogue contemplatif, nous nous abandonnons sans condition à la créativité de
notre Dieu de Transformation.
1
Mouvement de modernisation et de sécularisation du Québec, commencé dans les années 1960.
Pour accepter les transformations, il nous faut de la bonne volonté, - Anita Michaud, s.p.
Sœur Anita Michaud fait partie de la communauté locale Le Cénacle, au 7e étage
du Pavillon Providence, à la Maison mère. Elle est née à Sainte-Ursule, au
Québec et, en 1941, elle est entrée chez les Sœurs de la Providence. À 96
ans, cette ancienne professeure, secrétaire et conseillère provinciale, secrétaire locale, femme de tête, partage avec nous sa vision sur la façon
d’accepter le défi des transformations.
« Dans ma vie, j’ai été témoin de plusieurs transformations; parmi elles, je pourrais mentionner : mes adieux à l’enseignement, la fermeture de la maison et de
l’œuvre à Notre-Dame-de-Grâce, la fermeture et la vente de la deuxième Maison
mère des Sœurs de la Providence, sur la rue Fullum, à Montréal. La dernière transformation a été celle d’accepter de me déplacer en chaise roulante, d’accepter d’être aidée pour des
tâches auparavant tout à fait banales, ici, au Pavillon Providence.
Deux transformations m’ont marquée spécialement. Tout d’abord, lors de la fermeture de la
maison de Fullum, j’ai ressenti de la peine pour tout ce qu’elle symbolisait pour nous, mais pour
moi, la fermeture était chose faite, et c’est moi-même qui, en quittant la maison, ai demandé
mon transfert directement à l’infirmerie, car je trouvais que le temps était venu pour moi d’avoir plus
de soins. Ici, je me sens bien entourée; malgré mes limitations, je me sens heureuse.
Par contre, la transformation la plus difficile fut celle d’accepter de perdre la mobilité de mes jambes
et de vivre en fauteuil roulant. Mais j’ai la grâce d’avoir une bonne mémoire et j’ai tellement de bons
souvenirs pour remplir mes journées. Je me souviens avec joie de mon temps d’enseignante, au Mile
End, à l’École normale, à Notre-Dame-de-Grâce, à l’Institut Providence, ici même, à la Maison mère.
Je me remémore le temps où je faisais partie du conseil provincial de la province Notre-Dame, nos
échanges, nos discussions, les décisions prises. Tous ces souvenirs, je les chéris, et ils sont pour moi
un trésor qui m’aide à prendre d’autres décisions encore aujourd’hui.
À mon avis, une transformation positive, c’est de se dire que, où que l’on aille, on doit prendre
racine. Pour cela, il nous faut de la volonté, du bon vouloir. Il faut aussi, avec patience, accepter ce
qu’on a à vivre. Il ne faut pas toujours transformer, mais plutôt se laisser transformer et, dans ce
processus, il faut remercier le Seigneur pour cette expérience. Quand une nouvelle personne arrive
ici, au Pavillon Providence, je me fais un devoir de lui dire : « Si tu veux être heureuse ici, accepte
d’abord cette décision, et ensuite, goûte le meilleur de chaque instant. »
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Nouvelles
brèves
Centre JPIC
Province Mother Joseph :
Projet étudiant irakien
Par Kathryn Kurtz, bénévole pour la ISP (Projet étudiant irakien)
En descendant de l’avion à Great Falls,
Montana, en 2011, le jeune Irakien a
dû se demander s’il avait atterri sur
une autre planète. Saïf Al-Saegh a vécu ses dix-huit premières années dans
des villes dépassant le million d’habitants et comptant plus de 4000 ans
d’histoire. En Irak, il avait de la famille
et des tas d'amis. À Great Falls, il ne
connaissait personne ; il n’avait eu que
quelques échanges téléphoniques avec
Sœur Mary Kaye Nealen, s.p., et
d’autres administrateurs de l'Université de
Great Falls (UGF).
Aujourd'hui, Saïf est en premier cycle à
l'UGF ; il est un poète bien connu et un artiste
de performance au Montana. Il a publié des
ouvrages en anglais et entamera bientôt une
tournée de promotion aux États-Unis. Comment a-t-il réussi ce tour de force ? Grâce au
Projet étudiant irakien et à un coup de pouce
de la Providence.
Au début de la guerre en Irak, des militants américains pour la paix et les enseignants
universitaires Theresa Kubasak (diplômée des écoles des Sœurs de la Providence à Burbank,
Californie) et son mari Gabe Huck se sont installés à Damas, en Syrie, le nouveau foyer de
milliers de réfugiés irakiens. Ils avaient le cœur gros en voyant de jeunes Irakiens forcés de
renoncer à leur rêve d’une éducation supérieure. Theresa et Gabe ont réagi en concrétisant
leur propre rêve. Ils ont contacté des amis aux États-Unis, leur demandant de trouver des universités disposées à offrir des bourses d'études et de former des groupes d’aide, afin d’accueillir et de soutenir les étudiants pendant leurs études aux États-Unis. Chaque année, ils ont
préparé un groupe d'étudiants pour l’examen d'entrée requis. Avant que la guerre civile en
Syrie ne force le couple à suspendre son projet, 60 élèves, tous engagés à revenir aider à rebâtir l'Irak, ont reçu des bourses pour étudier dans une quarantaine d’universités américaines.
Ces Irakiens sont confrontés à un avenir incertain dans leur patrie, mais ils sont remplis d'espoir, car ils ont vu le visage d’un Dieu Providence.
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Nouvelles brèves
À travers la communauté
Province Émilie-Gamelin
Précédées de l’Esprit, elles prirent la route…
par Marguerite Cuierrier, s.p.
Dans le cadre de la visite régulière de la Province Émilie-Gamelin, Sœur Annette Noël,
supérieure provinciale, réalise allègrement cette mission au Cameroun au cours des deux
dernières semaines du mois de janvier 2014. Elle est accompagnée par Sœur Marguerite
Cuierrier, conseillère provinciale.
Les voyageuses vivent le quotidien des résidantes, soit à Fébé, à Koudandeng ou à Mvolyé,
tant à leurs domiciles que dans leurs déplacements, leurs activités paroissiales, leurs rencontres diocésaines, comme au cœur de leurs préoccupations, de leurs attentes et des imprévus.
Le portrait de cette communauté locale nous apparaît comme un bel arc-en-ciel de par l’identité, l’âge, le statut, la mission de chacune des quatorze membres de ce groupe communautaire.
Elles sont Canadiennes, Égyptiennes, Haïtiennes, Centre-Africaine et Camerounaises; ou encore, aspirante, prénovice, novices, étudiante, formatrices ou travailleuse à la Vigne du Maître.
Outre les rencontres personnelles et communautaires, les visiteuses
ont eu le privilège de célébrer avec les trente et un Associées et
Associés Providence de Koudandeng et de partager la joie de la
réussite de leur projet « Le poulailler Providence ».
D’autres rencontres ont jalonné leur pèlerinage camerounais,
telles celle avec le Pasteur du diocèse d’Obala, Mgr Bayemi Matyie
et avec les membres du clergé paroissial. Sœur Annette et Sœur
Marguerite ont également partagé la prière eucharistique au
monastère des Bénédictins de Fébé et participé aux activités de
la « Journée de la vie consacrée » avec les vingt-sept congrégations du diocèse.
Tout au long de leur périple, Sœur Annette et Sœur Marguerite ont
goûté à la richesse de la différence et apprécié l’accueil et le dévouement qui se vivent à la Providence camerounaise.
« Heureuses qui comme Ulysse ont fait un beau voyage ».
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Nouvelles brèves
À travers la communauté
Province Mother Joseph
Foyer des sœurs de Spokane depuis 1951
Les Sœurs vendent Mount St. Joseph à Providence Health & Services-Washington
par Jennifer Roseman, Directrice de communication de la province
Le 15 janvier dernier, les Sœurs
de la Providence de la province
Mother Joseph ont officiellement
vendu Mount St. Joseph, situé à
Spokane, à Providence Health &
Services - Washington. Depuis
1951, les Sœurs de la Providence
étaient propriétaires de deux
bâtiments et des terrains
environnants, qu’elles avaient
achetés de Sacred Heart Medical
Center. Les sœurs âgées et retraitées de l'ex-province SaintIgnace ont emménagé dans le bâtiment en octobre de
la même année, en même temps que les bureaux de
l'administration provinciale et une infirmerie. La structure de liaison était une chapelle, où la première messe
a été célébrée en octobre 1951. Les sœurs ont appelé le
complexe Mount St. Joseph, du nom de l’un des patrons
de la communauté religieuse.
En 1955, il y avait plus de sœurs qui habitaient le bâtiment
Mary Kaye Nealen, s.p., assistante générale,
et priaient dans la chapelle que le complexe ne pouvait en
apporte le seau corporatif SP, suivie par Vivian
accueillir. Une nouvelle aile a été construite à l'est pour Wendt, AP, apportant le logo des Associées et
abriter le siège de la province, et d'autres ajouts com- Associés Providence, accompagnée par Soeur
Judith Desmarais, SP, supérieure provinciale.
prenaient de nouvelles chambres, une infirmerie, une
chapelle, une cuisine et une salle à manger. L'infirmerie était située au quatrième étage et la
chapelle au cinquième, où la première messe a été célébrée en 1958.
En 1988, cinquante-cinq sœurs vivaient à Mount St. Joseph, dont quinze à l'unité de soins de
santé, dix à l'unité d'auto-soins, et d'autres aux deuxième et troisième étages de l'aile sud. Au
fil des ans, des rénovations ont permis d’incorporer des bureaux supplémentaires, une bibliothèque provinciale, une salle communautaire, un garde-manger, une salle de télévision, une
buanderie à chaque étage, les archives provinciales, ainsi qu’une zone comprenant une grande
salle d'activités, un salon de soins de beauté, une salle d’exercice et une salle de télévision.
L’unité de soins de santé de Mount St. Joseph a été fermée il y a un an, et les sœurs ont été
transférées à St. Joseph Residence, à Seattle, en raison du petit nombre de sœurs à Spokane
qui avaient besoin de soins infirmiers spécialisés. La vente de l'immeuble a été marquée par un
rituel de clôture qui s’est tenu à la chapelle le 30 janvier 2014 et au cours duquel on a partagé
souvenirs et histoires personnelles, puis une bénédiction offerte par Mgr Blase Cupich, du diocèse de Spokane.
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Nouvelles brèves
À travers la communauté
Province Mother Joseph - suite
Le thème de cette Cérémonie de gratitude et d'espoir était: "Pour tout ce qui a été, merci. Pour
tout ce qui sera. . . oui." Le sens profond et la symbolique de l'événement nous sont apparus dès
le départ, par une procession de symboles, dont la Pietà, représentant Notre-Dame des Douleurs,
une statue de Saint Joseph, patron de la communauté, les Constitutions et le chapelet de NotreDame des Sept Douleurs qui faisait partie du costume des Sœurs de la Providence, des photos
de Mount St. Joseph en 1932 et en 1988, des photos des jubilaires en 1956, le sceau corporatif
des Sœurs de la Providence (anciennement province Saint-Ignace) et une image de l'épinglette
portée par les Associés et Associées Providence.
La supérieure provinciale, Sœur Judith Desmarais a souhaité la bienvenue aux personnes présentes, rappelant aux sœurs, aux Associés, aux membres du personnel et aux amis le rôle qu’ils
ont joué pour faire de Mount St. Joseph la maison de l'amitié, du service, de l'hospitalité et de
l'amour qu'elle a été pendant plus de soixante ans. Les souvenirs heureux et tristes de ces années,
représentent la fin d'une époque scellée par la vente de l'immeuble. Sœur Judith a déclaré: « Nous
porterons à jamais dans notre cœur Mount St. Joseph, ainsi que toutes celles et tous ceux qui ont
franchi ses portes."
Chaque intervenant(e) a souligné les relations qui ont été créées et nourries au Mount, notamment entre les sœurs, les Associé(e)s, les membres du personnel et les ami(e)s. Dans son allocution, Mgr Cupich a reconnu « le sentiment de grande perte qui alourdit le cœur des Sœurs de la
Providence en ce moment. Il règne aujourd’hui une tristesse et un chagrin véritables qui ne
sauraient être minimisés ou négligés, surtout lorsque vous repensez à tous ces moments de bonheur et de joie en compagnie des membres de votre communauté tendrement évoqués dans les
réflexions si touchantes que nous venons d'entendre. »
« …En qualité d’évêque de cette Église locale, je veux que vous sachiez toute l’admiration et
l’estime que j’ai pour le témoignage de foi dont vous faites preuve, une fois de plus, en étant de
bonnes administratrices des cadeaux qui vous sont donnés. Vous avez pris une décision dictée par
la générosité, en veillant à ce que cet endroit bien-aimé se donne désormais une nouvelle vocation, en faisant confiance à la Providence de Dieu, ce qui est un rappel vivant pour nous tous que
la Providence n'est pas qu’un nom, mais un mode de vie pour vous. »
Parmi les bénéficiaires du mobilier de Mount St. Joseph qui était devenu inutile, il y avait Transitions, un
ministère co-parrainé par les Sœurs de la Providence et trois autres communautés féminines de
Spokane. Son directeur, Edie Rice-Sauer, a précisé que les commodes, les lits et la literie ont été
donnés au Transitional Living Center (TLC). « Comme vous le savez peut-être, TLC est un complexe d'appartements pour les mères célibataires et leurs enfants, qui étaient tous des sans-abri
avant d’aboutir chez nous », écrit Edie dans une lettre de remerciement. « Avant votre don, huit
enfants dormaient à même le plancher. La journée où nous avons apporté les lits au TLC, la plupart des enfants étaient encore à l'école et les lits ont été immédiatement emportés du stationnement par leurs mères, et utilisés LE SOIR MÊME par les enfants, literie et tout. Quelle surprise quand
ils sont rentrés de l'école ! D’autres éléments de mobilier et articles ont été donLes symbols du rituel
nés au Women’s Hearth, à Myriam’s
House et aux bureaux administratifs de
Transitions » ajoute Edie.
« Votre héritage de compassion et de
sollicitude se perpétue dans ces cadeaux;
il touche des centaines de familles
aujourd’hui et des milliers dans l’avenir »,
écrit Edie. «Nous vous sommes très reconnaissants de votre partage et encore
davantage de votre présence et de vos
prières constantes. »
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Nouvelles brèves
À travers la communauté
Province Mother Joseph - suite
Les sœurs d’Emilie Court créent une nouvelle communauté locale
Par Jennifer Roseman, Directrice de communication de la province
Les membres de la communauté locale d’Emilie Court à Spokane sont (1re rangée, g. à dr.) : les Sœurs Cecilia Paganessi, Dorothy
Byrne, Maria Lourdes Cleto et Margaret (Peggy) Alcorn; (debout, g. à dr.) : les Sœurs Dolores Ellwart, Mary K. Cummings, Pamela
White, Chloe Keitges, ainsi que la coordonnatrice de la communauté locale, Sœur Ida Mae Marceau.
Huit Sœurs de la Providence vivant sous le même toit ont eu l’idée de créer leur propre communauté locale. La province Mother Joseph est formée de 19 communautés locales, où les
sœurs se réunissent pour échanger de l’information et des idées, faire le partage de foi et prier.
Elles ne vivent pas toujours au même endroit, mais constituent une communauté du fait de se
retrouver ensemble.
Lorsque les sœurs de l'unité de soins de santé de Mount St. Joseph ont été transférées à St.
Joseph Residence, à Seattle, les sœurs âgées qui vivaient à Emilie Court, Spokane, ont exprimé le désir de se rapprocher les unes des autres. Plusieurs d'entre elles avaient déjà rejoint
d’autres communautés locales, mais elles ont demandé à l'équipe de leadership provincial de
créer une communauté locale distincte. Elles ont invité Sœur Ida Mae Marceau, qui ne réside
pas à Emilie Court, à être la coordonnatrice de leur communauté locale.
« Comme les sœurs d’Emilie Court ont leurs propres affaires à régler entre elles, elles forment
ainsi un groupe plus petit, où elles peuvent en discuter et partager leurs idées », nous explique Sœur Ida Mae. Pour sa part, Sœur Margaret (Peggy) Alcorn ajoute que la nomination de Sœur Ida Mae a été proposée par le groupe et approuvée par l'équipe de
leadership provincial pour un mandat d'un an renouvelable deux fois. Sœur Ida Mae est également membre de sa propre communauté locale, « alors tout ce que les sœurs font, il faut
qu’elle le fasse deux fois », plaisante Sœur Margaret (Peggy).
À Emilie Court, les sœurs ont un mode de vie semi-indépendant dans des studios séparés.
Elles sont à la retraite, mais demeurent bénévoles actives dans divers ministères, notamment
Sacred Heart Medical Center, St. Anne’s Children’s Center, la paroisse Sacred Heart et la pastorale des vocations.
« Comme nous sommes huit à vivre ensemble, nous tâchons plutôt de nous réunir comme une
famille », déclare Sœur Pamela White. « Nous partageons les repas et les prières et avons des
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Nouvelles brèves
À travers la communauté
Province Mother Joseph — Suite
réunions. » Sœur Ida Mae ajoute que « la communauté célèbre aussi les grandes fêtes et organise des réjouissances, surtout lors des anniversaires; après la prière du soir, si les sœurs
décident d’aller souper à l’extérieur, c’est la vedette du jour qui choisit le restaurant ».
« Nous cultivons le plus possible une convivialité indépendante, » constate Sœur Ida Mae, en
ajoutant que certaines sœurs se joignent régulièrement aux activités d’Emilie Court, qui sont à
part. « D’ailleurs, aller vers les autres résidantes d’Emilie Court cadre avec le ministère des
sœurs », renchérit Sœur Pamela.
Sœur Ida Mae explique que, tout comme dans une famille, les membres d'une communauté
locale veillent les unes sur les autres. « Tout est un effort d'équipe. » Sœur Eleanor Goligoski
sert de relève à Sœur Ida Mae; elle est chauffeur en cas de besoin et prend des appels.
Tous les membres de la communauté locale d’Emilie Court se disent enthousiastes face à
l’avenir. « Il s’agit d’une situation nouvelle, et nous faisons nos premières armes », conclut
Sœur Ida Mae.
Province Bernarda Morin
Nouvelles de la province Bernarda Morin
par Nancy Arévalo, s.p.
Début de l’Année de la pastorale de l’éducation au Colegio Providencia de Concepción
C’est en présence du corps professoral au grand complet et du
personnel auxiliaire et administratif, sous la direction de
Sœur Claudia Ruiz, directrice du Colegio Providencia de
Concepción et de Sœur Marta Alvear, directrice adjointe
responsable de la pastorale, que l’Année de la pastorale de
l‘éducation a été inaugurée le lundi, 3 mars 2014, par une
cérémonie de bienvenue préparée par le CEP (Centre de
spiritualité Providence), et au cours de laquelle on a élaboré
sur le thème « Ma vie et les Béatitudes : redécouvrir les
trésors qu’il y a en moi. »
Lors de cette rencontre, qui accueillait quelque 80 personnes, nous étions invitées à réfléchir
sur les Béatitudes dans un climat de respect pour la diversité et ayant en perspective la spiritualité et l’identité Providence, afin de rechercher une idéologie commune et une vision partagée de la Mission.
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L’activité, à laquelle participait activement la communauté scolaire, s’inscrit dans le travail
d’accompagnement des œuvres et des ministères provinciaux effectué par le CEP. Celui-ci a
élaboré pour cette année un plan de travail qui se veut présence et soutien aux différentes
manifestations de notre charisme et de notre spiritualité, à la fois par des visites sur le terrain
et par l’élaboration de matériel d’appui, imprimé ou informatisé, visant les communautés et les
activités au Chili et en Argentine.
Nouvelles brèves
À travers la communauté
Province Bernarda Morin - Suite
Eucharistie d’envoi de Sœur Marie-Claire Soucy, s.p.
Dans une atmosphère de joie et d’espoir, les sœurs de la communauté Bernarda Morín ont organisé une chaleureuse fête d’envoi
en l’honneur de Sœur Marie-Claire Soucy, qui part pour sa mission de Comodoro Rivadavia, dans la Patagonie argentine.
Lors de l’eucharistie dominicale du 2 mars, Sœur Ana Teresa
Araya, supérieure provinciale, a procédé au rite d’envoi pendant
lequel Sœur Marie-Claire a exprimé sa disposition à proclamer, par
le témoignage de sa vie, la Providence comme présence aimante
pour tous, à être signe de vie et d’espoir et à manifester la compassion de Notre-Dame des Douleurs.
Avant de recevoir la Croix de l’Évangélisation en signe de la mission
où la Providence l’envoie, elle a reçu la bénédiction de la
supérieure provinciale, qui s’est exprimée en ces mots: « …Au nom
de Dieu et de la province Bernarda Morín, nous t’envoyons à la mission de Comodoro Rivadavia; va avec un cœur réceptif qui te permettra de te laisser évangéliser par les pauvres, afin de t’engager
avec le peuple de Dieu, d’être attentive à la voix de l’Esprit et de chercher le meilleur moyen
d’incarner la Providence de Dieu dans ta vie et dans celle de tes sœurs et de tes frères. »
Temps de revenir aux sources : retraite provinciale 2014
C’est avec la présence de quelque cinquante sœurs de notre province, de Sœur Gloria Keylor,
de la province Holy Angels et de Sœur Sheila, religieuse passionniste, que la retraite provinciale s’est tenue au Campus Providence, du lundi 13 au dimanche 19 janvier. La retraite était
dirigée par le Père Carlos del Valle, prêtre du Verbe Divin, et avait pour thème : “Découvrir le
trésor de ta vie consacrée… te remplira de joie”. Le Père del Valle a guidé la réflexion, qui débutait par une invitation à reconnaître que l’on porte en soi le poids de ce que l’on a vécu et
des rôles que l’on a assumés, et que Dieu nous appelle à dialoguer sur cette base même. Il
nous appelle à une rencontre profonde et vitale. Nous devons L’écouter dans le silence, ce qui
signifie reconnaître notre condition avec humilité et nous libérer de notre ego pour pouvoir
nous engager entièrement. Ce processus requiert l’action transformatrice de l’Esprit et permet
à Dieu de s’approcher de nous par l’ouverture de notre humanité; en d’autres termes : on est
spirituel lorsqu’on est humain.
13
Les 3Is
Une sœur de la Providence aujourd’hui
Par Mimose Jean, s.p.
Je viens partager quelques réflexions sur ce qui caractérise ma vie comme Sœur
de la Providence. En plus d’être une providence pour les personnes et de vouer
notre vie aux démunis de toutes sortes, nous sommes appelées à vivre de façon
interculturelle, intergénérationnelle et internationale. Je vais vous parler de mon
expérience des trois dernières années à Montréal.
Lorsqu’en 2011 j’ai été autorisée à m’inscrire à une année d’études à l’Institut de
Formation Humaine Intégrale de Montréal, je vivais à la Résidence de Salaberry,
la maison qui m’a accueillie en arrivant à Montréal. Après quelque temps, j’ai eu
le désir de faire une expérience dans une autre communauté locale et, en même temps, de profiter de la proximité des moyens de transport en commun pour voyager à l’Institut.
Résidence Notre-Dame-de-la-Providence m’offrait cette possibilité. J’aime beaucoup mes
sœurs de la Résidence de Salaberry, mais après mon expérience internationale dans la province Holy Angels, à Edmonton, et le Programme international de formation initiale à Montréal
en 2011, ma façon de voir la communauté a évolué. Ces derniers évènements m’ont aidée à
découvrir l’Appel et ainsi, à me rendre là où la Mission m’appellerait. Conséquemment, j’étais
prête à vivre dans n’importe quelle communauté locale, avec mes sœurs de différents âges et
cultures. J’ai énormément apprécié cette expérience.
À mon arrivée à Résidence Notre-Dame-de-la-Providence, et en suivant mes cours à l’Institut, j’ai
progressivement pris conscience des réalités interculturelles par les différences de nourriture,
de climat, de façons de faire, de s’exprimer, etc.; intergénérationnelles par le défi des différences d’âges; et internationales par la rencontre de personnes d’origine haïtienne, canadienne, africaine, japonaise, etc.
Suite de l’article: http://www.providenceintl.org/fr/
Témoignage d’adieu à Sue Orlowski, s.p.
Par Nancy Arévalo, s.p.
Pendant cinq mois, Sœur Sue Orlowski, de la province Mother Joseph, a
vécu une expérience interculturelle dans la province Bernarda Morin.
Quelques jours avant son départ, elle disait qu’elle avait senti Mère
Bernard Morin l’accompagner à chaque instant, et qu’elle éprouvait une
profonde gratitude, spécialement pour son séjour à la Casa de la
Providencia de Valparaíso, qui héberge des fillettes et des adolescentes à risque. Selon elle, les difficultés propres à un contexte culturel
différent, notamment en matière de langue, n’ont pas éclipsé ses acquis durant la démarche, dont l’amitié qui s’est développée entre ellemême, les sœurs de la communauté Bernarda Morin (l’Infirmerie) à
Santiago et les filles et adolescentes de la Casa de la Providencia. Dans les deux cas, ces
liens se sont exprimés surtout par le langage corporel; les sourires et les embrassades compensaient pour la barrière de la langue.
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Nous, les Soeurs de la province Bernarda Morin, sommes également reconnaissantes pour le séjour parmi nous de Sœur Sue et lui souhaitons que sa vie demeure un témoignage fécond de la Providence.
Formation initiale
L’Esprit saint est à l’oeuvre
Par Marie Éméline Ézami
Le 25 décembre 2013, lorsque j’ai fait mon entrée au prénoviciat à
Koudandeng, au Cameroun, et dans la famille Providence, je me suis rendu compte que non seulement l’Esprit saint est à l’œuvre, mais aussi j’ai
découvert l’amour de Dieu dans ma vie. En fait, en regardant la période
du «Venez et Voyez » jusqu’à maintenant, les mots du regretté Père Sergio
Favarin, Missionnaire Xavérien, mon directeur spirituel, résonnent encore
en moi : « Rien n’est plus réalisable que de découvrir Dieu, c’est-à-dire de
tomber amoureuse d’une façon tout à fait absolue, finale. Ce dont tu es
amoureuse, ce qui saisit ton imagination, transformera tout. Cela décidera ce qui te sortira du lit le matin, ce que tu feras de tes soirées, à quoi
tu passeras tes week-ends, ce que tu liras, ce que tu connais, ce qui brise ton cœur et ce qui
te stupéfait avec joie et gratitude. Tombe amoureuse, reste amoureuse et cela décidera de
tout ». Cet amour du Christ s’est incarné dans les différentes tâches que je réalise à Koudandeng :
travailler dans une école maternelle avec les enfants, leur inculquer les valeurs morales et, en
même temps, venir en aide à une école qui manque d’enseignants. Je m’occupe aussi du
mouvement ACE COP MONDE (Action Catholique d’Enfants Copains du Monde) de notre
paroisse. Nous disons en Eton : « Dam e Zamba ene dam dama », ce qui veut dire : « La
chose du Seigneur m’appartient ». C’est pourquoi, comme postulante, je souhaite être toujours
« amoureuse » du Christ pour faire du service missionnaire, l’unique passion de ma vie.
Entrée au prénoviciat
Jolène Yéyé
9 mars 2014
Port-au-prince, Haïti
Juedie Élismat
9 mars 2014
Port-au-prince, Haïti
Départs: Solange Séraphine Bella, Cameroun et Natacha Jean-Baptiste, Haïti
Missive Providence est le bulletin de la Congrégation des
Sœurs de la Providence, publié par l'Administration
générale, trois fois par année. Il présente des nouvelles, activités, articles de réflexion et des témoignages personnels de la vie et de la Mission des
Sœurs de la Providence à travers le monde.
BUREAUX
Centre International Providence
12055, rue Grenet
Montréal ( Québec ) H4J 2J5
Tél.: 514 334-9090
Téléc.: 514 334-1620
http://www.providenceintl.org/fr/
ÉDITION ET CONCEPTION GRAPHIQUE:
Le Comité de communication de l ’ Administration générale:
Sœur Alba Letelier, Conseillère générale
Nadia Bertoluci, Agente de communication et d ’ information
RÉDACTION:
En collaboration avec les membres du Leadership
général et des contributrices des provinces.
RÉVISION:
Sœurs Alba Letelier, Rollande Malo, Linda Jo Reynolds,
Berthe-Alice Collette, Mary Kaye Nealen et
Mmes Lise Chagnon et Anna Novoselcev
INFOGRAPHIE, IMPRESSION
ET DIFFUSION:
Nadia Bertoluci
Pour communiquer, envoyer des
textes ou commentaires:
[email protected]
Copie en ligne:
http://www.providenceintl.org/fr/
missive-providence.php
TRADUCTION: Monsieur Richard Dumont
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Calendrier
Équipe de leadership général
Avril
13-14
16 PM
17
22,24
23
23
23
24
25
29
30
Mai
1
2-3
Sœur Karin Dufault : comité de finance et audit – LCWR (Leadership Conference of Women Religious), Baltimore.
Sœur Rollande Malo : conseil d’administration – Fondation Internationale Roncalli.
Équipe de leadership général : cercle de partage - Conférence sur la formation religieuse.
Équipe de leadership général : approbation des états financiers des provinces et consolidation.
Sœur Rollande Malo : assemblée générale de l’ATTIR (Association des Trésorières et Trésoriers des Instituts Religieux).
Sœur Mary Kaye Nealen : assemblée générale - En son Nom.
Sœur Alba Letelier : assemblée générale des Supérieures Majeures de Montréal.
Équipe de leadership general : seminaire en ligne - “Mindfulness” (pleine conscience).
Équipe de leadership general : souper bénéfice - Afrique Future.
Équipe de leadership général : réunion du conseil.
Équipe de leadership général : cercle de partage - Conférence sur la formation religieuse.
Équipe de leadership général : célébrations jubilaires - province Émilie-Gamelin
Sœurs Karin Dufault, Mary Kaye Nealen, Josie Lerios et Alba Letelier : rencontre régionale - Religious Formation
Conference (RFC), Albany, New York.
3
Sœurs Rollande Malo et Linda Jo Reynolds : célébrations jubilaires - Résidence Notre-Dame-de-la-Providence.
8
Sœur Karin Dufault : voyage à Olympia, Washington.
9-10
Sœur Karin Dufault : discours de remise des diplômes à l’Université St. Martin.
10
Sœurs Linda Jo Reynolds et Josie Lerios : célébrations jubilaires - Résidence de Salaberry.
12
Sœur Karin Dufault : recontre de la Supérieure générale avec les supérieures provinciales.
12-17 Équipe de leadership général : conférence générale de leadership - Edmonton.
17 PM Équipe de leadership général : rencontre annuelle avec les membres du Fonds Providence, Edmonton.
19-20 Sœur Alba Letelier : rencontre avec le Comité conseiller pour le programme ‘’Leadership Pathways”, Baltimore.
20
Sœur Karin Dufault : retour à Montréal.
21
Sœur Alba Letelier : vidéo conférence du Groupe de travail sur les modèles de gouvernance.
21
Sœur Rollande Malo : comité de finance et placements - Fondation Internationale Roncalli.
22
Équipe de leadership général : séminaire en ligne.
22
Équipe de leadership général : réunion du conseil.
23 AM Sœur Rollande Malo : comité de finance et placements - Fonds Providence.
23 PM Équipe de leadership général : comité de finance et placements - Administration générale.
29-1er juin Équipe de leadership général : assemblée de la Conférence Religieuse Canadienne (CRC), Montréal.
Juin
2
Équipe de leadership général : recontre avec les membres de la Fondation Internationale Roncalli, Montréal.
3-11
Sœur Josie Lerios : conférence religieuse de formation, RFC Session, Catholic Theological Union, Chicago.
6-8
Soeur Rollande Malo: célébrations jubilaires - province Holy Angels.
9-11
Rencontre conjointe : Musées, Archives, Causes et Communications (MACC), au Centre International Providence, Mtl.
14
Équipe de leadership général : promenade au Sanctuaire de sainte Kateri Tekakwitha, Kahnawake.
16-20 Sœurs Mary Kaye Nealen, Linda Jo Reynolds et Josie Lerios : cours en droit canonique, Université Saint-Paul, Ottawa.
17-24 Sœurs Karin Dufault et Rollande Malo: voyage au Cameroun.
19
Équipe de leadership général : séminaire en ligne.
21
Sœurs Karin Dufault et Rollande Malo : voeux perpétuels de Sœur Sandrine Aimée Tsélikemé, Cameroun.
25
Sœur Karin Dufault : voyage à Seattle.
26
Sœur Rollande Malo : comité exécutif – Fondation Internationale Roncalli.
27-30 Sœur Karin Dufault : province Mother Joseph - chapitre d’élection.
Juillet
6-10
Accueil des pèlerins de la province Mother Joseph.
13-24 Accueil des pèlerins de la province Bernarda Morin.
23
Sœurs Mary Kaye Nealen et Linda Jo Reynolds : voyage à Seattle.
24
Sœurs Mary Kaye Nealen et Linda Jo Reynolds : retraite pour célébrations jubilaires, province Mother Joseph.
26
Sœurs Mary Kaye Nealen et Linda Jo Reynolds : célébrations jubilaires, province Mother Joseph
Août
12-16 Équipe de leadership général : assemblée annuelle de la LCWR (Leadership Conference of Women Religious),
Nashville, Tennessee.
29 AM Sœur Rollande Malo : comité de finance et placements - Fonds Providence
29 PM Équipe de leadership général : comité de finance et placements - Administration générale.

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