Les chemins de la puissance : les États

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Les chemins de la puissance : les États
COMPOSITION GUIDEE TERMINALES S
« Les chemins de la puissance : les États-Unis et le monde depuis 1945. »
Introduction :
En 1945, les Etats Unis s’affirment comme l’une des deux superpuissances, vainqueurs de la guerre. Si entre 1947 et
1991, leur leadership mondial est concurrencé par l’URSS, la fin de la Guerre Froide marque l’apogée de la puissance
des Etats-Unis. Dès lors, les années 90 sont dominées par la volonté des USA d’instaurer un Nouvel Ordre
International (NOI) fondé sur le libre marché et la démocratie, proclamés valeurs universelles. Cependant, depuis le
début des années 2000, la puissance des Etats-Unis semble davantage contestée, suscitant fascination ou rejet,
même si le pays demeure une puissance globale, à tentation hégémonique.
Problématique Comment les États-Unis se sont-ils adaptés aux mutations géopolitiques mondiales pour garder
leur statut de puissance globale ?
Dans un premier paragraphe :
Vous montrerez l’affirmation du leadership Américain dans un monde bipolaire (45- fin des années
80).
Vocabulaire à utiliser : doctrine Truman – containment – superpuissance – plan Marshall –démocratie
libérale – OTAN –course à l’armement- hard power et soft power - Américan way of life – Berlin 61 –Cuba
62- Vietnam (64-73) – scandale du Watergate (74) - Ronald Reagan (81-89) : « America is Back » – course
à l’armement (IDS).
Les États-Unis grands victorieux de 39-45, s’affirment comme étant une superpuissance :
►Ils réunissent tous les critères de la puissance : -Militaire : les seuls à disposer de l’arme nucléaire- Leur modèle
politique « démocratie libérale » et économique « American Way of life » basé sur le capitalisme libéral triomphe
(le dollar est, depuis les accords de Brettons Woods (44), la première monnaie d’échange internationale).
► Les États-Unis se veulent les architectes du nouvel ordre mondial favorable à la paix : création de l'ONU en 1945,
dont le siège est implanté à New York, et membre permanent du conseil de sécurité (droit de véto).
► Cette puissance s’affirme surtout à partir de 1947, dans le contexte de guerre froide et de rivalité avec l’URSS
communiste : ainsi la doctrine Truman, énoncée à la même époque, dénonce le modèle communiste soviétique, et
met en place une politique de containment contre l’expansionnisme soviétique dans le monde. L’endiguement du
communisme repose sur le Plan Marshall en 47 (pour aider les alliés européens à se reconstruire), sur les
nombreuses alliances militaires dont l’OTAN (pour l'Europe), ou l'OTASE (pour l'Asie), sur le déploiement des
troupes militaires américaines en Europe et au Japon. La concurrence avec l’URSS entraine une course à l’armement
pendant toute la Guerre Froide (Hard power). Les grandes crises de la Guerre Froide illustrent son statut de
superpuissance bien que parfois menacée par la concurrence soviétique, à l’image de la crise de Berlin en 1948 et
61 ou encore en 1962 lors de la crise Cubaine. Ces crises sont aussi l’occasion pour les États-Unis de montrer à la
superpuissance rivale, sa puissance et sa détermination.
► Certes les Années 70 sont pour les USA une période de doutes, de faiblesse : l’impact de la guerre du Vietnam
(64-73), les difficultés économiques (déficit budgétaire) et politiques (scandale du Watergate en 74) montrent un
léger recul de l’influence américaine. Recul de courte durée puisque dès les années 80, avec R. Reagan « l’America is
back ». La course a l’armement s’intensifie alors (programme IDS), et l’endiguement contre l’URSS se poursuit
(soutien aux guérillas anticommunistes comme à Grenade, 1983).
►L’année 1991 est un tournant majeur, la chute de l’URSS laissant les USA sans rivaux. Ils sortent victorieux de la
GF, ce qui ne fait que renforcer l’influence de leur modèle (Soft power).
Dans un second paragraphe :
Vous montrerez le retour en force des USA ou le temps de l’hyperpuissance (1991-2001).
Vocabulaire à utiliser : éclatement de l’URSS (Gorbatchev) - l’hyperpuissance américaine (Hubert Védrine)
- « gendarme du monde » - rôle de l’ONU et première guerre du Golfe en 90/91- multilatéralisme - B.
Clinton (92-2000) et l’enlargment (soft power : ALENA en 94) – rôle des USA et OTAN: (accord d’Oslo en
93-accord de Dayton 95- - kosovo en 99).
► L’éclatement et la disparition de l’URSS de Gorbatchev ouvre une nouvelle ère pour les USA : désormais, plus
aucune puissance n'est en mesure de rivaliser militairement avec eux. Hubert Védrine parle ainsi du passage du
statut de superpuissance à celui d'hyperpuissance.
► Ce nouveau statut implique de nouvelles responsabilités mondiales. En raison de leur hégémonie, ils se
considèrent comme les « gendarmes du monde ». Ils justifient alors leurs multiples interventions en mettant en
avant la protection du droit, de l'ordre et de la démocratie, partout où ces valeurs sont menacées. Cette politique
s’accompagne d’une promotion du multilatéralisme, et du rôle de l’ONU qui retrouve toute sa place dans le monde
de l’après Guerre Froide : c’est ainsi que, dès 1991, lors de la première guerre du Golfe, ils prennent la tête d’une
coalition internationale chargée de libérer le Koweït envahi par son voisin irakien. La libération rapide du Koweït
permet au président Bush d’annoncer l'avènement d'un « nouvel ordre mondial », fait de justice et de respect strict
du droit international, les États-Unis en étant les garants bienveillants.
► Sous la présidence Clinton (1992-2000), le nouvel ordre mondial va de pair avec l’Enlargement qui repose sur la
diffusion au reste du monde des valeurs du modèle US : démocratie, droits de l’Homme, libéralisme éco. Ainsi, les
USA s’impliquent dans la résolution de nombreuses crises comme en ex-Yougoslavie (Accords de Dayton en 1995,
bombardement de la Serbie en 1999), au Proche-Orient pour un règlement du conflit israélo –palestinien (accords
d’Oslo en 1993). Ils font aussi la promotion de leur attachement au libre-échange en favorisant la constitution de
l’ALENA (1994).
Dans un troisième paragraphe :
Vous expliquerez pourquoi les USA sont confrontés à une période d’incertitudes (2001-2014).
Vocabulaire à utiliser : 11 septembre 2001- terrorisme international - G. W. Bush (2001-2009) et
l’unilatéralisme - guerre préventive (Patriot Act, 2003)- « Axe du Mal » et S. Huntington « Choc des
civilisations »- antiaméricanisme- B. Obama (2008- ?)- crise financière 2008 - Discours Du Caire (2009)multilatéralisme - Retrait militaire d’Irak (2011).
► Néanmoins les attentats du 11 septembre 2001, et l’apparition du terrorisme international qui frappent les ÉtatsUnis sur leur propre sol, bouleverse le rapport des USA au reste du monde : sous la présidence de G. W. Bush (20002008), l’hyperpuissance se considère alors en guerre (war on terror), ce qui justifie une défense unilatérale de leurs
intérêts, y compris contre leurs alliés traditionnels.
► La guerre préventive (Patriot Act, 2003) pour lutter contre « l’Axe du mal » est donc une nécessité, du point de
vue des USA : si les USA s’engagent en Afghanistan en 2001 à la tête d’une coalition internationale sous mandat de
l’ONU, leur intervention militaire en Irak en 2003 se fait sans mandat de l’ONU, et malgré l’hostilité de certains alliés
historiques dont la France. Ces interventions suscitent logiquement de nombreuses critiques et favorisent
l’antiaméricanisme, notamment dans les régions sensibles du Moyen-Orient.
► Conscient de ces échecs et de leur effet désastreux sur l'image des États-Unis dans le monde, B. Obama, président
depuis 2008, opère une rupture avec l’unilatéralisme de son prédécesseur. Il engage le retrait des troupes d'Irak
(2011) et d'Afghanistan (2014), et met désormais l'accent, non plus seulement sur le hard power (la capacité de
vaincre par la puissance militaire), mais aussi sur le soft power (la capacité de convaincre par la puissance de
séduction). Ainsi, son discours du Caire, en 2009, est un plaidoyer pour la réconciliation entre les États-Unis et le
monde arabo-musulman. Il fait aussi la promotion du multilatéralisme, même si les USA n’ont jamais renoncé à
l’intervention solitaire en cas de menaces pour leurs intérêts.
Conclusion :
Depuis 1945 les États-Unis sont sortis de leur politique traditionnellement isolationniste pour exercer une influence
sans équivalent sur le monde en faisant figure de champion du « Monde Libre » pendant la Guerre Froide. Si depuis
la fin de la Guerre Froide, les USA sont passés d’un statut de puissance à celui d’ hyper-puissance (Hubert VÉDRINE),
leur politique étrangère a depuis toujours oscillé entre multilatéralisme et unilatéralisme.
Aujourd’hui, en 2014, ils apparaissent essentiellement comme les Global Player (ou acteur mondial), et, même si
seuls ils ne peuvent rien, sans eux rien ne peut se faire. Même affaiblis, concurrencés ou contestés, les États-Unis
restent encore la 1ère puissance mondiale.