SCENOGRAPHIE, ESPACE ET REPRESENTATION Caméra Café

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SCENOGRAPHIE, ESPACE ET REPRESENTATION Caméra Café
SCENOGRAPHIE, ESPACE ET REPRESENTATION
Caméra Café
Jennifer Druart ‐ Quentin Fasquel ‐ Carole Lavillonnière 2 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE SOMMAIRE
ARGUMENT GENERAL .......................................................................................................... 4 Analyse du sujet choisi et angles de traitement retenus ....................................................... 4 Synthèse des étapes de réflexion menant à l’objet final ....................................................... 5 Emprunts au monde réel ........................................................................................................ 6 PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT ..................................................................................... 8 Dramaturgie et processus....................................................................................................... 8 Caractéristiques techniques principales ............................................................................... 11 Schémas des événements .................................................................................................... 11 Sens produit par le dispositif ................................................................................................ 13 DESCRIPTION DE L’INSTALLATION ................................................................................. 14 Lieu possible d’installation ................................................................................................... 14 Plan d’installation type: étapes de préparation et d'installation du dispositif .................... 14 3 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE ARGUMENT GENERAL
Analyse du sujet choisi et angles de traitement retenus Nous avons choisi de traiter le sujet "Qui est là ?". En tout premier lieu nous avons cherché à quoi cette phrase nous faisait penser. En est ressorti une liste de mot et d'idées. Nous nous sommes inspirés de l'œuvre "Fantômes" qui jouait avec la présence : un passant dans la rue était filmé et l'image était diffusée sur un écran, mais la personne n'apparaissait 4 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE qu'au bout d'un certain temps d'immobilité. Cette installation jouait également avec le temps : les images de passants, présents plus tôt devant l'œuvre, étaient incrustées en addition à l'image captée en temps réel. Notre réflexion a également été animée par le livre/jeu "où est Charlie ?" : nous souhaitions interroger le spectateur sur la présence ‐ non pas d'un personnage fictif comme c'est le cas dans cette exemple ‐ mais de lui même. Nous pouvons ainsi envisager un jeu de présence avec une foule. Le protagoniste doit se chercher, ou chercher une personne qu'il vient de rencontrer, dans une image ou une vidéo. Cela nous amènerait à se demander si l'on se connait si bien que l'on ne le pense... Par la question "qui est là ?", nous entendons "qui est vraiment là ?", nous souhaitons créer une confusion entre la fiction et la réalité, poser une interrogation au spectateur. Pour cela nous allons créer un espace fictif et un espace réel, dans lesquels nous allons mettre en scène des personnes fictives et des personnes réelles, et jouer avec le passé et le présent, la confusion du temps. Notre discussion nous a mené à envisager un jeu sur le fictif et le réel. Notre dispositif interactif devra être un jeu avec la perception et l'illusion. Nous allons en quelques sortes créer une réalité augmentée, augmenter l'espace réel et grâce à cela perturber les réalités. Synthèse des étapes de réflexion menant à l’objet final Dans un premier temps nous tenions à replacer le spectateur dans un espace fictif, qu'il se voit dans un monde fictif, qu'il se perde dans l'espace fictif, pour perturber ses repères spatiaux et temporels. 5 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE Perturber ses repères signifie l'amener à se poser les questions : Qu'est ce qui est faux ? Qu'est ce qui est vrai ? Et donc, qui est là ? Qui n'est pas là ? Nous avions également pensé, pour y parvenir, créer une communication entre un personnage fictif et le spectateur, mélanger le vrai et faux, non pas pour donner l'illusion du vrai au spectateur, mais pour le troubler. Pourquoi ne pas utiliser un écran et des enregistrements vidéo. Nous souhaitions une communication entre le fictif et le réel, en se posant des questions sur la présence, identité : qui est la personne dans l'écran ? Quand était‐elle là ? Les personnes sur l'écran existent‐elles bien ? Est ce que je peux leur parler ? La personne qui regarde l'écran se demande si les personnes dans la vidéo sont complices ou sont‐elles dans la même position qu'elle ? Pour "mettre en scène" notre réflexion, il ne nous manquait plus qu'un endroit où disposer notre jeu entre le réel et le fictif. Nous avons songé à un café, car il s'agit non seulement d'un endroit où la communication tiens une grande place, mais également car nous pouvions envisagés plusieurs moyens de jouer avec le réel. Emprunts au monde réel L'emprunt au monde réel a été trouvé en dernier : le café. Alors qui ne s'agissait que d'un prétexte pour rendre réel notre projet, il est également devenu une source d'inspiration. L'œuvre pourra être déplacée. Une fois installée elle sera un réel café où l'on pourra réellement se ravitailler et y faire ce qu'on fait dans un café. Nous nous posons alors la question suivante : est ce que cet espace sera une imitation d'un café, et donc fictif, ou est ce qu'il pourra être considéré comme un vrai café ? 6 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE Le spectateur s'installera comme un client ordinaire, il choisira sa table, commandera ce qu'il souhaite, pourra se rendre aux toilettes... L'espace est créé en prolongation d'une vidéo qui a été filmée dans un café, ailleurs. Il doit être construit de façon à le prolonger exactement, et donc utiliser les mêmes éléments de décoration, les mêmes tables, la même luminosité, etc. 7 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Dramaturgie et processus Le schéma ci‐dessus nous montre comment est réparti l’espace dans notre dispositif interactif. L’espace 1 représente l’espace réel. Celui que vont occuper le client et le serveur. 8 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE L’espace 2 représente l’espace caché. Un espace strictement réservé au serveur, et aux autres personnes qui vont s’occuper des coulisses de l’installation. L’espace 3 est l’espace fictif. Il s’agit de l’espace qui sera pré filmé et qui va être projeté sur l’écran de l’espace 1. Dans cette espace ce trouve également l’espace additionnel, ou le miroir. Une addition du monde réel et du monde fictif. Il est représenté en jaune sur le schéma ci‐dessus. Espace fictif Dans un premier temps, le barman est acteur. Il incarne le rôle d'un barman dans un café, et est filmé. Plusieurs scènes différentes sont enregistrées avec différentes actions et de différentes longueurs. Ces vidéos sont projetées sur un écran de façon à donner l'illusion d'être le réel. Dans l'espace fictif, tout est faux : les gens sont des acteurs. Espace réel Dans cet espace, l’acteur devient un réel barman. Il prend des commandes. Les spectateurs entrent dans cet espace ‐ le café ‐ et commandent comme de réels clients. Dans l'espace réel tout est réel : serveur, clients, tables, consommations, argent, etc. Comme dans un vrai café, les consommations sont payantes. C'est un 9 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE prolongement de l'espace fictif. Si par exemple une table était coupée dans la vidéo, elle doit être prolongée dans l'espace réel. Le barman ne peut pas être à la fois dans l'espace fictif et dans l'espace réel. Il passe de l'un à l'autre via le local technique. Une multitude de scénarios sont possibles puisque c'est le spectateur ‐ le client du bar ‐ qui y participe ainsi que le barman. Une fois sortie de l'espace fictif, il n’est plus un acteur : il exécute sa tâche, celle de servir les clients. Aucun rôle ne lui est imposé, il doit simplement exécuter sa mission, comme il le ferait en travaillant. Local technique Il s'agit d'une petite salle ne faisant pas partie de l'œuvre (en vert sur le schéma), cachée au public, accessible via la porte "cuisine". C'est ici que le barman prépare les commandes des clients, éventuellement aidé par d'autres personnes, alors que les vidéos tournent dans la pièce principale. Ces vidéos de l'espace fictif, font croire qu'il est en train de préparer les commandes, ou même de servir d'autres personnes. C'est depuis ce local qu'il actionne les vidéos projetées, en fonction des commandes qu'il a reçues. Cet espace est en quelques sortes la porte entre l’espace réel et l’espace fictif. Espace additionnel Concrètement, il donne l'illusion d'un miroir, au fond de la salle fictive (en jaune sur le schéma). Les personnes présentes dans le café, doivent se voir sur l'écran, dans le miroir au fond de la salle virtuelle. L'espace additionnel n'est en fait qu'une capture de l'espace réel additionnée à une capture de l’espace fictif. L'espace additionnel est donc un reflet fictif, réalisé à l'aide de deux caméras, et deux écrans verts. C’est un espace réel au sein de l’espace fictif, puisqu’il 10 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE projette en temps réel l’image des gens à l’intérieur du café, sur un écran situé dans l’espace fictif. Caractéristiques techniques principales Pour réaliser cette installation, nous auront besoin de : ‐
Un café ‐
2 caméras ‐
2 fonds verts ‐
Un écran ‐
Plusieurs acteurs dont un barman ‐
Un programme permettant d’incruster dans une vidéo enregistrée, une image filmée, en temps réelle, ainsi qu’une seconde vidéo enregistrée ‐
Une pièce préfabriquée et démontable dans laquelle nous installerons notre café ‐
Des tables, des chaises et de la décoration Schémas des événements Chronologie du client 11 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE La chronologie du client doit être la même que celle d'un client "classique" de café. A l'exception du temps d'attente. Alors qu'un client d'un autre café va passer son temps à réfléchir sur sa vie ou à discuté avec un ami par exemple, le client de Caméra Café va être amené à se poser des questions sur ce qui l'entoure. Notamment sur l'écran de la prolongation du bar. Une fois le serveur passé par la porte "Cuisine", le client va pouvoir l'observer ressortir par une autre porte, mais qui se trouve dans l'écran. La chronologie s'en trouve un peu bouleversée. Le client pense soit qu'il ne se trouve plus dans le même espace temporel que le serveur, ou alors qu'il s'agit bien du présent qui est projeté, mais que la pièce qu'il voit sur l'écran ne se trouve pas réellement là. Dans le cas où le client pense que la scène projetée est préenregistrée, les 2 protagonistes, qui lors de la prise de commande était dans le même espace temporel, se retrouve à présent dans 2 différents. Le client se demande où se trouvent les autres clients du bar, qu’il voit dans l’écran : sont ils dans la même position que lui ? Savent‐ ils quelque chose de l’installation ? Sont‐ils des complices ? Chronologie du serveur La chronologie du serveur peut être séparée en deux périodes. Celle du passé, où le serveur est confiné dans l'espace fictif qui sera diffusée par la suite. Et le présent, où il va prendre la commande, la préparer, et la servir. La préparation, du point de vue du serveur, sera vécue une seconde fois, sans que le client 12 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE ne voies quoi que ce soit. Le client verra autre chose, peut être même une scène qui n'a rien à voir avec ce que le serveur va vraiment lui ramener. Sens produit par le dispositif Notre dispositif va créer une communication entre le réel et le fictif. L’espace fictif sera une tromperie, une imitation du réel. Notre but n'est pas de faire une imitation parfaite du réelle : le spectateur saura dés le premier coup d'œil qu'il ya une supercherie, mais il s’interrogera, perdra ses repères et sera certainement amusé. C’est un procédé qui pourrait être utilisée pour un jeu vidéo, mais dans ces conditions le spectateur est surpris, car l'œuvre est installée dans un endroit ordinaire : un café. C'est un endroit qui en principe ne surprend pas, on sait pourquoi on y va, on sait ce qu'il va se passer. Dans notre installation, nous avons recréé cet ordinaire, et cet ainsi que le dispositif est perturbant : il le serait beaucoup moins si il était installé dans un musée. 13 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE DESCRIPTION DE L’INSTALLATION
Lieu possible d’installation Notre installation pourra être montée n'importe où, mais nous pensions l'installer dans le hall du bâtiment Copernic de l'université Paris Est Marne La Vallée, et ainsi proposer aux étudiants, enseignants et toutes personnes de passage, de s'y rendre pour prendre un verre, comme il le ferait à la cafétéria. La vidéo pourra être tournée dans n'importe quel café, de n'importe quel style, pourvu que l'espace qui prolonge la vidéo soit adapté (meubles, décors, ambiance ...). Plan d’installation type: étapes de préparation et d'installation du dispositif Etape 1 : Captation à Tokyo Dans un espace fermé, qui représente un café (ou qui est actuellement un vrai café), nous placerons deux caméras se faisant face aux extrémités de la salle. Les deux murs opposés seront recouvert d'un fond vert (nécessaire pour la suite de la préparation). Ce dispositif va nous permettre d'enregistrer ce qui deviendra notre monde fictif. Ce qui va se passer dans cette salle est la simulation d'une activité que l'on trouverait dans n'importe quel café : des clients discutent attablés, un serveur prépare les consommations au bar et sert les clients. Il s'agira d'une activité normal, à l'exception qu'elle sera scénarisée. 14 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE Pour les besoins de notre dispositif, nous avons devons avoir plusieurs scénarios avec le barman, car ce dernier sera présent dans le monde fictif et le monde réel, et nous devront faire coïncider les deux. Le lien entre les deux mondes sera une porte situé en face du bar. Etape 2 : Les caméras Pour créer le prolongement du café, nous allons nous servir des fonds verts et des plans filmés dans l'étape 1. Pour créer le miroir, nous allons additionner ce qui sera filmé en temps réel dans notre café réel avec ce qui a été filmé en étape 1 du point de vue du miroir. 15 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE C'est sur le fond vert situé en face du miroir que sera incrustée la scène réelle. Le tout sera quant à lui incrusté, avec une symétrie d'axe vertical, sur le miroir de la salle fictive, dans la vidéo réalisée dans l'étape 1, en face du miroir. Le résultat de toutes ses incrustations sera projeté sur l'écran de la salle réelle. 16 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE Etape 3 : Le vrai café L'image créée en étape 2 va être projeté sur une partie d'un des murs. Sur l'autre partie de ce mur on pourra trouver une porte qui permettra au serveur d'aller dans la salle cachée où il pourra actionner les vidéos et préparer les commandes. La porte d'entrée du café se trouvera sur le coté, de façon à ce qu'elle ne soit ni en face de l'écran (dont également de la caméra), ni sur le même mur que l'écran. L’installation terminée, nous souhaitons donnée l’impression que le café est comme ci‐
dessous. 17 Jennifer Druart – Quentin Fasquel – Carole Lavillonnière CAMERA CAFE 

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