edition n° 14 - SCP Cyclisme

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edition n° 14 - SCP Cyclisme
Le
Cyclotin
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EDITION N° 14
BUREAU DIRECTEUR
du SCP CYCLISME de
PLAISANCE du TOUCH
http:// : http://www.sportingclubplaisance.org
2010
Président : Claude LEBOURGEOIS
Vice-présidents : Jean PUJOS, Lucien MARCH,
Michel RIGAL.
Secrétaire : Claude PUJOL
Secrétaire adjoint : Joseph BAEZA, Françis INESTA
Trésorière : Maryse DANSAN
Trésorièr adjoint : François DECOMPS
Responsable sécurité : Gildas BIRIEN
Adjoints sécurité : Jean PUJOS, Alain Ferrero,
Claude PUJOL,
Robert LAPALU, François DECOMPS, Albert MARIUZZO.
2
.
CYCLOTIN 2010
SOMMAIRE
Bureau Directeur du SCP CYCLISME de PLAISANCE du TOUCH
2
Sommaire
3
EDITORIAL par le Président du SCP Cyclisme : Claude LEBOURGEOIS
4
Chasseurs de Cols
Quelle aventure : L’Ariégeoise
!!!
Notre Semaine Fédérale à VERDUN
Le Géant et les Cyclotes
Cl.
PUJOL
5
F.
INESTA
8
M.&Cl. ESPES
J.Cl.
13
FOURCADE
16
Laurent FIGNON
F.
DECOMPS
17
L’Ardéchoise
A.
TORREMONEIL
19
H&L.
MITTERNIQUE
22
Calendrier d’un couple Cyclo
VERDUN
M.
DANSAN
28
CUGNAUX
J.
BRARDO
33
L’Ariégeoise
P.
TRAVERSAZ
34
Séjour en Provence
F.
GRIALOU
36
3
Cyclotines, Cyclotins,
Bonjour et bienvenue pour cette 14ème édition de notre revue.
Il y a des fois où il nous semble que notre contrat à un goût d’inachevé. C’est l’impression que j’ai aux
termes de ces trois années. J’avais mis tant d’espoir à réussir, tant d’espoir à atteindre les objectifs
fixés, qu’en cette fin de saison 2010, j’ai une impression d’échec.
Bien sûr, il y a eu, grâce à l’engagement du noyau dur des réussites extraordinaires : je pense, rien que
pour cette année, à ces sorties Montagnes et d’été, en particulier à notre journée « Tourmalet », je
pense également à nos week-end : familles et Mont Ventoux. Mais au-delà de ces pures actions, je ne
peux m’empêcher de réfléchir qu’au niveau de la mobilisation, de la participation, des échanges et de la
convivialité, c’est une désillusion. Peut-être ne suis-je pas à la hauteur, peut-être que je n’ai pas su
trouver les mots, peut-être que je n’ai pas assez estimé l’importance du désintérêt, de l’indifférence des
80 % de membres du Club qui globalement ne participent à aucune des activités proposées tout au long de
l’année.
Est-ce que vous vous rendez-compte que cette année, il n’y a que 28 cyclos sur 128 qui se sont inscrits au
repas annuel !!
Le vélo serait-il un sport individuel pratiqué en
groupe ? Au Club, des groupes, nous en avons cinq, le
groupe 1 : mis à part 2 ou 3 fidèles, aucun membre ne
participe ; le groupe 2, c’est encore pire ; le groupe 3, le
plus assidu, le réservoir de bénévoles d’organisateurs et
Le Ventoux 2010
de membres stimulants ; le groupe 4, à l’image du
précédent, les fondateurs, les vieux routiers du Club ; le
groupe 5, un noyau toujours prêt à donner un coup de
main, toujours là pour les manifestations locales, mais par
contre, surtout ne leur demandez pas de s’éloigner de
Plaisance, une sortie « Montagne », mais vous n’y pensez
pas mon jeune ami, prendre la voiture pour aller à
Rabastens : inimaginable, impensable.
Pour compléter ce tableau noir, il faut parler de la
sécurité, cette année a été particulièrement sombre sur
ce plan, il faut déplorer de nombreux accidents individuels
ou en groupe dont au moins deux très graves et une
indiscipline grandissante doublée d’une agressivité
ascendante de la part des automobilistes. Nous sommes montrés du doigt au niveau de la fédération et ça,
pour un Président de Club, ce n’est pas franchement réconfortant : tant qu’il n’y aura pas plus d’implication de
la part des responsables, de tout pratiquant individuellement, de respect des règles de base et des
utilisateurs des routes, nous n’y arriverons pas. Je prends ma part de responsabilité sur ce sujet, mais que
chacun réfléchisse bien à la sienne également.
Lorsque vous feuilletterez les différents articles composant votre journal, repensez à tout cela, vous verrez
l’illustration des propos que je vous ai tenu ci-dessus, vous constaterez l’implication de certains. J’espère que
vous passerez un bon moment de lecture en notre compagnie.
Merci mes amis, vous qui m’avez épaulé tout au long de ces trois années. J’ai fait de mon mieux, je vous
souhaite une bonne continuation.
Votre Président.
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Le chasseur de cols se caractérise, par sa particularité à aimer les pourcentages, les
dénivelés, l'inconnu, toujours plus haut, plus loin, plus beau.
Son alimentation est identique au cyclotouriste « lambda », bref, la ressemblance est
frappante. Il n'a pas d'âge, discret, il se fond (surtout par grosse chaleur) dans la masse
aisément !!!
Seul ou accompagné au milieu de nulle part, il aime contempler, admirer, se ressourcer au
passage de cette ligne imaginaire, du col tant espéré, oubliant les heures d'efforts soutenues
et les litres de sueurs abandonnés sur le bitume.
Grimpeur né, sa principale motivation : son acharnement à
vouloir gravir à tout prix des cols connus ou pas, longs ou courts,
avec des pourcentages énormes ou relativement faibles.
Il n'hésitera pas à s'engager sur des pistes, des sentiers, des
chemins, des voies sans issues ou "culs de sacs", pendant des km,
uniquement afin de satisfaire une envie personnelle : franchir
cette ligne.
Plusieurs cols peuvent être gravis lors d’une seule sortie, en fonction de ses capacités ou
de son humeur du jour.
Evidemment, ce braconnier montagnard des temps modernes, ne s'aventure pas hors des
sentiers battus sans la perspective d'un col. Il obéit à une règle imposée par une association se
dénommant "Club des 100 Cols", affiliée à la FFCT, dont voici un extrait du règlement :
Article 1
Pour entrer au Club des Cent Cols, il faut avoir franchi à bicyclette au moins cent cols différents, dont cinq cols de 2000 m ou plus
pour chaque centaine proposée.
Article 2
Sont pris en compte :
- les cols inscrits dans les catalogues du Club des Cent Cols à la date de leur dernière mise à jour.
- pour les pays dépourvus de catalogues, les cols portant ce nom ou tout équivalent local, régional ou national, figurant (ou ayant
figuré) sur des sources cartographiques ou documentaires jugées fiables par le Club.
Les monts et les sommets, les défilés et les fonds de vallée ne sont pas comptabilisés.
Article 3
Les candidats ainsi que les membres inscrits au Club des Cent Cols n’ont pas à apporter la preuve de leur franchissement des cols.
Le Club fait confiance à la sincérité des déclarations.
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Le traqueur est organisé, il possède les cartes IGN série verte au 100 000 ème, de la
région à explorer, ainsi qu'une liste de tous les cols de France et de Navarre, mise à jour
régulièrement et fournie aux adhérents de ce club.
Les 2 Lascars "aficionados" de la toile, JCV & Claude P, récents trappeurs, possèdent
également en plus, un formidable outil de saisies informatiques : "Logivélo" (créé par notre Ami
Joseph et fignolé/modulé/embelli par JCV), qui les aide considérablement, pour des
recherches personnalisées, à peaufiner leurs nouvelles aventures.
La liste est impressionnante, près de 10 000 cols français y sont répertoriés avec les relevés
cartographiques IGN, les coordonnées GPS, les profils d'ascensions ainsi que divers liens
internet sur les sites touristiques recherchés.
Les cols de nos voisins frontaliers, sont également classifiés sur une liste indépendante.
Durant les longues soirées d'hiver, le fin limier à méticuleusement entouré au feutre, au
crayon gras ou autre, sur la carte, les futurs cols à gravir, en rêvant à ses prochaines vacances,
et a pris soin de tracer des circuits qui goberont le maximum de cols sur son passage.
Le glouton, se connaît très bien, et adaptera les déplacements à ses capacités, tout en suivant
son fil d'Ariane : cols, cols, cols, franchir le max !
Le boucanier est aussi pointeur, il inscrira honnêtement sur une feuille pré-imprimée, le
nom des cols franchis ainsi que les coordonnées IGN, afin de les envoyer à son représentant
régional, pour figurer sur le tableau d'honneur du club des 100 cols.
Voici la carte de France avec les coordonnées des différents délégués régionaux du Club des 100 Cols :
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Pour infos, au SCP Cyclisme, à ce jour, je connais trois chasseurs :
André TORREMONEIL, le plus aguerri et fidèle chasseur, inscrit en 1982, qui comptabilise à
ce jour : 1087 cols différents dont 60 de plus de 2000 m d'altitude : Chapeau bas André !
Jean-Claude VIGUIE, également "logivélociste" quand il n'est pas sur son vélo, inscrit depuis
2010, comptabilise 248 cols différents et 14 de plus de 2000 m d'altitude.
Ahhhhh!! si je pouvais le suivre …"soupir", ce costaud là ! Lèves le pied JC j'arrive ouf, ouf,
ouf !!!
Et loin derrière comme d'hab, votre serviteur, jeune liftier, inscrit également depuis 2010,
comptabilise 172 cols différents dont 8 de plus de 2000 m: la marge de progression est
énorme, je suis rassuré !
Le plus grand rabatteur a 65 ans et comptabilise 7767cols dont 1393 de plus de 2000m,
véritable prouesse, je m'incline. (Déclaration évidemment sur l'honneur, rien à gagner,
uniquement une satisfaction personnelle, n'est ce pas magnifique ?).
Enfin, cet aventurier, corsaire des temps modernes, se singularise par sa simplicité, son
profond respect de la nature et son plaisir de découvrir et de partager avec les copains de
nouveaux paysages, à deux pas de son domicile, et souvent inconnus de la plupart des cyclistes.
Claude PUJOL.
http://www.centcols.org
2500 membres actifs
Près de 10 000 cols répertoriés en France
DOCUMENT ANNEXE A LA RÈGLE DU JEU :
Article 1
Par bicyclette on entend tout engin mû par la seule force musculaire, le plus souvent, il s’agit d’un deux-roues, les tricycles sont
admis.
L’usage de moyens de (re)montée mécanique est exclu.
Il est admis de compter un col franchi en descente.
Les cols muletiers sont admis au même titre que les cols routiers.
Les cols d’approche difficile peuvent être franchis partiellement à pied, avec poussage (voire portage) du vélo.
Cent cols différents : un même col n’est comptabilisé qu’une fois, même s’il a été franchi à de multiples reprises, et par des versants
différents.
Aucune altitude minimale n’est imposée.
Les cols peuvent être franchis dans tous pays au monde.
Le tableau d’honneur de la revue annuelle récapitule pour chaque adhérent le nombre total de cols cumulés et le nombre de "+
2000 m"
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QUELLE AVENTURE, L’ARIEGEOISE !!!
Eh bien, j’y suis ! Nous sommes le 26 juin 2010, c’est le grand jour,
l’ARIEGEOISE ! En ce qui me concerne, et je pense ne pas être le seul, cette journée
constitue le « point d’orgue » de ma saison de cyclo, car c’est une première pour moi, une
sorte de baptême.
Voila trois à quatre mois après mon inscription je n’imaginais pas un seul
instant ce à quoi j’allais être confronté. Cependant petit à petit, glanant des
informations auprès des « sages » du club, j’ai progressivement pris conscience de la
réalité. Je vais tenter de vous relater le vécu de cette journée mémorable au travers de
mes émotions.
Avant de vous faire vivre ma course, je vais aborder le côté
« logistique ». Ce fut indéniablement une réussite totale. Logés en bungalows au camping
municipal d’Auzat nous avons bénéficié de conditions optimales pour nous préparer.
L’intendance était également à la hauteur. Je tiens à adresser un grand merci à Hélène
et Patrick S. en maîtres organisateurs ainsi qu’à toutes les autres personnes s’étant
impliquées pour l’occasion, et notamment ces dames qui ont su nous faire apprécier leurs
talents variés de cordons bleus ! Et j’ajouterai que je me suis «gavé» de ces purs
moments de convivialité qui m’ont requinqué le mental après la course.
Mais revenons à l’aspect sportif !
Mes
préparatifs
achevés,
ma
«monture» bichonnée,
me voilà parti de
Plaisance, vendredi 25
juin en milieu d’aprèsmidi. Arrivé à l’entrée
de
Tarascon,
la
circulation est dense,
mais ce n’est rien. Je
commence à mesurer
l’ampleur
de
la
manifestation
au
village départ !
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Bien qu’étant inscrit depuis longtemps par internet, les files d’attente sont
interminables, et il ne me faut pas moins de 50 minutes pour pouvoir retirer mon
« paquetage » (dossard, plaque de vélo, tenue). Ceci étant fait, j’arrive tant bien que mal
à m’extraire du centre ville, et direction Auzat.
Comme je l’ai dit plus haut, l’accueil est chaleureux. Presque tout le
monde est arrivé (au total nous serons 36 personnes). Après le repas, nous essayons de
ne pas nous coucher trop tard. Ce que nous faisons aux alentours de 22 h30. Mon
sommeil sera de piètre qualité. En effet, réveillé à 02 h 45 par mes interrogations, et
n’ayons pas peur des mots : par ma peur, je tarde à retrouver le sommeil. Je saurai plus
tard que presque tout le monde a vécu cette expérience la première fois.
Sept heures. Tous les cyclos sont fin prêt. La température est de 8°.
Après les dernières photos de groupe nous quittons Auzat, direction le village départ.
C’est une longue et douce descente de presque 17km. Heureusement que tout le monde
s’est équipé en conséquence, et que, « luxe » très appréciable, nous disposons d’une
voiture suiveuse qui nous permet de nous délester à l’entrée de Tarascon.
Ultime café au village départ, puis positionnement sur la ligne. Tant bien
que mal, nous tentons de rester groupés. Il y règne une cohue et un brouhaha
indescriptibles. Pour ma part je n’ai encore jamais assisté à un tel évènement. Nous y
retrouvons Huguette et Laurent M, Jean-Claude F, Thomas B, André et Monique R. Ces
derniers nous prennent en photo.
Après les annonces d’usage faites au micro, le
départ est donné à 08 h 30. Nous voilà partis pour
117 km. Là, j’y suis réellement, et aussi bizarre que
cela puisse paraître, je suis presque soulagé ! C’est
comme si toute la pression que j’avais accumulée aux
cours des jours, voire des semaines, qui ont précédé,
s’était échappée instantanément par une soupape de
sécurité.
Dès le début, notre groupe se scinde en deux
à l’occasion de la fermeture d’un passage à niveau à
la sortie de Tarascon. Jean P, Pierre G, Claude L,
Alain F, Alain A, Thomas B et Jean-Claude F. ont pu
passer. Nous ne les reverrons qu’à l’arrivée ! Notre
«groupe» est constitué de Claude P, Patrick S
Antoine G, Eric L et moi-même. Dès les premiers
moments j’apprécie la qualité de l’organisation. Celleci est à mon avis sans faille. L’implication des
bénévoles est totale. Le dispositif est performant !
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Nous roulons de manière satisfaisante. Nous suivons un rythme de
croisière qui semble convenir à tout le monde. Nous dépassons de nombreux participants
et beaucoup d’autres nous doublent. La première difficulté se présente : la côte de
Nalzen. Les conseils avisés d’Antoine G qui me prévient lorsqu’il faut mettre «la petite
plaque» m’aident beaucoup et tempèrent mes ardeurs de «cheval fougueux», car j’ai
presque tendance à trop appuyer sur mes pédales. Il le fera tout au long de la journée et
je l’en remercie. Arrivés à Bélesta il nous prévient que dorénavant nous n’allons que
monter ! Se succèdent donc le col de la Croix des Morts (8 km), le col des Sept Frères
(10 km) et, après le ravitaillement de Prades, le col de Marmare (6 km) Au sommet de ce
dernier, nous avons parcouru 70km. Après le franchissement du col de Marmare, nous
amorçons une longue descente sur Les Cabannes, dernier ravitaillement « solide » avec
animation où nous arrivons aux alentours de 13 h 15. Tous les participants prennent le
temps de se restaurer.
Jusqu’à ce point il m’a semblé que nous nous en étions à peu près bien
sortis, mais c’était sans compter sur un paramètre qui allait nous torturer jusqu’à la fin,
et le verbe n’est pas trop faible : la chaleur. La veille du départ Alain A m’avait annoncé
que c’était ce qu’il fallait le plus redouter, et il avait mille fois raison ! Puis à partir de ce
moment là, chacun commence à monter à son rythme et selon ses propres possibilités. Le
soleil darde ses rayons brûlants sur nos corps. Dès le début de l’ascension quelqu’un
annonce la température : 35°. Au sommet Alain F. nous dira qu’il a personnellement
relevé 38°, une véritable fournaise.
Bien sûr il y a les
« costauds »,
bien
entraînés,
expérimentés qui vont
grimper plus facilement
que
les
autres.
D’ailleurs
un
grand
nombre
a
déjà
commencé à gravir la
pente.
Les
tout
meilleurs sont même
arrivés. En ce qui me
concerne, je suis d’un
autre niveau, que dis-je,
d’un autre monde ! Je fais partie des anonymes, humbles obscurs. Mais c’est aussi ce qui
fait la beauté d’une telle course, et, maintenant que je la vis de l’intérieur, je comprends
alors que «L’ARIEGEOISE» ne peut que susciter un tel engouement. Je crois que c’est
ce qui en fait toute sa beauté. Je suis conquis.
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Je commence à monter la première rampe du plateau de Beille, et après
quelques lacets, je suis frappé de plein fouet par la réalité. Maintenant JE SAIS. Je ne
suis pas prêt, et l’expérience de ce type d’escalade me fait cruellement défaut. Les
petites côtes que nous franchissons au cours des sorties club n’ont rien de commun avec
cela ! Je n’ai pas assez d’entraînement spécifique de montagne. Quelques impondérables
m’ont empêché d’optimiser ma préparation, notamment en effectuant des sorties
« montagne ». Il faut savoir qu’à mon actif, et depuis que je fais du vélo, les seules
difficultés que j’ai escaladées sont : le Pic de Nore (à l’occasion de la Brusau 2010), le
Portet d’Aspet (trois semaines avant l’Ariégoise) et pour finir les trois cols qui
précèdent Beille aujourd’hui !
Mon objectif étant de terminer cette course selon mes possibilités, je
serre les dents et je continue à monter. Au 2ème kilomètre de la montée Monique et
André R, au détour d’un lacet nous prennent en photo l’un après l’autre. C’est très dur.
Une chape de chaleur s’abat sur tous les participants ; cette sensation est accentuée
par l’absence de vent, rien ne bouge.
Comme je le dis plus haut, il y en a qui montent plus facilement que
d’autres. Chacun à son niveau ! Cependant, le tiers de la montée n’est pas accompli et
déjà j’en vois qui rebroussent chemin. D’autres à la recherche de l’ombre se reposent
allongés sur les talus ou dans le fossé. Nous recevons les applaudissements des
personnes au bord de la route qui sont venues encourager un père, un mari, un enfant, un
frère… C’est très réconfortant. L’émotion
m’envahit. Et même quelques larmes
troublent ma vue. Je n’en avais pas besoin
tellement la sueur voile ma vision au travers
de mes lunettes. D’ailleurs je les enlève. Je
me motive et je continue à mouliner, encore
et
encore.
Au
5ème
km,
premier
ravitaillement en eau et « douche ». Je suis
étonné d’être arrivé jusque là. Jusqu’à ce
point, j’ai bien maîtrisé sur le plan cardio et
je suis très content. Je me remets en selle
et je continue ma grimpette. Mes cuisses
sont hyper douloureuses. Aux alentours du
8ème km, de nouveau séquence émotion. En
effet le « Femmes Club de Plaisance » est là
et
nous
attend
à
l’ombre.
Les
encouragements fusent de toutes parts.
C’est bon pour le moral et le mental. Je fais
quelques mètres de plus pour écraser
furtivement une larme qui pointe. Puis, je reviens vers elles. Claude P. arrive juste après
moi. Nous nous désaltérons. Claude ne peut plus rien avaler. Nous nous remettons en
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selle et reprenons notre calvaire ! Il tentera de faire un peu d’humour avec les autres
participants, mais en vain ; les visages sont tendus, hébétés, la bouche grande ouverte,
avides, à la recherche de la moindre goulée d’air frais. On peut y lire de la souffrance,
du découragement. Les mains se crispent sur les cintres. Certains zigzaguent sur la
route quand la pente est trop dure. Nous perdons tous en lucidité. Les organismes sont
sollicités à l’extrême. Claude nous dira plus tard qu’il s’est forcé à du calcul mental pour
conserver sa capacité de réflexion.
Et puis voilà que, passé le 9ème kilomètre de montée apparaît un autre
paramètre que je découvre : les crampes. Claude continue à monter, et moi je suis
contraint de mettre pied à terre. Mes cuisses sont devenues dures comme du bois,
surtout la gauche. Je m’étire longuement jusqu’à ce que la douleur disparaisse. J’en
profite pour faire tomber mes pulsations. Je remonte sur mon vélo et reprends mon
ascension. 200 mètres plus loin les mêmes symptômes se renouvellent. En fait cela va se
répéter à quatre reprises, jusqu’au dernier ravitaillement en eau que je parviens à
atteindre, soit à cinq km de l’arrivée !
Je ne peux plus continuer comme cela,
et je décide alors de jeter l’éponge et
d’abandonner, déçu de sombrer à 5
kmsseulement du but, mais je suis au
bout du bout ! Un automobiliste
charitable me conduit jusqu’à l’arrivée.
Là, je vais remettre ma plaque de vélo
aux officiels en leur signifiant mon
abandon. Puis tout le monde m’entoure
et me réconforte, et ça fait du bien,
mais ma défaillance me fait rager.
J’apprendrai plus tard que j’avais fait le plus dur, c'est-à-dire franchir
les dix premiers kilomètres et sortir de la forêt ! Au moment où j’écris ces lignes, je
fulmine encore plus de ne pas avoir pu finir, c’est tellement rageant d’échouer si près du
but. Je pensais que c’était sur le plan cardio que je risquais d’être ennuyé, et ce sont
mes jambes qui m’ont lâché ! J’avais presque hâte d’en découdre mais Beille, ce géant des
Pyrénées, m’a vaincu. Dans les jours qui suivent, nous apprenons que sur les 3600
participants comptabilisés au départ (Ariégeoise + Mountagnole) 1100 environ ont
abandonné ! C’est énorme.
Et voilà, j’avais fait le challenge personnel de terminer à mon rythme, et
les crampes ont eu raison de moi, mais je refuse de m’avouer vaincu. L’année prochaine,
et les suivantes, je serai encore présent si tout va bien, et je compte bien terminer !
Françis INESTA.
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NOTRE SEMAINE FEDERALE A VERDUN
Nous partons le samedi 31 juillet 2010 à 5h du matin. Après une
route fort longue, nous arrivons à Verdun à 17h30, direction les
carrières d’Haudainville, pour récupérer nos dossiers, nos badges
(des tours de poignet en éponge qui serrent -made in china-, sont
décevants). Nous sommes 10 800 participants. Pas d’attente, le
plus gros des troupes est passé. Nous nous dirigeons vers l’hôtel,
en plein centre, à 500m de la permanence sur les hauteurs, à deux
pas de la cathédrale. Au moment de décharger dans une rue
passante et en côte, une grosse averse nous accompagne. Nos vélos
sont remisés dans une trappe qui s’enfonce dans la terre, nous y
accédons par 7 marches cauchemardesques, c’est l’ancienne
prison, le bâtiment date de 1820. Le plafond est voûté, nous
apprenons que les cellules étaient situées en dessous.
Dimanche 1er août :
Le circuit est la découverte du Barrois. Nous effectuons une sortie de 58km pour une ballade et un
repérage des environs. Il faut assister à la cérémonie d’ouverture à 17heures. Des festivités, le cirque
PINDER et des acrobates à vélo, ballons et costumes vénitiens, le tout très coloré, nous attend ainsi
qu’un kir à la mirabelle.
Lundi 2 août :
Nous parcourons la Woevre en direction des Eparges. Ici beaucoup de bois, la colline porte encore les
traces des combats, ceux-ci y furent effroyables. Le front ne
bougea que de 300 mètres d’avant en arrière pendant 4 ans.
Il n’est pas rare pour les chercheurs de champignons ou
promeneurs, de tomber sur des chaussures, des musettes et
munitions. Il y a chaque année environ deux accidents,
mains arrachées, visage criblé. Partout l’herbe est verte, on
dirait du gazon, ce n’est pas surprenant mais ça interpelle.
Puis passage à ST Rémy la Calonne qui abrite la tombe de
l’écrivain combattant Alain Fournier –Le grand Meaulne-.
J’évite de parler de 1914-1918 car l’autre groupe a passé la
journée à visiter. Maryse, férue d’histoire va vous
renseigner.
Mardi 3 août :
De Damvilliers à Montmédy. Nous partons à 8 heures
par la montée de la citadelle ; ne la connaissant pas,
tout le monde est surpris. Je déraille, invectivée de tous
les noms d’oiseaux par les cyclos ralentis. Nous
traversons les villages déserts, les agriculteurs sont aux
champs, immenses propriétés sur des centaines
d’hectares, pas grand monde sur la route pour nous
encourager. Des tracteurs sont à l’œuvre avec 2
remorques attelées, je ne l’avais jamais vu.
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En fin d’après midi au retour, nous rencontrons un ralentissement : 2 ambulances et un véhicule de
gendarmerie ; un cyclo a perdu le contrôle de son vélo en descente et a entraîné la chute d’un autre. On
s’entendra dire qu’en cyclotourisme et surtout à la semaine fédérale il ne faut pas se prendre pour un
coureur.
Mercredi 4 août :
De Dieue sur Meuse à Commercy. Nous sommes dans le Val de Meuse, des côtes et de la distance :
115km. Heureusement que les “ravitaillos” de midi sont accueillants, organisés et délicieux. Nous
rencontrons André et Josette. Si cette dernière se fait tirer l’oreille pour pédaler, elle n’est pas la
dernière à se régaler d’un pavé de bœuf sauce aux cèpes et patates sautées, tout ceci mitonné dans la
cantine de l’armée 14-18 ?
Le soir nous nous retrouvons aux Orchidées, l’hôtel de l’autre troupe pour fêter…les 20 ans d’Emile
et boire les 4 pichets de vin rouge offerts par notre trésorière Maryse.
Jeudi 5 août :
Comme chaque année, nous sommes conviés au pique-nique, journée de détente et ambiance
campagnarde du XIXème siècle. Cela se passe au village des vieux métiers. Le stand le plus apprécié,
outre le travail de l’osier, la confection de roues en bois, la tonte des moutons aux ciseaux, sera la
fabrication des tuiles. Nous avons la prestation -un homme et
une dame –d’un vrai cours de théâtre ou même Carla Bruni
est évoquée car pour façonner une tuile il faut une cuisse
musclée de cyclo!!! Ce n’est pas le cas des cuisses de notre
“first Lady”!!! A l’heure du casse-croûte original et de
qualité nous retrouvons Ghislaine et Daniel qui nous voyant,
changent de file, la nôtre étant plus rapide. Toujours le même
dilemme, une heure d’attente environ ! Une vente de pain
frais et de tartes au sucre est organisée. J’ai la recette pour
des pâtons de 350 g soit 6 tartes pour les gens intéressés, me
la demander.
Claude fera un détour par la tranchée des baïonnettes et son
mémorial, à la mémoire des soldats français. Sur le fronton de l’édifice, on peut lire : « Ceux-ci
dorment debout, le fusil en mains dans cette tranchée »- leurs frères d’Amérique.
Le soir nous assistons à l’évènement spectacle féerique : Des flammes à la lumière. Evocation
historique, émouvante, de la bataille de Verdun. 250 acteurs sur scène, 900 costumes, 1000
projecteurs, tableaux vivants, réalisés dans les carrières d’Haudainville.
Vendredi 6 août :
Destination l’Argonne. Départ une fois de plus par la côte de la citadelle, maintenant on a l’habitude,
on joue avec les pignons. Toujours des buttes, on n’en voit plus la fin. Sur tout le trajet on rencontre
des meules de paille décorées. Des dames aux longs cils et aux yeux bleus, des tracteurs réalistes avec
diverses formes et toujours des monuments et des vestiges de la guerre. Nous finissons notre parcours
n°3 à Dombasle sur Argonne avec une côte de 15km qui vaut la cambrure d’Arièle comme je le fais
remarquer à Henri. Enfin après cet effort nous arrivons au centre de Verdun.
14
Samedi 7août :
Nous traversons le pays haut, par la forêt ;
toujours de vastes étendues de champs cultivés et
de bocages. Au ravitaillement, des couples
vénitiens avec des masques magnifiques, ça nous
change des poilus. Comme tous les jours nous
nous régalons de la diversité des menus, boudins
blancs, steaks hachés, saucisses multiples et
variées. Maryse a pédalé avec nous, histoire de
rentrer avant 16heures car après il n’y a plus
d’eau chaude dans la chambre. Moi je décide de
faire une boucle vers l’ossuaire de Douaumont.
C’est bien là que nous apparaît la triste réalité.
Le soir nous serons quelques-uns à assister au repas de clôture. C’est toujours aussi bruyant mais nous
nous régalons des spécialités du terroir.
Dimanche 8 août 9heures :
Les gens se sont pressés la veille pour décorer leurs vélos et ont fait preuve d’imagination pour mettre
leur région à l’honneur. C’est la façon de remercier la population qui nous a accueillis, chichement
cette année, c’est vrai, mais c’est la tradition. Des centaines de roues de vélos fleuries, de décors
recherchés et originaux ! Nous avons le plaisir de discuter avec le président du cyclo-club de Flers,
ville qui nous accueillera l’an prochain en Normandie. Il nous certifie que 2011 sera un bon cru,
moins porté sur l’histoire. Il nous attend nombreux et entraînés. A l’année prochaine donc pour le
S.C.Plaisance que nous espérons fidèle à la tradition. Une surprise vous attend… ?????????.
Mauricette ESPES.
15
Le géant et les cyclotes
Majestueux vaisseau d’ocre barrant l’azur
On t’admirait, craintifs, de Villes sur Auzon.
Nous t’avons défié, putain que c’était dur !
Tu t’es bien défendu mais on est des champions !
Voyez grimper Ghislaine, Huguette et Mauricette
Et Patricia qui souffre ! Ah !ces maudites crampes !
Nous, les vieux poivre et sel faisons la moulinette,
Transpirant et soufflant en gravissant les rampes…
On a vu des drapeaux qui venaient de partout,
Unis dans un effort qui nous rassemble tous :
Xénophobes, fuyez ! Ce lieu n’est pas pour vous !
J.
Cl.FOURCADE. le 5 septembre 2010
16
Laurent FIGNON … adieu CHAMPION.
Mardi 31 août 2010. Une crainte, qui hélas, se transformait en réalité: l’annonce du décès de Laurent FIGNON, en début
d’après midi, était diffusé sur les ondes.
La maladie aura été la plus forte: le cancer dont il était atteint avait rapidement évolué ces trois dernières semaines. Après avoir
courageusement lutté depuis fort longtemps il a définitivement baissé les bras, lui qui refusait toujours de tomber dans le
défaitisme.
Il était entré, suite à ses nombreuses performances, dans la mémoire collective de tous les Français. Le 12 août dernier il avait eu
50 ans.
Lorsque paraissait son ouvrage « Nous étions jeunes et insouciants » en mai 2009, dans lequel il évoquait sa carrière, avec le
franc parler qui le caractérisait, la nouvelle de sa maladie n’était pas encore connue. Elle le sera un mois plus tard.
« Tous les hommes meurent un jour. Si ma vie devait s’arrêter prochainement, j’aurai cette chance inouïe de partir
sans regrets. Trop jeune, bien sûr, mais sans regrets. J’ai eu la plus belle vie que l’on puisse imaginer. Je n’ai pas d’autres
mots pour le dire. Je n’ai pas peur de la mort, je n’en ai pas envie » avait-il également écrit.
Que retenir de sa carrière sportive? Il fut un grand puncheur, à la fois offensif et réaliste. Il s’illustra sur tous les terrains,
dans les classiques et dans les courses à étapes.
Ses victoires les plus significatives:
- Tours de France 1983 et 1984
- Meilleur grimpeur du giro d’Italie 1984
- Champion de France 1984
- Flèche Wallonne 1986
- Milan - Sam Rémo 1988 et 1989
- Grand Prix des Nations 1989
- Giro d’Italie 1989.
On retiendra également les HUIT SECONDES de retard qui le séparaient de Greg Lemond, à l’arrivée du Tour de France
1989: plus petit écart jamais enregistré entre un vainqueur et son dauphin. C’était au terme d’un chrono individuel de 24,50 Kms,
lors de la dernière étape, que l’Américain, vainqueur, avait repris à Laurent FIGNON, maillot jaune au départ, 58 secondes: HUIT
DE TROP!
17
En janvier 2005 il reprenait le «Centre CITECYCLE » -musée dédié au cyclisme-, un hôtel et un restaurant, situés à
GERDE près de BAGNERES DE BIGORRE (65). Ce centre devenu « Centre LAURENT FIGNON » accueillait ses premiers
stagiaires en mars 2007; épaulé par des moniteurs locaux et des professionnels il proposait des stages de perfectionnement cycliste
à de nombreux amateurs. L’escalade des cols pyrénéens était, évidemment, au programme.
Lors des Tours de France 2009 et 2010 il était « consultant » à « France Télévision ». D’une voix éraillée, due à des cordes
vocales atteintes, il analysait la course avec pertinence, finesse et sans concession.
Le texte qui suit, paru dans un quotidien, sera un complément et la conclusion à cet article.
UN MEC A PART
Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Un choc culturel. Parisien et bachelier, ça ne vous prédispose pas forcément à gagner
le Tour de France à 22 ans, à le regagner à 23, quand le cyclisme était encore quelque chose comme l’ultime refuge de la ruralité
triomphante. Une sainte et saine apparition. Un visage rayonnant, une blondeur diaphane, les lunettes rondes de l’intello. Un
anachronisme. Il était jeune et insouciant.
Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Une flamboyance. Le Tour 1984, au cours duquel il pulvérisa son ex-chef de file et
quadruple vainqueur de l’épreuve Bernard Hinault, renvoyé à plus de dix minutes aux Champs. C’est un ange qui survola
l’épreuve. Se brûlait-il les ailes en même temps qu’il les déployait? Ce n’est pas un jour à chercher une réponse. Il était jeune et
insouciant.
Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Un caractère. Un ego de champion. Une suffisance. En 1984, Hinault l’attaqua à neuf
kilomètres du pied de l’Alpe d’Huez. Le retour de bâton fut terrible. Sportif et verbal: « Quand je l’ai vu partir ainsi, je me suis
mis à rigoler ». Il était jeune et insouciant.
Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Une misère. Ces huit secondes qui l’ont privé d’un troisième succès dans le Tour de
France en 1989 et lui ont plus sûrement pourri le restant de sa trop courte vie que quelques cochonneries ingurgitées à
l’occasion. Huit secondes qui l’ont fait entrer dans la légende du sport par la porte détestable des perdants magnifiques. La fin de
la jeunesse et de l’insouciance.
Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Un ultime combat. Le plus grand d’entre tous. Un match au corps à corps. En public,
dans un livre et sur les ondes. Tel qu’en lui-même. Provocateur, sublime, affaibli, désespéré. Il était trop jeune et tellement
soucieux.
Différents documents et reportages m’ont permis de rédiger, modestement, une brève évocation de la carrière sportive de ce
champion français.
Mardi 31 août 2010 …………… Une ligne d’arrivée……………. C’était sa dernière.
François DECOMPS.
18
L’ARDECHOISE … en roue libre
=+=+=+=+=+=+=
Le jour se lève ; superbe journée en
perspective.
Je suis à pied d’œuvre, monture prête,
cyclo équipé, au beau milieu d’un grand
parking pour voitures (très bien aménagé pour
les camping-cars, avis aux amateurs !) dans la
charmante localité de LARGENTIERE
(Ardèche).
Prêt, je le suis. Depuis quelques temps
déjà, je me suis “entraîné” à grimper quelques
petits cols (9 au total) dans le massif des
ALPILLES, autour des BAUX DE
PROVENCE afin de réussir « mon
ARDECHOISE ».
Histoire de chauffer un peu la
“mécanique”, je me suis offert, avant d’arriver
à LARGENTIERE, la grimpée, à 5h 30 du
matin (il faisait presque nuit) du petit col du
CHATAIGNIER (315 m).
Il est à présent 6h 30 et c’est parti mon
cyclo ! D’emblée, au cœur même de cette petite
ville ça monte sec et cela n’arrêtera pas 12
bornes durant, jusqu’au sommet du col de la
croix de MILLET (576 m).
19
5,6% de pente tout de même et vent
défavorable. Je “buffe” un peu et m’arrête une
première fois pour retirer le coupe-vent ; puis
une deuxième fois au passage du petit col du
SUCHET (481 m) pour retirer mes jambières ;
puis encore une troisième fois pour les
manchettes et enfin une quatrième fois au
sommet pour… une photo. Grand soleil, ciel
bleu azur ; la descente fait du bien !
Bas du col, je butte sur la N 102 qui
relie AUBENAS au PUY EN VELAY.
L’infernale, l’impossible N 102 devrais-je dire,
tant le trafic routier y est important.
Mon circuit, tel que prévu, passant par
elle, je ne peux l’éviter. Et durant 25 longs
kilomètres d’une montée périlleuse (poids
lourds) et au bout de deux heures d’efforts, je
franchis à midi pile le col de la CHAVADE
(1266 m) qui se situe exactement sur la ligne de
partage des eaux entre les bassins Atlantique
et Méditerranée. C’est à cet endroit que la
rivière ARDECHE prend sa source.
Juste le temps de souffler un peu et me
voici dans les rampes pas trop sévères du col
du PENDU (1435 m). Je me pends à mon
“opinel ” et je casse la croûte au pied du
panneau sommital..
Le plein d’énergie effectué, je me lance
dans la descente. Eh là, ô surprise ! Si la
montée de ce petit col s’est avérée facile
versant nord, la descente, côté sud, me
surprend. Très plongeante, elle offre une
succession de lacets et de virages en épingles,
le 50 Km/h est rapidement atteint.
Et c’est là, mes amis, que les choses “se
corsèrent” (comme disait mon pote Doumé de
BASTIA). Donc je suis dans la descente du col
du PENDU que je dévale “rapido” ; malgré
cela, d’abord assez lointain mais se rapprochant
à vitesse grand V, un puissant bruit de moteur,
s’intensifiant à chaque lacet commence à
m’irriter un “chouia”.
Alors que je ne m’y attends pas, un
camion semi-remorque à plateau 3 essieux,
sans chargement, me double en “kamikaze”
dans un bruit de ferraille assourdissant, suivi à
quelque distance par un second poids lourd lui
ressemblant à tout point de vue. Me voici donc
dans une position inconfortable, coincé entre
ces deux mastodontes. Jugeant cette situation
quelque peu dangereuse, je ne sais pas
pourquoi, l’instinct de conservation peut-être ?
je décide de m’arrêter et je pose le pied à terre,
dans le dernier lacet, en me serrant bien sur le
bas-côté, à droite, afin de laisser passer le
deuxième “Fangio”. Bien m’en a pris ; prenant
cette dernière épingle à assez grande vitesse, le
deuxième camion, dans le virage serre sur sa
gauche et la force centrifuge aidant, sa roue de
secours, posée à plat sous le plateau, quitte son
logement avec force et fuse sur la chaussée en
rebonds successifs, finissant sa course contre
un muret, après avoir traversé la route sur toute
sa largeur, sous l’œil effaré de touristes en train
de pique-niquer tout près.
Imaginez un peu ? Si je ne m’arrête pas
et entreprends le virage en parallèle avec le
camion, eh bien, au moment de l’éjection de
cette roue de secours, je me serais trouvé au
même endroit ! Alors là, je vous dis pas ! Une
roue de poids lourd avec son pneu, ça doit
peser dans les environs de 100 à 150 Kg ; je
n‘aurais certainement pas fait le poids et mon
vélo carbone de 8 Kg et son cyclo dessus
seraient partis “ad patres” illico ! Ouf !
Chaleur !!!
20
L’émotion maîtrisée, je rejoins le
premier camion, arrêté au bas du col et ne
voyant plus son collègue derrière lui, (ils
devaient se “tirer la bourre” ! ) le chauffeur me
fait signe de stopper et me demande en
“franco-italien” des nouvelles du convoi. Je lui
explique le topo et séance tenante, il effectue
un demi-tour et repart à sa rencontre, après
m’avoir gratifié d’un tonitruant “GRAZIE
MILLE”. Info prise quelques Km plus loin,
auprès d’un agent de la D.D.E. à qui je contais
ma mésaventure ou plutôt ma bonne aventure :
il s’agit de transporteurs italiens qui viennent
en France charger des billes de bois et qui sont
rémunérés au nombre de voyages effectués.
Donc, plus vite je roule, plus je gagne ! Sans
commentaires ! Mais parfois, il y a des coups
de pieds au…derrière qui ne seraient pas
volés… Enfin !
Encore sous le coup de l’émotion, “j’en
quille” le col de la Croix de BAUZON (1308
m) planté là au milieu d’un tapis de fleurs
sauvages du plus bel effet. Quelques kilomètres
plus loin me voici passant le col de
MEYRAND (1370 m). Dès le début de la
descente, un arrêt à une table d’orientation
située sur un belvédère permet d’avoir une
saisissante vue panoramique sur le massif et la
vallée du TANAGRE et au loin, bien loin, sur
le massif de la MEIGE et son point culminant
à 3987 m, sur le PELVOUX et la barre des
ECRINS distants de 190 Km, sur le mont
VISO (Italie) à 235 Km et sur la droite le mont
VENTOUX et ses 1912 m.
Col de la FEMME MORTE (1200 m)
passé, c’est dans le PAS du LOUP (1187 m)
que je rencontre toute une file de camions
italiens chargeant des grumes (mais pas mes
deux lascars de tout à l’heure. Peut-être
avaient-ils des difficultés à reloger la roue de
secours, éprise de liberté, dans son logement ?
Photo souvenir au col du CHAP Del BOSC
(1162 m). Passé le col de la LOUBARESSE
(1142 m), je suis littéralement aspiré par une
descente absolument splendide, en lacets sur 18
Km qui me conduit jusqu’au village de
VALGORGE.
Ville de LARGENTIERE
(Vue du parking de départ)
Et ça descend toujours ! Sur ma droite
une petite route conduit au Collet du RANC
(544 m). Je m’y engage en passant sur un petit
pont en fer, surplombant de somptueuses
gorges et à partir de là, 8 Km de montée… que
c’est dur ! Je n’ai plus rien dans les jambes…
Demi-tour au bout de 2 Km et retour à la case
départ.
Quinze derniers kilomètres me séparent
de la ligne d’arrivée à LARGENTIERE. Je
pensais que ma route allait se poursuivre
toujours en descente ! Mais que nenni ! Encore
un obstacle assassin à franchir, le petit col de la
Croix de ROCLES (476 m) suivi d’une série
de montagnes russes qui finissent de m’essorer.
Arrivée finale en descente tout de même.
Ca y est ! LARGENTIERE, son
parking. Ouf ! Fatigué certes, mais heureux.
Super belle journée, grand beau temps, 135 Km
au compteur, 11 cols nouveaux “in the pocket”
(comme dirait un pote à mon fils de DUBLIN).
Région splendide, sauvage à souhaits, rebelle et
terriblement
attachante,
physiquement
également.
« Pourtant que la montagne est belle »
comme le chantait si bien le grand Jean
FERRAT. (à condition d’éviter cette N 102)
Telle,
s’est
déroulée
« mon
ARDECHOISE »…
en Roue libre de…CAMION !
André TORREMONEIL.
22
Calendrier d'un couple cyclo
Tourmalet
Route Givrée
Chioula Pailhères
Sortie club
Col D'Izoard
150 Km de
Muret
Mt Ventoux
Rabastens
140 Km
La Casartelli
Pic de Nore
Les Châtaignes
La Gaubert
Les Trophées
La Castraise
Col de Mente
Gaillac
Sorties
Montagne
La Pyrénéenne
Ariégeoise
Quelques brèves notes sont données sur certaines de ces sorties dans les pages
suivantes, tantôt par Laurent, tantôt par Huguette.
22
Sortie Club : La neige
150 Km de Muret
Une trentaine de participants au départ,
photo devant Joly Cycles.
Puis, plus que 6 cyclos au groupe 3.
Il fait froid et l'idée de boire un café chaud nous motive
pour arriver à Grenade. Mais aucun de nous ne sait où
se trouve le “ravito”. On tourne un peu, mais pas âme qui
vive et pas une goutte de café.
Impossible de boire, l'eau des bidons est gelée !
Nous ne nous attardons pas. Sur le retour, nous
slalomons entre les flocons. Il neige de plus en plus.
Heureusement, cela ne tient pas au sol.
Arrivés à la maison, ce n'est pas l'apéro aux glaçons,
mais une soupe chaude, bien méritée.
Ambiance cyclotouriste. Parcours à travers la
grotte du Mas d'Azil.
Pic de Nore : Toujours si beau !
140 Km : belle distance
Ma première sortie au delà de 100 Km.
Robert et Antoine ont très bien géré le
groupe. Sortie agréable, rythme qui m'a
convenu, distance réalisable et réalisée !
La Ronde Castraise (grand parcours) :
organisation impressionnante
Paysages magnifiques – Ambiance assurée – Resto
sympa
⇒ il faut venir !
ère
1 moitié de parcours très rapide. Je passe
la côte de Lacrouzette avec de bons
coureurs. Mais, ils m'emmènent trop vite
dans les ascensions suivantes. Je
m'accroche tant que je peux. Et finalement
les crampes, non prévues au programme,
me rattrapent à mi-parcours et viennent
ème
gâcher la 2
moitié de la course. Je subis
donc.
Dans la dernière montée, Claude Capelle me
rejoint et nous terminons ensemble.
Malgré tout, cette course reste ma meilleure
moyenne de cette année sur un grand
parcours.
Je suis agréablement surpris de la grande
qualité de l'organisation, de la beauté des
paysages et de l'intérêt sportif du parcours…
La Gaubert : la relève assurée
Parcours de 40 Km avec mon garçon de 11 ans, qui
ème
remporte la coupe du plus jeune, pour la 2
année
consécutive. Il en est fier !
A reprogrammer en 2011.
Col de Mente : début de saison en montagne
ère
1 sortie montagne dans un col
encore enneigé. Mais les routes
étaient dégagées, le soleil de la
partie et le gâteau au chocolat au
sommet du Col avec les enfants.
Pique-nique au soleil.
23
La Pyrénéenne (grand parcours) : des hauts et des bas !
Plus long parcours en montagne 170 Km et 3300 m de dénivelé, à mon actif.
Départ en queue de peloton (car le départ a été avancé et j'ai été surpris). Début rapide ! Je remonte
progressivement les groupes. Puis des coureurs espagnols me rejoignent et m'aspirent jusqu'à Lourdes. Là
nous rejoignons un peloton de 80 cyclos (note de la rédaction : t'as eu le temps de les compter ?).
Début du Tourmalet, je suis lâché par le groupe des 79 cyclos (eh oui, j'ai eu le temps de les compter !)
Tourmalet difficile. Déjà fatigué, alors que je ne suis pas encore à mi-parcours. Avant le sommet, 2 fusées
espagnoles me dépassent - ce sont les premiers du petit parcours !
Descente très agréable et très rapide.
Montée du Col d'Aspin : galère et je songe à abandonner. "A cet endroit, si je fais demi-tour, je ne suis qu'à
20 Km de l'arrivée !" Mais je tiens quand même.
Au sommet, je me dépêche de descendre afin de ne plus avoir la tentation du demi-tour "facile"…Maintenant,
ème
col.
je n'ai plus le choix, je dois passer le 3
Dans la vallée, direction St Lary, je retrouve de bonnes jambes. Surprenant ! Je prends de longs relais. Mes
compagnons de relais me remercieront vivement, lorsqu'ils me laisseront sur place plus tard. Je réalise alors
ma stupide erreur !
ème
Voilà la 3
ascension : Hourquette d'Ancizan. 2 premiers kilomètres super bien. Puis plus rien ne répond.
Grosse fatigue. J'oscille entre 5 et 6 Km/h de moyenne (même Huguette ne roule pas aussi lentement !!)
Ensuite, je retrouve étonnamment des jambes à 1 Km du sommet, j'atteins 11Km/h dans des pentes plus
sévères que précédemment !!! C'est à n'y rien comprendre ! Mais trop tard !
Descente tambour battant sous la pluie. Record de vitesse : 83 Km/h.
Final avec de très bonnes sensations.
Je fais le diplôme Argent in extremis (à 4 secondes près, je n'obtenais que le Bronze ! ).
ère
Je suis fier d'avoir terminé un tel parcours, d'une telle difficulté, que je réalisais pour la 1 fois.
Tourmalet : Equipes synchrones
2 équipes au départ, l'une à l'assaut de la face "La Mongie", l'autre s'attaquant au
côté "Barrèges".
Les 2 équipes sont arrivées synchrones au sommet - avec la surprise de voir le maillot
du meilleur grimpeur et le maillot jaune.
Que dire ? montée en rythme en gardant Eric en ligne de mire, il ne manquait pas
beaucoup pour que je finisse avec lui.
Descente : wouah, pourvu qu'il n'y ait pas de moutons !
Arrêt à la forge, pour ceux qui n'ont pas loupé la plaque (faut savoir que c'est là !)
Vallée de Lesponne : caniculaire sur une route au dénivelé comparable à de la vraie
tôle ondulée (casse-pattes), mais petite route de cartes postales, vraiment jolie et
tranquille. Découverte d'un superbe coin !
Pique-nique délicieux et ombragé au bord d'un petit ruisseau. Décor parfait.
Rien ne manquait !
24
Chioula – Pailhères : une belle boucle
Col de l'Izoard : Mythique
Départ d'Ax-les Thermes sous un ciel voilé.
Montée tranquille du col de Chioula, à la fraîche.
Belles vues plongeantes sur Ax-les-Thermes.
Un peu trop de voitures dans ce col en juillet !
Descente vers Prades - Belcaire. Tiens ! on
fait un bout de l'Ariégeoise, mais dans l'autre
sens, tout en descente. C'est plus cool !
Dans l'Aude, le soleil chauffe. Traversée de
petits villages Espezel – Rodome – Aunat –
Fontanes de Sault. C'est calme, pas de
circulation.
Mon 1 col dans les Alpes !
Superbes paysages, surtout à la Casse Déserte,
avec son décor lunaire.
Mythique !
er
J'avais mis le maillot de l'Ariégeoise. Cela a
impressionné des cyclos dans le faux plat
d'approche du col. Mais c'est tout !
Après j'ai eu du mal, car nous avions fait de la
randonnée les 2 jours précédents. Donc un peu
crevée. Et de plus une forte chaleur. A ma vitesse
(certains diront proche de l'équilibre ….), j'avais
tout le loisir d'admirer les Alpes.
Nous traversons un magnifique défilé dans
les gorges de l'Aude. On s'arrête pour
contempler ces falaises impressionnantes. Puis
bifurcation vers Rouze (où nous sommes
encouragés par des bandas).
A Mijanes : Pause casse croûte, à la petite
épicerie juste après le pont (baguette et fromage
pyrénéen, il faut au moins cela pour affronter le
vent de face dans les pentes de Pailhères). Les
vues sont magnifiques. Des prairies avec des
chevaux, un petit torrent qui miroite au soleil,
des montagnes, une petite route en lacet. Mais
les lacets avec vent dans le dos sont très courts.
La lutte avec le vent est engagée. Laurent
est parti devant. Il fait 2 ou 3 aller-retour, et me
protège du vent à chaque fois sur quelques
mètres, puis repart. La température chute, le ciel
se voile. Laurent ne redescend pas. "Le sommet
ne doit donc pas être très loin !" me dis-je..
Hélas, non !
Comme il fait froid, il
s'est mis à l'abri dans la
petite maison au
sommet du Port de
Pailhères et m'attend
tranquillement.
Retour sur Ax-les-Thermes par Ascou, où le
soleil brille fort.
Stop pour moi.
Mais Laurent continue avec la montée de
Bonascre.
Superbe journée.
Rabastens : Vive les vendanges
Traversée des vignobles de Gaillac. Ca fleure bon le vin – Toujours une belle pente bien raide avant le ravito
à la ventrèche - C'est l'occasion de voir d'autres coins !
⇒ il faut faire cette sortie !
25
Ariégeoise 2010 : Chaleur et inconfort
Déroulement comme imaginé lors des
repérages du parcours. Objectif atteint.
Contente de mon temps.
Plateau de Beille : il faisait très chaud, mais ce n'est
pas la chaleur qui m'a le plus fait souffrir :
Pour moi, les 5 derniers km ont été très, très durs, car la selle (que j'avais changée en avril) me faisait très mal
et je ne trouvais plus de position "confortable".
+
Equipement à tester la
prochaine fois
Heureusement que Laurent faisait le "ravitailleur en eau". Ce qui m'a permis de ne pas mettre pied à terre
dans cette longue montée – sinon je ne regrimpais pas sur le vélo !
Nota :Depuis, j'ai remis mon ancienne selle, réparée avec du scotch (et ça tient).
Mont Ventoux : Géant !
Montée du Géant de Provence, seule à l'arrière, en compagnie des mouches !
Je fais des photos des panneaux kilométriques pour "passer le temps", mais il y a nettement moins de
pancartes que dans nos cols pyrénéens.
En même temps, j'ai perfectionné mon équilibre sur le vélo.
Pas facile de bien cadrer les photos avec le soleil, une main sur le guidon et viser entre les voitures et les
motos !
A 6 km du sommet, je reste bien à l'abri derrière mon capitaine du
Groupe 3. Faut dire qu'il est baraqué ! Ce qui me fait un col pas "trop
venteux" ! Mais j'ai du mal à rester dans sa roue.
Laurent me rejoint, prend le relais et me soutient "psychologiquement".
On fait une grimace pour la photo de couple.
Les 500 derniers mètres à 11% "oh non !!! " (cri du fond des
chaussures).
Mais je me fais rappeler à l'ordre "Ne regarde pas les panneaux et
pédale !" C'est romantique !
Descente à bloc. Grisant. Fin de parcours dans les gorges, carrément magnifique.
Repas joyeux.
Bref : Génial !
26
La Casartelli (grand parcours) : la fringale
Covoiturage avec Patrick. On discute, c'est cool à 5h du matin.
Sur place, on retrouve Alain, Claude, Thomas et d'autres dont je ne connais
pas les noms. C'est sympa d'être ensemble au départ, même si je suis le seul
à m'élancer sur le grand parcours.
Départ, côte de St Lizier, les plus forts se trouvent dans un peloton
à l'avant et je me situe dans un groupe de lâchés. La cohésion de ce groupe est très mauvaise, personne
ne veut relayer. Rythme aléatoire. Le premier col – col de Larrieu – je monte plutôt bien, mais avec des
ère
sensations mitigées. Au sommet, je suis en avance sur mon temps de passage prévu. C'est la 1 fois
que j'essaie d'estimer des temps de passage (ce que je faisais systématiquement en course à pied). Tout
va bien. Un groupe se reconstitue dans la descente et en passant à Aspet, nous sommes une dizaine
pour amorcer les premiers faux plats du Portet d'Aspet. Décidément je n'aime pas non plus l'allure
irrégulière de ce groupe.
Dans les pentes raides, au passage de la stèle Fabio CASARTELLI, mon ascension est rythmée et
mes jambes sont bonnes. Je sympathise avec un cyclo et nous montons ensemble. A 500 m du sommet,
je me retourne et je constate que tout un groupe s'est constitué dans nos roues. Au sommet, je me
ravitaille et je suis surpris que personne ne s'arrête. Je m'inquiète de me retrouver seul dans cette
descente peu pentue et dans laquelle il va falloir pédaler. Je roule donc très fort pour rejoindre le groupe.
Je rentre au bout de 8 à 9 Km de chasse.
ème
A l'abord de la 3
ascension – col de la Core – les sensations deviennent mauvaises et la fatigue
ème
apparaît. Je me fais violence pour rester dans le groupe. Brutalement au 7
Km, je n'ai plus de force,
c'est la grosse fringale. Je décide donc de m'arrêter pour manger ce qui me reste et me reposer un peu.
Je repars tout seul, à petit rythme. De plus je me fais doubler par d'autres cyclos isolés…le moral n'y est
plus !
Mes temps de passage….je les regarde s'envoler. Au sommet de la Core, j'ai 1/4 d'heure de retard sur
ce que j'avais planifié. La descente fait vraiment du bien pour récupérer.
ème
col avec de meilleures sensations – col de Cachaudégué (ou rebaptisé par moiEt j'attaque le 4
même en plus simplement, le col de Claude Pujol) -. Le moral revient car 2 cyclos sont à la dérive et je
les dépasse.
Dans la descente, un seul objectif m'anime : "essayer de trouver la ferme de Claude", sur laquelle il
m'avait donné de moult détails. Mais à force de me concentrer sur les maisons, j'en oublie de contrôler la
vitesse et j'arrive trop vite dans un virage, je glisse de la roue arrière et je file tout droit dans un champ
d'herbe. A l'arrivée, j'apprends que je n'ai pas été le seul à avoir loupé ce virage. Et en plus, je n'ai pas
identifié la ferme...
Les 10 derniers Km jusqu'à St-Girons se font à 3 avec des relais très appuyés.
A l'arrivée, je retrouve Thomas qui a fini le petit parcours. Nous attendons les autres membres du SCP
Cyclisme pour festoyer ensemble au repas et écouter les blagues de Claude.
Je suis déçu d'avoir eu cette fringale, qui m'a empêché de tenir mes temps de passage. Il va falloir que je
trouve la cause, car au niveau alimentation, il ne me semble pas avoir fait d'erreur !
Gaillac annulée ⇒ Sortie groupe 3 – un magnifique relais
Nombre de participants : 8
Vitesse moyenne à l'arrivée : 27 Km/h sur 85 Km.
Relais en ligne à 35 km/h depuis LHERM jusqu'à la
pancarte de Plaisance.
Temps de relais court et rotation rapide.
Superbe entente - Tout le monde a bien coopéré.
La vitesse c'est grisant, même si ça fait aussi mal
aux cuisses !
Exercice à renouveler !
Huguette et Laurent MITTERNIQUE.
27
« celui qui ne veut pas connaître le passé n'est pas digne de vivre le futur »
C’est plutôt une page d’histoire que je vais vous raconter car depuis 1916, la ville de Verdun est
liée à l’histoire du monde. La bataille de Verdun en 1916 est considérée comme une des plus atroces en
raison de l’artillerie qui a tout ravagé. Hommes et paysages ont laissé la place à une terre labourée par les
éclats d’obus.
Tout commence le 21 février 1916, à 7 h 30, avec un déluge de feu sur les forts de Verdun et sur
les tranchées où sont tapies trois divisions françaises. Certains soldats allemands sont équipés d’un lanceflammes. C’est la première fois qu’est employée cette arme terrible.
Les poilus résistent héroïquement en dépit de la perte du fort de Douaumont. Philippe Pétain organise la
riposte. En 24 heures, 6000 camions montent vers le front empruntant la «voie sacrée». C’est aussi par
cette route que nous sommes arrivés à Verdun.
Le Général Pétain – à défaut de renforts – obtient que ses troupes soient régulièrement
renouvelées. Par ce système de rotations successives (le tourniquet) toute l’armée française va connaître
l’enfer de Verdun !
Le 22 juin apparaissent les terrifiantes bombes au phosgène : un gaz mortel en quelques secondes.
Après notre arrivée, dès le lundi, nous avons laissé nos vélos pour visiter les sites les plus importants et
nous imprégner un peu de cette histoire.
Le Mémorial de Verdun :
Le mémorial est un des sites majeurs du champ de bataille de Verdun. Il fait partie des principaux
musées européens consacrés à la Grande Guerre. Crée en 1967, sous l’égide de Maurice Genevoix :
écrivain, académicien et ancien combattant ; ce sanctuaire d’histoire et de mémoire porte témoignage de
l’engagement et des souffrances des soldats français, allemands et américains. Il se distingue par une
remarquable reconstitution du champ de bataille et présente une collection importante d’objets. Effets
personnels des soldats, matériels utilisés pendant les combats. Avec les douilles en cuivre, les soldats
confectionnaient des ustensiles divers et variés (couteaux, animaux, vases, etc.), ce qui devait leur
permettre de s’évader de l’enfer de tous les jours. Ces objets évoquent aussi l’histoire de ces hommes qui
ont défendu les idées de leur patrie jusqu’au sacrifice.
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L’Ossuaire
A côté du Mémorial, se trouve l’ossuaire. C’est une sépulture pour les inconnus tombés dans la
bataille. Il représente une épée fichée dans le sol.
L’ossuaire de Douaumont réunit les restes non
identifiés de quelques 130 000 hommes (français et allemands) recueillis dans les champs ravagés par 51
mois d’une guerre effroyable. Cet ossuaire a été érigé sur l’initiative de l’Evêque de Verdun. En effet, il a
recueilli les fonds nécessaires en France et à l’étranger par souscriptions et tournées de conférence.
La tranchée des baïonnettes :
Elle a été construite à Douaumont en 1919 grâce à des fonds américains. Dans cette tranchée est
ensevelie une section d’infanterie prête à passer à l’attaque au moment où l’explosion d’une bombe de fort
calibre a explosé à proximité.
La Citadelle :
C’est un des sites majeurs de la bataille de Verdun. Elle a été construite au XVIIème siècle.
Pendant les combats de 1916, ses souterrains de 7km ont été transformés en base logistique où les
quelques 10 000 soldats montant et descendant se croisent (au lieu des 2000 hommes prévus…). On y
trouve 6 magasins à poudre, 7 magasins de munitions, une boulangerie, un moulin de siège, le central
téléphonique, un central télégraphique, les machines élévatoires d’eau pour la ville et les forts, des
cuisines, de vastes magasins. Les fours à pain tournaient nuit et jour. Les galeries souterraines étaient
reliées à la voie du chemin de fer au moyen d’un tunnel d’accès de 330 m de longueur. Cette voie
permettait le ravitaillement des troupes.
Cette citadelle est entrée dans l’histoire le 10 novembre 1920 lorsque Auguste THIN – soldat de
deuxième classe du 132e régiment d’infanterie alors âgé de vingt et un ans - a été chargé de désigner le
soldat inconnu qui reposera sous l’arc de Triomphe.
Huit corps de soldats ayant servi sous l’uniforme français mais qui n’avaient pas pu être identifiés
ont été exhumés dans les huit régions où s’étaient déroulés les combats les plus meurtriers. Les huit
cercueils ont été placés dans la chapelle ardente de la citadelle. André Maginot (Ministre des pensions)
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s’est approché d'Auguste THIN – fils d’un combattant disparu pendant la guerre – pupille de la nation. Il
lui a tendu un bouquet d’œillets blancs et rouges en lui exposant le principe de la désignation. En effet, le
cercueil sur lequel Auguste allait déposer ce bouquet serait transféré à Paris et inhumé sous l’arc de
Triomphe.
Auguste THIN s’est expliqué sur son choix : j’appartiens au 6ème corps. En additionnant les
chiffres de mon régiment – le 132 - c’est également le chiffre 6. C’est donc le 6ème cercueil sur lequel il
a déposé son bouquet.
La dépouille du « soldat inconnu » quittera Verdun dans la foulée sous escorte militaire. Transporté à Paris
par train, le cercueil fait une entrée solennelle sous l’arc de Triomphe le 11 novembre 1920.
La flamme sacrée fut allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 par André Maginot – ministre de
la guerre.
Le Fort de DOUAUMONT :
Le Fort de Douaumont, clef de voûte du réseau de fortifications de la région de Verdun, est pris
pas les Allemands le 25 février 1916. Les Allemands voulaient porter leurs lignes à 600 mètres du fort.
Etonnés par le calme régnant, ils réussirent à descendre dans le fossé et à rentrer dans les galeries. Les
57 soldats qui occupaient le fort furent faits prisonniers. Le fort devint le pivot de la défense allemande
sur la rive droite de la Meuse.
La vie dans le Fort :
Il contenait des citernes en béton. Le ravitaillement en eau était particulièrement difficile. Il
fallait rationner les soldats à 250 ml d’eau par jour. L’éclairage se faisait à l’aide de bougies et de lampes à
pétrole qui – à cause de la surpopulation - n’étaient pas utilisées. On vivait dans l’obscurité. La ventilation
était assurée par des ventilateurs à main. Les toilettes existaient à l’intérieur du fort (mais en nombre
insuffisant et dans un état de saleté repoussante). Les Allemands remédièrent à ce problème en installant
plus de vingt toilettes à l’extérieur, à l’abri des bombardements.
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Le fort servait de lieu de passage et de repos à l’infanterie allant en ligne : le seul endroit où une
troupe pouvait se reposer sans danger.
Le Fort de VAUX :
Ce fort a été construit entre 1881 et 1884 en maçonnerie ordinaire. En 1914, à la déclaration de
guerre, le fort est armé de six canons de 75 mm. En 1915, les canons des casemates de Bourges sont
démontés – seule la tourelle de 75 mm dont le démontage est plus complexe reste en place. Les canons
revolvers et 12 culasses, complètement surclassés sont aussi laissés. Dès le début de l’offensive allemande
sur Verdun, le fort est bombardé par des obus de gros calibres.
Le fort de Douaumont pris, tous les efforts allemands vont maintenant se concentrer sur le fort
de Vaux : 4 compagnies allemandes protégées par un barrage roulant d’artillerie progressent vers le fort.
Les Français se replient dans les coffres. Après un violent corps à corps, les Allemands pénètrent dans un
coffre et avancent dans la galerie souterraine de liaison. Aussitôt les défenseurs répliquent par une pluie
de grenades. Le commandant Raynal fait disposer des barrages constitués de havresacs dans la gaine de
liaison. Les attaquants introduisent des lance-flammes dans les créneaux du coffre double, obligeant sa
garnison à se replier vers la caserne.
Les soldats français sont plus de 600 entassés dans la caserne souterraine. Les combats font rage
dans l’obscurité percée seulement par la lueur des liquides enflammés projetés par les lance-flammes
allemands. Les corps à corps sont violents dans les gaines étroites (1.70 en hauteur et 1.20 en largeur). La
chaleur est étouffante, la soif tenaille les Français car les citernes fissurées par les explosions sont
vides. Toutes les réserves d’eau sont épuisées. Le commandant Raynal et les 250 survivants de la garnison
se rendent le 7 juin à 6 h 30, les Allemands leur rendent les honneurs.
Occupé par les Allemands, le fort est repris par les Français le 2 novembre 1916.
La bataille de Verdun prend fin le 15 décembre 1916. Elle aura duré dix mois. L’avantage reste aux
Français mais au détriment d’une terrible hécatombe.
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Merci à Hubert qui nous a permis de connaître un peu la souffrance de ces soldats. Bien sûr, toutes ces
visites étaient guidées. Bien sûr, nous étions émus.
Avant de refermer la porte, et pour terminer sur une note plus gaie, je vais vous raconter l’origine
de la dragée.
Car à Verdun depuis 1783 existe une usine : “Braquier” qui confectionne des dragées y compris les
fameux cailloux de Lourdes. L’ancien nom de la dragée était «épice». On disait que cette friandise était
très bonne pour la fertilité. C’est pour cela qu’on l’utilise encore dans les mariages ainsi que dans les
baptêmes.
Il faut environ cinq jours pour confectionner une dragée : une journée pour trier les amandes (le
tri se fait exclusivement manuellement), une journée pour étuver les amandes, deux heures de gommage à
la gomme arabique (cela empêche l’eau de sortir). Une journée de repos. Il faut ensuite deux fois 5 heures
pour colorer les dragées.
Nous avons appris que deux variétés d’amandes étaient utilisées pour les dragées : les amandes
“Avola” de Sicile et les amandes “languettes”. Avec les amandes abîmées, ils fabriquent la nougatine. Il
faut 15 ouvriers pour 100 tonnes de dragées par an.
A ce jour, il existe 1200 sortes de dragées et notamment la plus célèbre la dragée Lorraine inventée après
la guerre de 1945 (elle change de couleur quand on la suce). Il existe même des dragées argent et en or 22
carats (elles se mangent bien sûr).
Avant la visite de l’Usine, nous avons dégusté, goûté, re-goûté les nombreuses dragées présentées.
Ne rigolez pas, j’ai – encore - dans mes narines l’odeur caramélisée de ces satanées dragées que j’ai
consommées sans penser qu’il me faudrait encore plus pédaler pour éliminer tout ce sucre avalé.
Vous l’avez compris, le lundi passé, nous avons continué à rouler, pour certains groupés, pour
d’autres seuls. Notre hôtel «les Orchidées» joliment décoré par notre Denise a remporté le deuxième
prix. La pluie était menaçante mais elle a bifurqué et elle est partie vers d'autres cieux. Les manches
longues étaient au rendez-vous au moins jusqu’à midi et il fallait les récupérer vers 18 heures. Pas de
bronzette, mais c’était bien !
Allez, à bientôt à Flers.
Alentours de VERDUN
Maryse DANSAN.
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Qui l'eût cru ? Le secret avait été bien gardé jusqu'au 19 Octobre
dernier, date de la présentation de la 98ème édition du Tour de France .
La 12ème étape du Tour 2011 partira de CUGNAUX pour rallier LUZ
ARDIDEN le jour de notre Fête Nationale, le 14 Juillet. Une étape longue
de 209 km déterminante puisqu'au menu ce jour là, les coureurs devront
escalader 2 cols importants , la Hourquette d'Ancizan (1538m), franchi
pour la première fois, qui précèdera le célèbre col du Tourmalet (2115m) avant la montée finale
vers LUZ ARDIDEN située à 1715m d'altitude. Une attaque des Pyrénées particulièrement
sévère où les prétendants à la victoire finale n'hésiteront pas à se placer en tête du classement
général, s'ils n'y sont pas déjà.
Cela faisait 3 ans que la municipalité de CUGNAUX avait déposé sa candidature pour
être choisie comme ville départ. 2011 sera l'année de cette consécration. Durant 24 heures la
ville se trouvera sous les feux des projecteurs et devra accueillir les quelques 4500 personnes
de la caravane, et les nombreux spectateurs qui ne manqueront pas ce jour-là, de venir voir de
près, les héros de cette course légendaire.
A priori le « Village du Tour » s'installera le matin avant le départ, sur la Place de l'Europe
(où habituellement se déroule le marché du samedi). Il est prévu que les coureurs partent en
direction de Villeneuve Tolosane, Seysses , Saint-Clar de Rivière, Rieumes.... aux alentours de
11H30, une route qui pour nous n'a plus aucun secret... Au delà il y a encore des noms qui
parlent à certains d'entre nous: Riolas, Lilhac, Ciadoux, Rebirechioulet, Blajan, Balestra,
Boudrac... Après on entre dans le département des Hautes Pyrénées avec successivement,
Pinas, Labarthe de Neste, Izaux, Lortet, Hèches, Sarrancolin, Arreau, Ancizan, La Hourquette
d'Ancizan, Sainte Marie de Campan, Gripp, La Mongie, Col du Tourmalet, Barèges, Luz Saint
Sauveur, et enfin la montée vers Luz Ardiden où l'arrivée est prévue vers 17h.
Voilà quelques informations qui ne manqueront pas, j'espère, d'intéresser les adhérents
de la section SCP Cyclisme de PLAISANCE. D'ici là, bien d'autres informations viendront
s'ajouter pour préciser davantage le déroulement de cet évènement majeur pour la région. Pour
en savoir plus, le mieux sera encore de se retrouver sur place le moment venu, afin de partager
l'espace d'une matinée, cette ambiance si particulière qui précède toutes les étapes du TOUR
de FRANCE. Rendez vous à CUGNAUX le 14 Juillet prochain!
Jean BRARDO.
33
Cette année, c’est décidé : malgré la période ultra chargée, j’ai bloqué la date pour enfin participer
à cette cyclo dont les parcours sont toujours magnifiques et dont je n’entends dire que du bien.
Avec le mauvais temps du printemps et le calendrier encombré, tant au boulot qu’a la maison, la fin
de préparation a été un peu laborieuse avec peu de sorties en montagne et peu de sorties en pleine chaleur.
Avec la météo annoncée, Beille va faire mal !! Mon objectif initial est de mettre 6h30 – 7h00 et de me
classer 150 – 200 ème.
Le jour « J » arrive : départ dans le “vague” à 4h30 pour Tarascon. Il fait froid (enfin 16° à cette
heure ce n’est pas si froid que cela) et vu le ciel dégagé, ça ne devrait pas durer. Arrivée sur place, retrait
du dossard, tout est nickel : accueil, infos, fléchage. Ca aide à bien se concentrer sur la cyclo. Je pars me
garer aux Cabannes et profite du retour sur Tarascon pour m’échauffer un peu, en particulier en passant les
2-3 côtes au rythme.
Arrivée
au
départ, validation de
la puce et attente
bien
sympathique
dans
le
SAS.
Personne de connu à
l’horizon
mais
l’ambiance
est
bonne. Je suis situé à
environ 2/3 des 1350
partants : il y a du
monde devant !!
Le départ est
donné et ça ne
chaume
pas,
je
remonte, je remonte.
Le rythme est assez
tonique
et
les
cyclistes
tiennent
leur place : dur de se
positionner.
Je
m’efforce
d’être
vigilant et de profiter de chaque opportunité, de chaque relance, pour avancer, mais sans me “cramer”.
Un faux plat descendant et ça s’étire loin. Non, non, mon compteur ne “déconne” pas : 58 km/h !!
Je pense que je suis dans les derniers à avoir rejoint le wagon de tête car après ça a cassé et à ces vitesses,
dur de “rentrer”. Ca roule fort, mais vent de dos et dans le paquet ça va. Je remonte pour sortir de la zone
élastique et me prépare pour les 2 côtes du début de parcours. 39 km dans la première heure !! J’aperçois
Christophe de Fonsorbes et sa Salamandre. Nous discutons un peu du parcours et de nos stratégies :
s’accrocher pour bénéficier du groupe de tête ou en garder pour Beille. Je rejoins aussi Emile que j’ai
reconnu grâce à sa description et à sa tenue “cycles Arbes”.
Les 2 côtes arrivent et je les passe bien en me laissant glisser un peu. Je remonte l’élastique en
m’efforçant de rester sous le seuil de décrochage. J’ai l’impression que c’est le bon choix, car ça roule dur,
d’ailleurs je recroise Emile qui est du même avis. 75,5 km en 2 heures. Il y a une 10e échappée devant et
nous irons les chercher au moins 2 ou 3 fois, au prix de périodes plus soutenues et cette fois vent de face.
34
Ce vent et la vitesse du peloton me font “trancher” : je m’accroche jusqu’au pied du col des 7
frères. C’est là que je croise Bruno qui me dit qu’il est “cramé”. Sans entraînement et aux premiers postes
en début de parcours, il accuse le coup, mais je ne suis pas trop inquiet pour lui. Je m’accroche donc,
même si parfois ça commence à “tirer” et que je dois mettre de la "bracasse" pour tenir. Le col des 7 frères
arrive donc et je laisse prudemment filer pour enfin prendre mon rythme. Visiblement je ne suis pas le
seul : il y a des “paquets” de cyclistes partout. On a également rejoint le parcours de la Mountagnole et
c’est l’occasion de saluer les amis de Plaisance que je dépasse. Je gère donc et la montée se passe bien,
puis on entame le col de Marmare dans la foulée. Je suis confiant et ne souffre pas encore de la chaleur, je
devrais pouvoir aller jusqu’aux Cabanes sans ravito. Il faut dire que les verres, passés à la volée, aident
bien.
Reste la route des corniches que je ne connais pas, ce sera ma surprise et mon coup de moins bien.
Je ne la pensais pas si longue et si vallonnée. De plus je commence à avoir chaud et à gamberger pour le
plat de résistance qui nous attend encore. Je gère donc en m’accrochant à un paquet sans trop me “taper”
dedans non plus. Je crois que c’est là que je rejoins notre cher Président. Ca passe, mais je gamberge un
peu, je profite de la descente pour récupérer. Je croise d’ailleurs un ami du club, ensuite je ferai la
descente dans sa roue, mais il attaque, le bougre. Me voila aux Cabannes, “ravito” éclair grâce à
l’efficacité et la gentillesse des bénévoles, quelques mots à des cyclos du club et en avant.
Reste donc Beille, la chaleur est bien là et j’ai déjà bien “tapé” (puisé dans mes réserves) dedans. Je
n’ai pas trop roulé au-dessus du “seuil” mais j’ai dû mettre du braquet et c’est le genre de truc qui me fait
vite mal aux jambes. J’attaque donc prudent. D’ailleurs j’avais oublié le premier passage très raide : ça
calme. Finalement je prends mon rythme 11 – 11,5 km/h, mais avisé, je sais que je vais baisser, d’autant
plus que c’est après que ça se corse : la route se redresse encore et on passe entre des zones rocheuses qui
sont un vrai four. Je gère donc, je cherche le braquet optimal et passe à l’ombre. Encore des gobelets à la
volée : vraiment au top l’organisation.
Au détour d’un virage une banderole « Femmes club
de Plaisance » qui barre une partie de la route, un peu de
bruit en voyant le maillot du club et un coup de brumisateur
qui fait du bien : merci les amies ! Je passe alors Jef qui, à
son habitude, se bat comme un lion, puis juste après Jean
qui est sous l’emprise des crampes.
Je fais une très courte pose pour un bidon à l’avant
dernier “ravito” et Emile me reprend. On discute un peu, il
a l’air encore bien mais cède du terrain. Ca “chauffe” fort et
comme je le craignais, j’ai les pieds en feu : alors je les
arrose. La fin est dure pour les pieds mais aussi pour les
jambes et la tête. Je vois que je peux monter Beille en 1h30
comme prévu et boucler le parcours en 6h soit bien mieux
que prévu, sûrement grâce au TGV du départ.
Je m’accroche donc même quand je sens les crampes
arriver. Je croise Pierrot et le salue, je lui avais dit jeudi que je le reprendrai peut être dans Beille, sans trop
y croire : c’est fait. J’alterne danseuse et moulinette, il reste 2km, ça devrait aller. La dernière fois j’avais
trouvé la fin facile mais là le replat final se fait attendre et j’ai mal à la “tronche”. Il ne me reste plus
grand-chose mais je tiens, relance même si ça doit à peine se voir et l’arrivée tant espérée arrive. Je passe
la ligne et 10 minutes allongé dans l’herbe, à l’ombre, m’aident à me “retaper”. Je croiserai aussi Julien
avant de m’éclipser pour assister à un spectacle de cirque où c’est au tour du fiston de se donner.
Bilan 120e et 6h tout rond. Même si on peut toujours faire mieux et malgré une fin de préparation
perturbée, je n’espérais pas aussi bien. Ca a donc bien “envoyé”, beau parcours, bonnes sensations,
superbe ambiance, organisation en béton. Mes derniers mots seront donc pour les organisateurs, les
bénévoles et tous les Ariégeois au bord de la route : BRAVO ET MERCI !!
35
Pierre TRAVERSAZ.
36
SEJOUR EN PROVENCE
Août 2010, les congés oui mais on part
où ? La mer, l’océan ou la montagne ?
Suite à un contretemps de dernière minute, l’Italie
ça ne va pas être possible, alors au dernier
moment où partir ?
Après des heures de surf sur le net, nous
tenons notre destination : « La Roque sur
Pernes » en haute-Provence, au pied du mont
Ventoux.
Je vais enfin voir de prêt le géant de
Provence, cette légende du cyclisme. Je me
prépare un petit planning vélo tous les 2 jours
avec en point d’orgue l’ascension du Mont
Ventoux. La météo de ce mois d’août 2010 n’est
pas bien géniale mais dans cette région le ciel
bleu est au rendez-vous. Seuls le mistral et la
température fraîche le matin sont présents pour
nous embêter.
Après trois sorties de 50 à 60 “bornes”, à
profiter du paysage autour de « La Roque sur
Pernes » et fait une découverte historique à
Pernes les Fontaines avec Paul de VIVIE apôtre
du cyclotourisme, je programme le Mont Chauve
pour le Vendredi 6 Août en espérant que le
Mistral se sera calmé.
Après quelques agapes avec nos
sympathiques voisins Lyonnais rencontrés dès le
1er jour et un coucher tardif, je prends la sage
décision d’aborder le monstre via Sault, soit 80
km par les gorges de la Nesque, Sault et le
Ventoux qui, il est vrai, ne commencera vraiment
qu’au niveau du Chalet Reynard. Mais bon, je
suis seul et le mistral n’a pas vraiment l’air de se
calmer.
Départ 7h30, il fait un peu frais pour la
saison, le vent est déjà bien présent. Après une
première partie en descente jusqu’à St Didier,
j’aborde une route bien roulante qui mène à Ville
sur Auzon ou je tourne à droite pour prendre les
gorges de la Nesque et 20km de montée douce
dans un cadre sublime, et le tout, à l’abri du
mistral qui semble avoir forci. Ces gorges sont
vraiment très jolies. Je croise quelques cyclos
mais j’ai dû me tromper de sens parce que je n’en
vois aucun dans le mien. Je comprendrai
pourquoi plus tard !
Arrivé en haut des gorges de la Nesque, je
suis, comment dire, comme si je continuais à
monter, alors que je suis en descente. Mais bon,
à Toulouse nous avons l’Autan, alors ce n’est pas
le Mistral qui va m’arrêter.
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La route est empruntée par une foule de
cyclos et, même si la pente n’est pas terrible, elle
atteste bien du fait que, rouler ici, reste quelque
chose de particulier et presque unique.
Un coup de klaxon, mes filles et mon épouse qui
arrivent, quelques encouragements et à tout à
l’heure en haut !
Des chalets, la station de ski, la sortie des bois
rappellent à mon bon souvenir que j’ai bénéficié
jusque là de la protection de la végétation mais
que le Mistral est toujours bien présent.
A partir du Chalet Reynard, là, c’est une autre
grimpée qui m’attend.
Le vent me ralentit bien quand même mais
en descente ça reste supportable. J’arrive à
Monnieux et me retrouve au milieu des champs
de lavande, la récolte et la distillation sont en
cours. Cette agréable odeur m’accompagne,
mais je peux aussi compter sur le Mistral qui
commence un peu à m’agacer et me donne
l’envie de tout planter. Il me titille sans arrêt,
tellement il est pénible. Je parviens avec
beaucoup de pugnacité à rejoindre Sault, où je
remplis mes bidons, et commence à toucher du
doigt ce qu’est le Mont Ventoux. Il y a vraiment
beaucoup de vélos, de toutes nationalités qui
partent d’ici pour une ascension “sèche”. J’ai un
moment de doute, parce que durant toute la
semaine, le Ventoux se voyait de partout, planté
au milieu de nulle part avec sa calotte blanche qui
le distingue tant. Mais à Sault, il n’est plus visible;
heureusement, le nombre de vélos et les
panneaux attestent bien que je ne suis pas perdu.
Les 20 premiers kilomètres sont très jolis,
le paysage évoluant au grès de l’altitude: champs
de lavande et d’épeautre, forêt d’arbres à feuilles
caduques, forêt de résineux, pâturages et parfois,
une superbe vue !
37
Les cyclos, déjà fort nombreux, sont
encore plus présents, et je découvre vite le
pourquoi du surnom de Mont Chauve. En effet,
ici, c’est lunaire, des cailloux avec quelques
tâches de verdure pour les moutons qui sont
présents, puis des cailloux, du calcaire blanc, poli,
abrasé par le vent et les intempéries, même les
moutons ont déserté, c’est vraiment sublime.
Bon, là le Mistral est devenu, (comme s’il
ne souhaitait pas que j’arrive en haut trop épuisé)
de pénible à moins fort, ma vitesse passe de
6km/h à 14 km/h, mais la pente est bien plus
raide.
Vent de côté, j’ai bien failli perdre
l’équilibre, une rafale me projette sur le bas côté,
la chute est évitée de justesse ! Il y a tellement de
monde maintenant ! Et je vois que mes
compagnons de route subissent, eux aussi, les
caprices d’Eole, leurs rictus en témoignent.
Sur le bord de la route des vélos sont jetés
par leurs compagnons dépités, certains
descendent avec les jambes balançant de chaque
côté du vélo, les deux mains sur les freins et
surtout pas fiers du tout.
Dans les parties bien ventées je me mets
en danseuse mais je dois me rasseoir bien vite
pour gagner en stabilité. Les six derniers
kilomètres furent dantesques, mais le paysage et
la légende du Ventoux reviennent comme un
leitmotiv pour terminer.
38
Passage devant la stèle de Tom Simpson,
les dérives du cyclisme ne datent pas d’hier, mais
c’est un autre cyclisme.
Il ne fait pas bien chaud, ce vent est
terrible et froid. J’entends : « Un sourire ! ». Un
photographe, comme sur une randonnée cyclo,
sauf qu’il n’y a pas de randonnée, puis juste dans
le dernier virage : « Moi aussi, je trouve ça
pénible ! ». Un autre photographe ! C’est vraiment
un lieu particulier, la pente est très raide enfin je
suis en haut !!! Mais où est mon comité
d’accueil ? Ma femme, mes filles ???? J’aperçois
mon épouse en contrebas « Tu es déjà là !!! ».
Nous prenons quelques photos souvenirs, mes
filles ne sont pas sorties de la voiture : trop froid,
trop de vent.
D’un côté le Luberon, de l’autre les Alpes,
une vue sublime que je ne prends pas vraiment le
temps d’apprécier, il fait froid et le vent, ce satané
Mistral, je n’en parle même plus.
Pas de descente, c’est trop dangereux, je
charge la voiture avec la satisfaction d’avoir vécu
cela, même si je n’ai fait que le côté le plus facile.
Promis, je reviendrai et me frotterai un jour aux
deux autres versants.
Jamais je n’avais ressenti avec autant de
force, le privilège de rouler, cet endroit est
vraiment particulier et unique de part sa “typicité”;
cette montagne semble comme posée au milieu
de nulle part, le vent venant, s’il en était besoin,
rajouter une difficulté supplémentaire à la pente
déjà bien raide, mais le plaisir d’avoir vécu cela,
vaut tout les discours.
Le défilé de vélos est quasi continuel, c’est
impressionnant.
Francis GRIALOU.
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