edition n° 14 - SCP Cyclisme
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edition n° 14 - SCP Cyclisme
Le Cyclotin 2 0 1 0 EDITION N° 14 BUREAU DIRECTEUR du SCP CYCLISME de PLAISANCE du TOUCH http:// : http://www.sportingclubplaisance.org 2010 Président : Claude LEBOURGEOIS Vice-présidents : Jean PUJOS, Lucien MARCH, Michel RIGAL. Secrétaire : Claude PUJOL Secrétaire adjoint : Joseph BAEZA, Françis INESTA Trésorière : Maryse DANSAN Trésorièr adjoint : François DECOMPS Responsable sécurité : Gildas BIRIEN Adjoints sécurité : Jean PUJOS, Alain Ferrero, Claude PUJOL, Robert LAPALU, François DECOMPS, Albert MARIUZZO. 2 . CYCLOTIN 2010 SOMMAIRE Bureau Directeur du SCP CYCLISME de PLAISANCE du TOUCH 2 Sommaire 3 EDITORIAL par le Président du SCP Cyclisme : Claude LEBOURGEOIS 4 Chasseurs de Cols Quelle aventure : L’Ariégeoise !!! Notre Semaine Fédérale à VERDUN Le Géant et les Cyclotes Cl. PUJOL 5 F. INESTA 8 M.&Cl. ESPES J.Cl. 13 FOURCADE 16 Laurent FIGNON F. DECOMPS 17 L’Ardéchoise A. TORREMONEIL 19 H&L. MITTERNIQUE 22 Calendrier d’un couple Cyclo VERDUN M. DANSAN 28 CUGNAUX J. BRARDO 33 L’Ariégeoise P. TRAVERSAZ 34 Séjour en Provence F. GRIALOU 36 3 Cyclotines, Cyclotins, Bonjour et bienvenue pour cette 14ème édition de notre revue. Il y a des fois où il nous semble que notre contrat à un goût d’inachevé. C’est l’impression que j’ai aux termes de ces trois années. J’avais mis tant d’espoir à réussir, tant d’espoir à atteindre les objectifs fixés, qu’en cette fin de saison 2010, j’ai une impression d’échec. Bien sûr, il y a eu, grâce à l’engagement du noyau dur des réussites extraordinaires : je pense, rien que pour cette année, à ces sorties Montagnes et d’été, en particulier à notre journée « Tourmalet », je pense également à nos week-end : familles et Mont Ventoux. Mais au-delà de ces pures actions, je ne peux m’empêcher de réfléchir qu’au niveau de la mobilisation, de la participation, des échanges et de la convivialité, c’est une désillusion. Peut-être ne suis-je pas à la hauteur, peut-être que je n’ai pas su trouver les mots, peut-être que je n’ai pas assez estimé l’importance du désintérêt, de l’indifférence des 80 % de membres du Club qui globalement ne participent à aucune des activités proposées tout au long de l’année. Est-ce que vous vous rendez-compte que cette année, il n’y a que 28 cyclos sur 128 qui se sont inscrits au repas annuel !! Le vélo serait-il un sport individuel pratiqué en groupe ? Au Club, des groupes, nous en avons cinq, le groupe 1 : mis à part 2 ou 3 fidèles, aucun membre ne participe ; le groupe 2, c’est encore pire ; le groupe 3, le plus assidu, le réservoir de bénévoles d’organisateurs et Le Ventoux 2010 de membres stimulants ; le groupe 4, à l’image du précédent, les fondateurs, les vieux routiers du Club ; le groupe 5, un noyau toujours prêt à donner un coup de main, toujours là pour les manifestations locales, mais par contre, surtout ne leur demandez pas de s’éloigner de Plaisance, une sortie « Montagne », mais vous n’y pensez pas mon jeune ami, prendre la voiture pour aller à Rabastens : inimaginable, impensable. Pour compléter ce tableau noir, il faut parler de la sécurité, cette année a été particulièrement sombre sur ce plan, il faut déplorer de nombreux accidents individuels ou en groupe dont au moins deux très graves et une indiscipline grandissante doublée d’une agressivité ascendante de la part des automobilistes. Nous sommes montrés du doigt au niveau de la fédération et ça, pour un Président de Club, ce n’est pas franchement réconfortant : tant qu’il n’y aura pas plus d’implication de la part des responsables, de tout pratiquant individuellement, de respect des règles de base et des utilisateurs des routes, nous n’y arriverons pas. Je prends ma part de responsabilité sur ce sujet, mais que chacun réfléchisse bien à la sienne également. Lorsque vous feuilletterez les différents articles composant votre journal, repensez à tout cela, vous verrez l’illustration des propos que je vous ai tenu ci-dessus, vous constaterez l’implication de certains. J’espère que vous passerez un bon moment de lecture en notre compagnie. Merci mes amis, vous qui m’avez épaulé tout au long de ces trois années. J’ai fait de mon mieux, je vous souhaite une bonne continuation. Votre Président. 4 Le chasseur de cols se caractérise, par sa particularité à aimer les pourcentages, les dénivelés, l'inconnu, toujours plus haut, plus loin, plus beau. Son alimentation est identique au cyclotouriste « lambda », bref, la ressemblance est frappante. Il n'a pas d'âge, discret, il se fond (surtout par grosse chaleur) dans la masse aisément !!! Seul ou accompagné au milieu de nulle part, il aime contempler, admirer, se ressourcer au passage de cette ligne imaginaire, du col tant espéré, oubliant les heures d'efforts soutenues et les litres de sueurs abandonnés sur le bitume. Grimpeur né, sa principale motivation : son acharnement à vouloir gravir à tout prix des cols connus ou pas, longs ou courts, avec des pourcentages énormes ou relativement faibles. Il n'hésitera pas à s'engager sur des pistes, des sentiers, des chemins, des voies sans issues ou "culs de sacs", pendant des km, uniquement afin de satisfaire une envie personnelle : franchir cette ligne. Plusieurs cols peuvent être gravis lors d’une seule sortie, en fonction de ses capacités ou de son humeur du jour. Evidemment, ce braconnier montagnard des temps modernes, ne s'aventure pas hors des sentiers battus sans la perspective d'un col. Il obéit à une règle imposée par une association se dénommant "Club des 100 Cols", affiliée à la FFCT, dont voici un extrait du règlement : Article 1 Pour entrer au Club des Cent Cols, il faut avoir franchi à bicyclette au moins cent cols différents, dont cinq cols de 2000 m ou plus pour chaque centaine proposée. Article 2 Sont pris en compte : - les cols inscrits dans les catalogues du Club des Cent Cols à la date de leur dernière mise à jour. - pour les pays dépourvus de catalogues, les cols portant ce nom ou tout équivalent local, régional ou national, figurant (ou ayant figuré) sur des sources cartographiques ou documentaires jugées fiables par le Club. Les monts et les sommets, les défilés et les fonds de vallée ne sont pas comptabilisés. Article 3 Les candidats ainsi que les membres inscrits au Club des Cent Cols n’ont pas à apporter la preuve de leur franchissement des cols. Le Club fait confiance à la sincérité des déclarations. 5 Le traqueur est organisé, il possède les cartes IGN série verte au 100 000 ème, de la région à explorer, ainsi qu'une liste de tous les cols de France et de Navarre, mise à jour régulièrement et fournie aux adhérents de ce club. Les 2 Lascars "aficionados" de la toile, JCV & Claude P, récents trappeurs, possèdent également en plus, un formidable outil de saisies informatiques : "Logivélo" (créé par notre Ami Joseph et fignolé/modulé/embelli par JCV), qui les aide considérablement, pour des recherches personnalisées, à peaufiner leurs nouvelles aventures. La liste est impressionnante, près de 10 000 cols français y sont répertoriés avec les relevés cartographiques IGN, les coordonnées GPS, les profils d'ascensions ainsi que divers liens internet sur les sites touristiques recherchés. Les cols de nos voisins frontaliers, sont également classifiés sur une liste indépendante. Durant les longues soirées d'hiver, le fin limier à méticuleusement entouré au feutre, au crayon gras ou autre, sur la carte, les futurs cols à gravir, en rêvant à ses prochaines vacances, et a pris soin de tracer des circuits qui goberont le maximum de cols sur son passage. Le glouton, se connaît très bien, et adaptera les déplacements à ses capacités, tout en suivant son fil d'Ariane : cols, cols, cols, franchir le max ! Le boucanier est aussi pointeur, il inscrira honnêtement sur une feuille pré-imprimée, le nom des cols franchis ainsi que les coordonnées IGN, afin de les envoyer à son représentant régional, pour figurer sur le tableau d'honneur du club des 100 cols. Voici la carte de France avec les coordonnées des différents délégués régionaux du Club des 100 Cols : 6 Pour infos, au SCP Cyclisme, à ce jour, je connais trois chasseurs : André TORREMONEIL, le plus aguerri et fidèle chasseur, inscrit en 1982, qui comptabilise à ce jour : 1087 cols différents dont 60 de plus de 2000 m d'altitude : Chapeau bas André ! Jean-Claude VIGUIE, également "logivélociste" quand il n'est pas sur son vélo, inscrit depuis 2010, comptabilise 248 cols différents et 14 de plus de 2000 m d'altitude. Ahhhhh!! si je pouvais le suivre …"soupir", ce costaud là ! Lèves le pied JC j'arrive ouf, ouf, ouf !!! Et loin derrière comme d'hab, votre serviteur, jeune liftier, inscrit également depuis 2010, comptabilise 172 cols différents dont 8 de plus de 2000 m: la marge de progression est énorme, je suis rassuré ! Le plus grand rabatteur a 65 ans et comptabilise 7767cols dont 1393 de plus de 2000m, véritable prouesse, je m'incline. (Déclaration évidemment sur l'honneur, rien à gagner, uniquement une satisfaction personnelle, n'est ce pas magnifique ?). Enfin, cet aventurier, corsaire des temps modernes, se singularise par sa simplicité, son profond respect de la nature et son plaisir de découvrir et de partager avec les copains de nouveaux paysages, à deux pas de son domicile, et souvent inconnus de la plupart des cyclistes. Claude PUJOL. http://www.centcols.org 2500 membres actifs Près de 10 000 cols répertoriés en France DOCUMENT ANNEXE A LA RÈGLE DU JEU : Article 1 Par bicyclette on entend tout engin mû par la seule force musculaire, le plus souvent, il s’agit d’un deux-roues, les tricycles sont admis. L’usage de moyens de (re)montée mécanique est exclu. Il est admis de compter un col franchi en descente. Les cols muletiers sont admis au même titre que les cols routiers. Les cols d’approche difficile peuvent être franchis partiellement à pied, avec poussage (voire portage) du vélo. Cent cols différents : un même col n’est comptabilisé qu’une fois, même s’il a été franchi à de multiples reprises, et par des versants différents. Aucune altitude minimale n’est imposée. Les cols peuvent être franchis dans tous pays au monde. Le tableau d’honneur de la revue annuelle récapitule pour chaque adhérent le nombre total de cols cumulés et le nombre de "+ 2000 m" 7 QUELLE AVENTURE, L’ARIEGEOISE !!! Eh bien, j’y suis ! Nous sommes le 26 juin 2010, c’est le grand jour, l’ARIEGEOISE ! En ce qui me concerne, et je pense ne pas être le seul, cette journée constitue le « point d’orgue » de ma saison de cyclo, car c’est une première pour moi, une sorte de baptême. Voila trois à quatre mois après mon inscription je n’imaginais pas un seul instant ce à quoi j’allais être confronté. Cependant petit à petit, glanant des informations auprès des « sages » du club, j’ai progressivement pris conscience de la réalité. Je vais tenter de vous relater le vécu de cette journée mémorable au travers de mes émotions. Avant de vous faire vivre ma course, je vais aborder le côté « logistique ». Ce fut indéniablement une réussite totale. Logés en bungalows au camping municipal d’Auzat nous avons bénéficié de conditions optimales pour nous préparer. L’intendance était également à la hauteur. Je tiens à adresser un grand merci à Hélène et Patrick S. en maîtres organisateurs ainsi qu’à toutes les autres personnes s’étant impliquées pour l’occasion, et notamment ces dames qui ont su nous faire apprécier leurs talents variés de cordons bleus ! Et j’ajouterai que je me suis «gavé» de ces purs moments de convivialité qui m’ont requinqué le mental après la course. Mais revenons à l’aspect sportif ! Mes préparatifs achevés, ma «monture» bichonnée, me voilà parti de Plaisance, vendredi 25 juin en milieu d’aprèsmidi. Arrivé à l’entrée de Tarascon, la circulation est dense, mais ce n’est rien. Je commence à mesurer l’ampleur de la manifestation au village départ ! 8 Bien qu’étant inscrit depuis longtemps par internet, les files d’attente sont interminables, et il ne me faut pas moins de 50 minutes pour pouvoir retirer mon « paquetage » (dossard, plaque de vélo, tenue). Ceci étant fait, j’arrive tant bien que mal à m’extraire du centre ville, et direction Auzat. Comme je l’ai dit plus haut, l’accueil est chaleureux. Presque tout le monde est arrivé (au total nous serons 36 personnes). Après le repas, nous essayons de ne pas nous coucher trop tard. Ce que nous faisons aux alentours de 22 h30. Mon sommeil sera de piètre qualité. En effet, réveillé à 02 h 45 par mes interrogations, et n’ayons pas peur des mots : par ma peur, je tarde à retrouver le sommeil. Je saurai plus tard que presque tout le monde a vécu cette expérience la première fois. Sept heures. Tous les cyclos sont fin prêt. La température est de 8°. Après les dernières photos de groupe nous quittons Auzat, direction le village départ. C’est une longue et douce descente de presque 17km. Heureusement que tout le monde s’est équipé en conséquence, et que, « luxe » très appréciable, nous disposons d’une voiture suiveuse qui nous permet de nous délester à l’entrée de Tarascon. Ultime café au village départ, puis positionnement sur la ligne. Tant bien que mal, nous tentons de rester groupés. Il y règne une cohue et un brouhaha indescriptibles. Pour ma part je n’ai encore jamais assisté à un tel évènement. Nous y retrouvons Huguette et Laurent M, Jean-Claude F, Thomas B, André et Monique R. Ces derniers nous prennent en photo. Après les annonces d’usage faites au micro, le départ est donné à 08 h 30. Nous voilà partis pour 117 km. Là, j’y suis réellement, et aussi bizarre que cela puisse paraître, je suis presque soulagé ! C’est comme si toute la pression que j’avais accumulée aux cours des jours, voire des semaines, qui ont précédé, s’était échappée instantanément par une soupape de sécurité. Dès le début, notre groupe se scinde en deux à l’occasion de la fermeture d’un passage à niveau à la sortie de Tarascon. Jean P, Pierre G, Claude L, Alain F, Alain A, Thomas B et Jean-Claude F. ont pu passer. Nous ne les reverrons qu’à l’arrivée ! Notre «groupe» est constitué de Claude P, Patrick S Antoine G, Eric L et moi-même. Dès les premiers moments j’apprécie la qualité de l’organisation. Celleci est à mon avis sans faille. L’implication des bénévoles est totale. Le dispositif est performant ! 9 Nous roulons de manière satisfaisante. Nous suivons un rythme de croisière qui semble convenir à tout le monde. Nous dépassons de nombreux participants et beaucoup d’autres nous doublent. La première difficulté se présente : la côte de Nalzen. Les conseils avisés d’Antoine G qui me prévient lorsqu’il faut mettre «la petite plaque» m’aident beaucoup et tempèrent mes ardeurs de «cheval fougueux», car j’ai presque tendance à trop appuyer sur mes pédales. Il le fera tout au long de la journée et je l’en remercie. Arrivés à Bélesta il nous prévient que dorénavant nous n’allons que monter ! Se succèdent donc le col de la Croix des Morts (8 km), le col des Sept Frères (10 km) et, après le ravitaillement de Prades, le col de Marmare (6 km) Au sommet de ce dernier, nous avons parcouru 70km. Après le franchissement du col de Marmare, nous amorçons une longue descente sur Les Cabannes, dernier ravitaillement « solide » avec animation où nous arrivons aux alentours de 13 h 15. Tous les participants prennent le temps de se restaurer. Jusqu’à ce point il m’a semblé que nous nous en étions à peu près bien sortis, mais c’était sans compter sur un paramètre qui allait nous torturer jusqu’à la fin, et le verbe n’est pas trop faible : la chaleur. La veille du départ Alain A m’avait annoncé que c’était ce qu’il fallait le plus redouter, et il avait mille fois raison ! Puis à partir de ce moment là, chacun commence à monter à son rythme et selon ses propres possibilités. Le soleil darde ses rayons brûlants sur nos corps. Dès le début de l’ascension quelqu’un annonce la température : 35°. Au sommet Alain F. nous dira qu’il a personnellement relevé 38°, une véritable fournaise. Bien sûr il y a les « costauds », bien entraînés, expérimentés qui vont grimper plus facilement que les autres. D’ailleurs un grand nombre a déjà commencé à gravir la pente. Les tout meilleurs sont même arrivés. En ce qui me concerne, je suis d’un autre niveau, que dis-je, d’un autre monde ! Je fais partie des anonymes, humbles obscurs. Mais c’est aussi ce qui fait la beauté d’une telle course, et, maintenant que je la vis de l’intérieur, je comprends alors que «L’ARIEGEOISE» ne peut que susciter un tel engouement. Je crois que c’est ce qui en fait toute sa beauté. Je suis conquis. 10 Je commence à monter la première rampe du plateau de Beille, et après quelques lacets, je suis frappé de plein fouet par la réalité. Maintenant JE SAIS. Je ne suis pas prêt, et l’expérience de ce type d’escalade me fait cruellement défaut. Les petites côtes que nous franchissons au cours des sorties club n’ont rien de commun avec cela ! Je n’ai pas assez d’entraînement spécifique de montagne. Quelques impondérables m’ont empêché d’optimiser ma préparation, notamment en effectuant des sorties « montagne ». Il faut savoir qu’à mon actif, et depuis que je fais du vélo, les seules difficultés que j’ai escaladées sont : le Pic de Nore (à l’occasion de la Brusau 2010), le Portet d’Aspet (trois semaines avant l’Ariégoise) et pour finir les trois cols qui précèdent Beille aujourd’hui ! Mon objectif étant de terminer cette course selon mes possibilités, je serre les dents et je continue à monter. Au 2ème kilomètre de la montée Monique et André R, au détour d’un lacet nous prennent en photo l’un après l’autre. C’est très dur. Une chape de chaleur s’abat sur tous les participants ; cette sensation est accentuée par l’absence de vent, rien ne bouge. Comme je le dis plus haut, il y en a qui montent plus facilement que d’autres. Chacun à son niveau ! Cependant, le tiers de la montée n’est pas accompli et déjà j’en vois qui rebroussent chemin. D’autres à la recherche de l’ombre se reposent allongés sur les talus ou dans le fossé. Nous recevons les applaudissements des personnes au bord de la route qui sont venues encourager un père, un mari, un enfant, un frère… C’est très réconfortant. L’émotion m’envahit. Et même quelques larmes troublent ma vue. Je n’en avais pas besoin tellement la sueur voile ma vision au travers de mes lunettes. D’ailleurs je les enlève. Je me motive et je continue à mouliner, encore et encore. Au 5ème km, premier ravitaillement en eau et « douche ». Je suis étonné d’être arrivé jusque là. Jusqu’à ce point, j’ai bien maîtrisé sur le plan cardio et je suis très content. Je me remets en selle et je continue ma grimpette. Mes cuisses sont hyper douloureuses. Aux alentours du 8ème km, de nouveau séquence émotion. En effet le « Femmes Club de Plaisance » est là et nous attend à l’ombre. Les encouragements fusent de toutes parts. C’est bon pour le moral et le mental. Je fais quelques mètres de plus pour écraser furtivement une larme qui pointe. Puis, je reviens vers elles. Claude P. arrive juste après moi. Nous nous désaltérons. Claude ne peut plus rien avaler. Nous nous remettons en 11 selle et reprenons notre calvaire ! Il tentera de faire un peu d’humour avec les autres participants, mais en vain ; les visages sont tendus, hébétés, la bouche grande ouverte, avides, à la recherche de la moindre goulée d’air frais. On peut y lire de la souffrance, du découragement. Les mains se crispent sur les cintres. Certains zigzaguent sur la route quand la pente est trop dure. Nous perdons tous en lucidité. Les organismes sont sollicités à l’extrême. Claude nous dira plus tard qu’il s’est forcé à du calcul mental pour conserver sa capacité de réflexion. Et puis voilà que, passé le 9ème kilomètre de montée apparaît un autre paramètre que je découvre : les crampes. Claude continue à monter, et moi je suis contraint de mettre pied à terre. Mes cuisses sont devenues dures comme du bois, surtout la gauche. Je m’étire longuement jusqu’à ce que la douleur disparaisse. J’en profite pour faire tomber mes pulsations. Je remonte sur mon vélo et reprends mon ascension. 200 mètres plus loin les mêmes symptômes se renouvellent. En fait cela va se répéter à quatre reprises, jusqu’au dernier ravitaillement en eau que je parviens à atteindre, soit à cinq km de l’arrivée ! Je ne peux plus continuer comme cela, et je décide alors de jeter l’éponge et d’abandonner, déçu de sombrer à 5 kmsseulement du but, mais je suis au bout du bout ! Un automobiliste charitable me conduit jusqu’à l’arrivée. Là, je vais remettre ma plaque de vélo aux officiels en leur signifiant mon abandon. Puis tout le monde m’entoure et me réconforte, et ça fait du bien, mais ma défaillance me fait rager. J’apprendrai plus tard que j’avais fait le plus dur, c'est-à-dire franchir les dix premiers kilomètres et sortir de la forêt ! Au moment où j’écris ces lignes, je fulmine encore plus de ne pas avoir pu finir, c’est tellement rageant d’échouer si près du but. Je pensais que c’était sur le plan cardio que je risquais d’être ennuyé, et ce sont mes jambes qui m’ont lâché ! J’avais presque hâte d’en découdre mais Beille, ce géant des Pyrénées, m’a vaincu. Dans les jours qui suivent, nous apprenons que sur les 3600 participants comptabilisés au départ (Ariégeoise + Mountagnole) 1100 environ ont abandonné ! C’est énorme. Et voilà, j’avais fait le challenge personnel de terminer à mon rythme, et les crampes ont eu raison de moi, mais je refuse de m’avouer vaincu. L’année prochaine, et les suivantes, je serai encore présent si tout va bien, et je compte bien terminer ! Françis INESTA. 12 NOTRE SEMAINE FEDERALE A VERDUN Nous partons le samedi 31 juillet 2010 à 5h du matin. Après une route fort longue, nous arrivons à Verdun à 17h30, direction les carrières d’Haudainville, pour récupérer nos dossiers, nos badges (des tours de poignet en éponge qui serrent -made in china-, sont décevants). Nous sommes 10 800 participants. Pas d’attente, le plus gros des troupes est passé. Nous nous dirigeons vers l’hôtel, en plein centre, à 500m de la permanence sur les hauteurs, à deux pas de la cathédrale. Au moment de décharger dans une rue passante et en côte, une grosse averse nous accompagne. Nos vélos sont remisés dans une trappe qui s’enfonce dans la terre, nous y accédons par 7 marches cauchemardesques, c’est l’ancienne prison, le bâtiment date de 1820. Le plafond est voûté, nous apprenons que les cellules étaient situées en dessous. Dimanche 1er août : Le circuit est la découverte du Barrois. Nous effectuons une sortie de 58km pour une ballade et un repérage des environs. Il faut assister à la cérémonie d’ouverture à 17heures. Des festivités, le cirque PINDER et des acrobates à vélo, ballons et costumes vénitiens, le tout très coloré, nous attend ainsi qu’un kir à la mirabelle. Lundi 2 août : Nous parcourons la Woevre en direction des Eparges. Ici beaucoup de bois, la colline porte encore les traces des combats, ceux-ci y furent effroyables. Le front ne bougea que de 300 mètres d’avant en arrière pendant 4 ans. Il n’est pas rare pour les chercheurs de champignons ou promeneurs, de tomber sur des chaussures, des musettes et munitions. Il y a chaque année environ deux accidents, mains arrachées, visage criblé. Partout l’herbe est verte, on dirait du gazon, ce n’est pas surprenant mais ça interpelle. Puis passage à ST Rémy la Calonne qui abrite la tombe de l’écrivain combattant Alain Fournier –Le grand Meaulne-. J’évite de parler de 1914-1918 car l’autre groupe a passé la journée à visiter. Maryse, férue d’histoire va vous renseigner. Mardi 3 août : De Damvilliers à Montmédy. Nous partons à 8 heures par la montée de la citadelle ; ne la connaissant pas, tout le monde est surpris. Je déraille, invectivée de tous les noms d’oiseaux par les cyclos ralentis. Nous traversons les villages déserts, les agriculteurs sont aux champs, immenses propriétés sur des centaines d’hectares, pas grand monde sur la route pour nous encourager. Des tracteurs sont à l’œuvre avec 2 remorques attelées, je ne l’avais jamais vu. 13 En fin d’après midi au retour, nous rencontrons un ralentissement : 2 ambulances et un véhicule de gendarmerie ; un cyclo a perdu le contrôle de son vélo en descente et a entraîné la chute d’un autre. On s’entendra dire qu’en cyclotourisme et surtout à la semaine fédérale il ne faut pas se prendre pour un coureur. Mercredi 4 août : De Dieue sur Meuse à Commercy. Nous sommes dans le Val de Meuse, des côtes et de la distance : 115km. Heureusement que les “ravitaillos” de midi sont accueillants, organisés et délicieux. Nous rencontrons André et Josette. Si cette dernière se fait tirer l’oreille pour pédaler, elle n’est pas la dernière à se régaler d’un pavé de bœuf sauce aux cèpes et patates sautées, tout ceci mitonné dans la cantine de l’armée 14-18 ? Le soir nous nous retrouvons aux Orchidées, l’hôtel de l’autre troupe pour fêter…les 20 ans d’Emile et boire les 4 pichets de vin rouge offerts par notre trésorière Maryse. Jeudi 5 août : Comme chaque année, nous sommes conviés au pique-nique, journée de détente et ambiance campagnarde du XIXème siècle. Cela se passe au village des vieux métiers. Le stand le plus apprécié, outre le travail de l’osier, la confection de roues en bois, la tonte des moutons aux ciseaux, sera la fabrication des tuiles. Nous avons la prestation -un homme et une dame –d’un vrai cours de théâtre ou même Carla Bruni est évoquée car pour façonner une tuile il faut une cuisse musclée de cyclo!!! Ce n’est pas le cas des cuisses de notre “first Lady”!!! A l’heure du casse-croûte original et de qualité nous retrouvons Ghislaine et Daniel qui nous voyant, changent de file, la nôtre étant plus rapide. Toujours le même dilemme, une heure d’attente environ ! Une vente de pain frais et de tartes au sucre est organisée. J’ai la recette pour des pâtons de 350 g soit 6 tartes pour les gens intéressés, me la demander. Claude fera un détour par la tranchée des baïonnettes et son mémorial, à la mémoire des soldats français. Sur le fronton de l’édifice, on peut lire : « Ceux-ci dorment debout, le fusil en mains dans cette tranchée »- leurs frères d’Amérique. Le soir nous assistons à l’évènement spectacle féerique : Des flammes à la lumière. Evocation historique, émouvante, de la bataille de Verdun. 250 acteurs sur scène, 900 costumes, 1000 projecteurs, tableaux vivants, réalisés dans les carrières d’Haudainville. Vendredi 6 août : Destination l’Argonne. Départ une fois de plus par la côte de la citadelle, maintenant on a l’habitude, on joue avec les pignons. Toujours des buttes, on n’en voit plus la fin. Sur tout le trajet on rencontre des meules de paille décorées. Des dames aux longs cils et aux yeux bleus, des tracteurs réalistes avec diverses formes et toujours des monuments et des vestiges de la guerre. Nous finissons notre parcours n°3 à Dombasle sur Argonne avec une côte de 15km qui vaut la cambrure d’Arièle comme je le fais remarquer à Henri. Enfin après cet effort nous arrivons au centre de Verdun. 14 Samedi 7août : Nous traversons le pays haut, par la forêt ; toujours de vastes étendues de champs cultivés et de bocages. Au ravitaillement, des couples vénitiens avec des masques magnifiques, ça nous change des poilus. Comme tous les jours nous nous régalons de la diversité des menus, boudins blancs, steaks hachés, saucisses multiples et variées. Maryse a pédalé avec nous, histoire de rentrer avant 16heures car après il n’y a plus d’eau chaude dans la chambre. Moi je décide de faire une boucle vers l’ossuaire de Douaumont. C’est bien là que nous apparaît la triste réalité. Le soir nous serons quelques-uns à assister au repas de clôture. C’est toujours aussi bruyant mais nous nous régalons des spécialités du terroir. Dimanche 8 août 9heures : Les gens se sont pressés la veille pour décorer leurs vélos et ont fait preuve d’imagination pour mettre leur région à l’honneur. C’est la façon de remercier la population qui nous a accueillis, chichement cette année, c’est vrai, mais c’est la tradition. Des centaines de roues de vélos fleuries, de décors recherchés et originaux ! Nous avons le plaisir de discuter avec le président du cyclo-club de Flers, ville qui nous accueillera l’an prochain en Normandie. Il nous certifie que 2011 sera un bon cru, moins porté sur l’histoire. Il nous attend nombreux et entraînés. A l’année prochaine donc pour le S.C.Plaisance que nous espérons fidèle à la tradition. Une surprise vous attend… ?????????. Mauricette ESPES. 15 Le géant et les cyclotes Majestueux vaisseau d’ocre barrant l’azur On t’admirait, craintifs, de Villes sur Auzon. Nous t’avons défié, putain que c’était dur ! Tu t’es bien défendu mais on est des champions ! Voyez grimper Ghislaine, Huguette et Mauricette Et Patricia qui souffre ! Ah !ces maudites crampes ! Nous, les vieux poivre et sel faisons la moulinette, Transpirant et soufflant en gravissant les rampes… On a vu des drapeaux qui venaient de partout, Unis dans un effort qui nous rassemble tous : Xénophobes, fuyez ! Ce lieu n’est pas pour vous ! J. Cl.FOURCADE. le 5 septembre 2010 16 Laurent FIGNON … adieu CHAMPION. Mardi 31 août 2010. Une crainte, qui hélas, se transformait en réalité: l’annonce du décès de Laurent FIGNON, en début d’après midi, était diffusé sur les ondes. La maladie aura été la plus forte: le cancer dont il était atteint avait rapidement évolué ces trois dernières semaines. Après avoir courageusement lutté depuis fort longtemps il a définitivement baissé les bras, lui qui refusait toujours de tomber dans le défaitisme. Il était entré, suite à ses nombreuses performances, dans la mémoire collective de tous les Français. Le 12 août dernier il avait eu 50 ans. Lorsque paraissait son ouvrage « Nous étions jeunes et insouciants » en mai 2009, dans lequel il évoquait sa carrière, avec le franc parler qui le caractérisait, la nouvelle de sa maladie n’était pas encore connue. Elle le sera un mois plus tard. « Tous les hommes meurent un jour. Si ma vie devait s’arrêter prochainement, j’aurai cette chance inouïe de partir sans regrets. Trop jeune, bien sûr, mais sans regrets. J’ai eu la plus belle vie que l’on puisse imaginer. Je n’ai pas d’autres mots pour le dire. Je n’ai pas peur de la mort, je n’en ai pas envie » avait-il également écrit. Que retenir de sa carrière sportive? Il fut un grand puncheur, à la fois offensif et réaliste. Il s’illustra sur tous les terrains, dans les classiques et dans les courses à étapes. Ses victoires les plus significatives: - Tours de France 1983 et 1984 - Meilleur grimpeur du giro d’Italie 1984 - Champion de France 1984 - Flèche Wallonne 1986 - Milan - Sam Rémo 1988 et 1989 - Grand Prix des Nations 1989 - Giro d’Italie 1989. On retiendra également les HUIT SECONDES de retard qui le séparaient de Greg Lemond, à l’arrivée du Tour de France 1989: plus petit écart jamais enregistré entre un vainqueur et son dauphin. C’était au terme d’un chrono individuel de 24,50 Kms, lors de la dernière étape, que l’Américain, vainqueur, avait repris à Laurent FIGNON, maillot jaune au départ, 58 secondes: HUIT DE TROP! 17 En janvier 2005 il reprenait le «Centre CITECYCLE » -musée dédié au cyclisme-, un hôtel et un restaurant, situés à GERDE près de BAGNERES DE BIGORRE (65). Ce centre devenu « Centre LAURENT FIGNON » accueillait ses premiers stagiaires en mars 2007; épaulé par des moniteurs locaux et des professionnels il proposait des stages de perfectionnement cycliste à de nombreux amateurs. L’escalade des cols pyrénéens était, évidemment, au programme. Lors des Tours de France 2009 et 2010 il était « consultant » à « France Télévision ». D’une voix éraillée, due à des cordes vocales atteintes, il analysait la course avec pertinence, finesse et sans concession. Le texte qui suit, paru dans un quotidien, sera un complément et la conclusion à cet article. UN MEC A PART Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Un choc culturel. Parisien et bachelier, ça ne vous prédispose pas forcément à gagner le Tour de France à 22 ans, à le regagner à 23, quand le cyclisme était encore quelque chose comme l’ultime refuge de la ruralité triomphante. Une sainte et saine apparition. Un visage rayonnant, une blondeur diaphane, les lunettes rondes de l’intello. Un anachronisme. Il était jeune et insouciant. Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Une flamboyance. Le Tour 1984, au cours duquel il pulvérisa son ex-chef de file et quadruple vainqueur de l’épreuve Bernard Hinault, renvoyé à plus de dix minutes aux Champs. C’est un ange qui survola l’épreuve. Se brûlait-il les ailes en même temps qu’il les déployait? Ce n’est pas un jour à chercher une réponse. Il était jeune et insouciant. Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Un caractère. Un ego de champion. Une suffisance. En 1984, Hinault l’attaqua à neuf kilomètres du pied de l’Alpe d’Huez. Le retour de bâton fut terrible. Sportif et verbal: « Quand je l’ai vu partir ainsi, je me suis mis à rigoler ». Il était jeune et insouciant. Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Une misère. Ces huit secondes qui l’ont privé d’un troisième succès dans le Tour de France en 1989 et lui ont plus sûrement pourri le restant de sa trop courte vie que quelques cochonneries ingurgitées à l’occasion. Huit secondes qui l’ont fait entrer dans la légende du sport par la porte détestable des perdants magnifiques. La fin de la jeunesse et de l’insouciance. Que retiendra-t-on de Laurent FIGNON? Un ultime combat. Le plus grand d’entre tous. Un match au corps à corps. En public, dans un livre et sur les ondes. Tel qu’en lui-même. Provocateur, sublime, affaibli, désespéré. Il était trop jeune et tellement soucieux. Différents documents et reportages m’ont permis de rédiger, modestement, une brève évocation de la carrière sportive de ce champion français. Mardi 31 août 2010 …………… Une ligne d’arrivée……………. C’était sa dernière. François DECOMPS. 18 L’ARDECHOISE … en roue libre =+=+=+=+=+=+= Le jour se lève ; superbe journée en perspective. Je suis à pied d’œuvre, monture prête, cyclo équipé, au beau milieu d’un grand parking pour voitures (très bien aménagé pour les camping-cars, avis aux amateurs !) dans la charmante localité de LARGENTIERE (Ardèche). Prêt, je le suis. Depuis quelques temps déjà, je me suis “entraîné” à grimper quelques petits cols (9 au total) dans le massif des ALPILLES, autour des BAUX DE PROVENCE afin de réussir « mon ARDECHOISE ». Histoire de chauffer un peu la “mécanique”, je me suis offert, avant d’arriver à LARGENTIERE, la grimpée, à 5h 30 du matin (il faisait presque nuit) du petit col du CHATAIGNIER (315 m). Il est à présent 6h 30 et c’est parti mon cyclo ! D’emblée, au cœur même de cette petite ville ça monte sec et cela n’arrêtera pas 12 bornes durant, jusqu’au sommet du col de la croix de MILLET (576 m). 19 5,6% de pente tout de même et vent défavorable. Je “buffe” un peu et m’arrête une première fois pour retirer le coupe-vent ; puis une deuxième fois au passage du petit col du SUCHET (481 m) pour retirer mes jambières ; puis encore une troisième fois pour les manchettes et enfin une quatrième fois au sommet pour… une photo. Grand soleil, ciel bleu azur ; la descente fait du bien ! Bas du col, je butte sur la N 102 qui relie AUBENAS au PUY EN VELAY. L’infernale, l’impossible N 102 devrais-je dire, tant le trafic routier y est important. Mon circuit, tel que prévu, passant par elle, je ne peux l’éviter. Et durant 25 longs kilomètres d’une montée périlleuse (poids lourds) et au bout de deux heures d’efforts, je franchis à midi pile le col de la CHAVADE (1266 m) qui se situe exactement sur la ligne de partage des eaux entre les bassins Atlantique et Méditerranée. C’est à cet endroit que la rivière ARDECHE prend sa source. Juste le temps de souffler un peu et me voici dans les rampes pas trop sévères du col du PENDU (1435 m). Je me pends à mon “opinel ” et je casse la croûte au pied du panneau sommital.. Le plein d’énergie effectué, je me lance dans la descente. Eh là, ô surprise ! Si la montée de ce petit col s’est avérée facile versant nord, la descente, côté sud, me surprend. Très plongeante, elle offre une succession de lacets et de virages en épingles, le 50 Km/h est rapidement atteint. Et c’est là, mes amis, que les choses “se corsèrent” (comme disait mon pote Doumé de BASTIA). Donc je suis dans la descente du col du PENDU que je dévale “rapido” ; malgré cela, d’abord assez lointain mais se rapprochant à vitesse grand V, un puissant bruit de moteur, s’intensifiant à chaque lacet commence à m’irriter un “chouia”. Alors que je ne m’y attends pas, un camion semi-remorque à plateau 3 essieux, sans chargement, me double en “kamikaze” dans un bruit de ferraille assourdissant, suivi à quelque distance par un second poids lourd lui ressemblant à tout point de vue. Me voici donc dans une position inconfortable, coincé entre ces deux mastodontes. Jugeant cette situation quelque peu dangereuse, je ne sais pas pourquoi, l’instinct de conservation peut-être ? je décide de m’arrêter et je pose le pied à terre, dans le dernier lacet, en me serrant bien sur le bas-côté, à droite, afin de laisser passer le deuxième “Fangio”. Bien m’en a pris ; prenant cette dernière épingle à assez grande vitesse, le deuxième camion, dans le virage serre sur sa gauche et la force centrifuge aidant, sa roue de secours, posée à plat sous le plateau, quitte son logement avec force et fuse sur la chaussée en rebonds successifs, finissant sa course contre un muret, après avoir traversé la route sur toute sa largeur, sous l’œil effaré de touristes en train de pique-niquer tout près. Imaginez un peu ? Si je ne m’arrête pas et entreprends le virage en parallèle avec le camion, eh bien, au moment de l’éjection de cette roue de secours, je me serais trouvé au même endroit ! Alors là, je vous dis pas ! Une roue de poids lourd avec son pneu, ça doit peser dans les environs de 100 à 150 Kg ; je n‘aurais certainement pas fait le poids et mon vélo carbone de 8 Kg et son cyclo dessus seraient partis “ad patres” illico ! Ouf ! Chaleur !!! 20 L’émotion maîtrisée, je rejoins le premier camion, arrêté au bas du col et ne voyant plus son collègue derrière lui, (ils devaient se “tirer la bourre” ! ) le chauffeur me fait signe de stopper et me demande en “franco-italien” des nouvelles du convoi. Je lui explique le topo et séance tenante, il effectue un demi-tour et repart à sa rencontre, après m’avoir gratifié d’un tonitruant “GRAZIE MILLE”. Info prise quelques Km plus loin, auprès d’un agent de la D.D.E. à qui je contais ma mésaventure ou plutôt ma bonne aventure : il s’agit de transporteurs italiens qui viennent en France charger des billes de bois et qui sont rémunérés au nombre de voyages effectués. Donc, plus vite je roule, plus je gagne ! Sans commentaires ! Mais parfois, il y a des coups de pieds au…derrière qui ne seraient pas volés… Enfin ! Encore sous le coup de l’émotion, “j’en quille” le col de la Croix de BAUZON (1308 m) planté là au milieu d’un tapis de fleurs sauvages du plus bel effet. Quelques kilomètres plus loin me voici passant le col de MEYRAND (1370 m). Dès le début de la descente, un arrêt à une table d’orientation située sur un belvédère permet d’avoir une saisissante vue panoramique sur le massif et la vallée du TANAGRE et au loin, bien loin, sur le massif de la MEIGE et son point culminant à 3987 m, sur le PELVOUX et la barre des ECRINS distants de 190 Km, sur le mont VISO (Italie) à 235 Km et sur la droite le mont VENTOUX et ses 1912 m. Col de la FEMME MORTE (1200 m) passé, c’est dans le PAS du LOUP (1187 m) que je rencontre toute une file de camions italiens chargeant des grumes (mais pas mes deux lascars de tout à l’heure. Peut-être avaient-ils des difficultés à reloger la roue de secours, éprise de liberté, dans son logement ? Photo souvenir au col du CHAP Del BOSC (1162 m). Passé le col de la LOUBARESSE (1142 m), je suis littéralement aspiré par une descente absolument splendide, en lacets sur 18 Km qui me conduit jusqu’au village de VALGORGE. Ville de LARGENTIERE (Vue du parking de départ) Et ça descend toujours ! Sur ma droite une petite route conduit au Collet du RANC (544 m). Je m’y engage en passant sur un petit pont en fer, surplombant de somptueuses gorges et à partir de là, 8 Km de montée… que c’est dur ! Je n’ai plus rien dans les jambes… Demi-tour au bout de 2 Km et retour à la case départ. Quinze derniers kilomètres me séparent de la ligne d’arrivée à LARGENTIERE. Je pensais que ma route allait se poursuivre toujours en descente ! Mais que nenni ! Encore un obstacle assassin à franchir, le petit col de la Croix de ROCLES (476 m) suivi d’une série de montagnes russes qui finissent de m’essorer. Arrivée finale en descente tout de même. Ca y est ! LARGENTIERE, son parking. Ouf ! Fatigué certes, mais heureux. Super belle journée, grand beau temps, 135 Km au compteur, 11 cols nouveaux “in the pocket” (comme dirait un pote à mon fils de DUBLIN). Région splendide, sauvage à souhaits, rebelle et terriblement attachante, physiquement également. « Pourtant que la montagne est belle » comme le chantait si bien le grand Jean FERRAT. (à condition d’éviter cette N 102) Telle, s’est déroulée « mon ARDECHOISE »… en Roue libre de…CAMION ! André TORREMONEIL. 22 Calendrier d'un couple cyclo Tourmalet Route Givrée Chioula Pailhères Sortie club Col D'Izoard 150 Km de Muret Mt Ventoux Rabastens 140 Km La Casartelli Pic de Nore Les Châtaignes La Gaubert Les Trophées La Castraise Col de Mente Gaillac Sorties Montagne La Pyrénéenne Ariégeoise Quelques brèves notes sont données sur certaines de ces sorties dans les pages suivantes, tantôt par Laurent, tantôt par Huguette. 22 Sortie Club : La neige 150 Km de Muret Une trentaine de participants au départ, photo devant Joly Cycles. Puis, plus que 6 cyclos au groupe 3. Il fait froid et l'idée de boire un café chaud nous motive pour arriver à Grenade. Mais aucun de nous ne sait où se trouve le “ravito”. On tourne un peu, mais pas âme qui vive et pas une goutte de café. Impossible de boire, l'eau des bidons est gelée ! Nous ne nous attardons pas. Sur le retour, nous slalomons entre les flocons. Il neige de plus en plus. Heureusement, cela ne tient pas au sol. Arrivés à la maison, ce n'est pas l'apéro aux glaçons, mais une soupe chaude, bien méritée. Ambiance cyclotouriste. Parcours à travers la grotte du Mas d'Azil. Pic de Nore : Toujours si beau ! 140 Km : belle distance Ma première sortie au delà de 100 Km. Robert et Antoine ont très bien géré le groupe. Sortie agréable, rythme qui m'a convenu, distance réalisable et réalisée ! La Ronde Castraise (grand parcours) : organisation impressionnante Paysages magnifiques – Ambiance assurée – Resto sympa ⇒ il faut venir ! ère 1 moitié de parcours très rapide. Je passe la côte de Lacrouzette avec de bons coureurs. Mais, ils m'emmènent trop vite dans les ascensions suivantes. Je m'accroche tant que je peux. Et finalement les crampes, non prévues au programme, me rattrapent à mi-parcours et viennent ème gâcher la 2 moitié de la course. Je subis donc. Dans la dernière montée, Claude Capelle me rejoint et nous terminons ensemble. Malgré tout, cette course reste ma meilleure moyenne de cette année sur un grand parcours. Je suis agréablement surpris de la grande qualité de l'organisation, de la beauté des paysages et de l'intérêt sportif du parcours… La Gaubert : la relève assurée Parcours de 40 Km avec mon garçon de 11 ans, qui ème remporte la coupe du plus jeune, pour la 2 année consécutive. Il en est fier ! A reprogrammer en 2011. Col de Mente : début de saison en montagne ère 1 sortie montagne dans un col encore enneigé. Mais les routes étaient dégagées, le soleil de la partie et le gâteau au chocolat au sommet du Col avec les enfants. Pique-nique au soleil. 23 La Pyrénéenne (grand parcours) : des hauts et des bas ! Plus long parcours en montagne 170 Km et 3300 m de dénivelé, à mon actif. Départ en queue de peloton (car le départ a été avancé et j'ai été surpris). Début rapide ! Je remonte progressivement les groupes. Puis des coureurs espagnols me rejoignent et m'aspirent jusqu'à Lourdes. Là nous rejoignons un peloton de 80 cyclos (note de la rédaction : t'as eu le temps de les compter ?). Début du Tourmalet, je suis lâché par le groupe des 79 cyclos (eh oui, j'ai eu le temps de les compter !) Tourmalet difficile. Déjà fatigué, alors que je ne suis pas encore à mi-parcours. Avant le sommet, 2 fusées espagnoles me dépassent - ce sont les premiers du petit parcours ! Descente très agréable et très rapide. Montée du Col d'Aspin : galère et je songe à abandonner. "A cet endroit, si je fais demi-tour, je ne suis qu'à 20 Km de l'arrivée !" Mais je tiens quand même. Au sommet, je me dépêche de descendre afin de ne plus avoir la tentation du demi-tour "facile"…Maintenant, ème col. je n'ai plus le choix, je dois passer le 3 Dans la vallée, direction St Lary, je retrouve de bonnes jambes. Surprenant ! Je prends de longs relais. Mes compagnons de relais me remercieront vivement, lorsqu'ils me laisseront sur place plus tard. Je réalise alors ma stupide erreur ! ème Voilà la 3 ascension : Hourquette d'Ancizan. 2 premiers kilomètres super bien. Puis plus rien ne répond. Grosse fatigue. J'oscille entre 5 et 6 Km/h de moyenne (même Huguette ne roule pas aussi lentement !!) Ensuite, je retrouve étonnamment des jambes à 1 Km du sommet, j'atteins 11Km/h dans des pentes plus sévères que précédemment !!! C'est à n'y rien comprendre ! Mais trop tard ! Descente tambour battant sous la pluie. Record de vitesse : 83 Km/h. Final avec de très bonnes sensations. Je fais le diplôme Argent in extremis (à 4 secondes près, je n'obtenais que le Bronze ! ). ère Je suis fier d'avoir terminé un tel parcours, d'une telle difficulté, que je réalisais pour la 1 fois. Tourmalet : Equipes synchrones 2 équipes au départ, l'une à l'assaut de la face "La Mongie", l'autre s'attaquant au côté "Barrèges". Les 2 équipes sont arrivées synchrones au sommet - avec la surprise de voir le maillot du meilleur grimpeur et le maillot jaune. Que dire ? montée en rythme en gardant Eric en ligne de mire, il ne manquait pas beaucoup pour que je finisse avec lui. Descente : wouah, pourvu qu'il n'y ait pas de moutons ! Arrêt à la forge, pour ceux qui n'ont pas loupé la plaque (faut savoir que c'est là !) Vallée de Lesponne : caniculaire sur une route au dénivelé comparable à de la vraie tôle ondulée (casse-pattes), mais petite route de cartes postales, vraiment jolie et tranquille. Découverte d'un superbe coin ! Pique-nique délicieux et ombragé au bord d'un petit ruisseau. Décor parfait. Rien ne manquait ! 24 Chioula – Pailhères : une belle boucle Col de l'Izoard : Mythique Départ d'Ax-les Thermes sous un ciel voilé. Montée tranquille du col de Chioula, à la fraîche. Belles vues plongeantes sur Ax-les-Thermes. Un peu trop de voitures dans ce col en juillet ! Descente vers Prades - Belcaire. Tiens ! on fait un bout de l'Ariégeoise, mais dans l'autre sens, tout en descente. C'est plus cool ! Dans l'Aude, le soleil chauffe. Traversée de petits villages Espezel – Rodome – Aunat – Fontanes de Sault. C'est calme, pas de circulation. Mon 1 col dans les Alpes ! Superbes paysages, surtout à la Casse Déserte, avec son décor lunaire. Mythique ! er J'avais mis le maillot de l'Ariégeoise. Cela a impressionné des cyclos dans le faux plat d'approche du col. Mais c'est tout ! Après j'ai eu du mal, car nous avions fait de la randonnée les 2 jours précédents. Donc un peu crevée. Et de plus une forte chaleur. A ma vitesse (certains diront proche de l'équilibre ….), j'avais tout le loisir d'admirer les Alpes. Nous traversons un magnifique défilé dans les gorges de l'Aude. On s'arrête pour contempler ces falaises impressionnantes. Puis bifurcation vers Rouze (où nous sommes encouragés par des bandas). A Mijanes : Pause casse croûte, à la petite épicerie juste après le pont (baguette et fromage pyrénéen, il faut au moins cela pour affronter le vent de face dans les pentes de Pailhères). Les vues sont magnifiques. Des prairies avec des chevaux, un petit torrent qui miroite au soleil, des montagnes, une petite route en lacet. Mais les lacets avec vent dans le dos sont très courts. La lutte avec le vent est engagée. Laurent est parti devant. Il fait 2 ou 3 aller-retour, et me protège du vent à chaque fois sur quelques mètres, puis repart. La température chute, le ciel se voile. Laurent ne redescend pas. "Le sommet ne doit donc pas être très loin !" me dis-je.. Hélas, non ! Comme il fait froid, il s'est mis à l'abri dans la petite maison au sommet du Port de Pailhères et m'attend tranquillement. Retour sur Ax-les-Thermes par Ascou, où le soleil brille fort. Stop pour moi. Mais Laurent continue avec la montée de Bonascre. Superbe journée. Rabastens : Vive les vendanges Traversée des vignobles de Gaillac. Ca fleure bon le vin – Toujours une belle pente bien raide avant le ravito à la ventrèche - C'est l'occasion de voir d'autres coins ! ⇒ il faut faire cette sortie ! 25 Ariégeoise 2010 : Chaleur et inconfort Déroulement comme imaginé lors des repérages du parcours. Objectif atteint. Contente de mon temps. Plateau de Beille : il faisait très chaud, mais ce n'est pas la chaleur qui m'a le plus fait souffrir : Pour moi, les 5 derniers km ont été très, très durs, car la selle (que j'avais changée en avril) me faisait très mal et je ne trouvais plus de position "confortable". + Equipement à tester la prochaine fois Heureusement que Laurent faisait le "ravitailleur en eau". Ce qui m'a permis de ne pas mettre pied à terre dans cette longue montée – sinon je ne regrimpais pas sur le vélo ! Nota :Depuis, j'ai remis mon ancienne selle, réparée avec du scotch (et ça tient). Mont Ventoux : Géant ! Montée du Géant de Provence, seule à l'arrière, en compagnie des mouches ! Je fais des photos des panneaux kilométriques pour "passer le temps", mais il y a nettement moins de pancartes que dans nos cols pyrénéens. En même temps, j'ai perfectionné mon équilibre sur le vélo. Pas facile de bien cadrer les photos avec le soleil, une main sur le guidon et viser entre les voitures et les motos ! A 6 km du sommet, je reste bien à l'abri derrière mon capitaine du Groupe 3. Faut dire qu'il est baraqué ! Ce qui me fait un col pas "trop venteux" ! Mais j'ai du mal à rester dans sa roue. Laurent me rejoint, prend le relais et me soutient "psychologiquement". On fait une grimace pour la photo de couple. Les 500 derniers mètres à 11% "oh non !!! " (cri du fond des chaussures). Mais je me fais rappeler à l'ordre "Ne regarde pas les panneaux et pédale !" C'est romantique ! Descente à bloc. Grisant. Fin de parcours dans les gorges, carrément magnifique. Repas joyeux. Bref : Génial ! 26 La Casartelli (grand parcours) : la fringale Covoiturage avec Patrick. On discute, c'est cool à 5h du matin. Sur place, on retrouve Alain, Claude, Thomas et d'autres dont je ne connais pas les noms. C'est sympa d'être ensemble au départ, même si je suis le seul à m'élancer sur le grand parcours. Départ, côte de St Lizier, les plus forts se trouvent dans un peloton à l'avant et je me situe dans un groupe de lâchés. La cohésion de ce groupe est très mauvaise, personne ne veut relayer. Rythme aléatoire. Le premier col – col de Larrieu – je monte plutôt bien, mais avec des ère sensations mitigées. Au sommet, je suis en avance sur mon temps de passage prévu. C'est la 1 fois que j'essaie d'estimer des temps de passage (ce que je faisais systématiquement en course à pied). Tout va bien. Un groupe se reconstitue dans la descente et en passant à Aspet, nous sommes une dizaine pour amorcer les premiers faux plats du Portet d'Aspet. Décidément je n'aime pas non plus l'allure irrégulière de ce groupe. Dans les pentes raides, au passage de la stèle Fabio CASARTELLI, mon ascension est rythmée et mes jambes sont bonnes. Je sympathise avec un cyclo et nous montons ensemble. A 500 m du sommet, je me retourne et je constate que tout un groupe s'est constitué dans nos roues. Au sommet, je me ravitaille et je suis surpris que personne ne s'arrête. Je m'inquiète de me retrouver seul dans cette descente peu pentue et dans laquelle il va falloir pédaler. Je roule donc très fort pour rejoindre le groupe. Je rentre au bout de 8 à 9 Km de chasse. ème A l'abord de la 3 ascension – col de la Core – les sensations deviennent mauvaises et la fatigue ème apparaît. Je me fais violence pour rester dans le groupe. Brutalement au 7 Km, je n'ai plus de force, c'est la grosse fringale. Je décide donc de m'arrêter pour manger ce qui me reste et me reposer un peu. Je repars tout seul, à petit rythme. De plus je me fais doubler par d'autres cyclos isolés…le moral n'y est plus ! Mes temps de passage….je les regarde s'envoler. Au sommet de la Core, j'ai 1/4 d'heure de retard sur ce que j'avais planifié. La descente fait vraiment du bien pour récupérer. ème col avec de meilleures sensations – col de Cachaudégué (ou rebaptisé par moiEt j'attaque le 4 même en plus simplement, le col de Claude Pujol) -. Le moral revient car 2 cyclos sont à la dérive et je les dépasse. Dans la descente, un seul objectif m'anime : "essayer de trouver la ferme de Claude", sur laquelle il m'avait donné de moult détails. Mais à force de me concentrer sur les maisons, j'en oublie de contrôler la vitesse et j'arrive trop vite dans un virage, je glisse de la roue arrière et je file tout droit dans un champ d'herbe. A l'arrivée, j'apprends que je n'ai pas été le seul à avoir loupé ce virage. Et en plus, je n'ai pas identifié la ferme... Les 10 derniers Km jusqu'à St-Girons se font à 3 avec des relais très appuyés. A l'arrivée, je retrouve Thomas qui a fini le petit parcours. Nous attendons les autres membres du SCP Cyclisme pour festoyer ensemble au repas et écouter les blagues de Claude. Je suis déçu d'avoir eu cette fringale, qui m'a empêché de tenir mes temps de passage. Il va falloir que je trouve la cause, car au niveau alimentation, il ne me semble pas avoir fait d'erreur ! Gaillac annulée ⇒ Sortie groupe 3 – un magnifique relais Nombre de participants : 8 Vitesse moyenne à l'arrivée : 27 Km/h sur 85 Km. Relais en ligne à 35 km/h depuis LHERM jusqu'à la pancarte de Plaisance. Temps de relais court et rotation rapide. Superbe entente - Tout le monde a bien coopéré. La vitesse c'est grisant, même si ça fait aussi mal aux cuisses ! Exercice à renouveler ! Huguette et Laurent MITTERNIQUE. 27 « celui qui ne veut pas connaître le passé n'est pas digne de vivre le futur » C’est plutôt une page d’histoire que je vais vous raconter car depuis 1916, la ville de Verdun est liée à l’histoire du monde. La bataille de Verdun en 1916 est considérée comme une des plus atroces en raison de l’artillerie qui a tout ravagé. Hommes et paysages ont laissé la place à une terre labourée par les éclats d’obus. Tout commence le 21 février 1916, à 7 h 30, avec un déluge de feu sur les forts de Verdun et sur les tranchées où sont tapies trois divisions françaises. Certains soldats allemands sont équipés d’un lanceflammes. C’est la première fois qu’est employée cette arme terrible. Les poilus résistent héroïquement en dépit de la perte du fort de Douaumont. Philippe Pétain organise la riposte. En 24 heures, 6000 camions montent vers le front empruntant la «voie sacrée». C’est aussi par cette route que nous sommes arrivés à Verdun. Le Général Pétain – à défaut de renforts – obtient que ses troupes soient régulièrement renouvelées. Par ce système de rotations successives (le tourniquet) toute l’armée française va connaître l’enfer de Verdun ! Le 22 juin apparaissent les terrifiantes bombes au phosgène : un gaz mortel en quelques secondes. Après notre arrivée, dès le lundi, nous avons laissé nos vélos pour visiter les sites les plus importants et nous imprégner un peu de cette histoire. Le Mémorial de Verdun : Le mémorial est un des sites majeurs du champ de bataille de Verdun. Il fait partie des principaux musées européens consacrés à la Grande Guerre. Crée en 1967, sous l’égide de Maurice Genevoix : écrivain, académicien et ancien combattant ; ce sanctuaire d’histoire et de mémoire porte témoignage de l’engagement et des souffrances des soldats français, allemands et américains. Il se distingue par une remarquable reconstitution du champ de bataille et présente une collection importante d’objets. Effets personnels des soldats, matériels utilisés pendant les combats. Avec les douilles en cuivre, les soldats confectionnaient des ustensiles divers et variés (couteaux, animaux, vases, etc.), ce qui devait leur permettre de s’évader de l’enfer de tous les jours. Ces objets évoquent aussi l’histoire de ces hommes qui ont défendu les idées de leur patrie jusqu’au sacrifice. 28 L’Ossuaire A côté du Mémorial, se trouve l’ossuaire. C’est une sépulture pour les inconnus tombés dans la bataille. Il représente une épée fichée dans le sol. L’ossuaire de Douaumont réunit les restes non identifiés de quelques 130 000 hommes (français et allemands) recueillis dans les champs ravagés par 51 mois d’une guerre effroyable. Cet ossuaire a été érigé sur l’initiative de l’Evêque de Verdun. En effet, il a recueilli les fonds nécessaires en France et à l’étranger par souscriptions et tournées de conférence. La tranchée des baïonnettes : Elle a été construite à Douaumont en 1919 grâce à des fonds américains. Dans cette tranchée est ensevelie une section d’infanterie prête à passer à l’attaque au moment où l’explosion d’une bombe de fort calibre a explosé à proximité. La Citadelle : C’est un des sites majeurs de la bataille de Verdun. Elle a été construite au XVIIème siècle. Pendant les combats de 1916, ses souterrains de 7km ont été transformés en base logistique où les quelques 10 000 soldats montant et descendant se croisent (au lieu des 2000 hommes prévus…). On y trouve 6 magasins à poudre, 7 magasins de munitions, une boulangerie, un moulin de siège, le central téléphonique, un central télégraphique, les machines élévatoires d’eau pour la ville et les forts, des cuisines, de vastes magasins. Les fours à pain tournaient nuit et jour. Les galeries souterraines étaient reliées à la voie du chemin de fer au moyen d’un tunnel d’accès de 330 m de longueur. Cette voie permettait le ravitaillement des troupes. Cette citadelle est entrée dans l’histoire le 10 novembre 1920 lorsque Auguste THIN – soldat de deuxième classe du 132e régiment d’infanterie alors âgé de vingt et un ans - a été chargé de désigner le soldat inconnu qui reposera sous l’arc de Triomphe. Huit corps de soldats ayant servi sous l’uniforme français mais qui n’avaient pas pu être identifiés ont été exhumés dans les huit régions où s’étaient déroulés les combats les plus meurtriers. Les huit cercueils ont été placés dans la chapelle ardente de la citadelle. André Maginot (Ministre des pensions) 29 s’est approché d'Auguste THIN – fils d’un combattant disparu pendant la guerre – pupille de la nation. Il lui a tendu un bouquet d’œillets blancs et rouges en lui exposant le principe de la désignation. En effet, le cercueil sur lequel Auguste allait déposer ce bouquet serait transféré à Paris et inhumé sous l’arc de Triomphe. Auguste THIN s’est expliqué sur son choix : j’appartiens au 6ème corps. En additionnant les chiffres de mon régiment – le 132 - c’est également le chiffre 6. C’est donc le 6ème cercueil sur lequel il a déposé son bouquet. La dépouille du « soldat inconnu » quittera Verdun dans la foulée sous escorte militaire. Transporté à Paris par train, le cercueil fait une entrée solennelle sous l’arc de Triomphe le 11 novembre 1920. La flamme sacrée fut allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 par André Maginot – ministre de la guerre. Le Fort de DOUAUMONT : Le Fort de Douaumont, clef de voûte du réseau de fortifications de la région de Verdun, est pris pas les Allemands le 25 février 1916. Les Allemands voulaient porter leurs lignes à 600 mètres du fort. Etonnés par le calme régnant, ils réussirent à descendre dans le fossé et à rentrer dans les galeries. Les 57 soldats qui occupaient le fort furent faits prisonniers. Le fort devint le pivot de la défense allemande sur la rive droite de la Meuse. La vie dans le Fort : Il contenait des citernes en béton. Le ravitaillement en eau était particulièrement difficile. Il fallait rationner les soldats à 250 ml d’eau par jour. L’éclairage se faisait à l’aide de bougies et de lampes à pétrole qui – à cause de la surpopulation - n’étaient pas utilisées. On vivait dans l’obscurité. La ventilation était assurée par des ventilateurs à main. Les toilettes existaient à l’intérieur du fort (mais en nombre insuffisant et dans un état de saleté repoussante). Les Allemands remédièrent à ce problème en installant plus de vingt toilettes à l’extérieur, à l’abri des bombardements. 30 Le fort servait de lieu de passage et de repos à l’infanterie allant en ligne : le seul endroit où une troupe pouvait se reposer sans danger. Le Fort de VAUX : Ce fort a été construit entre 1881 et 1884 en maçonnerie ordinaire. En 1914, à la déclaration de guerre, le fort est armé de six canons de 75 mm. En 1915, les canons des casemates de Bourges sont démontés – seule la tourelle de 75 mm dont le démontage est plus complexe reste en place. Les canons revolvers et 12 culasses, complètement surclassés sont aussi laissés. Dès le début de l’offensive allemande sur Verdun, le fort est bombardé par des obus de gros calibres. Le fort de Douaumont pris, tous les efforts allemands vont maintenant se concentrer sur le fort de Vaux : 4 compagnies allemandes protégées par un barrage roulant d’artillerie progressent vers le fort. Les Français se replient dans les coffres. Après un violent corps à corps, les Allemands pénètrent dans un coffre et avancent dans la galerie souterraine de liaison. Aussitôt les défenseurs répliquent par une pluie de grenades. Le commandant Raynal fait disposer des barrages constitués de havresacs dans la gaine de liaison. Les attaquants introduisent des lance-flammes dans les créneaux du coffre double, obligeant sa garnison à se replier vers la caserne. Les soldats français sont plus de 600 entassés dans la caserne souterraine. Les combats font rage dans l’obscurité percée seulement par la lueur des liquides enflammés projetés par les lance-flammes allemands. Les corps à corps sont violents dans les gaines étroites (1.70 en hauteur et 1.20 en largeur). La chaleur est étouffante, la soif tenaille les Français car les citernes fissurées par les explosions sont vides. Toutes les réserves d’eau sont épuisées. Le commandant Raynal et les 250 survivants de la garnison se rendent le 7 juin à 6 h 30, les Allemands leur rendent les honneurs. Occupé par les Allemands, le fort est repris par les Français le 2 novembre 1916. La bataille de Verdun prend fin le 15 décembre 1916. Elle aura duré dix mois. L’avantage reste aux Français mais au détriment d’une terrible hécatombe. 31 Merci à Hubert qui nous a permis de connaître un peu la souffrance de ces soldats. Bien sûr, toutes ces visites étaient guidées. Bien sûr, nous étions émus. Avant de refermer la porte, et pour terminer sur une note plus gaie, je vais vous raconter l’origine de la dragée. Car à Verdun depuis 1783 existe une usine : “Braquier” qui confectionne des dragées y compris les fameux cailloux de Lourdes. L’ancien nom de la dragée était «épice». On disait que cette friandise était très bonne pour la fertilité. C’est pour cela qu’on l’utilise encore dans les mariages ainsi que dans les baptêmes. Il faut environ cinq jours pour confectionner une dragée : une journée pour trier les amandes (le tri se fait exclusivement manuellement), une journée pour étuver les amandes, deux heures de gommage à la gomme arabique (cela empêche l’eau de sortir). Une journée de repos. Il faut ensuite deux fois 5 heures pour colorer les dragées. Nous avons appris que deux variétés d’amandes étaient utilisées pour les dragées : les amandes “Avola” de Sicile et les amandes “languettes”. Avec les amandes abîmées, ils fabriquent la nougatine. Il faut 15 ouvriers pour 100 tonnes de dragées par an. A ce jour, il existe 1200 sortes de dragées et notamment la plus célèbre la dragée Lorraine inventée après la guerre de 1945 (elle change de couleur quand on la suce). Il existe même des dragées argent et en or 22 carats (elles se mangent bien sûr). Avant la visite de l’Usine, nous avons dégusté, goûté, re-goûté les nombreuses dragées présentées. Ne rigolez pas, j’ai – encore - dans mes narines l’odeur caramélisée de ces satanées dragées que j’ai consommées sans penser qu’il me faudrait encore plus pédaler pour éliminer tout ce sucre avalé. Vous l’avez compris, le lundi passé, nous avons continué à rouler, pour certains groupés, pour d’autres seuls. Notre hôtel «les Orchidées» joliment décoré par notre Denise a remporté le deuxième prix. La pluie était menaçante mais elle a bifurqué et elle est partie vers d'autres cieux. Les manches longues étaient au rendez-vous au moins jusqu’à midi et il fallait les récupérer vers 18 heures. Pas de bronzette, mais c’était bien ! Allez, à bientôt à Flers. Alentours de VERDUN Maryse DANSAN. 32 Qui l'eût cru ? Le secret avait été bien gardé jusqu'au 19 Octobre dernier, date de la présentation de la 98ème édition du Tour de France . La 12ème étape du Tour 2011 partira de CUGNAUX pour rallier LUZ ARDIDEN le jour de notre Fête Nationale, le 14 Juillet. Une étape longue de 209 km déterminante puisqu'au menu ce jour là, les coureurs devront escalader 2 cols importants , la Hourquette d'Ancizan (1538m), franchi pour la première fois, qui précèdera le célèbre col du Tourmalet (2115m) avant la montée finale vers LUZ ARDIDEN située à 1715m d'altitude. Une attaque des Pyrénées particulièrement sévère où les prétendants à la victoire finale n'hésiteront pas à se placer en tête du classement général, s'ils n'y sont pas déjà. Cela faisait 3 ans que la municipalité de CUGNAUX avait déposé sa candidature pour être choisie comme ville départ. 2011 sera l'année de cette consécration. Durant 24 heures la ville se trouvera sous les feux des projecteurs et devra accueillir les quelques 4500 personnes de la caravane, et les nombreux spectateurs qui ne manqueront pas ce jour-là, de venir voir de près, les héros de cette course légendaire. A priori le « Village du Tour » s'installera le matin avant le départ, sur la Place de l'Europe (où habituellement se déroule le marché du samedi). Il est prévu que les coureurs partent en direction de Villeneuve Tolosane, Seysses , Saint-Clar de Rivière, Rieumes.... aux alentours de 11H30, une route qui pour nous n'a plus aucun secret... Au delà il y a encore des noms qui parlent à certains d'entre nous: Riolas, Lilhac, Ciadoux, Rebirechioulet, Blajan, Balestra, Boudrac... Après on entre dans le département des Hautes Pyrénées avec successivement, Pinas, Labarthe de Neste, Izaux, Lortet, Hèches, Sarrancolin, Arreau, Ancizan, La Hourquette d'Ancizan, Sainte Marie de Campan, Gripp, La Mongie, Col du Tourmalet, Barèges, Luz Saint Sauveur, et enfin la montée vers Luz Ardiden où l'arrivée est prévue vers 17h. Voilà quelques informations qui ne manqueront pas, j'espère, d'intéresser les adhérents de la section SCP Cyclisme de PLAISANCE. D'ici là, bien d'autres informations viendront s'ajouter pour préciser davantage le déroulement de cet évènement majeur pour la région. Pour en savoir plus, le mieux sera encore de se retrouver sur place le moment venu, afin de partager l'espace d'une matinée, cette ambiance si particulière qui précède toutes les étapes du TOUR de FRANCE. Rendez vous à CUGNAUX le 14 Juillet prochain! Jean BRARDO. 33 Cette année, c’est décidé : malgré la période ultra chargée, j’ai bloqué la date pour enfin participer à cette cyclo dont les parcours sont toujours magnifiques et dont je n’entends dire que du bien. Avec le mauvais temps du printemps et le calendrier encombré, tant au boulot qu’a la maison, la fin de préparation a été un peu laborieuse avec peu de sorties en montagne et peu de sorties en pleine chaleur. Avec la météo annoncée, Beille va faire mal !! Mon objectif initial est de mettre 6h30 – 7h00 et de me classer 150 – 200 ème. Le jour « J » arrive : départ dans le “vague” à 4h30 pour Tarascon. Il fait froid (enfin 16° à cette heure ce n’est pas si froid que cela) et vu le ciel dégagé, ça ne devrait pas durer. Arrivée sur place, retrait du dossard, tout est nickel : accueil, infos, fléchage. Ca aide à bien se concentrer sur la cyclo. Je pars me garer aux Cabannes et profite du retour sur Tarascon pour m’échauffer un peu, en particulier en passant les 2-3 côtes au rythme. Arrivée au départ, validation de la puce et attente bien sympathique dans le SAS. Personne de connu à l’horizon mais l’ambiance est bonne. Je suis situé à environ 2/3 des 1350 partants : il y a du monde devant !! Le départ est donné et ça ne chaume pas, je remonte, je remonte. Le rythme est assez tonique et les cyclistes tiennent leur place : dur de se positionner. Je m’efforce d’être vigilant et de profiter de chaque opportunité, de chaque relance, pour avancer, mais sans me “cramer”. Un faux plat descendant et ça s’étire loin. Non, non, mon compteur ne “déconne” pas : 58 km/h !! Je pense que je suis dans les derniers à avoir rejoint le wagon de tête car après ça a cassé et à ces vitesses, dur de “rentrer”. Ca roule fort, mais vent de dos et dans le paquet ça va. Je remonte pour sortir de la zone élastique et me prépare pour les 2 côtes du début de parcours. 39 km dans la première heure !! J’aperçois Christophe de Fonsorbes et sa Salamandre. Nous discutons un peu du parcours et de nos stratégies : s’accrocher pour bénéficier du groupe de tête ou en garder pour Beille. Je rejoins aussi Emile que j’ai reconnu grâce à sa description et à sa tenue “cycles Arbes”. Les 2 côtes arrivent et je les passe bien en me laissant glisser un peu. Je remonte l’élastique en m’efforçant de rester sous le seuil de décrochage. J’ai l’impression que c’est le bon choix, car ça roule dur, d’ailleurs je recroise Emile qui est du même avis. 75,5 km en 2 heures. Il y a une 10e échappée devant et nous irons les chercher au moins 2 ou 3 fois, au prix de périodes plus soutenues et cette fois vent de face. 34 Ce vent et la vitesse du peloton me font “trancher” : je m’accroche jusqu’au pied du col des 7 frères. C’est là que je croise Bruno qui me dit qu’il est “cramé”. Sans entraînement et aux premiers postes en début de parcours, il accuse le coup, mais je ne suis pas trop inquiet pour lui. Je m’accroche donc, même si parfois ça commence à “tirer” et que je dois mettre de la "bracasse" pour tenir. Le col des 7 frères arrive donc et je laisse prudemment filer pour enfin prendre mon rythme. Visiblement je ne suis pas le seul : il y a des “paquets” de cyclistes partout. On a également rejoint le parcours de la Mountagnole et c’est l’occasion de saluer les amis de Plaisance que je dépasse. Je gère donc et la montée se passe bien, puis on entame le col de Marmare dans la foulée. Je suis confiant et ne souffre pas encore de la chaleur, je devrais pouvoir aller jusqu’aux Cabanes sans ravito. Il faut dire que les verres, passés à la volée, aident bien. Reste la route des corniches que je ne connais pas, ce sera ma surprise et mon coup de moins bien. Je ne la pensais pas si longue et si vallonnée. De plus je commence à avoir chaud et à gamberger pour le plat de résistance qui nous attend encore. Je gère donc en m’accrochant à un paquet sans trop me “taper” dedans non plus. Je crois que c’est là que je rejoins notre cher Président. Ca passe, mais je gamberge un peu, je profite de la descente pour récupérer. Je croise d’ailleurs un ami du club, ensuite je ferai la descente dans sa roue, mais il attaque, le bougre. Me voila aux Cabannes, “ravito” éclair grâce à l’efficacité et la gentillesse des bénévoles, quelques mots à des cyclos du club et en avant. Reste donc Beille, la chaleur est bien là et j’ai déjà bien “tapé” (puisé dans mes réserves) dedans. Je n’ai pas trop roulé au-dessus du “seuil” mais j’ai dû mettre du braquet et c’est le genre de truc qui me fait vite mal aux jambes. J’attaque donc prudent. D’ailleurs j’avais oublié le premier passage très raide : ça calme. Finalement je prends mon rythme 11 – 11,5 km/h, mais avisé, je sais que je vais baisser, d’autant plus que c’est après que ça se corse : la route se redresse encore et on passe entre des zones rocheuses qui sont un vrai four. Je gère donc, je cherche le braquet optimal et passe à l’ombre. Encore des gobelets à la volée : vraiment au top l’organisation. Au détour d’un virage une banderole « Femmes club de Plaisance » qui barre une partie de la route, un peu de bruit en voyant le maillot du club et un coup de brumisateur qui fait du bien : merci les amies ! Je passe alors Jef qui, à son habitude, se bat comme un lion, puis juste après Jean qui est sous l’emprise des crampes. Je fais une très courte pose pour un bidon à l’avant dernier “ravito” et Emile me reprend. On discute un peu, il a l’air encore bien mais cède du terrain. Ca “chauffe” fort et comme je le craignais, j’ai les pieds en feu : alors je les arrose. La fin est dure pour les pieds mais aussi pour les jambes et la tête. Je vois que je peux monter Beille en 1h30 comme prévu et boucler le parcours en 6h soit bien mieux que prévu, sûrement grâce au TGV du départ. Je m’accroche donc même quand je sens les crampes arriver. Je croise Pierrot et le salue, je lui avais dit jeudi que je le reprendrai peut être dans Beille, sans trop y croire : c’est fait. J’alterne danseuse et moulinette, il reste 2km, ça devrait aller. La dernière fois j’avais trouvé la fin facile mais là le replat final se fait attendre et j’ai mal à la “tronche”. Il ne me reste plus grand-chose mais je tiens, relance même si ça doit à peine se voir et l’arrivée tant espérée arrive. Je passe la ligne et 10 minutes allongé dans l’herbe, à l’ombre, m’aident à me “retaper”. Je croiserai aussi Julien avant de m’éclipser pour assister à un spectacle de cirque où c’est au tour du fiston de se donner. Bilan 120e et 6h tout rond. Même si on peut toujours faire mieux et malgré une fin de préparation perturbée, je n’espérais pas aussi bien. Ca a donc bien “envoyé”, beau parcours, bonnes sensations, superbe ambiance, organisation en béton. Mes derniers mots seront donc pour les organisateurs, les bénévoles et tous les Ariégeois au bord de la route : BRAVO ET MERCI !! 35 Pierre TRAVERSAZ. 36 SEJOUR EN PROVENCE Août 2010, les congés oui mais on part où ? La mer, l’océan ou la montagne ? Suite à un contretemps de dernière minute, l’Italie ça ne va pas être possible, alors au dernier moment où partir ? Après des heures de surf sur le net, nous tenons notre destination : « La Roque sur Pernes » en haute-Provence, au pied du mont Ventoux. Je vais enfin voir de prêt le géant de Provence, cette légende du cyclisme. Je me prépare un petit planning vélo tous les 2 jours avec en point d’orgue l’ascension du Mont Ventoux. La météo de ce mois d’août 2010 n’est pas bien géniale mais dans cette région le ciel bleu est au rendez-vous. Seuls le mistral et la température fraîche le matin sont présents pour nous embêter. Après trois sorties de 50 à 60 “bornes”, à profiter du paysage autour de « La Roque sur Pernes » et fait une découverte historique à Pernes les Fontaines avec Paul de VIVIE apôtre du cyclotourisme, je programme le Mont Chauve pour le Vendredi 6 Août en espérant que le Mistral se sera calmé. Après quelques agapes avec nos sympathiques voisins Lyonnais rencontrés dès le 1er jour et un coucher tardif, je prends la sage décision d’aborder le monstre via Sault, soit 80 km par les gorges de la Nesque, Sault et le Ventoux qui, il est vrai, ne commencera vraiment qu’au niveau du Chalet Reynard. Mais bon, je suis seul et le mistral n’a pas vraiment l’air de se calmer. Départ 7h30, il fait un peu frais pour la saison, le vent est déjà bien présent. Après une première partie en descente jusqu’à St Didier, j’aborde une route bien roulante qui mène à Ville sur Auzon ou je tourne à droite pour prendre les gorges de la Nesque et 20km de montée douce dans un cadre sublime, et le tout, à l’abri du mistral qui semble avoir forci. Ces gorges sont vraiment très jolies. Je croise quelques cyclos mais j’ai dû me tromper de sens parce que je n’en vois aucun dans le mien. Je comprendrai pourquoi plus tard ! Arrivé en haut des gorges de la Nesque, je suis, comment dire, comme si je continuais à monter, alors que je suis en descente. Mais bon, à Toulouse nous avons l’Autan, alors ce n’est pas le Mistral qui va m’arrêter. 36 La route est empruntée par une foule de cyclos et, même si la pente n’est pas terrible, elle atteste bien du fait que, rouler ici, reste quelque chose de particulier et presque unique. Un coup de klaxon, mes filles et mon épouse qui arrivent, quelques encouragements et à tout à l’heure en haut ! Des chalets, la station de ski, la sortie des bois rappellent à mon bon souvenir que j’ai bénéficié jusque là de la protection de la végétation mais que le Mistral est toujours bien présent. A partir du Chalet Reynard, là, c’est une autre grimpée qui m’attend. Le vent me ralentit bien quand même mais en descente ça reste supportable. J’arrive à Monnieux et me retrouve au milieu des champs de lavande, la récolte et la distillation sont en cours. Cette agréable odeur m’accompagne, mais je peux aussi compter sur le Mistral qui commence un peu à m’agacer et me donne l’envie de tout planter. Il me titille sans arrêt, tellement il est pénible. Je parviens avec beaucoup de pugnacité à rejoindre Sault, où je remplis mes bidons, et commence à toucher du doigt ce qu’est le Mont Ventoux. Il y a vraiment beaucoup de vélos, de toutes nationalités qui partent d’ici pour une ascension “sèche”. J’ai un moment de doute, parce que durant toute la semaine, le Ventoux se voyait de partout, planté au milieu de nulle part avec sa calotte blanche qui le distingue tant. Mais à Sault, il n’est plus visible; heureusement, le nombre de vélos et les panneaux attestent bien que je ne suis pas perdu. Les 20 premiers kilomètres sont très jolis, le paysage évoluant au grès de l’altitude: champs de lavande et d’épeautre, forêt d’arbres à feuilles caduques, forêt de résineux, pâturages et parfois, une superbe vue ! 37 Les cyclos, déjà fort nombreux, sont encore plus présents, et je découvre vite le pourquoi du surnom de Mont Chauve. En effet, ici, c’est lunaire, des cailloux avec quelques tâches de verdure pour les moutons qui sont présents, puis des cailloux, du calcaire blanc, poli, abrasé par le vent et les intempéries, même les moutons ont déserté, c’est vraiment sublime. Bon, là le Mistral est devenu, (comme s’il ne souhaitait pas que j’arrive en haut trop épuisé) de pénible à moins fort, ma vitesse passe de 6km/h à 14 km/h, mais la pente est bien plus raide. Vent de côté, j’ai bien failli perdre l’équilibre, une rafale me projette sur le bas côté, la chute est évitée de justesse ! Il y a tellement de monde maintenant ! Et je vois que mes compagnons de route subissent, eux aussi, les caprices d’Eole, leurs rictus en témoignent. Sur le bord de la route des vélos sont jetés par leurs compagnons dépités, certains descendent avec les jambes balançant de chaque côté du vélo, les deux mains sur les freins et surtout pas fiers du tout. Dans les parties bien ventées je me mets en danseuse mais je dois me rasseoir bien vite pour gagner en stabilité. Les six derniers kilomètres furent dantesques, mais le paysage et la légende du Ventoux reviennent comme un leitmotiv pour terminer. 38 Passage devant la stèle de Tom Simpson, les dérives du cyclisme ne datent pas d’hier, mais c’est un autre cyclisme. Il ne fait pas bien chaud, ce vent est terrible et froid. J’entends : « Un sourire ! ». Un photographe, comme sur une randonnée cyclo, sauf qu’il n’y a pas de randonnée, puis juste dans le dernier virage : « Moi aussi, je trouve ça pénible ! ». Un autre photographe ! C’est vraiment un lieu particulier, la pente est très raide enfin je suis en haut !!! Mais où est mon comité d’accueil ? Ma femme, mes filles ???? J’aperçois mon épouse en contrebas « Tu es déjà là !!! ». Nous prenons quelques photos souvenirs, mes filles ne sont pas sorties de la voiture : trop froid, trop de vent. D’un côté le Luberon, de l’autre les Alpes, une vue sublime que je ne prends pas vraiment le temps d’apprécier, il fait froid et le vent, ce satané Mistral, je n’en parle même plus. Pas de descente, c’est trop dangereux, je charge la voiture avec la satisfaction d’avoir vécu cela, même si je n’ai fait que le côté le plus facile. Promis, je reviendrai et me frotterai un jour aux deux autres versants. Jamais je n’avais ressenti avec autant de force, le privilège de rouler, cet endroit est vraiment particulier et unique de part sa “typicité”; cette montagne semble comme posée au milieu de nulle part, le vent venant, s’il en était besoin, rajouter une difficulté supplémentaire à la pente déjà bien raide, mais le plaisir d’avoir vécu cela, vaut tout les discours. Le défilé de vélos est quasi continuel, c’est impressionnant. Francis GRIALOU. 39