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43 LE DROIT DE VOTE DES FEMMES EN FRANCE Pendant la Première Guerre mondiale, les femmes avaient dû suppléer leurs maris mobilisés au front. Quoi de plus naturel pour elles de réclamer des droits politiques la paix revenue ! Entre 1920 et 1936, le Sénat a rejeté à six reprises les propositions de lois en faveur du vote des femmes. Il faut attendre l’ordonnance du 21 avril 1944 pour que les françaises soient électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes, le suffrage devient vraiment universel. Le rôle qu’elles ont tenu dans la Résistance a été un élément essentiel dans cette décision prise par le gouvernement provisoire présidé par le général de Gaulle. Le 21 octobre 1945, 33 femmes sont élues à l’Assemblée constituante. Aujourd’hui les femmes sont encore trop peu nombreuse à exercer des fonctions électives. C’est la raison pour laquelle la constitution a été révisée en 1999 dans le sens d’une plus grande parité. Sénat 5.9% Conseils généraux 6.6% Maires 8% Assemblée nationale 10.9% Conseils municipaux 21.8% Conseils régionaux 25% La part des femmes dans les institutions politiques d’après le CNDP, L’égalité en marche, 2000. Une carte électorale Elles sont trente-trois femmes, « députées » à l’Assemblée nationale constituante par toutes les provinces françaises. Deux d’entre elles ont été élues par l’empire : Mme Sportisse, à Oran, et Mme Eboué, veuve du gouverneur général des colonies, à la Guadeloupe, de race noire comme son mari. Elles appartiennent pour la plupart à ceux qu’on a appelés les « Trois Grands », communistes, socialistes et MRP, mais nos départements de l’Ouest, traditionnellement modérés, ont dépêché au Palais-Bourbon deux représentantes : Mme de Suzannet (Vendée) et Mme Texier-La Houlle (Morbihan) qui siègent à droite. Leurs professions ? Il y a des intellectuelles et des ouvrières manuelles. Certaines ont déjà un passé de militantes, d’autres sont de nouvelles venues dans l’arène politique. Quatre d’entre elles ont siégé à la Consultative : Mmes Péri, Vaillant-Couturier, Madeleine Braun et Lefaucheux, vice-présidente du conseil municipal de Paris. Nouvelles venues dans les assemblées parlementaires, les femmes y joueront peut-être demain un rôle important. Et ce n’est sans doute pas uniquement pour faire un geste symbolique que la Constituante a déjà appelé une femme, Mme Marie Dienesch, à siéger à son bureau en qualité de secrétaire. L’Illustration, novembre 1945.