dossier business talibé 25/04

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dossier business talibé 25/04
CYLID PRODUCTIONS
Présente
LE BUSINESS TALIBES
Un film documentaire
de
Thierno Ibrahima SANE
CYLID PRODUCTIONS
69 rue de Rouet – 13008 MARSEILLE
Tél. : 06 27 26 85 07 – Mail : [email protected]
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SOMMAIRE
Fiche technique + Résumé ………………………………p.3
Avant propos……………………………………………….p.4-5
Synopsis détaillé…………………………………………...p.6-13
Note d’intention de réalisation……………………………p.14
Note d’intention de l’auteur……………………………….p.15
CV de l’auteur……………………………………………...p.16
CV du producteur………………………………………….p.17
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FICHE TECHNIQUE
Titre : "Le Business talibés"
Genre : Documentaire
Durée : 52 minutes
Auteur : Thierno Ibrahima Sabe
Résumé :
Dakar. Sénégal.
Les talibés sont des jeunes garçons, issus la plupart du temps de familles musulmanes
miséreuses, placés par les parents chez un marabout censé les éduquer et leur apprendre le
coran.
La réalité est toute autre. Certains marabouts, plus escrocs qu’hommes de Dieu, accueillent
plusieurs dizaines d’enfants dans un seul but : le profit personnel.
Les petits talibés, parfois d'à peine 4 ou 5 ans, sont alors maltraités, mal soignés, et doivent
mendier 7 jours sur 7, durant toute la journée, voire même la nuit.
Comment parler d’éducation dans ces conditions ?
Le résultat est éloquent : des milliers d'enfants en haillons courent les rues de Dakar à la
recherche des quelques francs qui leur permettront de ne pas se faire cogner par leur
tortionnaire en arrivant "à la maison"…
Ce "phénomène", très régional, ne touche heureusement pas l’ensemble du pays. Dans de
nombreux cas, l’éducation des marabouts est efficace
.
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AVANT PROPOS
Véritable fléau national au Sénégal, le scandale des talibés ne semble pas particulièrement
toucher la communauté internationale. C’est pourtant la vie de centaines de milliers d’enfants
qui est en jeu ainsi que l’avenir d’un pays…
Les Talibés et les Marabouts
Au sens étymologique du terme, un "talibé" est un disciple, un élève apprenant le Coran
auprès d’hommes de Dieu appelés marabouts. Ce terme concerne exclusivement les garçons.
Les talibés sont envoyés chez les marabouts afin de suivre une éducation coranique
accompagnée d’une initiation pratique à la vie communautaire et de l’acquisition du sens de
l’humilité, de la vie ascétique et de l’endurance face aux épreuves. En contrepartie, les
marabouts reçoivent des biens matériels, des prestations de services et aussi de l'aide
potentielle de leurs élèves à leur profit, comme les travaux domestiques.
L’école n’est pas obligatoire au Sénégal. Aussi, un grand nombre d’enfants, notamment ceux
issus des milieux les plus défavorisés, ne reçoivent que l’éducation du marabout. D’où
l’importance de la qualité de l’instruction fournie.
Les marabouts ont toujours joué un rôle important au Sénégal et sont considérés comme des
intercesseurs des hommes auprès de Dieu. Leurs connaissances et leur pratique de la
science religieuse musulmane leur confèrent un respect immodéré de la part de la population,
à 95% musulmane.
Les marabouts sont souvent mêlés à la politique et tous les leaders politiciens comptent sur
leur soutien pour accéder au pouvoir.
Certains observateurs et intellectuels sénégalais vont même jusqu’à dire que ce sont les
marabouts qui dictent la loi du pays. La vision du président de la république en train de se
prosterner devant son marabout ne peut qu’accentuer ce sentiment.
L’origine du problème
Les marabouts sont donc vénérés et ont un véritable pouvoir sur l’ensemble de la population.
Les années 70 marquent le début d’un changement dans l’économie du Sénégal. Le pays
s’enfonce dans la crise et ce ne sont pas les sécheresses successives des années 80 qui vont
améliorer la situation. Commence alors un exode rural vers les grandes villes, notamment
Dakar, la capitale. Les marabouts ne sont pas en reste et nombre d’entre eux, suivis de leurs
élèves, quittent les villages.
La vie en milieu urbain est difficile et un grand nombre de marabouts va envoyer les talibés
mendier pour pouvoir vivre. Progressivement, les marabouts vont glisser vers une pratique
beaucoup moins louable : la recherche de profits personnels au détriment de l’éducation des
petits talibés devenus, pour, eux, une véritable source de revenus et des boucs émissaires : le
business talibés s’établit. Certains marabouts accueillent plusieurs dizaines de gosses
parfois d'à peine 4 ou 5 ans, les maltraitent, ne les soignent pas, les nourrissent au lance4
pierre et les font mendier 7 jours sur 7, durant toute la journée, voire même la nuit.
Le résultat est éloquent : des milliers d'enfants en haillons, mal nourris, sales, pied nus,
souvent malades courent les rues à la recherche des quelques CFA qui leur permettront de ne
pas se faire cogner par leur tortionnaire en arrivant "à la maison".
La mendicité est cependant interdite par la loi et les enfants se font donc aussi souvent arrêtés
et maltraités par la police.
Le problème aujourd’hui
De nos jours, la situation des talibés est devenue dramatique et explosive. Les ONG évaluent
leur nombre à plus de 150 000 à travers le Sénégal. Ces enfants fournissent évidemment dès
l'adolescence l'essentiel de la criminalité du pays. Comment en serait-il autrement quand
arrivés à 15 ans, ils n'ont appris aucun métier, ne savent ni lire ni écrire (pas même l'arabe
d'ailleurs...) et ont rompu les liens qui les unissaient à leur famille ?
Ce scandale typiquement sénégalais pousse des centaines de milliers de gosses à une misère
certaine et le pays à devenir un coupe-gorge à brève échéance.
Il est aussi important de souligner le caractère régional et confrérique du problème des talibés,
la région de Dakar étant la plus touchée.
Les ethnies vivant dans le Sud du pays considérant la
mendicité comme un déshonneur, le phénomène y est
quasiment inexistant, tout comme dans les pays musulmans
limitrophes du Sénégal.
Nombreux sont donc aussi les petits talibés qui suivent une
véritable instruction de leur marabout. Il est important de le
mentionner.
Pourquoi le gouvernement sénégalais n’impose t-il pas une
réglementation pour les marabouts ? Des études sont
actuellement en cours et un petit espoir de solution pointe.
Mais combien de temps faudra t-il encore attendre pour que ces milliers d’enfants ne subissent
plus ces atrocités ?
Ce phénomène des talibés/enfants des rues est un véritable tabou au Sénégal. La population
et l’Etat ferment les yeux devant une réalité catastrophique. Leur silence coupable, imprégné
d’un poids religieux et culturel certain, les rend complice d’esclavage moderne.
Ce documentaire veut montrer la réalité. Aux sénégalais tout d’abord, car il est indispensable
qu’ils ouvrent enfin les yeux et prennent conscience de l’ampleur du problème pour pouvoir
agir. Aux français et européens, touristes émérites, pour qu’ils ne restent pas dans l’ignorance.
Il est important de préciser que ce film sera diffusé sur la RTS, chaîne nationale sénégalaise.
Article 19 de la Convention des Droits de l’Enfant :
" Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et
éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toutes formes de violence, d'atteinte ou
de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou
d'exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou
de l'un d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est
confié."
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SYNOPSIS DETAILLE
L’armée « des pots rouge »
Dakar, Sénégal. 5 heures du matin.
Nous assistons au réveil d’un groupe d’enfants. Le plus jeune ne semble pas dépasser les 5
ans. Le plus âgé a une douzaine d’année.
A peine réveiller, ils s’installent pour réciter le Coran puis partent, armés de pots rouges, pieds
nus, en petit groupe, rejoindre le centre ville où il vont commencer leur journée de "travail".
Parmi eux, nous allons suivre Modou et Abdou, respectivement 11 et 6 ans. Comme chaque
jour de la semaine, ils espèrent recevoir un peu d’argent des mains d’âmes charitables ainsi
qu’un peu de nourriture. Cet argent n’est ni pour eux, ni pour leur famille. Ils doivent le
rapporter à leur marabout qui en a fixé le montant, sous peine de violentes représailles.
Ils sont ainsi des milliers à sillonner les rues de la capitale. Qui sont ces enfants ? Pourquoi
sont-ils exploités par les marabouts ? Le phénomène existe-t-il dans le reste du pays ?
Pour comprendre ce phénomène, il est indispensable de s’imprégner de la culture
sénégalaise.
Le Pr Djibril DIAKHATE, sociologue va nous éclairer sur la position des marabouts dans la
société d’hier et d’aujourd’hui ainsi que sur l’éducation des enfants :
Au Sénégal, les marabouts sont des êtres respectés et vénérés car ils connaissent
parfaitement le Coran et sont considérés comme des intercesseurs des hommes auprès de
Dieu. Dans une société où 90% de la population est musulmane, leur parole n'est jamais
remise en cause et leur pouvoir s’étend jusqu’aux hautes sphères de la politique.
Les marabouts ont toujours joué un rôle dans l’éducation des enfants et plus spécifiquement
des garçons. Ils sont envoyés chez les marabouts afin d’y suivre une éducation coranique
accompagnée d’une initiation pratique à la vie communautaire et de l’acquisition des Valeurs
fondamentales. Ces jeunes disciples sont appelés talibés. En contrepartie de cette instruction,
les marabouts reçoivent des biens matériels de la part des familles des talibés, des prestations
de services et aussi de l'aide concrète de leurs élèves (travaux domestiques, aide dans les
champs…).
A partir des années 70, la situation évolue, essentiellement pour des raisons économiques
Des sécheresses consécutives ont amenés nombre de villageois à se réfugier dans les villes.
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Les marabouts et leurs disciples ont suivis cet exode. Happés par la nouvelle société de
consommation qui implique des changements au niveau des comportements, des habitudes et
des relations sociales, les marabouts se sont vite rendus compte que les talibés pouvaient
devenir une véritable source de revenus en les envoyant mendier.
Attirés par cet argent facile, les marabouts malhonnêtes vont proliférer et "créer" ce qu’on
appelle le marché de l'aumône.
Le Pr Djibril DIAKHATE précise que ce phénomène est essentiellement urbain, Dakar et sa
région, étant les plus touchées. Il est aussi important d’indiquer que, bien que tous les
marabouts ne soient pas véreux, le problème est très grave et devrait susciter l’intérêt de la
population et des politiques, ce qui n’est pas vraiment le cas.
Dans l’antre des Talibés
Dans les rues animées de Dakar, la poussiéreuse capitale sénégalaise, des milliers d'enfants
talibés, en haillons, errent par petits groupes. C’est ici que le "business talibé" est le plus
visible.
Il est 07h 15, le temps est brumeux. Nous suivons un de ces groupes. Ces gamins-là ont entre
4 et 13 ans. Parmi eux, Modou, 11 ans, nous parle de son quotidien.
Comme tous les talibés, il vit dans un daara. Il s’agit en fait d’une habitation de fortune, sans
eau, ni électricité.
Tous les talibés de son daara se lèvent à 5 heures du matin pour, d’abord réciter le coran, puis
se rendre au « travail ».
Dès 7 heures, ils sont donc dans la rue, par groupe selon la tranche d’âge ou le lieu de
provenance. Leur première préoccupation est de chercher à manger car le marabout ne les
nourrit pas. Munis d’un pot rouge leur permettant de récupérer les restes des petits déjeuners,
ils squattent les gargottes et restaurants. Ils achètent très rarement de quoi manger car
l’argent qu’ils reçoivent est réservé au marabout : celui qui ne rapporte pas la somme fixée
risque d’être battu ou ligoté…
Puis ils se positionnent au niveau des feux rouges pour mendier durant de longues heures. La
plupart des passants les ignorent car ils font aujourd’hui parti du décor de Dakar et des
grandes villes sénégalaises.
La mendicité est pourtant interdite au Sénégal mais ces marabouts-là se soucient peu de la
loi. Les rafles de police sont d’ailleurs fréquentes et dangereuses pour les enfants.
Modou nous raconte comment, à l’age de 5 ans, il a été amené dans ce daara par son père
pour apprendre le coran. En guise d’enseignement, il passe la plupart de son temps à mendier
pour remettre à son marabout les 300F (0,45 €) journaliers ou 500F (0,75 €) les vendredis. Les
sommes à rapporter sont proportionnels à l’âge. Ainsi, les adolescents doivent récolter jusqu’à
1000 F (1,50 €) par jour. Ces montants peuvent paraître dérisoires pour des européens. Ils ne
le sont pas au Sénégal où le salaire moyen est inférieur à 150 €.
Il arrivait parfois à Modou de passer des nuits dehors voir même de fuguer par crainte d’être
battu par le marabout lorsqu’il ne rapportait pas
la somme indiquée.
Une nuit, un homme l’a poursuivit et a tenté d’abuser de lui en échange d’un toit et d’un peu
d’argent. Depuis lors, Modou fait tout pour ne pas dormir dehors et c’est pourquoi il fait
souvent certains petits travaux, comme porter des paniers au marché, pour gagner l’argent
nécessaire.
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La peur du maître conduit souvent les talibés à commettre de petits larcins : vols de
vêtements, de nourriture dans les marchés ou dans les maisons. Certains talibés sont des
enfants en danger qui consomment de la drogue et s'adonnent au trafic. A deux heures du
matin, ils errent encore, fouillant les dernières poubelles des restaurants, rôdant dans les bars,
finissant les bouteilles de bière.
Le rêve de Modou : être comme tous ces enfants qu’ils croisent dans les quartiers dans
lesquels il mendie. On les voit en train d’être préparés par leurs parents : ils sont lavés,
habillés, prennent leur petit déjeuné puis se rendent à l’école, en voiture, accompagnés de
leurs parents.
Ces enfants-là pourraient être ceux de Sérigne Bassirou DIENG, maître coranique d’un
daara traditionnel de Dakar. Nous le rencontrons pour en savoir plus sur ces pseudomarabouts…
Serigne Bassirou est un maître coranique, âgé de 53 ans, marié à 4 femmes et père de 9
enfants. Sa famille ne vit pas avec lui dans le daara mais dans un autre quartier où il se rend
chaque soir. Il refuse tout d’abord de nous y conduire.
Nous cherchons et trouvons sa maison où il accepte finalement de nous recevoir.
La demeure est belle et toute la famille semble y vivre confortablement. Après avoir mené
diverses enquêtes, nous pouvons affirmer que c'est avec l'argent que lui rapporte les talibés
tous les jours qu'il s'est payé cette maison et qu’il entretien sa famille.
D'emblée, le marabout refuse d’endosser quelque responsabilité que ce soit dans la situation
des talibés : il trouve normal que les enfants mendient.
Ses arguments sont les suivants : l'éducation donnée aux talibés est un apprentissage qui leur
permet de franchir les diverses difficultés de la vie. La souffrance est une préparation à la
capacité à faire face à toutes les situations.
Par ailleurs, enseigner le Coran aux enfants dans leur village est, toujours selon lui, un
handicap dans l’apprentissage à cause des distractions liées aux activités de la famille. Il vaut
donc mieux les extraire de leur milieu familial.
Sérigne Bassirou Dieng va même plus loin : les talibés devraient remercier leurs marabouts
qui ont tourné le dos à tous les bonheurs de la vie pour se consacrer à leur éducation.
Combattre l'existence des talibés équivaudrait à se priver des nécessités de la pratique
islamique.
Cependant, comment justifier les mauvais traitements, la malnutrition, le manque d’éducation
et de soins ? Notre marabout se contente de réfuter nos allégations.
Certains intellectuels s’insurgent contre ces pseudo marabouts. Parmi eux, nous rencontrons
le Professeur Mamadou NDYAYE, Islamologue, professeur d’université.
Il défend une position courageuse dans une société où les marabouts sont sacralisés. Pour lui,
il faut cesser d’exploiter ces enfants qui subissent des horreurs et arrêter de se réfugier
derrière l’argument fallacieux et hypocrite qui dit que, pour être un bon musulman, il faut
passer par ces étapes c'est-à-dire par la mendicité et la souffrance.
Son discours par rapport au rôle des parents est tout aussi revendicatif : les familles ont une
grande part de responsabilité. Il est beaucoup trop facile de faire beaucoup d’enfants et de se
débarrasser d’eux sous prétexte que l’éducation apportée par les marabouts est
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indispensable. Les parents se voilent la face et refusent de voir dans quelles conditions vivent
leurs enfants. C’est un mauvais service que l’on rend à la société car la plupart de ces enfants
deviennent des délinquants, des drogués… Comment en seraient-ils autrement puisque la
seule chose qu’ils apprennent est la mendicité et le vol.
Retour dans la rue.
Les témoignages des jeunes talibés sont rares et donc précieux. La peur des représailles est
présente à chaque instant. Nous nous devons de prendre toutes les précautions possibles
pour poursuivre notre enquête et protéger les enfants.
Nous les retrouvons vers 13/14 heures. Après de longues heures passées à « faire la
manche », ils s’approchent une nouvelle fois des gargotes et restaurants où ils comptent sur la
générosité des clients ou des propriétaires pour recevoir les restes de repas. Sinon ils ne
mangent que les biscuits, le pain ou le lait… qu’on on leur a donné en guise d’aumône durant
la journée.
Ces enfants sont donc soumis à une forte malnutrition et ils leur arrivent souvent d’avoir des
problèmes d’indigestions après avoir mangé certains repas.
Parmi eux, le très jeune et timide Modou, 5 ans, attire notre attention. Il nous raconte qu’il
vient d’un village de la région de Saint-Louis. C’est sa mère qui l’a amené dans ce daara après
la mort de son père car elle n’avait pas les moyens d’élever ses enfants. Tous ses frères ont
été placés dans différents daaras aux quatre coins du pays pour suivre des études coraniques.
Depuis son placement, sa mère ne lui a jamais rendu visite. Désormais sa seule famille, c’est
le marabout qui fait de lui tout ce qu’il veut.
Son quotidien est le même que les talibés plus âgés : levé aux aurores, mendicité, recherche
de nourriture, conditions de vie déplorables.
La précarité de leurs logis
Les talibés peuvent être considérés comme des SDF
tellement leurs conditions d’hébergement sont
précaires.
Le Daara est une maison inachevée, sans eau ni
électricité où les enfants, en surnombre, s’entassent
pour dormir sur des nattes, les uns collés aux autres.
Les moins bien lotis dorment par terre, à la belle étoile,
dans les cours des daaras, des abris de fortune ou dans
la rue. Contrairement aux apparences, les nuits d’hivers
sénégalaises peuvent être froides et les enfants en
souffrent.
Le manque d’hygiène est une des caractéristiques des
daaras qui sont souvent infestés de poux, punaises,
cafards et autres rats.
Souvent malades et sans assistance médicale
Les conditions de vie, de sommeil, d’hygiène et de nourriture fragilisent les talibés qui sont
immanquablement victimes de la gale, du paludisme, du choléra voir même des IST.
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Surveillés par des marabouts réticents, ils ne profitent que très rarement des différentes
campagnes de vaccination.
Leurs vêtements sont sommaires et en mauvais états. La plupart les lavent eux-mêmes sans
utiliser de savon. Les talibés portent rarement des chaussures.
Certaines ONG prennent en charge les soins "légers" (blessures, maux de ventre, paludisme).
Cependant, les marabouts ne laissent pas toujours les talibés se rendre dans les dispensaires
car ils pensent que les enfants simulent un mal pour ne pas aller mendier (ce qui induit une
perte économique pour le marabout).
D’autres marabouts préfèrent soigner eux-mêmes les enfants par des pratiques mystiques peu
efficaces.
Il arrive fréquemment que des enfants décèdent. Ils sont alors enterrés clandestinement, dans
l’indifférence générale. Les familles ne sont même pas prévenues.
Ces milliers de mineurs talibés ont pour la plupart une sexualité précoce :
Il n’est pas rare de rencontrer des enfants de huit ans qui ont déjà plusieurs partenaires, en
général trois ou quatre, plus âgés qu'eux. Beaucoup d'enfants ont fait état d’une sexualité
précoce, pas toujours consentante, à la fois homosexuelle et hétérosexuelle.
Les rapports sexuels sont rarement protégés et placent ces mineurs dans une situation de
grande vulnérabilité par rapport aux infections sexuellement transmissibles (IST), dont le sida.
Le multi partenariat est une des caractéristiques de la sexualité des enfants de la rue : près de
70 % d’entre eux disent avoir des relations sexuelles avec plusieurs partenaires, souvent
même avec d’autres enfants. Sans instruction, ils ignorent tout de la prévention :
Si la quasi-totalité des enfants affirme connaître les IST, la moitié d'entre eux ne connaissent
pas les modes de transmission du VIH et 40 % ignorent comment se protéger contre la
maladie.
Contrairement au gouvernement sénégalais qui semble ignorer le "problème" talibés, certaines
organisations essayent de faire changer les choses et de s’occuper de ces enfants. C’est le
cas de M. Moussa BA, Président de l’ONG "Avenir de l’Enfant".
Cet ONG est installée à Mbour, ville connue pour ses activités de tourisme et de pêche, à 80
km de Dakar. L'ONG intervient dans le cadre de la lutte contre le phénomène des enfants des
rues et de la protection des enfants contre les abus sexuels.
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Les talibés sont souvent victimes d'abus sexuels de la part d'adultes. Qui va croire en la parole
de ces enfants ? Qui va défendre ces enfants qui, en plus d’une vie extrêmement difficile,
subissent une répression féroce : rafles, bastonnades, enfermement sans nourriture, violence
gratuite, garde à vue à durée illimitée, procès à huis clos sans défense, etc.… ?
L’ONG est donc là pour défendre les droits des enfants et se constituer partie civile si cela
s’avère nécessaire.
L’exemple le plus médiatique est sans doute le procès et la condamnation du père François
Lefort Des Ylouse (ancien représentant de la Fondation Raoul Faulro au Sénégal) qui était
accusé de pédophilie sur 6 jeunes garçons. Ce procès a duré 10 ans (de 1995 à 2005)…
L’instruction et la prévention pourraient sauver ces enfants. Pourtant, l’école n’étant pas
obligatoire au Sénégal, de nombreux talibés doivent se contenter de l’éducation fournie par les
marabouts.
L’instruction coranique
D’une façon générale, le Coran est la seule discipline enseignée aux talibés et, en principe,
tout élève doit l’avoir assimiler dans sa totalité au terme de son parcours (114 sourates soit
environ 604 pages). L’essentiel de la pédagogie réside dans la mémorisation des différents
versets. L’apprentissage de la lecture et de l’écriture n’apparaît pas comme primordial et est le
plus souvent réservé à l’élite destinée à prendre la relève des marabouts et des chefs
religieux.
Pour la grande masse des talibés, la mendicité (constituant environ 70 % de leur emploi du
temps) constitue un handicap majeur dans l’acquisition des connaissances religieuses.
Ajouté à cela, des mauvaises conditions matérielles : en milieu urbain, l’enseignement
coranique se passe le plus souvent dans des cours de maisons, des vérandas, des garages,
sur des trottoirs, sous des arbres… Beaucoup d'écoles coraniques de la région de Dakar n’ont
pas de locaux. Quand elles en ont, ils se caractérisent par leur exiguïté (puisqu’ils servent en
même temps de dortoir et de salle de classe), leur manque de confort et d’hygiène et le
manque de fournitures didactiques pour les enfants.
Les élèves apprennent assis par terre et en rangs serrés. Ils ne disposent comme matériel
scolaire que d’une mince tablette de bois sur laquelle le marabout écrit les versets du Coran.
Ceux qui n’ont comme salle de classe que les trottoirs sont contraints de réciter leurs versets
dans un environnement de pollution sonore quasi-permanent.
Dans de telles conditions matérielles et pédagogiques, l’acquisition de tout savoir devient
simplement aléatoire. Selon l’expérience actuellement menée au Daara de Malika, ces talibéslà n’acquièrent qu’entre 1 et 10 % des connaissances qu’ils auraient dû assimiler s’ils
bénéficiaient d’un apprentissage normal.
Cette situation est tout simplement intolérable pour Mme Anta Mbow, Présidente de l’ONG
« Empire des enfants » qui intervient directement auprès des enfants en essayant de les
sortir de ces daaras et de l’emprise des marabouts. L’action de l’ONG se porte, en autre, sur la
réinsertion (familiale, scolaire, professionnelle) et le suivi psychologique et administratif des
enfants.
Nous rencontrons certains de ces enfants. Ils nous parlent de leur vie passée dans les daaras
et de leur vie actuelle. En fonction de leur âge, leurs ambitions et états d’esprits sont différents
mais tous sont satisfaits de leur nouvelle vie.
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Mme Mbow fait partie de ces personnes qui croient qu’une solution est envisageable. La prise
en charge des talibés se passe bien dans le reste du pays. Pourquoi, alors, le gouvernement
n’impose t-il pas des lois à Dakar pour contrôler les marabouts et les daraas ?
Mr Chiekh Amidou KANE, Ecrivain, est l’auteur du roman « l’Aventure Ambiguë », un
livre fondateur, où se résument les contradictions vibrantes des héritages différents de
l'Afrique contemporaine : héritages socioculturels liés à l'importance des clans et des familles,
héritages spirituels catholiques ou musulmans, apports scientifiques, techniques, politiques,
des traditions occidentales.
Aujourd’hui président du PARER, une Association nationale qui lutte contre le phénomène des
enfants de la rue et la mendicité, il résume parfaitement les responsabilités de chaque partie
intervenante :
"L’Etat a bien interdit depuis 2005 l’exploitation des enfants à des fins de mendicité.
Cependant, cette loi, qui stipule que les coupables risquent trois ans de prison et trois millions
de FCFA d’amende, n’a jamais été appliquée.
De nos jours, n’importe qui peut rassembler un groupe d’enfants et créer une daraa.
Imaginez…un marabout qui demande à ses talibés entre 300 et 500 FCFA par jour se retrouve
avec le salaire d’un haut fonctionnaire du gouvernement à la fin du mois !!!
Le ministère de l’Education devrait nommer les marabouts en fonction de critères
pédagogiques et réguler l’implantation des écoles coraniques, qui est actuellement sauvage et
anarchique. Les marabouts devraient être indemnisés au même titre que les professeurs
d’école. 40% de notre budget est consacré à l’éducation : pour quel résultat ?
Les conditions de vie des talibés doivent aussi être suivies.
Les parents doivent aussi prendre conscience de la situation et prendre en charge leurs
enfants."
Pour nous rendre compte de la situation dans le reste du pays, nous nous rendons dans le
Sud puis le Centre Ouest.
Les Talibés en Casamance
Après une journée de voyage, nous arrivons dans un village de Casamance, à 450 km au Sud
de Dakar : Ziguinchor.
Bien qu’étant de conditions modestes, les communautés casamançaises n'envoient que très
rarement leurs enfants dans les daraas. Les quelques rares talibés de Ziguinchor sont
d'ailleurs issus de familles du Nord du Sénégal.
Et pourtant, là aussi les enfants apprennent le coran : ils fréquentent l'école publique et
dispose d'un maître coranique qui leur apprend à lire, écrire et pratiquer la religion musulmane
en dehors des heures scolaires. L'apprentissage du coran se fait souvent la nuit, autour du
feu, sous la supervision du marabout.
A l’instar du marabout Karamo Cheikh SEYDI, la plupart des maîtres coraniques de la région
ont une activité commerciale, souvent commerçante. Ils ne comptent donc pas sur les enfants
pour vivre. Les parents, en guise de reconnaissance, leur verse une cotisation dérisoire.
Ces marabouts accueillent quelques talibés chez eux. Ils mangent, dorment et sont considérés
comme des membres de la famille. Ils ne mendient pas mais travaillent dans les champs
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comme tous les autres membres de la famille durant l’hivernage.
La mendicité est donc quasi inexistante dans cette contrée. Les seuls talibés qui y mendient
viennent des autres régions du Sénégal ou des pays limitrophes tels que la Gambie.
A koki et Khelcom (Touba)
Au centre ouest du Sénégal, se trouve le lieu de rencontre de la communauté mouride :
Touba. Située à 193 km de la capitale, Touba abrite une population avoisinant les 500 000
habitants. Cette communauté rurale du département de Mbacké (dans la région de Diourbel) a
connu une évolution impressionnante depuis sa création jusqu'à nos jours. Son essor et sa
croissance ont attiré l'attention de toutes les communautés tant au niveau national
qu'international, tout en gardant son aspect spirituel.
Khelcom et koki sont deux grands daaras dans les environs de Touba. Ils abritent des milliers
de talibés.
Ces grandes écoles coraniques sont très réputées et bénéficient souvent de subventions du
gouvernement ou d'aides de bonnes volontés. Certains de ces daaras allient enseignement
coranique et apprentissage d'un métier (menuiserie, maçonnerie, peinture...).
Les pensionnaires ne mendient pas car leurs parents participent également à la bonne marche
des daaras pour permettre aux enfants d'étudier dans de bonnes conditions.
Par ailleurs, certains cultivent les champs de leurs maîtres en guise de remerciement et
peuvent puiser dans la récolte pour leur propre nourriture.
Sérigne Ousseynou SARR est maître coranique dans un daara moderne de Touba où il
accueille une centaine de pensionnaires, masculins comme féminins. Les enfants sont bien
traités et dispose d’un emploi du temps raisonnable pour leur permettre de bien apprendre. Ils
vivent chez leurs parents et viennent au daara pour étudier selon un programme approprié et
pour l’apprentissage d’un métier. Les jeunes talibés qui sortent du darraa doivent pouvoir se
prendre en charge. Ils ne mendient pas car leurs parents participent au bon fonctionnement de
l’école en versant une cotisation mensuelle au maître
Exemples à suivre
Le gouvernement semble s’intéresser à l’exemple de ces 2 daaras modernes qui apparaissent
comme une solution efficace et durable contre les pseudo marabouts.
Mr Amadou Diop, Directeur de la solidarité nationale, s’exprime à ce sujet. Pour lui l'Etat
est en train de lutter contre ce phénomène même s'il reconnaît que c'est très difficile car les
gens on tendance à utiliser l'arme de la religion pour faire pression sur l'Etat.
Il existe aujourd’hui un programme de constructions de daaras modernes qui doivent allier
enseignement coranique et apprentissage d'un métier pour faire des enfants des acteurs de
développement au sortir des daaras.
L’espoir existe donc pour ces milliers d’enfants. Modou et Abdou vont-ils profiter de cette prise
de conscience de l’état sénégalais ? Quel est leur avenir ? Les parents vont-ils enfin prendre
leurs responsabilités ?
Quoi qu’il en soit, plus personne ne pourra dire "je ne savais pas"….
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NOTE D’INTENTION DE L’AUTEUR
Ce film documentaire est pour moi une participation au combat contre le phénomène
d’exploitation des enfants talibés.
Sensible à cette cause depuis de nombreuses années, mon engagement s’est affirmé lorsque
j’ai rejoint en 2000 l’association "La parole aux enfants". Cette association de défense des
droits des talibés met en place des actions de sensibilisation auprès des parents, des autorités
et des marabouts.
En dehors de mon engagement dans cette association, j’ai pensé qu’en tant que réalisateur je
pouvais toucher un public beaucoup plus large et surtout réaliser un film qui aurait un impact
beaucoup plus important que des petites actions.
Dès lors, j’ai commencé à faire des recherches approfondies sur l’ampleur du phénomène
ainsi que répertorier les acteurs qui sont concernés par le problème et les ONG qui sont
engagées dans cette bataille…
Je me suis rapidement rendu compte de la gravité de la situation et de l’ampleur du
phénomène.
Après avoir bien cerné la problématique, j’ai souhaité rentrer en contact avec ces enfants,
chose pas vraiment facile à faire. J’ai commencé par identifier leurs lieux de fréquentation,
leurs heures de « travail », de repas… Petit à petit, je me suis rapproché d’eux de la manière
la plus naturelle qui soit pour eux : en leur donnant de l’aumône. Pendant des semaines, je
suis allé les voir quotidiennement afin d’instaurer un climat de confiance (sans pour autant leur
donner de l’argent mais en leur faisant comprendre que je m’intéressais à eux et à leur
situation). Peu à peu, ces enfants, pourtant très méfiants, ont commencé à se confier à moi
malgré leur peur du marabout. Il faut préciser que les marabouts leur interdisent de parler de
leurs problèmes aux inconnus et encore plus aux journalistes. C’est donc par peur des
représailles qu’ils m’ont un jour amené à rencontrer leur maître coranique pour me présenter
comme un "frère", un ami qui les conseille et les encourage à aller de l’avant dans ce qu’ils
font.
Cette approche m’a permis de découvrir beaucoup de choses sur ce phénomène car c’est un
milieu très hermétique, pas du tout accessible aux gens de l’extérieur car les marabouts font
tout pour que leur business ne soit découvert.
J’ai pu ainsi être introduit dans 3 daaras différents.
Vous l’aurez compris, cette confiance a été longue à établir et les liens créés vont bien au-delà
de la simple réalisation d’un documentaire qui n’est qu’une première étape de mon combat, le
but ultime étant de les libérer de ce fléau.
Ce sujet est vraiment tabou au Sénégal et je suis conscient que ce film risque de ne pas
plaire à tout le monde. Il me paraît pourtant indispensable de dénoncer ce fait de société pour
pouvoir faire avancer les choses de manière concrète.
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NOTE D’INTENTION DE REALISATION
Le « business talibés » est un sujet délicat à traiter car il met en scène des enfants en danger.
Comme tous les enfants des rues, les talibés sont méfiants et ne se livrent pas facilement. Un
travail d’approche de plusieurs semaines a donc été nécessaire pour acquérir leur confiance et
recevoir leurs témoignages. La peur du marabout est un obstacle supplémentaire et les
risques de représailles sont réels. Aussi, tous les enfants qui témoigneront devant la caméra
seront floutés ou filmés de dos afin que les marabouts ne risquent pas de les reconnaître.
Toutes les précautions seront prises lors de ce tournage afin que les enfants ne courent aucun
danger.
Les scènes filmées dans les darraas le seront avec l’accord du marabout. Cependant, les
marabouts ne montrant que ce qu’ils veulent bien montrer, nous devrons parfois avoir recours
à certains subterfuges comme la caméra cachée pour montrer la réalité et non pas les mises
en scène des marabouts.
Les personnes interviewées utilisent généralement leur langue natale (le wolof, le manding…)
mais aussi le français, selon leur choix.
Afin de conserver l'émotion originale des propos, nous avons choisi le sous-titrage et non les
traductions en voix superposées.
Des commentaires en voix off apporteront des précisions lorsque cela s’avèrera nécessaires.
Les images seront tournées avec une Sony
Les musiques choisies sont sénégalaises.
HDV. Les
ITV
seront
"perchées".
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Parcelles Assainies, Cité Soprim Lot D
BP: 22 318 Dakar- Ponty / SENEGAL
Téléphone : 00221 77 544 24 21
E-mail : [email protected]
Nationalité : Sénégalaise
Né le 04/09/1975 à Ziguinchor
Thierno Ibrahima SANE
Références :
-
En Décembre 2007, Assistant réalisateur dans un film
documentaire de 52 min. intitulé : D comme Débrouille au
Sénégal réalisé par Sébastian PEREZ de l’Agence Capa press
TV (France) pour les besoin de canal+ (qui sera diffusé en Avril
2008 sur Canal+ dans le cadre de l’émission les grands
explorateurs)
-
Chargé de la conception d’outils de communication pour le
centenaire des scouts qui se tient à Gorée du 30 juillet au 04
août 2007
-
Participation à la réalisation de documentaires sur l’immigration
clandestine au Sénégal en collaboration avec TV5 en 2006
-
Montage de clips vidéo de l’artiste de beaucoup d’artistes
sénégalais.
2007 : RÉALISATEUR DE TÉLÉVISION à CINECOURS
(CANADA)
2004 – 2005 : Technicien en Art graphique et Vidéographie
Formation
Vidéographie (Adobe première, After Effects)
Art Graphique (Illustrator, Photoshop, Quark Express),
à SUN hi TECH 3 AFRICA
2002 - 2003 : : Diplôme de technicien en Multimédia et Internet
au CESMI
Dakar - Fann
2002 - 2003 : LICENCE en Philosophie UCAD
2000 – 2002: DUEL II Philosophie UCAD
1999 – 2000 : Baccalauréat Série L’1
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Expérience professionnelle
-
Stage de formation à distance d’Agent Administratif organisé à
Paris (France), à la session du 30 Mars au 30 Avril 2004.
-
Responsable du tirage et traitement numérique à
Séoul Photo /Médina du 01 Octobre 2005 au 30 Mai
2006.
Monteur vidéo et infographe à l’Agence Sassoum
Vision du 01 juin au 25 décembre 2006.
Du 23 Juillet à nos jours, responsable de la section
Infographie à l’agence copy-com sise au boulevard du
centenaire.
-
Langues (parlées, lues et écrites)
Français – Anglais – Diola – Wolof – Manding
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