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Présence – Journal de la Mission Populaire évangélique de France et de Soleil & Santé – 2,50 € – n° 2 - Eté 2013 – Sommaire Nouvelles nationales Colloque en Suisse; Les mouvements dans la MPEF; “Droit à la domiciliation”; Soleil & Santé pp. 2-4 Nouvelles inter-nationales Un envoyé EAPPI en Palestine p. 5 Grand angle La rencontre; Protestants en fête 2013 pp. 6-7 Dossier Vers de nouvelles Fraternités pp. 8 à 11 Liturgie de poche Je rêve p. 12 Une belle assemblée générale par Francis Muller I l y a des jours que l'on ne la consistance à notre réflexion. Cela nous regrette pas ! Les 1er et 2 juin a surtout permis d'aborder notre présent 2013 font partie de ceux-là. et notre futur avec un regard décalé de nos Malgré mon orteil fracturé la veille (je vous habitudes et ouvert à l'espérance. rassure tout va bien aujourd'hui), j'ai vécu C'est de cette espérance que veut témoices deux journées comme un temps de gner ce numéro de Présence. bénédiction, riche de partages, d'échanges Il nous emmène dans l'été et vers un évèet de débats. nement du protestantisme au mois de Même si nous n'étions pas très nombreux Septembre, le grand rassemblement qui (le quorum était malgré tout atteint), nous aura lieu du 27 au 29 septembre dans avons pu essayer ensemble de dessiner ce Paris et à Bercy en particulier. que pourrait être une « nouProtestants en Fête, Paris velle Fraternité » dans la Miss C'est de cette d'espérance ! C'est le nom Pop' puisque nous avons le espérance que que porte ce rassembleprojet d'en créer plusieurs veut témoigner ment. Vous trouverez dans ces prochaines années. Et si ce numéro de ce numéro quelques renseile thème de l'AG 2013, « Vers Présence. gnements à ce sujet. Si vous de nouvelles Fraternités » désirez nous rejoindre concernait bien sûr l'avenir de la MPEF, la durant cette fête, n'hésitez pas à contacter réflexion, les résultats de travail mené à la MPEF au siège pour vous inscrire. cette occasion devraient influencer le plan Profitez de ce temps d'été pour aller sur le d'action ébauché par le Comité National et site de la Mission Populaire, www.misdonc toute la vie de la MPEF. sionpopulaire.org, y découvrir les difféAussi bien les intervenants, variés, prove- rentes nouvelles, la lettre de printemps, le nant de milieux religieux et ecclésiaux résultat de la réflexion de la dernière divers, témoins d'expériences de vie diffé- assemblée générale de la MPEF sur le rentes et riches, que le culte mené par Eve thème : Vers de nouvelles Fraternités ! Lanchantin, la prédication de Stéphane C'est ce que la MPEF souhaite développer, Lavignotte, les éléments formels (rapports de nouvelles fraternités, pas seulement de d'activités et financiers), le rapport moral nouveaux lieux mais aussi de nouvelles et le débat de conclusion avec Olivier Brès, manières de vivre et manifester l'Evangile le président, tout cet ensemble a donné de en milieu populaire ● Nouvelles NATIONALES Impressions sur le colloque en Suisse : l’accueil entre impuissance etcréativité. Genève et Lausanne, fin avril 2013 par Dominique Kergomard Accueil et créativité Un accueil chaleureux et créatif nous était réservé dans le temple du Pâquis où nous nous réunissions, pendant qu'une famille, nous mitonnait de bons repas dans un coin du temple. Surprenant ce centre d'accueil de proximité, (dans un quartier où règnent drogue, prostitution) où les cours de français, l'accueil, l'hébergement d'une famille, une permanence juridique, la cuisine se passent simultanément au même endroit, à chaque groupe son coin de temple. Surprise de voir que beaucoup de migrants sont des espagnols qui subissent la crise de plein fouet. Ils ont un droit au travail et le centre les aide dans leurs recherches. Intervention de la Cimade du pays de Gex, intéressant de voir comment ce qui était au départ un problème (les étrangers doivent déposer leurs dossiers, non en préfecture où quelqu'un contrôle bien le fait que les dossiers sont complets, mais en mairie où personne ne contrôle rien et où des dossiers incomplets sont à l'origine de refus) a été retourné en avantage pour les étrangers, la Cimade ayant obtenu que les mairies dirigent les personnes vers elle avant de déposer leurs dossiers. Intéressant de voir aussi comment la Cimade du pays de Gex jongle avec les législations suisse et française parfois au bénéfice des étrangers. Elle a établi avec les politiques qui ne partagent pas leurs opinions des relations de confiance qui leur permettent d'agir. Présence - Mars 2011 - Page 2 Touchée par l'Intervention d'un musulman à l'origine de la mosquée en 1973, maintenant évincé de la mosquée, qui s'est installé au Pâquis, et a créé une fondation dont le but est l'interconnaissance. Il anime au centre du Pâquis un groupe de réflexion sur le civisme la citoyenneté…avec 110 jeunes gens. Un jour où la réunion se terminait à l'heure de la prière, ces jeunes musulmans ont prié dans le temple : « nous voulons honorer ce lieu car c'est un lieu de prière, nous voulons rendre grâce à celui qui a fait de nous des êtres vivants » Une méditation sur “ l'impuissance lieu de créativité ? ” Impuissance au centre de la foi chrétienne, la mort de Jésus nous oblige à voir de façon nouvelle la puissance de Dieu. La puissance de Dieu se manifeste dans l'impuissance. La créativité est dans celui que nous accueillons. L'activité du mardi autour d'un texte biblique nous a amené à réfléchir sur notre propre façon d'accueillir, chacun se trouvant face à ce qu'il pense être un accueil réussi à travers une situation particulière qu'il vient de se remémorer. Chacun a sa propre réponse, résultat déconcertant au départ. Après lecture réflexion discussion collective sur la façon dont Jésus a accueilli la demande des fils de Zébédée, nous avons repris individuellement notre cogitation sur la situation « d'un accueil réussi » décrite au départ. Montre bien là où nous en sommes dans notre façon d'accueillir, là où la créativité doit se mettre à l'œuvre. Intéressée à Lausanne par un accueil collectif d'étrangers, qui permet de mieux orienter et plus rapidement les personnes, les accueillis apportent souvent aux autres des informations qu'on ne connaît pas ● Soleil et santé Sans vous, rien n’est possible Chers amis, Grâce à vous, grâce à vos dons, nous poursuivons l'aménagement du centre du Val des moulins. Il a permis l'accueil de plusieurs groupes des Fraternités de la Mission Populaire et d'autres clubs de prévention de la région parisienne et du Nord. Il est donc opérationnel mais un certain nombre de matériels a pris de l'âge. Nous envisageons de changer la literie, la grande cuisinière, le sèche-linge (pour les draps, couettes, …). Quelques ardoises de la toiture de la bergerie ont pris le large par grand vent…! Si nous ne voulons pas voir un envol groupé, il convient d'intervenir rapidement. Pour pouvoir accueillir des réunions de familles, des groupes plus petits (au minimum dix personnes), aménager une petite cuisine dans la bergerie serait la solution idéale. Ceci nous permettrait d'utiliser les deux bâtiments pour deux groupes différents. 15 000 sont nécessaires pour ces améliorations ! Sans vous nous rien n'est possible, avec vous nous pouvons continuer à avancer et développer nos projets. Nous croyons que vous nous aiderez car comme nous, vous aimez ce qui s'y vit ! ● L'association Soleil et Santé est une association de loi 1901. Elle est habilitée à recevoir des dons et des legs. Les dons donnent lieu à une réduction d'impôt égale à 66% de leur montant, dans la limite de 20% du revenu imposable. Les mouvements dans la MPEF par Francis Muller M atthieu Cavalié : du nouveau sur Nantes La Fraternité de Nantes se réjouit de l’arrivée de son nouveau pasteu en la personne de Matthieu Cavalié que le Comité national a nommé sur ce poste au 1er juillet. L’équipe sur place se démène pour l’accueillir dans un appartement remis à neuf. Elle a aussi travaillé le cahier des charges de la mission de Matthieu à la Frat de Nantes. M uriel Menanteau : bientôt du nouveau à la Maison Verte La Maison Verte, après le départ du pasteur Stéphane Lavignotte début juillet, patientera avant l’arrivée de sa nouvelle responsable de poste en la personne de Muriel Menanteau, venant de la Fédération protestante de France. Elle a été nommée par le Comité National au 1er novembre pour lui permettre d’achever son engagement dans Protestants en Fête en particulier. S téphane Lavignotte : du nouveau dans la MPEF Le pasteur Stéphane Lavignotte ne quitte pas la MPEF, au contraire, le Comité National lui a confié le projet “Nouvelle Fraternité” qui vise l’implantation d’un nouveau lieu de la MPEF en banlieu parisenne. Un groupe de travail et de réflexion et un groupe de pilotage du projet ont été mis en place pour accompagner Stéphane dans cette mission ● Renforcement de l’équipe du journal et recherche d’un-e rédacteur-trice en chef Présence est toujours à la recherche d’un ou d’une rédactrice ou rédacteur en chef bénévole, qui puisse : animer les comités de rédaction (67- par an); mettre en place le “chemin de fer”; faire que tous les textes rentrent bien dans l’espace prévu (quitte à faire des coupes !), tout cela en lien avec la maquettiste ● Présence - Eté 2013 - Page 3 Défendre l’accès aux droits des personnes sans domicile stable L’action du collectif “Droit à la domiciliation” par David Hedrich, permanent de Dom’Asile I l est sans doute impensable que des gens soient sans la possibilité d'avoir une adresse pour recevoir leur courrier et les pouvoirs publics ont ainsi un peu délaissé les dispositifs de domiciliation, seul moyen pour ces personnes d'avoir accès à leurs droits (RSA, AME, AAH, droit au séjour...). Le Comede, Dom'Asile, la Fédération de l'Entraide Protestante et le Secours Catholique s'inquiètent depuis plusieurs années de la situation et ont crée le collectif « Droit à la Domiciliation ». Ce groupe est à l'initiative de rassemblement d'associations dans plusieurs départements d'Ile-de-France. A Paris, la réunion animée par la Maison Verte fut l'occasion de mettre au grand jour les failles du dispositif de domiciliation dans la capitale. Cette activité est sous financée, portée principalement par des associations en état de forte saturation et les personnes sans domicile errent des jours et des mois pour trouver une adresse. Ce constat partagé a permis une interpellation commune du Préfet et de la Mairie de Paris, responsables de l'accès aux droits des personnes sans domicile stable. Lors de la rencontre accordée au printemps 2013 par ces deux autorités, peu de pistes d'évolution se sont dessinées. La campagne municipale pourrait être l'occasion de mettre cette problématique sur le devant de la scène. L'envie de faire bouger les lignes à l'échelle nationale porte également les associations. La loi qui précise le droit à la domiciliation met sciemment de côté certains public (les demandeurs d'asile, les sans papiers, les Gens du Voyage) en les maintenant dans des dispositifs spécifiques discriminant. Le plaidoyer du collectif a retenu l'attention du cabinet de Marie-Arlette Carlotti, ministre en charge de la lutte contre l'exclusion. Grâce à cet appui, notre nouvelle vision de la domiciliation a été partiellement intégrée dans le projet de loi Dufflot 2 qui sera débattu cet automne. Il faut rester mobilisé cependant pour atteindre notre but : un accès aux droits réellement facilité pour l'ensemble des personnes sans domicile stable ● Eglise protestante unie de France (EPUdF) Choisir la confiance par Christian Bouzy V oilà plusieurs décennies que la réunion des deux églises issues de la réforme, l'Église réformée de France et l'Église évangélique luthérienne de France, est en germination. La concorde de Leuenberg signée en 1973 entre luthériens et réformés en est le fondement. Et depuis, les liens de communion n'ont cessé de s'intensifier. En 2007 à Sochaux, lors de leur synode respectif, les deux églises ont décidé la création d'une église unie, et au terme d'un processus institutionnel de plusieurs années, elles ont pu célébrer leur union, à Lyon en ce samedi 11 mai 2013 qui restera une date importante dans l'histoire de l'œcuménisme. Le service d'inauguration a réuni plus de mille personnes en présence du ministre de l'Intérieur, du secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises, du Présence - Eté 2013 - Page 4 cardinal archevêque de Lyon et de bien d'autres représentants religieux de France . Le premier président de la toute nouvelle Eglise protestante unie de France est le pasteur Laurent Schlumberger. Dans son message d'introduction, il s'est employé à souligner qu'il s'agissait fondamentalement d'un acte de confiance. Confiance en Dieu, mais surtout confiance que Dieu donne et renouvelle aux humains de génération en génération. Davantage qu'un montage institutionnel, cette création répond à la mission de témoigner de cette confiance qui nous est donnée. « Il s'agit pour notre protestantisme (...) de passer de la connivence au partage, de l'entre-soi à la rencontre, d'une Église qui se serre les coudes à une Église qui ouvre les bras» Laurent Schlumberger s'est élevé contre «les postures identitaires», notamment « sociales ». « Elles procèdent de la peur et de l'illusion, la peur de l'autre et l'illusion que l'on pourrait exister sans lui, voire contre lui.../...On peut bien sûr comprendre les racines de ces peurs et de ces illusions, des racines parfois bien réelles, et si souvent entretenues et instrumentalisées. Mais on ne saurait se résigner ni à les laisser se répandre, ni à simplement se désoler de leurs effets néfastes../.. « Nous avons besoin les uns des autres. Notre société, rongée par la défiance, a besoin de cette hospitalité fondamentale » sans laquelle, il n'y a plus d'humanité possible. Tous les participants ont reçu des graines de fleurs et une bougie, qu'ils étaient invités à allumer dans le Grand Temple de Lyon, en signe de communion, et aussi en signe de cette confiance qui est donnée dans la foi et qui fait vivre et engage ceux qui la reçoivent ● S Nouvelles inter-nationales : un envoyé EAPPI en Palestine Home, sweet home... S par Denis Costil, mai 2013 Sweet home, sweet home ! S'il est une première chose que recherche chacun, à tout âge, c'est bien un logement, et, en France, on le sait bien ! C'est la raison pour laquelle je décris dans cette lettre l'un des principaux problèmes à Jérusalem pour les Palestiniens : se loger et garder son logement. Quelques données En 2010, la population de Jérusalem est de 788000 habitants, dont 504000 Israéliens (64 %) et 284000 Palestiniens (36 %). Mais la proportion sur la seule partie annexée est de 39 % d'Israéliens pour 61 % de Palestiniens. Un tel déséquilibre de population semble insupportable aux Israéliens qui font tout pour le redresser : Ainsi, environ 35 % de la surface de Jérusalem-Est ont été expropriés et constituent des enclaves de colonies juives : 200000 settlers (ou colons, nom donné à ces Israéliens qui viennent habiter en Palestine), habitent ainsi en terres conquises en 1967. Environ 2000 settlers habitent au cœur des quartiers palestiniens de Jérusalem, après réquisition des habitations par divers moyens. Après diverses décisions des autorités, il ne reste plus que 13 % de la surface disponible pour les palestiniens. Aujourd'hui, il est quasi impossible à un Palestinien de construire «légalement» : il est extrêmement difficile et coûteux d'obtenir un permis : 94 % des permis déposés sont refusés ; en moyenne, environ 150 permis de construire sont délivrés chaque année. En conséquence, pour loger une famille qui s'agrandit, beaucoup de Palestiniens construisent ou agrandissent leur maison illégalement. On estime à 22000 le nombre de telles habitations soit autour de 40 % des habitations existantes. Logements illégaux, donc susceptibles de démolition ou d'éviction. Comment en est-on arrivé là ? Après la 2ème guerre mondiale, en 1948, l'État d'Israël est proclamé, environ 700000 Palestiniens quittent ou sont obligés de quitter- leur logement et partent, certains à Jérusalem. La ville est partagée en deux parties : israélienne (à l'ouest) et jordanienne à l'est (dont toute la « vieille ville » cœur de la ville, entourée par les murailles). En 1967, à la suite de la guerre des Six Jours, Israël prend le contrôle de Histoire d’une famille à Jérusalem Un exemple de situation difficile Nous recevons un appel : Une nouvelle démolition… Après leur mariage, les époux S. s'installent dans un studio, dans un immeuble. Arrivent les enfants, et il faut plus de place : ils construisent -évidemment sans permis, voir ci-dessus- une maison sur le toit plat dudit immeuble. Depuis plusieurs années (17 ans !), leur avocat avait réussi à repousser la décision ; cette fois-ci, non : la famille a reçu l'ordre de démolition avec une date limite au 18 mai. M. Nader S. a pris sa masse et a détruit les murs luimême… Par crainte d'aller en prison, comme la police l'en a menacé, pour ne pas payer le coût de la démolition (eh oui ! il faut payer cela !), ou par dépit…La famille utilise une pièce qui n'a pas été détruite, et a monté une sorte de tente à côté sur le toit… Depuis, nous avons soutenu cette famille en la mettant en liaison avec les institutions qui peuvent l'aider, mais surtout, deux jours plus tard, j'ai moi-même passé près d'une heure et demi à écouter la mère de famille (6 enfants, de 25 à 11 ans), qui avait besoin de parler de sa vie, de sa ville -elle est partie étudier aux USA, a exercé le métier de journaliste, et se retrouve ainsi, sans rien… « Pour moi, cela n'a pas d'importance, mais quel avenir ont mes enfants dans mon pays où je me sens l'ensemble de Jérusalem. La municipalité est largement agrandie (de 5,5 à 71 km2, le maximum de surface pour minimiser la proportion de Palestiniens) par annexion de nombreux villages autour de Jérusalem. Cette annexion est jugée illégale par la communauté internationale des Nations Unies. La construction de nombreuses colonies israéliennes, elles aussi illégales, est autorisée (15 colonies depuis 1967), tout cela par volonté politique affichée de maintenir une proportion de l'ordre de 30 % de Palestiniens. Cette volonté politique de «judaïser» Jérusalem est approuvée par le gouvernement en 2010 (« capitale juive unie »), décision encore une fois qualifiée d'illégale par les Nations Unies. Dès lors, parmi les mesures prises, figurent les expulsions et démolitions de logements. Depuis que nous sommes en place à Jérusalem, (un peu plus de 3 semaines), nous avons rédigé 7 rapports d'incidents concernant des démolitions de maison, ou de parties de maison, sur les 12 rapports d'incidents envoyés…/… plus étrangère que je ne serais étrangère dans un autre pays ? » Ainsi elle songe vraiment à émigrer… à l'étranger, car partir en Palestine revient, avec les lois israéliennes actuelles, à perdre sa carte d'identité jérusalémite, et donc, entre autres, ne plus pouvoir se déplacer librement pour revenir dans sa ville… « J'accepte les lois israéliennes si elles sont justes. Nous sommes des humains, non ? Je vais lutter, sans violence mais jusqu'au bout !» Lorsque je lui demande comment vont ses enfants, elle répond : « c'est difficile pour celui qui passe l'examen de der « j'ai dit à mes enfants : ce n'est pas la fin du monde ! Voyez, nous sommes en vie, nous sommes en bonne santé, et nous croyons en Dieu, c'est cela l'essentiel ». Qu'écrire de plus ? A plusieurs reprises, on m'a dit «c'est ça, la vie à Jérusalem»… quelle vie ? ● Présence - Eté 2013 - Page 5 GRAND ANGLE La rencontre “Les Gens” C par Eliane Stricker Comment appeler ceux qui viennent dans nos Frats ? (Fraternité, c'est le joli nom que portent les lieux) y compris les deux centres sociaux que sont Le Picoulet et le foyer de Grenelle, qui furent autrefois de « simples » Frats ; mais pour le Picoulet, nous avons perdu (pour la majorité des personnes) cette habitude. Pour la CAF, on utilise souvent le terme d'usagers (qui font usage de…) Mais cela reste impropre, « usagers » étant souvent réservé aux usagers de la route ou de la SNCF, et ce n'est pas un terme qui plaît (surtout s'il est orthographié « usagés » comme je l'ai vu plusieurs fois). C'est une réalité que ceux qui viennent dans nos lieux cherchent le plus souvent quelque chose de concret, une aide, un cours, mais l'ambition de la Mission Populaire va beaucoup plus loin ; le rêve, l'utopie est « de mettre en œuvre le projet qui est d'ouvrir des lieux d'écoute et d'accueil permettant à chacun de se ressourcer spirituellement et humainement en vue de développer des formes fraternelles de vie collective. » Vaste programme pas toujours évident à mettre en musique, surtout en ce qui concerne le spirituel dans un centre social laïc. Quant aux centres sociaux, le terme le plus utilisé est « les habitants » à qui les centres sociaux veulent donner le POUVOIR d'AGIR, de la démocratie citoyenne à la participation, à l'organisation en passant par la capacité de s'exprimer.. Lors de l'AG de la mission Populaire, j'ai obtenu des réponses originales : Frateux : on peut y sentir une légère connotation populaire (mais ce n'est vraiment pas anormal à la mission populaire) rime avec bouseux Invités : les frateux invités aux divers repas ? Les Picoulettes : titre d'un numéro de l'Echo du Picoulet, mettant l'accent sur la majorité de femmes qui y travaillent, salariées ou bénévoles. Misspopien : de la grande famille de la miss pop ? Fraternisant : ça fait un peu collabo non ? Bénéficiaires : alors là ça ne plait pas, ça fait vraiment « pauvre gars », spécial restau du cœur ? Accueillis : même connotation que bénéficiaires. Utilisateurs : ce sont un peu comme les usagers Consommateurs, Clients : non bien sûr, mais comment nommer ceux qui viennent aux braderies ? Voisins : toujours ? Rien n'est moins sûr, ils viennent parfois de loin. Amis : cercle beaucoup plus restreint, légèrement hypocrite à mon sens Communauté : souvent pensée comme protestante. Frères, sœurs : avec communauté ? Apprenants : stagiaires : spécial cours d'alphabétisation ? Pauvres : Ca existe encore ? Ne doit-on pas dire exclu ? Précaires : s'associe très bien avec pauvres. Domiciliés : pour la boite aux lettres, vitale pour de nombreux SDF ou autres demandeurs d'asile, la restriction des domiciliations est un vrai problème. Public : employé quand on a du mal à trouver autre chose : « les publics » Gens : a le mérite d'englober tout le monde. Comme vous le voyez, le vocabulaire transmet des valeurs, des connotations, il doit s'adapter aux différents langages utilisés, en passant aussi par la langue de bois ; il peut blesser, il peut revigorer ou amuser. Il est toujours à manier avec délicatesse. N'oublions pas que rien ne fait plus plaisir à un SDF que de se faire appeler Monsieur, ça lui redonne une existence, il n'est plus l'homme invisible. ● Présence - Eté 2013- Page 6 Programme MPEF pour Cette date tombant au moment de nos journées de rentrée annuelles, le Comité National a décidé de faire de ce moment festif l'occasion d'un rassemblement du peuple des Fraternités à PARIS VENDREDI, SAMEDI ET DIMANCHE 27-29 SEPTEMBRE 2013 Le vendredi 27 septembre sera pour la MPEF l'occasion d'une demi-journée et d'une soirée de rassemblement festif au Foyer de Grenelle à Paris. Le samedi et le dimanche offriront à chacun la possibilité de participer, d'assister aux nombreuses manifestations (plus de 120 !), conférences, débats, moments musicaux et artistiques, présentations d'activités, stands… issus du monde protestant dans les différents lieux de la capitale, en particulier ceux organisés par la MPEF et ses partenaires (pour exemple, les 120 ans de la Maison Verte, les animations au Foyer de Grenelle : café-accueil, contes bibliques, développement durable, inclusivité, l'animation de MIRPGrenelle sur le monde du travail au Village des Solidarités !) Le samedi soir aura lieu un grand spectacle au Palais Omnisport de Paris-Bercy, qui s'adressera à tous, jeunes et vieux, le dimanche un culte rassemblera les 15000 personnes prévues pour terminer cette belle rencontre. Une équipe de préparation spéciale MPEF a été mise en place, elle propose que : chaque Fraternité ou Foyer prépare un moment d'animation pour la soirée du Vendredi au Foyer de Grenelle, théâtre, chants, sketchs, témoignages d'espérance… chaque Fraternité ou Foyer constitue une petite équipe de bénévoles pour préparer la venue à Paris des personnes intéressées ; chaque Fraternité ou Foyer trouve un/e ou deux bénévoles pour être présent un moment sur le weekend sur le stand de la MPEF à l'entrée du parc de Paris-Bercy L'équipe est en train de réfléchir à la meilleure manière d'accueillir, de loger, de nourrir, de transporter et surtout de faire découvrir la MPEF et ses différents lieux à tous ceux et celles qui viendront. Le Comité National a alloué un budget à cette manifestation, ainsi l'ensemble des frais de déplacements, de nourriture, de transport dans Paris, d'inscription à Protestants en Fête sera pris en charge pour les personnes inscrites par la MPEF. Bien entendu, les dons pour soutenir ce rassemblement seront les bienvenus et acceptés avec joie et reconnaissance ! Les quatre frats parisiennes seront plus spécialement mises à contribution pour : Prévoir un ravitaillement le vendredi soir à Grenelle, le samedi midi au Picoulet, et le samedi en fin d'après midi à la Maison Verte. Arriver à héberger les membres des frats de province, les petits déjeuners étant à la charge des accueillants. Prévoir une animation, pour un des stands du jeu rallye du vendredi après midi. Nous envisageons donc d'accueillir environ 120 personnes de la MPEF en provenance des Fraternités et Foyers, voilà une belle occasion de découvrir la MPEF, les protestants et Paris ! Quelques idées au sujet du programme du vendredi : au foyer de Grenelle accueil entre 14h et 14h30, aprèsmidi « rallye » au sein du Foyer pour découvrir la MPEF, Paris et les protestants, et recevoir au cours du rallye les différents éléments encadrant le weekend (documents, plans, hébergement, tickets d'entrée, petite surprise…) ● A très bientôt, dans l'Espérance, l'équipe : Sylvie Eckès, Mireille Meisser, Madeleine Sfoggia, Marie-Laure Simon, Khémissi Djélaïbia et Francis Muller Présence - Eté 2013 - Page 7 Vers de dossier Vers de nouvelles Fra Projet de Fraternité Miss Pop : des trucs pour réussir ? Pour moi, la naissance de la MPE de Trappes en 1979-81, est un souvenir plutôt mitigé : d'un côté superbe espoir, superbe projet qui commence à devenir réel. De l'autre côté… mon débarquage brutal, pour divergences avec l'équipe d'accompagnement de Versailles. D'où quelques réflexions possibles sur les conditions de réussite d'un projet de nouvelle Frat 'Mission populaire Evangélique'. Suggérons quatre phases. 1re - Etude de terrain Première erreur de Trappes 80 : une étude de terrain conduite par les protestants de Versailles (dont deux habitaient sur place), et non par un 'professionnel' de la Miss Pop. Découvrir, rencontrer, observer, consulter (autorités civiles, religieuses, associations, écoles… et voisinage). Voir les chiffres, la sociologie, les partenaires, ce qui existe déjà. Ce qui manque plutôt que ce qu'on envie d'apporter. Elaborer un projet qui corresponde aux besoins réels du terrain. Evaluer la faisabilité d'un projet qui corresponde aux besoins réels du terrain : implantation, activités, partenariats locaux et financiers, relais, équipes (de soutien et de terrain, distinctes). 2e - Consensus sur le projet Deuxième erreur de Trappes 80 : l'équipe de soutien, composée de protestants de Versailles, malgré la présence d'un ancien secrétaire général de la MPE, souhaitait une action caritative auprès de la population de Trappes ; la MPE venait avec un projet de transformation sociale incluant la prise de responsabilité d'habitants locaux. Nécessité d'un consensus sur l'essentiel : places respectives du social et du spirituel dans le projet, rôles respectifs de l'équipe initiale de soutien et de l'équipe locale à constituer. Nécessité que le premier permanent soit pasteur ou évangéliste, en tout cas porteur de dimension chrétienne explicite. Accord sur le fait que le porteur du projet est le permanent représentant la MPE. Souvenir étonné du pasteur que j'étais d'être considéré comme un employé subalterne (« Jean-Paul, vous nous trouvez une voiture avec haut-parleur pour la braderie de demain… »), par des paroissiennes par ailleurs pleines de respect pour leur pasteur ... 3e - Démarrage du projet Troisième erreur de Trappes 80 : avoir commencé les activités par des braderies « pour aider les enfants à partir en vacances ». La nouvelle implantation s'affichait d'emblée comme caritative et non comme participative. Présence - Eté 2013 - Page 8 Choix crucial des premières activités : - organiser immédiatement du social répondant à un besoin reconnu, pour créer une légitimité ; - organiser immédiatement du spirituel répondant à un besoin latent, pour créer une identité ; les organiser parallèlement pour éviter un étiquetage définitif, soit 'centre social', soit 'secte évangélique' ; - Bien choisir l'activité sociale : soutien scolaire ou cours d'informatique délivre le message « on est là pour vous aider à vous en sortir » ; des distributions de vêtements ou de jouets délivre le message « on est là pour faire nos œuvres de charité » ; - Bien choisir l'activité spirituelle : multiples pièges à éviter : image sectaire, ou intellectuelle, groupe fermé socialement exogène… Quatrième erreur de Trappes 80 : se réserver une aumônerie de l'équipe de soutien, excluant toute participation locale. Peuvent se proposer des fêtes avec enfants, musique, récits-contes bibliques, message et prière simples… 4e - Installer le projet - Maintenir équilibre et interpénétration entre social et spirituel. Cela implique d'engager rapidement des personnes locales, non seulement dans le social mais dans le spirituel. - Constituer rapidement une équipe locale, distincte de l'équipe de soutien, en précisant le rôle de chacune et en ménageant leurs rencontres. C'est de l'avoir essayé, avec mon misérable sens politique de l'époque, qui m'a valu mon débarquement du projet… - Chercher le soutien et la collaboration des paroisses voisines, quelle que soit leur confession. J'ai cité ce qui me semble les erreurs de l'époque… Alors que la Fraternité de Trappes existe et vit bien aujourd'hui, réalisant depuis 30 ans un excellent travail de prévention et de soutien scolaire. Absolument ! Mais elle est restée une sorte de centre social, le 'secours Protestant', sans, si j'ai bien compris, jamais réussir à trouver ou retrouver une activité spirituelle ouverte que s'approprient les habitants ● Jean-Paul Morley, pasteur, permanent Miss Pop à Trappes de 1979 à 1982, habitant Trappes de 1979 à 1988 nouvelles fraternités raternités Réfexions collectives pour imaginer demain Prenant appui sur le colloque de Dourdan, étape importante de la vie de la MPEF au cours de laquelle la mission de la MPEF a été précisée et énoncée au travers de cinq chantiers, le comité national a commencé à élaborer un « plan d'action » pour les années à venir avec un certain nombre d'objectifs. Le premier objectif est le développement de la MPEF avec la création de nouvelles Fraternités. Dans ce contexte, il allait de soi que le thème de l'AG 2013 concernerait l'avenir de la MPEF, la réflexion sur les nouvelles fraternités, les résultats de travail mené à cette occasion devant influencer le plan d'action et donc la vie de la MPEF. Un temps de travail en commun a permis de recueillir la parole des participants sur cet objectif. Le thème proposé était le suivant : « Dans un contexte de création et de développement, comment faire vivre notre charte : Ses membres s'organisent localement dans des communautés appelées le plus souvent Fraternités, où se retrouvent des hommes et des femmes de tous horizons, croyants et non-croyants ; elles développent des formes fraternelles de vie collective et des activités liées au contexte des quartiers populaires où elles agissent » Ce fut articulé autour de trois questions : Quelles communautés ? Pour quel projet spirituel et social ? Face à quels défis de notre société ? Concrètement le samedi, cinq groupes ont été constitués, disposant d'une heure et demie pour échanger sur les trois points, avec comme consigne de remettre à la fin de leur échanges une synthèse relativement brève. Ces retours ont été retravaillés dans la soirée par deux membres du comité national et le dimanche une synthèse était proposée aux groupes qui ont retravaillé en 6/6 pour affiner et améliorer les propositions. Quelles communautés ? Les groupes sont partis de cette de l'affirmation suivante : « A la Miss'Pop, la communauté est constituée de personnes qui partagent des valeurs spirituelles ou un projet militant. » Ils en ont proposé des versions amendées : « A la Miss'Pop, la communauté est constituée de personnes qui partagent des valeurs spirituelles et un projet militant » ; «...est constituée de personnes qui vivent des valeurs spirituelles et un engagement pour la justice sociale. », « ...est ouverte, elle réunit des personnes autour d'une écoute réciproque qui conduit à un partage spirituel de valeurs et d'un projet militant. » ; « … est constituée de personnes qui partagent des valeurs spirituelles, un engagement militant, des questionnements et un désir de vivre ensemble. » ; « ... est le lieu où l'on rend possible les échanges spirituels et un engagement militant. » Pour quel projet spirituel et social ? Sur le projet, les groupes ont retravaillé l'affirmation : « Le projet est d'ouvrir des lieux d'écoute et d'accueil permettant à chacun de se ressourcer spirituellement et humainement en vue de développer des formes fraternelles de vie collective. ». Cela a donné les versions suivantes : « Le projet est d'ouvrir des lieux d'écoute et d'accueil permettant à chacun de se ressourcer dans toutes les dimensions de la vie et faire l'apprentissage d'une forme fraternelle de vie collective en vue de témoigner d'une espérance dans la société » ; « ….permettant à chacun de se ressourcer spirituellement et de progresser humainement en vue d'une entraide mutuelle et d'actions de solidarité pour un monde plus juste et plus fraternel. » ; « …permettant à chacun de progresser spirituellement et humainement en vue d'une vie collective plus fraternelle. » ; « permettant à chacun de se ressourcer spirituellement et humainement en vue de développer des formes fraternelles de vie collective répondant aux besoins exprimés. » ; « …permettant à chacun de se ressourcer spirituellement et humainement en vue de développer ou essaimer des formes fraternelles de vie collective dans la Frat' et ailleurs. » Face à quels défis de notre société ? Enfin, dernier exercice, travailler l'affirmation : « Le défi principal de notre société est le danger de déshumanisation spirituelle et social ». Cela a donné les affirmations suivantes : « Le défi principal est : de prendre conscience que les logiques du monde actuel nous conduisent dans l'impasse ; retrouver une utopie pour réinventer un autre monde » ; « Dans une société en danger de déshumanisation spirituelle et sociale (mondialisation, mutations technologique,…) nos défis sont : la réponse déjà donné sur la communauté et celle sur les projets » ; « Le défi principal de notre société est de se recentrer sur l'humanité et la solidarité » ; « Les défis principaux de notre société tournent autour de : retrouver de l'humanité dans tous les domaines et de rendre à l'homme sa dignité dans son environnement proche et réel » ; « Le défi principal de notre société est le danger de déshumanisation spirituelle et sociale : dureté, inhumanité, égocentrisme… ». Le souhait, maintenant c'est que chaque fraternité puisse à son tour s'emparer de cette ébauche de réflexion et utilise tous les moyens dont elle dispose pour imaginer de nouvelles formes de service ● Catherine Westphal, membre du Comité national Présence - Eté 2013 - Page 9 dossier Vers de nouvelles s é t i n r e t Fra Faut-il créer de nouvelles Fraternités de Mission Populaire ? Faut-il créer de nouvelles Fraternités ? Oui ! N'y a-t-il pas lieu de commencer par essayer de sauver celles qui existent ? Non. Les sauver, les faire vivre il le faut mais pas en préalable Le raté des années 60-70 le endre Globalement la miss pop est prisonnière de ses compr it ployés, o m d e E t P e locaux et de ses contrats officiels. Cette situas M r ie la le ouvelles Frats, populaire, ouvr n France, pré- e tion ne date pas d'aujourd'hui : dès les années La cib e d n monde des salariés niveau u sans 60-70 la mission a manqué de mobilité. À cette Si son Avec o 'elle cible. Le ié it r. e o la n m d g n li u la a u q époque, où se produisent simultanément le ans (qu popuits à so plus de public ésente i quelques tra é qu'il y a 60 de r n p e o r m i départ des usines et des ateliers hors des cenqu e) le t rd'hu s élev n u lu a jo p salaire, in u n a tres-villes et celui des familles ouvrières qui vont t bie t dom aditionnels : out de s n sente e e s m e e c t t san net roits tr ant sur retrouver en banlieue logement et boulot, elle ne connais vrière y était er ses d git mainten ire a mis en u iq u d o n e 'a e suivra pas son peuple. Quelquefois les églises u'il s class opula à rev ps onde p larité, q ntinue es tem luthérienne et réformée tentent de le faire, sans s laire co , retraite, sco ucation du m , surtout en c e régre nt 'éd rendre er à un lien avec la Mission Populaire malheureusement. p s logeme . Le niveau d n m e o c p e re it de vantag Ainsi s'érigent la Maison du rêve à Villepinte, le défend nouveau dro de fait da » s le mon e n u m Centre protestant de Colmar, celui de La Chiffogne éresse réfor relief t « n 'i e s d ls ot ue . à Montbéliard ou du Haut-du-Lièvre à Nancy… où le m une avancée terrains auxq x 'à u u e q d Seules exceptions remarquables à cette absence de sion ner e t soulig pitalism concertation, la maison des Pralets, à Valentigney, la On peu : s du ca e m r e o ir f velles popula es. Fraternité de Lyon-La Duchère et la Fraternité de les nou ités religieus s io Trappes. Dans les autres cas les églises accompagnent les cur le milieu populaire dans son exode vers les tours et les « blocs », puis le perdent une génération plus tard, quand les enfants des ouvriers retournent au village habiter dans des lotissements pavillonnaires et laissent les HLM aux familles issues de l'immigration. Vient alors le temps où les églises paroissiales, ne sachant plus quoi faire de leurs locaux, font quelquefois appel à la Mission Populaire pour qu'elle en reprenne l'animation. Tardives et confuses les tentatives de collaboration engagées ainsi ont périclité. Sortir Aujourd'hui il n'est pas question pour la Mission Populaire d'abandonner les implantations anciennes, puisqu'on y fait du bon travail, et peut-être pas non plus d'en posséder de nouvelles. Car il est urgent de distinguer mission et maison : maison veut dire porte ouverte, mission signifie: pas de murs. Maison veut dire ouverture pour un accueil sans faiblesse qui permet à l'égaré de se dire : quelque part quelqu'un m'attend, mission veut dire sortie et aventure. Une Miss Pop de plein vent (j'ai pas inventé l'expression mais je ne sais pas à qui je la pique) utilisera des modes d'action presque à l'opposé de la Miss Pop de quartier. J'en prends pour exemple la façon dont est née la Mission dans l'Industrie : Présence - Eté 2013 - Page 10 Les habits n eufs de la lu En Novembre tte des class 2006, le millia es rdaire Warren « Il y a une lu Buffett déclar tte des classe ait : s aux USA év ma classe, la idemment, m classe des rich ais c'est es qui a men sommes en tr é la lutte, et ain de gagner nous » Or, on prévoi t que le nom bre des supe va augmente r riches dans r de 50% en le monde dix ans, et on temps que si observe en m la pauvreté, en ême général, dimin creusent. Tout ue , les inégal est dit : nous ités se so neufs de la lu mmes en prés tte des classe ence des habi s. Ce qui pour ts que a singuliè certains, étai rement repris t archaïdes couleurs terrains de m ; et offre de no obilisation là uveaux où le monde lièrement conc populaire est erné. particu- de dans les années 60 l'église luthérienne du Pays de Montbéliard, implantée en pein bassin industriel, possède une équipe dite de Mission Intérieure qui se préoccupe de l'absence des nouveaux citadins dans la vie des paroisses. Convaincue que l'offre ecclésiale classique tombe à côté des attentes populaires modernes elle décide de faire appel à la Mission Populaire pour trouver un homme capable de prendre le problème à bras le corps. Cet homme sera Guy Bottinelli. Dragueur de banlieues Guy Bottinelli se fait à la fois voyageur de commerce d'une idée (renouer des liens entre un protestantisme de liberté et le milieu ouvrier) et auditeur de ses clients. Il drague banlieues et villages et entre chez les habitants avec la ténacité d'un missionnaire mormon et le respect d'un invité poli (jamais de visites impromptues : on prend rendez-vous, on ne met pas le pied dans la porte). Résultat : les Équipes Ouvrières Protestantes (EOP), un réseau d'amis dans les HLM de toute la région et des équipes vivantes de personnes se réunissant pour aborder ensemble les questions liées à leur condition sociale et professionnelle, vivre des vacances sans bronzer idiots, participer à des rencontres internationales et à des stages de formation. Le tout sans posséder de bâtiments. Action qui 50 ans plus tard s'essouffle ? Mais c'est bien la règle de l'évangile nomade : circuler, changer de forme et de véhicule, ne pas s'incruster dans des lieux mais dans des cœurs. La réussite des EOP n'aurait pas été possible si une institution - l'Église Évangélique Luthérienne de France - n'était pas sortie de ses limites et de son particularisme institutionnel pour s'en remettre aux ressources d'une autre boutique, au savoir-faire d'un homme venu d'ailleurs, et inventer dans la collaboration qui s'en est suivie une réalisation fort différente de ce qu'elle avait d'abord prévu. Innover Aujourd'hui il n'est pas question de recopier cette démarche comme si la société n'avait pas changé. Mais d'en suivre la vocation, d'en garder l'état d'esprit et d'en réinventer les outils. La vocation : rendre l'évangile du Dieu fraternel accessible au peuple; l'état d'esprit : servir les idées que l'on proclame avec quiconque les défend, au lieu de les privatiser. Quant aux outils il faudra sans doute organiser des formations au démarchage sous la es direction de spécialistes du porte à porte, installé dans s religieuapspa é it s o ri u remment bien c s représentants de commerce, témoins de e L ire la té par pu po monde isme, est habi Jéhovah, missionnaires en terrain sécularisé, Par ailleurs, ce e et l'agnostic m is s. ér ur um pe ns des le co s souvent par habitués des réseaux sociaux (vos enfants par e le technicisme, uses exprimée ie nt mais comm re lig re ur s nc té co si un e m exemple, qui seraient bien capables de créer sur m des curio en co i » qu t moins perçu us les « ismes internet une Frat électronique si l'enjeu les séduiL'immigrant es uérant, avec to nq co m la is sait) … Et puis sur des thèmes ou des objectifs le porteur d'un qui interpelle ène religieux om délimités réunir des gens dans des cuisines de én é découlent. ! ph du e l'avoir renvoy l'ensembl up croyaient particuliers ou des salles empruntées, en co Du coup c'est au be où là pulaire sachant que quelques locations coûtent moins un monde po nes. des vieilles lu ée us m cher que la charge de bâtiments. Ou encore pridans le ntres êtes, de renco tuiu q n 'e d vilégier des « coups » limités dans le temps dont l, ai MPE aux in ains de trav on mesure les retombées après : voyages, renCes deux terr nvoient sans surprise la tre des re em ance : R et ss contres internationales, stages à Agape, ai et de services n sa à é ynamisme t présid t, grâce au d u o Pierrefontaine, Trappes, l'Épervière… et trouver tions qui on eb d es m es fem les moyens de garder le contact pour, éventuellehommes et d li, juin 2013 . ile g Guy Bottinel n ment, déboucher sur des actions plus permanende l'Eva tes (une université populaire intermittente par exemple). Car les nouvelles Frats devront parfois être plus floues, moins instituées que les actuelles. Mais si la Mission Populaire veut vivre et si son message mérite d'être partagé elle doit sortir de ses limites, entrer en partenariats (*) et animer un projet novateur servi par une communication audible ● (*) même avec les églises pour peu qu'elles s'aperçoivent de notre existence au lieu de réinventer notre eau chaude. PRESENCE MPE - Journal trimestriel de la Mission Populaire évangélique de France et de Soleil & Santé - MPEF 47, rue de Clichy, 75009 Paris - Tél : 01 48 74 98 58 - Fax : 01 48 78 52 37 - E-mail : [email protected] - S&S 47, rue de Clichy, 75009 Paris - Tél : 01 48 74 98 58 - Fax : 01 48 78 52 37 - Directeur de la publication et Rédacteur en chef : Francis Muller - Comité de rédaction : Doriane Bier, Sylvie Eckès, Stéphane Lavignotte, Jean-Pierre Molina, Eliane Stricker - Mise en page ; Françoise Zenouda- Abonnements Ordinaire en France : 10 euros - Abonnement de soutien : 16 euros - CCP Mission Populaire : Paris 56 06 Z - CCP Soleil & Santé : Paris 2047 13 V - En Suisse : Jean-Pierre Thévenaz, rue Vers-la-Cour 8, CH-1853-Yvorne - Compte : 12-5835-7, Mission Populaire, Comité suisse, Yvorne - En Grande-Bretagne : Comité britannique, Revd. Geoff Miller, 80 Moorside North Fenham, Newcastle-Upon-Tyne, Ne4 9DU UK - Groupe Jouvelle/Imprimerie nouvelle, 93 avenue Denis Papin 45800 St Jean-de-Braye - Commission paritaire n° 0615 G 86689. Présence - Eté 2013 - Page 11 Vers une nouvelle Fraternité ! Liturgie de poche par Francis Muller Je rêve J Je rêve d'une Fraternité en marche vers son Maître. Je rêve d'une Frat qui perd son toit et n'a plus, à la place, que le ciel, les nuages, du soleil et la douce clarté des étoiles dans la nuit. Je rêve d'une Fraternité qui n'a ni porte, ni serrure, dans laquelle on peut entrer librement, parce que le dedans et le dehors ne forment qu'un. Je rêve d'une Fraternité qui ne laisse personne à la porte, qui ne cherche pas sa sécurité et qui ne possède pas de clé. Je rêve d'une Fraternité dont les murs se dissolvent et se perdent, de sorte que la lumière pénètre de tous les côtés, d'une Fraternité dans la liberté qui n'attache pas d'importance à ce qu'elle est, ni à ses limites, ni à ses frontières ; une Fraternité qui apporte en sacrifice à Dieu ses murs et ses salles dans la clarté lumineuse des cieux. Je rêve d'une Frat transparente comme le verre ou même plus, une Frat qui soit libre et ouverte autant que le monde entier, dans laquelle chacun va son chemin, joyeux et plein de confiance, en marche vers le monde ● Inspiré d’un texte anonyme de la “liturgie engagée pour le temps présent” du cahier liturgique de la Mission populaire Evangélique BULLETIN D’ABONNEMENT Je m’abonne à Présence ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : _____________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________________________________ Adresse : __________________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________________________________ Abonnement pour 4 numéros : tarif normal : 10 euros ; tarif de soutien : 16 euros. Chèque à l’ordre de la Mission Populaire Envoyez ce bulletin (photocopie acceptée) avec vos coordonnées à la Mission Populaire, 47, rue de Clichy, 75009 Paris Pour la Suisse, envoyez-le au pasteur Jean-Pierre Thevenaz, Vers-la-Cour, 1853 Yvorne Présence - Mois 20XX - Page 12