un cinéma - Hypothemuse
Transcription
un cinéma - Hypothemuse
Le Cinéma l’Ecran l’Ecran Amandine BERTRAND Master 2 « Conduite de projets culturels » L’Ecran : un cinéma classé art et essai à SaintSaint-Denis « Le cinéma c’est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière » Jean Cocteau La production et la diffusion cinématographique et audiovisuelle M. François CAMPANA Année Universitaire 2007-2008 1 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran SOMMAIRE Introduction P3 I Contexte général P3 1) Politique culturelle menée en Seine Saint-Denis P3 a) Dynamique départementale b) Face aux difficultés 2) Le cinéma l’Ecran P4 a) Genèse b) Financement c) Partenaires II Mission de service public P6 1) Diffusion culturelle P6 a) Programmation b) Actions culturelles c) Education à l’image du jeune public 2) Ouverture sociale P8 a) Regard sur Saint-Denis b) Les publics de l’Ecran c) Objectifs Conclusion P10 Bibliographie P11 Annexes P12 2 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran Introduction Association privée, créée et soutenue par la municipalité, l’Ecran est un cinéma classé art et essai situé en plein cœur de la ville de Saint-Denis. La programmation de cet établissement culturel, mélange des films de tous horizons, français, étrangers, du patrimoine, des documentaires ainsi que des courts métrages. Lieu d’actions culturelles, l’Ecran développe également de nombreux projets d’échanges et de réflexions autour des films pour répondre à la richesse et à la diversité de la population locale. A travers cette politique d’animation extrêmement importante, le directeur du cinéma, Boris Spire, poursuit une réelle volonté de créer une ouverture sociale, indispensable dans une ville où chaque jour 70 nationalités se côtoient faisant face à la réalité du quotidien. Nous pouvons donc nous demander en quoi ce cinéma, implanté en plein cœur de la ville de Saint-Denis, répond à une mission de service public ? Avant de présenter le cinéma l’Ecran, nous dessinerons dans un premier temps les contours de cette structure en définissant la politique culturelle menée en Seine Saint-Denis. Dans une deuxième partie, nous nous intéresserons aux différentes missions de l’Ecran, à travers sa diffusion culturelle et sa capacité d’intervention auprès des publics. Un entretien avec le directeur du cinéma l’Ecran, Boris Spire, m’a permis de mettre en perspective les enjeux d’un cinéma classé art et essai, situé en banlieue parisienne. I) Contexte général 1) Politique culturelle menée en Seine SaintSaint-Denis a) Une dynamique départementale La Seine Saint-Denis possède vingt-deux salles de cinéma publiques, trente six écrans dont dix-huit classés art et essai. Depuis près de vingt ans, le Conseil Général mène une politique publique volontariste pour maintenir et dynamiser le parc des salles en Seine Saint-Denis, en faveur du cinéma et de l’audiovisuel de création. Le département développe une politique novatrice qui s’articule autour de l’encouragement à la création cinématographique, l’éducation à l’image, à la modernisation des salles de cinéma publiques et l’accueil de tournages par l’intermédiaire d’une commission départementale du film. De nombreuses manifestations organisées par des associations ou des structures culturelles et soutenues par le Conseil Général de la Seine Saint-Denis1, tissent des liens d’une salle à l’autre : Le festival du film court : « Côté court » ; Les rencontres internationales autour du film d’essai numérique : « Songe d’une nuit DV » ; Avant-première dans les salles publiques du département organisée par l’association Cinéma 93 ; Le festival « L’industrie du rêve » ; Le festival du film « Pour éveiller les regards » ; Les rencontres cinématographiques de la Seine Saint-Denis, organisées par l’association Cinéma 93 ; Le festival « Ciné banlieue » ; Les rencontres du cinéma citoyen : le festival « Résonances » ; Le festival « Les yeux grands ouverts » ; Les rencontres du cinéma documentaire organisées par l’association Périphérie … A Saint-Denis, la culture foisonne de propositions dans tous les domaines et se décline dans tous les quartiers. Son maire et conseiller général de Seine-Saint-Denis, Didier Paillard (PCF), mène une action continue en faveur de la culture pour tous. 1 Site Internet : CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE SAINT-DENIS URL: http://www.seine-saint-denis.fr 3 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran b) Face aux difficultés Depuis les transferts de charges imposés par la loi d’août 2004 sur les responsabilités locales, le Conseil Général de la Seine Saint-Denis est confronté à de très grandes difficultés budgétaires. Le 6 mars 2006, il a réaffirmé ses ambitions qui animent la politique culturelle, en élaborant un manifeste : «Agir ensemble pour la culture en Seine-Saint-Denis !»2. Ce texte revendique la nécessité d’une politique culturelle de service public qui, par sa diversité et sa qualité, est un contrepoids aux industries culturelles de masse et de divertissement. Aujourd’hui certaines salles de cinéma de Seine Saint-Denis demeurent fragiles et la persistance d’aides reste indispensable. La survie de l’ensemble de ces acteurs est garantie par une dynamique comme celle du réseau art et essai qui prône la défense du cinéma en tant qu’expression artistique émancipée des lois du marché. « Économiquement, la salle classée art et essai est celle qui s'adapte le mieux et le plus vite aux changements provoqués par le développement des multiplexes. Trois raisons à cela : sa programmation, ses activités d'animation et une clientèle fidèle et régulière. »3 Le cinéma l’Ecran illustre bien cette impulsion combative en faveur des habitants de Saint-Denis. 2) Le cinéma l’Ecran a) Genèse La création du cinéma l’Ecran est issue de l’émanation d’un ciné club créé à Saint-Denis en 1975. La création du cinéma dans un cadre public remonte à 1982, période où beaucoup de cinémas municipaux furent créés dans les centres-villes de banlieue pour pallier au retrait de salles de cinéma privées. La création du centre-ville de Saint-Denis, en 1991, a permis à l’Ecran de passer de 1 à 3 salles. Mais, en 1999, pour des questions budgétaires, le Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis a récupéré la salle originelle du cinéma qui ne possède donc plus que deux salles. Aujourd’hui, l’Ecran fonctionne grâce à une équipe permanente composée de 7 personnes et du personnel vacataire comme un régisseur ou un programmateur, embauché sur des événements ponctuels. Les personnels d’accueil et de projection sont des fonctionnaires mis à disposition par la mairie de Saint-Denis. b) Financement Le cinéma l’Ecran est un établissement géré par une association dans un cadre privé tout en étant dans une relation de convention avec la mairie de Saint-Denis. L’Ecran dispose d’un budget annuel de 700 000 €. Ce budget est constitué à 45% de subventions de la mairie de Saint-Denis, du Conseil Général, du Conseil Régional, de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et de l’Europe (10%). Organisé par l’Ecran, le festival « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » reçoit une aide du Conseil Régional de 17 000€. Le festival « Panorama des cinémas du Maroc » reçoit l’aide du Conseil Général de la Seine Saint-Denis (10 000€), du Conseil Régional d’Ile de France (12 000€), de la mairie de Saint-Denis et d’entreprises privées de la Seine Saint-Denis (9 000€). Des partenaires privés aident également ponctuellement l’Ecran sur les festivals. Les subventions représentent donc 55% du budget du cinéma, la part restante provenant de la billetterie (45 %). Le bilan comptable de l’année 2006 est équilibré et positif pour la troisième année. 2 Voir Annexe 1 : Manifeste pour la Culture : «Agir ensemble pour la culture en Seine-Saint-Denis !» Site Internet : CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE SAINT-DENIS URL : http://www.seine-saint-denis.fr/Le-Manifeste.html 3 Rapport d’information : THIOLLIÈRE Michel / RALITE Jack, L'évolution du secteur de l'exploitation cinématographique, fait au nom de la commission des affaires culturelles, déposé le 21 mai 2003. URL : http://www.senat.fr/rap/r02-308/r02-308.html 4 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran D’un point de vue macroéconomique, nous sommes dans une période où la place de la culture publique est mise à mal. De nombreuses collectivités territoriales ont de plus en plus de charges en raison du désengagement progressif de l’Etat. Elles ne peuvent donc plus faire face à tous les financements. Conscient de ces changements, Boris Spire pense qu’il faut faire appel à de nouveaux financements, privés et européens pour continuer à développer des projets culturels. c) Partenaires Poursuivant une action culturelle permanente, L’Ecran est membre actif de plusieurs associations parmi lesquelles : AFCAE4 : Association Française des Cinémas Art et Essai ACRIF5 : Association des Cinémas de Recherche d’Ile de France Cinémas 936 : Association qui représente les cinémas publics de la Seine Saint-Denis au sein d’instances départementales, régionales et nationales, anime le réseau des salles, forme les publics par des actions de diffusion et coordonne des dispositifs d’éducation à l’image et d’aide à la création. L’Ecran collabore également avec de nombreuses structures de la Seine Saint-Denis, comme des universités (Paris 8 - Paris 13) ainsi que des structures culturelles. (Théâtre Gérard Philipe, médiathèques) La ville de Saint-Denis possède une vie associative très riche. Le cinéma l’Ecran porte une grande attention aux réalités de nombreuses structures associatives de Saint-Denis. Tout au long de l’année l’équipe du cinéma travaille très régulièrement avec des associations (cinéma, culturelles, de femmes…) à la dynamique de sa programmation, parmi lesquelles : Périphérie7 : Association à vocation départementale qui redéfinit son soutien à la création documentaire autour de la présence de cinéastes en résidence, pendant le temps du montage de leurs films. Centre Média Local : Association constituée d’un collectif d’habitants qui fabriquent des images, des sons et des textes sur la Seine Saint-Denis. Cette année ils travaillent en particulier à la fabrication de courts-métrages d’actualités locales, diffusés au cinéma l’Ecran en première partie des longs métrages. 4 Site Internet : AFCAE (ASSOCIATION FRANCAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI) URL: http://www.art-et-essai.org 5 Site Internet : ACRIF (ASSOCIATION DES CINÉMA DE RECHERCHE D’ILE DE FRANCE) URL : http://www.acrif.fr 6 Site Internet : ASSOCIATION CINÉMA 93 URL: http://www.cine93.free.fr 7 Site Internet : ASSOCIATION PÉRIPHÉRIE URL: http://www.peripherie.asso.fr 5 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran II Missions Missions de service public 1) Diffusion culturelle a) Programmation Dès les années 20, certains exploitants parisiens souhaitaient contribuer à la découverte d’œuvres. Les Ursulines, l’Oeil de Paris, le Studio 28 et Le Vieux Colombier s’attachaient à promouvoir le meilleur du cinéma de l’époque, accueillir les jeunes auteurs, les films expérimentaux et déjà toucher un nouveau public. On compte aujourd’hui, 1024 établissements cinématographiques classés art et essai, permettant l’accès à un cinéma de qualité dans toute la France. Les salles de cinéma municipales défendent une certaine idée de la création en faisant de la résistance à la standardisation du goût et affirment leur rôle de service public. Le premier objectif du cinéma l’Ecran est de soutenir une création indépendante et de proposer un cinéma public de qualité qui programme dans la mesure du possible l’ensemble de la diversité de ce qui représente le cinéma. Il défend donc à travers une programmation hétéroclite la diversité culturelle. Le cinéma l’Ecran possède deux salles, l’une comprenant 299 places et l’autre 99 places. L’Ecran propose en moyenne 30 films par mois, 6 films par semaine, toujours au plus près de l’actualité cinématographique. Dans la grande salle sont projetés 2 films par semaine, d’auteurs de qualité, « art et essai porteur »8, qui vont de Woody Allen au dernier Almodovar. Dans la plus petite salle sont projetés 3 ou 4 films par semaine, d’auteurs connus ou moins connus, « art et essai recherche »9 comme « La forêt de Mogari », film de Naomi Kawase. Un contrat passé entre l’Ecran et l'Agence du court métrage permet au cinéma de proposer chaque semaine un court métrage en avant programme d'un film de la semaine. Le cinéma programme de nombreux films mais en dépit du manque d’écran, il les diffuse moins longtemps et tente de ne pas les mettre systématiquement en même temps que les sorties nationales. Boris Spire, note que le choix de la programmation du cinéma relève toujours d’une exigence artistique, à travers un intérêt, un style, un auteur, une écriture, une histoire, un récit qui touche, de l’émotion et du plaisir. L’Ecran soutient et favorise la promotion de films qui, par leur aspect novateur et leur distribution plus fragile économiquement, éprouvent davantage de difficultés pour rencontrer un public. Il prend également en compte la résonance des films programmés sur les deux écrans du cinéma. C’est avec cet esprit d’ouverture sur le cinéma que Boris Spire souhaite faire découvrir un éventail de films, offrant ainsi à chacun un accès à une culture cinématographique variée et enrichissante. En tant que cinéma de quartier l’Ecran doit cependant trouver un équilibre entre le désir de programmer un cinéma art et essai et la nécessité de programmer des films plus « grand public ». L’Ecran programme ainsi ces films en version française pour permettre au public familial, qui n’a pas les moyens d’aller dans un multiplexe comme le Gaumont de Saint-Denis, d’aller au cinéma. Boris Spire admet également que la programmation du dernier James Bond ou du dernier Disney à Noël permet au cinéma d’équilibrer ses comptes et de travailler avec des films plus pointus ou des festivals exigeants. Cependant, l’équipe du cinéma fait le constat général d’une difficulté accrue à faire connaître des films art et essai à tous les publics, d’où leur rôle de plus en plus important d’accompagnement des films d’auteurs par de nombreuses actions culturelles. 8 Entretien avec Boris Spire, directeur du cinéma l’Ecran, le 23 Novembre 2007. 9 Entretien avec Boris Spire, directeur du cinéma l’Ecran, le 23 Novembre 2007. 6 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran b) Actions culturelles Lieu d’échanges et de réflexions autour des films, le cinéma l’Ecran possède une politique d’animation extrêmement importante pour répondre à la richesse et à la diversité de la population locale en terme de vie associative et citoyenne. Boris Spire souhaite être à l’écoute de cette diversité, en organisant des actions, qui permettent à tout le monde de fréquenter le cinéma. Tout au long de l’année l’Ecran organise de nombreuses actions culturelles telles que : Des soirées-débats régulières en présence de réalisateurs ; Des stages d’analyse de films, animés par un historien de cinéma ; Le cycle Libre Association qui met en regard deux films ; Le mois du film documentaire, en partenariat avec l’université Paris 8 et l’ACRIF ; Ciné concerto, Jacques Cambra de l’association Fos’Note présente des films des débuts du cinéma et accompagne au piano les films muets ; Le festival Ciné Banlieue, organisé en partenariat avec l’association Extra Muros de l’Université Paris 13, qui permet de découvrir des œuvres, parfois inédites ou oubliées et invite à la rencontre de jeunes réalisateurs … Boris Spire observe que les événements culturels organisés au cinéma l’Ecran font état d’une bonne fréquentation en 2006 avec une moyenne de 140 spectateurs sur l’année par soirée. Le cinéma l’Ecran organise deux festivals par an : Le festival « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » vivra sa huitième édition du 6 au 12 février 2008 sous le thème de la culture rock et de son esprit de rébellion. Ce festival tente d’interroger la production cinématographique à l’aune de grandes questions de société et décline une programmation de films, d’événements et de rencontres autour d’une thématique, différente chaque année. Environ 80 films sont programmés, suivis de tables rondes, d’ateliers jeune public avec des auteurs, écrivains et séances suivies de rencontres avec des cinéastes. Le festival « Panorama des cinémas du Maroc » est consacré aux cinémas du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie, de la Mauritanie et de la Syrie. Créé par Boris Spire en 2006, ce festival est le fruit d’un partenariat entre le cinéma l’Ecran, l’association Indigènes Films et le Centre Cinématographique Marocain. La première vocation de ce festival est de permettre aux cinématographies et aux auteurs du Maghreb de se faire connaître en France. C’est aussi un festival engagé qui interroge les grandes questions de l’actualité porté par la société à travers des programmations extrêmement exigeantes. Au programme cette année, de nombreux longs et courts métrages, des rencontres avec de nombreux réalisateurs, une exposition de peintures, de la musique, du théâtre … c) Education à l’image du jeune public Depuis 1983, le CNC (Centre Nationale de la Cinématographie) en collaboration avec les ministères de l’Education Nationale et des Affaires Sociales, ont initié des dispositifs nationaux visant à donner, à tous, une culture cinématographique. Des opérations en faveur des scolaires (écoles, collèges, lycées) permettent aux élèves de découvrir en salles des films sélectionnés par des professionnels du cinéma (exploitants et distributeurs) et des enseignants. Le cinéma l’Ecran est partenaire de ces actions en faveur du jeune public et accueil des scolaires quasiment tous les jours, matin et après-midi à travers 6 actions : L'Ecran pour les tout petits, dispositif qui permet aux classes de maternelles de découvrir des œuvres de qualité autour de 6 films art et essai ; Les classiques de l'enfance, action qui permet aux classes d'écoles primaires de se forger une culture cinématographique autour de 10 films art et essai ; Le Film de Noël, où un film commun et offert par le service Enseignement de la Ville de Saint-Denis est proposé à toutes les écoles primaires, pour découvrir une œuvre ; Ecole et Cinéma, propose aux écoliers du CE2 au CM2 et à leurs instituteurs un programme de sensibilisation à l'art cinématographique avec l’aide d'outils pédagogiques pour la découverte des films du patrimoine ; Collège au cinéma, propose aux classes de 7 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran collège de découvrir tout ce qui fait la particularité d'une oeuvre cinématographique ; Lycéens au cinéma, où un accent particulier a été mis sur le plan tarifaire pour permettre aux lycéens qui le désirent, d'aller au cinéma. Depuis quelques années l’Ecran travail en partenariat avec une classe « option cinéma » du lycée Suger de Saint-Denis pour permettre aux lycéens de rencontrer des professionnels du cinéma : cinéastes, comédiens, techniciens ... L’Ecran rencontre de véritables difficultés à s’adresser au public des 15 - 25 ans. Auprès des jeunes, l’image trop spécialisée du cinéma art et essai représente l’obstacle le plus important auquel doit faire face Boris Spire et son équipe. Les jeunes de 15-25 ans fréquentent plus naturellement le Gaumont situé à proximité du Stade de France de Saint-Denis. Boris Spire remarque qu’il parvient à les toucher ponctuellement par des actions mais sans relation de cause à effet dans la durée. 2) Ouverture sociale sociale a) Regard sur Saint-Denis Saint-Denis compte environ 95 300 habitants et possède une diversité d’origines extrêmement importante avec ses 70 nationalités différentes. Sa mémoire est liée à la fois à une tradition royale française, et à une histoire du mouvement ouvrier fortement marquée par des immigrations successives. Son patrimoine recèle une basilique, chef d’œuvre de l’art gothique, l’ancien carmel qui abrite le musée d’art et d’histoire, ainsi que le Stade de France. Une multitude d’événements culturels, sportifs, associatifs sont organisés dans tous les quartiers de Saint-Denis. Depuis trois décennies, une partie croissante de la population de Saint-Denis connaît de grandes difficultés sociales et économiques. La demande d’aides sociales est en constante progression en raison du chômage, de la précarité et de la pauvreté. Dans le département de la Seine Saint-Denis, le taux de chômage atteint 14% de la population active, et touche plus de 40% des jeunes. La Seine Saint-Denis compte 51 011 bénéficiaires du RMI et 17% des personnes appartiennent à un foyer qui vit en dessous du seuil de pauvreté. La force de la mission de l’Ecran réside dans sa capacité à considérer le tissu social de SaintDenis. Boris Spire pense que la programmation d’une salle de cinéma exige d’effectuer des choix qui prennent en compte la réalité sociale et humaine de la ville où la salle est implantée. b) Les publics de l’Ecran Le cinéma l’Ecran est ouvert tous les jours de l’année et réalise environ 81 000 entrées annuelles. L’essentiel du public de l’Ecran est constitué de professions intermédiaires, d’enseignants, de retraités et d’étudiants. Le noyau dur des cinéphiles de l’Ecran, qui représente 80% du public est constitué des abonnés (1 800) dont la majorité vient au moins deux fois par semaine et habite à moins de 500 mètres du cinéma. Boris Spire note qu’en 2006, le nombre d’entrées abonnées était en forte augmentation. L’Ecran est un cinéma de proximité auquel le public régulier est très attaché en raison de l’accueil et de la relation de confiance et d’échange établie avec l’équipe du cinéma. « On y va pas en chaussons, mais quasiment. C’est aussi parce qu’il est en bas de chez soi qu’on est heureux d’y venir, on est pas obligé de prendre la voiture ou les transports pour ce faire une toile. »10 Le festival « Est-ce ainsi que les hommes vivent », mobilise des spectateurs particulièrement cinéphiles et majoritairement parisiens puisque en 2006, 40% des 4 000 personnes (une semaine) présentes venaient de Paris. 10 Entretien avec Boris Spire, directeur du cinéma l’Ecran, le 23 Novembre 2007. 8 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran c) Objectifs Les principaux objectifs du cinéma l’Ecran sont 1) de faciliter l’accès à la culture pour tous et 2) de créer un dialogue de longue durée entre des personnes venues d’horizons différents. Avec une politique d’actions culturelles extrêmement importante, l’Ecran parvient à toucher des personnes qui n’ont pas l’habitude de fréquenter le cinéma. Cependant Boris Spire constate qu’il ne parvient pas à les toucher dans la durée. Conscient de cette difficulté, il souhaite parvenir à mélanger tous les publics et faire éclater le cloisonnement qui existe entre les profils : familial, cinéphile … C’est également une manière de permettre à des populations de tous horizons de se mélanger et d’apprendre à se comprendre. 1) Pour permettre à tout le monde d’accéder à la culture, il faut la démocratiser. Tout d’abord la démocratisation doit être géographique : situé en plein cœur de Saint-Denis, le cinéma est accessible à tous les habitants du centre-ville. De plus, placé à la sortie du métro (ligne 13), il permet de toucher un public extérieur à la ville. (40 % du public des festivals est originaire de Paris) Ensuite la démocratisation doit également être économique : les tarifs pratiqués par le cinéma l’Ecran sont moitiés moins élevés que celui d’un multiplexe. Le tarif plein est de 6 euros (10€ dans un multiplexe) et le tarif réduit (accordé aux -21 ans, étudiants, chômeurs, handicapés, familles nombreuses, + 60 ans) est de 5 euros. Il existe également des tarifs adhérents à 4 euros, des tarifs groupes et des tarifs séances « familles » à 3 euros pour tous. Enfin la démocratisation doit être culturelle : l’Ecran ouvre des fenêtres sur le monde du cinéma afin que tous les publics puissent découvrir un éventail de cinématographies. « On dit souvent que notre métier, c’est d’être passeurs d’images, de créer des passerelles entre ces populations et les auteurs, qui font le cinéma d’aujourd’hui et de demain. »11 2) Outil de cohésion sociale, la culture peut aider à vivre ensemble afin que chacun puissent mieux comprendre l’autre. Boris Spire souhaite réhabiliter cette valeur de la culture qui a tendance à être mise de côté. « Malheureusement, dans une période où on divise les gens, dans un contexte où on oppose plutôt qu’on ne rassemble, ces notions sont misent à mal. Pour moi la richesse de la France est que ces nationalités se côtoient. »12 Il note que le cinéma est un vecteur essentiel à la compréhension mutuelle qui peut maintenir et améliorer la cohésion sociale, indispensable à toute collectivité. La dernière édition du festival « Panorama des cinémas du Maroc », a rassemblé 3 000 personnes sur quatre jours. Un public de cinéphiles, qui souhaitaient voir des films étrangers pour la plupart inédits en France, s’est mélangé à un public familial originaire du Maghreb qui désirait voir sur grand écran des films venant de leur pays et dont certains avaient entendu parler. Cet événement tente de toucher une grande partie des habitants de Saint-Denis et d’Ile de France originaires du Maghreb. En effet, l’une des vocations du festival est de participer à la reconnaissance de l’identité de cette population, de sa culture et de son histoire, qui, valorisée, ouvre les portes de la participation à la vie de la société et se révèle être un support à l'expression citoyenne. 11 12 Entretien avec Boris Spire, directeur du cinéma l’Ecran, le 23 Novembre 2007. Entretien avec Boris Spire, directeur du cinéma l’Ecran, le 23 Novembre 2007. 9 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran Conclusion Nous avons défini en introduction le cinéma l’Ecran comme une structure associative de quartier, chargée d’une mission de service public, en direction des habitants de Saint-Denis. Boris Spire, directeur du cinéma, affirme que l’Ecran n’existerait pas sans la volonté politique de la municipalité de Saint-Denis. La culture publique est une notion fondamentale de la richesse et de la diversité d’une partie de la culture en France. Cependant, nous sommes dans une période de crise où s’affrontent deux logiques du cinéma. D’un côté, celle des grands groupes privés plongés dans une spirale de rentabilité. De l’autre, la logique du service public où se revendique une action culturelle fortement ancrée dans les réalités locales. Sa disparition serait une véritable menace pour la création et l’accès à la culture pour tous. Les cinémas de proximité comme l’Ecran, lieux de diffusion cinématographique défendant un cinéma art et essai, remplissent leur rôle de mission de service public. La première mission de l’Ecran est la diffusion culturelle. Celle-ci se développe à travers un soutien à une création indépendante et une programmation de l’ensemble de la diversité du cinéma. Boris Spire souhaite que les cinémas classés art et essai puissent continuer à contribuer au développement de la création avec la naissance d’écritures novatrices. L’identité des salles classées art et essai se fonde également sur la diversité de la programmation, fruit d’un équilibre entre des films pointus et novateurs, permettant aux spectateurs de découvrir de nouveaux auteurs et des films plus « grand public ». L’Ecran mène également une mission d’ouverture sociale. Le processus de démocratisation culturelle est un élément fondamental afin de permettre l’accès au cinéma à tous. Une politique tarifaire attractive permet l’accès du plus grand nombre aux œuvres de qualité. La transmission aux publics exige qu'on prenne le temps de réfléchir sur les enjeux qui se dégagent des résonances de la société actuelle. Notion fondamentale dans une ville où chaque jour 70 nationalités se côtoient, la cohésion sociale constitue l’exigence première du « vivre ensemble », pour que chacun puissent mieux comprendre l’autre. Des actions culturelles comme des projections suivies de débats, sont susceptibles de modifier les comportements des personnes qui n’ont pas pour habitude la fréquentation volontaire d’œuvres. A travers des rencontres, elles permettent d’apprendre à se connaître et à se comprendre. A travers des débats, elles permettent une participation plus active à l’expression citoyenne. Il est aujourd’hui du devoir de chacun des organismes culturels bénéficiant de fonds publics de mener des missions d’intérêt général, tel que le fait le cinéma l’Ecran, créateur de liens culturels et humains avec les habitants de Saint-Denis. 10 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran Bibliographie Entretien : - SPIRE Boris, directeur du cinéma l’Ecran, le 23 Novembre 2007. (1 heure 15 minutes environ) Ouvrages : - KOKOREFF Michel, La force des quartiers, Edition Payot et Rivage, 2003. - AMORIM Marilia, Image et discours sur la banlieue, Edition Erès, 2002. - HATZFELD Marc, Petit traité de la banlieue, Edition Dunod, 2004. Rapport d’information : - THIOLLIÈRE Michel / RALITE Jack, L'évolution du secteur de l'exploitation cinématographique, fait au nom de la commission des affaires culturelles, déposé le 21 mai 2003. URL: http://www.senat.fr/rap/r02-308/r02-308.html Sites Internet : CINÉMA L’ECRAN URL : http://www.lecranstdenis.org CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE SAINT-DENIS URL: http://www.seine-saint-denis.fr VILLE DE SAINT-DENIS URL: http://www.ville-saint-denis.fr FNCF (FÉDÉRATION NATIONALE DU CINÉMA FRANÇAIS) URL: http://www.fncf.org ACRIF (ASSOCIATION DES CINÉMA DE RECHERCHE D’ILE DE FRANCE) URL : http://www.acrif.fr AFCAE (ASSOCIATION FRANCAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI) URL: http://www.art-et-essai.org CINÉMA 93 URL: http://www.cine93.free.fr ASSOCIATION PÉRIPHÉRIE URL: http://www.peripherie.asso.fr 11 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran Annexes Annexe 1 : Manifeste pour la culture : « Agir ensemble en Seine Saint-Denis » Annexe 2 : Exemple de programmation de l’Ecran du 19 Décembre 2007 au 16 Janvier 2008. 12 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran ANNEXE 1 Manifeste pour la culture Menace sur la culture en Seine Saint-Denis A la suite des transferts de charges imposés par la loi sur les responsabilités locales d’août 2004, le Conseil général de la Seine Saint-Denis est confronté à des difficultés sans précédents. Ce texte rédigé par des citoyens, artistes, professionnels de la culture, amateurs, élus, vous invite à manifester votre soutien. AGIR ENSEMBLE POUR LA CULTURE EN SEINE-SAINT-DENIS Nous, auteurs, artistes, créateurs, installés ou travaillant sur ce territoire, responsables de lieux, d’actions ou de manifestations culturelles, élus et équipes des villes et du Conseil Général, publics, habitantes et habitants de la Seine Saint- Denis, réaffirmons notre volonté de voir poursuivi le travail engagé dans le département sur le terrain de la culture. La rencontre de sa population avec l’histoire de ce département, avec les œuvres est, pour nous, une condition essentielle pour que se construisent plus d’urbanité et plus d’intelligence, en un mot, plus d’humanité. En effet, la création, dont naissent les œuvres, a à voir avec le progrès humain en ouvrant des perspectives jusqu’ici inexplorées. Elle a à voir avec la volonté de transformer la vie, de la rendre plus sûre, plus juste, porteuse d’avenir pour toutes et tous. Trop d’habitants de la Seine-Saint-Denis, qui veulent être reconnus comme membre à part entière de ce pays, en enrichissant cet « en commun » de leur apport original, sont encore écartés de cette rencontre, malgré les efforts faits pour abattre les murs de l’incompréhension, pour faire reculer la peur de l’inconnu, la pression des urgences, le sentiment de disqualification qu’induisent des conditions de vie difficiles. Notre pays est riche et la Seine-Saint-Denis contribue à cette richesse par toute la valeur qui y est produite. Aucune et aucun de ceux qui y contribuent ou voudraient pouvoir le faire ne doivent être privés de la rencontre avec la culture. La rencontre avec les œuvres, avec l’art, à un besoin premier des créateurs, de ceux qui, ayant su s’approprier les acquis antérieurs des êtres humains, explorent à leur tour des voies nouvelles, prennent des risques. Elle permet de résister à la culture de masse, à l’uniformisation des goûts qu’elle implique et de nourrir les pratiques artistiques personnelles. Et, cette rencontre a besoin, pour se réaliser, d’une inscription dans la durée des actions mises en place. Elle a besoin d’inventivité et de cheminements multiples. Elle a besoin que soient bousculés les vieux schémas opposant culture populaire et culture savante, oubliant leur parenté, leur lien indissoluble, leur remise en cause radicale par la culture aujourd’hui imposée au travers des médias par la logique écrasante du marché. Elle a besoin que soient soutenues l’indépendance et la diversité des sources comme des formes d’expression. C’est la prise en compte de ces besoins qui justifie, sur le fond, l’intervention publique, une intervention dont la ligne d’horizon est de créer les conditions pour permettre à tous les êtres humains, dans leurs diversités, d’expérimenter que la culture, même la plus innovante, leur est accessible, que découvrir est un bonheur et que cela ouvre des espaces jusqu’ici ignorés, y compris pour faire bouger la société. C’est la prise en compte de ces besoins qui exige que soit mise en cause la réduction continue des moyens qui sont consacrés à la culture. 13 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran Et, c’est cette conception de l’ intervention publique que le Conseil général de la Seine-Saint-Denis a décidé de mettre en œuvre en matière de culture, une intervention qu’il a voulu déterminée, s’appuyant sur l’existant, dialoguant avec lui, imaginant des développements inédits, accompagnant la formation, le développement des pratiques artistiques. Il l’a mise en oeuvre en soutenant, dans leur diversité qui constitue une vraie richesse, les institutions et les festivals, les lieux d’initiative publique ou privée, petits ou grands, les équipes installées, les compagnies, en favorisant les résidences d’auteurs, d’artistes, en impulsant la mise en réseau en matière de littérature et de lecture publique, de théâtre, de danse, de musique, d’arts visuels et de cinéma, en expérimentant la décentralisation culturelle en matière patrimoniale, en travaillant aux questions de la mémoire, en s’engageant dans des chartes de coopération culturelle avec les villes. Il l’a mise en oeuvre en tissant avec les enseignants des liens permettant de faire vivre, au bénéfice de la réussite scolaire, des actions culturelles éducatives, des démarches reconnues pour leur exceptionnalité, dont le socle est justement les rencontres avec la création rendues possibles par la présence de ses grands partenaires. Il l’a mise en oeuvre en soutenant et en proposant des démarches susceptibles de favoriser l’envie de culture de nouveaux publics, non pas pour panser les plaies, faire oublier les douleurs, escamoter les dominations et leurs conséquences discriminatoires, mais parce que l’accès de toutes et tous aux œuvres, à toutes les œuvres est un droit dont l’exercice doit être rendu possible à chacune et à chacun. Il l’a mise en oeuvre, aussi, pour inciter les autres niveaux institutionnels villes, Région, Etat, à assumer leurs responsabilités en matière de culture, comme le recommande l’Agenda 21 qu’il a adopté, après avoir contribué à son ambition, afin que chacun joue son rôle à la place qui est la sienne, dans un partenariat indispensable à l’efficacité de l’intervention publique. Les créateurs et les équipes artistiques qui ont choisi d’œuvrer sur ce territoire, les responsables des lieux de culture qui ont fait le choix de la prise de risque et du travail de conquête de publics dans les formes les plus ouvertes, disposent de peu de moyens, mais font preuve d’une grande vitalité. Leur activité a un impact économique bien réel, trop souvent mésestimé. Ils veulent pouvoir poursuivre et amplifier ce qui a été engagé au service de toute la population. Pour sa part, le Conseil général doit pouvoir continuer à apporter sa contribution à cette rencontre avec la culture. Il n’entend pas renoncer au mandat que sa majorité a reçu de la population de la SeineSaint-Denis : créer les conditions de sa capacité à construire, aujourd’hui, les fondements d’un présent et d’un avenir plus humains. Pour cela, il ne doit pas être transformé en simple guichet social. Il ne doit pas être contraint, pour répondre à ses obligations légales, à abandonner son ambition de progrès humain, à renoncer à une politique culturelle apportant sa contribution à l’enrichissement de toutes et tous, en particulier, de celles et ceux qui aspirent à une vie meilleure. Et, il ne doit pas, pour ce faire, être obligé d'alourdir toujours davantage l'effort fiscal demandé à la partie de la population aux revenus modestes, encore présente sur ce territoire. Nous voulons une grande politique culturelle nationale, dotée d’au moins 1% du PIB du pays. Pour cela, il faut agir ensemble. Ce texte évoque ce qui est en jeu, les choix d’une politique, l’ambition et les partis pris qui l’animent. Il se veut aussi outil pour les défendre en rassemblant toutes celles et tous ceux, à l’endroit qui est le leur, qui souhaitent les voir se déployer plus avant. Vous pouvez vous associer à cette volonté d’action en le signant et en le faisant signer autour de vous. Février 2006 Site Internet : CONSEIL GENERAL DE SEINE SAINT DENIS URL: http://www.seine-saint-denis.fr/Le-Manifeste.html 14 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran ANNEXE 2 Exemple de programmation de l’Ecran l’Ecran 19 Décembre 2007 au 16 Janvier 2008 DOUZE HOMMES EN COLÈRE Mercredi 19 Décembre 2007 UN BAISER S’IL VOUS PLAÎT LES TOITS DE PARIS BIENVENUE CHEZ LES ROBINSON Mercredi 19 Décembre 2007 Mercredi 19 Décembre 2007 Mercredi 19 Décembre 2007 UN HOMME EST PASSÉ Mercredi 26 Décembre 2007 L’HOMME SANS ÂGE LES FEMMES DE SES RÊVES 7H58, CE SAMEDILÀ Mercredi 19 Décembre 2007 Mercredi 26 Décembre 2007 Mercredi 26 Décembre 2007 LA VISITE DE LA FANFARE IL ÉTAIT UNE FOIS ACTRICES Mercredi 26 Décembre 2007 Mercredi 26 Décembre Mercredi 02 Janvier 2008 MY BLUEBERRY NIGHTS Mercredi 02 Janvier 2008 15 Le Cinéma l’Ecran l’Ecran MARK DIXON DÉTECTIVE A LA CROISEE DES MONDES Mercredi 02 Janvier 2008 Mercredi 02 Janvier 2008 ORDET (LA PAROLE) I’M NOT THERE Mercredi 09 Janvier 2008 Mercredi 02 Janvier 2008 LUMIÈRE SILENCIEUSE IT’S A FREE WORLD! Mercredi 02 Janvier 2008 Mercredi 02 Janvier 2008 QUAND L’EMBRYON PART BRACONNER LE RENARD ET L’ENFANT Mercredi 09 Janvier 2008 Mercredi 09 Janvier 2008 PAYSAGES MANUFACTURÉS XXY Mercredi 09 Janvier 2008 Mercredi 09 Janvier 2008 THOMAS SANKARA, L’HOMME INTÈGRE CALIFORNIA DREAMIN’ Mercredi 16 Janvier 2008 Mercredi 09 Janvier 2008 Site Internet : CINEMA L’ECRAN URL: http://www.lecranstdenis.org/ 16