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www.lemonde.fr Jeudi 30 octobre 2008 Exode massif de réfugiés dans l’est du Congo Afrique Les casques bleus impuissants devant l’avancée des rebelles Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino La preuve par les dons : des industriels parient Obama J-6 igne avant-coureur d’un bouleversement politique aux Etats-Unis ? Prudence stratégique de lobbies perplexes et soucieux de ne pas insulter l’avenir ? La répartition des contributions financières aux campagnes électorales du républicain John McCain et du démocrate Barack Obama a connu d’importantes évolutions. Des secteurs qui étaient des piliers du financement des républicains ont rééquilibré leurs dons. L’industrie pharmaceutique en est un exemple flagrant. Contrairement à ce qui s’était passé en 2000 et 2004, elle a, pour l’élection de 2008, attribué 51 % de sa manne au candidat républicain et 49 % à son adversaire démocrate. S’agissant du renouvellement de la Chambre des représentants, qui a lieu en même temps que l’élection présidentielle, le lobby des compagnies pharmaceutiques a réparti 13,2 millions de dollars entre trois candidats républicains et vingtcinq démocrates. La finance, le spectacle, les professions juridiques, l’informatique et Internet sont favorables à M. Obama. Les secteurs de S SOUTIEN FINANCIER DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE AUX CANDIDATS À LA PRÉSIDENCE en % démocrate républicain 69 66 49 51 31 2000 34 2004 2008 Source : opensecret.org 64e Année - N˚19832 - 1,30 ¤ - France métropolitaine --- l’énergie, des banques de dépôt, de l’assurance et du tabac financent essentiellement les républicains. L’assurance, qui avait versé les deux tiers de ses donations à George Bush en 2004, n’en a octroyé que 55 % à M. McCain. Dans l’électorat, l’inquiétude des futurs retraités, dont beaucoup risquent d’être durement touchés par les effets de la crise, pourrait se faire sentir dans les urnes le 4 novembre. a Lire pages 6, 7, 13, 18 et 28 Le plan en faveur de l’emploi critiqué, y compris par une partie de l’UMP Des milliers de personnes fuient devant l’avancée des troupes rebelles qui menacent Goma DOMINIC NAHR/ŒIL PUBLIC a situation militaire et humanitaire prend un tour dramatique dans le Nord-Kivu. Depuis plusieurs années, cette région située à l’extrême est de la République du Congo est en proie à des combats incessants alimentés à la fois par les séquelles du génocide rwandais et l’attrait pour les minerais rares que contient le sous-sol. L’offensive des rebelles du Tutsi Laurent Nkunda a contraint les forces armées congolaises à battre en retraite et menace la capitale régionale, Goma, située à la frontière avec le Rwanda. Les UK price £ 1,40 L casques bleus de la Monuc (Mission des Nations unies au Congo), chargés de la défense de la ville, ont fait intervenir leurs hélicoptères pour tenter de freiner l’avancée des rebelles. Des mouvements de panique ont gagné les habitants. La Monuc réclame des renforts. Fuyant les combats, qui s’étendent à l’ensemble de la région, des dizaines de milliers de personnes terrifiées, femmes, enfants, nourrissons, ont quitté leurs villages pour rejoindre les camps de réfugiés, déjà surpeuplés. Elles errent sur les pistes, mendiant de la nourriture. Selon Planète les Nations unies, on compterait, dans la région, plus d’un million et demi de déplacés sur une population totale de cinq millions. Ce nouvel afflux a triplé, notamment, le nombre d’occupants du camp de Kibati, à une dizaine de kilomètres de Goma. Prises au piège des combats, les organisations humanitaires ont des difficultés à faire face, notamment pour des questions de sécurité. Les convois d’eau et de nourriture ont de plus en plus de mal à parvenir jusqu’aux réfugiés. Lire page 8 et l’éditorial page 2 Internet Le scandale de la mélamine : La loi antipiratage après le lait, les œufs malmenée au Sénat La découverte de traces de mélamine dans des œufs chinois commercialisés en Asie a amené l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation, la FAO, à faire pression sur Pékin pour améliorer la sécurité de sa chaîne alimentaire. Page 4 EXCLUSIF Déjà contesté au Parlement européen, le projet de loi de Christine Albanel contre le piratage a été modifié, en commission, par le Sénat. La coupure d’accès à Internet en cas de téléchargement illégal a été remplacée par une amende. Mercredi, le texte devait être débattu en séance. Page 22 DU DESIGN L'anthologie du design en 20 volumes La fermeture Eclair se raconte dans le volume 3 our des motifs très différents, le plan de relance du traitement social du chômage présenté mardi par Nicolas Sarkozy essuie de nombreuses critiques. Le Parti socialiste et plusieurs syndicats dénoncent des annonces qui ne sont assorties d’aucun chiffrage. Or, tant les 100 000 emplois aidés supplémentaires dans le secteur non marchand que l’extension du contrat de transition professionnelle (CTP) seront coûteux pour les finances publiques. Plus généralement, comme le dit au Monde le secrétaire national de la CFDT Gaby Bonnand, « la CFDT en a ras le bol de l’omniprésence du chef de l’Etat ». Dans des termes plus diplomatiques, c’est aussi ce que semblent penser cer- P tains élus de l’UMP. Pour une partie d’entre eux, ce traitement social est à rebours du programme libéral sur lequel ils ont été élus. D’autres font remarquer que les électeurs ne comprennent pas pourquoi le gouvernement aide les banques et les PME, mais pas les salariés licenciés. Tous se plaignent de ne pas avoir été consultés avant l’annonce de ces mesures, pas plus qu’ils n’avaient été avertis, le 23 octobre, de la réforme de la taxe professionnelle, deux annonces qui ont une incidence directe sur le budget 2009 qu’ils sont en train d’étudier. La « coproduction » que Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, appelle de ses vœux a du mal à fonctionner. a Lire page 11 Apprendre à dessiner avec Dürer, Michel-Ange ou Léonard de Vinci ’Ecole des beaux-arts de Paris expose, jusqu’au 4 janvier 2009, des œuvres inattendues et passionnantes : quatre cents dessins, sculptures ou photographies qui ont trait à l’anatomie, et qui ont servi d’enseignement, depuis plus de trois siècles, à des générations d’étudiants. Les maîtres ont de l’allure : Dürer, Léonard de Vinci, MichelAnge, Le Brun, Hogarth ou Géricault. Jusqu’à Muybridge et Marey pour la décomposition du mouvement du corps au moyen de la photographie. On y trouve des pièces éblouissantes, notamment cinquanteneuf têtes d’homme, toutes différentes d’âge et d’expression, dessinées par Géricault. L’ensemble vient d’un seul lieu, celui-là même qui les expose. L’Ecole nationale supérieure des beauxarts est une académie qui a été fondée en 1648. Elle n’a cessé, jusqu’au début du XXe siècle, de consacrer son enseignement à l’étude du corps. De la Renaissance jusqu’au XVIIIe siècle, L les artistes ont accompagné les découvertes de la médecine : ils ont traduit le fonctionnement du squelette, mais aussi ce qui se passe à l’intérieur de la boîte crânienne, la circulation sanguine. Au grand théâtre de l’anatomiejoyeusement macabre – et parfois érotique – a succédé, au XIXe siècle, l’énumération des types et celle des maux. Quatre siècles d’une histoire d’amour entre l’art et l’anatomie prennent alors fin. a Lire page 23 Ecorché, dit de Michel-Ange. JEAN–MICHEL LAPELERIE, ECOLE DES BEAUX-ARTS Algérie 80 DA, Allemagne 2,00 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 2,00 ¤, Belgique 1,40 ¤, Cameroun 1 400 F CFA, Canada 3,95 $, Côte d’Ivoire 1 400 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 24 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 400 F CFA, Grande-Bretagne 1,40 £, Grèce 2,20 ¤, Hongrie 650 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,00 ¤, Luxembourg 1,40 ¤, Malte 2,50 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 24 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 400 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 28 KRS, Suisse 2,90 FS, Tunisie 1,9 DT, Turquie 2,20 ¤, USA 3,95 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA, 2 0123 Editorial Le capitalisme sous tente à oxygène Impasse au Congo S ur la carte des préoccupations mondiales, on ne les distingue qu’à grand-peine. Les habitants de l’est de la République démocratique du Congo vivent pourtant un calvaire qui semble ne jamais devoir prendre fin. Les combats qui ont repris dans l’est du pays viennent de jeter 200 000 personnes hors de leurs maisons. Il y aurait à présent, au total, près d’un million et demi de « déplacés » au Nord-Kivu. Ce terme, froid comme une donnée statistique, désigne des familles entières chassées de chez elles par les combats ou la peur de subir des violences de la part d’une des forces en présence. Plus d’un million de personnes se trouvent donc dans des abris de fortune ou sur les routes, au milieu d’une offensive dont on ignore la portée, mais qui paralyse un système d’assistance humanitaire international déjà insuffisant dans un pays ravagé. Il y a eu dans l’ex-Zaïre deux guerres, entre 1996 et 2003, marquées par l’intervention de pays de la région et par un pillage généralisé des ressources naturelles. Grâce au soutien international, un processus de paix, couronné par des élections, a interrompu ce conflit. Depuis, à la place de la grande guerre régionale, s’est développé un enchevêtrement de conflits. Mais le sort des Congolais dans le Nord-Kivu ne s’est pas amélioré. Complexes, les facteurs du conflit au Congo sont bien connus, tout autant que les conditions de son règlement : un accord de paix spécifique pour le Nord-Kivu ne demande qu’à être appliqué. Mais cela exige de mettre en œuvre un cadre de négociations qui impliquerait à la fois le pouvoir congolais, accusé de soutenir des rebelles hutu, et le gouvernement rwandais, accusé de soutenir les rebelles tutsi. Or, dans l’immédiat, la force des Nations unies, la Monuc, semble engagée dans une logique purement militaire. Non seulement les casques bleus courent le risque d’une défaite aux conséquences imprévisibles, mais cette politique a montré ses limites. Il est temps que les pays qui s’étaient penchés sur le sort du Congo viennent ranimer le processus de paix. Il faut sauver les Congolais, avant que l’état sanitaire déplorable dans lequel se trouvent des centaines de milliers de personnes ne se transforme en catastrophe majeure. a Société éditrice du « Monde » SA Président du directoire, directeur de la publication : Eric Fottorino Vice-président, directeur général : David Guiraud Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain Directeur du « Monde » : Eric Fottorino Directeur adjoint : Laurent Greilsamer Editeur : Michel Sfeir Directeur de la rédaction : Alain Frachon Directeur adjoint de la rédaction : Jacques Buob Directeur éditorial : Gérard Courtois Rédacteurs en chef : Patrick Jarreau, Michel Kajman, Franck Nouchi (« Le Monde 2 ») et Isabelle Talès Chef d’édition : Françoise Tovo Directeur artistique : Quintin Leeds ; Veille de l’information : Eric Azan ; Secrétaire général : Jean-Pierre Giovenco Médiatrice : Véronique Maurus Directeur des relations internationales : Daniel Vernet Conseil de surveillance : Louis Schweitzer, président Jean-Pierre Tuquoi, vice-président Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994), Jean-Marie Colombani (1994-2007) Le Monde est édité par la Société éditrice du Monde SA Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 149 017 497 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Associés, Société des rédacteurs du Monde, Société des cadres du Monde, Société des employés du Monde, Société des personnels du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Société des personnels du groupe des publications de la Vie catholique, Association Hubert-Beuve-Méry, Société des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Investmonde. Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13 Tél. : 01-57-28-20-00 ; télex : 202806F ; télécopieur : 01-57-28-21-21 Courrier des lecteurs : par télécopie : 01-57-28-21-74 ; Par courrier électronique : [email protected] Médiateur : [email protected] Abonnements : Par téléphone : de France 0-825-000-778 (0,15 TTC/min) ; de l’étranger : (33) 3-44-31-80-48. 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Commission paritaire des publications et agences de presse n° 0712 C 81975 ISSN 0395-2037 Imprimerie du Monde 12, rue Maurice-Gunsbourg 94852 Ivry cedex Président : David Guiraud Directeur général : Stéphane Corre PRINTED IN FRANCE 80, bd Auguste-Blanqui 75707 PARIS CEDEX 13 Tél : 01-57-28-39-00 - Fax : 01-57-28-39-26 L ’expression est de Joseph Schumpeter et désigne le système d’économie mixte dont il jugeait, par nature, que l’état de santé ne pouvait être que languissant. C’est précisément pour « libérer » le capitalisme que se développa la révolution dite « conservatrice » au tournant des années 1980. En France,le moment de cetteconversion (ledémantèlement de la tente à oxygène) est l’année 1984 : capitulation sans condition de « l’autre politique » et adoption de la loi bancaire. Cette même année, Ronald Reagan est réélu à la Maison Blanche et Margaret Thatcher qualifie les syndicats de travailleurs d’« ennemis de l’intérieur ». Un quart de siècle plus tard, c’est l’exigence inverse qui est désormais martelée dans tous les discours et mise en œuvre dans les faits : bien des débats hier interdits sont désormais déclarés d’utilité publique. Je serai le dernier à m’en plaindre. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? L’histoire est riche d’enseignements. Les détenteurs de capitaux habitués jusqu’au milieu des années 1990 à un rendement élevé des placements sans risques, se sont mis, une fois les taux d’intérêt revenus sur terre, à exiger des rendements encore plus élevés de placements dont ils souhaitaient en plus que le risque soit minimisé. Les institutions financières eurent l’arrogance de se déclarer en mesure de satisfaire ces exigences en faisant mieux que le marché. De cette pression et de cette arrogance est né le mensonge global à l’origine de la crise : la promesse d’une impossibilité arithmétique, celle de faire gagner à tous davantage que la moyenne des gains ! Certes, nous étions quelques-uns à dénon- Jeudi 30 octobre 2008 cer le caractère exorbitant de ces exigences de rendement, mais beaucoup moins nombreux à imaginer que le système allait vraiment tenter d’inventer une nouvelle arithmétique pour résoudre cette impossible équation. Le processus fut subtil, si subtil qu’aucun des acteurs ne semble l’avoir compris. Pour augmenter le rendement, il faut augmenter le risque,mais à l’échelle globale l’unetl’autre se compensent, si bien que le rendement moyen n’en est pas affecté. Analyse Jean-Paul Fitoussi Editorialiste associé Il fallait donc se débarrasser du risque (ou croire qu’on puisse le faire) en le diluant dans des véhicules financiers complexes associant des créances de risquestrès différents. Ce qui,de prime abord, pouvait apparaître comme une bonne idée – réduire le rationnement du crédit – peut vite se transformer en une machine infernale sous la pression de la recherche de rendements. Car pourquoi ne pas ajouter des composantes de risque croissant jusqu’à aboutir à un risque si grand que son occurrence est quasi certaine ? Et surtout, comment évaluer le risque moyen d’un titre ainsi constitué ? Tous y perdirent leur latin, y compris les institutions qui, dansle système, ont pour mission de mesurerle risque, les agences de notation. L’équation impossible fut résolue : le risque était déclaré minimal alors que le rendement était très élevé. C’est que Menace par Pancho l’on avait produit des objets estampillés « haute fidélité » que chacun s’empressait d’acheter et/ou de vendre, mais que personne ne comprenait. Cette crise financière a pour singularité d’être la première crise de compréhension du système par les acteurs d’un secteur qui fut et demeure le plus gros consommateur d’intelligence de nos sociétés (la concentration de diplômés des meilleures écoles et universités de par le monde y est maximale). Les institutions financières en avaient oublié deux « lois » économiques fondamentales. La première est intuitive : un produit ne vaut que ce que vaut sa composante la plus faible. Ce n’était pas la partie la plus saine, mais la composante la plus « pourrie » qui allait déterminer la valeur des titres, au point que celle-ci tendrait vers zéro. La seconde est relative à l’équilibre proie-prédateur. Les « créanciers-prédateurs » doivent restreindre leur prélèvement sur les « emprunteursproies », sous peine de se mettre eux-mêmes en danger. La disparition de la population des proies conduit les prédateurs à la famine. Méfiance généralisée Que faire alors ? Les banques sont les intermédiaires entre une myriade de créanciers (déposants, épargnants, etc.), dont la plupart sont petits, et une autre myriade de débiteurs. Elles ont laissé croire aux premiers qu’elles pourraient obtenir des seconds beaucoup plus qu’il n’était raisonnable d’espérer. La défaillance des débiteurs rend ces institutions insolvables vis-à-vis de leurs créanciers. Il n’y avait donc rien d’autre à faire dans un premier temps que d’empêcher la faillite des banques, quitte à les nationaliser, sous peine de voir leur défaillance se généraliser à l’ensemble de la population. En un second temps, il fallait éviter que les banques, échaudées par leurs dysfonctionnements mêmes, passent d’un excès de risque à un excès de précaution, en ne prêtant plus ou presque. Les garanties publiques apportées aux prêts interbancairessont un pas dans cette direction, maisne peuvent à elles seules régler le problème en raison de la méfiance généralisée qui s’est emparée du système. Il faudrait les étendre aux débiteurs ordinaires, ce que nombre d’Etats sont en train de faire en facilitant le crédit aux PME, mais en hésitant à le faire pour les ménages à l’aube d’une conjoncture qui pourrait être récessive (avec le risque d’accumuler de nouvelles créances toxiques). Soit, mais n’oublie-t-on pas un peu vite les souffrancesdes« proies » ?Il faudraitlesaiderà renégocier leurs contrats de prêts, notamment pour ceux dont les emprunts furent à taux variables, et exiger des banques qu’elles fassent bon accueil à de telles renégociations, y compris par une réglementation. Il conviendrait également d’éviter que les souffrances sociales ne s’accroissent sous l’effet du ralentissement de l’activité économique et de l’aggravation du chômage. Seule une action en faveur de la croissance pourrait permettre de conjurer ce danger. LesEtatseuropéens viennent dedémontrer,sousla pression des circonstances, qu’ils pouvaient investir dans le secteur bancaire. Pourquoi n’investiraient-ilspasaussidanslaconnaissance,ledéveloppementdurable,l’énergie, lesinfrastructures matérielles et immatérielles, secteurs dont ils ont répété à l’envi qu’ils étaient prioritaires ? En bref, d’avoir voulu se passer de tente à oxygène – qui désigne dans l’allégorie de Joseph Schumpeter la démocratie et sa tendance à s’occuper de toute chose – a directement conduit le capitalisme en salle de réanimation. La démocratie est bien une idée neuve en Europe. a Courriel : [email protected] Monsieur Roy Haynes, sourire au poing Q ue faire par gros temps ? Chômage de masse, faillites, fous dans la rue, que faire ?Lakiosquière, héroïquementprésente au métro Couronnes le dimanche dès 8 heures, me désigne la « une » du Monde : « 25 000 milliards de dollars… Mais où sont-ils passés ? Ils sont bien quelque part, tout de même. Ça, je ne comprends pas. » Quefaire ?Lirel’un desjournauxqu’ellem’avendus, avec sa BD comique, Les Gendarmes ? Trois gendarmes extirpent manu militari un gardé à vue de sa cellule, tutoiement de rigueur : « Allez, toi, viens par ici ! » Ils l’enferment à double tour dans un bureau (dossiers, ordinateur, téléviseur pourrave). Le gardé s’énerve et tambourine aux portes : « Ouvrez ! Laissez-moi retourner en cellule ! » Dernière vignette, on est morts de rire : les trois gradés sont installés, à l’aise Blaise, dans la cellule, assez vaste, ma foi. Un lit, un canapé style coin salon, un écran plat, un meuble plein de BD et de livres. L’un des pandores, offrant des chips à son pote : « On est quandmême mieux là que dansnos bureaux pourvoir lematch… »Le troisième, accroupi,langue pendante, tenant entrouverte une porte inespérée : « Hé ! Y a même un frigo ! » Cette amusante planche sort donc au lendemain del’annonce du 93e suicidédanslesprisonsfrançaises. Partis comme ça (ils signent à trois), que ne vont-ils pas inventer pour fêter le centième ? Donc, le soir, on se lance à la recherche d’un être humain. Roy Haynes, batteur, joue au Duc des Lombards, en bout de la rue du jazz à Paris, la rue des Lombards. N’en déplaise aux lois du marché et à l’esthétique de l’Audimat, le jazz est une musique qui se voit, s’appréhende au plus près des instruments, s’apprivoise par le regard. LeDucdes Lombards, deplain-pied avecmezzanine, cossu, pas donné, joue ce jeu de l’écoute et du plaisir à fond. Public très jeune. Musiciens au balcon. Plus, aux fourneaux, un vrai chef, Alain Alexanian. Il a tout calculé au cordeau, les couverts, Chronique Culture Francis Marmande le service, les prix, pour éviter tout bruit. Un piano de qualité, une acoustique de violoncelle, et les musiciensles plus précieux.Monsieur RoyHaynes, corps souple et râblé, élégance de duc en goguette, seprésenteavecunquartetd’oùsedétache unexcellent altiste, Jaleel Shaw. De toute façon, il lui serait difficile d’aligner des partenaires à la hauteur de ceux avec qui il a mené la révolution en jazz : Sarah Vaughan, Lester Young,CharlieParker,TheloniousMonk,John Col- trane, Sonny Rollins, Miles Davis… Poignet gauche aussi méditatif que mathématique, la paume tournéeversleciel pourunéquilibreparfaitdelabaguette. Le droit, le jeu d’épaules, l’indépendance des membres, le swing du buste et du bassin, ce corps dément la saleté du monde. A deux reprises, il s’interrompt, écoute ses jeunes gens, il en sourit : dans son silence, il joue encore à fond la caisse. Sans compter qu’avec un sens de la scène que plus personne n’ose, léger, bouffon, séducteur, le moindre de ses pas, la moindre de ses parolescélèbrentencore lejeu. Sessolos ?Des miracles d’exactitude, d’économie, pure démonstration de géométrie dans l’espace, musicalité pure. Un dimanche de juillet 1978, soigneusement oublié par le Festival Newport à New York, Roy Haynes se produisait gratuitement en bas de Manhattan, dans un parc. A deux doigts de Wall Street, figurez-vous. Un signe ? La musique ne console de rien. Elle est la vérité du monde. Elle exige cette impitoyable réquisition de soi. Picasso peignait en dansant sur la pointe des pieds. Roy Haynes, qui lui ressemble, danse avec cymbales et tambours, sourire au poing. Un scientifique du temps, de l’instant et du geste. Ah oui ! M. Haynes est né le 13 mars 1926, mais, franchement, ce temps-là ne fait rien à l’affaire. a Courriel : [email protected] Page trois Japon 0123 Jeudi 30 octobre 2008 3 Les adaptations de ces bandes dessinées à l’imagination débridée connaissent un succès croissant. Le Japon a produit plus de 400 films en 2007, une profusion en partie expliquée par cet engouement Le cinéma nippon est accro aux mangas me Fusanosuke Natsume, qui enseigne la culture du manga dans un tout nouveau département de l’université Gakushuin à Tokyo. La production de films tirés de mangas fonctionne selon un système de « comités de production », qui associent chaînes télé, studios et éditeurs, une formule inspirée de la production de dessins animés dans les années 1980. Ce modèle économique, devenu dominant au Japon, expliquerait en grande partie le rebond spectaculaire de la production cinématographique depuis 2000 : l’Archipel a produit plus de 400 films en 2007 pour une part de marché de près de 47 %. TOKYO ENVOYÉ SPÉCIAL M « Le Monstre X contre-attaque : panique au sommet du G8 », de Minoru Kawasaki (2008), où un poulet géant débarque à Hokkaido. DR box-office local grâce à Detroit Metal City, l’histoire d’un jeune Japonais qui rêve d’être un chanteur folk – mais devient bien malgré lui le leader d’un groupe de de death metal – rock énervé aux idéaux sombres – à faire pâlir d’envie Marylin Manson. Le film est tiré d’un manga de Kiminori Wakasugi. Il y a quelques mois, c’est l’adaptation de XXth Century Boys, la Un héros œnologue fait bondir les ventes de vin TOKYO CORRESPONDANCE Source d’inspiration pour des adaptations cinématographiques, les mangas intéressent aussi les réalisateurs de séries télévisées. Début 2009, le tournage de l’adaptation de Kami no Shizuku, bande dessinée traduite en français sous le titre Les Gouttes de Dieu (tome I : 2008, éditions Glénat, 218 pages, 8,99 ¤), devrait commencer en Corée du Sud. Ce projet est une initiative de l’acteur sud-coréen Bae Yongjoon, véritable star en Asie depuis le succès de la série télévisée « Sonate d’hiver », qui a profité de son passage au Japon en juin pour négocier l’acquisition des droits de Kami no Shizuku avec les auteurs et l’éditeur Kodansha. Les Gouttes de Dieu, imaginées en 2004 par Yuko Kibayashi et son frère Shin, mais signées du pseudonyme Tadashi Agi, plongent le lecteur dans l’univers du vin. Il raconte l’histoire de Shizuku Kanzaki, fils du grand œnologue Yukata Kanzaki. A la mort de celui-ci, Shizuku, qui jusque-là détestait le vin, se voit contraint de retrouver les douze crus que son père considérait comme les meilleurs du monde et qu’il comparait aux douze apôtres. Telle est la condition pour qu’il touche son héritage. Le héros découvre alors le monde du vin, et le lecteur avec lui. Pédagogique autant que divertissant – le millésime 2001 du Château Mont-Pérat y est comparé à un concert du groupe Queen –, le manga connaît un succès qui dépasse les limites de l’Archipel. Au Japon, sa parution en épisodes dans Weekly Morning attire chaque semaine 500 000 lecteurs. L’importateur Enoteca, spécialisé dans le vin, reconnaît que les aventures de Shizuku influencent la constitution de ses stocks et les cours de sommellerie ou d’œnologie ne désemplissent pas. A Taïwan, la simple mention d’un vin dans la série suscite une vague d’achats dans les jours qui suivent la parution. En France, l’éditeur Glénat a déjà publié cinq volumes depuis la sortie du numéro un en avril. Richesses du bourgogne En Corée du Sud, Les Gouttes de Dieu auraient fortement contribué au boom du vin observé depuis le début des années 2000, attirant notamment l’attention des amateurs locaux sur les richesses du bourgogne. La tendance devrait se poursuivre avec la diffusion de la série télévisée. L’omniprésence de Bae Yongjoon dans ce projet, comme initiateur, producteur et acteur, ajoutée au savoir-faire sud-coréen pour exporter ces productions, devraient assurer le succès du feuilleton aussi bien dans la péninsule que dans le reste de l’Asie, et pourquoi pas au-delà ? a Philippe Mesmer série fleuve de Naoki Urasawa, qui attirait les spectateurs dans les salles obscures. La chaîne TBS s’apprête à sortir un film adapté d’Ikigami, un manga de 2005 qui raconte l’histoire d’une société où un individu sur mille est programmé pour mourir le jour de sa vingt-cinquième année. Le personnage principal est un fonction- naire du ministère de la santé chargé de délivrer les ikegami, les lettres qui annoncent à chacune des victimes leur mort imminente, et leur autorise 24 heures de liberté absolue. « Si les mangas jouent un tel rôle dans le cinéma, c’est d’abord pour des raisons économiques. Un manga a un marché déjà constitué de plusieurs millions de lecteurs », esti- « Imaginaire de substitution » Le manga est loin de n’intéresser que les projets à vocation commerciale : dans Osaka Hamlet, présenté au Festival de Tokyo et tiré d’un manga du même nom, Fujiro Mitsuishi croque le portait d’une famille délicieusement atypique, menée par une généreuse hôtesse de bar quinquagénaire. Les trois enfants, tous de père différent, sont confrontés à des expériences décisives : l’aîné tombe amoureux d’une professeur de lycée particulièrement jolie, mais qui retombe en enfance dans l’intimité. Le cadet, qui joue les voyous, découvre Hamlet de Shakespeare. Le benjamin décide qu’il sera une fille. « Il y a tellement de mangas que les auteurs doivent développer de très bonnes techniques narratives pour captiver leurs lecteurs. Et comme le manga peut traiter de n’importe quoi, ça a produit une très grande variation dans les thèmes, bien plus que dans la littérature, qui semble saturée, alors que le manga est en devenir », explique le critique Shohei Chujo. Il peine, dit-il, à dénicher trois nouveaux romans pour ses chroniques littéraires mensuelles, alors qu’il passe en revue chaque semaine près de dix nouveaux mangas. Favorisés par une sorte de darwinisme culturel, les mangas seraient devenus naturellement au Japon un nouvel univers de référence pour le cinéma : « Il y a une telle quantité de gens qui lisent des mangas que ça crée une communauté, une manière de regarder le monde. C’est comme si une sorte de “réalisme manga” dominait aujourd’hui, bien différent du réalisme plus naturaliste qui a inspiré beaucoup de films autrefois », estime le professeur Natsume. « C’est comme un imaginaire de substitution. » a Brice Pedroletti Tous les soirs en direct à 18h45 (rediffusions à minuit et le lendemain à 9h00) MORANDINI ! © Éric Robert/DIRECT8 inoru Kawasaki s’amuse de la résonance que donne à l’un de ses derniers films, Le monde s’écroule, sauf le Japon, l’actualité économique désastreuse en provenance des EtatsUnis : seul pays rescapé d’un cataclysme qui engloutit les continents les uns après les autres, l’Archipel accueille, avec réticence, des millions de réfugiés étrangers. Incapables de s’adapter aux us et coutumes locaux, ceux-ci finissent sauvages et SDF, prétexte pour le réalisateur de tourner en dérision les complexes et les réactions xénophobes des Japonais vis-à-vis des gaijin (étrangers), mais aussi les préjugés qu’ont ces derniers sur le Japon. Dans la cartographie de la pop culture nipponne, Minoru Kawasaki fait, dit-il, des « choses très simples », des comédies tournées en une semaine à peine pour trois fois rien, avec des comédiens parfois peu inspirés. « Je me situe à l’opposé d’autres œuvres pour otakus [fanatiques] qui privilégient à l’extrême la complication de l’intrigue et les images de synthèse. Les réalisateurs de cinéma me regardent de haut. J’ai envie d’aller là où les autres ne vont pas. Mes films, ce sont des mangas », nous raconte-t-il en marge de CoFesta, une série de festivals et de salons organisés à Tokyo en octobre autour de la promotion des « contenus » japonais. Il y a quelques mois, Minoru Kawasaki fut pour la première fois de sa carrière produit par la major Shochiku avec un budget conséquent pour mettre en scène l’attaque du sommet du G8 à Hokkaido par un poulet géant – avec les mêmes effets spéciaux grossiers que ses comédies précédentes, et un « monstre » dont même un enfant en bas âge comprendrait qu’il est en latex. Les délires visuels de Minoru Kawasaki ne dénotent plus au Japon : l’univers du manga est devenu une source majeure d’inspiration pour le cinéma japonais. Dans l’esprit, mais aussi la lettre : les films adaptés de mangas ont tout simplement pris d’assaut les salles obscures, depuis le succès de Death Note en 2006 – un manga adapté au cinéma par Shusuke Kaneko –, au point que, raconte un professionnel japonais, « les producteurs au Japon ne lisent plus de scénarios, ils passent leur temps à lire des mangas ». Ainsi de la maison Toho, qui domine le Jean-Marc Morandini et son équipe décryptent le meilleur et le pire du petit écran ! Direct 8 est accessible sur la TNT gratuite (Canal 8), le satellite (CanalSat et TPS - canal 38), le câble (Noos-Numéricable - canal 28), l’ADSL (Canal 8), la téléphonie 3G. Planète 4 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Mélamine Pressions de la FAO après la détection du contaminant dans des œufs et des produits d’exportation Le soupçon s’étend sur les filières alimentaires chinoises ’affaire de la contamination de produits alimentaires d’origine chinoise par de la mélamine prend une nouvelle ampleur. Adoptant une démarche inhabituelle, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a, mardi 28 octobre, pressé les autorités gouvernementales chinoises de fournir la totalité des informations dont elles disposent sur l’ampleur de cette contamination. Cette décision fait suite à la récente découverte de ce toxique d’origine chimique dans des œufs. A Rome, au siège de la FAO, on ne cache pas une certaine irritation devant le silence des autorités chinoises et le fait que ce sont les médias qui, sur ce sujet, donnent la plupart des informations. « Il est essentiel que nous puissions disposer d’informations validées, souligne Kazuaki Miyagishima (direction de la nutrition et de la protection des consommateurs). Au vu des nouveaux éléments, nous soupçonnons que le recours à la mélamine soit une pratique répandue et que cette substance pourrait être présente dans de nombreux circuits alimentaires ». Le ministre chinois de l’agriculture a lancé une enquête pour déterminer si de la mélamine avait été ajoutée à la nourriture pour les animaux. « Nous ne connaissons pas les détails de cette enquête et nous voulons que les autorités nous communiquent immédiatement les résultats de leurs découvertes », a déclaré Zhang Zhongjun, un responsable de la FAO en Chine. Selon lui, on ne peut exclure l’hypothèse que des porcs, des bovins, des poulets ou des poissons soient contaminés par de la mélamine. Sur ce thème, les inquiétudes des autorités sanitaires internationales vis-à-vis des produits alimentaires chinois n’est pas nouvelle. En juillet 2007, après la chinois est telle que Hongkong a ordonné de nouveaux tests sur la viande et les produits de pisciculture. Mardi, le distributeur américain WalMart a annoncé que les œufs « Gegeda », l’une des marques de Dalian Hanwei réservée au marché domestique, avaient été retirés de ses rayons en Chine populaire. Surnommé le « roi de l’œuf », M. Han Wei, le président de Dalian Hanwei, largement soutenu par la province du Liaoning, où se trouve son siège, présentait ses excuses aux consommateurs de Hongkong, tout en expliquant que sa société n’avait aucun besoin d’ajouter de la mélamine à ses œufs pour en augmenter le niveau de protéines. Aucun rappel de produits n’a été annoncé par Dalian Hanwei en Chine. L Hebei sont excessives et injustes », s’offusque l’un de ses collègues pékinois, qui produit, dans les collines avoisinantes, un vin de qualité. Préférant s’exprimer lui aussi sous le sceau de l’anonymat, il affirme qu’en Chine, « les vins doivent être agréés avant la mise sur le marché par plusieurs organismes de contrôle » qui devraient empêcher ces manipulations « illégales ». Notre interlocuteur admet cependant que « peut-être 20 % du vin chinois est le produit de mélanges dont vous parlez, mais pas plus ». a 50 000 enfants contaminés Mi-octobre, le groupe japonais Mitsui, qui avait importé 20 tonnes de poudre d’œuf en provenance de Dalian Hanovo, une filiale de Dalian Hanwei, a annoncé que tous les tests à la mélamine réalisés sur des échantillons étaient positifs. Le groupe japonais avait déclaré avoir été prévenu par Dalian Hanovo que de la mélamine avait été détectée dans son alimentation pour volailles. Co-entreprise entre Dalian Hanwei et le Danois Sanovo, Dalian Hanovo produit plus de 5 000 tonnes de poudre d’œuf par an, en grande partie pour l’exportation vers les EtatsUnis, l’Asie et l’Europe. Ces derniers mois, l’ajout de mélamine dans de la poudre de lait, pour faire croire à un apport supérieur en protéines, a contaminé plus de 50 000 enfants et tué quatre nourrissons. Le scandale suscité par cette affaire en Chine et ses répercussions dans le monde avaient poussé le gouvernement chinois à préparer un nouvel arsenal législatif sur la sécurité alimentaire. Les nouvelles mesures ne sont toutefois pas encore entrées en vigueur. Le site China Media Project, un observatoire des médias chinois à la faculté de journalisme de l’université de Hongkong, note que la panique induite par la découverte de la contamination du lait avait conduit les médias chinois à mener des campagnes de promotion en faveur de la consommation… d’œufs. Accueillant les dirigeants européens lors du dernier Forum Asie-Europe, le premier ministre chinois Wen Jiabao avait, le 25 octobre, promis de « mettre en place des mécanismes de régulation puissants et efficaces pour tous les maillons et tous les procédés » de l’industrie alimentaire. a Bruno Philip (Pékin, correspondant) Jean-Yves Nau et Brice Pedroletti (à Shanghaï) Elevage de poules pondeuses à Changzhi, dans la province du Shanxi (sud-ouest de Pékin), lundi 27 octobre. REUTERS découverte aux Etats-Unis de mélamine d’origine chinoise dans des aliments pour animaux, on avait procédé au retrait de 60 millions de boîtes d’aliments pour chiens et chats. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait alors « invité instamment tous les pays à renforcer leur système de sécurité sanitaire des aliments et à se montrer beaucoup plus vigilants à l’égard sé dans une marque d’œufs produits par Dalian Hanwei, le premier fabricant d’œufs chinois, basé à Dalian, dans le nord-est de la Chine. Les quantités retrouvées ne seraient pas a priori nocives pour la santé. La mélamine aurait été ajoutée aux aliments pour volailles, pour en augmenter artificiellement la teneur en protéines. La suspicion sur les produits des producteurs de denrées alimentaires et de ceux qui en font le commerce. » La présence de ce toxique vient, cette fois, d’être identifiée dans des œufs chinois à Hongkong et dans de la poudre d’œuf en provenance du même fabricant chinois. A Hongkong, les autorités sanitaires ont détecté une quantité de mélamine supérieure à deux fois le niveau autori- Un viticulteur-blogueur dénonce le petit litre rouge « made in China » aut-il ajouter le vin chinois à la liste des produits frelatés produit en république populaire ? Ces derniers jours circule sur Internet le blog d’un viticulteur du Hebei – une province qui entoure Pékin – affirmant qu’une grande partie des vins vendus en Chine sous l’étiquette « made in China » n’est en fait que le résultat d’un assemblage douteux composé d’additifs, de colorants et de fonds de cuve étrangère… Selon l’accusateur, qui a prudemment préféré se réfugier derrière l’anonymat pour jeter son pavé dans le tonneau, « les vins produits avec des raisins chinois n’oc- F cupent que 20 % du marché, tout le reste n’est que le résultat de la mise en bouteille de vins étrangers de très basse qualité importés en containers de plastique ». Il ajoute que ces vins « remélangés constituent 50 % des bouteilles vendues jusqu’à 200 yuans [20 euros] la bouteille », un prix élevé en Chine. « On ajoute des colorants alimentaires pour blanchir le blanc et rougir le rouge », déplore-t-il. Un expert étranger remarque que l’importation du vin en container a crû de 121 % en 2006, atteignant un volume cinq fois supérieur aux vins importés en bouteille. On imagine l’usage que les producteurs peuvent en faire à la lumière des « révélations » du viticulteur-blogueur. « Une industrie » D’autant que les trois grandes marques chinoises, le Great Wall, Dynasty et Changyu, dont les vins sont de qualité pour le moins variable, sont sur la sellette… Lin Hui, rédactrice en chef de la revue Vinovogue, admettait récemment que « chez nous, en Chine, le vin est plus une industrie qu’une culture : pour répondre à la demande, les viticulteurs chinois n’hésitent pas à mélanger de l’alcool avec du vin ». « Les accusations de ce viticulteur du CLIMAT DOUZE ORGANISMES SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES VONT FÉDÉRER LEURS EFFORTS ALIMENTATION ALERTE D’UN EXPERT DE L’ONU L’Europe pousse les recherches sur l’énergie « bas carbone » Plus d’un milliard de personnes souffriront de la faim en 2009 D’ICI À 2020, réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre (par rapport à leur niveau de 1990), porter à 20 % la part des filières renouvelables dans sa consommation d’énergie totale, et réduire celle-ci de 20 %. Tels sont les objectifs que s’est fixés l’Union européenne, face à « l’urgence du défi climatique ». Pour y parvenir, la Commission de Bruxelles a élaboré, en novembre2007,un« plan stratégiqueeuropéen pour les technologies énergétiques », visant à fédérer autour de ces objectifs le plus grand nombre d’organismes scientifiques et technologiques, avec le monde industriel. Le coup d’envoi de ce programmea étédonné mardi28 octobreà Paris, dans le cadre dela présidence française du Conseil de l’Union européenne, à l’occasion d’une conférence réunissant quelque 300 chercheurs et industriels. « L’Europe dispose d’excellentes compétences dans les technologies à faible émission de carbone. Mais ses efforts sont aujourd’hui dispersés et mal coordonnés. Il lui faut travailler plus efficacement », souligne Janez Potocnik, commissaire européen en charge de la science et de la recherche. Dans un premier temps, douze établissements scientifiques et technologiques ont décidé d’unir leurs efforts, au sein d’une « Alliance européenne pour la recherche dans le domaine de l’énergie ». Cette structure, dans laquelle sont représentés l’Allemagne, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France (à travers le Commis- sariat à l’énergie atomique), la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni, a pour vocation de « soutenir une industrie européenne compétitive ». En attente de financement Plusieurs axes de recherche et développement sont considérés comme prioritaires pour les dix années à venir. Sont mis en avant les biocarburants de deuxième génération, les technologies de piégeage, de transport et de stockage de CO2, les grandes éoliennnes, le photovoltaïque à grande échelle, les sources d’énergie renouvelables et décentralisées, ainsi que les équipements et systèmes destinés aux secteurs de la construction et des transports. Les tenants du nucléaire sont eux aussi servis, puisque les réacteurs à fission de 4e génération (qui doivent succéder à l’EPR), ainsi que le réacteur à fusion ITER, font partie des « principaux défis technologiques à relever ». Rien n’est en revanche arrêté pour le financement de ces actions. La Commission prévoit de « présenter une communication » sur ce sujet en mars 2009, en examinant « toutes les pistes permettant de mobiliser des investissements privés, notamment sous forme de capital-risque, et de collecter des fonds supplémentaires ». Janez Potocnik prévient : « Il serait irresponsable d’imaginer que l’Europe pourra atteindre ses objectifs en matière d’énergie bas carbone sans un effort financier accru. » a Pierre Le Hir Greenpeace pour le « tout renouvelable » en 2090 Les énergies renouvelables, combinées à des pratiques plus économes, pourraient couvrir la moitié des besoins énergétiques de la planète en 2050. Et leur totalité en 2090. C’est ce qu’affirment Greenpeace et le Conseil européen de l’énergie renouvelable (EREC), dans une étude intitulée « Energy(r) evolution », présentée lundi 27 octobre à Berlin. Au prix d’un investissement massif – 14 700 milliards de dollars d’ici à 2030 – dans le solaire, l’éolien, la géothermie ou la biomasse, cette révolution verte permettrait aussi l’émergence d’une industrie très rentable. Rajendra Pachauri, président du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), juge « rigoureux » le contenu de cette étude, rendue publique à un an de la Conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra en décembre 2009 à Copenhague. LA RÉCENTE baisse des cours des matières premières alimentaires n’y changera rien, du moins dans l’immédiat. Le nombre de personnes souffrant de la faim aura augmenté en 2008. Et il dépassera le milliard d’individus en 2009, a alerté Olivier de Schutter, rapporteur pour le droit à l’alimentation auprès de l’Organisation des Nations unies, lundi 27 octobre. « La crise alimentaire est encore là », a prévenu M. de Schutter. En septembre, l’organisation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture (FAO) avait indiqué qu’en 2008 au moins 925 millions de personnes étaient touchées par la faim, contre 848 millions entre 2003 et 2005. « Mais ces chiffres faisaient référence au début de l’année. Depuis, les estimations indiquent que 44 millions de personnes supplémentaires ont faim », a précisé M. de Schutter, qui redoute que le chiffre total d’un milliard soit dépassé début 2009. Selon lui, l’espoir d’atteindre l’objectif du Millénaire fixé en 2000 par les Nations unies – réduire de moitié la faim dans le monde d’ici à 2015 – s’éloigne. « Les cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux ont baissé depuis le pic de juin, quand ils étaient supérieurs de 64 % à leur niveau de 2002. Mais sur les marchés nationaux, ils restent à des niveaux historiquement élevés », relève-t-il. Cette situation a laissé des marques parmi les plus pauvres, qui ont dû réduire leur consommation alimentaire. Pouvoir d’achat insuffisant Pour ce juriste, le problème n’est pas la production et l’acheminement de la nourriture – la récolte 2008 devrait être exceptionnelle –, mais le pouvoir d’achat insuffisant des populations des pays en voie de développement. Il craint que l’augmentation de la production agricole ne se fasse au détriment des petits producteurs. « Il faut éviter à tout prix, sous prétexte d’augmenter les rendements, d’accroître la marginalisation des fermiers modestes et de renforcer la différentiation du système agricole au profit des seuls gros producteurs », a-t-il insisté. M. de Schutter considère que les petits paysans, qui constituent la moitié des affamés de la planète, doivent être protégés de la volatilité des prix sur les marchés internationaux. Mais aussi des risques induits par une compétition injuste avec les agriculteurs des pays développés, dont l’activité est « massivement subventionnée ». a Hervé Morin (avec AP) 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Planète 5 Micro-climat à Almeria Il y a « effet de serre » et « effet de serres ». Alors que le premier participe au réchauffement général de la planète, le second aurait eu pour conséquence de refroidir la région d’Almeria, dans le sud de l’Espagne. Dans une péninsule Ibérique qui connaît depuis trente ans une hausse continue des températures, cette partie de l’Andalousie est l’unique région à avoir enregistré une courbe inverse. Elle a perdu en moyenne 0,3 degré par décennie. La responsable en serait la « mer de plastique », le nom donné aux quelque 30 000 hectares de terres agricoles progressivement recouverts de serres depuis le début des années 1980. En réfléchissant les rayons du soleil à la manière d’un immense miroir, ces installations maraîchères induisent un microclimat. C’est ce qu’a montré l’équipe de Pablo Campra, professeur à l’université d’Almeria, qui publie ses observations dans le Journal of Geophysical Research. La zone des serres s’est rafraîchie de 0,9 degré depuis 1980, tandis qu’alentour, à Grenade, Malaga ou Murcie, on enregistrait une hausse de 1,3 degré. Selon Pablo Campra, interrogé par le quotidien El Periodico, « si l’on éliminait toutes les serres d’un coup, les températures de la région d’Almeria pourraient grimper de manière catastrophique ». a Jean-Jacques Bozonnet (Madrid) AP/UN ENVIRONMENT PROGRAM INDUSTRIE DES CENTAINES D’ESPÈCES PRÉSENTES ASSOCIER carrières et biodiversité ? L’initiative peut sembler osée. C’est pourtant bien celle qu’a prise l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), fédération de syndicats professionnels, en présentant, mardi 28 octobre, une étude montrant l’importance des carrières dans la préservation de la biodiversité. L’étude en question, qui concerne les carrières de roches massives (granit, calcaire, etc.), a été réalisée sous la direction d’un comité scientifique où siégeaient des personnalités aussi incontestables que Robert Barbault, du Muséum national d’histoire naturelle, un des plus éminents spécialistes de la biodiversité. Sur les trente-cinq carrières sur lesquelles elle a porté, 362 espèces animales – dont certaines menacées – ont été recensées dans les groupes biologiques ciblés (oiseaux, insectes et reptiles), soit – selon les groupes – de 35 % à 55 % du nombre total d’espèces connues en France. Et 1 092 espèces végétales ont été trouvées. Une précédente étude, portant cette fois sur les carrières alluvionnaires (sables, graviers), avait abouti, en 2002, à des conclusions comparables. « Nous sommes l’exemple curieux d’une industrie qui favorise la biodiversité », se réjouit Dominique Hoestlandt, président de l’Unicem et directeur général adjoint de Lafarge Béton Granulats. L’explication est simple : « Les carrières rajeunissent les milieux naturels », résume Christian Béranger, président de la commission environnement de l’Unicem. Par les perturbations qu’elles provoquent, les carrières introduisent un certain nombre de ruptures : création de falaises, appari- tion de parois sableuses, de plans d’eau, mise à nu du substrat minéral… Certaines espèces vont venir coloniser ces milieux neufs. Bernard Frochot, ancien directeur du département d’écologie de l’université de Bourgogne, cite les exemples de l’hirondelle des rivages, qui vient nicher sur les fronts sableux verticaux des carrières alluvionnaires, et du hibou grandduc, qui habite les éboulis naturels. « Il avait quasiment disparu de la moitié nord de la France, mais les carrières lui fournissent un habitat de substitution, note-t-il. Il n’est pas rare de le voir nicher à quelques dizaines de mètres des bulldozers, sans que cela semble le gêner. » BISPHÉNOL A niveaux d’exposition actuels, a reçu 15 millions de dollars de Dow Chemical Co., un fabricant de ce produit. – (Reuters.) Allégation de conflit d’intérêts entre un expert et l’industrie chimique américaine Un conseiller de la Food and Drug Administration (FDA) américaine, chargé d’évaluer la toxicité du bisphénol A (BPA), un composé entrant dans la fabrication de certains plastiques, aurait bénéficié de subventions de l’industrie chimique. Rosa DeLauro, représentante démocrate du Connecticut, assure que l’institut dirigé par Martin Philbert (université du Michigan), qui a rédigé en août un projet de résolution de l’agence américaine affirmant que l’usage du BPA est sain aux « Pression humaine à zéro » « Quand l’exploitation d’un site s’achève, la pression humaine tombe quasiment à zéro : il n’y a ni labours, ni pesticides, ni fréquentation, ni exploitation du bois », observe Bernard Frochot, qui voit aussi un avantage aux carrières alluvionnaires : souvent inondées, elles compensent en partie la disparition progressive des zones humides naturelles. Tout n’est pourtant pas parfait dans le monde des carrières. Ne serait-ce que parce que seulement 900 sites sur les 3 000 que compte le territoire hexagonal ont signé à ce jour la charte de l’environnement mise en place par l’Unicem en 2005. Mais la perception du secteur comme destructeur des milieux naturels a sans doute vécu. Des associations de défense de l’environnement se sont d’ailleurs associées à des industriels, à l’image du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui a élaboré avec Lafarge un indice de biodiversité pour évaluer les sites du groupe. a Gilles van Kote ENVIRONNEMENT - © Christian Dresse - Roberto Alagna et Angela Gheorghiu Les carrières sont d’inattendus refuges de la biodiversité S E D , E T R A R SU T N E T I R É M I OEUVRES QU ENT LA HD VRAIM D H N E E T R A ro de Mozart, a ig F e d e g a ri a eM de Cosma, L Tchaïkovski e d e in u g é n O e Marius et Fanny Eugèn fusés en HD if d n fi n e s e m m progra et bien d’autres Deux planètes nécessaires pour l’humanité en 2030 Au rythme de sa consommation actuelle, l’humanité aura besoin de deux planètes au début de la décennie 2030 pour répondre à ses besoins, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’« empreinte écologique » de l’humanité excède désormais de 30 % les capacités de la planète à se régénérer – ce chiffre monte à 65 % pour la France. À PARTIR DU BRE JEUDI 30 OCTO LE EN HD ARTE DISPONIB POSITION 57 SUR LA TNT HD www.arte.tv International Etats-Unis 6 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Etats-Unis L’avance dans les sondages du candidat démocrate à la présidence fait réfléchir les lobbies industriels Les patrons américains réajustent en faveur d’Obama leurs contributions NEW YORK CORRESPONDANT i même l’industrie pharmaceutique s’y met, c’est que l’enjeu est grave. Depuis vingt-cinq ans, elle était, avec l’industrie pétrolière, un pilier du financement républicain. Elle avait contribué près de trois fois plus au financement de la campagne de George Bush contre Al Gore en 2000 ; et encore deux fois plus en 2004, lorsqu’il affronta John Kerry. Or cette fois, la différence est très ténue : 51 % de sa manne va au candidat républicain John McCain, 49 % au démocrate Barack Obama. Mais il y a plus : cette année, le lobby des compagnies pharmaceutiques, le PhRMA (Pharmaceutical Research & Manufacturers of America), a réparti ses 13,2 millions de dollars alloués aux élections pour le renouvellement de la Chambre des représentants entre trois républicains et… vingt-cinq démocrates ! « L’industrie du S Les intentions de vote des Américains (moyenne des sondages) 55 % M. Obama 50 50,3 45 40 M. McCain 44,1 35 17 septembre Source : www.realclearpolitics.com 28 octobre médicament s’adapte au coup de poing démocrate annoncé », titrait le 24 octobre le Wall Street Journal. C’est-à-dire à la possible accession à la présidence d’un homme qui promet une vaste réforme du système de santé et dont le parti dominerait sans conteste la Chambre et le Sénat. Pour les patrons américains, plus qu’un soutien personnel, financer une campagne est d’abord un pari stratégique qui vise à préserver les intérêts de leur entreprise. Les lobbies, eux, contribuent à promouvoir les intérêts généraux du secteur qui les rémunère. Généreux donateurs L’industrie pharmaceutique, par exemple, cherche à éviter ou à limiter un encadrement public du prix des médicaments (du moins des plus courants), aujourd’hui libre. Les grands laboratoires craignent l’attribution de pouvoirs étendus à la FDA, leur autorité publique de contrôle. Ils craignent de voir leurs publicités limitées, ou qu’une nouvelle administration cède à l’exigence des associations de consommateurs de faciliter les plaintes contre les médicaments nocifs ou sans effet. En contribuant financièrement à une élection, les entrepreneurs se donnent les moyens de rappeler au président ses engagements et de se garantir des défenseurs parmi les élus. Voilà pourquoi tous les secteurs « donnent » aux deux partis : parce qu’il est important d’être bien placé auprès de la formation dominante, mais aussi d’avoirdesrelaisdans l’opposition. Lefonctionnement des institutions américaines, où le parti minoritaire peut empêcher l’adoption d’une loi tant qu’elle n’obtient pas 60 suffrages (sur 100 membres) au Sénat, fait que détenir un « levier » dans l’opposition est essentiel pour gagner une décision ou l’empêcher. M. Obama insiste sur le fait que sa campagne refuse l’argent des lobbies. Mais qui rencontrait-il, il y a une semaine, pour un Le démocrate Barack Obama visitait, en février, l’usine General Motors de Janesville (Wisconsin), dont la fermeture est prévue avant la fin de l’année. Frappé de plein fouet par la crise, le secteur automobile est traditionnellement du côté des républicains. J. GRESS/REUTERS dîner privé chez Robert Wolf, président de la banque UBS aux Etats-Unis ? La dizaine de patrons qui étaient invités dirigent des banques ou des hedge funds, sauf deux : Leo Corbett, du directoire d’EMI Music, et Orin Kindler, directeur-général de la société pharmaceutique Pfizer. La présence de ce dernier détonnait aux côtés de représentants de la finance et du spectacle, qui figurent parmi les secteurs les plus généreux en faveur du sénateur démocrate. Grossièrement, on peut dire que les sphères d’activité émergentes sont plutôt « obamistes », celles de la « vieille industrie » plutôt George Bush tente de remonter le moral des républicains Le président américain George Bush a rendu, mardi 28 octobre, une visite surprise au siège de son parti, à Washington, pour pousser les républicains à poursuivre jusqu’au bout leur effort pour John McCain, malgré des pronostics défavorables, a dit la Maison Blanche. « Il les a encouragés à travailler dur pour John McCain et à continuer de mobiliser les électeurs jusqu’à ce que le dernier bulletin soit mis dans l’urne la semaine prochaine », a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Scott Stanzel. La querelle fiscale plus que jamais au cœur de la campagne électorale ger leurs effets pervers, soit d’en adopter de nouvelles, avec pour L’affrontement entre les deux can- objectif que les bénéficiaires aient didats à la présidence des Etats- plus intérêt à sortir de l’assistance Unis se concentre sur un sujet qui qu’à s’y maintenir. Mais le rejet de est à la fois le plus compliqué et le la redistribution, identifiée au plus sensible : les impôts. L’heure socialisme, est un thème conservateur qui rencontre ordinairement est donc aux simplifications. Pour Barack Obama, John un écho au-delà des rangs républiMcCain n’est même plus le conti- cains. Aussi M. McCain et ses amis nuateur de George Bush, car il ferait pire. Le candidat démocrate accusent-ils sans relâche M. Obaprésente son adversaire comme ma de décourager « Joe le plomun homme qui ne jure que par les bier », qui veut acheter et dévelopriches et qui n’a d’autre projet que per son entreprise, mais dont les efforts finiraient dans de les rendre plus les caisses du Trésor si riches encore en alléLes républicains le candidat démocrate geant leurs contribuagitent le spectre l’emportait. tions, déjà réduites à du « welfare », Ils exploitent une deux reprises par le prél’aide sociale, phrase de M. Obama sident sortant et par les assimilée lors de son dialogue républicains, quand par eux à un pur avec cet artisan de ceux-ci étaient majoriet simple l’Ohio, qui l’avait intertaires au Congrès. assistanat pellé sur sa politique fisDe son côté, cale et auquel il avait dit M. McCain proclame que le sénateur de l’Illinois, si les qu’il souhaitait « répandre la électeurs l’envoient à la Maison richesse ». Abondamment pris à Blanche, y deviendra le « redistri- témoin par M. McCain lors de son buteur en chef », ponctionnant dernier débat avec M. Obama, Joe les Américains méritants pour Wurzelbacher fait maintenant rétribuer ceux qui le sont moins. campagne pour le candidat répuLes républicains agitent le spectre blicain. Le sénateur de l’Illinois propodu « welfare », l’aide sociale, assimilée par eux à un pur et simple se de conserver les baisses d’imassistanat. C’est à cela que pôt de M. Bush pour les revenus revient, selon eux, l’usage que annuels inférieurs à 200 000 dolM. Obama veut faire du crédit lars (157 000 euros) dans le cas d’une personne seule et à d’impôt. En réalité, le candidat démocra- 250 000 dollars (196 000 euros) te propose soit d’augmenter des dans celui d’un couple, et d’augmesures existantes, soit de corri- menter le prélèvement au-dessus WASHINGTON ENVOYÉ SPÉCIAL contre. Ainsi, le secteur pétrolier finance M. McCain à 76 %, l’environnement, M. Obama à 92 %. Traditionnellement, l’automobile et le transport aérien sont républicains (et leurs syndicats, historiquement puissants, de gros contributeurs démocrates). Cette année, l’énergie, les banques de dépôt, l’assurance, le tabac financent essentiellement les républicains, la téléphonie et la pharmacie aussi, dans une moindre mesure. La finance, le spectacle, les professions juridiques sont favorables à M. Obama, et plus encore l’informatique et Internet. Frè- Les sondages indiquent que M. McCain aura fort à faire pour battre son rival démocrate. Mais la porte-parole de M. Bush, Dana Perino, a relevé que la dernière semaine de campagne est « habituellement la plus importante ». Le président a mené une campagne très discrète pour M. McCain et les candidats républicains aux autres élections du 4 novembre, se restreignant aux secteurs où son impopularité ne risquait pas de nuire. M. McCain a pris soin de garder toutes ses distances avec lui. – (AFP.) res ennemis, Bill Gates (Microsoft) et Eric Schmidt, le PDG de Google, se sont clairement engagés de son côté. Mais plus que la répartition des mannes, son évolution tendancielle est significative de l’attitude du patronat américain. Dans tous les cas, M. Obama est bénéficiaire. Deux exemples : l’assurance avait versé les deux tiers de ses donations à George Bush en 2004, elle n’en a versé que 55 % à M. McCain. A l’inverse, l’informatique avait réparti sa manne 52 %-48 % en faveur de John Kerry il y a quatre ans, cette année elle privilégie M. Obama à 64 %. A l’évidence, le patronat américain se prépare à voir entrer le candidat démocrate à la Maison Blanche. En une période où, après les banques, les constructeurs automobiles appellent l’Etat au secours – en attendant les compagnies aériennes, la plupart au bord de la faillite –, beaucoup de ses membres commencent à penser que le plan démocrate « étatique » de sortie de crise ne serait pas obligatoirement une catastrophe. a Sylvain Cypel Sur lemonde.fr le suivi de la campagne électorale et, pour les abonnés, la Lettre d’information quotidienne. Delaware, la cité-champignon républicaine, ne doute pas de la victoire de John McCain de ces sommes, en ramenant notamment les taux d’imposition des deux tranches supérieures à ce qu’ils étaient avant, soit 36 % et 39,6 %. Il prévoit aussi de déplafonner le prélèvement pour le régime de retraite collectif (la Social Security), ce qui augmenterait l’apport des actifs riches aux pensions des retraités modestes. Il entend taxer les entreprises les plus prospères, notamment l’industrie du pétrole, afin de financer son plan d’assurance-maladie. M. McCain veut conserver, lui, toutes les baisses de la présidence Bush et offrir aux ménages la possibilité d’opter pour un impôt sur le revenu à deux taux plutôt que de bénéficier des niches existantes. Il propose d’abaisser le taux de l’impôt sur les sociétés de 35 % à 25 %. Il juge nécessaire de réduire la taxation de plus-values, afin de soutenir l’investissement. Ni l’un ni l’autre ne dit comment il appliquera son programme avec les niveaux de déficit et d’endettement dus à la crise financière. D’après le dernier sondage du Washington Post et de la chaîne ABC, le candidat républicain a regagné du terrain sur sa capacité à gérer l’économie et à faire face à une crise inattendue. Mais pour ce qui est des impôts, les Américains continuent à faire davantage confiance à M. Obama. Ce n’est pas arrivé à un candidat démocrate depuis Bill Clinton, en 1992. a Patrick Jarreau Suite de notre chronique dans l’Etatclé de l’Ohio où vit « Joe le Plombier », qui, pour avoir apostrophé Barack Obama en campagne, a vu son nom largement cité lors du dernier débat présidentiel, devenant ainsi l’archétype de ces cols bleus inquiets pour leur avenir, dont le vote sera crucial. DELAWARE (Ohio) ENVOYÉ SPÉCIAL On dirait un chalet suisse avant la tombée des premières neiges. Le quartier général des républicains de Delaware est une grande maison en bois aux escaliers sinueux et à l’atmosphère cossue. On y vient pour y parler de la campagne électorale, mangerun plat chaud et surtout téléphoner sans relâche aux électeurs de cette ville riche et florissante, située à vingt minutes en voiture au nord de Columbus, capitale de l’Ohio. Mais quand le fameux « Joe le Plombier » déclare, mardi soir 28 octobre, soutenir John McCain en accusant Barack Obama de vouloir instaurer le « socialisme aux Etats-Unis », la blonde Tracy Saliba, une responsable républicaine locale, une « team leader » comme on dit, se réjouit de façon mesurée. Ici, l’enjeu n’est pas de connaî- tre le nom du vainqueur du scrutin du 4 novembre – Delaware a voté aux onze dernières élections présidentielles pour le candidat républicain –, mais la marge avec laquelle John McCain l’emportera sur son rival démocrate. Un nombre de voix qui viendra peser sur le résultat final de cet Etat crucial pour le sénateur de l’Arizona. Jamais un républicain n’a été élu à la Maison Blanche sans remporter l’Ohio. Une vingtaine de jeunes filles et garçons se serrent autour des tables installées dans chaque recoin de l’édifice. Tous disposent d’une liste de noms et d’un téléphone à grand écran qui permet d’enregistrer directement les réponses des personnes contactées sur une base de données via Internet. Des enfants courent dans les couloirs, certains pleurent. « C’est du travail en famille mais avec des technologies de pointe », reprend Tracy Saliba. C’est elle qui est chargée d’élargir et de structurer la base, de mettre en place ces réseaux qui alimentent chaque jour la machine républicaine, dont le but est de s’assurer que les électeurs se rendront aux urnes. « Nous avons cette année encore plus de volontaires qu’en 2004 », affirme-t-elle, convaincue de l’élection de son poulain malgré les sondages défavorables. « McCain va gagner parce que je vois et entends comment les gens se parlent et se sentent impliqués dans cette campagne. » Elle sait que cette année encore Delaware est une cible privilégiée du Parti républicain. Comme toutes ces cités-champignons des Etats-Unis, ces « exurbs », excroissances urbaines, ont massivement voté pour George Bush en 2000 et 2004 et rendu possible son élection. « Chaque vote compte, bien sûr, mais dans un endroit comme ici, les votes comptent plus encore », dit Eric Stark, grand escogriffe aux yeux noirs, assis à ses côtés et envoyé spécialement de Washington par le parti. « C’est simple, avec le ticket McCain-Palin, les gens se projettent dans l’avenir, insiste la responsable. L’un représente l’expérience, l’autre la personne avec laquelle tout le monde s’identifie de façon immédiate. Sarah est comme nous, une mère active qui, contrairement à ce disent les sondages, attire les femmes. » Le nom de « Joe le Plombier » fait poliment sourire Kate, militante républicaine, venue se joindre à la discussion. Pour cette jeune femme, il représente « l’électeur moyen, le travailleur qui ne veut pas payer d’impôts supplémentaires ». Eric ajoute : « Les gens sont préoccupés par le programme des démocrates, qui projette de redistribuer les richesses. A Delaware, on veut moins d’impôts, moins d’Etat, c’est tout. » Tracy donne des signes de fatigue. Jette un coup d’œil à travers la fenêtre et lâche : « Je n’ai pas vu beaucoup de militants d’Obama faire du porte-à-porte par ici. » a Nicolas Bourcier 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Etats-Unis International L’arrestation de deux « suprémacistes » blancs ravive les craintes d’un attentat contre M. Obama des travailleurs américains, calqué sur l’intitulé exact du parti nazi, le Le candidat démocrate, Barack Parti national-socialiste des traObama, n’est pas inquiet. « Les vailleurs allemands, et présent meilleurs gars du monde » assu- dans une trentaine d’Etats. Ses troupes de choc, jusqu’ici, se rent sa protection, a-t-il déclaré, mardi 28 octobre, alors même que sont contentées de briser des fenêles services secrets et la police tres ou de dessiner des svastikas venaient de déjouer une tentative, sur quelques murs de permanentrès embryonnaire il est vrai, d’or- ces démocrates. Et si la couleur de la peau de ganiser son assassinat, en arrêtant deux jeunes « suprémacistes » M. Obama les révulse, ils sont aussi gênés par le soutien sans faille de blancs. Le nombre des membres de son adversaire, John McCain, à l’USSS (services secrets) qui assu- Israël, un Etat qu’ils exècrent. Lors rent sa protection avait été forte- d’un entretien récent, regrettant le ment augmenté avant même l’is- dépérissement du « suprémacissue des élections primaires démo- me », M. White déclarait : « Le mouvement blanc a un réel problècrates. Barack Obama a minoré l’événe- me. Nous avons beaucoup de gens mentalement dérangés ment. Ses agresseurs et, deuxièmement, des potentiels – Daniel Ces jeunes gens avec de sérieux proCowart, 20 ans, et Paul racistes ne sont blèmes sexuels. » Schlesselman, 18 ans –, « pas l’Amérique, Chef d’un groupuscudes « suprémacistes » ils ne sont pas le concurrent, les Patrioblancs comme on les notre avenir », tesaméricains, AlexCardésigne aux Etats-Unis, a déclaré michael a récemment attachés à la « survie de le candidat purgé une peine de prila race blanche », planidémocrate son pour possession de fiaient de tuer 88 Noirs matériel pédophile. et d’en décapiter 14 Pourautant,même siles « supréautres avant de perpétrer leur forfait final contre le candidat démo- macistes » semblent en voie de disparition et leurs deux adeptes, arrêcrate. Ces jeunes racistes ne sont « pas tés lundi, des amateurs, l’épisode a l’Amérique, ils ne sont pas notre ave- faitrevenir à la surface de la campanir », a jugé M. Obama. De fait, les gne électorale une interrogation « suprémacistes », nostalgiques dont personne ne parle ouvertedu Ku Klux Klan, sont plutôt en ment, mais à laquelle beaucoup voie de disparition aux Etats-Unis pensent : un Noir favori à l’élecet ne seraient que quelques mil- tion présidentielle est-il plus menacé qu’un autre dans un pays où la liers. Le New York Times leur avait question raciale est encore sensipourtant consacré un long article, ble ? Violente, l’histoire américaine le 21 octobre, centré sur Bill White. L’homme, 31 ans, est le chef, l’idéo- regorge d’« exaltés » utilisés à logue, du Parti national-socialiste mauvais escient et d’assassinats NEW YORK CORRESPONDANT politiques. Faut-il rappeler, pour n’enciter que quelques-uns,les présidents Abraham Lincoln, assassiné en 1865, et John Kennedy en 1963, le pasteur des droits civiques Martin Luther King et Robert Kennedy, frère de John et candidat à l’élection présidentielle en 1968 ? De plus, une dizaine de présidents américains ont fait l’objet d’attaques ou de tentatives d’attaque, parfois très lourdes, comme l’attentat contre le républicain Ronald Reagan en 1981, au cours duquel il fut gravement atteint ainsi que plusieurs membres de son escorte. Lorsque, le 23 mai, l’ex-First Lady et candidate démocrate Hillary Clinton avait lancé : « Nous nous souvenons tous que Bobby Kennedy fut assassiné en juin 1968 », chacun avait entendu qu’elle justifiait le maintien de sa candidature lors des élections primaires démocrates par l’éventualité d’une issue identique pour M. Obama. Mme Clinton avait suscité un tollé. Pourtant, calcul électoral mis à part, elle ne faisait que dire tout haut ce que nombre d’Américains, partisans ou adversaires du sénateur de l’Illinois expriment en privé. Après tout, lors de la convention démocrate à Denver, trois sympathisants des causes néo-nazies avaient déjà été appréhendés, leur projet était de s’en prendre au « Nègre » Obama. MêmeMichelle, l’épouse ducandidat démocrate, a évoqué le thème au cours de plusieurs entretiensà la presse américaine. Reconnaissant en avoir « discuté en famille », elle ajoutait : « Vous ne pouvez pas laisser la peur dicter vos décisions. » a S. C. MEXIQUE M. LOPEZ OBRADOR TENTE DE PROFITER DE LA CRISE ÉCONOMIQUE La gauche mexicaine bloque l’ouverture du secteur pétrolier aux investisseurs étrangers MEXICO CORRESPONDANTE Ragaillardi par la crise de l’économie mondiale, le chef de file du « Mouvement de défense du pétrole » mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, ancien candidat de la gauche à la présidence de la République, s’est employé à dénigrer une réforme du secteur énergétique qui intègre la majorité de ses propositions, et dont les législateurs de son parti ont négocié durant six mois chaque virgule. Mardi 28 octobre, celui que la droite a surnommé « Don Contreras » (M. Contre) a emmené 4 000 fidèles jusqu’à la Chambre des députés, afin d’empêcher une « grande offense au peuple mexicain » : l’adoption d’un texte jugé peu incitatif par les investisseurs potentiels, mais où il soupçonne un « piège » préparant une privatisation du patrimoine national. « Je préfère être “Don Contreras” qu’un traître », a-t-il lancé lors d’un rassemblement à Mexico. Le président de la Chambre, César Duarte, membre du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre-gauche), a laissé M. Lopez Obrador exposer durant 45 minutes ses arguments sur la faillite des dogmes libéraux et la « voracité » des possédants. Ensuite, la réforme a été adoptée à la majorité des voix, malgré le baroud d’honneur d’une vingtaine de députés de gauche qui ont occupé la tribune jusqu’à la fin du vote. HAÏTI Détournement de l’aide aux sinistrés des Gonaïves PORT-AU-PRINCE. Deux personnes soupçonnées d’avoir détourné de l’aide humanitaire destinée aux sinistrés des Gonaïves, une ville durement frappée par des ouragans en août et en septembre, ont été interpellées, a annoncé, mardi 28 octobre, la police de Haïti. Dans la foule éparpillée autour du Congrès, on voyait des pancartes rappelant la phrase du général Lazaro Cardenas, lorsque, excédé par la mauvaise foi des compagnies américaines et britanniques, celui-ci décida de nationaliser les hydrocarbures, en 1938 : « Un gouvernement, ou un individu, qui livrent les ressources nationales à des entreprises étrangères sont des traîtres à la patrie. » Les partisans de M. Lopez Obrador sont convaincus que lui seul a le courage de s’opposer aux compromissions des politiciens. « Groupes de profiteurs » « Tout ce que nous avons gagné avec les politiques néolibérales mises en place depuis vingt-cinq ans, c’est le pillage du pays par de petits groupes de profiteurs », remarque Agustin Galindo, 69 ans, ancien ouvrier de l’industrie du ciment de Guadalajara (Centre-Ouest). « Ce qui nous reste, c’est le pétrole. Alors, nous n’allons pas le lâcher ! », prévient-il. Afin de compenser le déclin rapide de la production nationale, l’équipe du président Felipe Calderon – un conservateur auquel M. Lopez Obrador dénie toute légitimité – espérait faire passer dès avril un texte permettant une participation des entreprises privées, mexicaines ou étrangères, notamment dans l’exploration de gisements en eaux profondes, le raffinage ou le transport des carburants. Ces velléités « Un entrepôt de produits alimentaires a été découvert et deux agents de sécurité de la mairie ont été interpellés » lundi, a précisé la police des Gonaïves, où 266 000 personnes sont aidées par le Programme alimentaire mondial (PAM). Deux journalistes d’une radio locale ont reçu des menaces de mort après avoir dénoncé la mauvaise distribution de l’aide et le ont vite été bloquées par la levée de boucliers du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), la formation à laquelle appartient M. Lopez Obrador, mais aussi par le PRI, qui compte bien regagner la première place au Congrès lors des élections législatives de 2009. « Si tu maintiens ce projet, tu le fais président ! », aurait averti un dirigeant du PRI au cours d’une entrevue avec M. Calderon, en allusion à l’ambition de M. Lopez Obrador, battu de très peu à l’élection présidentielle de 2006, d’être une nouvelle fois le champion de la gauche en 2012. Remanié sous la pression du PRD, le texte accorde une autonomie financière à la société nationale de pétrole, la Pemex, et l’autorise à coopérer avec des entreprises privées sur une base contractuelle, excluant le partage des risques comme des bénéfices. Le Mexique se démarque ainsi de pays tels que Cuba et le Venezuela, qui ont ouvert l’exploration pétrolière à des partenaires étrangers. « Nous n’allons pas vendre notre territoire par petits morceaux », a répété M. Lopez Obrador. Tandis que le président Calderon félicitait les législateurs pour « une réforme où nous sommes tous gagnants », M. Lopez Obrador a annoncé que son mouvement allait s’élargir à la « défense de l’économie populaire ». a Joëlle Stolz détournement d’une partie des dons destinés aux sinistrés, a indiqué Jean-Pierre Blaise, animateur de l’émission « Espace ONGEspace doléances ». La radio a interrompu sa programmation pendant 48 heures en raison des menaces. « Il est intolérable qu’un don destiné aux plus pauvres et aux sinistrés soit détourné ou vendu », relève le PAM. – (AFP.) 7 Paris désapprouve le raid militaire américain en Syrie L’Elysée, qui a multiplié les gestes cette année pour sortir la Syrie de son isolement diplomatique, a exprimé sa « vive préoccupation » e raid militaire américain du dimanche 26 octobre en Syrie semble avoir jeté un trouble dans les relations entre Washington et Paris. La France a été le seul pays occidental à exprimer une protestation ouverte, au lendemain de l’action des commandos héliportés américains contre le hameau de Al-Soukhariyeh, à huit kilomètres à l’intérieur du territoire syrien à partir de l’Irak. Paris a fait part de sa « vive préoccupation ». La présidence française s’est employée cette année à sortir la Syrie de son isolement diplomatique, à l’inciter à normaliser ses relations avec le Liban et à desserrer son alliance avec l’Iran. Nicolas Sarkozy s’est rendu à Damas début septembre, scellant le réchauffement des relations bilatérales. Paris a clairement pris ses distances avec le choix américain d’une intervention armée en Syrie qui avait pour objectif, selon Washington, d’éliminer Abou Ghadiya, un chef de réseaux de passeurs entre la Syrie et l’Irak, lié à Al-Qaida. Pour les responsables français, cette action n’était visiblement pas opportune. La réaction officielle est venue d’un communiqué de l’Elysée, lundi soir 27 octobre, alors que les premiers éclaircissements commençaient à être appor- L tés par les Américains. Paris n’avait pas été informé au préalable de l’imminence du raid. Selon les autorités syriennes, l’opération américaine a fait huit victimes civiles. L’Elysée a semblé endosser cette version, déplorant « la perte de civils syriens, dont des enfants ». La France, poursuit le communiqué, « appelle à la retenue et souligne son attachement au strict respect de l’intégrité territoriale des Etats ». « Droit de poursuite » De source diplomatique française, on s’interroge sur la pertinence de l’opération américaine. Selon Paris, les Syriens avaient intensifié leurs efforts ces derniers temps pour mieux contrôler la frontière avec l’Irak et sévir contre les incursions de groupuscules liés à Al-Qaida. Le pouvoir syrien aurait été d’autant plus motivé à prendre de telles mesures que l’attentat à la voiture piégée survenu à Damas le 27 septembre (17 morts) aurait été Fermeture de l’école américaine à Damas En riposte au raid héliporté américain, dimanche, en territoire syrien, Damas a ordonné, mardi 28 octobre, la fermeture de l’école et du centre culturel américains de la capitale. Fayçal Al-Moqdad, vice-ministre des affaires étrangères, a par ailleurs annoncé que son pays envisage d’adopter « des mesures politiques et judiciaires » pour empêcher la répétition de telles opérations de commando. – (Corresp.) le fait de réseaux islamistes provenant d’Irak. Certains diplomates à Paris observent aussi que si l’on veut obtenir de la Syrie qu’elle respecte la souveraineté du Liban, il est malvenu d’intervenir militairement chez elle. La mise en application par l’administration Bush, ces derniers mois, d’un « droit de poursuite » militaire au Pakistan, puis maintenant en Syrie, semble soulever des doutes côté français. En s’opposant ainsi à Washington, la France semble réitérer auprès du pouvoir syrien sa volonté de rester dans le jeu diplomatique au Proche-Orient. M. Sarkozy aimerait que la France puisse co-parrainer un jour, aux côtés des Etats-Unis, un processus de négociations directes entre la Syrie et Israël. La France a en tout cas réagi au raid américain en son nom, et pas en invoquant la présidence française du Conseil européen. A Londres, pour éviter de s’exprimer publiquement sur la question, le chef du Foreign Office, David Miliband, a annulé, lundi, une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien, Walid Al-Mouallem. En septembre 2007, la France n’avait pas protesté après l’attaque de l’aviation israélienne contre le site syrien d’Al-Kibar, où se construisait, selon les renseignements occidentaux, un réacteur nucléaire. Sur ce dossier, qui fait l’objet d’une enquête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Paris et Washington voient les choses à l’unisson. a Natalie Nougayrède International 8 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Une offensive rebelle enflamme l’est de la République démocratique du Congo L’armée gouvernementale plie devant la poussée des partisans de Laurent Nkunda, qui s’approchent de la ville de Goma, à proximité de la frontière avec le Rwanda NAIROBI CORRESPONDANT a pluie, la boue, des rebelles, une armée en fuite et les Nations unies en perdition : toutes les conditions d’une débâcle de premier ordre sont en passe d’être réunies dans les collines du Nord-Kivu, la province extrême-orientale de la République démocratique du Congo (RDC). Cette débâcle est avant tout celle de l’armée gouvernementale. Les Forces armées de RDC (Fardc) plient depuis plusieurs jours devant une nouvelle offensive des rebelles de Laurent Nkunda. Ce dernier, ancien militaire passé par plu- L LA GUERRE AU NORD-KIVU 1994. 800 000 Hutu rwandais, dont des génocidaires, se réfugient au Congo (RDC) pour échapper à la vengeance des Tutsi victimes du génocide, mais arrivés au pouvoir à Kigali. 1996-1997. Des rebelles tutsi contrôlent des zones dans l’est du Congo. 1997. Laurent Kabila prend le pouvoir grâce, notamment, au soutien du Rwanda, avant de lancer une campagne antiTutsi. Début des combats qui impliquent les pays de la région. 1999. Accord de cessez-le-feu à Lusaka. 2000. Déploiement de la Monuc. 2001. Assassinat de Laurent Kabila ; son fils Joseph lui succède. 2002. Accord de paix. 2004. Prise de Bukavu par le commandant rebelle Laurent Nkunda. Août 2007. Laurent Nkunda reprend les armes contre le gouvernement. Janvier 2008. Accord de paix. Août. Reprise des combats de grande ampleur dans le Nord-Kivu. sieurs rébellions congolaises satellites du Rwanda voisin, appartient à la communauté tutsie du Nord-Kivu. Il a déjà pris Bukavu en 2004, la grande ville du SudKivu, avant d’en être chassé par les roquettes des hélicoptères de la Monuc, la plus importante mission des Nations unies de la planète (plus de 17 000 hommes). Dans l’intervalle, Laurent Nkunda a tenté de créer une République autoproclamée au Nord-Kivu, avant d’y renoncer. Il a échoué à prendre Goma, puis signé la paix avec Kinshasa avant de reprendre la guerre à la tête de son mouvement, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Depuis fin août, on s’affronte à nouveau dans les collines du Nord- Des militaires congolais positionnés à une quarantaine de kilomètres de Goma, après avoir bombardé des positions Kivu. Les hommes du CNDP (environ des rebelles de Laurent Nkunda, dans le Nord-Kivu, dimanche 26 octobre. DOMINIC NAHR/ŒIL PUBLIC 5 000 hommes) attaquent les Fardc (onze bataillons), qu’ils accusent de colla- En quatre jours, le CNDP a opéré une pous- rebelles tutsi, pourra-t-elle tenir dans cette nementales ont alors abandonné installaborer avec les combattants hutu des For- sée d’importance en direction de Goma, contradiction tout en assurant la défense tions et populations en tentant de s’enfuir, ces démocratiques pour la libération du capitale du Nord-Kivu, collée à la frontière de Goma ? Déjà, le chef du bureau de la mais ont été bloqués sur la route. Depuis Rwanda (FDLR) (6 000 hommes), en rwandaise. Dimanche, les hommes de Lau- Monuc à Goma, Hiroute Guebre Selassie, a la reprise des combats en août, il y aurait, plus de milices maï-maï, collectivement rent Nkunda s’emparaient de Rumanga- reconnu, à propos des hommes du CNDP selon les Nations unies, entre 1,4 et 2 milbo, une base importante des Fardc au qui avancent vers la ville : « Nous ne pou- lions de déplacés (sur une population totahostiles aux Tutsi. nord de la ville. Lundi, alors que vonspas utiliserles hélicoptèrespour les empê- le de 5 millions) au Nord-Kivu, malheuEntamée en décembre 2006, démissionnait le chef militaire cher d’avancer, car ils se cachent en brousse, reux chassés de leurs villages au fil des phacette guerre de petite ampleur a Depuis la reprise des casques bleus, en désaccord ils se battent sur plusieurs fronts à la fois et ils ses d’affrontements qui se succèdent eu quelques hauts et beaucoup des combats en depuis décembre 2006. avec le patron de la Monuc, leur se dissimulent au sein de la population. » de bas. Elle a suscité peu de vicaoût, il y aurait, La région de Goma n’est pas la seule La veille, Rutshuru était tombée aux avancée se poursuivait, malgré toires décisives, mais énorméselon les Nations des tirs d’hélicoptères des mains de la rébellion de Laurent Nkunda. touchée par les violences. Dans l’est de la ment de souffrances parmi les unies, entre Des membres d’organisations non gouver- RDC, d’autres feux viennent de s’allumer. Nations unies. populations civiles, tandis que 1,4 et 2 millions Dans la province de l’Ituri, plus au nord, Certains groupes de combatprospérait continûment un trade déplacés au un nouveau groupe rebelle a fait son appatants du CNDP ont approché Le Kivu (est de la Rép. dém. du Congo) fic de minerais mené par toutes Nord-Kivu, sur rition. En montant un peu plus vers la fronGoma à une quinzaine de kiloles parties aux dépens de malune population tière soudanaise, d’autres rebelles, ceux mètres. Ce n’était pas un encerheureux creuseurs pratiqueOUGANDA totale HAUTde l’Armée de résistance du Seigneur clement, mais cela a suffi pour ment réduits en esclavage. Kampala NORDde 5 millions CONGO (LRA), originaires d’Ouganda, ont repris semer un vent de panique. En On ne sait si les combattants KIVU leurs activités. ville, des manifestations violenhutu des FDLR projettent vraiRutshuru Lac Dans chaque cas, des négociations ment de « terminer le travail » du génoci- tes, sans doute manipulées, ont été à deux Rumangabo Victoria avaient permis d’approcher ou de mettre de de 1994 en menaçant d’attaquer le doigts de dégénérer gravement. Lundi, Goma RWANDA sur pied des processus de paix. Aucun de Rwanda depuis leurs bases arrière du des troupes indiennes ont ouvert le feu sur ces mécanismes n’est aujourd’hui activé, Kivu. Il est certain qu’ils exploitent au des manifestants qui leur jetaient des pierKigali Bukavu spécialement au Nord-Kivu où un accord Congo des carrières de cassitérite ou de res, tuant entre une et trois personnes. Bujumbura de paix avait été signé en janvier. Dans ce coltan. On ignore tout autant si le Rwanda Mardi, ce sont les gardes de la prison qui SUD-KIVU TANZANIE contexte troublé, surgissent donc mille a l’intention de téléguider, par rebelles tut- ont tiré sur les détenus qui tentaient de se BURUNDI questions sur l’enchaînement des violensi interposés, une troisième guerre du mutiner. ces. Par deux fois, déjà, c’est ici, à l’extrêMercredi matin 29 octobre, la situation Congo. Mais une partie des minerais de la MANIEMA Lac me est, que la guerre avait commencé militaire demeurait très incertaine. La RDC est exportée par ses soins. Tanganyika avant d’embraser le pays tout entier. a Cet étrange équilibre de l’exploitation Monuc, qui tente de s’interposer entre le R É P. D É M . KATANGA 150 km par temps de crise est désormais rompu. CNDP et les Fardc, mais combat aussi les Jean-Philippe Rémy DU CONGO La mission de l’ONU en RDC a « atteint ses limites » et demande des renforts NEW YORK (Nations unies) CORRESPONDANT EXTRAIT DES MINUTES DU GREFFE DE LA COUR D’APPEL DE BORDEAUX Par arrêt de la 3ème chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Bordeaux du 27 mai 2008 RIPOCHE Yvan, né le 18 septembre 1969 à Nantes (44), demeurant 1 Rue Ferdinand Jauffrineau 85600 Treize Septiers, a été relaxé du délit de publicité mensongère commis le 13/03/2004 à St Mars d’Egrenne. Amende délictuelle : deux mille euros (2.000 euros), l’affichage de l’arrêt pendant 1 mois aux portes de la mairie de Bordeaux à compter du jour où l’arrêt sera devenu définitif, et la publication de l’arrêt aux frais du condamné dans les journaux suivants : Le Monde, Le Figaro, Télé 7 Jours, pour PUBLICITE MENSONGERE OU DE NATURE A INDUIRE EN ERREUR, DEMANDE OU OBTENTION DE PAIEMENT OU D’ACCORD AVANT LA FIN DU DELAI DE REFLEXION - DEMARCHAGE, REMISE D’UN CONTRAT NON CONFORME AU CLIENT LORS D’UN DEMARCHAGE A DOMICILE OU DANS UN LIEU NON DESTINE AU COMMERCE DU BIEN OU SERVICE PROPOSE, PUBLICITE MENSONGERE OU DE NATURE A INDUIRE EN ERREUR, DEMANDE OU OBTENTION DE PAIEMENT OU D’ACCORD AVANT LA FIN DU DELAI DE REFLEXION - DEMARCHAGE, PUBLICITE MENSONGERE OU DE NATURE A INDUIRE EN ERREUR, DEMANDE OU OBTENTION DE PAIEMENT OU D’ACCORD AVANT LA FIN DU DELAI DE REFLEXION - DEMARCHAGE, REMISE D’UN CONTRAT NON CONFORME AU CLIENT LORS D’UN DEMARCHAGE A DOMICILE OU DANS UN LIEU NON DESTINE AU COMMERCE DU BIEN OU SERVICE PROPOSE, faits commis le 13/03/2004 à St Mars d’Egrenne et courant 2004 jusqu’au 25/03/2004 à La Mezière (35). Pour extrait conforme délivré à Monsieur le Procureur Général sur sa réquisition. P/ le Greffier en Chef. Réuni d’urgence pour examiner la détérioration de la situation en République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité de l’ONU s’est contenté, mardi 28 octobre, de « condamner fermement » les offensives rebelles et d’exprimer son « soutien » aux efforts de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc). Mais aucun des pays membres du Conseil ne s’est encore prononcé en faveur de renforts destinés à « muscler » la Monuc. Ce que réclame pourtant le chef de la mission au Congo, le Britannique Alan Doss. Pour protéger, comme elle s’y engage, la ville de Goma (NordKivu), menacée par les rebelles PAKISTAN Au moins cent morts dans un séisme au Baloutchistan NEW DELHI. Au moins 100 person- nes ont été tuées dans un puissant séisme de magnitude 6,2 qui a secoué, tôt mercredi 29 octobre, le sud-ouest du Pakistan, près de la frontière avec l’Afghanistan. La plupart des victimes ont été tuées lorsque des maisons se sont effondrées dans le secteur de Ziarat, une localité située dans une région de collines à environ 50 km à l’est de Quetta, le cheflieu du Baloutchistan. La secousse, survenue à l’aube, a provoqué des scènes de panique dans les rues de Quetta, où des habitants se sont précipités dehors et se sont regroupés, enveloppés dans des couvertures pour se protéger du froid. L’hypocentre du séisme de Laurent Nkunda, l’ONU souhaiterait obtenir deux bataillons d’infanterie supplémentaires, ainsi que des unités de forces spéciales, des équipements plus sophistiqués et des unités de police. Les diplomates font toutefois valoir que l’ONU peine déjà à assembler une mission crédible au Darfour ; qu’elle se prépare difficilement à de futurs déploiements au Tchad ou en Somalie. La RDC abrite la plus importante mission de l’ONU à l’étranger. Les membres du Conseil estiment que la Monuc peut redéployer les effectifs déjà à sa disposition. Au cours d’une téléconférence, mardi, Alan Doss a pourtant prévenu que la Monuc avait déjà « atteint ses limites ». Avec 17 000 hommes, dans un pays de la taille de l’Europe de l’Ouest, la mission onusienne doit faire face à des combats non seulement dans le Nord-Kivu, où 6 000 casques bleus sont déployés, mais aussi dans le Sud-Kivu, en Ituri (plus au nord), et dans le nordest, où la LRA (Armée de résistance du seigneur) est active depuis plusieurs semaines. « Nous ne pouvons pas tout faire », a averti M. Doss. a été localisé à environ 70 km au nord-est de Quetta et 185 km au sud-est de la ville afghane de Kandahar, à une profondeur de 10 km, selon l’Institut de géophysique américain. – (AFP.) mars 2007, la petite flotte aérienne des Tigres tamouls – trois bimoteurs Zlin-143 de fabrication tchèque – ont mené neuf raids contre des positions de l’armée sri-lankaise. Le LTTE a pris les armes en 1983 pour doter la minorité tamoule du pays d’un Etat indépendant dans ses bastions de l’est et du nord de l’île. – (Corresp). SRI LANKA Raid aérien des Tigres tamouls sur Colombo NEW DELHI. Le mouvement sépa- ratiste des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) a lancé, mardi 28 octobre, un raid aérien sur Colombo, capitale du Sri Lanka, frappant des dépôts de carburant qui ont pris feu. Une femme a été blessée par les tirs de riposte de la défense antiaérienne. Une heure plus tôt, une autre attaque aérienne avait visé un camp de l’armée à Mannar, situé à 250 km au nord de Colombo. Depuis Force multinationale Dans ce contexte, l’ONU pourrait chercher de l’aide ailleurs. « Nous nous faisons l’écho de la demande faite, mardi, à la Monuc et à des Etats membres par le président Joseph Kabila, pour qu’ils réfléchissent à la mise en place ISRAËL Accord à la Knesset sur des élections anticipées JÉRUSALEM. Les députés israéliens se sont mis d’accord, mardi 28 octobre, sur la date du 10 février pour des élections législatives anticipées, après l’échec de Tzipi Livni, chef du parti Kadima (centre) au pouvoir, à former un nouveau gouvernement de d’une force multinationale », explique au Monde Alain Le Roy, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Alan Doss a, lui, évoqué une « Artémis II », du nom de la mission déployée par l’Union européenne en Ituri en 2003, et qui, avec des moyens surtout français, avait rapidement stabilisé la situation avant de passer la main à l’ONU. En attendant, l’armée congolaise n’est pas d’un grand secours. Selon Alan Doss, au cours des combats, certaines unités ont abandonné leurs positions et ont même ouvert le feu sur des personnels humanitaires qui tentaient d’évacuer la ville de Rutshuru (nord de Goma). L’ONU soupçonne aussi le pouvoir de Kinshasa d’avoir, ces dernières semaines, encouragé les populations locales à manifester contre la Monuc, accusée de manquer de vigueur contre les rebelles. Au moins un manifestant a ainsi été tué, lundi, par les forces de l’ONU à Goma. « On entend beaucoup parler de tensions ethniques », a par ailleurs prévenu Alan Doss, qui craint que « la perception devienne réalité si on n’y prend pas garde ». Il juge que « les tensions entre la RDC et le Rwanda ont atteint des niveaux dangereux ». a coalition pour succéder à celui du premier ministre démissionnaire Ehoud Olmert. – (AFP.) EN DÉBUT DE BAC+2 ÉTATS-UNIS Le procès du propagandiste d’Al-Qaida s’est ouvert WASHINGTON. Le procès d’Ali Hamza Ahmad Al-Bahlul, un Yéménite de 39 ans accusé d’être le propagandiste d’Oussama Ben Laden, s’est ouvert, lundi 27 octobre, sur la base militaire américaine de Guantanamo devant un tribunal militaire d’exception, en présence de l’accusé, a-t-on appris auprès du Pentagone. La procédure a fait l’objet de multiples critiques de la part des avocats de la défense, tant militaires que civils, mais aussi des associations de défense des droits de l’homme. – (AFP.) Philippe Bolopion REUSSIR LES ADMISSIONS DIRECTES À BAC+2 ET BAC+3 • Écoles de commerce Message, “Tremplin 1”, “Passerelle 1” •CELSAadmissionenL3 EN DÉBUT DE BAC+3 • Grandes Écoles de commerce HEC/ESCP-EAP, EM Lyon, EDHEC, Audencia,“Tremplin 2”, “Passerelle 2” • SCIENCES PO Paris, admission en Master • Écoles deJournalisme CFJ, ESJ, IPJ, CELSA, CUEJ... ipesup www.ipesup.fr 01 44 32 12 00 Enseignement supérieur privé 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Europe 9 En Grande-Bretagne, une liste noire pour interdire le territoire aux extrémistes La ministre de l’intérieur britannique a annoncé la publication d’une liste de 200 noms d’étrangers qui sera communiquée à d’autres pays LONDRES CORRESPONDANTE ’est un privilège de venir en Grande-Bretagne. Et je ne veux pas que ceux qui abusent de nos valeurs pour mettre en danger notre style de vie y aient droit. » Jacqui Smith, la ministre de l’intérieur britannique, a annoncé au Parlement, mardi 28 octobre, que ses services allaient publier une liste des extrémistes de tous types qui seront interdits de séjour au Royaume-Uni. Qu’il s’agisse des militants antiavortement les plus radicaux, des négationnistes, des défenseurs les plus virulents des droits des animaux ou encore des extrémistes religieux, ils n’auront plus le droit de venir sur le territoire britanni- C que. Et ce, même s’ils font partie sonnalités étrangères se sont vu de l’espace européen. Le ministè- refuser l’accès au Royaume pour re assure que cette mesure ne des questions de sécurité nationanécessitera pas de modification le. Et 79 se sont vu reprocher d’avoir, selon les termes du minislégislative. Quelque 200 noms devraient tère de l’intérieur, un « comportefigurer sur cette liste noire des ment inacceptable » qui incitait à étrangers « susceptibles d’attiser la haine. Cas le plus spectaculaire, Omar les violences », liste qui sera communiquée à d’autres pays. Et si Bakri Mohammed, réfugié sur le sol britannique depuis l’un d’entre eux veut, vingt ans, n’a pas pu malgré tout, venir au Le ministère remettre les pieds sur le Royaume-Uni, il lui fauassure sol britannique après un dra prouver qu’il n’est que cette mesure séjour au Liban. Le prépas ou plus dangereux, ne nécessitera pas dicateur islamiste radiet revenir publiquede modification cal n’avait jamais caché ment sur les déclaralégislative son admiration pour tions ou les prises de Oussama Ben Laden et position qu’il a pu faire dans le passé et qui l’ont rendu pour les auteurs des attentats du indésirable aux yeux du ministère 11 septembre 2001 à New York. En février 2008, c’est l’imam de l’intérieur. Jusqu’ici, lorsque Londres voulait interdire quel- musulman d’origine égyptienne qu’un sur son territoire, il lui fal- Yusuf al-Qaradawi qui n’a pas pu obtenir son visa pour avoir défendu lait se justifier. Depuis les attentats de Lon- les attentats suicides contre les dres qui avaient été commis par Israéliens. Et en mars, c’est Moshe des musulmans nés sur le sol bri- Feiglin, un membre du Likoud tannique et qui avaient fait israélien qui s’est vu interdire d’en56 morts le 7 juillet 2005, 230 per- trée sur le territoire au motif que sa présence pourrait provoquer violence et terrorisme. Dans ce contexte, les nouvelles dispositions annoncées par la ministre de l’intérieur ont été plutôt bien acceptées. Dominic Grieve, la ministre de l’intérieur du cabinet fantôme de David Cameron, le leader du parti conservateur, s’est félicité de cetteannonce touten regrettant que « le gouvernement ait mis tant de temps » à la faire. Patrick Mercer, un député conservateur, trouve qu’il s’agit d’un « gimmick » et se demande s’il ne vaudrait pas mieux « se concentrer sur les extrémistes qui sont déjà dans le pays ». Chris Huhne, porte-parole des libéraux démocrates sur les questions de sécurité, juge que « le vrai sujetseraitdes’attaquer auxBritanniques qui incitent à la haine et d’interdire les sites Internet qui alimentent cette violence ». Le Muslim Council of Britain attend d’en savoir plus avant de se prononcer. Mais il espère que la liste noire sera construite sur « des preuves solides et objectives ». a Virginie Malingre ESPAGNE RECONSTITUTION DE COMMANDO Arrestation de quatre membres présumés d’ETA MADRID CORRESPONDANT La police espagnole a arrêté, mardi 28 octobre, quatre membres présumés de l’organisation séparatiste armée basque ETA « prêts à commettre des attentats ». Trois hommes ont été interpellés à Pampelune (Navarre) et une femme à Valence, dans le sud du pays, où elle était en déplacement professionnel. Selon le ministère espagnol de l’intérieur, « il s’agissait d’une cellule de l’ETA jusque-là non identifiée, parfaitement structurée et prête à passer à l’action en Navarre ». Les policiers ont saisi des armes, divers matériels pour la fabrication de bombes, une centaine de kilos d’explosifs et de la documentation sur d’éventuels objectifs. Parmi les suspects, trois sont des membres « légaux » de l’ETA, c’est-à-dire non fichés par la police. En revanche, le quatrième activiste, Aurken Sola Campillo, 29 ans, a déjà été condamné à quinze mois de prison en 2005 pour « tentative de collaboration avec une bande armée ». Il faisait partie du commando Urbasa, démantelé fin 2002, spécialisé dans la collecte d’informations sur des personnalités de Navarre au profit de l’ETA. Pour la presse espagnole, la cellule neutralisée mardi était une tentative de reconstitution du fameux commando Nafarroa, responsable de la plupart des attentats mortels en Navarre dans les années 1980. Le ministre de l’intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, s’est félicité de cette « action préventive ». Depuis la rupture du dialogue avec le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, en juin 2007, l’organisation séparatiste basque a repris sa campagne d’attentats, tuant cinq personnes. La dernière victime est un militaire, mort le 22 septembre à Santona, en Cantabrie, dans l’explosion d’une voiture piégée. Le même jour, deux autres voitures avaient sauté au Pays basque en réponse à l’interdiction par la justice de deux vitrines politiques de l’ETA, le Parti communiste des terres basques (PCTV) et l’Action nationaliste basque (ANV). a Jean-Jacques Bozonnet La pinte qui peut mettre « fin à 300 ans d’histoire » epuis quelques jours, les Britanniques sont appelés à se prononcer sur un sujet qui manifestement fait polémique : l’introduction d’une nouvelle mesure de bière, le deux tiers de pinte. Ils ont jusqu’au 1er janvier 2009 pour donner leur avis au Laboratoire national des poids et mesures (National Weights and Measures Laboratory, NWML), l’organisme public qui gère le système de mesure du Royaume hérité de l’empire britannique. La sacro-sainte pinte – 0,568 litre – a été légalisée en 1698. Pour le Daily Telegraph, ce deux tiers de pinte que veut introduire le NWML marquerait « la fin de 300 ans d’histoire ». Ni plus, ni moins. « Ce serait la première fois depuis que Guillaume III, prince d’Orange, était sur le trône (1650-1702) qu’on pourrait boire une dose si inhabituelle », écrit le quotidien dans son édition du 23 octobre. C’est indéniable puisque cette quantité n’a pas droit de vie aujourd’hui, et qu’il faudrait une loi pour le lui donner. Mais c’est exagéré dans la mesure où le législateur britannique s’est montré fort libéral au XXe siècle en autorisant la demi-pinte et le tiers de pinte. Les pubs ont demandé au NWML de créer cette nouvelle mesure impériale pour les aider, alors qu’ils assistent, impuissants, à une baisse de leur fréquentation qui s’accompagne d’un recul de la consommation. Cha- que jour, cinq d’entre eux doivent mettre la clef sous la porte, alors que les Britanniques, de plus en plus casaniers, préfèrent acheter leur bière en supermarchés pour la boire à la maison. « Il ne fait aucun doute que les pubs font face à des difficultés majeures et le moindre détail peut venir en aide », estime la British Beer and Pub Association (BBPA), qui dit représenter 98 % de la bière brassée et plus de la moitié des 58 000 débits de boisson britanniques. La BBPA pense notamment que les femmes pourraient être séduites par le deux tiers de pinte, alors que la clientèle traditionnelle du pub est très masculine. Un argument qui inquiète les associations qui luttent contre l’alcoolisme. Et soulève leur opposition au projet de la NWML. L’une d’entre elles, Alcohol Concern, juge ainsi que « cela pourrait permettre de mettre sur le marché des bières pour femmes. Nous avons déjà vu les brasseurs tenter de sortir d’un marché exclusivement masculin ». A l’autre extrême, l’association Campaign for Real Ale (Camra) vient de déposer auprès du gouvernement une pétition de plus de 20 000 signatures demandant à ce que les pintes de bière soient remplies à ras bord. « Dans une pinte sur quatre, il manque 5 % de bière », dénonce l’organisme. Un crime de lèse-majesté. a BELGIQUE Ces affrontements ont été provoqués, selon les protestataires, par la démolition par la police d’un étage d’une habitation construite illégalement, d’après les autorités. Créée en 1971 par des hippies, Christiania est toujours en conflit avec les pouvoirs publics. – (AFP.) D « Plat préféré d’Hitler » : l’émission déprogrammée La télévision publique flamande VRT a renoncé à diffuser, mardi 28 octobre, une émission culinaire controversée sur le « plat préféré » d’Adolf Hitler. Dans un communiqué, la direction de la VRT indique avoir préféré la retirer de la programmation « étant donné la controverse », tout en en défendant le contenu. « L’émission montre clairement l’aversion de Jeroen Meus [le chef cuisinier vedette de l’émission] pour Adolf Hitler et le nazisme », insiste VRT. – (AFP.) DANEMARK Affrontements autour du squat de Christiania Plus de 300 habitants et sympathisants du squat géant de Christiania à Copenhague ont affronté la police, mardi 28 octobre, dans la soirée, dressant des barricades dans les rues et jetant pavés et cocktails Molotov sur les policiers. V. Ma (Londres, Correspondante) GRANDE-BRETAGNE Des publicités athéistes prévues sur les bus londoniens Une campagne de publicité athéiste, proclamant « il n’y a probablement pas de Dieu. Alors maintenant, arrêtez de vous inquiéter et profitez de la vie », devrait s’afficher en janvier 2009 sur les bus londoniens. L’initiative a été lancée par l’auteur de comédie britannique Ariane Sherine, agacée par des publicités chrétiennes sur les fameux bus. Celles-ci renvoient à un site Internet promettant aux non-croyants de passer l’éternité dans « les tourments de l’enfer ». – (AFP.) INVESTISSONS ENSEMBLE POUR PRÉPARER LE FUTUR DE NOS ENFANTS Savez-vous qu’Intel s’engage depuis plus de 10 ans auprès des gouvernements, des institutions et de la société civile pour promouvoir l’équité numérique? En Europe, depuis 10 ans, le programme Intel® Teach a aidé plus d’un million de professeurs à s’approprier les technologies de l’information pour rendre leurs enseignements plus vivants et interactifs, permettant ainsi d’adapter leur pédagogie aux difficultés propres à chaque enfant. Les enfants apprennent à travailler ensemble et à inventer des solutions aux problèmes de demain. 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Plusieurs d’entre eux ont fait part au patron du groupe, Jean-François Copé, de leur mécontentement lors d’un déjeuner réunissant une dizaine d’élus, comme il en organise régulièrement. La séance de questions au gouvernement n’a fait que refléter le malaise : à la traditionnelle question d’un député de l’UMP destinée à permettre au premier ministre de détailler les mesures, c’est le secrétaire d’Etat chargé de l’emploi, Lau- S Un compromis sur le logement social Le quota de 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants sera maintenu, mais les pénalités financières seront allégées pour celles qui s’engagent dans des programmes d’accession sociale à la propriété. Tel est le compromis présenté, mardi 28 octobre, aux députés de l’UMP par le premier ministre, François Fillon, et la ministre du logement, Christine Boutin. Après le désaveu essuyé au Sénat sur le projet de loi logement, les sénateurs ayant refusé de remettre en question le quota de 20 %, la ministre avait indiqué qu’elle laisserait aux députés le soin de réintroduire une disposition contestée. Le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, a fait savoir que c’était au gouvernement « d’assumer sa position » en présentant un nouvel amendement. L’Elysée, qui tenait à ce que l’accession sociale à la propriété figure d’une manière ou d’une autre dans le texte, a arbitré le détail de la disposition. Le texte devait venir à l’Assemblée en décembre. rent Wauquiez, qui a été chargé de répondre, ne recueillant qu’une approbation mitigée sur les bancs de la majorité. A la sortie de l’Hémicycle, le président du groupe UMP, s’est, quant à lui, éclipsé sans tarder, évitant ainsi de répondre à toute sollicitation sur le plan présenté par le président de la République. Nombre de députés de la majorité s’avouent, en réalité, « atterrés » par la succession d’annonces faites par le chef de l’Etat. Et s’insurgent d’avoir à commenter des mesures sur le contenu desquelles il n’a pas été tenu compte de leur avis. « On apprend en sortant de la réunion du groupe ce que le président a annoncé. On n’est là que pour approuver la parole présidentielle. Si c’est ça, la “coproduction”, ça ne veut rien dire, s’emporte Lionel Tardy (UMP, Haute-Savoie). Peut-être qu’il serait temps de remettre les choses à l’endroit et de partir des vrais problèmes, ceux qui ne sont abordés nulle part dans les annonces. Les banques, ce n’est pas tout. » Manifestations d’humeur Jean-Paul Charié (UMP, Loiret) était lui aussi du déjeuner avec M. Copé. Elu sans interruption depuis 1981, il bénéficie d’une certaine autorité liée à son ancienneté. « Est-ce qu’on éteint l’incendie avec des mesures totalement déconnectées ? », interroge-t-il. Le secrétaire de la commission des affaires économiques s’en prend lui aussi à la manière dont sont prises les décisions. « Sarkozy ne peut plus continuer à tenir seul les rênes, en ne prenant ses informations qu’auprès d’un petit groupe », constate-t-il. Ces manifestations d’humeur ne trompent pas sur le sentiment qui habite les députés. Malgré la révision constitutionnelle, la centralisation du pouvoir à l’Elysée les tient à distance et ils n’ont guère de moyens d’influer sur les décisions. Comme le note François Goulard (UMP, Morbihan), « on est en train d’examiner ici les Nicolas Sarkozy à Rethel (Ardennes), mardi 28 octobre, ville où il a présenté ses mesures pour l’emploi. GERARD CERLES/AFP recettes du budget et le président annonce la suspension de la taxe professionnelle sans qu’on n’en ait jamais discuté ». A l’absence de concertation s’ajoute le grief portant sur l’« incohérence » des dispositifs. Chez la plupart des élus, portés par le vent libéral de la première année de législature, la « volte-face » récente de M. Sarkozy suscite des interrogations. Au centre des annonces faites à Rethel (Ardennes) le 28 octobre, la relance des emplois aidés n’est pas prisée par tous. « Les contrats aidés, c’est de la morphine, Seul le patronat satisfait des mesures sur l’emploi L’ANNONCE, mardi 28 octobre, de 100 000 contrats aidés n’y a rien fait. Le plan pour l’emploi de Nicolas Sarkozy n’a pas convaincu les syndicats, qui regrettent qu’aucune mesure de relance du pouvoir d’achat n’ait été avancée… « Pas à la hauteur » pour la CFDT, « décevant » pour FO… « 360 milliards pour les banques, du pipeau pour les salariés », proteste Solidaires, « le président de la République n’a pas pris la mesure de l’ampleur de la crise sociale », ajoute la CGT. Pas de nature à éviter « le risque d’une véritable fracture sociale », renchérit l’UNSA. Seules les organisations patronales ont marqué leur satisfaction devant les assouplissements envisagés par M. Sarkozy. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a salué sa volonté « de lever les tabous, en particulier à propos du travail le dimanche et de l’utilisation des contrats à durée déterminée pour stimuler l’économie ». Deux points qui rencontrent l’hostilité des syndicats. « Le chefdel'Etat veut fairedu CDDle contrat unique qu’il vantait pendant sa campagne, estime Maryse Dumas, secrétaire confédérale dela CGT. Plus il parle desécurité sociale professionnelle, moins il la met en pratique. » Conviés par le chef de l’Etat à un sommet social, probablement en décembre, pour faire le point sur les négociations en cours (formation professionnelle, assurance-chômage), les syndicats se montrent sensibles à sa volonté de dialogue. Mais, ainsi que le dit la CFE-CGC, « des décisions très concrètes doivent être prises (…), sans se laisser piéger par le “y a qu’à, faut qu’on” d’une autre époque ». Le président de la CFTC, Jacques Voisin, qui a ouvert le 50e congrès de sa confédération à Strasbourg, mardi, a demandé à Nicolas Sarkozy qu’il reçoive les syndicats avant la tenue du G20 le 15 novembre. La CGT, elle, a proposé une réunion aux autres syndicats pour organiser une mobilisation des salariés. A quelques semaines de l’élection prud’homale du mois de décembre, chaque organisation va devoir peaufiner sa stratégie face à la crise… et au gouvernement. a R. Bx. ENTRETIEN GABY BONNAND, SECRÉTAIRE NATIONAL DE LA CFDT « La CFDT en a ras le bol de l’omniprésence du chef de l’Etat » Approuvez-vous les mesures pour l’emploi proposées par Nicolas Sarkozy mardi 28 octobre ? Ces mesures ne correspondent pas aux enjeux. Alors que celles prises pour le sauvetage du secteur bancaire étaient ambitieuses et nécessaires, celles pour l’emploi ne sont pas à la hauteur des ambitions. Des trois plans, pour aider les banques, les entreprises et pour soutenir l’emploi, le dernier est le seul qui ne bénéficie d’aucun chiffrage. Aucun milliard n’est proposé, on ne sait pas qui payera ni à qui s’adresser. Il ne faut pas seulement gérer les conséquences de la crise mais préparer l’avenir. Cette crise financière ne doit pas faire oublier la fragilité de la situation économique dans laquelle nous nous trouvions déjà. Et cela est dû à la politique de Nicolas Sarkozy Vous n’approuvez pas les 100 000 contrats aidés supplémentaires et l’extension du contrat de transition professionnelle annoncés mardi ? Avec ces mesures, le chef de l’Etat reconnaît l’erreur globale qui fut celle du PARLEMENT Les députés adoptent la partie recettes du budget pour 2009 L’Assemblée nationale a adopté, mardi 28 octobre, la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2009 par 324 voix contre 220. L’UMP et le Nou- gouvernement quand il avait réduit l’enveloppe des contrats aidés. On revient au nombre de contrats aidés d’avant la crise. Mais cela ne règle rien. En annonçant l’extension de l’expérimentation du contrat de transition professionnelle (CTP), Nicolas Sarkozy ne dit pas qui va payer cette mesure onéreuse. Nous sommes prêts à discuter d’un nouveau dispositif qui allierait le CTP et la convention de reclassement personnalisé (CRP), mais il faut que le dispositif s’adresse à tous les salariés, y compris ceux qui sont en CDD ou en intérim. Il ne faut pas oublier non plus que les licenciés économiques, à qui est réservé le CTP, représentent moins de 5 % des entrants dans le chômage. La CFDT est-elle prête à discuter d’un assouplissement des conditions de recours au CDD et du travail le dimanche ? Ce n’est pas sérieux de se saisir de la crise pour remettre sur le tapis la question du travail le dimanche. La CFDT ne discutera pas de ce dossier, pas plus que de l’assouplissement des CDD. Il n’y a pas besoin de veau Centre ont voté pour, la gauche (PS, PCF, PRG, Verts) a voté contre, ainsi que François Bayrou et les deux autres députés du MoDem. Après l’examen de ce volet recettes, le déficit prévisionnel de l’Etat en 2009 s’établit à 52,208 milliards d’euros. modifier la réglementation sur ce point, les entreprises peuvent très bien embaucher sans y toucher. M. Sarkozy nous dit qu’il sera vigilant pour que les entreprises ne profitent pas de la situation actuelle pour dégraisser et mal se comporter, mais il fait la même chose en se servant de la crise pour promouvoir le travail le dimanche et la déréglementation du CDD. Le chef de l’Etat vous fixe un cadre précis dans le temps et sur les objectifs pour les négociations en cours avec le patronat. Les acceptez-vous ? La CFDT en a ras le bol de l’omniprésence du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a su remettre le dialogue social au centre, qu’il arrête de se mêler de tout. Nous ne l’avons pas attendu pour être conscients des enjeux concernant la formation professionnelle ou l’assurance-chômage. Nous ne l’avons pas attendu pour dire que les salariés non qualifiés doivent bénéficier en priorité d’une bonne formation ou qu’il faut mieux accompagner les chômeurs. a Propos recueillis par Rémi Barroux JUSTICE Les cabinets d’avocats pourraient contribuer à l’aide juridictionnelle « La commission Darrois étudie la possibilité de faire contribuer les grands cabinets d’avocats à l’aide juridictionnelle », a indiqué la ministre de la justice Rachida estime Lionnel Luca (UMP, Alpes-Maritimes). Ça soulage, mais ça ne guérit pas. » Hervé Mariton (UMP, Drôme) accueille ce discours avec une certaine ironie : « C’est drôle, j’entendais la semaine dernière Xavier Bertrand faire un vigoureux réquisitoire contre les emplois aidés », note le député villepiniste, qui s’interroge sur le « statut de ce discours » et juge « dommage que la politique de l’emploi ait été oubliée pendant plus d’un an ». Au regard de l’accueil du « plan emploi » dans les rangs de la majorité, les réactions de l’opposition passeraient presque pour timides. « Il y a eu beaucoup de promesses verbales, beaucoup de “moi je”, beaucoup de “y a qu’à”, mais pas de mesures décisives, a commenté le premier secrétaire du PS, François Hollande. Les seules mesures concrètes, c’est les 100 000 emplis aidés de plus, quand il y en avait eu 200 000 de supprimés ces dernières années. » Pour emporter la conviction sur son dispositif pour l’emploi, le président de la République va avoir du boulot. a Patrick Roger La loi de programmation militaire 2009-2014 veut ignorer la crise EN DÉPIT DE LA CRISE financière, le ministère de la défense échappe aux restrictions budgétaires qui ralentiront les dépenses de l’Etat au cours des prochaines années : ce sont les conclusions que l’on peut tirer de la loi de programmation militaire pour les années 2009-2014, qui devait être adoptée, mercredi 29 octobre, en conseil des ministres. Attendu par les armées, cet exercice est la traduction en termes financiers et d’équipements du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, rendu public en juin par Nicolas Sarkozy. D’un montant total de 185 milliards d’euros (hors inflation et hors pensions), la loi de programmation ne traduit pas d’inflexions à la baisse par rapport aux objectifs du Livre blanc. Dans un entretien publié mercredi par Le Figaro, le ministre de la défense, Hervé Morin, confirme que « malgré la crise, on ne touchera pas aux crédits de la défense ». La priorité en faveur du budget d’équipement, dont la moyenne annuelle passera de 15,5 milliards d’euros pour la loi de programmation 2003-2008, à 16,9 milliards d’euros, est confirmée, même si l’objectif retenu de 18 milliards ne sera atteint qu’en 2014. Au cours des six prochaines années, c’est un total de 101 milliards d’euros qui seront consacrés à l’équipement des armées. « Cette priorité, explique-t-on au ministère de la défense, va dans le sens de la réponse de l’Etat face à la crise, c’est-à-dire une relance par des investissements dans l’économie productive. En faisant travailler les PME et les groupes d’armement, nous sommes exactement dans cette logique ». Outre que la baisse du prix du baril de pétrole va aider la défense à financer ses équipements, les réductions d’emploi, qui concernent 54 000 postes, vont apporter une marge de manœuvre financière, et permettre de contenir une masse salariale s’élevant à 12 milliards d’euros. Au départ, elles se traduiront cependant par un surcoût, ne serait-ce qu’en raison des pécules versés aux militaires. Les cessions d’actifs immobiliers, qui concernent notamment 14 emprises parisiennes, vont rapporter à l’Etat entre 1,5 et 2 milliards d’euros. La défense conservera cependant l’Ecole militaire, les Invalides, le Cercle Saint-Augustin, l’Hôtel de Brienne, tandis que l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde, sera loué à une société privée. Dati, devant la commission élargie des lois et du budget, mardi 28 octobre. JeanMichel Darrois préside, à la demande du chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, une commission chargée notamment de l’aide juridictionnelle. A l’automne 2007, le sénateur Roland du Luart avait proposé de faire payer les cabinets d’avocats qui n’assuraient pas de permanences d’aide juridictionnelle. Les avocats avaient protesté. Le gouvernement a écarté la deuxième idée du sénateur d’instaurer un ticket modérateur pour les justiciables. Relativiser les effets d’annonce S’agissant des équipements, peu de surprises par rapport aux objectifs du Livre blanc : la priorité accordée à la fonction stratégique « connaissance et anticipation » se vérifie avec le programme de satellites d’observation Musis, la création de 700 postes supplémentaires pour les services de renseignement, et le programme de détection de missiles, grâce à des satellites d’alerte avancée et des radars à longue portée. Les avions de combat Rafale, les sousmarins Barracuda, les frégates Fremm, les hélicoptères Tigre et NH90, etc., semblent au rendez-vous. « Quelques millions d’euros » sont même prévus pour le très hypothétique deuxième porte-avions, afin d’alimenter, précise un conseiller, « un flux de crédits d’études pour le maintien des compétences ». La loi de programmation 2003-2008 avait été respectée, à ceci près que des promesses somptuaires avaient été faites aux armées. Pour les tenir, avait estimé Hervé Morin, il aurait fallu augmenter de 42 % les crédits d’équipement ! Ce précédent confirme qu’il est toujours prudent de relativiser les effets d’annonce d’une loi de programmation militaire. a Laurent Zecchini France 12 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Le gouvernement s’apprête à lancer une chaîne de télévision sur Internet Le plus i n t e r n a t i o n a l des j o u r n a u x français ! • 25 langues • 72 éditions étrangères • 2,4 millions d’exemplaires imprimés DOSSIER NOUVELLE DONNE GÉOPOLITIQUE Penser l’impensable # A l’aube d’un siècle postaméricain # Finance, puissances... le monde bascule # Ce qui se résolvait hier par la guerre... # L’Inde éperdue de reconnaissance # Affaissement de deux grandes places boursières # Même le Honduras s’émancipe # Du déclin des Empires N o v e m b r e 2 0 0 8 . – 4 , 5 0 euros Un appel d’offres a été lancé pour une Web-TV qui devrait s’inspirer de la NS TV, l’ex-chaîne du candidat Sarkozy pendant la campagne présidentielle ne émission ? Mieux, une télévision ! Thierry Saussez, le délégué interministériel à l’information, multiplie les initiatives pour tenter de convaincre les Français de la pertinence de la politique gouvernementale. Au moment où il soulevait un tollé en annonçant, lundi 27 octobre sur Public Sénat, l’hypothèse de la diffusion sur le service public d’une « émission gouvernementale à la télévision pour répondre aux préoccupations des Français », le patron du service d’information du gouvernement (SIG) lançait beaucoup plus discrètement un appel d’offres pour la création d’une Web TV. Publié au Bulletin officiel des marchés publics, l’appel à candi- U dature vise à « la conception et la réalisation d’une Web TV gouvernementale ». Les soumissionnaires ont jusqu’au 24 novembre pour proposer « la conception d’une ligne éditoriale et d’un catalogue de programmes, la production et la mise à disposition des programmes, la conception et la réalisation d’une solution de gestion de contenu et de diffusion de vidéo en ligne et de son hébergement ». Financée sur les crédits du SIG, cette Web TV devrait largement s’inspirer de la « NS TV », qui fut la chaîne du candidat Sarkozy pendant la campagne électorale. Le patron de la communication gouvernementale avait dépensé au printemps 4,3 millions d’euros pour diffuser 1 630 fois des spots publicitaires donnant le mode d’emploi de quelques mesures phares du gouvernement, avec ce slogan : « Vous êtes impatients ? Nous aussi. » Le SIG a lancé cet été un nouvel appel d’offres – remporté par Euro RSCG C & O – pour promouvoir le champ de la réforme sociale (dépendance, retraite, santé). Une initiative qui risque d’apparaître décalée : « J’ai bonne mine en période de crise », reconnaît M. Saussez. Ce dernier souhaite que le gouvernement soit en communication directe avec les Français, « loin de la bouilloire médiatique ». Sur Public Sénat, l’ancien publicitaire avait émis le souhait que le gouvernement puisse répondre directement aux préoccupations des Français, sur un mode interactif. Maladresse Mais son initiative n’a pas suscité un vif enthousiasme au sein du gouvernement. « Ni l’Elysée, ni Matignon ne sont demandeurs », commente-t-on dans l’entourage de l’exécutif. Selon un ministre, Nicolas Sarkozy aurait lui-même indiqué à l’intéressé qu’il jugeait son initiative maladroite. Les services juridiques du gouvernement ont également attiré son attention sur le risque que le CSA n’accorde un temps de parole équivalent à l’opposition, puisque le gouvernement n’est autorisé par la loi qu’à communiquer sur la mise en œuvre de lois votées. M. Saussez a dû nuancer ses propositions en affirmant à l’AFP, mardi, qu’il n’avait « jamais eu l’intention, évidemment, de refaire “Parlons France” », une émission qui avait permis à Laurent Fabius, lorsqu’il était premier ministre, de s’exprimer régulièrement sous forme de questions-réponses complaisamment préparées. « Il ne s’agit pas non plus de s’insérer dans les programmes de télévision de quelque chaîne que ce soit, a encore précisé M. Saussez. Il s’agit de faire en sorte que la communication gouvernementale utilise des durées plus longues que les spots de 30 à 45 secondes habituels, parce que dans cette période de crise, les Français ont besoin d’explications en profondeur dans le domaine économique et social ». Sur sa Web TV, M. Saussez aura au moins la certitude que la parole gouvernementale ne sera pas bridée. a Christophe Jakubyszyn GAUCHE PARTI COMMUNISTE Au Sénat, les promesses de sobriété ont du mal à tenir PCF : la préparation du congrès marquée par le désintérêt général ’intitulé du texte, examiné mercredi 29 octobre au Sénat, peut sembler énigmatique : « Proposition de résolution tendant à modifier l’article 3 du règlement du Sénat afin de renforcer le pluralisme dans l’organe dirigeant du Sénat. » De manière plus prosaïque, il s’agit de faire passer le nombre de vice-présidents de six à huit et celui des secrétaires du bureau de douze à quatorze. Ce qui ne cadre guère avec les promesses de sobriété annoncées par le nouveau président (UMP) du Sénat, Gérard Larcher . « Deux motivations essentielles » guident cette proposition, explique le vice-président (UMP) de la commission des lois, Patrice Gélard, chargé de la défendre : « Traduire l’attention que le Sénat attache, par vocation, à la représentation de la diversité politique, prendre en compte l’objectif constitutionnel du pluralisme inscrit dans la Constitution. » Le doyen Gélard a l’art d’habiller de vertueuses considérations les petits accommodements obéissant à de moins nobles préoccupations. Dans le cas d’espèce, il s’agit moins de pluralisme que de tenir les promesses faites par l’UMP à ses alliés lors de la L bataille pour la présidence du Sénat. Rappel des faits. Le 1er octobre, quelques heures avant le scrutin, les centristes menacent de présenter la candidature de leur chef de file, Michel Mercier, ce qui risquerait de priver M. Larcher d’une victoire au premier tour. « Que voulez-vous ? », s’enquièrent en catastrophe les émissaires de la majorité : une vice-présidence – prime, bureau et voiture de fonction compris. Le groupe UMP est prié d’en céder une, mais personne ne veut se sacrifier. Qu’à cela ne tienne, une septième vice-présidence sera créée pour les centristes. L’affaire est conclue, la candidature de M. Mercier retirée et la victoire de M. Larcher servie sur un plateau. Pour faire bonne mesure – et faire taire les protestations –, il est décidé la création d’une huitième viceprésidence, attribuée au groupe communiste. « Ces augmentations seront gagées par un redéploiement des moyens et à niveau financier constant », assure M. Larcher. La dotation budgétaire du Sénat, qui passe de 315,5 à 319,5 millions d’euros, enregistre toutefois une hausse de 1,27 % en 2009. a Patrick Roger LE CONGRÈS du PCF se prépare et il ne passionne guère. Ni à l’extérieur, où le devenir d’un parti à 1,93 % semble peu peser sur la gauche, ni en interne, où les réunions sont désertées par les militants. Ce sont près de 70 000 votants qui sont invités à s’exprimer, les 29 et 30 octobre, sur le texte d’orientation pour leur congrès de décembre. Mais la fréquentation des assemblées générales est en chute libre : dans le Val-d’Oise, à Ermont, ou Goussainville, elle a oscillé entre 13 et 25 adhérents pour des sections qui en comptent au moins une centaine ; en Ille-etVilaine, l’AG départementale a réuni 25 personnes sur 700 adhérents ; ils étaient 40 à Rennes sur 400 cartes et 25 sur 250 dans le 12e à Paris. Dans le fief du Val-de-Marne, les chiffres sont accablants : 60 participants à Vitry sur 900 adhérents ; 40 à Choisy-le-Roi, 10 à Villeneuve-le-Roi… La direction saura faire voter au dernier moment pour éviter d’afficher de tels résultats. Mais les militants ne sont pas dupes. « On a du mal à mobiliser, il y a une grande lassitude sur les textes », reconnaît Olivier Dartigolles, porte-parole. L’épuisement militant après la débâcle à la présidentielle n’explique pas cette désaffection. La promesse faite alors d’« ouvrir grand » le débat sur le devenir du PCF a été oubliée au profit d’un congrès qui opposera, comme les précédents, la direction à sa vieille garde représentée par le député André Gerin et les très orthodoxes militants de la Riposte. Pour montrer leur désaccord et refuser « de jouer le jeu habituel des congrès ordinaires », les deux autres sensibilités – les Refondateurs comme une partie des anciens fidèles de Robert Hue – ont décidé de ne pas présenter de texte alternatif. « On a l’impression qu’à l’intérieur, les militants restent sans y croire, et qu’à l’extérieur, le milieu intellectuel et politique ne sent pas qu’un sursaut est possible », souligne l’historien Claude Pennetier. « Le PCF ne semble pas capable de proposer une alternative. Son congrès n’apparaît plus que comme un rite », renchérit Stéphane Rozès, directeur général de l’institut CSA. Même la question de la direction – Marie-George Buffet va-t-elle s’en aller ? – ne passionne plus. En interne comme à l’extérieur, elle apparaît trop maigre comme signe de renouveau. a Sylvia Zappi FAITS DIVERS IL EST INTERROGÉ SUR UNE AUTRE AFFAIRE D’AGRESSION IMMATRICULATION L’accusé de viol, libéré par erreur, a été interpellé et placé en garde à vue Un numéro de département figurera sur les futures plaques JORGE MONTÈS, l’homme qui avait été remis en liberté le 23 octobre à la suite d’une faute de frappe commise par la chambre de l’instruction, a été interpellé mercredi 29 octobre en début de matinée à son domicile parisien. Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire parisienne où il est interrogé dans le cadre d’une affaire d’agression commise il y a cinq mois à Paris. « Celle-ci n’a rien à voir avec l’affaire qui lui vaut d’être renvoyé devant la cour d’assises de Créteil » a indiqué au Monde la porte-parole du parquet de Paris, Isabelle Montagne. Selon cette même source, en juin 2008, Jorge Montès, 48 ans, était entré par effraction au domicile d’une femme. Il lui avait sauté dessus avec un couteau, et s’était sauvé sans la blesser. La victime avait porté plainte, mais la procédure était restée en l’état, jusqu’à la mise en liberté inattendue de M. Montès. « En voyant le visage de M. Montès après sa sortie de la prison de Fresnes, cette femme a reconnu son agresseur et a alerté les policiers », a expliqué Mme Montagne. Considéré comme un individu dangereux, M. Montès, un français d’origine uruguayenne, déjà condamné à un an de prison pour violences et agressions sexuelles sur sa compagne, doit comparaître devant la cour d’assises de Créteil dans les mois à venir. Jorge Montès est accusé d’avoir enlevé, séquestré et violé deux personnes. Dans un arrêt daté du 17 octobre, la chambre de l’instruction de Paris avait refusé sa demande mise en liberté. Les juges avaient motivé leur décision en raison des risques de pression que l’accusé pouvait exercer sur les victimes. La cour avait considéré que le maintien en détention de M. Montès était « l’unique moyen d’éviter tout renouvellement des infractions ». Toutefois une erreur d’écriture dans la rédaction de l’arrêt avait transformé le terme « confirme » par « infirme ». Cette « boulette » ainsi qualifiée par Me Franck Berton, avocat des parties civiles, avait suscité une vive émotion. Toutefois, Jorge Montès avait été relâché, mais il restait soumis à un contrôle judiciaire très strict, lui interdisant notamment de circuler. Informé de cette affaire dès le 24 octobre, alors qu’il se trouvait en Chine, le président de la République, Nicolas Sarkozy avait demandé au parquet de Paris de saisir la cour d’appel d’une requête en rectification d’erreur matérielle. Celle-ci sera examinée vendredi 31 octobre à 9 heures, et la décision qui en découlera, devrait être rendue dans la foulée. Juste au moment où la garde à vue de M. Montès touchera à son terme. a Yves Bordenave QUELQUES JOURS après la formation du comité Balladur chargé de repenser l’organisation des collectivités locales, le département vient de remporter une victoire symbolique et politique. Alors qu’aucune indication territoriale ne devait apparaître sur les nouvelles plaques d’immatriculation qui entreront en vigueur le 1er janvier 2009, le ministère de l’intérieur a annoncé mardi 28 octobre que, derrière les deux séries de deux lettres séparées par une série de trois chiffres, il faudra obligatoirement faire figurer sur la plaque un numéro de département. Celui-ci, laissé au libre choix du propriétaire, sera accompagné du logo de la région. Le collectif « Jamais sans mon département », regroupant 221 parlementaires, s’est déclaré « satisfait de cette victoire ». a Lacriseéconomique 0123 Jeudi 30 octobre 2008 13 Finance Aux Etats-Unis, les fonds de pension auraient perdu 2 000 milliards de dollars en quinze mois Le krach boursier menace les retraites dans de nombreux pays andrine Prod’Homme, une FrancoRwandaise de 32 ans, est partie travailler comme consultante il y a cinq ansàSan Francisco. Comme laquasi-totalité des salariés aux Etats-Unis, elle cotise chaque mois pour sa retraite dans un fonds de pension privé. Elle a opté pour un plan « 401-k », qui lui permet de décider où placer son épargne. Comme la plupart des Américains, elle a investi en Bourse, ce qui est plus risqué mais potentiellement plus rémunérateur. Mais depuis le début du krach boursier, elle voit son capital retraite fondre chaque mois davantage : « Depuis cet été, ça n’arrête pas. En huit mois, mon 401-k a perdu 40 %, c’est une catastrophe. » Ils sont 51 millions d’Américains dans son cas à avoir vu disparaître en quelques mois des années d’économies. L’ampleur de la crise est telle que tous les fonds de pensions américains ont été touchés. Selon le Congressional Budget Office S LEXIQUE Fonds de pension. Ils sont chargés d’investir les sommes cotisées par les épargnants pour leur retraite. Aux Etats-Unis, il en existe deux types. Il y a d’abord les fonds à prestations (ou bénéfices) définies : ceux-ci garantissent un revenu mensuel lors du départ à la retraite, quelle que soit l’évolution du marché. Il existe aussi des fonds non garantis, comme les « 401-k » : ils sont abondés par l’employeur pour aider le salarié à se créer un capital mais c’est ce dernier qui supporte le risque lié à l’évolution des cours. (CBO), les fonds auraient perdu au total 2 000 milliards de dollars en quinze mois (20 % de leur valeur). Les célèbres CalPERS et CalSTRS, dédiés au financement des retraites des fonctionnaires et professeurs de Californie, ont fondu de 26 % et 10 % depuis fin juin. « Je ne suis pas la plus à plaindre. J’ai trente ans pour me refaire, poursuit Sandrine Prod’Homme. Mais ceux qui voulaient prendre leur retraite dans cinq ou dix ans et ont laissé leurs sous en Bourse sont au plus mal. La plupart doivent reculer le moment du départ à la retraite. Certains prévoient de s’arrêter à 80 ans ! » « Les failles de tout le système » Avec la crise, c’est tout le système de retraites par capitalisation qui vacille. Aux Etats-Unis, la Sécurité sociale permet de toucher une pension mais le montant octroyé, correspondant en moyenne à 40 % du salaire, est souvent insuffisant et tous les Américains n’y ont pas droit. La quasi-totalité d’entre eux cotisent donc dans des fonds de pension. Soit dans des plans à « bénéfices garantis », où le salarié verse une cotisation à son entreprise qui s’engage à lui verser une retraite pour un montant fixé à l’avance (si l’entreprise ne peut le faire, le Pension Benefit Guaranty Corporation, un organisme d’Etat, prend le relais). Soit il décide de placer son capital à sa guise dans un fonds non garanti mais plus souple et souvent abondé par l’entreprise, comme les fameux « 401-k », et reçoit à sa retraite le capital qu’il aura fait fructifier. « Aujourd’hui la tempêtefinancière dévoileles failles detout le système », conclutl’économiste Thomas Philippon, professeur à l’université de New York. Les plans garantis « mettent en difficultés les entreprises. General Motors en souffre dramatiquement aujourd’hui », indique-t-il, car ce sont les sociétés qui doivent financer ces retraites alors que la crise met à mal leurs revenus. Tandis que les plans non garantis pénalisent les salariés. « Plus globalement, l’idée très en vogue jusqu’ici de financer les retraites uniquement par capitalisation est remise en question », estime M. Philippon. De fait, les Etats-Unis ne sont pas seuls dans la tourmente. Tous les pays qui ont opté pour un système équivalent, censé résoudre le casse-tête du financement des retraites par répartition menacé par le vieillissement de la population, sont concernés. Au Chili, où le système a été privatisé dans les années 1980, les fonds de pension auraient perdu 20 % de leur valeur. En Argentine, face à la déconfiture Outre-Atlantique, l’indice de confiance des consommateurs s’effondre à un niveau jamais vu LES AMÉRICAINS ont mauvais moral. Et dans un pays où la consommation contribuepour plus desdeux tiers au produit intérieur brut (PIB), cette sévère déprime confirme un peu plus encore la prochaine aggravation de la situation économique. L’indice de confiance des consommateurs, publié mardi 28 octobre par l’institut Conference Board, s’est écroulé à son plus bas niveau depuis sa création en 1985. Alors que le moral des Américains avait résisté de façon inattendue en septembre, l’indice s’est effondré à 36 points en octobre, contre 59,8 points le mois précédent. « On s’attendait à une baisse, mais pas de cette ampleur. Là, forcément, c’est un choc », estime Jean-Marc Lucas, économiste chez BNP Paribas. « L’impact de la crise financière (…) a eu clairement un effet dévastateur », a commenté le Conference Board, qui réalise cette enquête auprès de 5 000 ménages. Les premiers signes de contagion de la crise financière et bancaire à l’économie réelle ont eu raison de l’optimisme des Américains. Ceux-ci craignent désormais pour la santé financière des entreprises, leur patrimoine, leur pouvoir d’achat et leur emploi. Ils pâtissent aussi du durcissement des conditions de crédit, lequel joue un rôle-clé dans la consommation outre-Altlantique. Le vice-président de la Réserve fédérale (Fed), Donald Kohn, avait d’ailleurs estimé, le 16 octobre, que les dépenses de consommation étaient « en passe de recu- ler pour l’ensemble du troisième trimestre, ce qui serait une première depuis 1991 ». Autant d’éléments qui laissent augurer un report voire une annulation des achats et par conséquent une fin d’année très difficile. Les chiffres de croissance au troisième trimestre, dont la publication est prévue jeudi, devraient déjà faire ressortir une contraction de l’activité économique, les analystes tablant en moyenne sur une diminution de 0,5 %. Mais avec des consommateurs devenus neurasthéniques, la fin de l’année pourrait être pire encore et rendre inévitable l’entrée en récession – deux trimestres consécutifs de recul du PIB – de la première économie mondiale. a Clément Lacombe des fonds privés, l’Etat a même décidé de nationaliser le système et d’utiliser les 26 milliards de dollars gérés jusqu’ici par les fonds pour créer un régime public. « Dans ces deux pays, le sujet des retraites est ultra-problématique, mais en Argentine sans doute plus qu’au Chili, commente Pierre de Beaulaincourt, économiste chez Natixis, car on ignore encore si le gouvernement a décidé de nationaliser les retraites pour protéger les épargnants ou pour faire main basse sur leurs capitaux. » La crise a en effet aussi mis à mal les finances de l’Etat argentin et celui-ci a déjà annoncé qu’il rapatrierait du Brésil 544 millions de dollars des fonds de pension pour renforcer le marché des capitaux intérieur. En Europe, le Royaume-Uni, les PaysBas, la Norvège, la Suède ou la Finlande sont aussi touchés. Mais c’est en Pologne, en Hongrie et en République tchèque que les difficultés sont les plus sérieuses. Là-bas, les systèmes ont été privatisés plus récemment, pour désendetter les Etats et suivre les recommandations des grandes organisations internationales (Fonds monétaire international, Organisation de coopérationet dedéveloppement économiques). Et contrairement à ceux des pays nordiques ou anglo-saxons, ces fonds n’ont pas accumulé assez de capitaux pour résister à une crise aiguë et longue. « Lorsque la Bourse montait, on a porté trop d’attention aux systèmes par capitalisation, les systèmes de retraites ont été individualisés. Aujourd’hui, c’est chacun pour soi et les salariés risquent de se retrouver avec des retraites minables », alerte Pierre Habbard, de la TUAC, la commission syndicale consultative de l’OCDE. Consciente du problème, l’Organisationa lancé uneconsultationau sein desdifférents pays où existent des fonds de pension et publiera en décembre un bilan pour chiffrer l’ampleur des dégâts et « tirer les nombreuses leçons » de cette crise, assure un de ses représentants. a Claire Gatinois Tokyo et les places européennes en hausse dans le sillage de Wall Street DEUX JOURS après avoir touché son plus bas niveau en 26 ans, la Bourse de Tokyo a gagné 7,74 % mercredi 29 octobre, enregistrant la septième plus forte hausse de son histoire. La veille, l’indice Nikkei avait déjà progressé de 6,41 %. A Paris, le CAC 40 a ouvert mercredi en hausse de 5,2 %. Dans les premiers échanges, Londres progressait de plus de 5 % et Francfort perdait 7,5 %. Les marchés européens et asiatiques ont suivi le sillage de Wall Street, où l’indice Dow Jones s’était envolé mardi de 10,88 %. Les investisseurs parient sur un assouplissement généralisé des politiques monétaires. Aux Etats-Unis, une baisse des taux était attendue mercredi. Cette perspective a éclipsé l’annonce d’une chu- te historique de la confiance des consommateurs américains. Les indices new-yorkais ont également bénéficié d’achats à bon compte suscités par la chute brutale des cours ces derniers jours. Les opérateurs nippons parient aussi sur une baisse des taux dans l’Archipel. Selon la presse, la Banque du Japon aurait l’intention d’abaisser son taux directeur d’un quart de point à 0,25 % lors de sa réunion de vendredi. Cette information a fait fléchir dans la matinée le cours du yen face au dollar et à l’euro. Vivement attaqué ces derniers jours, le secteur automobile a bénéficié de la chasse aux bonnes affaires. Honda a gagné 18,2 %, Nissan 11,4 % et Toyota 10,4 %. a Jérôme Porier (avec Reuters) Prix du Livre européen 2 édition e Le 10 décembre 2008 au Parlement européen à Bruxelles Le comité de parrainage présidé par Jacques Delors a retenu, sur 88 œuvres en compétition provenant des 27 pays de l’Union européenne, les 10 livres suivants : BULGARIE The English Neighbour Michael Veshim (roman) FRANCE ALLEMAGNE ROYAUME-UNI ALLEMAGNE Le Regard vide Jean-François Mattéi (essai) Ach Europa, Jürgen Habermas (Essai) Après guerre Tony Judt (essai) Viva Polonia Steffen Möller (roman) POLOGNE BELGIQUE FRANCE SLOVÉNIE FRANCE Visions d’Europe Bronislaw Geremek et Robert Picht (essai) L’Identité de l’Europe Christian Vandermotten et Bernard Dézert (essai) Pourquoi l’Europe? Thomas Ferenczi (essai) Nedotakljivi Feri Lainscek (roman) Les Arpenteurs de l’Europe Dominique Borne, Peter Brook, Michel Deguy (essai) Remise du prix en présence de : Jacques Delors, président du comité de parrainage, Martin Schulz, président du groupe PSE du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, président du Parlement européen, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, Jorge Semprun, président du jur y européen et écrivain. www.livre-europeen.eu Lacriseéconomique 14 0123 Jeudi 30 octobre 2008 La crise de l’automobile touche de plein fouet les équipementiers sont priés de prendre des jours de RTT ou des congés payés. Et lorsque cela ne suffit pas, les entreprises ont recours au chômage technique. Dans la région de Laval (Mayenne), plus de vingt entreprises ont déposé une demande d’autorisation pour un volume total de 58 000 heures. Fragilisée depuis plusieurs années par la politique des constructeurs, la filière redoute des suppressions d’emplois es constructeurs automobiles sont à la peine, et c’est toute la chaîne de sous-traitance qui trinque. Le décrochage des ventes en Europe en août et en septembre prouve désormais que la fin de l’année sera tendue. Depuis le début de la crise, les constructeurs avaient déjà commencé à réduire leur production. Mais pour éviter une augmentation vertigineuse de ses stocks, Renault a décidé de fermer ses usines françaises pendant une ou deux semaines à compter du 27 octobre. PSA Peugeot Citroën a annoncé des mesures similaires. Mécaniquement, les équipementiers, qu’ils soient de premier rang, c’est-à-dire des fournisseurs directs, ou de deuxième rang, c’est-à-dire sous-traitants pour les équipementiers, doivent eux aussi adapter leur production. A Sochaux (Doubs), où se trouve l’usine historique de PSA, au moins une vingtaine de fournisseurs sont touchés. Les sites de Faurecia, une filiale de PSA qui fabrique des systèmes d’échappement ou encore des sièges, Wagon Automotive et Sonas, spécialisés dans l’emboutissage, près de Belfort, ou encore EAK (airbags) à Valentigney (Doubs) ont laissé leurs grilles fermées pour réduire leur production. « La crise, on l’a vue venir. Chaque semaine, les constructeurs actualisent leurs L des et électriques. D’autres, comme l’Allemagne, où Mme Merkel a du mal à convaincre le SPD des vertus d’un plan d’aide aux constructeurs, ont au contraire du mal à aller dans le même sens. Et ils demandent à la commission d’être vigilante. Au sein de l’exécutif européen, comme entre les Etats, les avis divergent enfin sur l’opportunité de renforcer la politique industrielle européenne. Les commissaires les plus libéraux sont peu disposés à soutenir un plan sectoriel qui bénéficierait avant tout aux pays producteurs, l’Allemagne, la France, l’Italie, ou l’Espagne. « Nous sommes dans une phase de balisage », observe un industriel du secteur : « toutes les pistes sont étudiées ». En attendant, la commission, qui ne dispose pas d’enveloppe budgétaire directement mobilisable en faveur de l’automobile, devait indiquer mercredi qu’elle songe à réorienter certains fonds structurels vers les salariés les plus touchés par la crise. Comme ceux de l’automobile. a Bassin d’emploi touché Là où sont installées les usines de Sandouville, Cléon et Dieppe (Seine-Maritime) de Renault, « c’est tout le bassin d’emploi qui va être touché », s’est inquiété Jacques Dellerie, le maire de Sandouville. Ici, on dit qu’un Renault, c’est trois ou quatre salariés. » Les équipementiers comme Faurecia et Plastic Omnium installés tout près travaillent déjà avec peu de stocks, c’est la méthode du « juste à temps ». Les méventes de la nouvelle Laguna de Renault ont entraîné une réduction massive de la production depuis plusieurs mois. Au total, les salariés travaillant sur cette chaîne auront eu plus de 70 jours non travaillés en 2008. Le constructeur a annoncé la suppression de 1 000 emplois. Faurecia, qui fabrique des sièges et dont le site jouxte celui de Renault, pourrait lui aussi supprimer des postes. Sans préjuger de l’avenir, les équipementiers les plus fragiles, c’est-à-dire ceux qui ne pourront pas investir faute de fonds propres suffisants et seront victimes de la pénurie de crédit, pourraient rencontrer de très graves difficultés. Pour certains, cette crise économique leur portera un coup fatal. Car, depuis plusieurs années, la filière des équipements pour véhicules souffre. Année après année, les emplois déclinent : ils sont passés de 123 445 en 2005 à 114 446 en 2007. En 2006, la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV) avait prédit une perte de 10 000 emplois d’ici à 2010, « elle devrait être atteinte dès 2009 », affirme son secrétaire général, Jacques Monnet. Les équipementiers ont été touchés de plein fouet par la hausse des matières premières qu’ils n’ont répercutée qu’à un peu plus de 50 %. « Ils sont aussi confrontés à la politique des constructeurs qui a consisté ces dernières années à leur transférer une part de plus en plus importante de leur activité sans financer la recherche et le développement », explique-t-on à la Fiev. Les fournisseurs de l’automobile réalisent 75 % du prix de revient de fabrication d’une automobile en France, le reste correspond aux opérations d’assemblage. Sans compter la pression sur les prix qu’exercent les constructeurs. Renault et PSA n’ont pas caché leur volonté d’augmenter leurs achats de composants dans les pays à bas coûts.a Philippe Ricard Nathalie Brafman Chaîne de montage de l’usine PSA Peugeot Citroën, de Sochaux. AFP. programmes de production sur les trois prochains mois, explique Patrick Bellity, directeur général de Groupe Fonderie. Fin septembre, on a bien vu le décrochage. Début octobre, on était déjà à moins 20 % et plus on a avancé dans le mois, plus ça chutait. » Sur le dernier trimestre de 2008, la première entreprise de fonderie en France a décidé de produire entre 20 % et 30 % de moins que ce qui était prévu. Les intérimaires sont les premières victimes du ralentissement économique. A Laval, Valeo Systèmes Thermiques (radiateurs automobiles) a dû se séparer de 130 intérimaires sur 160. « C’est le premier levier de la flexibilité », reconnaît M. Bellity. Sa société, qui fabrique des pièces en aluminium, a supprimé en quelques jours 220 postes d’intérimaires, soit 10 % des effectifs. Dans la plupart des cas, les salariés La Commission européenne divisée sur l’opportunité d’un plan de soutien BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN Les constructeurs le demandent, la France les soutient, mais l’idée demeure embryonnaire à ce stade : la mise en œuvre d’un plan continental d’aide au secteur automobile suscite des réserves au sein de la Commission européenne. Mercredi 29 octobre, à Bruxelles, le patron de PSA Peugeot Citroën, Christian Streiff, devait, au nom de l’Association européenne des constructeurs, qu’il préside, détailler devant l’exécutif européen quelques pistes concrètes. Tandis qu’ils multiplient les mesures de chômage technique pour faire face à la chute vertigineuse des ventes, les fabricants implantés en Europe réclament une enveloppe de 40 milliards de prêts à taux réduit et des primes à la casse pour accélérer le renouvellement de la flotte. « Les producteurs sont confrontés à des consommateurs de plus en plus prudents et appellent les gouvernements à stimuler l’économie », martèle M. Streiff depuis quelques semaines. A l’instar de Nicolas Sarkozy, plusieurs dirigeants européens considèrent qu’il est grand temps que le continent soutienne son industrie automobile, au moment où les Etats-Unis ont annoncé un plan de 25 milliards de dollars de prêts bonifiés en faveur de leurs constructeurs. Un dispositif que les constructeurs et les responsables français aimeraient voir transposer en Europe, avec l’aide de la Banque européenne d’investissement. « La meilleure réponse est européenne, en tout cas coordonnée avec les autres grands pays constructeurs d’automobiles », estime Henri Guaino, le conseiller spécial du chef de l’Etat. Mercredi, à l’issue d’une réunion spéciale consacrée à la crise, la Commission européenne doit indiquer qu’elle réfléchit à des mesures de soutien ponctuelles afin de développer des véhicules plus verts. Mais elle ne devait pas annoncer à ce stade le plan de grande ampleur appelé de leurs vœux par les constructeurs. Des divergences existent au sein de la Commission. Si le commissaire allemand à l’industrie Günter Verheugen prend très au sérieux les difficultés du secteur, certains de ses collègues se méfient d’un dispositif spécifique destiné à compenser, comme le réclament les constructeurs, les surcoûts liés à la lutte contre le réchauffement climatique. Le projet de directive doit ainsi faire l’objet de nouvelles négociations entre les Vingt-sept mercredi. « L’industrie doit innover pour s’adapter à la législation en cours d’adoption », juge le commissaire à l’environnement, Stavros Dimas. Mesures nationales d’aide L’exécutif européen se veut d’autant plus prudent qu’avec la crise financière et la récession qui s’annonce, il craint une remise en cause généralisée des règles européennes en matière d’aide d’Etat. Plusieurs Etats membres, dont la France, songent à mettre en place des mesures nationales d’aide au secteur. Lors du Salon de l’auto, M. Sarkozy a annoncé un plan de soutien de 400 millions d’euros sur quatre ans pour développer des véhicules hybri- ALLEMAGNE IG METALL VEUT UNE HAUSSE DE 8 % CONJONCTURE UNE RÉVISION DRACONIENNE DES PRÉVISIONS Négociations salariales tendues dans la métallurgie L’OFCE pense que la France est en récession et n’exclut pas qu’elle le reste en 2009 BERLIN CORRESPONDANTE Outre-Rhin, les fronts se durcissent entre syndicats et patronat dans le secteur de la métallurgie, en pleine négociation salariale. Malgré la crise économique, le mastodonte IG Metall n’entend pas céder d’un iota et demande une hausse de 8 % pour les salaires des quelque 3,6 millions d’employés de ce secteur, qui réunit l’industrie automobile, des machines-outils et de l’électronique. Le président du syndicat, Berthold Huber,a confirmé cette revendication, la plus élevée depuis 16 ans, mardi 28 octobre, avant un nouveau tour de table jeudi. Vendredi expire l’accord en vigueur, et IG Metall agite la menace de grèves d’avertissement. « Les salariés n’ont pas eu leur part de la croissance des dernières années, ce sont les employeurs qui en ont profité », a affirmé M. Huber, citant les gains de productivité élevés enregistrés par les entreprises de la branche depuis deux ans. Les patrons, réunis dans la fédération Gesamtmetall, devraient soumettrejeudiuneoffreauxsyndicats. Mais le ton est donné : on ne peut pas « amortir les coûts de demain avec les bénéfices d’hier », s’est agacé Martin Kanniegiesser, président de Gesamtmetall. Les employeurs dénoncent des exigences exagérées dans un contexte de ralentissement de la conjoncture. Après plusieurs années marquées par des profits record, certains groupes commencent à sentir leseffets de la crise. C’est particulièrement vrai pour l’automobile. Face à une demande en chute libre, Daimler, Opel et BMW ont déjà annoncé une baisse de leur production pour éviter le gonflement des stocks. La semaine dernière, Gesamtmetall a présenté les résultats d’une enquête menée auprès des entreprises de la branche : les trois quarts ont noté en septembre un recul dans les entrées de commandes. Mais IG Metall tient bon, encouragé par le débat sur le pouvoir d’achat. « Les syndicats font valoir que des augmentations de salaires sont nécessaires pour relancer la consommation, seule capable de soutenir la croissance », explique Reinhard Bispinck, expert à la fondation Hans-Böckler, proche des syndicats. Les tractations sont suivies de près : en Allemagne, où les salaires sontnégociés branche par branche, l’accord conclu dans la métallurgie a valeur d’étalon pour les autres secteurs. a Marie de Vergès ESTIMANT que « la crise financière entraîne le monde dans une spirale infernale » et que « le risque de récession est important », l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a présenté, mercredi 29 octobre, deux nouveaux scénarios pour l’économie mondiale en 2008 et 2009, l’un « gris », l’autre « noir », « attachés chacun au degré de gravité des tensions financières ». Dans le premier cas, le Centre de recherche en économie de Sciences Po prévoit que la récession française ne durera pas au-delà du troisième trimestre. Dans le second, il table surune croissance, enmoyenne annuelle, de – 0,1 % en 2009. L’étude consacrée à la France, intitulée « Entrée dans le tunnel ? », ne laisse guère d’espoir de redémarrage rapide de l’activité. « La conjonction des chocs économiques violents qui se sont succédé depuis l’été 2007 (…) a cassé l’élan de croissance amorcé en 2006 en zone euro et hypothèque tout espoir de reprise en France en 2008 et 2009 », assènent ses auteurs. Dans le scénario le moins négatif, l’économie française connaîtrait « un léger repli » au second semestre avec une croissance du PIB de – 0,2 % et 0,1 % aux troisième et quatrième trimestres, soit une hausse en moyenne annuelle de 0,9 % en 2008 (proche de la prévision gouvernementale). Plus de la moitié du ralentissement serait imputable au choc inflationniste. En 2009, les tensions sur les prix seraient moins fortes, mais les répercussions des crises financière et immobilière s’amplifieraient, limitant la croissance à + 0,7 % en moyenne annuelle. Le taux de chômage remonterait de 7,4 % cette année à 7,7 % et le déficit public franchirait la barre des 3 % du PIB (3,1 % en 2008 et 3,5 % en 2009). Le scénario noir repose sur l’hypothèse d’un un impact plus fort du ralentissement américain sur les économies européennes et sur un « dérèglement persistant et massif des marchés financiers ». Dans cette hypothèse, la récession continuerait en France en 2009. Elle serait toutefois moins marquée (– 0,1 %) que celle du Royaume-Uni (– 0,8 %), de l’Espagne (– 0,8 %) et de l’Italie (– 0,4 %). Le taux de chômage repasserait à + 8,1 %, et le déficit public atteindrait + 3,9 % du PIB. a Claire Guélaud Le Monde des Livres sur LCI « La littérature hors les murs » Florence Noiville reçoit François Bégaudeau Diffusion : jeudi 30 octobre à 13 h 40 Rediffusions : vendredi 31 octobre à 14 h 10, samedi 1er novembre à 16 h 30 et dimanche 2 novembre à 13 h 10. 0123456 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Lacriseéconomique Le FMI, l’UE et la Banque mondiale au secours de la Hongrie Un montant global d’environ 20 milliards d’euros de prêts va être débloqué pour aider Budapest. D’autres pays de l’Union européenne pourraient bénéficier du même dispositif BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN ’est une action concertée de grande ampleur afin de voler au secours des économies émergentes d’Europe centrale déstabilisées par la crise financière qui s’est engagée. Le Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne (UE) et la Banque mondiale ont annoncé, mardi 28 octobre, leur intention d’accorder des prêts d’un montant de 20 milliards d’euros à la Hongrie. Sur cette enveloppe, 12,5 milliards proviennent du FMI, 6,5 milliards de l’UE, et un milliard de la Banque mondiale. Frappée de plein fouet par la crise, la Hongrie est le premier des nouveaux membres de l’UE à faire l’objet d’une telle opération de sauvetage. Depuis deux ans, le pays mène une politique d’austérité qui lui a permis de réduire son déficit public de 9,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2006 à 3,8 % en 2008. Mais le déficit de la balance de paiements de cette économie très dépendante des investisseurs étrangers reste énorme, autour de 5 % du PIB. Depuis l’accélération de la crise financière, mi-septembre, la devise nationale, le forint, a chuté sur les marchés des changes, au point d’obliger la banque centrale hongroise à relever fortement ses taux d’intérêt pour tenter d’inverser la tendance. La Bourse s’est elle aussi écroulée. Bien que le pays ne soit pas membre de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a dû intervenir début octobre pour C permettre aux autorités d’injecter quel- étroite concertation avec la présidence que 5 milliards d’euros de liquidités dans française de l’Union, les Vingt-sept se le secteur financier. Confronté à la défian- sont mis d’accord pour actionner un mécace des investisseurs internationaux, le pre- nisme exceptionnel « d’aide à la balance mier ministre Ferenc Gyurcsany a recon- des paiements », sous forme de prêts remnu, mardi, que le PIB brut devrait se boursables. « Le message est très clair : il est de dire à des pays membres de l’UE que contracter de 1 % en 2009. La Hongrie devient le troisième pays nous ne les laisserons pas tomber », dit un dans le monde à obtenir un prêt du FMI haut responsable européen. « Il s’agit pour tenter de surmonter la crise financiè- d’être cohérent : la faillite de la Hongrie re. L’Islande s’est vu promettre vendredi aurait un impact sur les banques autrichienun prêt de 1,65 milliard d’euros, et l’Ukrai- nes, italiennes, et allemandes implantées ne, de 13 milliards d’euros. Le Fonds dis- sur son territoire », ajoute cet expert. L’urgence est telle que les responsacute avec d’autres Etats en grandes difficultés, comme le Pakistan et le Biélorus- bles européens n’excluent pas une opérasie, mais il a démenti être en contact avec tion du même ordre en faveur d’autres économies d’Europe centrale. A ce jour, la Roumanie. aucune demande n’a été formuL’aide internationale, et lée. Mais les trois pays Baltes, européenne, est accordée sous L’aide la Roumanie et la Bulgarie soufconditions. La Hongrie s’est internationale frent eux aussi d’un déficit notamment engagée à réduire est accordée sous important de leur balance de son déficit public, et à recapitaconditions. Le pays paiement. liser les banques opérant sur devra réduire son « Tous les Etats dans cette son territoire. Comme l’Etat déficit budgétaire situation sont vulnérables », hongrois n’a pas les moyens indique un spécialiste. Dans ce d’agir seul, une intervention de la Banque européenne de reconstruc- contexte, les Vingt-sept envisagent tion et de développement (BERD) est à d’ailleurs de relever le plafond des aides l’étude pour soutenir le plan public de de ce type aujourd’hui autorisées en Eurorecapitalisation de la première enseigne pe. C’est ce qu’a suggéré le président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, à l’isdu pays, OTP. Mardi, le directeur général du FMI, sue d’un entretien avec le premier minisDominique Strauss-Kahn, a précisé que tre britannique Gordon Brown, mardi. Le chef de l’Etat veut proposer lors la Hongrie avait « développé un ensemble complet de mesures » susceptibles de « res- d’un sommet spécial avec ses homolotaurer la confiance des investisseurs et d’al- gues européens, vendredi 7 novembre à léger les tensions connues ces dernières Bruxelles, de porter à 20 milliards la capasemaines sur les marchés financiers hon- cité de prêt de l’Union, contre 12 milgrois ». D’après M. Strauss-Kahn, ce dis- liards aujourd’hui. « A elle seule, la Honpositif cherche à « maintenir une liquidité grie vient de consommer la moitié de la faciadéquate en monnaie locale et étrangère, lité », dit-on dans l’entourage de Joaquin ainsi que de hauts niveaux de capitalisa- Almunia, le commissaire en charge des affaires économiques et monétaires : « Il tion, pour le système bancaire ». De son côté, c’est la première fois que est judicieux d’élargir nos moyens d’interl’UE apporte un soutien de ce type depuis vention. » a la crise monétaire italienne, en 1993. En Philippe Ricard 15 Outre-Rhin, les banques boudent le plan de sauvetage pour ne pas avoir « honte » BERLIN CORRESPONDANCE Le fonds de sauvetage du secteur financier allemand est officiellement prêt à l’usage depuis lundi 27 octobre : 480 milliards d’euros, dont un fonds de recapitalisation de 80 milliards, mis à disposition par l’Etat pour les établissements qui en feraient la demande. Mais les banques ne se pressent pas au portillon. La banque publiquede Bavière, laBayernLB, a réclamé la première 5,4 milliards d’euros. Deux autres instituts régionaux, la WestLB et HSH Nordbank, ont signalé leur intérêt. Du côté des banque privées, seule Hypo Real Estate, déjà sauvée de la faillite, a annoncé mercredi qu’elle demandait une garantie de 15 milliards d’euros. Pour certains experts, ce manque d’entrain est lié aux conditions posées par le gouvernement : en échange de son aide, l’Etat recevra des actions, donc un droit de regard. Les établissements devront en outre plafonner le salaire de leurs dirigeants et ne plus verser de dividendes. « Les banques privées ont peur d’être stigmatisées et redoutent les répercussions sur leur cours de Bourse », estime Konrad Becker, chez Merck Finck. Le patron du numéro un allemand Deutsche Bank, Josef Ackermann, aurait même déclaré devant des collaborateurs qu’avoir recours au plan lui ferait « honte ». Inquiet face à cette retenue, Berlin fait pression : renoncer aux fonds publics pour des raisons de prestige est « irresponsable », a critiqué, dimanche, le ministre des ASIE Suicide d’un homme d’affaires de Hongkong ruiné par le krach Un homme d’affaires hongkongais s’est donné la mort après avoir essuyé de sévères pertes en Bourse, a indiqué, mercredi 29 octobre, la presse locale. Leung ManKong, 62 ans, s’est précipité mardi matin finances, Peer Steinbrück. Plustôt, la chancelière Angela Merkel avait estimé que le plan n’était pas utilisé « autant qu’il devrait l’être ». « Les banques espèrent que Berlin les obligera à avoir recours au plan de façon collective », comme en France et aux EtatsUnis, affirme M. Becker. Le modèle du plan allemand, basé sur le libre arbitre, ne fait pas l’unanimité dans les milieux économiques. « L’Etat doit dire aux banques : “Soit vous levez des fonds sur les marchés, soit nous entrons à votre capital.” », insiste l’économiste Hans-Werner Sinn, président de l’institut IFO de Munich, dans le quotidien Tagesspiegel. Mais selon les spécialistes, les établissements allemands ne pourront pas longtemps bouder ces fonds : les recapitalisations aux Etats-Unis et en Angleterre ont créé de nouvelles références sur le marché, notamment en matière de solvabilité. « Les banques allemandes sont déjà pénalisées en termes de concurrence internationale », note Udo Steffens, président de la School of Finance and Management de Francfort. « Dans un premier temps, elles essaient de résoudre leurs problèmes seules, cequi est plutôt positif », estime pour sa part Dieter Hein, analyste de l’agence Fairesearch. La Postbank a ainsi annoncé, lundi, une augmentation de capital d’un montant maximal de 1 milliard d’euros par sa maison mère Deutsche Post, refusant de recourir à l’aide l’Etat. « Mais sans aucun doute, d’autres banques vont se manifester dans les mois à venir », affirme M. Hein. a Marie de Vergès du huitième étage d’un immeuble, selon le South China Morning Post. Selon l’associé du défunt, avec qui il gérait plusieurs restaurants, Leung Man-Kong avait perdu des sommes importantes en jouant à la Bourse. L’indice de la place de Hongkong, le Hang Seng, a perdu plus de 60 % de sa valeur depuis un an. – (AFP.) 16 Lacrise Economie & Entreprises Les services à la personne au secours de l’emploi NICOLAS Sarkozy a annoncé mardi 28 octobre à Rethel (Ardennes) l’immédiateté de la déduction fiscale de 50 % accordée aux particuliers qui rémunèrent des personnes employées à domicile (garde d’enfants, aide aux personnes âgées, cours particuliers…), et qui bénéficient de cette mesure sous forme de crédit d’impôt. Ces ménages, généralement non soumis à l’impôt sur le revenu, n’auront plus à faire l’avance de la déduction et donc à attendre un an avant son remboursement. Cette décisions’inscritau côté despropositions du président de la République, concernant les aides à l’emploi (Le Monde du 29 octobre). Mais elle est aussi le prélude à un catalogue de mesures en préparation au ministèrede l’économiepourrelancer les services à la personne. Ce « plan Lagarde » – destiné à succéder au plan Borloo des services à la personne lancé en 2006 – a pour but d’inciter familles et particuliers employeurs à maintenir leur offre dans une période où le pouvoir d’achat est menacé. Deux rapports sont venus étayer la réflexion du gouvernement sur la relance du secteur des services à la personne. Le premier a été remis par Michèle Debonneuil, inspectrice des finances, en septembre. Le second est un rapport de suivi du Conseil économique et social (CES) que Le Monde a pu se procurer. Les deux documents proposent en commun la stabilisation du cadre fiscal actuel, l’immédiateté de la déduction fiscale de 50 % et différentes mesures destinées à améliorer la formation professionnelle des personnes œuvrant dans ce secteur. Développer les aides de l’Etat Pour le reste, on note quelques différences. Le CES préconise un développement des aides de l’Etat « sur les services aux personnes âgées dépendantes et à la garde d’enfants », l’inscription obligatoire du CESU (chèque emploi service universel) dans les négociations entre patrons et syndicats, et différents assouplissements réglementaires permettant aux assistantes maternelles comme aux aides à domicile dese regrouper pourmieuxglobaliserl’offre deservices.Le CES préconise aussi un regroupement des particuliers pour réduire le morcellement du temps de travail qui est l’un des principaux obstacles à l’attractivité du secteur. Le rapport Debonneuil de son côté proposait de réduire les coûts par une coordination des platesformes techniques mises en place par les différentes enseignes et d’appliquer la formule « temps partiel temps plein » qui permettrait à une personne souhaitant travailler à plein temps, mais qui ne trouve que du temps partiel, de toucher un plein salaire pour se former pendant les périodes où elle ne travaille pas. a Yves Mamou Du paradis à l’enfer pour les épargnants britanniques n temps ordinaire, l’île de Man respire le bonheur. Tout comme à Guernesey, il ne s’y passe jamais rien. C’était avant la crise financière qui menace d’engloutir les économies de dizaines de milliers de Britanniques qui ont placé leur épargne dans ces deux paradis fiscaux, territoires de la Couronne pourvus d’une large autonomie. Quelque dix mille déposants britanniques – individus et collectivités locales – risquent de perdre une grande partie de leurs avoirs investis dans la Kaupthing Singer & Friedlander (Isle of Man). La filiale de la première banque islandaise en faillite dispose de 840 millions de livres (1 milliard d’euros) dans son antenne de Douglas, la « capitale » de l’île. De plus, 10 000 clients de la Lansbanki de Guernesey risquent de tout perdre. En effet, si Man garantit les dépôts bancaires à hauteur de 50 000 livres, Guernesey n’offre aucune protection. « Nous sommes des déposants, pas des spéculateurs. Le gouvernement britannique doit nous rembourser », insiste Ziggi Sieczko, porte-parole du comité de défense des investisseurs lésés de l’île de Man. A l’écouter, la majorité des déposants sont des expatriés britanniques vivant aux quatre coins du monde ne disposant plus d’une adresse permanente au Royaume- E Uni nécessaire à l’ouverture d’un compte d’épargne. A Guernesey, il s’agit surtout de retraités et de petits entrepreneurs. Les épargnants ont voulu profiter de taux d’intérêt supérieurs – entre 1 % et 2% – à ceux pratiqués au Royaume-Uni et de quelques avantages fiscaux. Par ailleurs, l’allégeance au suzerain anglais leur inspirait confiance. « Le gouvernement britannique ne peut plus prétendre que ces territoires sont autonomes. La législation laxiste de protection des dépôts répond aux intérêts de la City, pas de l’investisseur », souligne John Christensen, directeur du Tax Justice Network, une ONG militant en faveur de la transparence des marchés financiers et de l’équité fiscale. L’ensemble de la finance toxique à l’origine de la tempête bancaire a transité par ces places extraterritoriales, à l’instar de Man, des îles anglo-normandes ou de Cayman, dans les Antilles. Les déposants espèrent qu’une négociation entre les gouvernements britannique et islandais, leur permettra de récupérer leurs fonds. En cas d’accord, l’administration des impôts de Sa Majesté a prévenu les exilés fiscaux : de lourdes amendes pour évasion fiscale les attendent s’ils rapatrient leurs actifs au Royaume-Uni. a Marc Roche (Londres, correspondant) 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Au Guilvinec, des marins-pêcheurs entre résignation, subventions et désertions Depuis la fin de l’été, neuf des cent neuf bateaux du port du Finistère sont partis à la casse, dans le cadre du plan instauré après les grèves de novembre 2007 LE GUILVINEC (Finistère) ENVOYÉE SPÉCIALE n, puis deux, puis trois… En quelques semaines depuis la fin de l’été, le port du Guilvinec (Finistère) aura vu neuf de ses 109 bateaux détruits, dans un mélange d’émotion et de résignation. Et 21 sur l’ensemble du quartier maritime qu’il compose avec ses voisins Loctudy, Lesconil et Saint-Guénolé. De quoi alourdir un climat toujours tendu. « C’est pas le fait qu’ils partent à la casse qui me fait mal, c’est qu’on n’en reconstruise pas d’autres », s’émeut Robert Bouguéon, le président du comité local des pêches. Ces destructions font partie du plan de « sortie de flotte » subventionné par l’Etat, décidé après les grèvesdenovembre 2007.Le ministre de l’agriculture et de la pêche, Michel Barnier, doit rencontrer les représentants des pêcheurs, jeudi 30 octobre, pour faire le point sur le déroulement de cette opération « pêche durable ». En France, 170 bateaux au total ontété retenus. Et la profession sait qu’un nouveau plan est en vue. Les patrons candidats ont profité de l’aubaine,mais les voirtoucher plusieurs centaines de milliers d’euros, – « des sommes épouvantables », dit une femme de pêcheur –, pour des bateaux restés à quai depuis longtemps, ou moins en difficulté que d’autres, pose question. Surtout dans un contexte de revenus en berne. Car ici, la baisse du pouvoir d’achat est très sensible. La hausse du pétrole, jusqu’à la fin du premier semestre, les marinspêcheurs l’ont ressentie directement sur leur feuille de paye. Leur salairedépend en effet de cequi reste à l’équipage, une fois retirés les frais de fonctionnement du bateau, U Le patron pêcheur Claude Primot pose devant les restes de son chalutier, le « Guerveur », au Guilvinec après sa destruction, le 6 septembre. Le langoustinier a fait partie du plan de « sortie de flotte ». MARCEL MOCHET/AFP dont le carburant. Alors, cela fait deux-trois ans maintenant que les salaires sont en baisse, et que les matelots ne touchent plus comme avant des émoluments de cadres supérieurs. Du moins beaucoup d’entre eux. Chacun connaît un homme rentré au port après dix à quinze jours de mer avec 300, 80 ou même 50 euros. Les plus fragilisés sont ceux qui n’ont pas la chance de travailler sur un chalutier côtier, mais sur un hauturier. Les marées sont longues et éprouvantes, et comme le bateau consomme beaucoup, le salaire n’est pas garanti à l’arrivée. « Sinistrose artificielle » C’est le cas de ce jeune mécanicien, qui vient de rentrer au port avec 1 000 euros pour dix jours de travail non-stop, avec sommeil par à-coups. Vu sa qualification, il gagne une fois et demie plus que les matelots. En 2007, il a voulu acheter une maison, mais n’a pas pu obtenir de prêt, vu son salaire. « Il y a dix jours, j’ai cassé mon plan d’épargne pour la retraite sur lequel j’avais 5 000 euros », dit-il, sans vouloir donner son nom. Beaucoup de pêcheurs ont quitté le milieu depuis la grève, partant travailler pour les vedettes de tourisme, les ferries et surtout le ravitaillementdes plates-formes pétrolièresau largede l’Afrique. Lesrevenus y sont fixes et meilleurs. Mais il faut partir deux à trois mois, ce que refuse le jeune mécanicien, père d’un bébé de dix-sept mois. Ce que refuse aussi l’un de ses confrères, en congés maladie depuis un an, mais qui reprendra bientôt la pêche, en espérant pouvoir en vivre. « C’est mon métier », dit-il simplement. L’« aide sociale » fait tenir bon les matelots. Octroyée en mai par le gouvernement à la suited’une nouvelle grève, elle est perçue chaque mois depuis juillet. Plafonnée à 40 euros par jour de pêche, elle dépend du cours du pétrole. Si son repli persiste, l’enveloppe de 40 millions d’euros durera plus longtemps. « Sans elle, il n’y aurait plus de candidats pour partir sur les hauturieurs », note Daniel Caron, le président du Crédit maritime du Finistère Sans nier les difficultés rencontrées par les pêcheurs, la maire du Guilvinec, Hélène Tanguy (UMP), refuse de tomber dans la « sinistrose artificielle », qui s’est selon elle emparée du port, et s’est amplifiée avec les départs à la casse. Elle plaide pour une meilleure mise en avant de la pêche française « de qualité ». Pour l’élue, il y aura « trois ans difficiles », néanmoinsla pêche a encore « un avenir ». Mais sur le port, ces derniers mois, des économies ont été faites sur l’entretien des bateaux et les effectifs des équipages. Alors une nouvelle baisse d’activité est redoutée. Moins de chalutiers va rimer avec moins de travail pour les avitailleurs, les carreneurset les mécaniciens… « Les libéraux se réjouiront que des chalutiers disparaissent, mais un port vit par le nombre de ses bateaux », conclut M. Carrot. a Laetitia Clavreul AUDIOVISUEL REMISE À PLAT DES RELATIONS ENTRE PRODUCTEURS ET DIFFUSEURS M6 fait de la résistance sur les nouveaux quotas de production L’ÉPREUVE de force est engagée entre M6 et le ministère de la culture et de la communication à propos de la remise à plat des « décrets Tasca » qui définissent, depuis des années, les relations entre producteurs et diffuseurs et accompagnent le projet de loi sur la réforme de l’audiovisuel adopté en conseil des ministres le 22 octobre. M6 fait de la résistance, alors que les PDG de TF1, France Télévisions et Canal+ ont signé le 22octobre un nouvel accord avec les principaux syndicats de producteurs, l’Union syndicale de la production audiovisuelleet leSyndicat des producteurs de films d’animation prévoyant de concentrer les engagements de production dans les œuvres patrimoniales. La chaîne qui, de son côté, a signé un accord (non reconnu par le ministère de la communication) avec le Syndicat des producteurs indépendants (SPI) et le Satev qui regroupe une cinquantaine d’agences de presse, exige que les magazines d’information constituant la colonne vertébrale de ses programmes soient considérés, au même titre que les fictions, comme des « œuvres patrimoniales ». Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, estime que les obligations pour sa grille de programmes (16 % de son chiffre d’affaires) se répartissent a égalité entre la fiction et les magazines. Mardi, dans un entretien au Figaro, il rappelait que M6 « respecte scrupuleusement ses obliga- tions de production ainsi que la convention signée en 2002 avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel », l’encourageant à « amplifier » la politique de programmation de magazines et de documentaires. « Il ne peut y avoir un allégement de contraintes pour les uns et un alourdissement pour les autres », poursuit M. de Tavernost qui demande « le respect de l’identité » de sa chaîne. Décret spécifique Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, a décidé de rester ferme sur les principes. « Il n’est pas question que M6 perde son identité, mais qu’il y ait une équité », a-t-elle déclaré la semaine dernière lors DOLTO : UN BILAN QUI FAIT DÉBAT Françoise Dolto a rêvé d’une école différente et a révolutionné les principes éducatifs. 100 ans après sa naissance, que nous laisse-t-elle en héritage ? Egalement au sommaire : Réforme des lycées, les enjeux de la nouvelle seconde. Le Monde de l’éducation - N° de novembre EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX de la signature des accords avec les autres chaînes. « Simplement, je souhaite un peu moins de programmes de chaînes américaines et un peu plus de séries françaises dans la grille de M6 », a-t-elle précisé. Le ministère a laissé à M6 jusqu’à la fin octobre pour signer le même accord que ses concurrentes. Si les négociations n’aboutissaient pas entre les syndicats et M6, Mme Albanel indique qu’il y aurait alors un décret spécifique pour la chaîne afin de l’obliger à s’aligner sur l’accord majoritaire. Selon le ministère, le décret d’application doit être publié rapidement pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2009. a Daniel Psenny 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Economie & Finances La flambée ridicule de Volkswagen en Bourse VOLKSWAGEN est en ce moment la risée des marchés. L’action du constructeur automobile allemand a été multipliée par cinq en deux jours, lundi 27 et mardi 28 octobre. Ces variations surréalistes n’ont pas de rapport avec les fondamentaux de l’entreprise… mais ont tout à voir avec une prise de contrôle opérée en sous-main par un concurrent de plus petit calibre, Porsche. En annonçant, lundi, qu’il détenait 42,6 % du capital de Volkswagen, ainsi qu’un certain nombre d’options lui permettant d’acquérir une tranche supplémentaire de 31,5 %, Porsche a déclenché une panique chez les fonds spéculatifs (hedge funds), qui avaient vendu le titre à découvert. Pour couvrir ces positions, ils ont cherché à se procurer des actions à tout prix, provoquant ainsi une flambée du cours : l’action a valu jusqu’à 1 000 euros, soit 20 fois la valeur cible fixée par la plupart des analystes. La saignée en laisse plus d’un penaud, à commencer par les vendeurs à découvert. Ils ont probablement misé sur le fait que Porsche suspendrait sa campagne de rachat aussitôt le seuil de 51 % atteint, et que de ce fait le titre cible se tasserait pendant quelque temps. C’était négliger la faibles- se du capital flottant de Volkswagen, et faire preuve d’autant d’inconscience que quelqu’un qui se met en travers du chemin d’un rouleau compresseur pour ramasser une pièce de monnaie. Les autorités de régulation du marché allemand ne se sont guère montrées plus avisées. Porsche n’était pas obligé de rendre publique son activité sur le marché des options, alors que ces positions pourraient lui permettre de mettre effectivement la main sur les titres sous-jacents. Porsche est resté flou sur le type d’options détenues. On ne sait pas non plus si elles lui permettent en pratique d’acheter les actions Volkswagen. Porsche ne s’empressera pas de donner plus de détails. On pense que le constructeur a vendu quantité d’options de vente d’actions Volkswagen sur le marché. Quand le titre s’est affaibli au cours de l’été dernier, il a sûrement enregistré des pertes virtuelles phénoménales et mesuré le coût de la couverture supplémentaire qu’il lui faudrait fournir. La flambée du cours de Volkswagen constituait une solution temporaire bien commode à tous ces problèmes. Porsche ne fait là-dessus aucun commentaire. a John Foley Ankara doit ravaler sa fierté et faire appel au FMI LA TURQUIEcourt droit à la catastrophe. Ce sera la deuxième fois en moins de dix ans, mais le gouvernement turc tient à gérer la crise tout seul. L’AKP, le parti au pouvoir, est las des interventions étrangères et se montre réticent à solliciter l’aide du Fonds monétaire international (FMI). Voilà qui ne va guère rassurer des investisseurs déjà nerveux. En 2001, la devise s’était écroulée, les banques avaient été massacrées, les vannes du crédit s’étaient fermées et l’économie était tombée en panne. La Turquie ne peut pas se permettre de revivre ce scénario. L’investissement direct étranger, l’expansion boursière et les prêts accordés au secteur privé depuis d’autres pays ont nourri la croissance pendant vingt-six trimestres. On estime à 70 milliards de dollars (55 milliards d’euros) la dette des entreprises libellée en devises étrangères. Toute nouvelle faiblesse de la livre turque, qui a déjà perdu le quart de sa valeur face au dollar cette année, conduirait nombre d’entreprises à la faillite. Le cours élevé du pétrole a creusé le déficit courant, qui culmine à 5,7 % du produit intérieur brut cette année. L’inflation a atteint 10 %. Des analystes pronostiquent pour 2009 une croissance de 2,5 %, soit la moitié de celle observée en 2007. Mais le gouvernement se refuse à faire appel de nouveau au FMI : le Fonds le contraindrait à la rigueur, cequilimiteraitsespossibilitésd’investissement dans les régions kurdes ; les municipales de mars approchant, Ankara veut aussi garderune marge demanœuvre financière ; enfin, l’AKP s’est appuyé sur une croissance miraculeuse pour se vanter d’avoir affranchi le pays de la tutelle du FMI. L’AKP devrait ravaler sa fierté. LesprogrammesduFMImisenplace par le passé n’ont pas brillé par leurefficacité,mais lesautoritésturques n’y sont pas pour rien : elles n’ont pas tenu tous leurs engagements. Une intervention massive et pertinente du FMI devrait suffire à éviter un décrochage de la monnaie et écarter toute nouvelle crise. a Constantine Courcoulas Pour plus de commentaires, connectez-vous sur breakingviews.com 17 Ecofrictions Notaires et avocats : querelle de famille C ’est la guerre entre avocats et notaires. Elle a commencé fin 2007, quand le présidentdela République,Nicolas Sarkozy, a endossé l’idée d’un divorce devant notaire, proposée dans le cadre de la revue générale des politiques publiques. La proposition a fait long feu. Les notaires n’étaient pas vraiment pour. Pour les avocats, c’était un nouvel épisoded’une sérienoire, en pleine réforme de la carte judiciaire. La ministre de la justice, Rachida Dati, cache mal sa préférence pour les notaires. Mardi 28 octobre, ellea participé à la signature du premieracte authentiqueélectronique. Quand elle est reçue à leur congrès, elle est applaudie chaleureusement. Chez les avocats, elle est sifflée et huée (mais aussi applaudie),commeàLillele17 octobre, lors de la Convention nationale des avocats, une vraie démonstration de force, réunissant plus de 5 000 professionnels. La sérénité des notaires a été ébranlée quand M. Sarkozy a confié en juin à son ami, JeanMichel Darrois, célèbre avocat d’affaires, une commission sur une grande professiondu droit. Depuis, le président du Conseil national des barreaux, Paul-Albert Iweins, est sur un nuage, et les notaires sont inquiets. D’autant que la com- Selon Jean-Michel Darrois, le célèbre avocat d’affaires, “il s’agit de supprimer les rentes de situation qui ne se justifient plus sans mettre le bazar” mission a été créée après l’annonce de la disparition des avoués, chargés des procédures civiles en appel, qui vont devenir avocats. « Le monopole du notariat n’est plus justifié », attaque M. Iweins. « Les problèmes des avocats ne seront pas réglés par l’absorption d’une profession qui n’exerce pas le même métier », réplique Bernard Reynis, le président du Conseil supérieur dunotariat. « Je ne suis pas un membre de la famille judiciaire. Notre lieu de travail n’est pas le palais », poursuit-il. La réalité du métier d’avocats a changé : « L’activité judiciaire n’a cessé de diminuer pendant une période où le nombre d’avocats a doublé. Le chiffre d’affaires de l’activité juridique représente plus des deux tiers LES BOURSES DANS LE MONDE 29/10, 9h41 Pays Indice % var. Maxi 2008 CAC 40 3331,64 29/10 6,96 5665,94 2/1 2959,29 24/10 CAC Mid100 4502,07 29/10 4172,89 27/10 8124,81 2/1 4075,92 28/10 2178,00 28/10 1,54 3953,69 2/1 2126,16 27/10 7,80 4714,05 29/10 -2,27 8100,64 2/1 4014,60 24/10 9,20 FTSE 100 index 4124,37 29/10 5,04 6534,70 4/1 3665,21 27/10 7,40 Swiss market 5776,12 29/10 4,29 8421,00 3/1 5265,86 10/10 16,30 DAX Index 9065,12 29/10 10,88 13279,54 2/1 7882,51 10/10 12,20 Nasdaq composite Dow Jones ind. 1649,47 29/10 9,53 2661,50 2/1 1493,00 24/10 15,10 Nikkei 225 8211,90 29/10 7,74 15156,66 4/1 6994,90 28/10 10,60 ETATS-UNIS JAPON PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : FactSet JCF Estimates ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible. COURS DE L'EURO OR Achat Vente MERCREDI 29 OCTOBRE 9h41 Cours % var. dollar us ................................1,2731...........1,2741 yen .......................................123,8500 ......123,9000 ONCE D'OR EN DOLLAR .................745,00 ........3,40 couronne tchèque.............24,0740.........24,0940 PÉTROLE couronne danoise ...............7,4511...........7,4518 livre sterling.........................0,7950...........0,7953 forint hongrois...............256,6800 ......257,6800 MERCREDI 29 OCTOBRE 9h41 Cours % var. LIGHT SWEET CRUDE.......................64,04 ........2,09 zloty polonais ......................3,6310...........3,6410 couronne suédoise ..............9,8859...........9,8959 couronne slovaque ..........30,3960.........30,4960 franc suisse ...........................1,4619...........1,4623 couronne norvég. ...............8,6077...........8,6177 TAUX TAUX D'INTÉRÊT LE 29/10 rouble...................................34,4210.........34,5210 Carrefour a été condamné par le tribunal de police de Lyon à une amende cumulée de 1,287 million d’euros pour ne pas avoir respecté la législation sur le smic au détriment de 429 salariés de magasins d’Ecully et de Givors (Rhône). Rendue vendredi 24 octobre, la décision a été révélée, mardi, par l’hebdomadaire Tribune de Lyon. Carrefour incluait dans l’assiette du smic le temps de pause, ce qui est illégal. Ce problème avait déjà été dénoncé dans d’autres enseignes (Le Monde du 2 février). – (AFP.) INFRASTRUCTURES RFF : l’Etat mettra 13 milliards d’euros pour le réseau Dans le « contrat de performance 2008-2012 » que s’apprêtent à signer Réseau ferré de France (RFF) et le gouvernement, lundi 3 novembre, l’Etat se serait engagé à verser 13 milliards d’euros, selon Libération du 29 octobre. Un audit avait tiré la sonnette d’alarme en 2005 : il soulignait le mauvais état de certaines lignes du réseau classique et jugeait nécessaire une hausse des investissements. JUSTICE Denis Robert refuse l’accord proposé par Clearstream Le journaliste Denis Robert a annoncé, mercredi 29 octobre, qu’il rejetait la proposition de la chambre de compensation Clearstream de « mettre un terme aux procédures judiciaires engagées contre lui pour diffamation » s’il acceptait de renoncer à la poursuivre. Il a décidé de se pourvoir en cassation. Mercredi 29 octobre 9h30 Valeur 7,80 7736,69 2/1 ALLEMAGNE SUISSE PER 5,03 SBF 250 ROYAUME UNI Mini 2008 4075,92 28/10 -0,04 CAC Small 90 Alain Salles Carrefour condamné pour une infraction sur le smic VALEURS DU CAC40 Dernier cours FRANCE du chiffre d’affaires global de la profession », constate M. Iweins. D’un côté, 50 000 avocats et 35 000collaborateurs,avec uneforte disparité entre les avocats vivant de l’aide juridictionnelle, accordée aux justiciables à faibles revenus, et les grands cabinets : les 450 avocats du barreau de Bobigny réalisent 15 millions d’euros de chiffres d’affaires, tandis que le cabinet Fidal, avec ses 1 200 collaborateurs, affiche 287 millions d’euros. De l’autre, 8 700 notaires, 50 000 collaborateurs, 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires et un monopolesur les ventes immobilières. L’acte authentique rédigé par les notaires, officiers ministériels, a valeur juridictionnelle. « Le monopole des ventes immobilières est battu en brèche par différents rapports, qui montrent qu’il fait monter les prix », explique M. Iweins. « En pleine crise économique, il n’est pas opportun decréerenFranceunlawyeràl’anglosaxonne, », rétorque M. Reynis. M. Darrois doit rendre son rapport à la fin de l’année. La synthèse sera difficile : « Nous sommes face à des gens qui sont divisés entre professions, mais aussi à l’intérieur des professions,explique-t-il. Ils’agitde supprimer les rentes de situation qui ne se justifient plus sans mettre le bazar ! » a JUSTICE Taux j.le j. Taux 3 mois Taux 10 ans Taux 30 ans livre turque...........................1,9378...........1,9478 france 3,54 4,86 4,05 4,51 dollar australien ................1,9876...........1,9886 royaume-uni 4,79 5,94 4,45 4,77 dollar canadien...................1,6153...........1,6163 italie 3,54 4,86 4,73 5,09 yuan chinois..........................8,7062...........8,7162 won sud-coréen ............1799,1000 ....1800,1000 allemagne 3,54 4,86 3,74 4,29 japon 0,75 0,99 1,50 2,33 dollar néo-zéland...............2,2137...........2,2237 états-unis 1,24 3,46 3,74 4,58 rand sud-africain .............13,0905.........13,1005 suisse 1,48 2,87 SICAV ET FCP CM-CIC TEMPERE CM-CIC DYN.EUROPE CM-CIC FRANCE CM-CIC EQUILIBRE Cours préc. % var. % var. /préc. 31/12 ACCOR ............................◗ 27,11 25,18 AIR FRANCE-KLM .............◗ 11,19 10,40 AIR LIQUIDE ......................◗ 63,09 59,58 ALCATEL-LUCENT .............◗ 1,58 1,50 ALSTOM.............................◗ 33,00 30,74 ARCELORMITTAL................ 17,71 16,12 AXA....................................◗ 13,33 12,04 BNP PARIBAS ....................◗ 51,80 49,30 BOUYGUES........................◗ 30,17 27,89 CAP GEMINI ......................◗ 23,75 22,42 CARREFOUR ......................◗ 32,74 31,20 CREDIT AGRICOLE ............◗ 9,62 8,75 DANONE............................◗ 45,51 43,83 DEXIA .................................. 4,15 3,90 EADS ..................................◗ 12,69 11,68 EDF .....................................◗ 42,62 40,00 ESSILOR INTL.....................◗ 34,69 33,95 FRANCE TELECOM ............◗ 19,95 18,79 GDF SUEZ ..........................◗ 34,57 33,23 LAFARGE............................◗ 48,04 44,45 LAGARDERE ......................◗ 28,95 27,39 L'OREAL .............................◗ 59,80 57,64 LVMH MOET HEN.............◗ 50,79 48,38 MICHELIN ..........................◗ 36,38 33,02 PERNOD RICARD ..............◗ 46,08 44,53 PEUGEOT ...........................◗ 18,11 16,86 PPR .....................................◗ 40,52 38,00 RENAULT ...........................◗ 22,83 20,05 SAINT-GOBAIN.................◗ 27,15 24,15 SANOFI-AVENTIS .............◗ 48,80 46,10 SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ 44,92 41,17 SOCIETE GENERALE ..........◗ 35,44 33,34 STMICROELECTRONICS ...◗ 6,66 6,29 SUEZ ENV. .........................◗ 13,99 12,85 TOTAL ................................◗ 40,45 37,69 UNIBAIL-RODAMCO ........◗ 114,81 109,05 VALLOUREC.......................◗ 77,69 73,56 VEOLIA ENVIRON. ............◗ 17,59 16,96 VINCI..................................◗ 24,91 23,02 VIVENDI.............................◗ 21,12 19,98 Dernier cours 7,62 -50,45 7,54 -53,47 5,88 -31,82 4,79 -68,16 7,35 -55,10 9,86 -66,70 10,76 -51,33 5,07 -30,21 8,17 -47,07 5,93 -44,77 4,95 -38,55 10,00 -54,80 3,82 -25,89 6,41 -75,89 8,60 -41,89 6,54 -47,70 2,19 -20,53 6,15 -18,99 4,05 -13,57 8,08 -61,41 5,68 -43,57 3,76 -38,96 4,99 -38,57 10,18 -53,66 3,48 -41,71 7,41 -65,07 6,62 -63,17 13,87 -76,47 12,42 -57,90 5,85 -22,52 9,11 -51,53 6,31 -61,73 5,82 -32,04 8,87 -0,07 7,34 -28,82 5,29 -23,42 5,61 -58,04 3,71 -71,83 8,23 -50,82 5,71 -32,70 Plus haut Plus bas 56,30 24,23 24,61 10,27 95,64 55,77 5,15 1,44 84,12 28,59 67,79 15,30 27,60 11,91 75,41 46,26 57,25 24,04 45,14 21,25 53,75 24,16 21,58 8,54 64,00 38,60 18,86 3,57 22,20 9,29 83,90 35,20 44,39 26,87 26,14 16,40 44,77 22,00 125,45 41,52 54,68 23,56 99,26 54,50 83,93 43,60 79,90 31,41 79,97 38,60 53,68 15,11 112,76 36,00 99,16 18,52 65,26 23,05 66,90 36,05 94,29 38,84 93,52 31,36 9,89 5,71 19,95 12,17 59,50 31,52 175,50 103,11 224,45 69,00 64,00 16,55 51,15 21,70 31,60 16,32 Divid. net 3,15 0,58 2,25 0,16 1,60 0,22 1,20 3,35 1,50 1,00 1,08 1,20 1,10 0,68 0,10 0,70 0,62 0,60 1,26 4,00 1,30 1,38 1,25 1,60 0,63 1,50 3,45 3,80 2,05 2,07 3,30 0,90 0,05 n/d 1,07 1,75 7,00 1,21 1,05 1,30 T T T T T A T T T T T T T T T S T A T T T T S T A T T T T T T T A S A T T S T Code ISIN FR0000120404 FR0000031122 FR0000120073 FR0000130007 FR0010220475 LU0323134006 FR0000120628 FR0000131104 FR0000120503 FR0000125338 FR0000120172 FR0000045072 FR0000120644 BE0003796134 NL0000235190 FR0010242511 FR0000121667 FR0000133308 FR0010208488 FR0000120537 FR0000130213 FR0000120321 FR0000121014 FR0000121261 FR0000120693 FR0000121501 FR0000121485 FR0000131906 FR0000125007 FR0000120578 FR0000121972 FR0000130809 NL0000226223 FR0010613471 FR0000120271 FR0000124711 FR0000120354 FR0000124141 FR0000125486 FR0000127771 Cours en euros. ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2008. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité. Retrouvez l’ensemble des cotations sur notre site Internet : http://finance.lemonde.fr 3,29 (Publicité) Mythiques, méconnus ou insolites SÉLECTION publiée sous la responsabilité de l'émetteur 147,32 27/10 25,23 27/10 24,83 27/10 56,37 27/10 VIVACCIO ACTIONS 66,24 27/10 Fonds communs de placements LBPAM ACTIONS TELECOM LBPAM ACTIONS EUROPE C LBPAM ACTIONS FINANCE LBPAM ACTIONS SANTE LBPAM OBLI EUROPE D 34,55 27/10 45,25 27/10 40,73 27/10 75,76 27/10 103,41 27/10 Dernier cours connu le 29/10 à 9h Valeur Cours date en euro valeur Fonds communs de placements ECUREUIL BENEFICESRESPONSABLES 30,34 27/10 ECUREUIL ACTIONS EUROP. C 11,20 27/10 ECUREUIL CAPIPREMIERE C 2735,93 27/10 ECUREUIL CAPITAL C 56,44 27/10 ECUREUIL DYNAMIQUE + D 25,47 27/10 ECUREUIL ENERGIE D 31,53 27/10 ECUREUIL EURIBOR 1231,58 27/10 ECUREUIL EXPANSION C 18087,67 27/10 ECUREUIL INVESTISSEMENT D 35,21 27/10 ECUREUIL MONEPREMIERE C 2364,60 27/10 ECUREUIL SECURIPREMIERE C 2551,62 27/10 ECUREUIL SENSIPREMIERE C 3322,13 27/10 ECUREUIL TRESORERIE C 65,96 27/10 ECUREUIL TRIMESTRIEL D 261,38 27/10 Multi-promoteurs CM-CIC EUROPE 17,18 27/10 Fonds communs de placements Actuellement, chez votre marchand de journaux CM-CIC EURO ACT C CM SELECTION PEA CM-CIC MID EUROPE 14,67 27/10 5,59 27/10 13,17 27/10 GMO ACTIONS 65,96 27/10 LBPAM ACTIONS AMERIQUE C 16,55 27/10 LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE C 83,33 27/10 LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE D 76,63 27/10 LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE S 55,12 27/10 LBPAM ACTIONS EURO R 18,60 27/10 LBPAM ACTIONS FRANCE C 66,46 27/10 LBPAM ACTIONS FRANCE D 58,70 27/10 LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE 25,11 27/10 LBPAM ACTIONS INDICE EURO 57,89 27/10 LBPAM ACTIONS MIDCAP C 66,78 27/10 LBPAM ACTIONS MIDCAP D 61,84 27/10 LBPAM ACTIONS MONDE C 142,76 27/10 LBPAM ACTIONS MONDE D 119,90 27/10 LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C 12,92 27/10 LBPAM MONETAIRE C 125,61 28/10 LBPAM MONETAIRE D 110,76 28/10 LBPAM OBLI LONG TERME D 124,33 8/10 LBPAM OBLI MOYEN TERME C 228,00 27/10 LBPAM OBLI REVENUS 742,10 27/10 LBPAM PROFIL 100 C 50,86 27/10 LBPAM PROFIL 100 D 46,64 27/10 LBPAM PROFIL 100 S 61,20 27/10 LBPAM PROFIL 15 C 211,25 27/10 LBPAM PROFIL 15 D 193,53 27/10 LBPAM PROFIL 50 C 190,89 27/10 LBPAM PROFIL 50 D 175,35 27/10 LBPAM PROFIL 80 C 182,16 27/10 LBPAM PROFIL 80 D 167,83 27/10 LBPAM PROFIL 80 PEA C 67,62 27/10 LBPAM PROFIL 80 PEA D 61,92 27/10 LBPAM PROFIL 80 PEA S 69,46 27/10 LBPAM TRESORERIE P 3146,25 28/10 LBPAM TRESORERIE E 6849,87 28/10 FCP Multi-gestion F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC A F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC I F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC X F&C DIV.GWTH A HED USD F&C DIV.GWTH X GBP F&C EM MKTS BDAUSD F&C EMERGING MKTS BD C HDG F&C ENHALPHAUKEQ I GBP F&C ENHALPHAUKEQ X GBP F&C EUR INFLATION LINK BD A F&C EUR INFLATION LINK BD I F&C EURO CORPORATE BOND A F&C EURO HIGH YLD BD A F&C EUROP SM CAP A F&C EUROPEAN EQUITY A F&C GLBEMMKTSPTFA F&C GL CLIMATE OPP A F&C GL CLIMATE OPP.A USD F&C GLB CONVERT BD A HDG F&G GLOBAL CONVERTIBLE BD A F&C GLB REAL ESTATE SEC A F&C GTAA ALPHA FUND A F&C GTAA ALPHA FUND I F&C GTAA ALPHA FUND I GBP F&C JAPANESE EQUITY A F&C NORTH AMER EQ. A F&C PACIFIC EQTY A F&C STEWARDSHIP INT A F&C STEWARDSHIP INT I F&C US SMALL COMP A USD F&C US SMALL COMP C USD 6,90 27/10 6,94 27/10 6,99 27/10 124,60 27/10 62,29 27/10 9,46 27/10 79,79 27/10 42,72 27/10 43,05 27/10 9,78 27/10 9,56 27/10 13,72 27/10 9,73 27/10 7,75 27/10 8,02 27/10 10,33 27/10 28,97 27/10 35,99 27/10 9,51 27/10 9,93 27/10 8,16 27/10 70,86 27/10 71,46 27/10 75,92 27/10 16,50 27/10 14,67 27/10 22,85 27/10 6,15 27/10 6,42 27/10 50,06 28/10 5,46 28/10 Fonds communs de placements CM-CIC DYN.INTERN. 19,20 27/10 CM-CIC OBLI C.T. 133,41 28/10 CM-CIC OBLIGATIOND 25,02 28/10 CM-CIC MID FRANCE 21,00 27/10 CM-CIC USA 4,92 24/10 CM- CIC JAPON 3,21 24/10 CM-CIC PLAN BOURSE 15,32 27/10 CM-CIC TEMPERE 147,32 27/10 CM-CIC EURO ACT C 14,67 27/10 CM-CIC FRANCE 24,83 27/10 ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... 18 Décryptages 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Portrait Amy Goodman Une autre voix de l’Amérique PARCOURS 1957 Naissance à Washington. 1979 Diplôme d’anthropologie de l’université de Harvard. 1986 Débute sa carrière de journaliste à Pacifica Radio. 1996 Crée l’émission radio d’information quotidienne « Democracy Now ». 2001 « Democracy Now » devient un journal télévisé. journalistes recherchent pendant toute leur vie : une vraie liberté. » Commence alors une vie d’aventures et de voyages. En 1991, alors qu’elle est en reportage au TimorOriental, elle vit un drame qui la marquera profondément : elle assiste à un massacre de civils perpétré par l’armée indonésienne, au cours duquel elle-même est battue et blessée par des soldats. En 1996, Amy se fixe à New York pour créer« Democracy Now » au seinde PacificaRadioets’imposedanslepaysagemédiatique.Ennovembre 2000,le présidentClinton l’appelle pour participer à son émission. Après une demi-heure d’interview, le président, furieux, déclare que la journalistes’estmontrée« hostile,combativeetsouvent irrespectueuse ». Avec le recul, Amy s’amuse de cette description : « J’ai posé quelques questions dérangeantes. Les dirigeantspolitiquesn’ontpasl’habitude,lesjournalistes les traitent comme des monarques. » « Democracy Now » devient un programme télévisé en 2001, quelques jours avant les attentats du 11-Septembre, qu’Amy couvrira en direct pendant plusieurs jours. « Le hasard a fait que nous étions le studio de télévision le plus proche de Ground Zero. » Cet automne, Amy Goodmansuitla campagne présidentielle améri- A la pointe de la critique sociale, l’animatrice de « Democracy Now » a construit un média alternatif sans publicité. Avec elle, à côté des grands networks, la gauche radicale bénéficie d’une audience télévisée nationale N ew York, 8 heures du matin. Amy Goodman lance son journal télévisé quotidien avec sa formule rituelle : « Voici “Democracy Now”, le rapport sur la guerre et surla paix. » Le ton est calme, le visage neutre, la coiffure sage, les vêtements ordinaires. Elle passe en revue les principaux sujets d’actualité, mais on s’aperçoit très vite que l’émission est unique en son genre. Ainsi, pour traiter de la crise financière, elle démarre avec une manifestation organisée par des associations de gauche, protestant à la fois contre les spéculateurs de Wall Street et la guerre en Irak. Puis elle parle de militants noirs emprisonnés pour des meurtres qu’ils n’ont pas commis, de prisonniers afghans soumis à des interrogatoires par des psychiatres militaires, d’un appel à la désobéissance civile lancé par des écologistes contre la construction de centrales électriques à charbon, de l’arrivée d’un régiment rapatrié d’Irak, qui serait chargé du maintien de l’ordre sur le sol américain… Au lieu de spots publicitaires, « Democracy Now » est interrompu par des clips dechansons syndicaleset de rap anticapitaliste. Pour traiter ces sujets à sa guise, Amy Goodman a su s’affranchir de toutes les tutelles. Elle est la fois présentatrice, rédactrice en chef et productrice de son émission, dont la gestion est assurée par une association à but non lucratif. « DemocracyNow »n’accepte nipublicité ni parrainage, et son budget de 4 millions de dollars (3,19 millions d’euros) par an est financé en grande partie par les dons d’auditeurs et de fondations. Le tournage quotidien est réalisédans unstudio de télévisionappartenant à une association de quartier, installé dans une ancienne caserne de pompiers. Pourtant, cette production semi-artisanale est diffusée dans tous les Etats-Unis. Pour cela, Amy Goodman s’appuie sur un réseau informel complexe et mouvant. « Democracy Now » est diffusée en direct en vidéo sur une chaîne câblée communautaire new-yorkaise, et en audio surle réseau 2008 « Democracy Now » est diffusé par 700 radios et télévisions aux Etats-Unis. Les Américains opposés à la guerre en Irak, aux arrestations arbitraires, à la torture, ne sont pas un groupuscule radio alternatif Pacifica. Ensuite, elle est reprise sur deux canaux par satellite et par environ 700 stations de radio et de télévision associatives et universitaires. Enfin, « Democracy Now » est disponible dans le monde entier via Internet. Agée de 51 ans, célibataire et sans enfant, Amy Goodman se donne corps et âmeàsa mission.Elletravaillesouventdouze à quinze heures par jour ; elle profite de sesweek-endspour allerfairedes conférences dans des villes lointaines. Nul ne sait combien de gens écoutent son émission, car il n’y a pas de mesure d’audience sur les stations non commerciales. Amy n’est pas une célébrité dans l’Amérique profonde, mais elle est connue sur les campus, dans les milieux intellectuels et parmi les journalistes. Elle-même est convaincue que ses auditeurs se comptent par millions, car elle occupe un créneau délaissé par les médias commerciaux. « Beaucoup d’Américains, dit-elle, ont compris que la concentration des médias entre les mains d’un petit groupe de milliardaires est un danger pour la démocratie. Il y a dans ce pays un fort désir de médias qui ne regardent pas le monde à travers le prisme déformant des milieux d’affaires. » Selon elle, les grandes télévisions ont pris des positions extrémistes qui les coupent de la population : « Les Américains opposés à la guerre en Irak, aux arrestations arbitraires, à la torture, ne sont pas un groupuscule. Ils sont la majorité silencieuse, ou plutôt la majorité réduite au silence. » Pourtant, elle est convaincue que quand les gens sont mis au courant de ce qui se pas- se, ils se sentent concernés. « Mon boulot consiste à éclairer les lieux sombres et à donner la parole aux sans-voix. » Elle a de qui tenir. Son père, qui était médecin dans la banlieue de New York, a milité toute sa vie pour l’intégration raciale des écoles de la ville. Sa mère, enseignante, puis assistante sociale, fut une militante pacifiste très engagée contre la guerre du Vietnam. Par ailleurs, Amy a reçu une solide éducation religieuse de son grand-père, rabbin orthodoxe originaire d’Europe de l’Est : « J’étais assez rebelle, mais nous avions desconversationspassionnées,quim’ontmarquée pour la vie. Je ne suis plus pratiquante, mais je reste imprégnée de culture juive. » En 1986, Amy est embauchée en tant que journaliste débutante à Pacifica Radio. « J’ai trouvé du premier coup ce que les autres caine,maisfidèleàsesprincipes,ellenesoutient officiellement aucun candidat,et refuse de dire pour qui elle va voter. Elle est en guerre ouverte contre les républicains, mais par ailleurs, elle regrette que Barack Obama soit, lui aussi, entouré et aidé par des industriels et des financiers de Wall Street : « L’argent corrompt la politique, dans les deux camps. » Chaque mois, de nouvelles stations demandentà diffusersonémission.En septembre, alors qu’elle faisait un reportage sur les manifestations d’opposants en margedela convention nationale duParti républicain à Saint Paul (Minnesota), elle fut arrêtée et brièvement détenue par la police. En quelques heures, une pétition en ligne exigeant sa libération récolta des dizaines de milliers de signatures. La vidéo de son arrestation, filmée par un confrère, a été la séquence la plus regardée sur le site Internet YouTube pendant une semaine. En décembre, le Parlement suédois va lui décerner le célèbre prix Right Livelihood (« Mode de vie juste »). Début 2009, l’équipe de l’émission emménagera dans son propre studio flambant neuf. Amy sera encore plus indépendante, si c’est possible. a Yves Eudes David Burnett/Contact Press Images pour « Le Monde » Débats 0123 Jeudi 30 octobre 2008 19 Lelivre dujour Le rôle pervers des banques d’affaires L’indignation sociale-chrétienne Pour assurer des bonus aux golden boys, elles ont inspiré des restructurations qui n’étaient pas justifiées A nticapitaliste, Jacques Voisin, le président de la CFTC, ne l’est certes pas. Mais la crise financière et bancaire confortera sans nul doute le dirigeant de la confédération chrétienne dans sa conviction que l’homme a quasiment disparu de l’entreprise. « Je peux de moins en moins admettre que l’on considère la personne comme un simple instrument dans la production des biens ni que l’on voie le travail uniquement sous l’angle de l’économisme », explique-t-il dans un livre d’entretiens réalisé avec le journaliste Philippe Arondel, Ensemble, militer autrement. Ensemble, militer autrement Jacques Voisin avec Philippe Arondel Desclée de Brouwer, 158 pages, 15 ¤ Adepte de la valeur « travail », le syndicaliste ne soutient pas pour autant la croisade du président de la République. A ses yeux, Nicolas Sarkozy a tout de l’« homme pressé ». Et si Jacques Voisin rend hommage au « volontarisme » du chef de l’Etat, il met en garde contre les affichages politiques. « Il y a un fossé énorme entre une photo protocolaire, sur le perron de Matignon ou de l’Elysée, et l’attitude de responsabilité qu’il convient d’avoir afin de garantir les termes d’un véritable dialogue social », dit-il. En pleine campagne pour les élections prud’homales qui détermineront, le 3 décembre, le poids des syndicats français auprès de quelque 17 millions de salariés électeurs, le président de la « petite » CFTC – seulement 142 000 adhérents au regard des poids lourds que sont la CFDT et la CGT, autour de 800 000 cartes chacune – ne doit rien lâcher. L’homme du Nord, élevé et ayant fait ses premières armes syndicales à Maubeuge, explique, sur un ton très libre, l’utilité de son syndicat, dans un paysage déjà très morcelé, revendiquant sa spécificité sociale-chrétienne. Quand le journaliste Philippe Arondel, de Fréquence protestante, le questionne sur les textes fondateurs de la doctrine sociale de l’Eglise, M. Voisin préfère, lui, revenir sur la réforme de la représentativité qui organise un « Yalta syndical favorable aux grandes organisations, avec la complicité d’un Medef s’étant converti aux mérites de la bipolarisation de la vie syndicale ». Le président de la CFTC dénonce vivement cet accord qui met en péril l’avenir des petites organisations, dont la sienne, – « ce n’est pas la première fois que notre avenir n’est pas totalement assuré », concède-t-il –, et rejette les deux tendances qui caractérisent, selon lui, le syndicalisme français. D’un côté, « un radicalisme conservateur, défense d’un statu quo porteur d’immobilisme irresponsable », qui vise la CGT. De l’autre, le « syndicat d’accompagnement », qui « revient sans le dire à accepter la domination des salariés, leur exploitation féroce en certains cas… en négociant, plus ou moins habilement, le poids de leur boulet ». La charge est dure et illustre le ressentiment de Jacques Voisin à l’égard de la CFDT, qui a « quitté » le syndicat chrétien en 1964. Si la critique est vive, les concepts avancés paraissent parfois insuffisants pour définir la place de la CFTC au côté de ce syndicalisme « de rupture sociale ou d’accompagnement des mutations libérales ». En fait, tout en se défendant de toute nostalgie ou vision passéiste des rapports sociaux, M. Voisin en vient presque à regretter le capitalisme industriel, non financiarisé. Celui du CNPF avec à sa tête un Jean Gandois, « un patron respecté, un industriel prenant ses responsabilités ». En plaçant l’homme et sa famille au cœur des relations du travail, Jacques Voisin perpétue la tradition sociale-chrétienne. Il rejette le travail le dimanche, la notion d’employabilité du salarié, sa « flexibilité extrême lorsqu’il a des enfants et veut partager avec eux le bonheur de la vie de famille ». Cet humanisme social suffira-t-il à assurer l’avenir du syndicat né en 1919 ? Candidat à un nouveau mandat lors du 50e congrès de la confédération qui s’est ouvert le 28 octobre à Strasbourg, le président de la CFTC veut y croire. a Rémi Barroux J e m’interroge sur les dangers de la seule logique financière dans la conduite des entreprises. » C’était, le 11 juillet 2001, le titre d’une interview que j’avais donnée au Monde en tant que président démissionnaire d’Aventis CropScience, en désaccord avec sa vente à Bayer, qui allait entraîner une nouvelle restructuration pour cette entreprise mondiale de 15 000 personnes. Cet entretien fut à l’origine de tensions fortes avec mes ex-collègues du comité exécutif… Sept ans plus tard, la crise financière délie les langues : on peut enfin parler du rôle pervers et malsain des banquiers d’affaires. Toutefois, peu d’observateurs se retournent sur la responsabilité de ces mêmes banques d’affaires sur la destruction de notre paysage industriel au cours des quinze dernières années : elles sont pourtant à l’origine de nombreuses restructurations ou fusions qui n’avaient aucune justification industrielle réelle. L’approche était fort simple : 1) Les banques mettent au point des produits financiers dérivés qui rapportent au moins 15 % par an. 2) Les mêmes banques poussent les actionnaires des groupes industriels à exi- Alain Godard Ancien président de Rhône-Poulenc Agro et d’Aventis CropScience ger une rentabilité au moins équivalente : comme on en est loin, on incite les entreprises à restructurer, puis à opérer des fusions ou acquisitions sur lesquelles les banquiers prospèrent. 3) Puisqu’il faut parallèlement obtenir le soutien ou au moins la neutralité des cadres dirigeants, les cabinets spécialisés sont mandatés pour démontrer que leurs salaires sont en retard sur « le marché » : si j’en juge par mon cas, les salaires des équipes dirigeantes sont multipliés par dix en quinze ans, et l’attribution de stockoptions vient doubler la donne. L’évolution du groupe Rhône-Poulenc, aujourd’hui disparu, est représentative de cette période. En 1997, après une résistance héroïque de son président, Rhône-Poulenc doit céder à la pression des banques d’affaires qui massacrent son cours de Bourse : c’est la séparation de la chimie avec la création de Rhodia, et la constitution d’un groupe « Sciences de la vie » (Pharmacie et Agro). En 1998, les banques décrètent que pour être rentables, ces groupes doivent grossir pour anticiper le risque d’offre publique d’achat (OPA) : l’année suivante, Rhône-Poulenc fusionne avec Hoechst pour créer Aventis. L’encre des accords n’est pas sèche que le discours rechange : il faut se séparer de l’Agro et devenir un groupe « pure Pharma », garantie que le price earning ratio (PER) et donc l’action vont doubler en un an : en 2001, Aventis vend son activité CropScience. La crise boursière de 2002 viendra contrecarrer cette vision ; aujourd’hui, les groupes pharmaceutiques ont perdu de leur superbe, alors que les activités agrochimiques profitent de la raréfaction des matières premières agricoles. Les rares comme Bayer ou BASF qui ont conservé leurs activités multiples se portent à merveille… Alors, au nom de quoi a-t-on cassé ces groupes, fragilisé leurs sites industriels et licencié des milliers de personnes ? La réponse réside largement dans les bonus des golden boys rémunérés sur ces mouvements stratégiques. Quelle était la marge de manœuvre des dirigeants d’entreprise ? Très faible, et après une première période de résistance, la majorité a appuyé la CAC 40 par Brito La morale au chevet du capitalisme ? Pour éviter les règles de droit, les patrons prônent l’autocontrôle. Une fable F ace aux réactions indignéessuscitées par les parachutes dorés et autres séminaires de luxe pour hauts dirigeants d’entreprise en faillite, le discours ambiant du patronat se confond dans la morale. Sans doute pour conjurer le retour fracassant de l’Etat dans l’économie à travers les nationalisations en cours, l’heure est à la moralisation du capitalisme financier. Dirigeantsde grandes entreprises,représentants européens du patronat réunis en assemblée répugnent à l’idée de réguler les effets pervers du capitalisme financier par des règles de droit, au motif, si l’on suit l’argumentaire de Laurence Parisot [la présidente du Medef], que de telles règles seraient de fait contournées et détournées. Aprèsavoir fait croiredepuis unetrentaine d’années, du moins à ceux qui le voulaient bien, que le marché libre pouvait s’autoréguleret produire de l’optimum économique (à défaut de justice sociale) avec le moins possible de réglementation, voilà désormaisqueles mêmesadeptes dela bonne gouvernance en appellent à une nouvelle forme d’autorégulation, cette fois-ci d’ordre moral. Comme par enchantement, l’ac- Johann Michel Professeur de science politique à l’IEP de Paris, chercheur à l’Institut Marcel-Mauss (EHESS) teuréconomique prend désormaisle visage del’honnête homme, del’hommeraisonnable façon XVIIIe. L’Etat veilleur de nuit Une nouvelle fable est en train de naître : une morale rédemptrice, un tantinet kantienne (autofondation et autorégulation morales), au chevet du capitalisme moribond. On imagine ainsi grands dirigeants d’entreprise et gros actionnaires capables de mettre à distance et de limiter leurs inclinations sensibles (appétit du gain immédiat et rémunérations exponentielles) à la faveur d’une raison autonome ou d’une charte éthique patronale. Pour résister à toute nouvelle réglementation, laquelle renvoie négativement, dans l’imaginaire néolibéral, au mieux au règne des politiques keynésiennes, au pire au spectredu soviétisme, le recours à la morale rédemptrice permet au petit monde des entrepreneurs capitalistes d’être son propre tribunal, d’échapper par conséquent au règne du droit et du tribunal commun censé s’appliquer à tout citoyen. Les nouveaux entrepreneurs formeraient un petit îlot d’état de nature habité, non par des loups avides, mais, désormais, par des individus raisonnables qui peuvent s’appliquer des lois morales à eux-mêmes en se passant de toute intervention du législateur. Et ce petit îlot de non-droit est bien entenduréservé exclusivement à desindividus hors du commun capables de s’élever à l’autonomie morale, oubliant sans doute rapidement que toutes les avancées sociales arrachées au patronat l’ont été historiquementau prix de luttessyndicales et d’interventions étatiques. L’Etat veilleur de nuit doit continuer à veiller : le laisser-faire ou l’autorégulation morale pour les uns, la répression pour les autres. C’est la raison pour laquelle Mme Parisot en appelle à une exception de droit ou plutôt à une exemptiondudroit réservée à unenouvellecatégorie élue de la population : les entrepreneurs moraux du capitalisme. a manœuvre, se repliant sur ses confortables salaires et ses stock-options revalorisées à court terme par ces opérations. Le mal essentiel du système provient de la soif de spéculation engendrée par cet hypercapitalisme qui a surfé sur le virtuel La solution existe : éradiquer la spéculation à court-terme, en la rendant financièrement inintéressante. Et, à l’inverse, encourager l’investissement de longue durée dans le capitalisme industrie et affaibli le réel. La solution existe : éradiquer la spéculation à court terme, en la rendant financièrement inintéressante. Et, à l’inverse, encourager l’investissement de longue durée dans le capitalisme industriel. Puisque la crise remet en cause tous les dogmes, imaginons un accord fiscal mondial dans lequel les plus-values sur les titres conservés moins de trois mois seraient taxées à 80 %, de trois mois à un an à 50 %, de un à trois ans à 30 % et à 10 % seulement au-delà de trois ans… Nul doute que les arbitrages des investisseurs seraient différents et que les PDG du CAC 40 abandonneraient leur habitude d’attendre tous les soirs avec impatience les cours de la Bourse, pour se consacrer à bâtir avec leurs équipes des stratégies gagnantes sur le long terme. Ils y regagneraient en crédibilité. Ils devraient accepter que leurs rémunérations soient « capées » à un niveau raisonnable mais attractif (autour de 2,5 millions d’euros par an maximum tout compris), avec une part variable importante calculée en fonction d’indicateurs économiques, sociaux et environnementaux moyennés sur au moins trois ans. Les stock-options ont montré leur inefficacité et leurs dangers : il faut les abandonner. En 2001, je concluais mon interview par cette phrase : « J’ai pris acte qu’il y avait un environnement politique et économique que je ne pouvais pas changer. » Le moment du changement est peut-être venu : l’économie de marché y aura sa place, à condition d’appeler « marché » le territoire des produits et services offerts par les entreprises, et non, comme je l’ai trop souvent entendu dans les comités exécutifs, le verdict quotidien de la Bourse ou de ses valets, les banquiers d’affaires. a IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE » Election du pape LE « RÈGNE de Jean XXIII » a commencé mardi, dès que le cardinal Roncalli a prononcé la formule traditionnelle : « Accepio ». Puis le nouveau pape a retiré sa calotte rouge de cardinal et en a coiffé Mgr Di Jorio, secrétaire du conclave, des mains duquel il a reçu l’« anneau du pêcheur ». Après avoir paru à la loggia de Saint-Pierre, d’où il a donné sa première bénédiction « urbi et orbi », Jean XXIII s’est installé dans les appartements vacants du cardinal secrétaire d’Etat, qu’il occupera avant d’aller dans les pièces du palais du Vatican réservées au souverain pontife. Un de ses premiers actes a été de rétablir les visites « tabella », qui permettent aux évêques d’exprimer leurs désirs au pontife suprême, puis de nommer pro-secrétaire d’Etat Mgr Tardini, qui l’était depuis 1953 et jusqu’à la mort de Pie XII. Mercredi matin, Jean XXIII a célébré sa première messe en tant que pape dans la chapelle Sixtine. Les cérémonies de l’« ouverture » du conclave ont commencé juste après. Dans son premier message, le pape a exprimé le souhait que l’Orient et l’Occident puissent s’unir sous la charité paternelle du vicaire du Christ et que l’avenir consolide la paix et la justice. Le couronnement, prévu pour le 9, aura lieu en la basilique Saint-Pierre. a (30 octobre 1958.) Débats 20 0123 Jeudi 30 octobre 2008 La mort des humanités La « mastérisation » des concours d’enseignement menace la recherche L a révolte gronde dans les universités. Les uns après les autres, leurs conseils d’administration votent à l’unanimité des motions de protestation.Lyon-III,Paris-III, ParisIV, Bordeaux-III, Caen : la liste s’allonge jour après jour. Ce que ni la loi sur l’autonomie ni la réforme du CNRS n’ont réussi à faire, la réforme des concours de recrutement du secondaire l’a finalement obtenu : une résistance généralisée aux diktats du ministère. Le problème est d’abord celui du calendrier. Depuis plus d’un an, les universités croulent sous les réformes successives à absorber : autonomie, élections internes, plan licence, statuts des personnels, etc. Elles ne cessent de tout défaire et de tout refaire, mois après mois, pour complaire au ministère. Jamais elles n’ont subi autant de dirigisme technocratique que depuis qu’on a voté leur autonomie de façade. Or, voici que le ministère leur demande, sur un coup de tête, de refaire en urgence la plupart de leurs diplômes de master, à une période où les universitaires sont débordés par les tâches de toute sorte et ne trouvent plus le temps de faire de la recherche, qui relève pourtant de leurs missions fondamentales. Ils en ont assez de marcher comme de petits soldats. Trop, c’est trop. Voilà une première raison du niet. Certes, tout le monde se félicite que les enseignants du premier et du second degré soient désormais recrutés non plus au niveau de la licence, mais à celui du master. Ilsseront, dit-on,mieux payés.Maisserontils mieuxformés ? Ilsle seraient s’ils bénéficiaient effectivement des deux années supplémentaires de formation par la recherche prévues pour un master. Or tel n’est pas le cas. Le ministère se contente d’exiger des universités qu’elles H William Marx Professeur à l’université d’Orléans, membre de l’Institut universitaire de France valident comme master une formation bâtarde, correspondant peu ou prou à ce quiexiste déjà, à savoir une annéede préparation au concours du capes, suivie de l’année de formation en IUFM. Cela portera le nom de master, mais n’en sera plus un. Ce sont surtout les disciplines universitaires les plus liées à l’enseignement secondaire qui se sentent menacées : lettres, phi- Ce sont surtout les disciplines universitaires les plus liées à l’enseignement secondaire qui se sentent menacées : lettres, philosophie, histoire, langues vivantes, etc. losophie, histoire, langues vivantes, etc. Actuellement,un étudiantqui souhaiteprésenterle capes dans ces disciplines fait souvent le choix de préparer un véritable master, sanctionné par un mémoire de recherche, avant de se présenter au concours. Les actuels professeurs certifiés sont donc pour beaucoup déjà titulaires d’un master, qui garantit la qualité de leur formation. Dans le nouveau projet, ce ne sera plus possible : la plupart des étudiants choisiront les nouveaux masters d’enseignement, qui les prépareront aux concours, plutôt que les masters de recherche. Résultat : loin d’être mieux formés qu’aujourd’hui, ils le seront plutôt moins bien, puisqu’ils n’auront plus derrière eux cette expérience d’initiation sérieuse à la recherche qui fait tout le prix des masters actuels. Mais là n’est pas le plus grave. Si toutes les universités se mobilisent, c’est que se profile la fin programmée de la recherche française dans les humanités. Face à la concurrence déloyale des masters d’enseignement, en effet, les masters de recherche n’auront plus qu’à disparaître et, avec eux, tous les séminaires qui les accompagnaient. Il ne sera plus possible de recruter les doctorants parmi ceux qui auront présenté les meilleurs mémoires. Tout le mondefera de la formation pédagogique à l’envi pour mieux préparer aux concours, qui se concentrent sur la simple connaissance du systèmeéducatif,ettoutceàquoiauraabouti la« mastérisation » des enseignants du secondaire,c’estdesecondariserles universités. Dans le meilleur des cas, elles seront devenues de gros IUFM. Le ministère de l’éducation nationale l’aura alors définitivement emporté sur celui de l’enseignement supérieur et de la recherche : triste vision de la science et du savoir… Si quelqu’un, au ministère, avait juré la mort de la recherche dans les humanités, il n’aurait pas fait mieux. Faut-il s’en étonner, quand on a entendu dernièrement un conseiller du premier ministre proclamer que la mission principale des sciences humaines consiste à former de bons VRP pour l’économie française ? a Le juge face à l’imprévisible et à la responsabilité sans faute Pauvre magistrat dans la société du « tout-victimaire » L e prisonnier a un drôle de visage. Au fond de sa prison, il a ce faciès grimaçant du condamné ou de celui qu’il faut bien empêcher de nuire, même s’il n’a pas encore été jugé. C’est forcément un pédophile ou un assassin de vieille dame, à ce que l’on dit. Même si la plupart ont vendu un peu de drogue ou attaqué une épicerie avec un pistolet en plastique. S’il est jeune, il aura droit au qualificatif de voyou, dans le meilleur des cas. Il inspire la peur et on l’y aide bien. Avez-vous remarqué comme notre société se compose aujourd’hui de bien des sortes de “victimes” ? Mais… si le prisonnier se suicide, ce à quoi peut l’aider l’état de bien des prisons françaises, alors là, son visage change du tout au tout. Il devient alors ce que l’on appelle « une victime ». Avez-vous remarqué comme notre société se compose aujourd’hui de bien des sortes de « victimes » ? Aux Etats-Unis, une femme qui s’était fait un tour de rein en forçant pour ouvrir une boîte de conserve s’est vu allouer 2 899 000 dollars. 169 000 dollars ont Christian Guery Magistrat été distribués à des passagers se plaignant d’un trou d’air de 28 secondes les ayant durement secoués lors d’un voyage en avion. En France, une association des voyageurs du vol Djerba-Paris, qui avait dû faire demi-tour à la suite d’un problème technique ayant justifié la chute des masques à oxygène, a demandé par référé la réparation d’un préjudice d’angoisse. Alors, vous pensez, un jeune qui meurt en prison… En parler sans commencer par préciser que c’est un drame n’est pas envisageable. Il paraît même que le ministère de la justice est devenu le ministère des souffrances. Et la victime appelle un coupable. On fait payer au juge son irresponsabilité traditionnelle. Mais alors même que la définition d’une faute dans l’exercice de son activité juridictionnelle est bien difficile à définir, c’est d’une responsabilité sans faute dont il est question régulièrement. Le métier de magistrat a bien changé. Avant, on demandait à celui-ci de trancher un conflit passé. Il disait qui du père ou de la mère devait avoir la garde des enfants ; si telle personne accusée devait aller en prison ou être mise en liberté. Aujourd’hui, le juge doit prévoir l’imprévisible. Il aura relâché à tort ce jeune mineur qui a récidivé ou aura incarcéré sans précaution cet enfant mort entre quatre murs. Dans cette société du tout-victimaire, où la réversibilité entre le visage du démon et celui de l’ange est si facile, il faut nous attendre à bien d’autres désagréments. a onoré de Balzac a voulu peindre Paris, « le grand monstre moderne, sous toutes ses faces ». Chaque épisode de l’Histoire des Treize nous offre un saisissant tableau parisien, un drame pantelant et une histoire exceptionnelle cachée au cœur de la capitale qui devient l’espace du roman… TOME 8 : HISTOIRE DES TREIZE Lavarice La tyrannie Lavidité Plus d’informations : www.lemonde.fr/balzac ou téléphonez au 0825 120 219 (0,15 €/minute) Offre réservée à la France métropolitaine, sans obligation d’achat du Monde et dans la mesure des stocks disponibles. LENVERS DE LHISTOIRE CONTEMPORAINE FERRAGUS LA DUCHESSE LA FILLE AUX dès le jeudi 30 octobre TOME 8 LANGEAIS YEUX DOR DE en plus du La vanité € 9,90 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Enquête Oùestl’Obamafrançais ?2/2 L’ascension, D loin de la politique ans son bureau en open space (espace ouvert), au cœur d’une pépinière d’entreprises du 11e arrondissement à Paris, parmi une poignée de patrons trentenaires, style décontracté, ambiance écolo-libérale, Saïd Hammouche, 35 ans, porte costardcravate sombre et sérieux. Le directeur général de Mozaïk RH, spécialiste du recrutement de diplômés « issus de la diversité », pur produit de la méritocratie scolaire de la Seine-Saint-Denis, parle avec les mots d’un chef d’entreprise pour évoquer la France et ses banlieues. Des « process » à élaborer pour améliorer l’insertion des jeunes des quartiers. Du Et vous voulez leur parler des partis ? De figu« sourcing » nécessaire pour dénicher les res comme Stéphane Pocrain [ex-portetalents du ghetto. Et de la nécessité de parole des Verts] ou Malek Boutih [ancien contourner le monde politique pour réus- président de SOS-Racisme] ? On rigole. » Une élite qui a tiré profit de la « massifisir à peser sur la société française. Loin, cation » de l’enseignement supérieur – très loin, des partis traditionnels. Pas de subvention quémandée à des même si l’absence de statistiques ethniélus locaux. Pas de local associatif obtenu ques interdit d’avoir des données précises. après mille supplications. Pas de Des juristes. Des ingénieurs. Des médeconseiller municipal qui supervise le cins. Des financiers. « Je suis bluffé par le conseil d’administration. « On ne se place nombre de bac + 4 ou de bac + 5 dans les plus en position de demandeurs, mais on quartiers », se réjouit Saïd Hammouche. Y veut être acteurs », explique le jeune compris, désormais, au sein des grandes patron, originaire de Bondy. Diplômé écoles pionnières dans l’ouverture sociale. d’un master en conseil aux collectivités Comme Sciences Po, où les conventions locales, il a ouvert son propre cabinet de ZEP mises en place en 2001 ont permis le recrutement avec l’idée d’agir avec les recrutement de 477 élèves, dont 64 déjà outils de l’entreprise. « La politique est fer- diplômés ont commencé à peupler les étamée, dit-il. Les espaces qui restent sont les ges de direction des cabinets d’audit, des espaces professionnels. C’est là qu’on peut sociétés de conseils et de la haute fonction publique. Un mouvement qui va encore faire bouger la société. » Saïd Hammouche est à l’image des nou- s’amplifier : la promotion de 2001 ne velles élites issues des quartiers. Découra- comptait que 17 élèves issus des lycées de zone d’éducation prioritaire gées par l’ostracisme des par(ZEP), celle qui sortira en tis, elles ne font plus confiance 2013 en compte 118. Ce n’est àla politique.Fortement diplô- « Les partis ? qu’un début, mais l’élite franmées, ellesprivilégient la réus- Tout le monde çaise commence à prendre site professionnelle individes couleurs. duelle, le travail de réseau, sait que ça ne Cette génération accumupour faire carrière et se consti- se passe plus là. le les diplômes. Mais a aussi tuer une légitimité sociale Ils sont appris à se donner les incontestable. « On ne veut mêmes armes relationnelles plus être dans l’assistanat, on hors contexte, que le reste de l’élite. Zoune veut plus du paternalisme, hors société » beir Ben Terdeyet, 30 ans, souligne El Yamine Soum, consultant en finance islami29 ans, doctorant prometteur Karim Amellal, à l’Ecole des hautes études en 30 ans, écrivain, maître de que, a découvert l’importansciences sociales (EHESS). Et conférences à Sciences Po ce des réseaux à l’université, puis au moment d’entrer sur comme on est nombreux à sortir de l’université avec des masters, ou plus, il y a le marché du travail. « J’étais à Paris-X, à de plus en plus de cadres, d’entrepreneurs, de Nanterre. Les jeunes de banlieue allaient chercheurs issusdes quartiers. » Ceque résu- plutôt à l’UNEF pour militer sur le prix des meplus crûmentun représentant de lanou- tickets au restaurant universitaire. Ou pour velleintelligentsia noire, trentenaire, surdi- faire une action sur le conflit palestinien. Les plômé et sans complexe – mais qui préfère autres, ceux de Neuilly-sur-Seine, je les rester anonyme : « Les jeunes issus des ZEP voyais aller à la Junior entreprise et réussir à font de la finance pour rattraper en une géné- se faire facturer des prestations par des entreration le retard accumulé en dix générations. prises. » Lui obtient un master en finance. Les nouvelles élites issues de la diversité font le choix de la réussite individuelle. Hors des partis, mais avec l’espoir de faire bouger la société française. Second volet de notre enquête : « Où est l’Obama français ? » Luc Bronner Illustration Rita Mercedes Brillant mais insuffisant. Faute de contacts dans le milieu de l’entreprise, il ne trouve pas d’emploi – comme cinq autres étudiants issus de banlieue. Zoubeir Ben Terdeyet s’est donc lancé dans la construction d’un réseau pour les jeunes diplômés des quartiers. En 2004, il fonde avec quelques amis les Dérouilleurs – en référence au livre d’Azouz Begag sur les jeunes des quartiers qui réussissent à ne pas « rouiller » au pied des immeubles. La volonté de s’entraider. Le désir de faire « comme les autres », comme les anciens d’HEC, les anciens de Polytechnique, ceux d’Henri-IV, les Arméniens, les juifs, les Bretons… : partager les contacts et les relations. « Le marché parallèle de l’emploi est essentiel. Et l’information est ce qui vaut le plus cher », explique-t-il. Informel, farouchement apolitique, le réseau a connu un développement exponentiel par le seul bouche-à-oreille. Grâce à une liste de diffusion créée sur Yahoo! et des soirées « networking », il compte aujourd’hui près de 4 000 membres, dont beaucoup de bac + 4 et bac + 5, avec des antennes àStrasbourg, Marseille,mais aussi à l’étranger. Les membres se signalent mutuellementles stages et les postes disponibles dans leur entreprise ou leur entourage. Ou font passer des CV de « frères » et de « sœurs » en recherche d’emploi. « On ne voulait pas de la génération de la marche des Beurs, complètement désillusionnée, raconte Zoubeir Ben Terdeyet, attablé devant son ordinateur portable, dans un bar branché du 9e arrondissement de Paris, oùse retrouvent les Dérouilleurs. On voulait repartir sur des forces vives, motivées, avec un objectif de court terme – trouver des stages, des CDD, des CDI – et un objectif plus lointain – avoir un réseau pour nos enfants. » L a politique n’est pas oubliée, mais ces nouvelles élites mettent en place une stratégie du détour. Gagner le respect professionnel.Conquérir sa légitimité pour ne pas se contenter des strapontins offerts par les politiciens. Et, plus que tout, ne jamais être dépendant d’un appareil. « On veut être libres et conserver notre liberté d’expression », explique Hamza Bouaziz, 30 ans, originaire de la cité Salvadore-Allende à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), titulaire d’un master en finance et économiste dans une filiale de BNP Paribas. « Avant de faire de la politique, il faut être fort économiquement. Il faut pouvoir être indépendant. Sinon vous finissez comme les types qui ont commencé par être payés par SOS-Racisme, puis par le PS », dit Zoubeir Ben Terdeyet. Les modèles de ces élites ne sont pas des hommes politiques – hormis l’étoile Barack Obama, bien sûr. La figure qui revient est celle de Mehdi Dazi, 42 ans, inconnu du grand public, diplômé de Sciences Po, passé par les Etats-Unis pour contourner le plafond de verre français, 21 devenu directeur général d’un fonds d’investissement des Emirats arabes unis, aujourd’hui membre du conseil de surveillance de Vivendi grâce à son parcours international. Un itinéraire qui fait rêver les jeunes diplômés. Et qui valide, à leurs yeux, l’idée que la stratégie du détour peut être la bonne pour conquérir la France. Comme lui, un nombre important de diplômés ont choisi de s’exiler dans les pays du Golfe. Au point que les Dérouilleurs ont créé à Dubaï une antenne d’une cinquantaine de membres. Ces élites maghrébines et noires en sont persuadées : si un Obama français devait apparaître, il ne sortirait pas du ventre d’un appareil politique. Mais plutôt du secteur privé. « Les entreprises sont plus avancées sur la question de la diversité. Constituer des équipes de clones ne les intéresse plus », relève Salah Houyem, Dérouilleur de 35 ans, titulaire d’un MBA, aujourd’hui cadre dans les ressources humaines au sein d’Areva. « Les partis ? Tout le monde sait que ça ne se passe plus là. Ils sont hors contexte, hors société », note l’écrivain Karim Amellal. A 30 ans, ce maître de conférences n’est pas, précisément, sur un strapontin : il dirige le mastère « affaires publiques » de Sciences Po, le cœur du réacteur de la prestigieuse institution. Originaire de la cité sensible de la Fauconnière, à Gonesse (Val-d’Oise), Karim Amellal est passé par l’Institut d’études politiques de Paris avant la mise en place des conventions ZEP. Avec le collectif Qui fait la France ?, qui réunit des écrivains comme Faïza Guène, Mohamed Rezane ou Dembo Goumane, il défend une autre façon de faire de la politique. Hors des appareils. Pour ne parler que du fond, que du contenu, pour gommer les questions de carrière trop présentes dans les écuries partisanes. « Nous, on écrit, on va dans les lycées, on fait des conférences, on anime des ateliers d’écriture. C’est beaucoup plus utile », affirme-t-il. Une prudence, un éloignement du politique, qui témoignent, paradoxalement, d’une forme avancée d’intégration. Une forme de banalisation, au fond, des élites maghrébines et noires. C’est la thèse que défend Marwan Mohamed, 33 ans, un rescapé de l’échec scolaire, qui avait arrêté l’école au CAP, avant de reprendre ses études jusqu’au doctorat, aujourd’hui une des figures montantes de la sociologie française. « Cette mise à distance de la politique peut être comprise comme une forme de conformisme social, dit-il. Les élites des quartiers font comme le reste des classes moyennes et bourgeoises : elles se placent aussi dans une logique individualiste. » La résilience sociale et la « notabilisation », piliers de la carrière des futurs Obama français ? Réponse d’ici à dix ou vingt ans… a 22 Culture&vous 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Actualités Téléchargement Le texte « Création et Internet » examiné mercredi 29 octobre Ici& ailleurs Loi antipiratage, deuxième essai au Sénat C hangement de décor pourla luttecontrele téléchargement illégal de musiques ou de films : nouveau ministre, nouveau texte. Mais le climat sera-t-il plus serein ? Fin 2005, le projet de loi défendu par le ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, avait donné lieu à une fronde retentissante – et une grande cacophonie – des députés de la majorité, qui trouvaient le texte trop répressif vis-à-vis des pirates. Un nouveau texte, intitulé Créationet Internet, présenté par Christine Albanel et qui vise à « favoriser la diffusion et la protection de la création » sur le Web,devait être examiné en première lecture par le Sénat à partir du mercredi 29 octobre. Entre les deux textes, l’esprit a changé. Il était jugé « répressif » en 2005 : l’internaute pirate était passible de lourdes sanctions devant le tribunal correctionnel – jusqu’à trois ans de prison et 300 000 euros d’amende. Aujourd’hui, la démarche est « pédagogique et dissuasive », dit Mme Albanel. Une autorité administrative indépendante, baptisée Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet), est chargée de mettre en musique une « riposte graduée » contre l’internaute pirate, à travers une commission de protection des droits composée de magistrats. Le pirate recevra d’abord un courrier électronique à son adres- se IP – laquelle permet d’identi- faits du texte, se sont engagés de fier un point d’accès, ou un ordina- leur côté à développer l’offre légateur, sur le Web. En cas de récidi- le en ligne. ve dans les six mois, une lettre lui Mais deux camps s’affrontent sera remise ; enfin, en cas de nou- toujours. D’un côté, ceux qui penveau manquement dans l’année sentque lepiratage d’œuvres musiqui suit, la commission pourra cales et audiovisuelles – estimé à ordonner la suspension de l’abon- un milliard de fichiers musique et nement à Internet pour une durée vidéo en France en 2007 – est le de trois mois à un an. Afin d’éviter « facteur majeur » de la chute des que le pirate ne migre d’un four- ventes de disques ou de DVD. Cernisseur d’accès à un autre (Wana- tains voudraient même une loi doo, Free…), un « répertoire des plus répressive, comme c’est le cas résiliés » serait créé sur le modèle aux Etats-Unis, où les pirates sont du fichier des interdits bancaires. passibles de peines de prison. De La coupure de l’abonnement l’autre côté, on trouve les associaest le point le plus sensible. La tions d’internautes ou de consomCommission des affaimateurs, comme UFCres économiques du Que choisir, qui prônent Les onze articles Sénat a en effet propoune adaptation de ces du projet sont sé, mardi 28 octobre, « industries dépassées » la déclinaison de remplacer cette aux pratiques du Web. d’un rapport mesure par une amenAussi, deux menaces me que M Albanel de. Mme Albanel s’y est planent sur ce projet de avait confié, loi. D’abord sur le teraussitôt opposée en en juillet 2007, à rain sensible des liberaffirmant, sur FranDenis Olivennes, tés individuelles. Le ce 3, que l’amende s’insalors PDG 24 septembre, le Parlecrit beaucoup plus de la Fnac ment européen a adopté « dans une logique l’amendement n˚ 138, répressive ». Les onze articles du projet sont déposé par l’eurodéputé Guy Bono la déclinaison d’un rapport que (PS), au projet de loi sur les téléMme Albanel avait confié, en communications, selon lequel une juillet 2007, à Denis Olivennes, restriction aux droits et aux liberalors PDG de la Fnac. Cette mis- tés fondamentaux des internautes sion avait débouché sur les ne peut être imposée que par la jusAccords de l’Elysée, signés par tice. Cet amendement n˚ 138 met une quarantaine d’organisations, en échec la « riposte graduée », qui notamment les sociétés de droit émane d’une autorité administrative. L’accès à Internet constitue-t-il d’auteur et chaînes de télévision. Les professionnels de la musi- une liberté fondamentale ? Le que ou du cinéma, plutôt satis- débat est ouvert. Une industrie culturelle déprimée VENTES DE DVD ET DE CD LE « MARCHÉ » ILLÉGAL* en millions d’unités (en France) en millions de titres 110 108 DVD 90 102,5 875 833 2007 88,8 228 235 CD 70 (en France) 2006 60,9 Titres de musique (une chanson) 50 2004 05 06 2007 Titres de vidéo (films, clips, épisodes de série...) *Chiffres GfK obtenus par extrapolation reposant sur des sondages auprès des utilisateurs de sites pirates. Sources : GfK/SEVN, SNEP La seconde menace concerne l’efficacité du système instauré par la loi. Sera-t-il techniquement possible de « pincer » le pirate ? Beaucoupen doutent.C’est le cas de Jérémie Zimmermann, porte-parole de La Quadrature du Net, groupe d’activistes qui a concouru à l’adoption de l’amendement n˚138 : « L’Hadopi va se fonder sur l’adresse IP pour incriminer une personne. Or, un point d’accès à Internet peut être partagé par de nombreux utilisateurs, explique M. Zimmermann. Il peut même être capté par des inconnus, en cas de connexion Wi-Fi non sécurisée. Quelles preuves réelles aura-t-on de l’infraction ? » Pour mieux cibler le contrevenant et adoucir le dispositif, des amendements vont être déposés. Mais sans guère apaiser le climat. Rapporteurdu projetde loi, lesénateur Michel Thiollière (UMP) pro- pose, entre autres, une « sanction alternative » : certains services commela messagerie del’internaute pourraient être maintenus, à condition que le piratage des œuvres puisse être évité depuis son poste, grâce aux évolutions technologiques. Certains fournisseurs d’accès à Internet affirment que de tels outils existent, mais d’autres répliquent qu’il n’y a pas de forteresse qui tienne sur le réseau… C’est tout le problème d’un texte dont certains estiment qu’il est déjà obsolète. Demain, les internautes déploieront-ils des trésors d’astuces pour « voyager masqués » et téléchargeren touteimpunité ? Le député Christian Paul (PS) souhaite « bon courage à l’Hadopi », dont il résume ainsi la mission à venir : « Puiser de l’eau avec un filet à papillon. » a Clarisse Fabre Des premiers échanges de fichiers aux dernières tentatives de contrôle Eté 2002 Ouverture de BitTorrent, programme créé par l'Américain Bram Cohen, qui ouvre le P2P aux échanges de fichiers de films, de jeux, de livres... AFP AP 1er juin 1999 Lancement de Napster sur Internet destiné à l'échange de fichiers musicaux entre ordinateurs (P2P) au format mp3 via un logiciel créé Bram Cohen par l'Américain Shawn Fanning. Juillet 2001 Le site Napster est fermé pour « violation de droits d'auteur ». Développement d'une dizaine de Napster-bis : Kazaa, Gnutella, AudioGalaxy, Morpheus, etc. Shawn Fanning 1999 9 2000 2001 2002 Fin 1999-début 2000 Premiers baladeurs de fichiers mp3, notamment par les sociétés Remote Solutions, Creative et Archos. En 2001, suivra l'iPod d’Apple. Google accepte de dédommager les auteurs Un accord sur la bibliothèque numérique D ans le cadre de son projet de bibliothèque numérique, le moteur de recherche américain Google a annoncé, mardi 28 octobre, la signature d’un accord avec l’association des éditeurs américains (AAP) et le syndicat des auteurs (Authors Guild). Ces derniers contestaient le projet de Google de numériser, rechercher et afficher de courts extraits de livre protégés par des droits d’auteur et d’en partager des copies numériques avec les bibliothèques sans l’autorisation explicite des détenteurs de droits. L’Authors Guild avait lancé, en 2005, une action collective, et cinq éditeurs américains (McGrawHill, Pearson Education, Penguin Group, John Wiley & Sons, Simon & Schuster) avaient intenté un procès. Après deux ans de négociation, Google a accepté de verser 125 millions de dollars (98 millions d’euros) pour financer un registre sur lequel les détenteurs de droits d’auteur pourront s’inscrire et toucher des dividendes. En contrepartie, Google pourra mettre en ligne aux Etats-Unis des millions de livres et autres documents protégés par le droit d’auteur et issus des collections des plus grandes bibliothèques américaines partenaires du programme « Google recherche de livres ». Cet accord doit encore être approuvé par le tribunal du Southern District de New York. a 28 juin 2004 Chaque jour 150 millions de fichiers illégaux s'échangent dans le monde. En France, la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) porte plainte contre une vingtaine d'internautes. 2003 2004 2005 31 mai 2006 En Suède, les serveurs de The PirateBay, plus gros site d’échange de fichiers au monde créé en 2004, sont fermés par la police. Le site rouvre et continue d'être parmi les plus fréquentés en 2008. 2006 2006 Développement de milliers de sites personnels qui stockent fichiers musicaux, clips ou films sur des serveurs comme Rapidshare ou Megaupload. Droits d’auteur Etats-Unis : vingt et un mois de prison pour un pirate de films L’Américain Michael Logan a été condamné à vingt et un mois de prison aux Etats-Unis pour avoir enregistré deux films dans une salle de cinéma de Washington à l’aide d’un Caméscope, a annoncé, mardi 28 octobre, l’association qui défend l’industrie américaine du cinéma (MPAA). M. Logan a reconnu avoir enregistré les films 28 jours plus tard et Il était une fois à des fins commerciales. Selon la MPAA, entre 2006 et 2008, Michael Logan est responsable de la diffusion anticipée sur le marché de plus de cent films. L’enregistrement de films dans des salles de cinéma constitue depuis 2005 un crime fédéral aux Etats-Unis passible d’amendes sévères et de peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans. L’industrie du cinéma estime ses pertes mondiales dues au piratage de films à 18 milliards de dollars par an. – (AFP.) Cinéma Joaquin Phoenix : « Je ne vais plus faire de films » L’acteur américain Joaquin Phoenix, 34 ans, a l’intention de mettre un terme à sa carrière au cinéma, ainsi qu’il l’a annoncé le 28 octobre, dans l’émission américaine « Extra ». « Je veux saisir cette occasion pour vous donner l’exclusivité (…) : je ne vais plus faire de films », a déclaré l’acteur en marge d’un hommage rendu à Paul Newman. Joaquin Phoenix a affirmé qu’il allait se consacrer à la musique. L’acteur a été nommé deux fois aux Oscars, pour son interprétation du chanteur de country Johnny Cash dans Walk the Line (2005), de James Mangold, et pour Gladiator (2000), de Ridley Scott. Son prochain film, Two Lovers, de James Gray, doit sortir en France le 19 novembre. – (AFP.) L’acteur Roger Moore décoré en France L’acteur britannique Roger Moore, 81 ans, qui a incarné sept fois l’espion James Bond 007, a reçu 2007 29 octobre Passage en première lecture au Sénat du projet de loi « Création et Internet ». 2008 Septembre 2007 SpiralFrog est lancé aux EtatsUnis et au Canada. Les fichiers sont disponibles gratuitement, mais le site reverse une partie des bénéfices de la publicité aux ayants droit. les insignes de commandeur des Arts et Lettres, mardi 28 octobre, par Christine Albanel, la ministre de la culture. Cette distinction, a déclaré l’acteur, est « plus importante que de recevoir un Oscar ». Roger Moore vient de publier en France ses mémoires aux éditions de L’Archipel. Il a été anobli par la reine Elizabeth II en juin 2003. – (AFP.) Musique Britney Spears reste sous curatelle Une juge de Los Angeles a annoncé, mardi 28 octobre, sa décision de garder la pop star Britney Spears, 26 ans, sous curatelle, le père de la chanteuse américaine conservant l’autorité sur elle et ses finances jusqu’à nouvel ordre. Elle était déjà sous curatelle depuis le 1er février, après une hospitalisation psychiatrique. Britney Spears fut, de 2000 à 2005, la chanteuse la mieux payée au monde. Elle prépare un nouvel album, Circus, dont la sortie est prévue le 2 décembre. – (AFP.) Le French Tour des scénaristes américains L e poisson pourrit par la tête, dit le proverbe chinois. Rien de tel, donc, pour attirer et contaminer le cinéma hollywoodien que de s’attaquer à son premier intervenant, essentiel dans la chaîne américaine : le scénariste. Fort de cette conviction, Film France, sorte d’Office de tournage du cinéma français, invite, du 6 au 13 novembre, dix scénaristes majeurs attachés aux grands studios américains afin de leur faire découvrir Paris et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. John August, John Lee Hancock, Edward Neumeier… Leurs noms ne diront rien au grand public. Les réalisateurs avec lesquels ils ont travaillé, un peu plus : Tim Burton, Clint Eastwood, Paul Verhoeven. « Tous les dix sont dans la A-list, assure Patrick Lamassoure, délégué général de Film France. Ils ont l’accès direct aux majors. » Que l’un d’eux flashe sur un décor ou un personnage français et un paquet de dollars s’abattra sur le pays. Plus exactement 250 000 à 350 000 euros par jour de tournage, puisque telles sont les dépenses d’un studio hollywoodien installé en France. Et Film France de citer les 10 à 20 millions d’euros laissés par les superproductions comme le Da Vinci Code, de Ron Howard, ou Marie-Antoinette, de Sofia Coppola. A côté, les quelque 100 000 euros investis dans ce tour ressemblent à de l’argent de poche. De quoi offrir aux scénaristes de jolies vacances, façon La croisière s’amuse ? Chez Film France, on admet que les premiers contactés ont souvent fourni les noms des suivants. « Mais franchement, tous ces gens-là n’ont pas besoin de nous pour se payer un voyage en France, poursuit Franck Priot, délégué général adjoint. S’ils viennent, c’est que le programme les intéresse. » Rungis avec un grand chef Le programme, donc, picoré en vrac : la Seine et les canaux parisiens en compagnie des patrouilleurs de la brigade fluviale ; le centre national des opérations de la SNCF, façon Panic Room, de David Fincher ; Rungis, le garde-manger de la capitale, de nuit et avec un grand chef ; ou encore, côté Méditerranée, l’empire Paul Ricard, du premier laboratoire clandestin au circuit de formule 1 et à l’institut océanographique de l’île des Embiez (Var). « La plupart d’entre eux connaissent la France, mais nous allons leur montrer des endroits qu’ils connaissent moins, assure Sophie Boudon Vanhille, chargée de mission à la mission cinéma de la Ville de Paris. L’idée est de les enraciner dans des lieux difficilement reproductibles. » Personne ici n’a oublié que les plages normandes d’Il faut sauver le soldat Ryan étaient en réalité irlandaises et que Quentin Tarantino, pour son prochain film, Inglorious Basterds, situé en France pendant la seconde guerre mondiale, a certes embauché des comédiens français, mais les a emmenés tourner en Allemagne. Film France continue de penser que le nerf de la guerre est financier. Il milite donc activement pour l’octroi d’un abattement de 20 % en faveur des studios étrangers. Mais le cinéma, c’est aussi des histoires. Pourquoi pas des histoires d’Américains à Paris. a Nathaniel Herzberg 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Culture 23 Dürer et Léonard de Vinci à l’école Les Beaux-Arts de Paris présentent 400 dessins, sculptures ou photos qui ont servi à l’enseignement de l’anatomie Exposition C ’est l’exposition la plus inattendue et intelligente de la saison, démonstrative et troublante : « Figures du corps » à l’Ecoledesbeaux-arts. Pourle nombredesœuvres,ellepeutconcurrencer n’importe laquelle des « grossesmachines » à la mode :une centaine de dessins, autant de sculptures, de photographies et d’ouvrages précieux, près de quatre cents œuvres en tout. Pour la rareté, c’est encore mieux : Léonard de Vinci, MichelAnge, Dürer, Le Brun, Hogarth, Houdon et Géricault. Est-il vraiment nécessaire d’ajouter qu’il y a donc là des pièces éblouissantes, cinquante-neuf têtes d’hommes toutes différentes d’âge et d’expression dessinées par Dürer sur une seule feuille ou les études d’ossatures et de musculatures de Géricault ? Comme la scénographie est discrète, le visiteur a le sentiment de les découvrir à l’improviste, et son plaisir s’en trouve augmenté. D’où tout cela vient-il ? D’un seullieu, celui-là même oùl’exposition se tient : les Beaux-Arts montrent ce qui, dans leurs collections, a trait à l’étude et à l’enseignement del’anatomie. L’écoleayant étéfondée en 1648 et n’ayant cessé, jusqu’audébutdu XXe siècle, de consacrer une bonne part de son temps à ces deux activités, cet ensemble est sans doute le plus riche qui soit. Il commence quand dissection et médecine apportent les premières informations sur la construction et le fonctionnement de l’humain. Les artistes jouent dans ce processus un rôle central : ils participent aux observations, ils dessinent ce qu’ils découvrent et, de ces dessins découlent les gravures qui répandent cette science au fur et à « Muscles du tronc et de l’abdomen, et squelette de l’avant-bras », Théodore Géricault, vers 1812. PHILIPPE COMAR mesure de ses découvertes. Dans ce travail, qui s’accomplit essentiellement en Italie et dans l’Europe du Nord, il y a la part relativement facile : le squelette, son architecture, les phases successives de son développement. Mais il faut aussi comprendre comment les muscles s’attachent aux os, comment tout cela bouge, ce qui se passe à l’intérieur de la boîte crânienne et dans l’abdomen, ce que sont les organes et leurs fonctions, Le plat musical épicé d’Allen Toussaint L’Américain était à l’Elysée-Montmartre Musique P armi les centaines de chansons composées par Allen Toussaint, l’une d’entre elles fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps. Elle arrive au milieu du concert du pianiste, chanteur, producteur et auteurcompositeur américain, lundi 27 octobre, à l’Elysée-Montmartre, à Paris. « Elle a été chantée par Lee Dorsey ou les Pointer Sisters. Et on l’entend un peu partout en ce moment », annonce Toussaint avant de débuter Yes We Can Can. Pour les cent cinquante amateurs de Toussaint présents dans la salle– l’annonce tardive du concert associée au lundi soir, jour peu propice aux grands déplacements, encore moins avec la crise financière, peut expliquer ce petit nombre –,YesWe CanCan estl’une des bonnes chansons de Toussaint. Ni plus ni moins. Elle débute par des mots d’espoir : « Now’s the time for all good men/to get together with one another. » Il est temps pour les hommes de bien de se rassembler. Pour les habitants des EtatsUnis, cette chanson se confond avec le slogan « Yes We Can » (« Oui, nous pouvons ») du candidat démocrate à l’élection présidentielle, Barack Obama. Sur Internet, le rythme et les cuivres de Yes We Can Can accompagnent des vidéos de discours d’Obama et l’on trouve aussi un collage d’extraits de discours, dont les trois mots « Yes We Can » sur un fond musical qui n’a rien à voir avec la chanson de Toussaint. Né le 14 janvier 1938 à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), Allen Toussaint est rarement venu en France. Ses derniers concerts à Paris remontent aux fêtes de fin d’année 1993 et début janvier 1994 lorsqu’il passa au Jazz Club Lionel Hampton de l’Hôtel Méridien. En mars 2007, il était à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en ouverture du festival Banlieues bleues. « It’s show time » Sous ses doigts de pianiste, dans ses chansons, se conjuguent le jazz, le rythm’n’blues, le funk, le blues et le rock, pour donner ce plat épicé qu’est le groove de La NouvelleOrléans. A 70 ans, Toussaint a du répondant. « It’s show time », annonce son saxophoniste. Et le show enchaîne les titres de reconnaissance : Here Come the Girls, Soul Sister, Sweet Touch of Love, Fortune Teller, Working in the Coalmine, Everything I Do Gonna Be Funky, deux reprises (You’ve Been on My Mind, de Bob Dylan, Blueberry Hill, de Fats Domino), la très belle ballade Southern Nights au rappel. Le rapport de Toussaint à l’actualité se fera par l’évocation de l’ouragan Katrina, qui a dévasté la Louisiane fin août 2005. « Avant Katrina, je donnais peu d’interviews. Ensuiteils sonttousvenus medemander d’où venait ma musique. Voilà ma réponse. » Seul au piano, Toussaint fait surgir tous les styles qui l’ont façonné et qui ont donné le son de sa ville : musique classique, valses et fox-trot, piano bastringue des bordels, boogie, gospel… a Sylvain Siclier comment circule le sang, comment se ramifient les nerfs. Prodiges de précision De la Renaissance au XVIIIe siècle, cette histoire est faite d’expériences et de leur diffusion. Vinci et Michel-Ange, Vésale et Lomazzo : l’exposition met ainsi logiquement en relation visuelle la recherche, les déductions qu’elle autorise – celles aussiqu’elle dément –et le développement de l’anatomie artistique à destination des peintres et des sculpteurs. Plus les savants y voient clair, plus les graveurs réalisent des prodiges de précision. La plupart en profitent pour faire admirer leur sens de la composition, d’autant plus spectaculaire que les motifs sont de ceux qui émeuvent vite : squelettes en mouvement, écorchés aux visages calmes, athlètes momifiés, mortsférocement vivants. Martinez, Adam et Gamelin sont les maîtres de ce genred’estampes que les élèves des académies copient à l’infini. En 1746, Gautier-Dagoty introduit les couleurs dans les planches – encore plus de réalité, encore plus de trouble. Après lui viennent Mascagni, impénétrable à force de complexité, et Bonamy, qui travaille avec Broca. Pendant ce temps, les sculpteurs moulent et modèlent animaux et humains, toutes les espèces, des plus communes en Europe aux plus exotiques, de la Parisienne à la Hottentote, du chat au tigre. Côté bête, Barye et Géricault sont les plus actifs et les meilleurs. Côté humain, Dumoutier moule des dizaines de crânes et de faces, les graveurs tentent l’inventaire des types de seins en Afrique et partout ailleurs et les photographes s’en mêlent vite. Le souci de l’exhaustivité et de la méthode domine : albums innombrables du médecin Paul Richer, décompositions systématiques des mouvements par la chronophotographie pour Marey et Muybridge, études desexpressions stimuléesparl’électricité de Duchenne de Boulogne, clichés anthropométriques anonymes, où anomalies et déformations s’exhibent jusqu’au malaise. Au grand théâtre de l’anatomie joyeusementmacabre – et quelquefoistrès érotique –des sièclesprécédents succède l’énumération des types et des maux, obsession de la seconde moitié du XIXe siècle. La recherche scientifique, alors en train d’inventer d’autres instruments plus puissants, n’a plus besoin désormais du dessinateur et du sculpteur. Et ceux-ci ne tiennent plus le savoir anatomique pour indispensable à leur art. L’un des derniers à avoir affirmé l’inverse fut Matisse, qui ne figure pas ici bien qu’il y ait été élève. L’histoire d’amour de l’art et de l’anatomie, qui les a occupés tous deux pendant plus de quatre siècles, finitainsi surle désintérêtréciproque.Finitou s’interrompt seulement ? Il se dit que les séances d’après modèle attirent à nouveau les élèves des Beaux-Arts. a Philippe Dagen « Figures du corps », Ensba, 13, quai Malaquais, Paris-6e. Du mardi au dimanche de 13 heures à 19 heures. 4 ¤. Jusqu’au 4 janvier. Catalogue, 510 p., 45 ¤. Conversations autour du bonheur Leschoix Arnaud Meunier associe des textes d’auteurs classiques et actuels Théâtre L e bonheur, c’est quoi, au juste ? La question n’est pas franchement nouvelle. Elle taraudait déjà Epicure, quand il écrivit, il y a 2 300 ans, son fameux « best-seller », la Lettre à Ménécée. Le metteur en scène Arnaud Meunier (35 ans), lui, est parti en exploration théâtrale. En quête de bonheur, qui se joue à la Maison de la poésie, à Paris, jusqu’à la mi-décembre, se baladera ensuite un peu partout en France, dans les bars, les lycées ou les salles polyvalentesqui voudront bienl’accueillir. C’est un de ces « petits » spectacles (en termes de dispositif) qui réveillent la réflexion, avec une fraîcheur qui donne raison au révolutionnaire Saint-Just : oui, le bonheur est toujours une idée neuve. Toujours neuve, d’abord, parce que l’idée du bonheur prend évidemment les couleurs de l’époque dans laquelle elle s’inscrit. Arnaud Meunier le montre bien, dans le montage de textes fin et ludique qu’il a réalisé, où dialoguent des auteurs classiques comme Pascal, Voltaire ou Rousseau, des poètes comme Baudelaire et Michaux, des écrivains contemporains comme Le Clézio ou Lydie Salvayre, et même des études scientifiques tendant à établir la carte du bonheur planétaire. Le spectacle est justement né de cette interrogation : quelle forme a-t-elle prise aujourd’hui, cette idée, dans une société où l’injonction au bonheur n’a peut-être jamais étéaussi forte, mais où celuici se confond largement avec le bien-être et la réussite sociale ? Ecoutons Jean-Jacques Rous- seau (L’Emile) : « Nous jugeons trop du bonheur sur les apparences : nous le supposons où il est le moins ; nous le cherchons où il ne saurait être. » Lydie Salvayre, aujourd’hui, semble lui faire directement écho, dans Contre : « Dans la république d’où je viens, les hommes sont éteints mais ils se disent gais. Le monde leur est dur mais ils le disent doux. Ainsi survivent-ils à ce qui les défait. Mais lorsque d’aventure s’annonce une vraie joie, ils passent à ses côtés sans reconnaître son visage. » Comédiens drôles et naturels En quoi pourrait-il consister alors, ce bonheur que notre époque ne semble plus en mesure de reconnaître ? Arnaud Meunier croise les regards d’un auteur passé de mode et d’un « nobélisé » très en vogue. André Gide, dans Les Nourritures terrestres : « Nathanaël, je te parlerai des instants. As-tu compris de quelle force est leur présence ? Une pas assez constante pensée de la mort n’a pas donné assez de prix au plus petit instant de ta vie. » Le Clézio, dans L’Extase matérielle : « Quelle que soit l’idée qu’on s’en fait, le bonheur est simplement un accord entre le monde et l’homme ; il est une incarnation. » Le théâtre, art de l’instant, de la présence et de l’incarnation, ne pouvait mieux convenir à une telle réflexion. Arnaud Meunier a trouvé la forme scénique appropriée, qui tient du dialogue socratique et de la conversation amicale entre ses trois comédiens, drôles et naturels. Le violon magique de Régis Huby,multiple,apporte, entreassonances et dissonances, une belle gravité à cette quête essentielle. a Fabienne Darge En quête de bonheur, conçu par Arnaud Meunier. Musique : Régis Huby. Avec Elsa Imbert, Nathalie Matter et Philippe Durand (en alternance avec Loïc Le Roux et Stéphane Piveteau). Maison de la poésie, passage Molière, 157, rue Saint-Martin, Paris-3e. Mo Rambuteau. Tél. : 01-44-54-53-00. Du mercredi au samedi à 19 heures, dimanche à 15 heures. Jusqu’au 14 décembre. De 8 ¤ à 16 ¤. Durée : 1 heure. Puis tournée. du«Monde» Danse « Le Gange à Bénarès » PARIS. A l’affiche du Musée du quai Branly, Le Gange à Bénarès, un spectacle qui rassemble pour une méditation autour de la mort des images du photographe Serge Koutchinsky, des chanteurs et des danseuses sacrées du Rajasthan. « Le Gange à Bénarès ». Musée du quai Branly, 37, quai Branly, Paris-7e. Tél. : 01-56-61-70-00. Du 30 octobre au 2 novembre. Entrée libre. Cinéma Philippe Faucon MONTPELLIER. Cinémed rend hommage au cinéaste Philippe Faucon. Une rétrospective de l’ensemble de ses films est présentée jusqu’au 2 novembre, et une table ronde est organisée autour de son œuvre le 30 octobre à 18 heures. Le Corum-Palais des congrès, Esplanade Charles-de-Gaulle, Montpellier (Hérault). Jusqu’au 2 novembre. Séances de 2,50 ¤ à 6,50 ¤. www.cinemed.tm.fr/ FACE AU MUR CRIMP HUBERT COLAS THÉÂTRE NATIONAL DE LA COLLINE DU 29 OCTOBRE AU 27 NOVEMBRE 2008 01 44 62 52 52 WWW.COLLINE.FR &vous 24 Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Roues libres Santé&forme A table A la maison En voyage Le gibier ne nuit pas à la santé Les chefs font de ces plats un exercice obligé et souvent réussi de leur art 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Assiettes &verres Pigeon du Vexin rôti et glacé A C ’est dans un bel enthousiasme, au cours de la nuit du 4 août 1789, que l’Assemblée constituante mit fin au droit de chasse jusque-là réservé « aux seigneurs, c’est-à-dire aux propriétaires de fiefs et aux nobles » et étendit l’ancien privilège aux roturiers. Cela explique sans doute le record détenu par la France du nombre de chasseurs en Europe (1,4 million), y compris dans les milieux populaires, et sans doute aussi le fait que la consommation du gibier ne soit pas réservée à une élite. Mais il existe de nombreux freins à sa consommation. D’abord l’anxiété liée au risque sanitaire, avivée par les crises alimentaires véritables ou potentielles. « Au hit-parade des espèces risquées figurent en tête le porc, puis le bœuf et le gibier », révèle une enquête d’opinion commentée par Geneviève Cazes-Valette, spécialiste de l’alimentation. Cité dans la première édition du Larousse gastronomique (1938), Brillat-Savarin (1755-1826) affirmait au contraire que « le gibier est une nourriture saine, chaude, savoureuse, de haut goût et facile à digérer ». Quelle mouche a donc piqué le même Larousse (édition 2007), qui affirme : « La viande de gibier est difficile à digérer et doit être consommée avec modération » ? Et pourtant une étude scientifique récente conduite par le professeur Pierre-Henri Ducluzeau a mis en évidence l’excellente qualité nutritionnelle et diététique des produits comestibles de la chasse. Ce que confirme Jean-Claude Huguenin, grossiste sur le marché Gastro G Gas Ga stro ronom omiiee omi de Rungis, et principal fournis- Depuis cette année, la traçabilité seur de gibier français des gran- du gibier français (environ 40 % des tables giboyeuses de la capita- du marché) fait l’objet d’une charle : « L’état actuel du gibier sauva- te entre les fédérations de chasge est globalement satisfaisant. » seurs et les grossistes, à la fois pour C’est aussi l’avis du docteur Alain identifier les provenances (lièvre Guibé, vétérinaire de l’Office natio- de Beauce, chevreuil des Landes, gibier de Sologne) et disnal de la chasse et de la tinguer la sauvagine du faune sauvage. Les produits gibier d’élevage obligaJusqu’à Rungis, le comestibles de toirement bagué. parcours du gibier de la chasse ont une « Sous les soins d’un chasse français est bien excellente qualité cuisinier émérite, le balisé, depuis les cennutritionnelle gibier fournit des mets de tres de collecte où interet diététique haute valeur qui élèvent viennent les ramasl’art culinaire », dit seurs jusqu’à l’atelier de traitement du gibier où s’effectue encore Brillat-Savarin. C’est l’inspection vétérinaire (détection l’automne, le gibier est de retour de la trichinellose du sanglier) sur les tables parisiennes. Les jeudans les vingt-quatre heures après nes cuisiniers ne sont pas les derla chasse. Cet atelier garantit l’of- niers à y montrer leur savoir-faire. fre de produits sains et vérifiés, y Le jeune chef Benoît, à La Marlotcompris pour l’importation. te, selon les jours et les arrivages, propose un pâté en croûte de gibier ou une tourte de lapin de garenne, une pastilla de canard sauvage aux coings, une rustique cocotte de poule faisane aux lentilles et foie gras, et un lièvre à la royale à la façon du sénateur Cou- Publiccités PARIS 5 e L’idée gourmande de la semaine INAGIKU Teppanyaki - Sushi - Sashimi « Ravissant japonais où un chef-jongleur cuisine à votre table sur des plaques chauffantes ». Menus déj. 18,50 €, diner de 29 € à 54 € et Carte -----------------------------------------------------------------14, rue de Pontoise (angle 34, bd St-Germain) 01.43.54.70.07 - M° Maubert Mutualité - F. dim. PARIS 5 e “Un des restos indiens les plus connus” (TELERAMA) MAHARAJAH 72, bd Saint-Germain 5e 21 € - 29 € -www.maharajah.fr 01.43.54.26.07 / Ouvert T.L.J. PARIS 6 e LE POLIDOR Adresses depuis 1845 « Ce lieu que fréquentèrent, tour à tour, Verlaine, Hemingway, Gide et Boris Vian... maintient des bons plats bien de chez nous, à prix modérés et la belle carte des vins perpétue la tradition ». MENUS 22 € et 32 € midi et soir 41, rue Monsieur Le Prince m 01.43.26.95.34 - O.T.L.J. jusqu’à 0h30 L’Européen •• • L’appel de l’authentique Au nom du sacro-saint « concept », certains restaurateurs nous vendent de plus en plus de vent. De la fausse nouvelle cuisine, servie dans un faux cadre seventies orange Casimir, au faux japonais tenus par des chinois, on en vient à se dire : et si l’on sortait pour MANGER ? Si ce projet vous tente, laissez-moi vous présenter ce fleuron de la tradition qu’est l’Européen. De 7h30 à 1h du matin, c’est bon de s’installer dans son décor cosy, familier dès les premières secondes. Et c’est bon de retrouver, dans son assiette, du vrai, du goûteux, du qui tient au corps : en entrée, choisissez l’os à moelle au sel de Guérande ou le saucisson de Lyon pommes tièdes à l’échalote. En plat, optez pour l’incroyable rognon de veau entier grillé sauce moutarde. Très connue pour ses somptueux plateaux de fruits de mer, la maison est l’une des seules de Paris où vous trouverez des huîtres Pousse en Claire, au petit goût de terroir caractéristique. Côté desserts, les crêpes flambées au Grand Marnier sont meilleures que chez votre grand-mère et les profiteroles toujours faites à la commande. Que dire en conclusion ? Qu’il y a encore des restaurateurs qui font leur métier sérieusement, oui Monsieur, sans se prendre pour des publicitaires ou des créateurs de mode. Par les temps qui courent, ça rassure. J. de Loÿs L’EUROPÉEN Face à la gare de Lyon - 21 bis, Bd Diderot - 75012 Paris - Tél. : 01 43 43 99 70 7 jour/7. Menu Club Affaires 32€. La Marlotte. 55, rue du ChercheMidi, 75006 Paris. Tél. : 01-45-48-86-79. Tous les jours. Drouant. 16-18, rue Gaillon, 75002 Paris. Tél. : 01-42-65-15-16. Tous les jours. Les Chevaux de Marly. 3, place de l’Abreuvoir, 78160 Marly-leRoi. Tél. : 01-39-58-47-61. Tous les jours. Taillevent. 15, rue Lamennais, 75008 Paris. Tél. : 01-44-95-15-01. Fermé samedi et dimanche. Gérard Besson. 5, rue du CoqHéron, 75001 Paris. Tél. : 01-42-33-14-74. Fermé samedi midi, lundi midi et dimanche. La Grande Cascade. Allée de Longchamp, 75116 Paris. Tél. : 01-45-27-33-51. Tous les jours. Paul Chêne. 123, rue Lauriston, 75016 Paris. Tél. : 01-47-27-63-17. Fermé samedi et dimanche. Michel Rostang. 10, rue Gustave-Flaubert, 75017 Paris. Tél. : 01-47-63-40-77. Fermé samedi midi, lundi midi et dimanche. teaux, aux chairs marinées et compotées. Chez Drouant, Antony Clémot inscrit sur sa carte de saison une fameuse tourte de canard sauvage et une fort habile ballottine de lièvre au foie gras relevée de choux rouge aux épices. Il faudra suivre avec attention le jeune Jacques Ruivo, qui fut pendant quatorze ans chef chez Jacques Cagna, grand spécialiste du gibier. Il vient de s’installer aux Chevaux de Marly, face au magnifique abreuvoir, et accommode aussi bien les noisettes de chevreuil et foie gras en terrine que le lièvre de Beauce de la Maison Huguenin à la royale dans la version classique d’Antonin Carême. Chez Taillevent, Alain Solivérès sait avec talent mettre une tourte de lapin de garenne accompagnée d’un fin velouté de cèpes et de châtaignes au service de la cuvée sauvage millésimée 1985 de PiperHeidsieck. La tradition du gibier est maintenue aussi de manière flamboyante par une génération de chefs dans la maturité. Gérard Besson, fameux saucier et fin rôtisseur, est aussi convaincant avec son interprétation de l’oreiller de la belle Aurore (une recette aux quatre gibiers) qu’avec une douzaine de préparations de la plus belle carte de chasse de Paris. Frédéric Robert, à La Grande Cascade, réalise un époustouflant râble de lièvre à la royale, avec la puissante sauce au miroir qu’il fit pendant une dizaine d’années au Lucas Carton aux côtés d’Alain Senderens. Sa carte offre aussi un perdreau et un colvert rôtis au sautoir. Chez Paul Chêne, véritable gardien du temple, le perdreau rôti, le râble de lièvre sauce poivrade et le civet de lièvre au pommard bénéficient de l’expérience d’un excellent saucier. Michel Rostang aime le gibier. Son lièvre à la royale est un modèle du genre. « J’aime que la sauce royale conserve légèrement les fumets de la marinade », explique-t-il. A peine perceptible, la pointe de vinaigre assure de la légèreté à ce plat d’anthologie. La passion a toujours un puissant fumet. a Jean-Claude Ribaut la ferme de La Nourotte, à Guiry-en-Vexin (Vald’Oise), Olivier Huppe élève 300 couples de pigeons reproducteurs qu’il présentera le 23 novembre à la Fête de la pomme de Vallangoujard. La production est d’environ 70 pigeonneaux sevrés par semaine, été comme hiver, car ils s’adaptent à toutes les saisons. Le pigeonneau prêt à cuire pèse entre 400 et 450 grammes. Nous avons demandé au jeune chef Thomas Cagna (Relais Sainte-Jeanne) sa recette de pigeon rôti et glacé au miel, quinoa, aux dattes et pistaches, jus corsé au porto. Le marché pour 6 personnes : il faut disposer de 3 beaux pigeons du Vexin de 400-450 grammes ; 50 grammes de quinoa ; 70 grammes de pistaches détaillées en dés ; 70 grammes de grosses dattes en dés également ; 100 grammes de salade de mâche à grosses feuilles ; 10 cl de porto rouge ; 30 grammes de beurre, coriandre frais pour ciseler et mélanger dans le quinoa avant le dressage ; 3 cuillerées à soupe de miel, une par pigeon pour le glaçage pendant la cuisson. Mise en œuvre : les pigeons seront vidés soigneusement et ficelés comme des poulets. Cuisson au four chaud à 220 ˚C dans un plat avec les petits abattis et 30 grammes de beurre. Après quinze minutes de cuisson, napper chaque pigeon d’une cuillerée à soupe de miel – du Vexin évidemment – puis mettre le four sur position gril pour obtenir une belle coloration pendant sept minutes. Arrosez toutes les minutes en déglaçant avec le porto en plusieurs fois. Cuire le quinoa dans 280 grammes d’eau salée, additionnée de 30 grammes d’huile d’olive et d’une branche de thym (à retirer après la cuisson). Cuire en remuant avec une spatule en bois jusqu’à absorption totale de l’eau. Ensuite, hors du feu, incorporez les dés de dattes et de pistaches, vérifier l’assaisonnement. Dressage des assiettes : lever les filets et les cuisses, avec délicatesse et précision ; vérifier que le jus est réduit et corsé. Servir un filet bien charnu et une cuisse par personne pour une entrée très élégante ou dans un menu dégustation. Cette recette n’aurait pas été possible sans le décret du 11 août 1789 qui ainsi fixa les décisions de la fameuse nuit du 4 août 1789 : « Le droit exclusif des fuies (pigeonniers) et colombiers est aboli. Les pigeons seront enfermés aux époques fixées par les communautés durant lequel temps ils seront regardés comme gibier… » Leur sort fut heureusement modifié par la suite. a J.-C. Rt Maison Cagna. Relais Sainte-Jeanne, route de Dieppe, 95830 Cormeilles-enVexin. Tél. : 01-34-66-61-56. Bonne table La Cantine du Troquet C’est le bistrot du coin de la rue, face aux cinémas de l’Entrepôt : un grand espace en longueur commandé par le bar, où l’on attend, un verre de morgon de Marcel Lapierre à la main. Car il n’y a pas de réservation. Christian Etchebest, connu au Troquet (la maison mère), s’agite en cuisine autour de l’œuf mayonnaise et carottes râpées, d’une rémoulade de céleri, de délicieux haricots tarbais ou bien d’oreilles de cochon grillées. Les plats sentent bon le SudOuest : poulet des Landes rôti au jus d’olives noires, poitrine de porc Ibaïona grillée, onglet de bœuf, boudin grillé. Vins du pays. Cuisine joviale et ambiance chaleureuse. Compter entre 25 ¤ et 35 ¤. 101, rue de l’Ouest, 75014 Paris. Sans réservation. Fermé dimanche soir et lundi. 0123 Jeudi 30 octobre 2008 &vous 25 Montres d’exception aux enchères Jeudi 30 octobre aura lieu, à Paris, une vente aux enchères « en live » et en ligne d’une toute nouvelle maison dédiée à la haute horlogerie, Dens, créée par un trentenaire, Nicolas Mauboussin. Les internautes du monde entier, et aux portefeuilles très bien remplis, pourront eux aussi enchérir afin d’emporter « la » pièce phare : une montre bracelet en platine Patek Philippe (à gauche), estimée de 400 000 à 460 000 euros, avec sa complication d’horlogerie (un quantième perpétuel rétrograde) et ses deux cadrans, l’un blanc argenté et l’autre noir. Parmi les raretés rassemblées pour la vente, cette montre de poche extra-plate de 1928 avec cadran en or, aiguilles glaive en or rose et boîtier en onyx (entre 9 000 et 12 000 euros) (à gauche) ou cette pendule d’audience du maréchal Ney datant de 1802, en acajou avec deux sphinx en bronze (estimée de 45 000 à 65 000 euros), qui sonnait toutes les dix minutes pour signaler la fin de l’entrevue (à droite). Les enchères se font simultanément en salle (à 12 h 30, espace Pierre-Cardin, 1, avenue Gabriel, 75008 Paris) et sur www.densauctions.com. a V. L. (PHOTOS DR) La SNCF prend des mesures pour simplifier ses tarifs Aujourd’hui Sur les traces de James Bond La tarification restera néanmoins ajustée en fonction de la date d’achat des billets O paques, complexes, illisibles… les adjectifs peu élogieux pour qualifier les tarifs de la SNCF ne manquent pas. C’est précisément pour mettre un terme à cette litanie que l’entreprise ferroviaire s’est lancée dans une vaste opération visant à rendre son offre tarifaire plus lisible et plus transparente. Mardi 28 octobre, Guillaume Pepy, président de la SNCF, et Mireille Faugère, directrice générale déléguée voyageurs France Europe, ont, en présence de Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de l’industrie et de la consommation, présenté l’ensemble des mesures destinées à « améliorer la clarté des tarifs et à donner aux clients plus de repères au sein de l’offre TGV ». Un an après le lancement de la nouvelle offre tarifaire, la SNCF a pris une série d’engagements et assure à ses clients ce qu’elle appelle « une garantie TGV en 4 points ». Quatre points sur lesquels la SNCF s’engage : des règles claires, le droit de changer d’avis, des voyages facilités ainsi qu’un droit au conseil par des vendeurs qualifiés. En matière de clarification de l’offre, la SNCF ne proposera plus que trois tarifs : tous les « petits prix » (Prem’s, promos, bons plans du Net) seront regroupés sous un seul label. Viendront ensuite les billets « loisir » – dont le prix varie en fonction de l’anticipation, selon la formule « plus c’est tôt, moins c’est cher » – et, enfin, les billets « pro » – qui offrent la plus grande flexibilité. La SNCF prend aussi en compte le droit du client de changer d’avis. C’est pourquoi elle précise que tous les tarifs sont échangeables et remboursables à l’exception des « petits prix ». Les échanges sont gratuits pour les billets « pro » et pour le tarif « loisir » et les cartes commerciales, mais seulement jusqu’à la veille du départ. Le jour du départ, une retenue de 10 euros est effectuée pour les « loisir » et de 3 euros pour les cartes. 700 000 petits guides Pour aider les clients à profiter de cette meilleure information, la SNCF a fait imprimer 700 000 petits guides qui devraient être mis à leur disposition dès ce week-end ou au début de la semaine prochaine. Dans ce guide, le voyageur trouvera notamment des tableaux détaillés sur les cent destinations TGV les plus fréquentées (80 % du trafic), avec pour chaque desti- nation un prix minimum et un prix maximum pour un voyage en seconde ou en première classe, en période normale ou en période de pointe, ainsi qu’un rappel des conditions de remboursement. « Il faut que le client sache s’il a fait une bonne ou une mauvaise affaire », a assuré Mireille Faugère. Le même souci de clarté devrait être appliqué au site Voyages-sncf.com, qui représente 25 % des ventes de billets, a promis Mme Faugère. Le site devrait ainsi indiquer dès la fin novembre les prix maximum et minimum par destination. Il devrait, en outre, proposer un accès direct au calendrier des TGV en période normale ou en période de pointe. Enfin, il est prévu que tous les trains de la tranche horaire choisie par le client soient affichés, y compris les trains complets. Pour Guillaume Pepy, qui admet volontiers que l’entreprise publique n’avait pas toujours été « à la hauteur », cette démarche devrait permettre « une meilleure compréhension et une meilleure utilisation des tarifs ». En revanche, Guillaume Pepy a réaffirmé que la « politique de volume » allait se poursuivre et qu’en conséquence, « les tarifs seraient toujours ajustés en fonc- Les revendications du ministre T out en saluant les « avancées » et une « démarche nouvelle » de la SNCF, Luc Chatel, a estimé que l’entreprise pouvait « faire des progrès » pour le consommateur et a émis quelques demandes en ce sens. La plus spectaculaire devrait être celle qui préconise le remboursement des clients en cas de retard, non plus seulement sous la forme de bons de voyage, mais en espèces sonnantes et trébuchantes. Actuellement, les bons ne peuvent être négociés qu’au guichet, à l’occasion d’un nouveau voyage, ce qui, pour Luc Chatel, « bride considérablement la liberté du consommateur ». « On va le faire », a répondu Guillaume Pepy, en ajoutant que la prochaine concertation avec les associations de consommateurs, prévue à la mi-novembre, serait l’occasion de discuter de toutes les propositions. Le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie et de la consommation a aussi demandé au président de la SNCF de revoir « les modalités du service téléphonique 3635 » pour se mettre en conformité avec la loi sur la modernisation de l’économie qui interdit en effet à partir du 1er janvier 2009 la surtaxation des appels passés par les clients pour suivre l’état de leur commande. Le 3635 surtaxé sert à la fois pour acheter son billet, mais aussi pour s’informer en cas de problème, comme la non-réception d’un billet au domicile, par exemple. a Guide Faire des économies avec l’écologie Droit Semaine des avocats Accessoires L’univers du vin au BHV Du 17 au 21 novembre, le Conseil national des barreaux organise la 3e édition de la Semaine des avocats et du droit. De 9 heures à 18 heures sans interruption, des avocats répondront par téléphone à toutes les questions d’ordre juridique (contrat de mariage, transmission d’entreprise, transmission de patrimoine, contrat de travail, réduction des impôts, divorce, etc.). Ces consultations sont gratuites et permettent à chacun d’obtenir une réponse personnalisée quel que soit le domaine concerné. L’objectif de ces journées est de valoriser le rôle de l’avocat. Après avoir habillé l’homme dans un espace dédié à la mode masculine, le Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV), grand magasin parisien réputé pour son sous-sol regorgeant de trésors pour bricoleurs, ouvre vendredi 31 octobre une boutique sur l’univers du vin à l’intention des amateurs comme des connaisseurs. On y trouvera tout, sauf le vin : les accessoires nécessaires à la dégustation, au rangement, à l’embouteillage, toutes sortes de verres, de flacons, de tire-bouchons, mais aussi des caves d’appartement, des livres et des guides. BHV La Cave, 3, rue des Archives, Tél. : 0810-313-313 75004 Paris. Jean-Marc Lorach a écrit un ouvrage qui se veut très pratique pour que l’écologie soit source d’économies. Avocat qui enseigne le développement durable en troisième cycle, l’auteur fait le tour des possibilités : les transports avec l’écopastille, la prime à la casse, le palmarès des voitures les moins polluantes, l’habitat et les mesures et aides pour le rendre plus vert et moins coûteux, voire même pour gagner de l’argent en produisant de l’électricité. Faire des économies avec l’écologie, Jean-Marc Lorach, éditions du Puits fleuri, 300 p., 22 ¤. F. Bn tion de la date à laquelle on achète son billet ». Une politique qui a porté ses fruits puisqu’en 2007, la SNCF a transporté 1,3 million de voyageurs supplémentaires. Le taux d’occupation des TGV atteint ainsi 77 %. Un chiffre à comparer aux 50 % de places inoccupées que l’on trouve dans les trains de la Deutsche Bahn, son homologue allemande, dont les tarifs sont de 25 % à 35 % supérieurs à ceux pratiqués en France. a François Bostnavaron A l’occasion de la sortie en France, vendredi 31 octobre, de Quantum of Solace, 22e opus de la saga James Bond à l’écran, l’office du tourisme de Grande-Bretagne propose aux touristes français de suivre à Londres un itinéraire sur les traces de l’agent 007 et de son créateur, Ian Fleming. Première étape de cette journée : l’Imperial War Museum, qui organise l’exposition « For Your Eyes Only », la plus grande consacrée au romancier qui aurait eu 100 ans cette année. Cette rétrospective, qui courra jusqu’en mars 2009, présente des souvenirs de guerre, de nombreux manuscrits annotés, la chemise tachée de sang portée par Daniel Craig dans Casino Royale ainsi que le bureau de l’écrivain. Détente ensuite au grand magasin Harrods, qui met en vitrine le yacht à moteur qui fut utilisé dans Quantum of Solace et, en vente, des copies de la chemise dessinée par Tom Ford pour le célèbre espion. Après le déjeuner, un crochet par The Strand, l’artère où est édifié Somerset House. Ce bâtiment du XVIIIe siècle est le modèle du siège du MI6 dans Demain ne meurt jamais. Puis remontée de la Tamise en horsbord. Pour clore cette journée, dîner dans les lieux fréquentés par Fleming. a M. S. Rens. : www. visitengland.fr Météo & Jeux 26 Jeudi 30 octobre 5 D En Europe 98 Flocons en plaine Ecrans 1025 12h TU 30.10.2008 Lille Lille -1° 9° www.meteonews.fr Reykjavik Reykjavik 995 Amiens Cherbourg 0° 2° 45 km/h 1005 Rouen 5° Helsinki Oslo 5° 0° St-Pétersbourg 0° Metz 10 Stockholm 10 5° Caen 7° 2° 0 2 PARIS 1° 10 Brest ChâlonsRiga Moscou 1000 01° en-Champagne 7° Strasbourg 5° 5° Edimbourg 101 1010 Copenhague 15 7° 0 Rennes 4° 1 10° Orléans 3° 7° Minsk Dublin -1° 6° Amsterdam Berlin Varsovie Londres 6° Dijon Prague Bruxelles Besançon 3° Kiev Nantes 3° 7° 4° Munich Vienne Paris 7° Budapest Poitiers Berne 8° Odessa 1° Chamonix Zagreb Milan 8° 0° Clermont995 Belgrade 2° Lyon Bucarest Ferrand 4° Limoges 10° 0° Sofia 15 Rome 1° 30 km/h 10 Barcelone Barcelone 7° Istanbul Grenoble 5° Madrid 1005 0 2° Ankara Lisbonne Lisbonne 102 10° Bordeaux Bordeaux Séville Athènes 3° Tunis Tunis 55 km/h 0 12° 1015 Alger 102 Anticyclone Dépression D A Nice Beyrouth Rabat Front chaud Front froid Toulouse Montpellier Tripoli Tripoli 7° Occlusion 3° 3° Thalweg Marseille 16° Jérusalem 0 Biarritz 103 10° 12° 6° Le Caire 8° < -10° -10 à -5° - 5 à 0° 0 à 5° 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° >35° 15° 14° Perpignan Le 30.10.2008 3° Températures 4° 30 km/h Ajaccio à l’aube 11° 15° et l’après-midi 13° New Delhi beau temps 19 32 EN EUROPE faible pluie 9 12 Riga 15° New York éclaircies -2 4 orageux 18 18 Amsterdam très nuageux 2 9 Rome Pékin beau temps 3 16 ensoleillé 8 23 Athènes ensoleillé 16 26 Sofia Pretoria ensoleillé 16 29 2 6 Barcelone averses éparses 6 15 Stockholm averses éparses LEVER: 07h34 LEVER: 09h29 STE-BIENVENUE éclaircies 9 17 Rabat averses modérées pluvieux 13 27 6 7 Belgrade Tallin 22 36 Rio de Janeiro orageux pluvieux orageux 4 7 Tirana 16 26 COEFF. DE MARÉE: 83 COUCHER: 17h31 COUCHER: 17h40 Berlin Séoul ensoleillé 7 14 pluie et neige très nuageux 2 6 Varsovie 11 18 Berne Singapour averses modérées 25 30 éclaircies éclaircies 14 21 Vienne 16 20 Bruxelles averses éparses 22 34 Sydney averses éparses 8 16 Budapest orageux 10 21 Vilnius très nuageux 10 15 Téhéran très nuageux 16 20 Bucarest beau temps 8 23 Zagreb 5° Une perturbation envahira une large éclaircies 14 17 Tokyo Copenhague pluvieux 6 6 DANS LE MONDE 6° 10° orageux 16 19 Tunis Dublin averses éparses 6 9 Alger moitié ouest en cours de journée, averses éparses 10 17 9° éclaircies -2 9 Washington Edimbourg éclaircies beau temps 3° -1 8 Amman 9 22 apportant des pluies parfois 7 17 Wellington averses éparses Helsinki forte pluie 9° pluvieux 6 6 Bangkok 25 28 importantes, localement précédées de 2° Istanbul beau temps éclaircies 14 24 Beyrouth 16 23 OUTREMER 6° 5° neige de l'intérieur de la Normandie à la Kiev beau temps ensoleillé 4 16 Brasilia 23 32 beau temps 25 30 Cayenne 10° La Valette éclaircies 23 28 Buenos Aires beau temps 8 24 Beauce. Des éclaircies reviendront le 24 30 Fort-de-Fr. averses éparses 3° Lisbonne beau temps orageux 12 18 Dakar 4° 20 28 ensoleillé 20 26 Nouméa long de l'océan où un ciel de traîne 11° Ljubljana éclaircies fortes averses 15 11 Djakarta 11° 27 32 ensoleillé 22 28 Papeete prendra le relais, s'accompagnant Londres beau temps averses éparses 6 10 Dubai 26 33 5° 24 30 Pte-à-Pitre éclaircies Luxembourg pluie éparse 2 4 Hongkong ensoleillé d'averses et d'orages. De la Lorraine et 22 29 14° beau temps 21 26 St-Denis Madrid pluvieux 3 9 Jérusalem beau temps 7 21 de l'Alsace au nord des Alpes, un temps 3° Moscou averses modérées 23 30 éclaircies 2 9 Kinshasa 14° Météorologue en direct 12° 12° gris et quelques gouttes ou flocons Nicosie beau temps beau temps 16 25 Le Caire 11 27 16° 20° au 0899 700 703 s'imposeront. Eclaircies sur le Nord. Oslo éclaircies pluie et neige 3 5 Mexico 5 17 (1,34 € l’appel + 0,34 € la minute) Prague pluie et neige éclaircies 5 13 Montréal 0 4 Reykjavik ensoleillé ensoleillé 7 jours/7 de 6h30-18h -2 0 Nairobi 14 28 D A D A A Intempéries sur l’ouest de la Méditerranée En France Vendredi Jours suivants Samedi Nord-Ouest 5° 11° 7° 12° Ile-de-France 5° 10° 4° 11° 6° 11° Nord-Est 6° 11° 6° 11° 6° 11° Sud-Ouest 7° 14° 6° 12° 6° 13° Sud-Est 12° 15° 11° 17° 9° 16° Bang alore PA R IS AU DÉ PA RT DE 4 5 6 7 8 Solution du no 924 8 1 4 I 9 5 9 II 1 3 IV 2 2 V VI VII 4 7 2 8 1 1 5 2 9 5 1 3 6 8 7 1 5 6 2 8 7 3 4 9 7 3 8 4 9 6 2 1 5 2 8 4 3 6 5 9 7 1 3 7 1 9 2 8 5 6 4 9 6 5 7 4 1 8 3 2 6 9 2 1 3 4 7 5 5 1 3 8 7 9 4 2 8 4 7 6 5 2 1 9 3 8 VIII 9 Le Loto IX Les résultats sont publiés dans cette page dans nos éditions datées dimanche-lundi, mardi, mercredi et vendredi X Les jeux HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT I. Sort avec beaucoup de difficultés. II. Ses frères sont de vilains satyres. A consommer avec modération. III. Porté dans l’intimité. Drape la belle de Bombay. IV. Lac des Pyrénées. Mises à nu temporaires. V. Ses cordes ont des airs pincés. Part en éclat. VI. Interjection. Ville de Thuringe. Sur la portée. VII. La plus grande partie du monde. Niche pour l’éternité. VIII. Leurs longueurs son porteuses. Proche. IX. Difficile à suivre. Fait des réductions. X. Firent d’affreuses réductions. 1. Klein l’a fait entrer au musée. 2. Cercle intime. Permet de ne pas tout mélanger. 3. Des cailloux dans les sables. Grossit le Pô. 4. Bien mal parties pour la suite. 5. Patronne en Alsace. Coin de Bourgogne. 6. Qu’il a fallu discuter. Forme de pouvoir. 7. Suit en secret. Bout d’allumette. 8. Préposition. Vous veut rarement du bien. 9. Parfum bestial. Conducteur tranquille. 10. Qualité de la feuille. Vient de partir. 11. Fille de Doris. Deux points. 12. Pas plaisant à côtoyer. Tous les jours Mots croisés et Sudoku Samedi daté dimanche-lundi Echecs Philippe Dupuis Solution du n° 08 - 255 Horizontalement Verticalement I. Non-ingérence. - II. Erosion. Föhn. - III. Cavernes. Mat. - IV. Eta. Véracité. - V. Sot. Vignon. VI. Sirénien. End. - VII. Irisas. Tasse. - VIII. Tec. Avec. - IX. Essai. Cour. - X. Suspicieuses. 1. Nécessités. - 2. Oratoire. - 3. Novatrices. - 4. Ise. Es. Sp. - 5. Nirvana. Si. - 6. Gone. Isaac. - 7. Enervé. VII. - 8. Sainte. - 9. Ef. Cg. Accu. - 10. Nominés. Os. - 11. Chatons. Ue. - 12. Entendeurs. 20.50 Paris enquêtes criminelles. Chacun sa croiX... 0 ...Et sa bannière 0 La Guérisseuse Série (saison 4, 9 à 11/17) d. 23.15 Les Experts : Manhattan. La Flèche de l’amour. Le Dernier Métro Série (S2, 14 et 13/24) 0. Avec Gary Sinise (105 min) d. Un crime d’amour. Visions. Fantôme Série (S3, 5 et 2/6 ; S1, 1/8). Avec Vincent Perez d. 23.35 La Méthode Cauet. Divertissement présenté par Cauet (135 min). FRANCE 2 FRANCE 2 20.55 On choisit pas ses parents. Téléfilm. Thierry Binisti. Avec Elisabeth Vitali, Flannan Obé, Alex Descas (France, 2008) d. 22.40 Ça se discute. Vie de couple : comment surmonter les sept étapes décisives ? Magazine (140 min) d. FRANCE 3 FRANCE 3 20.55 La Veuve tatouée. Spécial île de la Réunion Magazine d. 22.50 Keno, Soir 3. 23.20 Mar adentro Film Alejandro Amenábar. Avec Javier Bardem, Belén Rueda (Esp. - It. - Fr., 2004, 120 min) 0 d. Téléfilm. Virginie Sauveur. Avec Martine Chevallier, Roland Giraud, Michel Duchaussoy (Fr., 2008) d. 22.45 Keno, Soir 3. 23.15 Ma vie est un enfer Film Josiane Balasko. Avec Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Richard Berry (Fr., 1991, 105 min) d. CANAL + 20.50 Persepolis a Film Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud. Animation (France - Etats-Unis, 2007, N.) d. 22.25 Match of Ze Day. Le Meilleur de La Premier League. 23.00 Jour de foot. Magazine. 0.00 Casino Royale a Film Martin Campbell. Avec Daniel Craig, Eva Green (EU - GB - All., 2006, 140 min) 0. CANAL + 20.50 Dirty Sexy Money. La Vidéo porno. Le Chiavennasca Série (S1, 3 et 4/10). Avec Peter Krause, Donald Sutherland d. 22.15 Cold Case. Garçon manqué 0 Série (saison 5, 9/18). Avec Kathryn Morris, Danny Pino, John Finn (2007) d. 23.00 Poker. World Poker Tour (90 min). ARTE ARTE 21.00 Les Mercredis de l’Histoire. Livrez-nous Grynszpan Documentaire (Fr.) d. 22.15 Livres en flammes Les Autodafés nazis d. 23.10 Mon trésor a Film Keren Yedaya. Avec Ronit Elkabetz, Dana Ivgy, Meshar Cohen (Isr. - Fr., 2004, v.o., 100 min) d. 20.59 Thema. Hommage à Paul Newman 21.00 La Chatte sur un toit brûlant a Film Richard Brooks. Avec Elizabeth Taylor, Paul Newman, Burl Ives (Etats-Unis, 1958) d. 22.45 L’Actor’s Studio : Paul Newman d. 23.45 Au cœur de la nuit. Bruce La Bruce et Jörg Buttgereit (v.o., 60 min). M6 20.50 Incroyable talent. Les Eliminatoires Présenté par Alessandra Sublet. 22.45 Shark. Retour de flammes. La Dernière Chance 0 Série (S1, 17-18/22). Avec James Woods (105 min) d. La sélection radio 8 FRANCE CULTURE FRANCE CULTURE 6 18.30 Du grain à moudre. 19.15 Le Rendez-vous. 20.00 A voix nue. 18.30 Du grain à moudre. 19.15 Le Rendez-vous. 20.00 A voix nue. Harold Kaplan, Harold Kaplan, un Américain peu ordinaire [3/5]. 20.30 Feuilleton. Au pays de Jane Bowles, d’Amalia Escriva [3/5]. 20.50 Le Choix des livres. L’Enchanteresse de Florence, de Salman Rushdie. 21.00 L’Avventura. 22.00 Journal. 22.15 Surpris par la nuit. Exercices de la médecine : Inventer sa pratique. 23.30 Du jour au lendemain. Invitée : Monique Canto-Sperber. 0.10 Minuit/Dix. En direct. 1.00 Les Nuits de France Culture. un Américain peu ordinaire [4/5]. 20.30 Feuilleton. Au pays de Jane Bowles, d’Amalia Escriva [4/5]. 20.50 Le Choix des livres. Des néons sous la mer, de Frédéric Ciriez. 21.00 Affinités électives. Invité : Perceval Everett. 22.00 Journal. 22.15 Surpris par la nuit. Exercices de la médecine : Leçons du quotidien. 23.30 Du jour au lendemain. Invité : Jean-Michel Rabeux. 0.10 Minuit/Dix. En direct. 1.00 Les Nuits de France Culture. FRANCE MUSIQUE FRANCE MUSIQUE 18.00 Journal. 18.10 Le Magazine. 18.00 Journal. 18.10 Le Magazine. Donné en public au studio 109 de la Maison de la Radio, à Paris. Invités : Laurence Equilbey ; le Chœur Accentus. 19.30 Open jazz. Jean-Philippe Viret. 20.00 Couleurs du monde. Au sommaire : Reportage à Bénarès (Inde) sur les rituels de mort avec Serge Koutchinsky ; Reportage de Jérôme Louis à Kaboul pour le premier Festival de musique traditionnelle avec Wali Fateh Ali Khan ; Martina Catella : A propos de l’album « Radio Kaboul », un hommage aux compositeurs afghans avec Mahwash. 22.30 Chant des toiles. Invité : Raymond Depardon. Avec la chronique de Charles-Pierre Vallière. 0.00 Tapage nocturne. Yolk. 1.00 France Musique la nuit, avec Vivace. Donné en public et en direct du studio Sacha-Guitry de la Maison de la Radio, à Paris. Invité : le Sirba Octet. 19.30 Open jazz. Invité : Jérôme Sabbagh, saxophoniste. 20.00 Concert du soir. Donné à la Cité de la musique, à Paris, par Les Dissonances, David Grimal et Ayako Tanaka, violons, Lise Berthaud, alto, François Salque, violoncelle : Concerto pour orchestre à cordes, de Stravinsky ; Sonate pour violon seul, de Bartok ; Trio à cordes op. 45, de Schönberg ; Métamorphoses, de R. Strauss. 22.30 XXe Parallèle. America Gershwin, Ives, Copland, Cage, Carter. 1.00 France Musique la nuit, avec Vivace. 18.30 L’Invité classique : spécial USA. Sophie Loubière vous fait découvrir un extrait de la Comédie Humaine de Balzac avec Magazine présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly d. 23.05 Infrarouge. Allô, le 119 je vous écoute Documentaire (2008) d. 0.00 Alzheimer, jusqu’au bout de la vie (2006) d. 1.00 Journal, Météo (20 min). 20.50 Des racines et des ailes. RADIO CLASSIQUE FRANCE INTER LA DIFFÉRENCE franceinter.com 20.50 Envoyé spécial. Jeudi 30 octobre Complétez toute la grille avec des chiffres allant de 1 à 9. Chaque chiffre ne doit être utilisé qu’une seule fois par ligne, par colonne et par carré de neuf cases. Réalisé par Koalog (http://sudoku.koalog.com) TF 1 Mercredi 29 octobre Moyen 4 4 4 Jeudi 30 octobre Grey’s Anatomy. 20.50 Merci, les enfants vont bien ! 3 8 9 10 1 1 12 III TF 1 Un nuage passe... Ames sœurs Téléfilm. Stéphane Clavier. Avec Pascale Arbillot (France, 2007) d. 22.45 Derrière l’uniforme : les soldats du feu. [5 et 6/6]. Documentaire (2007, 115 min). 9 Retrouvez nos grilles sur www.lemonde.fr Mercredi 29 octobre M6 SUDOKU Nº 925 MOTS CROISÉS PROBLÈME N° 08 - 256 3 V O LS PA R SE M A IN E air france.fr MOTS CROISÉS Nº 08 - 256 2 6 Dimanche Lundi 3° 11° 1 Les soirées télé A 30 km/h Région 0123 Jeudi 30 octobre 2008 Invité : Ted Stanger. 20.00 Un dîner en musique. Magazine. 21.00 Le Goût des autres. Jean-Sébastien Bach : Concerto pour clavier n˚1. 23.00 Patrimoine classique. 0.00 Radio Classique de nuit. RADIO CLASSIQUE 18.30 L’Invité classique : spécial USA. Présenté par Olivier Bellamy. Invitée : June Anderson, soprano. 20.00 Un dîner en musique. 21.00 La Vie baroque. Présenté par Philippe Venturini. Invité : David Fray, pianiste. 23.00 Patrimoine classique. La harpiste Lily Laskine. 0.00 Radio Classique de nuit. Carnet 0123 Jeudi 30 octobre 2008 0123 cette semaine ------------------------------------------------------ Le Carnet Faites part de vos événements par e-mail : [email protected] par fax : 01 57 28 21 36 SPÉCIAL ÉTATS-UNIS Une campagne électorale sous le signe de l’humour Le regard de deux observateurs Joseph O’Neill et Philip Gourevitch Archives « 14-18 : la fin de la civilisation bourgeoise » un entretien avec Eric Hobsbawm au journal ou par courrier : Le Monde - Le Carnet 80 boulevard Auguste Blanqui 75707 Paris cedex 13 Tarifs 2008 (prix à la ligne) Naissances, Anniversaires de naissance, Mariages, Fiançailles… : 18 g TTC Décès, remerciements, Avis de messe, Anniversaires de décès, Souvenirs : 24 g TTC Thèses : 15 g TTC collections ------------------------------------------------------ TOME 8 BALZAC La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d’or, dès le jeudi 30 octobre & 01 57 28 28 28 AU CARNET DU «MONDE» Anniversaires de naissance Bon anniversaire ! Décès Mme Henry Badin, née Chantal Pescheteau, son épouse, M. et Mme Nicolas Badin, M. et Mme Xavier Badin, M. Brice Badin, ses enfants, Madeleine et Hippolyte, ses petits-enfants, Mme André Badin, sa mère, M. et Mme Philippe Lagache, M. et Mme Jean Badin, M. et Mme Dominique Libert, sa sœur, son frère, ses belles-sœurs et beaux-frères, Ses neveux et nièces et leurs enfants, ont la douleur de faire part du rappel à Dieu de M. Henry BADIN, avocat à la cour, La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 30 octobre, à 14 h 30, en l'église Saint-Paul-Saint-Louis, 99, rue Saint-Antoine, Paris 4e. L'inhumation aura lieu le vendredi 31 octobre, à 10 h 30, au cimetière de Longué (Maine-et-Loire). L’histoire de 999 objets cultes qui ont changé votre quotidien avec Le Monde 2 du 31 octobre Nos services ------------------------------------------------Lecteurs • Abonnements Tél. : 0-825-000-778 (0,15 € TTC/min) www.lemonde.fr/abojournal • L’actualité dans votre magasin www.lemonde.fr/kiosque • Boutique du Monde 80, bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris M° Glacière ou Corvisart Tél. : 01-57-28-29-85 www.lemonde.fr/boutique • Le Carnet du Monde Tél. : 01-57-28-28-28 Professionnels • Service des ventes Tél. : 0-805-05-01-46 officier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, officier des Palmes académiques. L'inhumation a eu lieu dans l'intimité familiale. 10, avenue Foch, 94300 Vincennes. qui nous a quittés le 23 septembre dernier, en Australie, dans sa quatrevingt-quinzième année, Un service religieux aura lieu en l'église Notre-Dame-des-Champs, Paris 6e, le 3 novembre 2008, à 10 h 30. M. Jean-Marie de Dianous, Ses enfants, La famille de Dianous Et ses proches. Frederick et Laurence LawrensonChallamel, ses parents, Isaac Lawrenson, son frère, Toute la famille, Ses amis et camarades du lycée Honoré de Balzac, ont la douleur de faire part de la disparition de Oscar LAWRENSON, décédé accidentellement à l'âge de quinze ans. Les obsèques auront lieu le 31 octobre 2008, à 13 heures, en l'Église réformée des Batignolles, 44, boulevard des Batignolles, Paris 17e. 30, rue des Apennins, 75017 Paris. Morsalines (Manche). Paris 17e. Pierre-Nicolas et Edith Leneveu, Géraud et Anne Leneveu, Hélène Leneveu et Maurice Chayet, ses enfants, Marie, Thibaud, Claire, Armand, Jeanne, ses petits-enfants, Yumi et Jeanne Chayet, ont la tristesse de faire part du décès de Le président de l'université de Bretagne Occidentale, Les vice-présidents, Le conseil d'administration, L'ensemble de la communauté universitaire de Brest, Le président du conseil d'administration du Centre hospitalier universitaire de Brest, Le président de la commission médicale d'établissement, Le directeur général, La communauté hospitalière du CHU de Brest, ont la très grande tristesse de faire part du décès du professeur Yves BIZAIS, professeur des Universités, doyen honoraire de la faculté de médecine de Brest, praticien hospitalier, chef du service médecine nucléaire. Mme Dominique Bonet, son épouse, Anne-Laure Bonet, sa fille, ont le chagrin de faire part du décès de M. Jean BONET, survenu le 25 octobre 2008, à l'âge de cinquante-trois ans. La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 30 octobre, à 10 h 30, en l'église Saint-François d'Assise de Perpignan. Le 25 octobre 2008, disparaissait Jean BOUCHENOT, professeur de mathématique. ont la grande tristesse d'annoncer le décès de survenu le samedi 25 octobre 2008, à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Elle a rejoint son mari, Olivier Meyer, son époux, Emmanuel et Stéphanie Meyer, Camille Meyer, ses enfants, Mme Xavier Michon, sa mère, Patrick Michon (†), Benoît et Odile Michon et leur fille, Hervé et Pascale Michon, Marie-Laure et Pierre Pilorge et leurs enfants, ses frères, sa sœur, ses belles-sœurs, son beau-frère, ses neveux et nièces Et toute la famille Meyer, ont la tristesse de faire part du décès de Jacques LÉVINE, psychologue, psychanalyste, fondateur des Groupes de soutien au soutien, président d'honneur de l'AGSAS, directeur de la revue Je est un Autre. Marielle MEYER, née MICHON, survenu le 26 octobre 2008, à Paris, à l'âge de cinquante-huit ans. Auteur d'innombrables articles et de plusieurs ouvrages explicitant sa pensée et sa recherche, Jacques Lévine n'a cessé de vouloir transmettre aux enseignants et professionnels de l'enfance la confiance indéfectible qu'il avait en l'intelligence et la sensibilité des enfants et en leur force de croissance. La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 30 octobre, à 10 h 30, en l'église Saint-Charles-de-Monceau, 22 bis, rue Legendre, Paris 17e. L'équipe responsable et tous les adhérents de l'AGSAS s'associent profondément à la douleur de sa famille. Ils expriment à Jacques Lévine, dont la pensée et les paroles ont tant compté pour eux, leur immense gratitude. Dans le respect de la pensée qu'il leur a léguée, ils poursuivront son œuvre exigeante au service d'une humanité plus fraternelle. dit « Somp » ou « Joseph » Paris. Valence. Fort de France. 34, rue de Chazelles, 75017 Paris. ont la tristesse de faire part du décès de André LODÉON, musicien, ancien directeur du Conservatoire national de région de Grenoble, chevalier de la Légion d'honneur, survenu le 18 octobre 2008. Une cérémonie religieuse a eu lieu dans l'intimité à Valence. Bruno et Christine Maillard, ses parents, Thibault Maillard, Laure Maillard, Mathilde Brossollet Maillard, ses frère, sœurs et leurs conjoints, Pierre Peltier, son grand-père, Ludivine et Jules, sa nièce et son neveu Et toute sa famille Maillard et Peltier, ont l'immense tristesse de faire part de la disparition de survenu le 25 octobre 2008, à l'âge de trente-quatre ans. La cérémonie religieuse aura lieu le vendredi 31 octobre, à 10 heures, en l'église Notre-Dame de l'Assomption à Chatou (Yvelines). Daniel et Denise Revuz, Jean et Florence Revuz, Marc Authier et Jacqueline AuthierRevuz, Marie-Anne Revuz, Christine Revuz, ses enfants, Alain, Dominique et Gaby, Frédérique et Sami, Julie, Edouard, Lise et Gilles, Jacques et Frédérique, Etienne, Olivier et Valérie, Claire et Gharib, Bertrand et Ariane, Grigori, Olivier, Aline, ses petits-enfants, Camille, Julien, Clément, Anselme, Lucienne, Marion, Nicolas, Benjamin, Anaïs, Aurélien, Alexandre, Samir, Yann, Robin, Lucien, Hippolyte, ses arrière-petits-enfants, Bernard et Edith Revuz, son frère et sa belle-sœur, François de PEYRET, nous a quittés mercredi 22 octobre 2008. Sa famille Et tous ses amis seront là pour lui dire au revoir, jeudi 30 octobre, au funérarium du Père-Lachaise, Paris 20e, à 10 h 45. ont la tristesse de faire part du décès de André REVUZ, ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'université Paris 7, survenu le 27 octobre 2008, dans sa quatre-vingt-quinzième année. Albi (Tarn). ont la tristesse de faire part du décès de M. Martial PRADALIÉ, chevalier de la Légion d'honneur, proviseur honoraire, survenu à l'âge de quatre-vingt-seize ans. La cérémonie religieuse aura lieu le vendredi 31 octobre, à 14 h 15, en l'église de la Madeleine, à Albi. 14, rue de Lamothe, 81000 Albi. Marguerite Radier-Establie, son épouse, Monique Robert, Nicole et J.-Philippe Aristizabal, Alain et Christine Radier, Richard Radier, ses enfants, Guillaume, Mélanie, Marion, Alice, Adrien, Roland et Julie, ses petits-enfants, Josette et Bernard Huez , sa sœur et son beau-frère, Ses neveux et nièces, font part du décès de Ses amis, Joëlle Pichaud, sa compagne, Les familles Revuz, Authier, Wième, Visconti, Jeanne Pradalié, son épouse, Ses enfants et ses petits-enfants, Sa famille, Ses amis, Cyril MAILLARD, Henri RADIER, membre fondateur et ancien président de l'Union française des Géologues et de l'association des anciens élèves de l'ENSG de Nancy, ancien directeur de l'exploration de la Société nationale des pétroles d'Aquitaine et du Groupe Elf Aquitaine, Les obsèques auront lieu le vendredi 31 octobre, au cimetière des Essarts-le-Roi, à 15 h 30. On aura une pensée pour Germaine REVUZ, née CHAZOTTES, disparue en 2003. 4, rue de Ridder, 75014 Paris. 16, rue de Rome, 78690 Les Essarts-le-Roi. Guy Cousineau, président de l'université Paris Diderot Paris 7, Ses collègues de l'UFR de mathématiques, ont la tristesse de faire part du décès, dans sa quatre-vingt-quinzième année, de André REVUZ, professeur honoraire, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, membre fondateur de l'université Paris Diderot - Paris 7. survenu le 27 octobre 2008. Ils saluent son action permanente pour promouvoir un enseignement des mathématiques de qualité s'adressant à tous et favorisant les échanges entre les différentes disciplines scientifiques. Ils s'associent à la douleur de sa famille et de ses proches auxquels ils adressent leur profond témoignage de sympathie. Anniversaires de décès Albert MORYUSSEF, officier de l'ordre national du Mérite, 30 octobre 2007 survenu le 18 octobre 2008, au Rieu (Cantal), à l'âge de quatre-vingt-un ans. Comme tu manques à ceux qui t'aiment et pensent à toi. Jean LENEVEU, décédé le 12 décembre 1991, dont le souvenir est toujours présent. 97, rue des Landes, 78400 Chatou. Une messe sera célébrée le jeudi 30 octobre, à 14 h 30, en l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes, 27, rue d'Armaillé, Paris 17e. Une cérémonie, suivie de l'inhumation, aura lieu le vendredi 31 octobre, à 14 heures, en l'église de Morsalines (Manche). Le Carnet Condoléances sur registre. Cet avis tient lieu de faire-part. Mme Yvette Lorne, sa mère, M. Jacques Sallot, son père Ainsi que sa famille, L'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (CNRS/Université Paris 1/Ecole normale supérieure), Faites part des grands moments de la vie de votre entreprise L'Institut Jean Nicod (CNRS/EHESS/Ecole normale supérieure), ont la grande tristesse de faire part du décès de Marie-Claude LORNE, maître de conférences de philosophie, 42, rue du Docteur Calmette, 94350 Villiers-sur-Marne. [email protected] Jeanne Moll, présidente de l'AGSAS (Association des Groupes de soutien au soutien), Maryse Métra, Raymond Bénévent, vice-présidents, Bernard Delattre, secrétaire général, Geneviève Chambard, Marie-Jo Rancon, Jean Schmitt, Michèle Sillam, Hélène Voisin Et les autres membres du bureau Ainsi que tous les adhérents et amis de l'AGSAS, Mme Françoise LENEVEU, née CALVET, Brest. VOLUME 3 101-150 Jean CLOUET, maire honoraire de Vincennes, ancien sénateur et conseiller général du Val-de-Marne, ancien secrétaire général de la Chambre syndicale des constructeurs d'automobiles, ancien délégué général de la Fédération nationale des travaux publics, ancien président de la Fédération routière internationale, ancien président de l'Union routière de France, Un justificatif d’identité sera demandé. survenu le 27 octobre 2008. L'anthologie du design en 20 volumes ont la tristesse de faire part du décès, le 20 octobre 2008, à l'âge de quatrevingt-sept ans, de Hugues-Jean de DIANOUS de la PERROTINE Réduction abonnés --------------------------------- DU DESIGN Denise Clouet, son épouse, Dominique et René Gaudin, ses enfants, Pierre et Hélène, ses petits-enfants, En souvenir de Clin d'œil d'une étoile à un ange. Les 27 survenu à l'âge de trente-neuf ans. C'était une femme dont le sourire et la rigueur nous manqueront. Les obsèques auront lieu le jeudi 30 octobre, à 9 heures, en la chapelle Notre-Dame-des-Armées, à Versailles. Tarif 2008 : 29 g TTC Abonnés et associations : - 20 % Prix à la ligne Vous pouvez nous faire parvenir vos textes par : Tél. : 01 57 28 28 28 Fax : 01 57 28 21 36 e-mail : [email protected] 0123 28 Sun City compte 19 000 habitants, tous âgés de plus de 55 ans. Les maisons n’ont pas d’étage, et les résidents roulent dans des petites voitures de golf qui ne nécessitent pas de permis de conduire. Elles marchent à l’électricité. « C’est pratique, surtout pour les épouses qui n’avaient jamais mis elles-mêmes d’essence dans leur voiture », explique John Bowker. Statistiquement, les résidents devaient être aux deux tiers favorables à John McCain, mais voilà, cette année, les retraités souffrent de la crise. Non pas tant de l’effondrement de la Bourse – « J’ai un revenu fixe », dit Arnold Lynch, un petit homme sec, qui est né « pendant la Grande Dépression » –, mais de l’augmentation des prix. « On fait attention à tout, dit sa femme. On économise l’énergie. On fait sécher le linge dehors. » Après vingt mois de campagne, cinq mois de primaires, deux conventions et trois débats, John Bowker est encore indé- cis. Toute sa vie, il a été républicain. Mais cette année, à 70 ans passés, il est tenté de voter pour Barack Obama. « Mes parents se retourneraient dans leur tombe, dit-il. Là où j’ai grandi, dans le Vermont, il n’y avait pas plus de dix démocrates. » La « constance » du candidat démocrate l’a impressionné, alors que McCain lui a fait honte avec « son incapacité à communiquer autrement qu’en lisant ses notes ». John Bowker est un homme qui attache beaucoup d’importance à la communication. Diplômé de physique, il a travaillé à Princeton à la mise en place de la télévision en couleur. A l’époque, sa femme lui disait : « A quoi bon ? L’image est très bien en noir et blanc. » Aujourd’hui, elle soutient McCain. A table, ils évitent d’en parler. Comment la Floride, qui a tant gâté George Bush, a-t-elle pu devenir un swing state ? Comment Barack Obama a-t-il pu passer en tête alors qu’il avait 10 points de retard en août ? La réponse n’est pas à Miami, plutôt démocrate, mais du côté de Sun City, dans le Nord, et le fameux « couloir de l’Interstate 4 », qui rassemble entre Daytona Beach, Orlando et Tampa 43 % des électeurs de l’Etat. Le « couloir » était plutôt républicain. Voilà qu’il menace de basculer. La campagne McCain incrimine l’économie et le taux de saisies immobilières, parmi le plus élevé du pays (ce qui fait baisser la valeur des résidences secondaires !). Mais John McCain peut aussi blâmer son organisation. Fort de sa victoire aux primaires, il n’a commencé que tard à faire campagne dans un Etat qui lui parais- figurer sur les plaques d’immatriculation – ce sera même obligatoire –, mais il ne dépendra plus du lieu de résidence : le propriétaire du véhicule sera libre de choisir le numéro de département « avec lequel il ressent les attaches les plus fortes ». Les superstitieux éviteront de s’identifier aux Bouches-du-Rhône (13), même s’ils habitent Marseille. Les amoureux de la bouteille adopteront résolument le 14 (Calvados). Gageons que le 59 (Ch’ti) fera un malheur. On reconnaîtra les vieux gau- chistes au 68 (Haut-Rhin) qu’ils afficheront sur des 2CV épuisées, tandis que les bourgeois de Neuilly ou de Passy s’encanailleront en 9-3. Mais plus aucun Parisien ne voudra du 75 sur le cul de son 4×4, pour ne pas se faire apostropher désagréablement (« Parigot, tête de veau ! ») lors d’un safari en province. A quand le libéralisme sur les cartes d’identité, pour permettre à chacun de choisir la date de naissance avec laquelle il ressent les attaches les plus fortes ? a Swing state Florida Lettre des EtatsUnis Corine Lesnes A croire qu’il attend les questions. John Bowker est installé en plein milieu du centre communautaire de Sun City Center, l’une de ces villes de retraités dont la Floride est le haut lieu. Une citrouille dans l’entrée, un fantôme en tissu sur la table : Halloween approche, même si le temps n’a rien de lugubre. A une semaine des élections, John Bowker est encore en chemisette et en short. L’arrivée de journalistes ne le surprend pas. Il déjeunait encore avec l’envoyée spéciale de CBS l’autre jour. Et il connaît déjà l’angle de la story. « L’histoire, ici, c’est comment l’économie a modifié les intentions de vote », annonce-t-il. Il y a bien aussi la qualification des Rays de Tampa (les Raies) pour la finale du championnat national de base-ball (World Series). Mais il sent que l’Audimat va baisser s’il s’engage sur le terrain sportif. Billet Robert Solé A côté de la plaque APRÈS des mois de polémique, le ministère de l’intérieur a courageusement choisi de ne pas choisir. Le numéro de département continuera à Jeudi 30 octobre 2008 La Floride était l’Etat de Jeb Bush, le frère de George. Charles Crist, son successeur, le populaire gouverneur, n’a pas l’air de remuer ciel et terre pour John McCain sait acquis (George Bush avait près de 400 000 voix d’avance en 2004). Barack Obama, lui, n’a pas fait campagne pour les primaires, mais, une fois lancé, il a ouvert 50 bureaux qui ont mobilisé 100 000 volontaires (dont au moins 300 sont des salariés). La différence de moyens est telle que le démocrate a pu dépenser plus de 4 millions de dollars en publicités en une semaine, quand John McCain n’a mis qu’un million, alors que commençait le vote anticipé. La Floride était l’Etat de Jeb Bush, le frère de George. Charles Crist, son successeur, le populaire gouverneur, n’a pas l’air de remuer terre et ciel pour John McCain. Les relations des deux hommes se sont détériorées. Crist était l’un des vice-présidentiables potentiels. Pas plus que Mitt Romney ou Tom Ridge, qui auraient pu aider dans le Michigan ou en Pennsylva- nie, il n’a apprécié d’être doublé par Sarah Palin. Et la Floride connaît aussi un changement démographique. L’Etat rajeunit, sous l’effet de l’immigration. Chez les retraités, la génération de la deuxième guerre mondiale commence à laisser place aux baby-boomers, moins conservateurs. Ce qui, à Sun City, ne va pas sans frictions, raconte Susan Seipelt, l’une des benjamines, qui porte un badge aux couleurs d’Obama. Le club d’arts graphiques, par exemple, est assez ouvert, mais les dames de l’atelier de peinture sur coquillages n’aiment pas la nouveauté. Quand la journaliste de CBS a expliqué qu’elle venait parler des élections, une voix a grommelé derrière son ouvrage : « C’est pas moi qui vais voter pour un nègre. » « Heureusement, les micros n’étaient pas branchés », souffle John Bowker. A une semaine du scrutin, John Bowker est l’un de ces électeurs qui donnent des cauchemars aux sondeurs : un indécis existentiel, qui tourne autour de son choix. Ce n’est pas tant le fait de faire une infidélité aux républicains qui le chagrine que de se trouver en désaccord avec sa femme. « Ce serait un grand pas. Nous sommes mariés depuis cinquante-cinq ans. » Il décidera au dernier moment. « J’aimerais voir Obama faire une grosse erreur », avoue-t-il. Retenez-moi, dit en substance le retraité John Bowker, ou je vais voter Barack Obama. a Courriel : [email protected] SOMMAIRE L’actualité Editorial & analyses ......................... 2 Page trois ......................................... 3 Planète ............................................. 4 International .................................... 6 Europe & France .............................. 9 Economie & Médias ....................... 13 lemonde.fr L’actualité au fil de la journée sur lemonde.fr Décryptages Portrait ........................................... 18 Débats ............................................ 19 Enquête .......................................... 21 Culture&vous Actualités & Critiques ................... 22 Mode de vie .................................... 24 Météo & Jeux & Ecrans ................. 26 Carnet ............................................ 27 a Tirage du Monde daté mercredi 29 octobre 2008 : 399 244 exemplaires. 123