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Jeudi 30 octobre 2008
Exode massif de réfugiés
dans l’est du Congo
Afrique Les casques bleus impuissants devant l’avancée des rebelles
Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino
La preuve par les dons : des
industriels parient Obama
J-6
igne avant-coureur d’un bouleversement politique aux Etats-Unis ?
Prudence stratégique de lobbies perplexes et soucieux de ne pas insulter l’avenir ? La répartition des contributions
financières aux campagnes électorales du
républicain John McCain et du démocrate
Barack Obama a connu d’importantes évolutions. Des secteurs qui étaient des
piliers du financement des républicains
ont rééquilibré leurs dons. L’industrie
pharmaceutique en est un exemple flagrant. Contrairement à ce qui s’était passé
en 2000 et 2004, elle a, pour l’élection de
2008, attribué 51 % de sa manne au candidat républicain et 49 % à son adversaire
démocrate.
S’agissant du renouvellement de la
Chambre des représentants, qui a lieu en
même temps que l’élection présidentielle,
le lobby des compagnies pharmaceutiques a réparti 13,2 millions de dollars
entre trois candidats républicains et vingtcinq démocrates.
La finance, le spectacle, les professions
juridiques, l’informatique et Internet sont
favorables à M. Obama. Les secteurs de
S
SOUTIEN FINANCIER DE L’INDUSTRIE
PHARMACEUTIQUE AUX CANDIDATS
À LA PRÉSIDENCE en %
démocrate
républicain
69
66
49 51
31
2000
34
2004
2008
Source : opensecret.org
64e Année - N˚19832 - 1,30 ¤ - France métropolitaine ---
l’énergie, des banques de dépôt, de l’assurance et du tabac financent essentiellement les républicains. L’assurance, qui
avait versé les deux tiers de ses donations
à George Bush en 2004, n’en a octroyé que
55 % à M. McCain.
Dans l’électorat, l’inquiétude des
futurs retraités, dont beaucoup risquent
d’être durement touchés par les effets de
la crise, pourrait se faire sentir dans les
urnes le 4 novembre. a
Lire pages 6, 7, 13, 18 et 28
Le plan en faveur de l’emploi critiqué,
y compris par une partie de l’UMP
Des milliers de personnes fuient devant l’avancée des troupes rebelles qui menacent Goma DOMINIC NAHR/ŒIL PUBLIC
a situation militaire et humanitaire
prend un tour dramatique dans le
Nord-Kivu. Depuis plusieurs
années, cette région située à l’extrême est
de la République du Congo est en proie à
des combats incessants alimentés à la
fois par les séquelles du génocide rwandais et l’attrait pour les minerais rares
que contient le sous-sol.
L’offensive des rebelles du Tutsi Laurent Nkunda a contraint les forces
armées congolaises à battre en retraite et
menace la capitale régionale, Goma,
située à la frontière avec le Rwanda. Les
UK price £ 1,40
L
casques bleus de la Monuc (Mission des
Nations unies au Congo), chargés de la
défense de la ville, ont fait intervenir
leurs hélicoptères pour tenter de freiner
l’avancée des rebelles. Des mouvements
de panique ont gagné les habitants. La
Monuc réclame des renforts.
Fuyant les combats, qui s’étendent à
l’ensemble de la région, des dizaines de
milliers de personnes terrifiées, femmes,
enfants, nourrissons, ont quitté leurs villages pour rejoindre les camps de réfugiés, déjà surpeuplés. Elles errent sur les
pistes, mendiant de la nourriture. Selon
Planète
les Nations unies, on compterait, dans la
région, plus d’un million et demi de déplacés sur une population totale de cinq millions. Ce nouvel afflux a triplé, notamment, le nombre d’occupants du camp de
Kibati, à une dizaine de kilomètres de
Goma.
Prises au piège des combats, les organisations humanitaires ont des difficultés à
faire face, notamment pour des questions
de sécurité. Les convois d’eau et de nourriture ont de plus en plus de mal à parvenir
jusqu’aux réfugiés.
Lire page 8 et l’éditorial page 2
Internet
Le scandale de la mélamine : La loi antipiratage
après le lait, les œufs
malmenée au Sénat
La découverte de traces de mélamine
dans des œufs chinois commercialisés en Asie
a amené l’Organisation des Nations unies
pour l’alimentation, la FAO, à faire pression
sur Pékin pour améliorer la sécurité
de sa chaîne alimentaire. Page 4
EXCLUSIF
Déjà contesté au Parlement européen, le projet de
loi de Christine Albanel contre le piratage a été
modifié, en commission, par le Sénat. La coupure
d’accès à Internet en cas de téléchargement illégal
a été remplacée par une amende. Mercredi,
le texte devait être débattu en séance. Page 22
DU DESIGN
L'anthologie du design en 20 volumes
La fermeture Eclair
se raconte
dans le volume 3
our des motifs très différents, le
plan de relance du traitement social
du chômage présenté mardi par
Nicolas Sarkozy essuie de nombreuses critiques. Le Parti socialiste et plusieurs syndicats dénoncent des annonces qui ne
sont assorties d’aucun chiffrage. Or, tant
les 100 000 emplois aidés supplémentaires dans le secteur non marchand que l’extension du contrat de transition professionnelle (CTP) seront coûteux pour les
finances publiques.
Plus généralement, comme le dit au
Monde le secrétaire national de la CFDT
Gaby Bonnand, « la CFDT en a ras le bol
de l’omniprésence du chef de l’Etat ».
Dans des termes plus diplomatiques,
c’est aussi ce que semblent penser cer-
P
tains élus de l’UMP. Pour une partie d’entre eux, ce traitement social est à rebours
du programme libéral sur lequel ils ont
été élus. D’autres font remarquer que les
électeurs ne comprennent pas pourquoi
le gouvernement aide les banques et les
PME, mais pas les salariés licenciés. Tous
se plaignent de ne pas avoir été consultés
avant l’annonce de ces mesures, pas plus
qu’ils n’avaient été avertis, le 23 octobre,
de la réforme de la taxe professionnelle,
deux annonces qui ont une incidence
directe sur le budget 2009 qu’ils sont en
train d’étudier. La « coproduction » que
Jean-François Copé, président du groupe
UMP à l’Assemblée nationale, appelle de
ses vœux a du mal à fonctionner. a
Lire page 11
Apprendre à dessiner avec Dürer,
Michel-Ange ou Léonard de Vinci
’Ecole des beaux-arts de Paris expose, jusqu’au 4 janvier 2009, des
œuvres inattendues et passionnantes : quatre cents dessins,
sculptures ou photographies qui
ont trait à l’anatomie, et qui ont
servi d’enseignement, depuis
plus de trois siècles, à des générations d’étudiants.
Les maîtres ont de l’allure :
Dürer, Léonard de Vinci, MichelAnge, Le Brun, Hogarth ou Géricault. Jusqu’à Muybridge et
Marey pour la décomposition du
mouvement du corps au moyen
de la photographie. On y trouve
des pièces éblouissantes,
notamment cinquanteneuf têtes d’homme,
toutes
différentes
d’âge et d’expression, dessinées par
Géricault. L’ensemble vient d’un seul
lieu, celui-là même qui
les expose. L’Ecole nationale supérieure des beauxarts est une académie qui
a été fondée en 1648.
Elle n’a cessé, jusqu’au début du XXe
siècle, de consacrer
son enseignement
à l’étude du corps.
De la Renaissance jusqu’au XVIIIe siècle,
L
les artistes ont accompagné
les découvertes de la médecine : ils ont traduit le
fonctionnement du squelette, mais aussi ce qui se
passe à l’intérieur de la
boîte crânienne, la circulation sanguine.
Au grand théâtre de
l’anatomiejoyeusement macabre –
et parfois érotique – a succédé,
au XIXe siècle,
l’énumération
des types et celle des maux.
Quatre siècles
d’une histoire
d’amour entre
l’art et l’anatomie prennent
alors fin. a
Lire page 23
Ecorché, dit de
Michel-Ange.
JEAN–MICHEL
LAPELERIE, ECOLE
DES BEAUX-ARTS
Algérie 80 DA, Allemagne 2,00 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 2,00 ¤, Belgique 1,40 ¤, Cameroun 1 400 F CFA, Canada 3,95 $, Côte d’Ivoire 1 400 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 24 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 400 F CFA, Grande-Bretagne 1,40 £, Grèce 2,20 ¤, Hongrie 650 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,00 ¤, Luxembourg 1,40 ¤, Malte 2,50 ¤,
Maroc 10 DH, Norvège 24 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 400 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 28 KRS, Suisse 2,90 FS, Tunisie 1,9 DT, Turquie 2,20 ¤, USA 3,95 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA,
2
0123
Editorial
Le capitalisme sous tente à oxygène
Impasse au Congo
S
ur la carte des préoccupations mondiales, on ne les distingue qu’à grand-peine. Les habitants de l’est de la République démocratique du Congo vivent
pourtant un calvaire qui semble ne
jamais devoir prendre fin. Les combats qui ont
repris dans l’est du pays viennent de jeter
200 000 personnes hors de leurs maisons. Il y
aurait à présent, au total, près d’un million et
demi de « déplacés » au Nord-Kivu.
Ce terme, froid comme une donnée statistique,
désigne des familles entières chassées de chez
elles par les combats ou la peur de subir des violences de la part d’une des forces en présence.
Plus d’un million de personnes se trouvent donc
dans des abris de fortune ou sur les routes, au
milieu d’une offensive dont on ignore la portée,
mais qui paralyse un système d’assistance humanitaire international déjà insuffisant dans un
pays ravagé.
Il y a eu dans l’ex-Zaïre deux guerres,
entre 1996 et 2003, marquées par l’intervention
de pays de la région et par un pillage généralisé
des ressources naturelles. Grâce au soutien international, un processus de paix, couronné par des
élections, a interrompu ce conflit. Depuis, à la
place de la grande guerre régionale, s’est développé un enchevêtrement de conflits. Mais le
sort des Congolais dans le Nord-Kivu ne s’est
pas amélioré.
Complexes, les facteurs du conflit au Congo
sont bien connus, tout autant que les conditions
de son règlement : un accord de paix spécifique
pour le Nord-Kivu ne demande qu’à être appliqué. Mais cela exige de mettre en œuvre un cadre
de négociations qui impliquerait à la fois le pouvoir congolais, accusé de soutenir des rebelles
hutu, et le gouvernement rwandais, accusé de soutenir les rebelles tutsi. Or, dans l’immédiat, la force des Nations unies, la Monuc, semble engagée
dans une logique purement militaire. Non seulement les casques bleus courent le risque d’une
défaite aux conséquences imprévisibles, mais cette politique a montré ses limites.
Il est temps que les pays qui s’étaient penchés
sur le sort du Congo viennent ranimer le processus de paix. Il faut sauver les Congolais, avant
que l’état sanitaire déplorable dans lequel se trouvent des centaines de milliers de personnes ne se
transforme en catastrophe majeure. a
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0123
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L
’expression est de Joseph Schumpeter et
désigne le système d’économie mixte
dont il jugeait, par nature, que l’état de
santé ne pouvait être que languissant.
C’est précisément pour « libérer » le
capitalisme que se développa la révolution dite
« conservatrice » au tournant des années 1980. En
France,le moment de cetteconversion (ledémantèlement de la tente à oxygène) est l’année 1984 :
capitulation sans condition de « l’autre politique » et adoption de la loi bancaire. Cette même
année, Ronald Reagan est réélu à la Maison Blanche et Margaret Thatcher qualifie les syndicats de
travailleurs d’« ennemis de l’intérieur ».
Un quart de siècle plus tard, c’est l’exigence
inverse qui est désormais martelée dans tous les
discours et mise en œuvre dans les faits : bien des
débats hier interdits sont désormais déclarés d’utilité publique. Je serai le dernier à m’en plaindre.
Mais comment en sommes-nous arrivés là ?
L’histoire est riche d’enseignements. Les détenteurs de capitaux habitués jusqu’au milieu des
années 1990 à un rendement élevé des placements
sans risques, se sont mis, une fois les taux d’intérêt
revenus sur terre, à exiger des rendements encore
plus élevés de placements dont ils souhaitaient en
plus que le risque soit minimisé. Les institutions
financières eurent l’arrogance de se déclarer en
mesure de satisfaire ces exigences en faisant mieux
que le marché.
De cette pression et de cette arrogance est né le
mensonge global à l’origine de la crise : la promesse d’une impossibilité arithmétique, celle de faire
gagner à tous davantage que la moyenne des
gains ! Certes, nous étions quelques-uns à dénon-
Jeudi 30 octobre 2008
cer le caractère exorbitant de ces exigences de rendement, mais beaucoup moins nombreux à imaginer que le système allait vraiment tenter d’inventer
une nouvelle arithmétique pour résoudre cette
impossible équation. Le processus fut subtil, si subtil qu’aucun des acteurs ne semble l’avoir compris.
Pour augmenter le rendement, il faut augmenter le
risque,mais à l’échelle globale l’unetl’autre se compensent, si bien que le rendement moyen n’en est
pas affecté.
Analyse
Jean-Paul Fitoussi
Editorialiste associé
Il fallait donc se débarrasser du risque (ou croire
qu’on puisse le faire) en le diluant dans des véhicules financiers complexes associant des créances de
risquestrès différents. Ce qui,de prime abord, pouvait apparaître comme une bonne idée – réduire le
rationnement du crédit – peut vite se transformer
en une machine infernale sous la pression de la
recherche de rendements. Car pourquoi ne pas
ajouter des composantes de risque croissant jusqu’à aboutir à un risque si grand que son occurrence est quasi certaine ? Et surtout, comment évaluer
le risque moyen d’un titre ainsi constitué ? Tous y
perdirent leur latin, y compris les institutions qui,
dansle système, ont pour mission de mesurerle risque, les agences de notation. L’équation impossible fut résolue : le risque était déclaré minimal
alors que le rendement était très élevé. C’est que
Menace par Pancho
l’on avait produit des objets estampillés « haute
fidélité » que chacun s’empressait d’acheter et/ou
de vendre, mais que personne ne comprenait.
Cette crise financière a pour singularité d’être
la première crise de compréhension du système
par les acteurs d’un secteur qui fut et demeure le
plus gros consommateur d’intelligence de nos
sociétés (la concentration de diplômés des
meilleures écoles et universités de par le monde y
est maximale). Les institutions financières en
avaient oublié deux « lois » économiques fondamentales. La première est intuitive : un produit ne
vaut que ce que vaut sa composante la plus faible.
Ce n’était pas la partie la plus saine, mais la composante la plus « pourrie » qui allait déterminer la
valeur des titres, au point que celle-ci tendrait vers
zéro. La seconde est relative à l’équilibre proie-prédateur. Les « créanciers-prédateurs » doivent restreindre leur prélèvement sur les « emprunteursproies », sous peine de se mettre eux-mêmes en
danger. La disparition de la population des proies
conduit les prédateurs à la famine.
Méfiance généralisée
Que faire alors ? Les banques sont les intermédiaires entre une myriade de créanciers (déposants, épargnants, etc.), dont la plupart sont
petits, et une autre myriade de débiteurs. Elles ont
laissé croire aux premiers qu’elles pourraient obtenir des seconds beaucoup plus qu’il n’était raisonnable d’espérer. La défaillance des débiteurs rend
ces institutions insolvables vis-à-vis de leurs
créanciers. Il n’y avait donc rien d’autre à faire
dans un premier temps que d’empêcher la faillite
des banques, quitte à les nationaliser, sous peine
de voir leur défaillance se généraliser à l’ensemble
de la population.
En un second temps, il fallait éviter que les banques, échaudées par leurs dysfonctionnements
mêmes, passent d’un excès de risque à un excès de
précaution, en ne prêtant plus ou presque. Les
garanties publiques apportées aux prêts interbancairessont un pas dans cette direction, maisne peuvent à elles seules régler le problème en raison de la
méfiance généralisée qui s’est emparée du système. Il faudrait les étendre aux débiteurs ordinaires,
ce que nombre d’Etats sont en train de faire en facilitant le crédit aux PME, mais en hésitant à le faire
pour les ménages à l’aube d’une conjoncture qui
pourrait être récessive (avec le risque d’accumuler
de nouvelles créances toxiques).
Soit, mais n’oublie-t-on pas un peu vite les souffrancesdes« proies » ?Il faudraitlesaiderà renégocier leurs contrats de prêts, notamment pour ceux
dont les emprunts furent à taux variables, et exiger
des banques qu’elles fassent bon accueil à de telles
renégociations, y compris par une réglementation.
Il conviendrait également d’éviter que les souffrances sociales ne s’accroissent sous l’effet du ralentissement de l’activité économique et de l’aggravation
du chômage. Seule une action en faveur de la croissance pourrait permettre de conjurer ce danger.
LesEtatseuropéens viennent dedémontrer,sousla
pression des circonstances, qu’ils pouvaient investir dans le secteur bancaire. Pourquoi n’investiraient-ilspasaussidanslaconnaissance,ledéveloppementdurable,l’énergie, lesinfrastructures matérielles et immatérielles, secteurs dont ils ont répété
à l’envi qu’ils étaient prioritaires ?
En bref, d’avoir voulu se passer de tente à oxygène – qui désigne dans l’allégorie de Joseph Schumpeter la démocratie et sa tendance à s’occuper de
toute chose – a directement conduit le capitalisme
en salle de réanimation. La démocratie est bien
une idée neuve en Europe. a
Courriel : [email protected]
Monsieur Roy Haynes, sourire au poing
Q
ue faire par gros temps ? Chômage de
masse, faillites, fous dans la rue, que faire ?Lakiosquière, héroïquementprésente au métro Couronnes le dimanche dès
8 heures, me désigne la « une » du Monde : « 25 000 milliards de dollars… Mais
où sont-ils passés ? Ils sont bien quelque part, tout de
même. Ça, je ne comprends pas. »
Quefaire ?Lirel’un desjournauxqu’ellem’avendus, avec sa BD comique, Les Gendarmes ? Trois
gendarmes extirpent manu militari un gardé à vue
de sa cellule, tutoiement de rigueur : « Allez, toi,
viens par ici ! » Ils l’enferment à double tour dans
un bureau (dossiers, ordinateur, téléviseur pourrave). Le gardé s’énerve et tambourine aux portes :
« Ouvrez ! Laissez-moi retourner en cellule ! » Dernière vignette, on est morts de rire : les trois gradés
sont installés, à l’aise Blaise, dans la cellule, assez
vaste, ma foi. Un lit, un canapé style coin salon, un
écran plat, un meuble plein de BD et de livres. L’un
des pandores, offrant des chips à son pote : « On est
quandmême mieux là que dansnos bureaux pourvoir
lematch… »Le troisième, accroupi,langue pendante, tenant entrouverte une porte inespérée : « Hé !
Y a même un frigo ! »
Cette amusante planche sort donc au lendemain
del’annonce du 93e suicidédanslesprisonsfrançaises. Partis comme ça (ils signent à trois), que ne
vont-ils pas inventer pour fêter le centième ? Donc,
le soir, on se lance à la recherche d’un être humain.
Roy Haynes, batteur, joue au Duc des Lombards,
en bout de la rue du jazz à Paris, la rue des Lombards. N’en déplaise aux lois du marché et à l’esthétique de l’Audimat, le jazz est une musique qui se
voit, s’appréhende au plus près des instruments,
s’apprivoise par le regard.
LeDucdes Lombards, deplain-pied avecmezzanine, cossu, pas donné, joue ce jeu de l’écoute et du
plaisir à fond. Public très jeune. Musiciens au
balcon. Plus, aux fourneaux, un vrai chef, Alain
Alexanian. Il a tout calculé au cordeau, les couverts,
Chronique
Culture Francis Marmande
le service, les prix, pour éviter tout bruit. Un piano
de qualité, une acoustique de violoncelle, et les
musiciensles plus précieux.Monsieur RoyHaynes,
corps souple et râblé, élégance de duc en goguette,
seprésenteavecunquartetd’oùsedétache unexcellent altiste, Jaleel Shaw.
De toute façon, il lui serait difficile d’aligner des
partenaires à la hauteur de ceux avec qui il a mené
la révolution en jazz : Sarah Vaughan, Lester
Young,CharlieParker,TheloniousMonk,John Col-
trane, Sonny Rollins, Miles Davis… Poignet gauche
aussi méditatif que mathématique, la paume tournéeversleciel pourunéquilibreparfaitdelabaguette. Le droit, le jeu d’épaules, l’indépendance des
membres, le swing du buste et du bassin, ce corps
dément la saleté du monde.
A deux reprises, il s’interrompt, écoute ses jeunes gens, il en sourit : dans son silence, il joue encore à fond la caisse. Sans compter qu’avec un sens de
la scène que plus personne n’ose, léger, bouffon,
séducteur, le moindre de ses pas, la moindre de ses
parolescélèbrentencore lejeu. Sessolos ?Des miracles d’exactitude, d’économie, pure démonstration
de géométrie dans l’espace, musicalité pure.
Un dimanche de juillet 1978, soigneusement
oublié par le Festival Newport à New York, Roy
Haynes se produisait gratuitement en bas de
Manhattan, dans un parc. A deux doigts de Wall
Street, figurez-vous. Un signe ? La musique ne
console de rien. Elle est la vérité du monde. Elle
exige cette impitoyable réquisition de soi. Picasso peignait en dansant sur la pointe des pieds.
Roy Haynes, qui lui ressemble, danse avec cymbales et tambours, sourire au poing. Un scientifique
du temps, de l’instant et du geste. Ah oui ! M. Haynes est né le 13 mars 1926, mais, franchement, ce
temps-là ne fait rien à l’affaire. a
Courriel : [email protected]
Page trois Japon
0123
Jeudi 30 octobre 2008
3
Les adaptations de ces bandes dessinées à l’imagination débridée connaissent un succès croissant.
Le Japon a produit plus de 400 films en 2007, une profusion en partie expliquée par cet engouement
Le cinéma nippon est accro aux mangas
me Fusanosuke Natsume, qui enseigne la
culture du manga dans un tout nouveau
département de l’université Gakushuin à
Tokyo. La production de films tirés de
mangas fonctionne selon un système de
« comités de production », qui associent
chaînes télé, studios et éditeurs, une formule inspirée de la production de dessins
animés dans les années 1980. Ce modèle
économique, devenu dominant au Japon,
expliquerait en grande partie le rebond
spectaculaire de la production cinématographique depuis 2000 : l’Archipel a produit plus de 400 films en 2007 pour une
part de marché de près de 47 %.
TOKYO
ENVOYÉ SPÉCIAL
M
« Le Monstre X contre-attaque : panique au sommet du G8 », de Minoru Kawasaki (2008), où un poulet géant débarque à Hokkaido. DR
box-office local grâce à Detroit Metal City,
l’histoire d’un jeune Japonais qui rêve
d’être un chanteur folk – mais devient
bien malgré lui le leader d’un groupe de
de death metal – rock énervé aux idéaux
sombres – à faire pâlir d’envie Marylin
Manson. Le film est tiré d’un manga de
Kiminori Wakasugi. Il y a quelques mois,
c’est l’adaptation de XXth Century Boys, la
Un héros œnologue fait
bondir les ventes de vin
TOKYO
CORRESPONDANCE
Source d’inspiration pour des
adaptations cinématographiques, les mangas intéressent aussi les réalisateurs de séries télévisées. Début 2009, le tournage de
l’adaptation de Kami no Shizuku,
bande dessinée traduite en français sous le titre Les Gouttes de
Dieu (tome I : 2008, éditions Glénat, 218 pages, 8,99 ¤), devrait
commencer en Corée du Sud.
Ce projet est une initiative de
l’acteur sud-coréen Bae Yongjoon, véritable star en Asie depuis
le succès de la série télévisée
« Sonate d’hiver », qui a profité
de son passage au Japon en juin
pour négocier l’acquisition des
droits de Kami no Shizuku avec les
auteurs et l’éditeur Kodansha.
Les Gouttes de Dieu, imaginées
en 2004 par Yuko Kibayashi et son
frère Shin, mais signées du pseudonyme Tadashi Agi, plongent le lecteur dans l’univers du vin. Il raconte l’histoire de Shizuku Kanzaki,
fils du grand œnologue Yukata
Kanzaki. A la mort de celui-ci, Shizuku, qui jusque-là détestait le vin,
se voit contraint de retrouver les
douze crus que son père considérait comme les meilleurs du monde et qu’il comparait aux douze
apôtres. Telle est la condition pour
qu’il touche son héritage. Le héros
découvre alors le monde du vin, et
le lecteur avec lui.
Pédagogique autant que divertissant – le millésime 2001 du
Château Mont-Pérat y est comparé à un concert du groupe Queen
–, le manga connaît un succès qui
dépasse les limites de l’Archipel.
Au Japon, sa parution en épisodes
dans Weekly Morning attire chaque semaine 500 000 lecteurs.
L’importateur Enoteca, spécialisé
dans le vin, reconnaît que les aventures de Shizuku influencent la
constitution de ses stocks et les
cours de sommellerie ou d’œnologie ne désemplissent pas.
A Taïwan, la simple mention
d’un vin dans la série suscite une
vague d’achats dans les jours qui
suivent la parution. En France,
l’éditeur Glénat a déjà publié cinq
volumes depuis la sortie du numéro un en avril.
Richesses du bourgogne
En Corée du Sud, Les Gouttes
de Dieu auraient fortement contribué au boom du vin observé
depuis le début des années 2000,
attirant notamment l’attention
des amateurs locaux sur les richesses du bourgogne. La tendance
devrait se poursuivre avec la diffusion de la série télévisée.
L’omniprésence de Bae Yongjoon dans ce projet, comme initiateur, producteur et acteur, ajoutée
au savoir-faire sud-coréen pour
exporter ces productions,
devraient assurer le succès du
feuilleton aussi bien dans la péninsule que dans le reste de l’Asie, et
pourquoi pas au-delà ? a
Philippe Mesmer
série fleuve de Naoki Urasawa, qui attirait les spectateurs dans les salles obscures.
La chaîne TBS s’apprête à sortir un film
adapté d’Ikigami, un manga de 2005 qui
raconte l’histoire d’une société où un individu sur mille est programmé pour mourir le jour de sa vingt-cinquième année.
Le personnage principal est un fonction-
naire du ministère de la santé chargé de
délivrer les ikegami, les lettres qui annoncent à chacune des victimes leur mort
imminente, et leur autorise 24 heures de
liberté absolue.
« Si les mangas jouent un tel rôle dans le
cinéma, c’est d’abord pour des raisons économiques. Un manga a un marché déjà constitué de plusieurs millions de lecteurs », esti-
« Imaginaire de substitution »
Le manga est loin de n’intéresser que
les projets à vocation commerciale : dans
Osaka Hamlet, présenté au Festival de
Tokyo et tiré d’un manga du même nom,
Fujiro Mitsuishi croque le portait d’une
famille délicieusement atypique, menée
par une généreuse hôtesse de bar quinquagénaire. Les trois enfants, tous de
père différent, sont confrontés à des expériences décisives : l’aîné tombe amoureux
d’une professeur de lycée particulièrement jolie, mais qui retombe en enfance
dans l’intimité. Le cadet, qui joue les
voyous, découvre Hamlet de Shakespeare. Le benjamin décide qu’il sera une fille.
« Il y a tellement de mangas que les
auteurs doivent développer de très bonnes
techniques narratives pour captiver leurs
lecteurs. Et comme le manga peut traiter de
n’importe quoi, ça a produit une très grande variation dans les thèmes, bien plus que
dans la littérature, qui semble saturée, alors
que le manga est en devenir », explique le
critique Shohei Chujo. Il peine, dit-il, à
dénicher trois nouveaux romans pour ses
chroniques littéraires mensuelles, alors
qu’il passe en revue chaque semaine près
de dix nouveaux mangas.
Favorisés par une sorte de darwinisme
culturel, les mangas seraient devenus
naturellement au Japon un nouvel univers de référence pour le cinéma : « Il y a
une telle quantité de gens qui lisent des mangas que ça crée une communauté, une
manière de regarder le monde. C’est comme
si une sorte de “réalisme manga” dominait
aujourd’hui, bien différent du réalisme plus
naturaliste qui a inspiré beaucoup de films
autrefois », estime le professeur Natsume. « C’est comme un imaginaire de substitution. » a
Brice Pedroletti
Tous les soirs en direct à 18h45
(rediffusions à minuit et le lendemain à 9h00)
MORANDINI !
© Éric Robert/DIRECT8
inoru Kawasaki s’amuse
de la résonance que donne
à l’un de ses derniers films,
Le monde s’écroule, sauf le
Japon, l’actualité économique désastreuse en provenance des EtatsUnis : seul pays rescapé d’un cataclysme
qui engloutit les continents les uns après
les autres, l’Archipel accueille, avec réticence, des millions de réfugiés étrangers.
Incapables de s’adapter aux us et coutumes locaux, ceux-ci finissent sauvages et
SDF, prétexte pour le réalisateur de tourner en dérision les complexes et les réactions xénophobes des Japonais vis-à-vis
des gaijin (étrangers), mais aussi les préjugés qu’ont ces derniers sur le Japon.
Dans la cartographie de la pop culture
nipponne, Minoru Kawasaki fait, dit-il,
des « choses très simples », des comédies
tournées en une semaine à peine pour
trois fois rien, avec des comédiens parfois
peu inspirés. « Je me situe à l’opposé
d’autres œuvres pour otakus [fanatiques]
qui privilégient à l’extrême la complication
de l’intrigue et les images de synthèse. Les
réalisateurs de cinéma me regardent de
haut. J’ai envie d’aller là où les autres ne
vont pas. Mes films, ce sont des mangas »,
nous raconte-t-il en marge de CoFesta,
une série de festivals et de salons organisés à Tokyo en octobre autour de la promotion des « contenus » japonais.
Il y a quelques mois, Minoru Kawasaki
fut pour la première fois de sa carrière produit par la major Shochiku avec un budget conséquent pour mettre en scène l’attaque du sommet du G8 à Hokkaido par
un poulet géant – avec les mêmes effets
spéciaux grossiers que ses comédies précédentes, et un « monstre » dont même
un enfant en bas âge comprendrait qu’il
est en latex.
Les délires visuels de Minoru Kawasaki ne dénotent plus au Japon : l’univers du
manga est devenu une source majeure
d’inspiration pour le cinéma japonais.
Dans l’esprit, mais aussi la lettre : les
films adaptés de mangas ont tout simplement pris d’assaut les salles obscures,
depuis le succès de Death Note en 2006 –
un manga adapté au cinéma par Shusuke
Kaneko –, au point que, raconte un professionnel japonais, « les producteurs au
Japon ne lisent plus de scénarios, ils passent
leur temps à lire des mangas ».
Ainsi de la maison Toho, qui domine le
Jean-Marc Morandini
et son équipe décryptent le meilleur et le pire du petit écran !
Direct 8 est accessible sur la TNT gratuite (Canal 8), le satellite (CanalSat et TPS - canal 38), le câble (Noos-Numéricable - canal 28),
l’ADSL (Canal 8), la téléphonie 3G.
Planète
4
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Mélamine Pressions de la FAO après la détection du contaminant dans des œufs et des produits d’exportation
Le soupçon s’étend sur les filières alimentaires chinoises
’affaire de la contamination de produits alimentaires d’origine chinoise par de la mélamine prend une nouvelle ampleur. Adoptant une démarche
inhabituelle, l’Organisation des Nations
unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO) a, mardi 28 octobre, pressé les autorités gouvernementales chinoises de fournir la totalité des informations dont elles
disposent sur l’ampleur de cette contamination. Cette décision fait suite à la récente découverte de ce toxique d’origine
chimique dans des œufs.
A Rome, au siège de la FAO, on ne
cache pas une certaine irritation devant le
silence des autorités chinoises et le fait
que ce sont les médias qui, sur ce sujet,
donnent la plupart des informations. « Il
est essentiel que nous puissions disposer d’informations validées, souligne Kazuaki
Miyagishima (direction de la nutrition et
de la protection des consommateurs). Au
vu des nouveaux éléments, nous soupçonnons que le recours à la mélamine soit une
pratique répandue et que cette substance
pourrait être présente dans de nombreux circuits alimentaires ».
Le ministre chinois de l’agriculture a
lancé une enquête pour déterminer si de
la mélamine avait été ajoutée à la nourriture pour les animaux. « Nous ne connaissons pas les détails de cette enquête et nous
voulons que les autorités nous communiquent immédiatement les résultats de leurs
découvertes », a déclaré Zhang Zhongjun,
un responsable de la FAO en Chine. Selon
lui, on ne peut exclure l’hypothèse que
des porcs, des bovins, des poulets ou des
poissons soient contaminés par de la
mélamine.
Sur ce thème, les inquiétudes des autorités sanitaires internationales vis-à-vis
des produits alimentaires chinois n’est
pas nouvelle. En juillet 2007, après la
chinois est telle que Hongkong a ordonné
de nouveaux tests sur la viande et les produits de pisciculture.
Mardi, le distributeur américain WalMart a annoncé que les œufs « Gegeda »,
l’une des marques de Dalian Hanwei réservée au marché domestique, avaient été retirés de ses rayons en Chine populaire. Surnommé le « roi de l’œuf », M. Han Wei, le
président de Dalian Hanwei, largement
soutenu par la province du Liaoning, où se
trouve son siège, présentait ses excuses
aux consommateurs de Hongkong, tout
en expliquant que sa société n’avait aucun
besoin d’ajouter de la mélamine à ses œufs
pour en augmenter le niveau de protéines.
Aucun rappel de produits n’a été annoncé
par Dalian Hanwei en Chine.
L
Hebei sont excessives et injustes », s’offusque l’un de ses collègues pékinois, qui
produit, dans les collines avoisinantes,
un vin de qualité. Préférant s’exprimer
lui aussi sous le sceau de l’anonymat, il
affirme qu’en Chine, « les vins doivent
être agréés avant la mise sur le marché par
plusieurs organismes de contrôle » qui
devraient empêcher ces manipulations
« illégales ». Notre interlocuteur admet
cependant que « peut-être 20 % du vin
chinois est le produit de mélanges dont
vous parlez, mais pas plus ». a
50 000 enfants contaminés
Mi-octobre, le groupe japonais Mitsui,
qui avait importé 20 tonnes de poudre
d’œuf en provenance de Dalian Hanovo,
une filiale de Dalian Hanwei, a annoncé
que tous les tests à la mélamine réalisés
sur des échantillons étaient positifs. Le
groupe japonais avait déclaré avoir été
prévenu par Dalian Hanovo que de la
mélamine avait été détectée dans son alimentation pour volailles. Co-entreprise
entre Dalian Hanwei et le Danois Sanovo,
Dalian Hanovo produit plus de 5 000 tonnes de poudre d’œuf par an, en grande
partie pour l’exportation vers les EtatsUnis, l’Asie et l’Europe.
Ces derniers mois, l’ajout de mélamine
dans de la poudre de lait, pour faire croire
à un apport supérieur en protéines, a
contaminé plus de 50 000 enfants et tué
quatre nourrissons. Le scandale suscité
par cette affaire en Chine et ses répercussions dans le monde avaient poussé le
gouvernement chinois à préparer un nouvel arsenal législatif sur la sécurité alimentaire. Les nouvelles mesures ne sont
toutefois pas encore entrées en vigueur.
Le site China Media Project, un observatoire des médias chinois à la faculté de
journalisme de l’université de Hongkong, note que la panique induite par la
découverte de la contamination du lait
avait conduit les médias chinois à mener
des campagnes de promotion en faveur
de la consommation… d’œufs.
Accueillant les dirigeants européens
lors du dernier Forum Asie-Europe, le premier ministre chinois Wen Jiabao avait, le
25 octobre, promis de « mettre en place des
mécanismes de régulation puissants et efficaces pour tous les maillons et tous les procédés » de l’industrie alimentaire. a
Bruno Philip
(Pékin, correspondant)
Jean-Yves Nau
et Brice Pedroletti (à Shanghaï)
Elevage de poules pondeuses à Changzhi, dans la province du Shanxi (sud-ouest de Pékin), lundi 27 octobre. REUTERS
découverte aux Etats-Unis de mélamine
d’origine chinoise dans des aliments
pour animaux, on avait procédé au retrait
de 60 millions de boîtes d’aliments pour
chiens et chats. L’Organisation mondiale
de la santé (OMS) avait alors « invité instamment tous les pays à renforcer leur système de sécurité sanitaire des aliments et à se
montrer beaucoup plus vigilants à l’égard
sé dans une marque d’œufs produits par
Dalian Hanwei, le premier fabricant
d’œufs chinois, basé à Dalian, dans le
nord-est de la Chine. Les quantités retrouvées ne seraient pas a priori nocives pour
la santé. La mélamine aurait été ajoutée
aux aliments pour volailles, pour en augmenter artificiellement la teneur en protéines. La suspicion sur les produits
des producteurs de denrées alimentaires et
de ceux qui en font le commerce. »
La présence de ce toxique vient, cette
fois, d’être identifiée dans des œufs
chinois à Hongkong et dans de la poudre
d’œuf en provenance du même fabricant
chinois. A Hongkong, les autorités sanitaires ont détecté une quantité de mélamine supérieure à deux fois le niveau autori-
Un viticulteur-blogueur dénonce le petit litre rouge « made in China »
aut-il ajouter le vin chinois à la liste
des produits frelatés produit en
république populaire ? Ces derniers jours circule sur Internet le blog
d’un viticulteur du Hebei – une province
qui entoure Pékin – affirmant qu’une
grande partie des vins vendus en Chine
sous l’étiquette « made in China » n’est
en fait que le résultat d’un assemblage
douteux composé d’additifs, de colorants et de fonds de cuve étrangère…
Selon l’accusateur, qui a prudemment
préféré se réfugier derrière l’anonymat
pour jeter son pavé dans le tonneau, « les
vins produits avec des raisins chinois n’oc-
F
cupent que 20 % du marché, tout le reste
n’est que le résultat de la mise en bouteille
de vins étrangers de très basse qualité
importés en containers de plastique ».
Il ajoute que ces vins « remélangés
constituent 50 % des bouteilles vendues jusqu’à 200 yuans [20 euros] la bouteille »,
un prix élevé en Chine. « On ajoute des
colorants alimentaires pour blanchir le
blanc et rougir le rouge », déplore-t-il. Un
expert étranger remarque que l’importation du vin en container a crû de 121 %
en 2006, atteignant un volume cinq fois
supérieur aux vins importés en bouteille.
On imagine l’usage que les producteurs
peuvent en faire à la lumière des « révélations » du viticulteur-blogueur.
« Une industrie »
D’autant que les trois grandes marques
chinoises, le Great Wall, Dynasty et Changyu, dont les vins sont de qualité pour le
moins variable, sont sur la sellette… Lin
Hui, rédactrice en chef de la revue Vinovogue, admettait récemment que « chez
nous, en Chine, le vin est plus une industrie
qu’une culture : pour répondre à la demande, les viticulteurs chinois n’hésitent pas à
mélanger de l’alcool avec du vin ».
« Les accusations de ce viticulteur du
CLIMAT DOUZE ORGANISMES SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES VONT FÉDÉRER LEURS EFFORTS
ALIMENTATION ALERTE D’UN EXPERT DE L’ONU
L’Europe pousse les recherches sur l’énergie « bas carbone »
Plus d’un milliard de personnes
souffriront de la faim en 2009
D’ICI À 2020, réduire de 20 % les
émissions de gaz à effet de serre
(par rapport à leur niveau de
1990), porter à 20 % la part des
filières renouvelables dans sa
consommation d’énergie totale,
et réduire celle-ci de 20 %. Tels
sont les objectifs que s’est fixés
l’Union européenne, face à « l’urgence du défi climatique ».
Pour y parvenir, la Commission
de Bruxelles a élaboré, en novembre2007,un« plan stratégiqueeuropéen pour les technologies énergétiques », visant à fédérer autour de
ces objectifs le plus grand nombre
d’organismes scientifiques et technologiques, avec le monde industriel. Le coup d’envoi de ce programmea étédonné mardi28 octobreà Paris, dans le cadre dela présidence française du Conseil de
l’Union européenne, à l’occasion
d’une conférence réunissant quelque 300 chercheurs et industriels.
« L’Europe dispose d’excellentes
compétences dans les technologies à
faible émission de carbone. Mais ses
efforts sont aujourd’hui dispersés et
mal coordonnés. Il lui faut travailler plus efficacement », souligne Janez Potocnik, commissaire
européen en charge de la science
et de la recherche.
Dans un premier temps, douze
établissements scientifiques et
technologiques ont décidé d’unir
leurs efforts, au sein d’une
« Alliance européenne pour la
recherche dans le domaine de l’énergie ». Cette structure, dans laquelle sont représentés l’Allemagne, le
Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France (à travers le Commis-
sariat à l’énergie atomique), la
Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni, a pour
vocation de « soutenir une industrie européenne compétitive ».
En attente de financement
Plusieurs axes de recherche et
développement sont considérés
comme prioritaires pour les dix
années à venir. Sont mis en avant
les biocarburants de deuxième
génération, les technologies de
piégeage, de transport et de stockage de CO2, les grandes éoliennnes, le photovoltaïque à grande
échelle, les sources d’énergie
renouvelables et décentralisées,
ainsi que les équipements et systèmes destinés aux secteurs de la
construction et des transports.
Les tenants du nucléaire sont
eux aussi servis, puisque les réacteurs à fission de 4e génération
(qui doivent succéder à l’EPR),
ainsi que le réacteur à fusion
ITER, font partie des « principaux
défis technologiques à relever ».
Rien n’est en revanche arrêté
pour le financement de ces
actions. La Commission prévoit
de « présenter une communication » sur ce sujet en mars 2009,
en examinant « toutes les pistes permettant de mobiliser des investissements privés, notamment sous forme de capital-risque, et de collecter
des fonds supplémentaires ». Janez
Potocnik prévient : « Il serait irresponsable d’imaginer que l’Europe
pourra atteindre ses objectifs en
matière d’énergie bas carbone sans
un effort financier accru. » a
Pierre Le Hir
Greenpeace pour le « tout renouvelable » en 2090
Les énergies renouvelables, combinées à des pratiques plus économes, pourraient couvrir la moitié
des besoins énergétiques de la
planète en 2050. Et leur totalité
en 2090. C’est ce qu’affirment
Greenpeace et le Conseil européen de l’énergie renouvelable
(EREC), dans une étude intitulée
« Energy(r) evolution », présentée lundi 27 octobre à Berlin. Au
prix d’un investissement massif –
14 700 milliards de dollars d’ici à
2030 – dans le solaire, l’éolien, la
géothermie ou la biomasse, cette
révolution verte permettrait aussi l’émergence d’une industrie
très rentable. Rajendra Pachauri,
président du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), juge « rigoureux » le contenu de cette étude,
rendue publique à un an de la
Conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra en décembre 2009 à Copenhague.
LA RÉCENTE baisse des cours
des matières premières alimentaires n’y changera rien, du moins
dans l’immédiat. Le nombre de
personnes souffrant de la faim
aura augmenté en 2008. Et il
dépassera le milliard d’individus
en 2009, a alerté Olivier de Schutter, rapporteur pour le droit à l’alimentation auprès de l’Organisation des Nations unies, lundi
27 octobre.
« La crise alimentaire est encore
là », a prévenu M. de Schutter. En
septembre, l’organisation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture (FAO) avait indiqué qu’en
2008 au moins 925 millions de
personnes étaient touchées par la
faim, contre 848 millions
entre 2003 et 2005. « Mais ces chiffres faisaient référence au début de
l’année. Depuis, les estimations indiquent que 44 millions de personnes
supplémentaires ont faim », a précisé M. de Schutter, qui redoute
que le chiffre total d’un milliard
soit dépassé début 2009. Selon
lui, l’espoir d’atteindre l’objectif
du Millénaire fixé en 2000 par les
Nations unies – réduire de moitié
la faim dans le monde d’ici à 2015
– s’éloigne.
« Les cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux ont baissé depuis le pic de juin,
quand ils étaient supérieurs de
64 % à leur niveau de 2002. Mais
sur les marchés nationaux, ils restent à des niveaux historiquement
élevés », relève-t-il. Cette situation
a laissé des marques parmi les
plus pauvres, qui ont dû réduire
leur consommation alimentaire.
Pouvoir d’achat insuffisant
Pour ce juriste, le problème
n’est pas la production et l’acheminement de la nourriture – la récolte 2008 devrait être exceptionnelle –, mais le pouvoir d’achat insuffisant des populations des pays en
voie de développement. Il craint
que l’augmentation de la production agricole ne se fasse au détriment des petits producteurs. « Il
faut éviter à tout prix, sous prétexte
d’augmenter les rendements, d’accroître la marginalisation des fermiers modestes et de renforcer la différentiation du système agricole au
profit des seuls gros producteurs »,
a-t-il insisté.
M. de Schutter considère que
les petits paysans, qui constituent
la moitié des affamés de la planète, doivent être protégés de la volatilité des prix sur les marchés internationaux. Mais aussi des risques
induits par une compétition injuste avec les agriculteurs des pays
développés, dont l’activité est
« massivement subventionnée ». a
Hervé Morin (avec AP)
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Planète
5
Micro-climat
à Almeria
Il y a « effet de serre » et « effet de serres ». Alors que le premier participe au
réchauffement général de la planète, le
second aurait eu pour conséquence de
refroidir la région d’Almeria, dans le sud
de l’Espagne. Dans une péninsule Ibérique qui connaît depuis trente ans une
hausse continue des températures, cette
partie de l’Andalousie est l’unique région
à avoir enregistré une courbe inverse.
Elle a perdu en moyenne 0,3 degré par
décennie. La responsable en serait la
« mer de plastique », le nom donné aux
quelque 30 000 hectares de terres agricoles progressivement recouverts de serres
depuis le début des années 1980.
En réfléchissant les rayons du soleil à la
manière d’un immense miroir, ces installations maraîchères induisent un microclimat. C’est ce qu’a montré l’équipe de
Pablo Campra, professeur à l’université
d’Almeria, qui publie ses observations
dans le Journal of Geophysical Research.
La zone des serres s’est rafraîchie de
0,9 degré depuis 1980, tandis qu’alentour, à Grenade, Malaga ou Murcie, on
enregistrait une hausse de 1,3 degré.
Selon Pablo Campra, interrogé par le quotidien El Periodico, « si l’on éliminait toutes les serres d’un coup, les températures de
la région d’Almeria pourraient grimper de
manière catastrophique ». a
Jean-Jacques Bozonnet (Madrid)
AP/UN ENVIRONMENT PROGRAM
INDUSTRIE DES CENTAINES D’ESPÈCES PRÉSENTES
ASSOCIER carrières et biodiversité ? L’initiative peut sembler osée.
C’est pourtant bien celle qu’a prise l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de
construction (Unicem), fédération de syndicats professionnels,
en présentant, mardi 28 octobre,
une étude montrant l’importance
des carrières dans la préservation
de la biodiversité.
L’étude en question, qui concerne les carrières de roches massives
(granit, calcaire, etc.), a été réalisée sous la direction d’un comité
scientifique où siégeaient des personnalités aussi incontestables
que Robert Barbault, du Muséum
national d’histoire naturelle, un
des plus éminents spécialistes de
la biodiversité. Sur les trente-cinq
carrières sur lesquelles elle a porté,
362 espèces animales – dont certaines menacées – ont été recensées
dans les groupes biologiques
ciblés (oiseaux, insectes et reptiles), soit – selon les groupes – de
35 % à 55 % du nombre total d’espèces connues en France. Et 1 092
espèces végétales ont été trouvées.
Une précédente étude, portant
cette fois sur les carrières alluvionnaires (sables, graviers), avait
abouti, en 2002, à des conclusions
comparables. « Nous sommes
l’exemple curieux d’une industrie
qui favorise la biodiversité », se
réjouit Dominique Hoestlandt,
président de l’Unicem et directeur général adjoint de Lafarge
Béton Granulats.
L’explication est simple : « Les
carrières rajeunissent les milieux
naturels », résume Christian
Béranger, président de la commission environnement de l’Unicem.
Par les perturbations qu’elles provoquent, les carrières introduisent un certain nombre de ruptures : création de falaises, appari-
tion de parois sableuses, de plans
d’eau, mise à nu du substrat minéral… Certaines espèces vont venir
coloniser ces milieux neufs.
Bernard Frochot, ancien directeur du département d’écologie de
l’université de Bourgogne, cite les
exemples de l’hirondelle des rivages, qui vient nicher sur les fronts
sableux verticaux des carrières
alluvionnaires, et du hibou grandduc, qui habite les éboulis naturels. « Il avait quasiment disparu
de la moitié nord de la France, mais
les carrières lui fournissent un habitat de substitution, note-t-il. Il n’est
pas rare de le voir nicher à quelques
dizaines de mètres des bulldozers,
sans que cela semble le gêner. »
BISPHÉNOL A
niveaux d’exposition actuels, a
reçu 15 millions de dollars de
Dow Chemical Co., un fabricant
de ce produit. – (Reuters.)
Allégation de conflit d’intérêts
entre un expert et l’industrie
chimique américaine
Un conseiller de la Food and
Drug Administration (FDA) américaine, chargé d’évaluer la toxicité du bisphénol A (BPA), un composé entrant dans la fabrication
de certains plastiques, aurait
bénéficié de subventions de l’industrie chimique. Rosa DeLauro,
représentante démocrate du
Connecticut, assure que l’institut
dirigé par Martin Philbert (université du Michigan), qui a rédigé en août un projet de résolution
de l’agence américaine affirmant
que l’usage du BPA est sain aux
« Pression humaine à zéro »
« Quand l’exploitation d’un site
s’achève, la pression humaine tombe quasiment à zéro : il n’y a ni
labours, ni pesticides, ni fréquentation, ni exploitation du bois »,
observe Bernard Frochot, qui voit
aussi un avantage aux carrières
alluvionnaires : souvent inondées, elles compensent en partie
la disparition progressive des
zones humides naturelles.
Tout n’est pourtant pas parfait
dans le monde des carrières. Ne
serait-ce que parce que seulement
900 sites sur les 3 000 que compte
le territoire hexagonal ont signé à
ce jour la charte de l’environnement mise en place par l’Unicem
en 2005. Mais la perception du secteur comme destructeur des
milieux naturels a sans doute vécu.
Des associations de défense de l’environnement se sont d’ailleurs
associées à des industriels, à l’image du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui a élaboré avec Lafarge un indice de biodiversité pour
évaluer les sites du groupe. a
Gilles van Kote
ENVIRONNEMENT
- © Christian Dresse - Roberto Alagna et Angela Gheorghiu
Les carrières sont d’inattendus
refuges de la biodiversité
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progra
et bien d’autres
Deux planètes nécessaires
pour l’humanité en 2030
Au rythme de sa consommation
actuelle, l’humanité aura besoin
de deux planètes au début de la
décennie 2030 pour répondre à
ses besoins, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
L’« empreinte écologique » de
l’humanité excède désormais de
30 % les capacités de la planète à
se régénérer – ce chiffre monte à
65 % pour la France.
À PARTIR DU
BRE
JEUDI 30 OCTO
LE EN HD
ARTE DISPONIB
POSITION 57
SUR LA TNT HD
www.arte.tv
International Etats-Unis
6
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Etats-Unis L’avance dans les sondages du candidat démocrate à la présidence fait réfléchir les lobbies industriels
Les patrons
américains réajustent
en faveur d’Obama
leurs contributions
NEW YORK
CORRESPONDANT
i même l’industrie pharmaceutique
s’y met, c’est que l’enjeu est grave.
Depuis vingt-cinq ans, elle était,
avec l’industrie pétrolière, un pilier du
financement républicain. Elle avait
contribué près de trois fois plus au financement de la campagne de George Bush
contre Al Gore en 2000 ; et encore deux
fois plus en 2004, lorsqu’il affronta John
Kerry. Or cette fois, la différence est très
ténue : 51 % de sa manne va au candidat
républicain John McCain, 49 % au démocrate Barack Obama.
Mais il y a plus : cette année, le lobby
des compagnies pharmaceutiques, le PhRMA (Pharmaceutical Research & Manufacturers of America), a réparti ses 13,2 millions de dollars alloués aux élections pour
le renouvellement de la Chambre des
représentants entre trois républicains et…
vingt-cinq démocrates ! « L’industrie du
S
Les intentions de vote
des Américains
(moyenne des sondages)
55 %
M. Obama
50
50,3
45
40
M. McCain
44,1
35
17 septembre
Source : www.realclearpolitics.com
28 octobre
médicament s’adapte au coup de poing
démocrate annoncé », titrait le 24 octobre
le Wall Street Journal. C’est-à-dire à la possible accession à la présidence d’un homme qui promet une vaste réforme du système de santé et dont le parti dominerait
sans conteste la Chambre et le Sénat.
Pour les patrons américains, plus qu’un
soutien personnel, financer une campagne est d’abord un pari stratégique qui
vise à préserver les intérêts de leur entreprise. Les lobbies, eux, contribuent à promouvoir les intérêts généraux du secteur
qui les rémunère.
Généreux donateurs
L’industrie pharmaceutique, par exemple, cherche à éviter ou à limiter un encadrement public du prix des médicaments
(du moins des plus courants), aujourd’hui
libre. Les grands laboratoires craignent
l’attribution de pouvoirs étendus à la FDA,
leur autorité publique de contrôle. Ils craignent de voir leurs publicités limitées, ou
qu’une nouvelle administration cède à
l’exigence des associations de consommateurs de faciliter les plaintes contre les
médicaments nocifs ou sans effet.
En contribuant financièrement à une
élection, les entrepreneurs se donnent les
moyens de rappeler au président ses engagements et de se garantir des défenseurs
parmi les élus. Voilà pourquoi tous les secteurs « donnent » aux deux partis : parce
qu’il est important d’être bien placé auprès
de la formation dominante, mais aussi
d’avoirdesrelaisdans l’opposition. Lefonctionnement des institutions américaines,
où le parti minoritaire peut empêcher
l’adoption d’une loi tant qu’elle n’obtient
pas 60 suffrages (sur 100 membres) au
Sénat, fait que détenir un « levier » dans
l’opposition est essentiel pour gagner une
décision ou l’empêcher.
M. Obama insiste sur le fait que sa campagne refuse l’argent des lobbies. Mais qui
rencontrait-il, il y a une semaine, pour un
Le démocrate Barack Obama visitait, en février, l’usine General Motors de Janesville (Wisconsin), dont la fermeture est prévue avant
la fin de l’année. Frappé de plein fouet par la crise, le secteur automobile est traditionnellement du côté des républicains. J. GRESS/REUTERS
dîner privé chez Robert Wolf, président de
la banque UBS aux Etats-Unis ? La dizaine
de patrons qui étaient invités dirigent des
banques ou des hedge funds, sauf deux :
Leo Corbett, du directoire d’EMI Music, et
Orin Kindler, directeur-général de la société pharmaceutique Pfizer. La présence de
ce dernier détonnait aux côtés de représentants de la finance et du spectacle, qui figurent parmi les secteurs les plus généreux
en faveur du sénateur démocrate. Grossièrement, on peut dire que les sphères d’activité émergentes sont plutôt « obamistes »,
celles de la « vieille industrie » plutôt
George Bush tente de remonter le moral des républicains
Le président américain George Bush a
rendu, mardi 28 octobre, une visite surprise au siège de son parti, à Washington, pour pousser les républicains à poursuivre jusqu’au bout leur effort pour
John McCain, malgré des pronostics
défavorables, a dit la Maison Blanche.
« Il les a encouragés à travailler dur pour
John McCain et à continuer de mobiliser
les électeurs jusqu’à ce que le dernier bulletin soit mis dans l’urne la semaine prochaine », a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Scott Stanzel.
La querelle fiscale plus que jamais
au cœur de la campagne électorale
ger leurs effets pervers, soit d’en
adopter de nouvelles, avec pour
L’affrontement entre les deux can- objectif que les bénéficiaires aient
didats à la présidence des Etats- plus intérêt à sortir de l’assistance
Unis se concentre sur un sujet qui qu’à s’y maintenir. Mais le rejet de
est à la fois le plus compliqué et le la redistribution, identifiée au
plus sensible : les impôts. L’heure socialisme, est un thème conservateur qui rencontre ordinairement
est donc aux simplifications.
Pour Barack Obama, John un écho au-delà des rangs républiMcCain n’est même plus le conti- cains.
Aussi M. McCain et ses amis
nuateur de George Bush, car il
ferait pire. Le candidat démocrate accusent-ils sans relâche M. Obaprésente son adversaire comme ma de décourager « Joe le plomun homme qui ne jure que par les bier », qui veut acheter et dévelopriches et qui n’a d’autre projet que per son entreprise, mais dont les
efforts finiraient dans
de les rendre plus
les caisses du Trésor si
riches encore en alléLes républicains
le candidat démocrate
geant leurs contribuagitent le spectre l’emportait.
tions, déjà réduites à
du « welfare »,
Ils exploitent une
deux reprises par le prél’aide sociale,
phrase de M. Obama
sident sortant et par les
assimilée
lors de son dialogue
républicains, quand
par eux à un pur
avec cet artisan de
ceux-ci étaient majoriet simple
l’Ohio, qui l’avait intertaires au Congrès.
assistanat
pellé sur sa politique fisDe
son
côté,
cale et auquel il avait dit
M. McCain proclame
que le sénateur de l’Illinois, si les qu’il souhaitait « répandre la
électeurs l’envoient à la Maison richesse ». Abondamment pris à
Blanche, y deviendra le « redistri- témoin par M. McCain lors de son
buteur en chef », ponctionnant dernier débat avec M. Obama, Joe
les Américains méritants pour Wurzelbacher fait maintenant
rétribuer ceux qui le sont moins. campagne pour le candidat répuLes républicains agitent le spectre blicain.
Le sénateur de l’Illinois propodu « welfare », l’aide sociale, assimilée par eux à un pur et simple se de conserver les baisses d’imassistanat. C’est à cela que pôt de M. Bush pour les revenus
revient, selon eux, l’usage que annuels inférieurs à 200 000 dolM. Obama veut faire du crédit lars (157 000 euros) dans le cas
d’une personne seule et à
d’impôt.
En réalité, le candidat démocra- 250 000 dollars (196 000 euros)
te propose soit d’augmenter des dans celui d’un couple, et d’augmesures existantes, soit de corri- menter le prélèvement au-dessus
WASHINGTON
ENVOYÉ SPÉCIAL
contre. Ainsi, le secteur pétrolier finance
M. McCain à 76 %, l’environnement,
M. Obama à 92 %.
Traditionnellement, l’automobile et le
transport aérien sont républicains (et leurs
syndicats, historiquement puissants, de
gros contributeurs démocrates). Cette
année, l’énergie, les banques de dépôt, l’assurance, le tabac financent essentiellement les républicains, la téléphonie et la
pharmacie aussi, dans une moindre mesure. La finance, le spectacle, les professions
juridiques sont favorables à M. Obama, et
plus encore l’informatique et Internet. Frè-
Les sondages indiquent que M. McCain
aura fort à faire pour battre son rival
démocrate. Mais la porte-parole de
M. Bush, Dana Perino, a relevé que la dernière semaine de campagne est « habituellement la plus importante ».
Le président a mené une campagne très
discrète pour M. McCain et les candidats
républicains aux autres élections du
4 novembre, se restreignant aux secteurs où son impopularité ne risquait pas
de nuire. M. McCain a pris soin de garder
toutes ses distances avec lui. – (AFP.)
res ennemis, Bill Gates (Microsoft) et Eric
Schmidt, le PDG de Google, se sont clairement engagés de son côté.
Mais plus que la répartition des mannes, son évolution tendancielle est significative de l’attitude du patronat américain.
Dans tous les cas, M. Obama est bénéficiaire. Deux exemples : l’assurance avait versé
les deux tiers de ses donations à George
Bush en 2004, elle n’en a versé que 55 % à
M. McCain. A l’inverse, l’informatique
avait réparti sa manne 52 %-48 % en
faveur de John Kerry il y a quatre ans, cette
année elle privilégie M. Obama à 64 %.
A l’évidence, le patronat américain se
prépare à voir entrer le candidat démocrate à la Maison Blanche. En une période
où, après les banques, les constructeurs
automobiles appellent l’Etat au secours –
en attendant les compagnies aériennes,
la plupart au bord de la faillite –, beaucoup de ses membres commencent à penser que le plan démocrate « étatique » de
sortie de crise ne serait pas obligatoirement une catastrophe. a
Sylvain Cypel
Sur lemonde.fr le suivi de la campagne
électorale et, pour les abonnés, la Lettre
d’information quotidienne.
Delaware, la cité-champignon républicaine,
ne doute pas de la victoire de John McCain
de ces sommes, en ramenant
notamment les taux d’imposition
des deux tranches supérieures à
ce qu’ils étaient avant, soit 36 % et
39,6 %.
Il prévoit aussi de déplafonner
le prélèvement pour le régime de
retraite collectif (la Social Security), ce qui augmenterait l’apport
des actifs riches aux pensions des
retraités modestes. Il entend taxer
les entreprises les plus prospères,
notamment l’industrie du pétrole,
afin de financer son plan d’assurance-maladie.
M. McCain veut conserver, lui,
toutes les baisses de la présidence
Bush et offrir aux ménages la possibilité d’opter pour un impôt sur
le revenu à deux taux plutôt que
de bénéficier des niches existantes. Il propose d’abaisser le taux
de l’impôt sur les sociétés de 35 %
à 25 %. Il juge nécessaire de réduire la taxation de plus-values, afin
de soutenir l’investissement. Ni
l’un ni l’autre ne dit comment il
appliquera son programme avec
les niveaux de déficit et d’endettement dus à la crise financière.
D’après le dernier sondage du
Washington Post et de la chaîne
ABC, le candidat républicain a
regagné du terrain sur sa capacité
à gérer l’économie et à faire face à
une crise inattendue. Mais pour
ce qui est des impôts, les Américains continuent à faire davantage confiance à M. Obama. Ce n’est
pas arrivé à un candidat démocrate depuis Bill Clinton, en 1992. a
Patrick Jarreau
Suite de notre chronique dans l’Etatclé de l’Ohio où vit « Joe le Plombier »,
qui, pour avoir apostrophé Barack Obama en campagne, a vu son nom largement cité lors du dernier débat présidentiel, devenant ainsi l’archétype de
ces cols bleus inquiets pour leur avenir, dont le vote sera crucial.
DELAWARE (Ohio)
ENVOYÉ SPÉCIAL
On dirait un chalet suisse avant la
tombée des premières neiges. Le
quartier général des républicains
de Delaware est une grande maison en bois aux escaliers sinueux et
à l’atmosphère cossue. On y vient
pour y parler de la campagne électorale, mangerun plat chaud et surtout téléphoner sans relâche aux
électeurs de cette ville riche et florissante, située à vingt minutes en
voiture au nord de Columbus, capitale de l’Ohio.
Mais quand le fameux « Joe le
Plombier » déclare, mardi soir
28 octobre, soutenir John McCain
en accusant Barack Obama de
vouloir instaurer le « socialisme
aux Etats-Unis », la blonde Tracy
Saliba, une responsable républicaine locale, une « team leader »
comme on dit, se réjouit de façon
mesurée.
Ici, l’enjeu n’est pas de connaî-
tre le nom du vainqueur du scrutin
du 4 novembre – Delaware a voté
aux onze dernières élections présidentielles pour le candidat républicain –, mais la marge avec laquelle
John McCain l’emportera sur son
rival démocrate. Un nombre de
voix qui viendra peser sur le résultat final de cet Etat crucial pour le
sénateur de l’Arizona. Jamais un
républicain n’a été élu à la Maison
Blanche sans remporter l’Ohio.
Une vingtaine de jeunes filles et
garçons se serrent autour des
tables installées dans chaque
recoin de l’édifice. Tous disposent
d’une liste de noms et d’un téléphone à grand écran qui permet d’enregistrer directement les réponses
des personnes contactées sur une
base de données via Internet. Des
enfants courent dans les couloirs,
certains pleurent. « C’est du travail
en famille mais avec des technologies
de pointe », reprend Tracy Saliba.
C’est elle qui est chargée d’élargir et de structurer la base, de mettre en place ces réseaux qui alimentent chaque jour la machine
républicaine, dont le but est de
s’assurer que les électeurs se rendront aux urnes. « Nous avons cette année encore plus de volontaires
qu’en 2004 », affirme-t-elle,
convaincue de l’élection de son
poulain malgré les sondages défavorables. « McCain va gagner parce que je vois et entends comment les
gens se parlent et se sentent impliqués dans cette campagne. »
Elle sait que cette année encore
Delaware est une cible privilégiée
du Parti républicain. Comme toutes ces cités-champignons des
Etats-Unis, ces « exurbs »,
excroissances urbaines, ont massivement voté pour George Bush
en 2000 et 2004 et rendu possible
son élection. « Chaque vote compte, bien sûr, mais dans un endroit
comme ici, les votes comptent plus
encore », dit Eric Stark, grand
escogriffe aux yeux noirs, assis à
ses côtés et envoyé spécialement
de Washington par le parti.
« C’est simple, avec le ticket
McCain-Palin, les gens se projettent dans l’avenir, insiste la responsable. L’un représente l’expérience,
l’autre la personne avec laquelle
tout le monde s’identifie de façon
immédiate. Sarah est comme nous,
une mère active qui, contrairement
à ce disent les sondages, attire les
femmes. »
Le nom de « Joe le Plombier »
fait poliment sourire Kate, militante républicaine, venue se joindre à la discussion. Pour cette
jeune femme, il représente « l’électeur moyen, le travailleur qui ne
veut pas payer d’impôts supplémentaires ». Eric ajoute : « Les gens
sont préoccupés par le programme
des démocrates, qui projette de redistribuer les richesses. A Delaware, on
veut moins d’impôts, moins d’Etat,
c’est tout. »
Tracy donne des signes de fatigue. Jette un coup d’œil à travers
la fenêtre et lâche : « Je n’ai pas vu
beaucoup de militants d’Obama faire du porte-à-porte par ici. » a
Nicolas Bourcier
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Etats-Unis
International
L’arrestation de deux « suprémacistes » blancs
ravive les craintes d’un attentat contre M. Obama
des travailleurs américains, calqué
sur l’intitulé exact du parti nazi, le
Le candidat démocrate, Barack Parti national-socialiste des traObama, n’est pas inquiet. « Les vailleurs allemands, et présent
meilleurs gars du monde » assu- dans une trentaine d’Etats.
Ses troupes de choc, jusqu’ici, se
rent sa protection, a-t-il déclaré,
mardi 28 octobre, alors même que sont contentées de briser des fenêles services secrets et la police tres ou de dessiner des svastikas
venaient de déjouer une tentative, sur quelques murs de permanentrès embryonnaire il est vrai, d’or- ces démocrates.
Et si la couleur de la peau de
ganiser son assassinat, en arrêtant
deux jeunes « suprémacistes » M. Obama les révulse, ils sont aussi
gênés par le soutien sans faille de
blancs.
Le nombre des membres de son adversaire, John McCain, à
l’USSS (services secrets) qui assu- Israël, un Etat qu’ils exècrent. Lors
rent sa protection avait été forte- d’un entretien récent, regrettant le
ment augmenté avant même l’is- dépérissement du « suprémacissue des élections primaires démo- me », M. White déclarait : « Le
mouvement blanc a un réel problècrates.
Barack Obama a minoré l’événe- me. Nous avons beaucoup de gens
mentalement dérangés
ment. Ses agresseurs
et, deuxièmement, des
potentiels – Daniel
Ces jeunes
gens avec de sérieux proCowart, 20 ans, et Paul
racistes ne sont
blèmes sexuels. »
Schlesselman, 18 ans –,
« pas l’Amérique,
Chef d’un groupuscudes « suprémacistes »
ils ne sont pas
le concurrent, les Patrioblancs comme on les
notre avenir »,
tesaméricains, AlexCardésigne aux Etats-Unis,
a déclaré
michael a récemment
attachés à la « survie de
le candidat
purgé une peine de prila race blanche », planidémocrate
son pour possession de
fiaient de tuer 88 Noirs
matériel pédophile.
et d’en décapiter 14
Pourautant,même siles « supréautres avant de perpétrer leur forfait final contre le candidat démo- macistes » semblent en voie de disparition et leurs deux adeptes, arrêcrate.
Ces jeunes racistes ne sont « pas tés lundi, des amateurs, l’épisode a
l’Amérique, ils ne sont pas notre ave- faitrevenir à la surface de la campanir », a jugé M. Obama. De fait, les gne électorale une interrogation
« suprémacistes », nostalgiques dont personne ne parle ouvertedu Ku Klux Klan, sont plutôt en ment, mais à laquelle beaucoup
voie de disparition aux Etats-Unis pensent : un Noir favori à l’élecet ne seraient que quelques mil- tion présidentielle est-il plus menacé qu’un autre dans un pays où la
liers.
Le New York Times leur avait question raciale est encore sensipourtant consacré un long article, ble ?
Violente, l’histoire américaine
le 21 octobre, centré sur Bill White.
L’homme, 31 ans, est le chef, l’idéo- regorge d’« exaltés » utilisés à
logue, du Parti national-socialiste mauvais escient et d’assassinats
NEW YORK
CORRESPONDANT
politiques. Faut-il rappeler, pour
n’enciter que quelques-uns,les présidents Abraham Lincoln, assassiné en 1865, et John Kennedy en
1963, le pasteur des droits civiques
Martin Luther King et Robert Kennedy, frère de John et candidat à
l’élection présidentielle en 1968 ?
De plus, une dizaine de présidents
américains ont fait l’objet d’attaques ou de tentatives d’attaque,
parfois très lourdes, comme l’attentat contre le républicain Ronald
Reagan en 1981, au cours duquel il
fut gravement atteint ainsi que plusieurs membres de son escorte.
Lorsque, le 23 mai, l’ex-First
Lady et candidate démocrate Hillary Clinton avait lancé : « Nous nous
souvenons tous que Bobby Kennedy
fut assassiné en juin 1968 », chacun
avait entendu qu’elle justifiait le
maintien de sa candidature lors
des élections primaires démocrates par l’éventualité d’une issue
identique pour M. Obama.
Mme Clinton avait suscité un tollé. Pourtant, calcul électoral mis à
part, elle ne faisait que dire tout
haut ce que nombre d’Américains,
partisans ou adversaires du sénateur de l’Illinois expriment en privé. Après tout, lors de la convention
démocrate à Denver, trois sympathisants des causes néo-nazies
avaient déjà été appréhendés, leur
projet était de s’en prendre au
« Nègre » Obama.
MêmeMichelle, l’épouse ducandidat démocrate, a évoqué le thème au cours de plusieurs entretiensà la presse américaine. Reconnaissant en avoir « discuté en
famille », elle ajoutait : « Vous ne
pouvez pas laisser la peur dicter vos
décisions. » a
S. C.
MEXIQUE M. LOPEZ OBRADOR TENTE DE PROFITER DE LA CRISE ÉCONOMIQUE
La gauche mexicaine bloque l’ouverture
du secteur pétrolier aux investisseurs étrangers
MEXICO
CORRESPONDANTE
Ragaillardi par la crise de l’économie mondiale, le chef de file du
« Mouvement de défense du
pétrole » mexicain, Andres
Manuel Lopez Obrador, ancien
candidat de la gauche à la présidence de la République, s’est
employé à dénigrer une réforme
du secteur énergétique qui intègre la majorité de ses propositions, et dont les législateurs de
son parti ont négocié durant six
mois chaque virgule.
Mardi 28 octobre, celui que la
droite a surnommé « Don Contreras » (M. Contre) a emmené 4 000
fidèles jusqu’à la Chambre des
députés, afin d’empêcher une
« grande offense au peuple mexicain » : l’adoption d’un texte jugé
peu incitatif par les investisseurs
potentiels, mais où il soupçonne
un « piège » préparant une privatisation du patrimoine national.
« Je préfère être “Don Contreras”
qu’un traître », a-t-il lancé lors
d’un rassemblement à Mexico.
Le président de la Chambre,
César Duarte, membre du Parti
révolutionnaire
institutionnel
(PRI, centre-gauche), a laissé
M. Lopez Obrador exposer durant
45 minutes ses arguments sur la
faillite des dogmes libéraux et la
« voracité » des possédants.
Ensuite, la réforme a été adoptée à la majorité des voix, malgré le
baroud d’honneur d’une vingtaine
de députés de gauche qui ont occupé la tribune jusqu’à la fin du vote.
HAÏTI
Détournement de l’aide
aux sinistrés des Gonaïves
PORT-AU-PRINCE.
Deux personnes soupçonnées d’avoir détourné de l’aide humanitaire destinée
aux sinistrés des Gonaïves, une ville durement frappée par des ouragans en août et en septembre, ont
été interpellées, a annoncé, mardi
28 octobre, la police de Haïti.
Dans la foule éparpillée autour
du Congrès, on voyait des pancartes rappelant la phrase du général
Lazaro Cardenas, lorsque, excédé
par la mauvaise foi des compagnies américaines et britanniques,
celui-ci décida de nationaliser les
hydrocarbures, en 1938 : « Un gouvernement, ou un individu, qui
livrent les ressources nationales à
des entreprises étrangères sont des
traîtres à la patrie. » Les partisans
de M. Lopez Obrador sont convaincus que lui seul a le courage de s’opposer aux compromissions des
politiciens.
« Groupes de profiteurs »
« Tout ce que nous avons gagné
avec les politiques néolibérales
mises en place depuis vingt-cinq
ans, c’est le pillage du pays par de
petits groupes de profiteurs »,
remarque Agustin Galindo,
69 ans, ancien ouvrier de l’industrie du ciment de Guadalajara
(Centre-Ouest). « Ce qui nous reste, c’est le pétrole. Alors, nous n’allons pas le lâcher ! », prévient-il.
Afin de compenser le déclin
rapide de la production nationale, l’équipe du président Felipe
Calderon – un conservateur
auquel M. Lopez Obrador dénie
toute légitimité – espérait faire
passer dès avril un texte permettant une participation des entreprises privées, mexicaines ou
étrangères, notamment dans l’exploration de gisements en eaux
profondes, le raffinage ou le transport des carburants. Ces velléités
« Un entrepôt de produits alimentaires a été découvert et deux agents
de sécurité de la mairie ont été interpellés » lundi, a précisé la police
des Gonaïves, où 266 000 personnes sont aidées par le Programme
alimentaire mondial (PAM).
Deux journalistes d’une radio
locale ont reçu des menaces de
mort après avoir dénoncé la mauvaise distribution de l’aide et le
ont vite été bloquées par la levée
de boucliers du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), la formation à laquelle
appartient M. Lopez Obrador,
mais aussi par le PRI, qui compte
bien regagner la première place
au Congrès lors des élections
législatives de 2009.
« Si tu maintiens ce projet, tu le
fais président ! », aurait averti un
dirigeant du PRI au cours d’une
entrevue avec M. Calderon, en
allusion à l’ambition de M. Lopez
Obrador, battu de très peu à l’élection présidentielle de 2006, d’être
une nouvelle fois le champion de
la gauche en 2012.
Remanié sous la pression du
PRD, le texte accorde une autonomie financière à la société nationale de pétrole, la Pemex, et l’autorise à coopérer avec des entreprises
privées sur une base contractuelle, excluant le partage des risques
comme des bénéfices.
Le Mexique se démarque ainsi
de pays tels que Cuba et le
Venezuela, qui ont ouvert l’exploration pétrolière à des partenaires étrangers. « Nous n’allons pas
vendre notre territoire par petits
morceaux », a répété M. Lopez
Obrador.
Tandis que le président Calderon félicitait les législateurs pour
« une réforme où nous sommes tous
gagnants », M. Lopez Obrador a
annoncé que son mouvement
allait s’élargir à la « défense de
l’économie populaire ». a
Joëlle Stolz
détournement d’une partie des
dons destinés aux sinistrés, a indiqué Jean-Pierre Blaise, animateur
de l’émission « Espace ONGEspace doléances ».
La radio a interrompu sa programmation pendant 48 heures en raison des menaces. « Il est intolérable qu’un don destiné aux plus pauvres et aux sinistrés soit détourné ou
vendu », relève le PAM. – (AFP.)
7
Paris désapprouve le raid
militaire américain en Syrie
L’Elysée, qui a multiplié
les gestes cette année
pour sortir la Syrie
de son isolement
diplomatique, a exprimé
sa « vive préoccupation »
e raid militaire américain du
dimanche 26 octobre en
Syrie semble avoir jeté un
trouble dans les relations entre
Washington et Paris. La France a
été le seul pays occidental à exprimer une protestation ouverte, au
lendemain de l’action des commandos héliportés américains
contre le hameau de Al-Soukhariyeh, à huit kilomètres à l’intérieur du territoire syrien à partir
de l’Irak. Paris a fait part de sa
« vive préoccupation ».
La présidence française s’est
employée cette année à sortir la
Syrie de son isolement diplomatique, à l’inciter à normaliser ses relations avec le Liban et à desserrer
son alliance avec l’Iran. Nicolas
Sarkozy s’est rendu à Damas début
septembre, scellant le réchauffement des relations bilatérales.
Paris a clairement pris ses distances avec le choix américain d’une
intervention armée en Syrie qui
avait pour objectif, selon Washington, d’éliminer Abou Ghadiya, un
chef de réseaux de passeurs entre
la Syrie et l’Irak, lié à Al-Qaida.
Pour les responsables français,
cette action n’était visiblement pas
opportune. La réaction officielle
est venue d’un communiqué de
l’Elysée, lundi soir 27 octobre,
alors que les premiers éclaircissements commençaient à être appor-
L
tés par les Américains. Paris
n’avait pas été informé au préalable de l’imminence du raid.
Selon les autorités syriennes,
l’opération américaine a fait huit
victimes civiles. L’Elysée a semblé
endosser cette version, déplorant
« la perte de civils syriens, dont des
enfants ». La France, poursuit le
communiqué, « appelle à la retenue et souligne son attachement au
strict respect de l’intégrité territoriale des Etats ».
« Droit de poursuite »
De source diplomatique française, on s’interroge sur la pertinence
de l’opération américaine. Selon
Paris, les Syriens avaient intensifié
leurs efforts ces derniers temps
pour mieux contrôler la frontière
avec l’Irak et sévir contre les incursions de groupuscules liés à Al-Qaida. Le pouvoir syrien aurait été
d’autant plus motivé à prendre de
telles mesures que l’attentat à la
voiture piégée survenu à Damas le
27 septembre (17 morts) aurait été
Fermeture de l’école
américaine à Damas
En riposte au raid héliporté américain, dimanche, en territoire
syrien, Damas a ordonné, mardi
28 octobre, la fermeture de l’école et du centre culturel américains de la capitale.
Fayçal Al-Moqdad, vice-ministre
des affaires étrangères, a par
ailleurs annoncé que son pays
envisage d’adopter « des mesures politiques et judiciaires » pour
empêcher la répétition de telles
opérations de commando. – (Corresp.)
le fait de réseaux islamistes provenant d’Irak.
Certains diplomates à Paris
observent aussi que si l’on veut
obtenir de la Syrie qu’elle respecte
la souveraineté du Liban, il est malvenu d’intervenir militairement
chez elle. La mise en application
par l’administration Bush, ces derniers mois, d’un « droit de poursuite » militaire au Pakistan, puis
maintenant en Syrie, semble soulever des doutes côté français.
En s’opposant ainsi à Washington, la France semble réitérer
auprès du pouvoir syrien sa volonté de rester dans le jeu diplomatique au Proche-Orient. M. Sarkozy
aimerait que la France puisse
co-parrainer un jour, aux côtés des
Etats-Unis, un processus de négociations directes entre la Syrie et
Israël.
La France a en tout cas réagi au
raid américain en son nom, et pas
en invoquant la présidence française du Conseil européen. A Londres, pour éviter de s’exprimer
publiquement sur la question, le
chef du Foreign Office, David Miliband, a annulé, lundi, une conférence de presse conjointe avec son
homologue
syrien,
Walid
Al-Mouallem.
En septembre 2007, la France
n’avait pas protesté après l’attaque
de l’aviation israélienne contre le
site syrien d’Al-Kibar, où se
construisait, selon les renseignements occidentaux, un réacteur
nucléaire. Sur ce dossier, qui fait
l’objet d’une enquête de l’Agence
internationale de l’énergie atomique (AIEA), Paris et Washington
voient les choses à l’unisson. a
Natalie Nougayrède
International
8
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Une offensive rebelle
enflamme l’est
de la République
démocratique du Congo
L’armée gouvernementale plie
devant la poussée des partisans
de Laurent Nkunda,
qui s’approchent de la ville
de Goma, à proximité
de la frontière avec le Rwanda
NAIROBI
CORRESPONDANT
a pluie, la boue, des rebelles, une
armée en fuite et les Nations unies
en perdition : toutes les conditions
d’une débâcle de premier ordre sont en
passe d’être réunies dans les collines du
Nord-Kivu, la province extrême-orientale de la République démocratique du
Congo (RDC).
Cette débâcle est avant tout celle de l’armée gouvernementale. Les Forces
armées de RDC (Fardc) plient depuis plusieurs jours devant une nouvelle offensive des rebelles de Laurent Nkunda. Ce
dernier, ancien militaire passé par plu-
L
LA GUERRE AU NORD-KIVU
1994. 800 000 Hutu rwandais, dont
des génocidaires, se réfugient au Congo
(RDC) pour échapper à la vengeance
des Tutsi victimes du génocide, mais
arrivés au pouvoir à Kigali.
1996-1997. Des rebelles tutsi contrôlent des zones dans l’est du Congo.
1997. Laurent Kabila prend le pouvoir
grâce, notamment, au soutien du Rwanda, avant de lancer une campagne antiTutsi. Début des combats qui impliquent les pays de la région.
1999. Accord de cessez-le-feu à Lusaka.
2000. Déploiement de la Monuc.
2001. Assassinat de Laurent Kabila ;
son fils Joseph lui succède.
2002. Accord de paix.
2004. Prise de Bukavu par le commandant rebelle Laurent Nkunda.
Août 2007. Laurent Nkunda reprend
les armes contre le gouvernement.
Janvier 2008. Accord de paix.
Août. Reprise des combats de grande
ampleur dans le Nord-Kivu.
sieurs rébellions congolaises satellites du
Rwanda voisin, appartient à la communauté tutsie du Nord-Kivu. Il a déjà pris
Bukavu en 2004, la grande ville du SudKivu, avant d’en être chassé par les
roquettes des hélicoptères de la Monuc,
la plus importante mission des Nations
unies de la planète (plus de 17 000 hommes).
Dans l’intervalle, Laurent Nkunda a
tenté de créer une République autoproclamée au Nord-Kivu, avant d’y renoncer. Il
a échoué à prendre Goma, puis signé la
paix avec Kinshasa avant de reprendre la
guerre à la tête de son mouvement, le
Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Depuis fin août, on s’affronte à nouveau dans les collines du Nord- Des militaires congolais positionnés à une quarantaine de kilomètres de Goma, après avoir bombardé des positions
Kivu. Les hommes du CNDP (environ des rebelles de Laurent Nkunda, dans le Nord-Kivu, dimanche 26 octobre. DOMINIC NAHR/ŒIL PUBLIC
5 000 hommes) attaquent les Fardc
(onze bataillons), qu’ils accusent de colla- En quatre jours, le CNDP a opéré une pous- rebelles tutsi, pourra-t-elle tenir dans cette nementales ont alors abandonné installaborer avec les combattants hutu des For- sée d’importance en direction de Goma, contradiction tout en assurant la défense tions et populations en tentant de s’enfuir,
ces démocratiques pour la libération du capitale du Nord-Kivu, collée à la frontière de Goma ? Déjà, le chef du bureau de la mais ont été bloqués sur la route. Depuis
Rwanda (FDLR) (6 000 hommes), en rwandaise. Dimanche, les hommes de Lau- Monuc à Goma, Hiroute Guebre Selassie, a la reprise des combats en août, il y aurait,
plus de milices maï-maï, collectivement rent Nkunda s’emparaient de Rumanga- reconnu, à propos des hommes du CNDP selon les Nations unies, entre 1,4 et 2 milbo, une base importante des Fardc au qui avancent vers la ville : « Nous ne pou- lions de déplacés (sur une population totahostiles aux Tutsi.
nord de la ville. Lundi, alors que vonspas utiliserles hélicoptèrespour les empê- le de 5 millions) au Nord-Kivu, malheuEntamée en décembre 2006,
démissionnait le chef militaire cher d’avancer, car ils se cachent en brousse, reux chassés de leurs villages au fil des phacette guerre de petite ampleur a
Depuis la reprise des casques bleus, en désaccord ils se battent sur plusieurs fronts à la fois et ils ses d’affrontements qui se succèdent
eu quelques hauts et beaucoup
des combats en
depuis décembre 2006.
avec le patron de la Monuc, leur se dissimulent au sein de la population. »
de bas. Elle a suscité peu de vicaoût, il y aurait,
La région de Goma n’est pas la seule
La veille, Rutshuru était tombée aux
avancée se poursuivait, malgré
toires décisives, mais énorméselon les Nations
des tirs d’hélicoptères des mains de la rébellion de Laurent Nkunda. touchée par les violences. Dans l’est de la
ment de souffrances parmi les
unies, entre
Des membres d’organisations non gouver- RDC, d’autres feux viennent de s’allumer.
Nations unies.
populations civiles, tandis que
1,4 et 2 millions
Dans la province de l’Ituri, plus au nord,
Certains groupes de combatprospérait continûment un trade déplacés au
un nouveau groupe rebelle a fait son appatants du CNDP ont approché Le Kivu (est de la Rép. dém. du Congo)
fic de minerais mené par toutes
Nord-Kivu, sur
rition. En montant un peu plus vers la fronGoma à une quinzaine de kiloles parties aux dépens de malune population
tière soudanaise, d’autres rebelles, ceux
mètres. Ce n’était pas un encerheureux creuseurs pratiqueOUGANDA
totale
HAUTde l’Armée de résistance du Seigneur
clement, mais cela a suffi pour
ment réduits en esclavage.
Kampala
NORDde 5 millions
CONGO
(LRA), originaires d’Ouganda, ont repris
semer un vent de panique. En
On ne sait si les combattants
KIVU
leurs activités.
ville, des manifestations violenhutu des FDLR projettent vraiRutshuru
Lac
Dans chaque cas, des négociations
ment de « terminer le travail » du génoci- tes, sans doute manipulées, ont été à deux
Rumangabo
Victoria
avaient permis d’approcher ou de mettre
de de 1994 en menaçant d’attaquer le doigts de dégénérer gravement. Lundi,
Goma
RWANDA
sur pied des processus de paix. Aucun de
Rwanda depuis leurs bases arrière du des troupes indiennes ont ouvert le feu sur
ces mécanismes n’est aujourd’hui activé,
Kivu. Il est certain qu’ils exploitent au des manifestants qui leur jetaient des pierKigali
Bukavu
spécialement au Nord-Kivu où un accord
Congo des carrières de cassitérite ou de res, tuant entre une et trois personnes.
Bujumbura
de paix avait été signé en janvier. Dans ce
coltan. On ignore tout autant si le Rwanda Mardi, ce sont les gardes de la prison qui
SUD-KIVU
TANZANIE contexte troublé, surgissent donc mille
a l’intention de téléguider, par rebelles tut- ont tiré sur les détenus qui tentaient de se
BURUNDI
questions sur l’enchaînement des violensi interposés, une troisième guerre du mutiner.
ces. Par deux fois, déjà, c’est ici, à l’extrêMercredi matin 29 octobre, la situation
Congo. Mais une partie des minerais de la
MANIEMA
Lac
me est, que la guerre avait commencé
militaire demeurait très incertaine. La
RDC est exportée par ses soins.
Tanganyika
avant d’embraser le pays tout entier. a
Cet étrange équilibre de l’exploitation Monuc, qui tente de s’interposer entre le
R É P. D É M .
KATANGA
150 km
par temps de crise est désormais rompu. CNDP et les Fardc, mais combat aussi les
Jean-Philippe Rémy
DU CONGO
La mission de l’ONU en RDC a « atteint ses limites » et demande des renforts
NEW YORK (Nations unies)
CORRESPONDANT
EXTRAIT DES MINUTES DU GREFFE DE
LA COUR D’APPEL DE BORDEAUX
Par arrêt de la 3ème chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de
Bordeaux du 27 mai 2008 RIPOCHE
Yvan, né le 18 septembre 1969 à
Nantes (44), demeurant 1 Rue
Ferdinand Jauffrineau 85600 Treize
Septiers, a été relaxé du délit de
publicité mensongère commis le
13/03/2004 à St Mars d’Egrenne.
Amende délictuelle : deux mille euros
(2.000 euros), l’affichage de l’arrêt
pendant 1 mois aux portes de la mairie
de Bordeaux à compter du jour où
l’arrêt sera devenu définitif, et la
publication de l’arrêt aux frais du
condamné dans les journaux suivants :
Le Monde, Le Figaro, Télé 7 Jours,
pour PUBLICITE MENSONGERE
OU DE NATURE A INDUIRE EN
ERREUR, DEMANDE OU OBTENTION DE PAIEMENT OU D’ACCORD AVANT LA FIN DU DELAI
DE REFLEXION - DEMARCHAGE,
REMISE
D’UN CONTRAT NON
CONFORME AU CLIENT LORS
D’UN DEMARCHAGE A DOMICILE OU DANS UN LIEU NON DESTINE AU COMMERCE DU BIEN
OU SERVICE PROPOSE, PUBLICITE MENSONGERE
OU DE
NATURE A INDUIRE EN ERREUR,
DEMANDE OU OBTENTION DE
PAIEMENT OU D’ACCORD AVANT
LA FIN DU DELAI DE REFLEXION
- DEMARCHAGE, PUBLICITE
MENSONGERE OU DE NATURE A
INDUIRE EN ERREUR, DEMANDE
OU OBTENTION DE PAIEMENT
OU D’ACCORD AVANT LA FIN DU
DELAI DE REFLEXION - DEMARCHAGE, REMISE D’UN CONTRAT
NON CONFORME AU CLIENT
LORS D’UN DEMARCHAGE A
DOMICILE OU DANS UN LIEU
NON DESTINE AU COMMERCE
DU BIEN OU SERVICE PROPOSE,
faits commis le 13/03/2004 à St Mars
d’Egrenne et courant 2004 jusqu’au
25/03/2004 à La Mezière (35). Pour
extrait conforme délivré à Monsieur le
Procureur Général sur sa réquisition.
P/ le Greffier en Chef.
Réuni d’urgence pour examiner
la détérioration de la situation en
République démocratique du
Congo (RDC), le Conseil de sécurité de l’ONU s’est contenté, mardi 28 octobre, de « condamner fermement » les offensives rebelles
et d’exprimer son « soutien » aux
efforts de la Mission des Nations
unies en RDC (Monuc). Mais
aucun des pays membres du
Conseil ne s’est encore prononcé
en faveur de renforts destinés à
« muscler » la Monuc. Ce que
réclame pourtant le chef de la
mission au Congo, le Britannique
Alan Doss.
Pour protéger, comme elle s’y
engage, la ville de Goma (NordKivu), menacée par les rebelles
PAKISTAN
Au moins cent morts dans
un séisme au Baloutchistan
NEW DELHI. Au moins 100 person-
nes ont été tuées dans un puissant séisme de magnitude 6,2 qui
a secoué, tôt mercredi 29 octobre,
le sud-ouest du Pakistan, près de
la frontière avec l’Afghanistan.
La plupart des victimes ont été
tuées lorsque des maisons se sont
effondrées dans le secteur de Ziarat, une localité située dans une
région de collines à environ
50 km à l’est de Quetta, le cheflieu du Baloutchistan. La secousse, survenue à l’aube, a provoqué
des scènes de panique dans les
rues de Quetta, où des habitants
se sont précipités dehors et se
sont regroupés, enveloppés dans
des couvertures pour se protéger
du froid. L’hypocentre du séisme
de Laurent Nkunda, l’ONU souhaiterait obtenir deux bataillons
d’infanterie supplémentaires, ainsi que des unités de forces spéciales, des équipements plus sophistiqués et des unités de police.
Les diplomates font toutefois
valoir que l’ONU peine déjà à
assembler une mission crédible
au Darfour ; qu’elle se prépare
difficilement à de futurs déploiements au Tchad ou en Somalie.
La RDC abrite la plus importante
mission de l’ONU à l’étranger.
Les membres du Conseil estiment que la Monuc peut redéployer les effectifs déjà à sa disposition.
Au cours d’une téléconférence,
mardi, Alan Doss a pourtant prévenu que la Monuc avait déjà
« atteint ses limites ». Avec
17 000 hommes, dans un pays de
la taille de l’Europe de l’Ouest, la
mission onusienne doit faire face
à des combats non seulement
dans le Nord-Kivu, où 6 000 casques bleus sont déployés, mais
aussi dans le Sud-Kivu, en Ituri
(plus au nord), et dans le nordest, où la LRA (Armée de résistance du seigneur) est active depuis
plusieurs semaines. « Nous ne
pouvons pas tout faire », a averti
M. Doss.
a été localisé à environ 70 km au
nord-est de Quetta et 185 km au
sud-est de la ville afghane de Kandahar, à une profondeur de
10 km, selon l’Institut de géophysique américain. – (AFP.)
mars 2007, la petite flotte aérienne des Tigres tamouls – trois
bimoteurs Zlin-143 de fabrication tchèque – ont mené neuf
raids contre des positions de l’armée sri-lankaise.
Le LTTE a pris les armes en 1983
pour doter la minorité tamoule
du pays d’un Etat indépendant
dans ses bastions de l’est et du
nord de l’île. – (Corresp).
SRI LANKA
Raid aérien des Tigres
tamouls sur Colombo
NEW DELHI. Le mouvement sépa-
ratiste des Tigres de libération de
l’Eelam tamoul (LTTE) a lancé,
mardi 28 octobre, un raid aérien
sur Colombo, capitale du Sri Lanka, frappant des dépôts de carburant qui ont pris feu. Une femme
a été blessée par les tirs de riposte
de la défense antiaérienne. Une
heure plus tôt, une autre attaque
aérienne avait visé un camp de
l’armée à Mannar, situé à 250 km
au nord de Colombo. Depuis
Force multinationale
Dans ce contexte, l’ONU pourrait chercher de l’aide ailleurs.
« Nous nous faisons l’écho de la
demande faite, mardi, à la Monuc
et à des Etats membres par le président Joseph Kabila, pour qu’ils
réfléchissent à la mise en place
ISRAËL
Accord à la Knesset
sur des élections anticipées
JÉRUSALEM. Les députés israéliens se sont mis d’accord, mardi
28 octobre, sur la date du
10 février pour des élections législatives anticipées, après l’échec
de Tzipi Livni, chef du parti Kadima (centre) au pouvoir, à former
un nouveau gouvernement de
d’une force multinationale », explique au Monde Alain Le Roy, le
chef des opérations de maintien
de la paix de l’ONU. Alan Doss a,
lui, évoqué une « Artémis II »,
du nom de la mission déployée
par l’Union européenne en Ituri
en 2003, et qui, avec des moyens
surtout français, avait rapidement stabilisé la situation avant
de passer la main à l’ONU.
En attendant, l’armée congolaise n’est pas d’un grand
secours. Selon Alan Doss, au
cours des combats, certaines unités ont abandonné leurs positions et ont même ouvert le feu
sur des personnels humanitaires
qui tentaient d’évacuer la ville de
Rutshuru (nord de Goma).
L’ONU soupçonne aussi le
pouvoir de Kinshasa d’avoir, ces
dernières semaines, encouragé
les populations locales à manifester contre la Monuc, accusée de
manquer de vigueur contre les
rebelles. Au moins un manifestant a ainsi été tué, lundi, par les
forces de l’ONU à Goma.
« On entend beaucoup parler de
tensions ethniques », a par
ailleurs prévenu Alan Doss, qui
craint que « la perception devienne réalité si on n’y prend pas garde ». Il juge que « les tensions
entre la RDC et le Rwanda ont
atteint des niveaux dangereux ». a
coalition pour succéder à celui du
premier ministre démissionnaire
Ehoud Olmert. – (AFP.)
EN DÉBUT DE BAC+2
ÉTATS-UNIS
Le procès du propagandiste
d’Al-Qaida s’est ouvert
WASHINGTON. Le procès d’Ali
Hamza Ahmad Al-Bahlul, un
Yéménite de 39 ans accusé d’être
le propagandiste d’Oussama Ben
Laden, s’est ouvert, lundi 27 octobre, sur la base militaire américaine de Guantanamo devant un tribunal militaire d’exception, en
présence de l’accusé, a-t-on
appris auprès du Pentagone.
La procédure a fait l’objet de multiples critiques de la part des avocats de la défense, tant militaires
que civils, mais aussi des associations de défense des droits de
l’homme. – (AFP.)
Philippe Bolopion
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LES ADMISSIONS
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Enseignement supérieur privé
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Europe
9
En Grande-Bretagne, une liste noire
pour interdire le territoire aux extrémistes
La ministre de l’intérieur
britannique a annoncé
la publication d’une liste
de 200 noms d’étrangers
qui sera communiquée
à d’autres pays
LONDRES
CORRESPONDANTE
’est un privilège de venir en
Grande-Bretagne. Et je ne
veux pas que ceux qui abusent
de nos valeurs pour mettre en danger notre style de vie y aient droit. »
Jacqui Smith, la ministre de l’intérieur britannique, a annoncé au
Parlement, mardi 28 octobre, que
ses services allaient publier une
liste des extrémistes de tous types
qui seront interdits de séjour au
Royaume-Uni.
Qu’il s’agisse des militants antiavortement les plus radicaux, des
négationnistes, des défenseurs les
plus virulents des droits des animaux ou encore des extrémistes
religieux, ils n’auront plus le droit
de venir sur le territoire britanni-
C
que. Et ce, même s’ils font partie sonnalités étrangères se sont vu
de l’espace européen. Le ministè- refuser l’accès au Royaume pour
re assure que cette mesure ne des questions de sécurité nationanécessitera pas de modification le. Et 79 se sont vu reprocher
d’avoir, selon les termes du minislégislative.
Quelque 200 noms devraient tère de l’intérieur, un « comportefigurer sur cette liste noire des ment inacceptable » qui incitait à
étrangers « susceptibles d’attiser la haine.
Cas le plus spectaculaire, Omar
les violences », liste qui sera communiquée à d’autres pays. Et si Bakri Mohammed, réfugié sur le
sol britannique depuis
l’un d’entre eux veut,
vingt ans, n’a pas pu
malgré tout, venir au
Le ministère
remettre les pieds sur le
Royaume-Uni, il lui fauassure
sol britannique après un
dra prouver qu’il n’est
que cette mesure
séjour au Liban. Le prépas ou plus dangereux,
ne nécessitera pas dicateur islamiste radiet revenir publiquede modification
cal n’avait jamais caché
ment sur les déclaralégislative
son admiration pour
tions ou les prises de
Oussama Ben Laden et
position qu’il a pu faire
dans le passé et qui l’ont rendu pour les auteurs des attentats du
indésirable aux yeux du ministère 11 septembre 2001 à New York.
En février 2008, c’est l’imam
de l’intérieur. Jusqu’ici, lorsque
Londres voulait interdire quel- musulman d’origine égyptienne
qu’un sur son territoire, il lui fal- Yusuf al-Qaradawi qui n’a pas pu
obtenir son visa pour avoir défendu
lait se justifier.
Depuis les attentats de Lon- les attentats suicides contre les
dres qui avaient été commis par Israéliens. Et en mars, c’est Moshe
des musulmans nés sur le sol bri- Feiglin, un membre du Likoud
tannique et qui avaient fait israélien qui s’est vu interdire d’en56 morts le 7 juillet 2005, 230 per- trée sur le territoire au motif que sa
présence pourrait provoquer violence et terrorisme.
Dans ce contexte, les nouvelles
dispositions annoncées par la
ministre de l’intérieur ont été plutôt bien acceptées. Dominic Grieve,
la ministre de l’intérieur du cabinet
fantôme de David Cameron, le leader du parti conservateur, s’est félicité de cetteannonce touten regrettant que « le gouvernement ait mis
tant de temps » à la faire. Patrick
Mercer, un député conservateur,
trouve qu’il s’agit d’un « gimmick » et se demande s’il ne vaudrait pas mieux « se concentrer sur
les extrémistes qui sont déjà dans le
pays ». Chris Huhne, porte-parole
des libéraux démocrates sur les
questions de sécurité, juge que « le
vrai sujetseraitdes’attaquer auxBritanniques qui incitent à la haine et
d’interdire les sites Internet qui alimentent cette violence ». Le Muslim
Council of Britain attend d’en
savoir plus avant de se prononcer.
Mais il espère que la liste noire sera
construite sur « des preuves solides
et objectives ». a
Virginie Malingre
ESPAGNE RECONSTITUTION DE COMMANDO
Arrestation de quatre
membres présumés d’ETA
MADRID
CORRESPONDANT
La police espagnole a arrêté, mardi 28 octobre, quatre membres présumés de l’organisation séparatiste armée basque ETA « prêts à commettre des attentats ». Trois hommes ont été interpellés à Pampelune (Navarre) et une femme à Valence, dans le sud du pays, où elle était
en déplacement professionnel.
Selon le ministère espagnol de
l’intérieur, « il s’agissait d’une cellule de l’ETA jusque-là non identifiée, parfaitement structurée et prête à passer à l’action en Navarre ».
Les policiers ont saisi des armes,
divers matériels pour la fabrication de bombes, une centaine de
kilos d’explosifs et de la documentation sur d’éventuels objectifs.
Parmi les suspects, trois sont
des membres « légaux » de l’ETA,
c’est-à-dire non fichés par la police. En revanche, le quatrième activiste, Aurken Sola Campillo,
29 ans, a déjà été condamné à quinze mois de prison en 2005 pour
« tentative de collaboration avec
une bande armée ». Il faisait partie
du commando Urbasa, démantelé
fin 2002, spécialisé dans la collecte
d’informations sur des personnalités de Navarre au profit de l’ETA.
Pour la presse espagnole, la cellule
neutralisée mardi était une tentative de reconstitution du fameux
commando Nafarroa, responsable
de la plupart des attentats mortels
en Navarre dans les années 1980.
Le ministre de l’intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, s’est félicité de
cette « action préventive ». Depuis
la rupture du dialogue avec le gouvernement socialiste de José Luis
Rodriguez Zapatero, en juin 2007,
l’organisation séparatiste basque a
repris sa campagne d’attentats,
tuant cinq personnes. La dernière
victime est un militaire, mort le
22 septembre à Santona, en Cantabrie, dans l’explosion d’une voiture
piégée. Le même jour, deux autres
voitures avaient sauté au Pays basque en réponse à l’interdiction par
la justice de deux vitrines politiques de l’ETA, le Parti communiste
des terres basques (PCTV) et l’Action nationaliste basque (ANV). a
Jean-Jacques Bozonnet
La pinte qui peut mettre
« fin à 300 ans d’histoire »
epuis quelques jours, les
Britanniques sont appelés
à se prononcer sur un sujet
qui manifestement fait polémique : l’introduction d’une nouvelle mesure de bière, le deux tiers de
pinte. Ils ont jusqu’au 1er janvier
2009 pour donner leur avis au
Laboratoire national des poids et
mesures (National Weights and
Measures Laboratory, NWML),
l’organisme public qui gère le système de mesure du Royaume hérité de l’empire britannique.
La sacro-sainte pinte –
0,568 litre – a été légalisée en
1698. Pour le Daily Telegraph, ce
deux tiers de pinte que veut introduire le NWML marquerait « la
fin de 300 ans d’histoire ». Ni plus,
ni moins. « Ce serait la première
fois depuis que Guillaume III, prince d’Orange, était sur le trône
(1650-1702) qu’on pourrait boire
une dose si inhabituelle », écrit le
quotidien dans son édition du
23 octobre. C’est indéniable puisque cette quantité n’a pas droit de
vie aujourd’hui, et qu’il faudrait
une loi pour le lui donner. Mais
c’est exagéré dans la mesure où le
législateur britannique s’est montré fort libéral au XXe siècle en
autorisant la demi-pinte et le tiers
de pinte.
Les pubs ont demandé au
NWML de créer cette nouvelle
mesure impériale pour les aider,
alors qu’ils assistent, impuissants, à une baisse de leur fréquentation qui s’accompagne d’un
recul de la consommation. Cha-
que jour, cinq d’entre eux doivent
mettre la clef sous la porte, alors
que les Britanniques, de plus en
plus casaniers, préfèrent acheter
leur bière en supermarchés pour
la boire à la maison. « Il ne fait
aucun doute que les pubs font face à
des difficultés majeures et le moindre détail peut venir en aide », estime la British Beer and Pub Association (BBPA), qui dit représenter 98 % de la bière brassée et
plus de la moitié des 58 000
débits de boisson britanniques.
La BBPA pense notamment que
les femmes pourraient être séduites par le deux tiers de pinte, alors
que la clientèle traditionnelle du
pub est très masculine.
Un argument qui inquiète les
associations qui luttent contre
l’alcoolisme. Et soulève leur opposition au projet de la NWML.
L’une d’entre elles, Alcohol
Concern, juge ainsi que « cela
pourrait permettre de mettre sur le
marché des bières pour femmes.
Nous avons déjà vu les brasseurs
tenter de sortir d’un marché exclusivement masculin ».
A l’autre extrême, l’association
Campaign for Real Ale (Camra)
vient de déposer auprès du gouvernement une pétition de plus de
20 000 signatures demandant à
ce que les pintes de bière soient
remplies à ras bord. « Dans une
pinte sur quatre, il manque 5 % de
bière », dénonce l’organisme. Un
crime de lèse-majesté. a
BELGIQUE
Ces affrontements ont été provoqués, selon les protestataires, par
la démolition par la police d’un
étage d’une habitation construite
illégalement, d’après les autorités.
Créée en 1971 par des hippies,
Christiania est toujours en conflit
avec les pouvoirs publics. – (AFP.)
D
« Plat préféré d’Hitler » :
l’émission déprogrammée
La télévision publique flamande
VRT a renoncé à diffuser, mardi
28 octobre, une émission culinaire controversée sur le « plat préféré » d’Adolf Hitler. Dans un communiqué, la direction de la VRT
indique avoir préféré la retirer de
la programmation « étant donné
la controverse », tout en en défendant le contenu. « L’émission montre clairement l’aversion de Jeroen
Meus [le chef cuisinier vedette de
l’émission] pour Adolf Hitler et le
nazisme », insiste VRT. – (AFP.)
DANEMARK
Affrontements autour
du squat de Christiania
Plus de 300 habitants et sympathisants du squat géant de Christiania à Copenhague ont affronté la
police, mardi 28 octobre, dans la
soirée, dressant des barricades
dans les rues et jetant pavés et
cocktails Molotov sur les policiers.
V. Ma
(Londres, Correspondante)
GRANDE-BRETAGNE
Des publicités athéistes
prévues sur les bus
londoniens
Une campagne de publicité
athéiste, proclamant « il n’y a probablement pas de Dieu. Alors maintenant, arrêtez de vous inquiéter et
profitez de la vie », devrait s’afficher en janvier 2009 sur les bus
londoniens. L’initiative a été lancée par l’auteur de comédie britannique Ariane Sherine, agacée
par des publicités chrétiennes
sur les fameux bus. Celles-ci renvoient à un site Internet promettant aux non-croyants de passer
l’éternité dans « les tourments de
l’enfer ». – (AFP.)
INVESTISSONS ENSEMBLE POUR
PRÉPARER LE FUTUR DE NOS ENFANTS
Savez-vous qu’Intel s’engage depuis plus de 10 ans auprès des gouvernements,
des institutions et de la société civile pour promouvoir l’équité numérique?
En Europe, depuis 10 ans, le programme Intel® Teach a aidé plus d’un
million de professeurs à s’approprier les technologies de l’information
pour rendre leurs enseignements plus vivants et interactifs, permettant
ainsi d’adapter leur pédagogie aux difficultés propres à chaque enfant.
Les enfants apprennent à travailler ensemble et à inventer des solutions
aux problèmes de demain.
Mais elles risquent par ailleurs de créer de nouvelles inégalités au sein
de la société en fonction de l’âge, du niveau de vie, d’éducation ou
encore du lieu de résidence. Dans plus de 60 pays, le programme Intel®
World Ahead s’est donné pour objectif d’améliorer la vie des populations
en adaptant les technologies les plus abouties à leurs besoins. Il vise
à faciliter l’accès aux dispositifs et aux connexions et à favoriser
l’éducation des citoyens et le développement économique local.
En France, depuis 4 ans, Intel s’est engagé auprès des institutions,
de ses clients et de ses partenaires au sein de vastes programmes
gouvernementaux de réduction de la fracture numérique. Nous
sommes fiers d’avoir contribué à promouvoir les usages du numérique
auprès de publics français aussi divers que des programmes :
• Pour les étudiants, au travers du programme «Micro portable
étudiant», plus connu sous le nom du «PC étudiant à un euro par
jour», qui leur a permis d’être les mieux équipés en connections
sans fil en Europe;
• Pour les séniors au travers du programme «Internet accompagné»
qui a équipé et formé à domicile un grand nombre de français,
faisant des séniors français les plus connectés d’Europe;
• Pour les petites entreprises avec le «passeport pour l’économie
numérique» qui a déjà permis à 36 000 entreprises d’entrer dans
l’économie numérique.
Dans notre société de la connaissance, les technologies de
l’information et de la communication inventent de nouvelles formes
d’échange et de collaboration en abolissant les distances qui
limitent l’intégration et le progrès économique et social. Aujourd’hui
nous accompagnons de nombreuses initiatives visant à améliorer
le quotidien des personnes âgées, des étudiants et des petites
entreprises. Demain, nous continuerons à mettre nos technologies
au service de la société pour mieux vivre ensemble au sein d’un
XXIème siècle riche en opportunités.
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Jeudi 30 octobre 2008
France
11
Social Des élus de la majorité protestent après la volte-face du chef de l’Etat sur la politique de l’emploi
Les députés UMP malmenés par la méthode Sarkozy
erait-ce le plan de trop ? Les députés
de la majorité ne se sont, en tout cas,
guère montrés emballés, mardi
28 octobre, par les mesures du « plan
emploi » annoncées en fin de matinée
par Nicolas Sarkozy. Plusieurs d’entre
eux ont fait part au patron du groupe,
Jean-François Copé, de leur mécontentement lors d’un déjeuner réunissant une
dizaine d’élus, comme il en organise régulièrement.
La séance de questions au gouvernement n’a fait que refléter le malaise : à la
traditionnelle question d’un député de
l’UMP destinée à permettre au premier
ministre de détailler les mesures, c’est le
secrétaire d’Etat chargé de l’emploi, Lau-
S
Un compromis
sur le logement social
Le quota de 20 % de logements sociaux
dans les communes de plus de
3 500 habitants sera maintenu, mais les
pénalités financières seront allégées
pour celles qui s’engagent dans des programmes d’accession sociale à la propriété. Tel est le compromis présenté, mardi
28 octobre, aux députés de l’UMP par le
premier ministre, François Fillon, et la
ministre du logement, Christine Boutin.
Après le désaveu essuyé au Sénat sur le
projet de loi logement, les sénateurs
ayant refusé de remettre en question le
quota de 20 %, la ministre avait indiqué
qu’elle laisserait aux députés le soin de
réintroduire une disposition contestée.
Le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, a
fait savoir que c’était au gouvernement
« d’assumer sa position » en présentant
un nouvel amendement. L’Elysée, qui
tenait à ce que l’accession sociale à la
propriété figure d’une manière ou d’une
autre dans le texte, a arbitré le détail de
la disposition. Le texte devait venir à l’Assemblée en décembre.
rent Wauquiez, qui a été chargé de répondre, ne recueillant qu’une approbation
mitigée sur les bancs de la majorité. A la
sortie de l’Hémicycle, le président du
groupe UMP, s’est, quant à lui, éclipsé
sans tarder, évitant ainsi de répondre à
toute sollicitation sur le plan présenté par
le président de la République.
Nombre de députés de la majorité
s’avouent, en réalité, « atterrés » par la
succession d’annonces faites par le chef
de l’Etat. Et s’insurgent d’avoir à commenter des mesures sur le contenu desquelles il n’a pas été tenu compte de leur
avis. « On apprend en sortant de la réunion
du groupe ce que le président a annoncé. On
n’est là que pour approuver la parole présidentielle. Si c’est ça, la “coproduction”, ça
ne veut rien dire, s’emporte Lionel Tardy
(UMP, Haute-Savoie). Peut-être qu’il
serait temps de remettre les choses à l’endroit et de partir des vrais problèmes, ceux
qui ne sont abordés nulle part dans les
annonces. Les banques, ce n’est pas tout. »
Manifestations d’humeur
Jean-Paul Charié (UMP, Loiret) était
lui aussi du déjeuner avec M. Copé. Elu
sans interruption depuis 1981, il bénéficie d’une certaine autorité liée à son
ancienneté. « Est-ce qu’on éteint l’incendie
avec des mesures totalement déconnectées ? », interroge-t-il. Le secrétaire de la
commission des affaires économiques
s’en prend lui aussi à la manière dont sont
prises les décisions. « Sarkozy ne peut
plus continuer à tenir seul les rênes, en ne
prenant ses informations qu’auprès d’un
petit groupe », constate-t-il.
Ces manifestations d’humeur ne trompent pas sur le sentiment qui habite les
députés. Malgré la révision constitutionnelle, la centralisation du pouvoir à l’Elysée les tient à distance et ils n’ont guère de
moyens d’influer sur les décisions. Comme le note François Goulard (UMP, Morbihan), « on est en train d’examiner ici les
Nicolas Sarkozy à Rethel (Ardennes), mardi 28 octobre, ville où il a présenté ses mesures pour l’emploi. GERARD CERLES/AFP
recettes du budget et le président annonce la
suspension de la taxe professionnelle sans
qu’on n’en ait jamais discuté ».
A l’absence de concertation s’ajoute le
grief portant sur l’« incohérence » des dispositifs. Chez la plupart des élus, portés
par le vent libéral de la première année de
législature, la « volte-face » récente de
M. Sarkozy suscite des interrogations. Au
centre des annonces faites à Rethel
(Ardennes) le 28 octobre, la relance des
emplois aidés n’est pas prisée par tous.
« Les contrats aidés, c’est de la morphine,
Seul le patronat satisfait des mesures sur l’emploi
L’ANNONCE, mardi 28 octobre, de
100 000 contrats aidés n’y a rien fait. Le
plan pour l’emploi de Nicolas Sarkozy n’a
pas convaincu les syndicats, qui regrettent
qu’aucune mesure de relance du pouvoir
d’achat n’ait été avancée… « Pas à la hauteur » pour la CFDT, « décevant » pour
FO… « 360 milliards pour les banques, du
pipeau pour les salariés », proteste Solidaires, « le président de la République n’a pas
pris la mesure de l’ampleur de la crise sociale », ajoute la CGT. Pas de nature à éviter
« le risque d’une véritable fracture sociale »,
renchérit l’UNSA.
Seules les organisations patronales ont
marqué leur satisfaction devant les assouplissements envisagés par M. Sarkozy. La
présidente du Medef, Laurence Parisot, a
salué sa volonté « de lever les tabous, en particulier à propos du travail le dimanche et de
l’utilisation des contrats à durée déterminée
pour stimuler l’économie ». Deux points qui
rencontrent l’hostilité des syndicats. « Le
chefdel'Etat veut fairedu CDDle contrat unique qu’il vantait pendant sa campagne, estime Maryse Dumas, secrétaire confédérale
dela CGT. Plus il parle desécurité sociale professionnelle, moins il la met en pratique. »
Conviés par le chef de l’Etat à un sommet social, probablement en décembre,
pour faire le point sur les négociations en
cours (formation professionnelle, assurance-chômage), les syndicats se montrent
sensibles à sa volonté de dialogue. Mais,
ainsi que le dit la CFE-CGC, « des décisions
très concrètes doivent être prises (…), sans se
laisser piéger par le “y a qu’à, faut qu’on”
d’une autre époque ». Le président de la
CFTC, Jacques Voisin, qui a ouvert le
50e congrès de sa confédération à Strasbourg, mardi, a demandé à Nicolas Sarkozy qu’il reçoive les syndicats avant la tenue
du G20 le 15 novembre. La CGT, elle, a proposé une réunion aux autres syndicats
pour organiser une mobilisation des salariés. A quelques semaines de l’élection
prud’homale du mois de décembre, chaque organisation va devoir peaufiner sa
stratégie face à la crise… et au gouvernement. a
R. Bx.
ENTRETIEN GABY BONNAND, SECRÉTAIRE NATIONAL DE LA CFDT
« La CFDT en a ras le bol de l’omniprésence du chef de l’Etat »
Approuvez-vous les mesures pour l’emploi proposées par Nicolas Sarkozy mardi 28 octobre ?
Ces mesures ne correspondent pas aux
enjeux. Alors que celles prises pour le sauvetage du secteur bancaire étaient ambitieuses et nécessaires, celles pour l’emploi ne sont pas à la hauteur des ambitions. Des trois plans, pour aider les banques, les entreprises et pour soutenir l’emploi, le dernier est le seul qui ne bénéficie
d’aucun chiffrage. Aucun milliard n’est
proposé, on ne sait pas qui payera ni à qui
s’adresser. Il ne faut pas seulement gérer
les conséquences de la crise mais préparer l’avenir. Cette crise financière ne doit
pas faire oublier la fragilité de la situation
économique dans laquelle nous nous
trouvions déjà. Et cela est dû à la politique de Nicolas Sarkozy
Vous n’approuvez pas les 100 000
contrats aidés supplémentaires et l’extension du contrat de transition professionnelle annoncés mardi ?
Avec ces mesures, le chef de l’Etat
reconnaît l’erreur globale qui fut celle du
PARLEMENT
Les députés adoptent la partie
recettes du budget pour 2009
L’Assemblée nationale a adopté, mardi
28 octobre, la première partie du projet
de loi de finances (PLF) pour 2009 par
324 voix contre 220. L’UMP et le Nou-
gouvernement quand il avait réduit l’enveloppe des contrats aidés. On revient au
nombre de contrats aidés d’avant la crise.
Mais cela ne règle rien. En annonçant l’extension de l’expérimentation du contrat
de transition professionnelle (CTP), Nicolas Sarkozy ne dit pas qui va payer cette
mesure onéreuse. Nous sommes prêts à
discuter d’un nouveau dispositif qui allierait le CTP et la convention de reclassement personnalisé (CRP), mais il faut que
le dispositif s’adresse à tous les salariés, y
compris ceux qui sont en CDD ou en intérim. Il ne faut pas oublier non plus que les
licenciés économiques, à qui est réservé le
CTP, représentent moins de 5 % des
entrants dans le chômage.
La CFDT est-elle prête à discuter d’un
assouplissement des conditions de
recours au CDD et du travail le dimanche ?
Ce n’est pas sérieux de se saisir de la crise pour remettre sur le tapis la question du
travail le dimanche. La CFDT ne discutera
pas de ce dossier, pas plus que de l’assouplissement des CDD. Il n’y a pas besoin de
veau Centre ont voté pour, la gauche
(PS, PCF, PRG, Verts) a voté contre, ainsi que François Bayrou et les deux autres
députés du MoDem. Après l’examen de
ce volet recettes, le déficit prévisionnel
de l’Etat en 2009 s’établit à 52,208 milliards d’euros.
modifier la réglementation sur ce point,
les entreprises peuvent très bien embaucher sans y toucher. M. Sarkozy nous dit
qu’il sera vigilant pour que les entreprises
ne profitent pas de la situation actuelle
pour dégraisser et mal se comporter, mais
il fait la même chose en se servant de la crise pour promouvoir le travail le dimanche
et la déréglementation du CDD.
Le chef de l’Etat vous fixe un cadre précis dans le temps et sur les objectifs
pour les négociations en cours avec le
patronat. Les acceptez-vous ?
La CFDT en a ras le bol de l’omniprésence du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a
su remettre le dialogue social au centre,
qu’il arrête de se mêler de tout. Nous ne
l’avons pas attendu pour être conscients
des enjeux concernant la formation professionnelle ou l’assurance-chômage.
Nous ne l’avons pas attendu pour dire
que les salariés non qualifiés doivent
bénéficier en priorité d’une bonne formation ou qu’il faut mieux accompagner les
chômeurs. a
Propos recueillis par Rémi Barroux
JUSTICE
Les cabinets d’avocats pourraient
contribuer à l’aide juridictionnelle
« La commission Darrois étudie la possibilité de faire contribuer les grands cabinets
d’avocats à l’aide juridictionnelle », a indiqué la ministre de la justice Rachida
estime Lionnel Luca (UMP, Alpes-Maritimes). Ça soulage, mais ça ne guérit pas. »
Hervé Mariton (UMP, Drôme) accueille
ce discours avec une certaine ironie :
« C’est drôle, j’entendais la semaine dernière Xavier Bertrand faire un vigoureux réquisitoire contre les emplois aidés », note le
député villepiniste, qui s’interroge sur le
« statut de ce discours » et juge « dommage que la politique de l’emploi ait été oubliée
pendant plus d’un an ».
Au regard de l’accueil du « plan
emploi » dans les rangs de la majorité, les
réactions de l’opposition passeraient presque pour timides. « Il y a eu beaucoup de
promesses verbales, beaucoup de “moi je”,
beaucoup de “y a qu’à”, mais pas de mesures
décisives, a commenté le premier secrétaire du PS, François Hollande. Les seules
mesures concrètes, c’est les 100 000 emplis
aidés de plus, quand il y en avait eu 200 000
de supprimés ces dernières années. »
Pour emporter la conviction sur son
dispositif pour l’emploi, le président de la
République va avoir du boulot. a
Patrick Roger
La loi de programmation militaire
2009-2014 veut ignorer la crise
EN DÉPIT DE LA CRISE financière, le
ministère de la défense échappe aux restrictions budgétaires qui ralentiront les
dépenses de l’Etat au cours des prochaines années : ce sont les conclusions que
l’on peut tirer de la loi de programmation
militaire pour les années 2009-2014, qui
devait être adoptée, mercredi 29 octobre,
en conseil des ministres.
Attendu par les armées, cet exercice est
la traduction en termes financiers et
d’équipements du Livre blanc sur la
défense et la sécurité nationale, rendu
public en juin par Nicolas Sarkozy. D’un
montant total de 185 milliards d’euros
(hors inflation et hors pensions), la loi de
programmation ne traduit pas d’inflexions à la baisse par rapport aux objectifs du Livre blanc.
Dans un entretien publié mercredi par
Le Figaro, le ministre de la défense, Hervé
Morin, confirme que « malgré la crise, on
ne touchera pas aux crédits de la défense ».
La priorité en faveur du budget d’équipement, dont la moyenne annuelle passera
de 15,5 milliards d’euros pour la loi de programmation 2003-2008, à 16,9 milliards
d’euros, est confirmée, même si l’objectif
retenu de 18 milliards ne sera atteint
qu’en 2014. Au cours des six prochaines
années, c’est un total de 101 milliards
d’euros qui seront consacrés à l’équipement des armées.
« Cette priorité, explique-t-on au ministère de la défense, va dans le sens de la
réponse de l’Etat face à la crise, c’est-à-dire
une relance par des investissements dans
l’économie productive. En faisant travailler
les PME et les groupes d’armement, nous
sommes exactement dans cette logique ».
Outre que la baisse du prix du baril de
pétrole va aider la défense à financer ses
équipements, les réductions d’emploi,
qui concernent 54 000 postes, vont apporter une marge de manœuvre financière,
et permettre de contenir une masse salariale s’élevant à 12 milliards d’euros.
Au départ, elles se traduiront cependant
par un surcoût, ne serait-ce qu’en raison
des pécules versés aux militaires. Les cessions d’actifs immobiliers, qui concernent
notamment 14 emprises parisiennes, vont
rapporter à l’Etat entre 1,5 et 2 milliards
d’euros. La défense conservera cependant
l’Ecole militaire, les Invalides, le Cercle
Saint-Augustin, l’Hôtel de Brienne, tandis
que l’Hôtel de la Marine, place de la
Concorde, sera loué à une société privée.
Dati, devant la commission élargie des
lois et du budget, mardi 28 octobre. JeanMichel Darrois préside, à la demande du
chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, une commission chargée notamment de l’aide
juridictionnelle.
A l’automne 2007, le sénateur Roland du
Luart avait proposé de faire payer les
cabinets d’avocats qui n’assuraient pas
de permanences d’aide juridictionnelle.
Les avocats avaient protesté.
Le gouvernement a écarté la deuxième
idée du sénateur d’instaurer un ticket
modérateur pour les justiciables.
Relativiser les effets d’annonce
S’agissant des équipements, peu de surprises par rapport aux objectifs du Livre
blanc : la priorité accordée à la fonction
stratégique « connaissance et anticipation » se vérifie avec le programme de
satellites d’observation Musis, la création
de 700 postes supplémentaires pour les
services de renseignement, et le programme de détection de missiles, grâce à des
satellites d’alerte avancée et des radars à
longue portée.
Les avions de combat Rafale, les sousmarins Barracuda, les frégates Fremm,
les hélicoptères Tigre et NH90, etc., semblent au rendez-vous. « Quelques millions
d’euros » sont même prévus pour le très
hypothétique deuxième porte-avions,
afin d’alimenter, précise un conseiller,
« un flux de crédits d’études pour le maintien des compétences ».
La loi de programmation 2003-2008
avait été respectée, à ceci près que des promesses somptuaires avaient été faites aux
armées. Pour les tenir, avait estimé Hervé
Morin, il aurait fallu augmenter de 42 %
les crédits d’équipement ! Ce précédent
confirme qu’il est toujours prudent de
relativiser les effets d’annonce d’une loi
de programmation militaire. a
Laurent Zecchini
France
12
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Le gouvernement s’apprête à lancer
une chaîne de télévision sur Internet
Le plus i n t e r n a t i o n a l
des j o u r n a u x français !
• 25 langues
• 72 éditions étrangères
• 2,4 millions
d’exemplaires imprimés
DOSSIER
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GÉOPOLITIQUE
Penser l’impensable
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A l’aube d’un siècle
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le monde bascule
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par la guerre...
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L’Inde éperdue
de reconnaissance
#
Affaissement
de deux grandes
places boursières
#
Même le Honduras
s’émancipe
#
Du déclin des Empires
N o v e m b r e 2 0 0 8 . – 4 , 5 0 euros
Un appel d’offres a été
lancé pour une Web-TV
qui devrait s’inspirer de la
NS TV, l’ex-chaîne du
candidat Sarkozy pendant
la campagne présidentielle
ne émission ? Mieux, une
télévision ! Thierry Saussez, le délégué interministériel à l’information, multiplie les
initiatives pour tenter de convaincre les Français de la pertinence
de la politique gouvernementale.
Au moment où il soulevait un tollé
en annonçant, lundi 27 octobre
sur Public Sénat, l’hypothèse de la
diffusion sur le service public
d’une « émission gouvernementale
à la télévision pour répondre aux
préoccupations des Français », le
patron du service d’information
du gouvernement (SIG) lançait
beaucoup plus discrètement un
appel d’offres pour la création
d’une Web TV.
Publié au Bulletin officiel des
marchés publics, l’appel à candi-
U
dature vise à « la conception et la
réalisation d’une Web TV gouvernementale ».
Les soumissionnaires ont jusqu’au 24 novembre pour proposer « la conception d’une ligne éditoriale et d’un catalogue de programmes, la production et la mise à
disposition des programmes, la
conception et la réalisation d’une
solution de gestion de contenu et de
diffusion de vidéo en ligne et de son
hébergement ».
Financée sur les crédits du SIG,
cette Web TV devrait largement
s’inspirer de la « NS TV », qui fut
la chaîne du candidat Sarkozy pendant la campagne électorale.
Le patron de la communication
gouvernementale avait dépensé
au printemps 4,3 millions d’euros
pour diffuser 1 630 fois des spots
publicitaires donnant le mode
d’emploi de quelques mesures
phares du gouvernement, avec ce
slogan : « Vous êtes impatients ?
Nous aussi. » Le SIG a lancé cet
été un nouvel appel d’offres – remporté par Euro RSCG C & O –
pour promouvoir le champ de la
réforme sociale (dépendance,
retraite, santé). Une initiative qui
risque d’apparaître décalée :
« J’ai bonne mine en période de crise », reconnaît M. Saussez.
Ce dernier souhaite que le gouvernement soit en communication directe avec les Français,
« loin de la bouilloire médiatique ». Sur Public Sénat, l’ancien
publicitaire avait émis le souhait
que le gouvernement puisse
répondre directement aux préoccupations des Français, sur un
mode interactif.
Maladresse
Mais son initiative n’a pas suscité un vif enthousiasme au sein du
gouvernement. « Ni l’Elysée, ni
Matignon ne sont demandeurs »,
commente-t-on dans l’entourage
de l’exécutif. Selon un ministre,
Nicolas Sarkozy aurait lui-même
indiqué à l’intéressé qu’il jugeait
son initiative maladroite.
Les services juridiques du gouvernement ont également attiré
son attention sur le risque que le
CSA n’accorde un temps de parole
équivalent à l’opposition, puisque
le gouvernement n’est autorisé
par la loi qu’à communiquer sur la
mise en œuvre de lois votées.
M. Saussez a dû nuancer ses
propositions en affirmant à l’AFP,
mardi, qu’il n’avait « jamais eu
l’intention, évidemment, de refaire
“Parlons France” », une émission
qui avait permis à Laurent Fabius,
lorsqu’il était premier ministre,
de s’exprimer régulièrement sous
forme de questions-réponses complaisamment préparées.
« Il ne s’agit pas non plus de s’insérer dans les programmes de télévision de quelque chaîne que ce soit, a
encore précisé M. Saussez. Il
s’agit de faire en sorte que la communication gouvernementale utilise
des durées plus longues que les spots
de 30 à 45 secondes habituels, parce
que dans cette période de crise, les
Français ont besoin d’explications
en profondeur dans le domaine économique et social ». Sur sa Web
TV, M. Saussez aura au moins la
certitude que la parole gouvernementale ne sera pas bridée. a
Christophe Jakubyszyn
GAUCHE PARTI COMMUNISTE
Au Sénat, les promesses
de sobriété ont du mal à tenir PCF : la préparation du congrès
marquée par le désintérêt général
’intitulé du texte, examiné
mercredi 29 octobre au
Sénat, peut sembler énigmatique : « Proposition de résolution
tendant à modifier l’article 3 du
règlement du Sénat afin de renforcer le pluralisme dans l’organe dirigeant du Sénat. » De manière
plus prosaïque, il s’agit de faire
passer le nombre de vice-présidents de six à huit et celui des
secrétaires du bureau de douze à
quatorze. Ce qui ne cadre guère
avec les promesses de sobriété
annoncées par le nouveau président (UMP) du Sénat, Gérard Larcher .
« Deux motivations essentielles » guident cette proposition,
explique le vice-président (UMP)
de la commission des lois, Patrice
Gélard, chargé de la défendre :
« Traduire l’attention que le Sénat
attache, par vocation, à la représentation de la diversité politique, prendre en compte l’objectif constitutionnel du pluralisme inscrit dans la
Constitution. »
Le doyen Gélard a l’art d’habiller de vertueuses considérations les petits accommodements
obéissant à de moins nobles préoccupations. Dans le cas d’espèce, il
s’agit moins de pluralisme que de
tenir les promesses faites par
l’UMP à ses alliés lors de la
L
bataille pour la présidence du
Sénat.
Rappel des faits. Le 1er octobre,
quelques heures avant le scrutin,
les centristes menacent de présenter la candidature de leur chef de
file, Michel Mercier, ce qui risquerait de priver M. Larcher d’une victoire au premier tour. « Que voulez-vous ? », s’enquièrent en catastrophe les émissaires de la majorité : une vice-présidence – prime,
bureau et voiture de fonction compris.
Le groupe UMP est prié d’en
céder une, mais personne ne veut
se sacrifier. Qu’à cela ne tienne,
une septième vice-présidence sera
créée pour les centristes. L’affaire
est conclue, la candidature de
M. Mercier retirée et la victoire de
M. Larcher servie sur un plateau.
Pour faire bonne mesure – et faire
taire les protestations –, il est décidé la création d’une huitième viceprésidence, attribuée au groupe
communiste.
« Ces augmentations seront
gagées par un redéploiement des
moyens et à niveau financier
constant », assure M. Larcher. La
dotation budgétaire du Sénat, qui
passe de 315,5 à 319,5 millions
d’euros, enregistre toutefois une
hausse de 1,27 % en 2009. a
Patrick Roger
LE CONGRÈS du PCF se prépare
et il ne passionne guère. Ni à l’extérieur, où le devenir d’un parti à
1,93 % semble peu peser sur la gauche, ni en interne, où les réunions
sont désertées par les militants.
Ce sont près de 70 000 votants
qui sont invités à s’exprimer, les 29
et 30 octobre, sur le texte d’orientation pour leur congrès de décembre. Mais la fréquentation des
assemblées générales est en chute
libre : dans le Val-d’Oise, à
Ermont, ou Goussainville, elle a
oscillé entre 13 et 25 adhérents
pour des sections qui en comptent
au moins une centaine ; en Ille-etVilaine, l’AG départementale a réuni 25 personnes sur 700 adhérents ; ils étaient 40 à Rennes sur
400 cartes et 25 sur 250 dans le 12e
à Paris.
Dans le fief du Val-de-Marne,
les chiffres sont accablants : 60
participants à Vitry sur 900 adhérents ; 40 à Choisy-le-Roi, 10 à Villeneuve-le-Roi… La direction saura faire voter au dernier moment
pour éviter d’afficher de tels résultats. Mais les militants ne sont pas
dupes. « On a du mal à mobiliser, il
y a une grande lassitude sur les textes », reconnaît Olivier Dartigolles, porte-parole.
L’épuisement militant après la
débâcle à la présidentielle n’explique pas cette désaffection. La promesse faite alors d’« ouvrir
grand » le débat sur le devenir du
PCF a été oubliée au profit d’un
congrès qui opposera, comme les
précédents, la direction à sa vieille
garde représentée par le député
André Gerin et les très orthodoxes
militants de la Riposte. Pour montrer leur désaccord et refuser « de
jouer le jeu habituel des congrès ordinaires », les deux autres sensibilités – les Refondateurs comme une
partie des anciens fidèles de
Robert Hue – ont décidé de ne pas
présenter de texte alternatif.
« On a l’impression qu’à l’intérieur, les militants restent sans y croire, et qu’à l’extérieur, le milieu intellectuel et politique ne sent pas qu’un
sursaut est possible », souligne l’historien Claude Pennetier.
« Le PCF ne semble pas capable
de proposer une alternative. Son
congrès n’apparaît plus que comme
un rite », renchérit Stéphane
Rozès, directeur général de l’institut CSA. Même la question de la
direction – Marie-George Buffet
va-t-elle s’en aller ? – ne passionne
plus. En interne comme à l’extérieur, elle apparaît trop maigre
comme signe de renouveau. a
Sylvia Zappi
FAITS DIVERS IL EST INTERROGÉ SUR UNE AUTRE AFFAIRE D’AGRESSION
IMMATRICULATION
L’accusé de viol, libéré par erreur,
a été interpellé et placé en garde à vue
Un numéro
de département
figurera sur les
futures plaques
JORGE MONTÈS, l’homme qui
avait été remis en liberté le 23 octobre à la suite d’une faute de frappe
commise par la chambre de l’instruction, a été interpellé mercredi
29 octobre en début de matinée à
son domicile parisien.
Il a été placé en garde à vue
dans les locaux de la police judiciaire parisienne où il est interrogé dans le cadre d’une affaire
d’agression commise il y a cinq
mois à Paris. « Celle-ci n’a rien à
voir avec l’affaire qui lui vaut d’être
renvoyé devant la cour d’assises de
Créteil » a indiqué au Monde la
porte-parole du parquet de Paris,
Isabelle Montagne.
Selon cette même source, en
juin 2008, Jorge Montès, 48 ans,
était entré par effraction au domicile d’une femme. Il lui avait sauté
dessus avec un couteau, et s’était
sauvé sans la blesser.
La victime avait porté plainte,
mais la procédure était restée en
l’état, jusqu’à la mise en liberté
inattendue de M. Montès. « En
voyant le visage de M. Montès après
sa sortie de la prison de Fresnes, cette femme a reconnu son agresseur et
a alerté les policiers », a expliqué
Mme Montagne.
Considéré comme un individu
dangereux, M. Montès, un français d’origine uruguayenne, déjà
condamné à un an de prison pour
violences et agressions sexuelles
sur sa compagne, doit comparaître devant la cour d’assises de Créteil dans les mois à venir.
Jorge Montès est accusé d’avoir
enlevé, séquestré et violé deux personnes. Dans un arrêt daté du
17 octobre, la chambre de l’instruction de Paris avait refusé sa
demande mise en liberté. Les
juges avaient motivé leur décision
en raison des risques de pression
que l’accusé pouvait exercer sur
les victimes. La cour avait considéré que le maintien en détention de
M. Montès était « l’unique moyen
d’éviter tout renouvellement des
infractions ». Toutefois une
erreur d’écriture dans la rédaction de l’arrêt avait transformé le
terme « confirme » par « infirme ». Cette « boulette » ainsi qualifiée par Me Franck Berton, avocat des parties civiles, avait suscité une vive émotion. Toutefois, Jorge Montès avait été relâché, mais
il restait soumis à un contrôle judiciaire très strict, lui interdisant
notamment de circuler.
Informé de cette affaire dès le
24 octobre, alors qu’il se trouvait
en Chine, le président de la République, Nicolas Sarkozy avait
demandé au parquet de Paris de
saisir la cour d’appel d’une requête en rectification d’erreur matérielle. Celle-ci sera examinée vendredi 31 octobre à 9 heures, et la
décision qui en découlera, devrait
être rendue dans la foulée. Juste
au moment où la garde à vue de
M. Montès touchera à son terme. a
Yves Bordenave
QUELQUES JOURS après la formation du comité Balladur chargé de repenser l’organisation des
collectivités locales, le département vient de remporter une victoire symbolique et politique.
Alors qu’aucune indication territoriale ne devait apparaître sur
les nouvelles plaques d’immatriculation qui entreront en vigueur
le 1er janvier 2009, le ministère de
l’intérieur a annoncé mardi
28 octobre que, derrière les deux
séries de deux lettres séparées par
une série de trois chiffres, il faudra obligatoirement faire figurer
sur la plaque un numéro de département. Celui-ci, laissé au libre
choix du propriétaire, sera accompagné du logo de la région. Le collectif « Jamais sans mon département », regroupant 221 parlementaires, s’est déclaré « satisfait de
cette victoire ». a
Lacriseéconomique
0123
Jeudi 30 octobre 2008
13
Finance Aux Etats-Unis, les fonds de pension auraient perdu 2 000 milliards de dollars en quinze mois
Le krach
boursier menace
les retraites dans
de nombreux pays
andrine Prod’Homme, une FrancoRwandaise de 32 ans, est partie travailler comme consultante il y a cinq
ansàSan Francisco. Comme laquasi-totalité des salariés aux Etats-Unis, elle cotise
chaque mois pour sa retraite dans un fonds
de pension privé. Elle a opté pour un plan
« 401-k », qui lui permet de décider où placer son épargne. Comme la plupart des
Américains, elle a investi en Bourse, ce qui
est plus risqué mais potentiellement plus
rémunérateur. Mais depuis le début du
krach boursier, elle voit son capital retraite
fondre chaque mois davantage : « Depuis
cet été, ça n’arrête pas. En huit mois, mon
401-k a perdu 40 %, c’est une catastrophe. »
Ils sont 51 millions d’Américains dans
son cas à avoir vu disparaître en quelques
mois des années d’économies. L’ampleur
de la crise est telle que tous les fonds de
pensions américains ont été touchés.
Selon le Congressional Budget Office
S
LEXIQUE
Fonds de pension. Ils sont chargés d’investir les sommes cotisées par les épargnants pour leur retraite. Aux Etats-Unis,
il en existe deux types. Il y a d’abord les
fonds à prestations (ou bénéfices) définies : ceux-ci garantissent un revenu
mensuel lors du départ à la retraite, quelle que soit l’évolution du marché. Il existe
aussi des fonds non garantis, comme les
« 401-k » : ils sont abondés par l’employeur pour aider le salarié à se créer un
capital mais c’est ce dernier qui supporte
le risque lié à l’évolution des cours.
(CBO), les fonds auraient perdu au total
2 000 milliards de dollars en quinze mois
(20 % de leur valeur). Les célèbres CalPERS et CalSTRS, dédiés au financement
des retraites des fonctionnaires et professeurs de Californie, ont fondu de 26 % et
10 % depuis fin juin.
« Je ne suis pas la plus à plaindre. J’ai
trente ans pour me refaire, poursuit Sandrine Prod’Homme. Mais ceux qui voulaient
prendre leur retraite dans cinq ou dix ans et
ont laissé leurs sous en Bourse sont au plus
mal. La plupart doivent reculer le moment
du départ à la retraite. Certains prévoient de
s’arrêter à 80 ans ! »
« Les failles de tout le système »
Avec la crise, c’est tout le système de
retraites par capitalisation qui vacille. Aux
Etats-Unis, la Sécurité sociale permet de
toucher une pension mais le montant
octroyé, correspondant en moyenne à
40 % du salaire, est souvent insuffisant et
tous les Américains n’y ont pas droit. La
quasi-totalité d’entre eux cotisent donc
dans des fonds de pension. Soit dans des
plans à « bénéfices garantis », où le salarié verse une cotisation à son entreprise
qui s’engage à lui verser une retraite pour
un montant fixé à l’avance (si l’entreprise
ne peut le faire, le Pension Benefit Guaranty Corporation, un organisme d’Etat,
prend le relais). Soit il décide de placer son
capital à sa guise dans un fonds non garanti mais plus souple et souvent abondé par
l’entreprise, comme les fameux « 401-k »,
et reçoit à sa retraite le capital qu’il aura
fait fructifier.
« Aujourd’hui la tempêtefinancière dévoileles failles detout le système », conclutl’économiste Thomas Philippon, professeur à
l’université de New York. Les plans garantis « mettent en difficultés les entreprises.
General Motors en souffre dramatiquement
aujourd’hui », indique-t-il, car ce sont les
sociétés qui doivent financer ces retraites
alors que la crise met à mal leurs revenus.
Tandis que les plans non garantis pénalisent les salariés. « Plus globalement, l’idée
très en vogue jusqu’ici de financer les retraites
uniquement par capitalisation est remise en
question », estime M. Philippon.
De fait, les Etats-Unis ne sont pas seuls
dans la tourmente. Tous les pays qui ont
opté pour un système équivalent, censé
résoudre le casse-tête du financement des
retraites par répartition menacé par le
vieillissement de la population, sont
concernés. Au Chili, où le système a été privatisé dans les années 1980, les fonds de
pension auraient perdu 20 % de leur
valeur. En Argentine, face à la déconfiture
Outre-Atlantique, l’indice de confiance
des consommateurs s’effondre à un niveau jamais vu
LES AMÉRICAINS ont mauvais moral. Et
dans un pays où la consommation contribuepour plus desdeux tiers au produit intérieur brut (PIB), cette sévère déprime
confirme un peu plus encore la prochaine
aggravation de la situation économique.
L’indice de confiance des consommateurs, publié mardi 28 octobre par l’institut Conference Board, s’est écroulé à son
plus bas niveau depuis sa création en
1985. Alors que le moral des Américains
avait résisté de façon inattendue en septembre, l’indice s’est effondré à 36 points
en octobre, contre 59,8 points le mois précédent. « On s’attendait à une baisse, mais
pas de cette ampleur. Là, forcément, c’est un
choc », estime Jean-Marc Lucas, économiste chez BNP Paribas. « L’impact de la
crise financière (…) a eu clairement un effet
dévastateur », a commenté le Conference
Board, qui réalise cette enquête auprès de
5 000 ménages.
Les premiers signes de contagion de la
crise financière et bancaire à l’économie
réelle ont eu raison de l’optimisme des
Américains. Ceux-ci craignent désormais
pour la santé financière des entreprises,
leur patrimoine, leur pouvoir d’achat et
leur emploi. Ils pâtissent aussi du durcissement des conditions de crédit, lequel
joue un rôle-clé dans la consommation
outre-Altlantique.
Le vice-président de la Réserve fédérale (Fed), Donald Kohn, avait d’ailleurs
estimé, le 16 octobre, que les dépenses de
consommation étaient « en passe de recu-
ler pour l’ensemble du troisième trimestre,
ce qui serait une première depuis 1991 ».
Autant d’éléments qui laissent augurer
un report voire une annulation des achats
et par conséquent une fin d’année très difficile. Les chiffres de croissance au troisième trimestre, dont la publication est prévue jeudi, devraient déjà faire ressortir
une contraction de l’activité économique,
les analystes tablant en moyenne sur une
diminution de 0,5 %.
Mais avec des consommateurs devenus neurasthéniques, la fin de l’année
pourrait être pire encore et rendre inévitable l’entrée en récession – deux trimestres consécutifs de recul du PIB – de la
première économie mondiale. a
Clément Lacombe
des fonds privés, l’Etat a même décidé de
nationaliser le système et d’utiliser les
26 milliards de dollars gérés jusqu’ici par
les fonds pour créer un régime public.
« Dans ces deux pays, le sujet des retraites
est ultra-problématique, mais en Argentine
sans doute plus qu’au Chili, commente Pierre de Beaulaincourt, économiste chez
Natixis, car on ignore encore si le gouvernement a décidé de nationaliser les retraites
pour protéger les épargnants ou pour faire
main basse sur leurs capitaux. » La crise a
en effet aussi mis à mal les finances de
l’Etat argentin et celui-ci a déjà annoncé
qu’il rapatrierait du Brésil 544 millions de
dollars des fonds de pension pour renforcer le marché des capitaux intérieur.
En Europe, le Royaume-Uni, les PaysBas, la Norvège, la Suède ou la Finlande
sont aussi touchés. Mais c’est en Pologne,
en Hongrie et en République tchèque que
les difficultés sont les plus sérieuses.
Là-bas, les systèmes ont été privatisés plus
récemment, pour désendetter les Etats et
suivre les recommandations des grandes
organisations internationales (Fonds
monétaire international, Organisation de
coopérationet dedéveloppement économiques). Et contrairement à ceux des pays
nordiques ou anglo-saxons, ces fonds
n’ont pas accumulé assez de capitaux pour
résister à une crise aiguë et longue.
« Lorsque la Bourse montait, on a porté
trop d’attention aux systèmes par capitalisation, les systèmes de retraites ont été individualisés. Aujourd’hui, c’est chacun pour soi
et les salariés risquent de se retrouver avec des
retraites minables », alerte Pierre Habbard,
de la TUAC, la commission syndicale
consultative de l’OCDE.
Consciente du problème, l’Organisationa lancé uneconsultationau sein desdifférents pays où existent des fonds de pension et publiera en décembre un bilan pour
chiffrer l’ampleur des dégâts et « tirer les
nombreuses leçons » de cette crise, assure
un de ses représentants. a
Claire Gatinois
Tokyo et les places européennes
en hausse dans le sillage de Wall Street
DEUX JOURS après avoir touché son
plus bas niveau en 26 ans, la Bourse de
Tokyo a gagné 7,74 % mercredi 29 octobre, enregistrant la septième plus forte
hausse de son histoire. La veille, l’indice
Nikkei avait déjà progressé de 6,41 %. A
Paris, le CAC 40 a ouvert mercredi en
hausse de 5,2 %. Dans les premiers échanges, Londres progressait de plus de 5 % et
Francfort perdait 7,5 %.
Les marchés européens et asiatiques
ont suivi le sillage de Wall Street, où l’indice Dow Jones s’était envolé mardi de
10,88 %. Les investisseurs parient sur un
assouplissement généralisé des politiques
monétaires. Aux Etats-Unis, une baisse
des taux était attendue mercredi. Cette
perspective a éclipsé l’annonce d’une chu-
te historique de la confiance des consommateurs américains. Les indices new-yorkais ont également bénéficié d’achats à
bon compte suscités par la chute brutale
des cours ces derniers jours.
Les opérateurs nippons parient aussi
sur une baisse des taux dans l’Archipel.
Selon la presse, la Banque du Japon aurait
l’intention d’abaisser son taux directeur
d’un quart de point à 0,25 % lors de sa réunion de vendredi. Cette information a fait
fléchir dans la matinée le cours du yen face
au dollar et à l’euro.
Vivement attaqué ces derniers jours, le
secteur automobile a bénéficié de la chasse
aux bonnes affaires. Honda a gagné
18,2 %, Nissan 11,4 % et Toyota 10,4 %. a
Jérôme Porier (avec Reuters)
Prix du Livre européen 2 édition
e
Le 10 décembre 2008 au Parlement européen à Bruxelles
Le comité de parrainage présidé par Jacques Delors a retenu, sur 88 œuvres en compétition provenant des 27 pays de l’Union européenne, les 10 livres suivants :
BULGARIE
The English Neighbour
Michael Veshim
(roman)
FRANCE
ALLEMAGNE
ROYAUME-UNI
ALLEMAGNE
Le Regard vide
Jean-François Mattéi
(essai)
Ach Europa, Jürgen
Habermas (Essai)
Après guerre
Tony Judt
(essai)
Viva Polonia
Steffen Möller
(roman)
POLOGNE
BELGIQUE
FRANCE
SLOVÉNIE
FRANCE
Visions d’Europe
Bronislaw Geremek
et Robert Picht (essai)
L’Identité de l’Europe
Christian Vandermotten
et Bernard Dézert (essai)
Pourquoi l’Europe?
Thomas Ferenczi
(essai)
Nedotakljivi
Feri Lainscek
(roman)
Les Arpenteurs de l’Europe
Dominique Borne, Peter
Brook, Michel Deguy
(essai)
Remise du prix en présence de : Jacques Delors, président du comité de parrainage, Martin Schulz, président du groupe PSE du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, président du Parlement
européen, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, Jorge Semprun, président du jur y européen et écrivain.
www.livre-europeen.eu
Lacriseéconomique
14
0123
Jeudi 30 octobre 2008
La crise de l’automobile touche de plein fouet les équipementiers
sont priés de prendre des jours de RTT
ou des congés payés. Et lorsque cela ne
suffit pas, les entreprises ont recours au
chômage technique. Dans la région de
Laval (Mayenne), plus de vingt entreprises ont déposé une demande d’autorisation pour un volume total de 58 000 heures.
Fragilisée depuis plusieurs
années par la politique des
constructeurs, la filière redoute
des suppressions d’emplois
es constructeurs automobiles sont à
la peine, et c’est toute la chaîne de
sous-traitance qui trinque. Le décrochage des ventes en Europe en août et en
septembre prouve désormais que la fin
de l’année sera tendue. Depuis le début
de la crise, les constructeurs avaient déjà
commencé à réduire leur production.
Mais pour éviter une augmentation
vertigineuse de ses stocks, Renault a décidé de fermer ses usines françaises pendant une ou deux semaines à compter du
27 octobre. PSA Peugeot Citroën a annoncé des mesures similaires. Mécaniquement, les équipementiers, qu’ils soient de
premier rang, c’est-à-dire des fournisseurs directs, ou de deuxième rang,
c’est-à-dire sous-traitants pour les équipementiers, doivent eux aussi adapter
leur production.
A Sochaux (Doubs), où se trouve l’usine historique de PSA, au moins une vingtaine de fournisseurs sont touchés. Les
sites de Faurecia, une filiale de PSA qui
fabrique des systèmes d’échappement ou
encore des sièges, Wagon Automotive et
Sonas, spécialisés dans l’emboutissage,
près de Belfort, ou encore EAK (airbags)
à Valentigney (Doubs) ont laissé leurs
grilles fermées pour réduire leur production.
« La crise, on l’a vue venir. Chaque
semaine, les constructeurs actualisent leurs
L
des et électriques. D’autres, comme l’Allemagne, où Mme Merkel a du mal à convaincre le SPD des vertus d’un plan d’aide aux
constructeurs, ont au contraire du mal à
aller dans le même sens. Et ils demandent
à la commission d’être vigilante.
Au sein de l’exécutif européen, comme
entre les Etats, les avis divergent enfin sur
l’opportunité de renforcer la politique
industrielle européenne. Les commissaires les plus libéraux sont peu disposés à
soutenir un plan sectoriel qui bénéficierait
avant tout aux pays producteurs, l’Allemagne, la France, l’Italie, ou l’Espagne.
« Nous sommes dans une phase de balisage », observe un industriel du secteur :
« toutes les pistes sont étudiées ». En attendant, la commission, qui ne dispose pas
d’enveloppe budgétaire directement mobilisable en faveur de l’automobile, devait
indiquer mercredi qu’elle songe à réorienter certains fonds structurels vers les salariés les plus touchés par la crise. Comme
ceux de l’automobile. a
Bassin d’emploi touché
Là où sont installées les usines de Sandouville, Cléon et Dieppe (Seine-Maritime) de Renault, « c’est tout le bassin d’emploi qui va être touché », s’est inquiété Jacques Dellerie, le maire de Sandouville.
Ici, on dit qu’un Renault, c’est trois ou quatre salariés. »
Les équipementiers comme Faurecia
et Plastic Omnium installés tout près travaillent déjà avec peu de stocks, c’est la
méthode du « juste à temps ». Les méventes de la nouvelle Laguna de Renault ont
entraîné une réduction massive de la production depuis plusieurs mois. Au total,
les salariés travaillant sur cette chaîne
auront eu plus de 70 jours non travaillés
en 2008. Le constructeur a annoncé la
suppression de 1 000 emplois. Faurecia,
qui fabrique des sièges et dont le site jouxte celui de Renault, pourrait lui aussi supprimer des postes.
Sans préjuger de l’avenir, les équipementiers les plus fragiles, c’est-à-dire
ceux qui ne pourront pas investir faute de
fonds propres suffisants et seront victimes de la pénurie de crédit, pourraient
rencontrer de très graves difficultés.
Pour certains, cette crise économique
leur portera un coup fatal.
Car, depuis plusieurs années, la filière
des équipements pour véhicules souffre.
Année après année, les emplois déclinent : ils sont passés de 123 445 en 2005
à 114 446 en 2007. En 2006, la Fédération des industries des équipements pour
véhicules (FIEV) avait prédit une perte
de 10 000 emplois d’ici à 2010, « elle
devrait être atteinte dès 2009 », affirme
son secrétaire général, Jacques Monnet.
Les équipementiers ont été touchés de
plein fouet par la hausse des matières premières qu’ils n’ont répercutée qu’à un
peu plus de 50 %.
« Ils sont aussi confrontés à la politique
des constructeurs qui a consisté ces dernières années à leur transférer une part de plus
en plus importante de leur activité sans
financer la recherche et le développement », explique-t-on à la Fiev. Les fournisseurs de l’automobile réalisent 75 %
du prix de revient de fabrication d’une
automobile en France, le reste correspond aux opérations d’assemblage. Sans
compter la pression sur les prix qu’exercent les constructeurs. Renault et PSA
n’ont pas caché leur volonté d’augmenter
leurs achats de composants dans les pays
à bas coûts.a
Philippe Ricard
Nathalie Brafman
Chaîne de montage de l’usine PSA Peugeot Citroën, de Sochaux. AFP.
programmes de production sur les trois prochains mois, explique Patrick Bellity,
directeur général de Groupe Fonderie.
Fin septembre, on a bien vu le décrochage.
Début octobre, on était déjà à moins 20 %
et plus on a avancé dans le mois, plus ça chutait. » Sur le dernier trimestre de 2008, la
première entreprise de fonderie en France a décidé de produire entre 20 % et
30 % de moins que ce qui était prévu.
Les intérimaires sont les premières victimes du ralentissement économique. A
Laval, Valeo Systèmes Thermiques
(radiateurs automobiles) a dû se séparer
de 130 intérimaires sur 160. « C’est le premier levier de la flexibilité », reconnaît
M. Bellity. Sa société, qui fabrique des pièces en aluminium, a supprimé en quelques jours 220 postes d’intérimaires, soit
10 % des effectifs.
Dans la plupart des cas, les salariés
La Commission européenne divisée sur l’opportunité d’un plan de soutien
BRUXELLES
BUREAU EUROPÉEN
Les constructeurs le demandent, la France les soutient, mais l’idée demeure
embryonnaire à ce stade : la mise en
œuvre d’un plan continental d’aide au secteur automobile suscite des réserves au
sein de la Commission européenne. Mercredi 29 octobre, à Bruxelles, le patron de
PSA Peugeot Citroën, Christian Streiff,
devait, au nom de l’Association européenne des constructeurs, qu’il préside,
détailler devant l’exécutif européen quelques pistes concrètes. Tandis qu’ils multiplient les mesures de chômage technique
pour faire face à la chute vertigineuse des
ventes, les fabricants implantés en Europe
réclament une enveloppe de 40 milliards
de prêts à taux réduit et des primes à la casse pour accélérer le renouvellement de la
flotte. « Les producteurs sont confrontés à
des consommateurs de plus en plus prudents
et appellent les gouvernements à stimuler
l’économie », martèle M. Streiff depuis
quelques semaines.
A l’instar de Nicolas Sarkozy, plusieurs
dirigeants européens considèrent qu’il est
grand temps que le continent soutienne
son industrie automobile, au moment où
les Etats-Unis ont annoncé un plan de
25 milliards de dollars de prêts bonifiés en
faveur de leurs constructeurs. Un dispositif que les constructeurs et les responsables français aimeraient voir transposer
en Europe, avec l’aide de la Banque européenne d’investissement. « La meilleure
réponse est européenne, en tout cas coordonnée avec les autres grands pays constructeurs
d’automobiles », estime Henri Guaino, le
conseiller spécial du chef de l’Etat. Mercredi, à l’issue d’une réunion spéciale consacrée à la crise, la Commission européenne
doit indiquer qu’elle réfléchit à des mesures de soutien ponctuelles afin de développer des véhicules plus verts. Mais elle ne
devait pas annoncer à ce stade le plan de
grande ampleur appelé de leurs vœux par
les constructeurs.
Des divergences existent au sein de la
Commission. Si le commissaire allemand à
l’industrie Günter Verheugen prend très
au sérieux les difficultés du secteur, certains de ses collègues se méfient d’un dispositif spécifique destiné à compenser,
comme le réclament les constructeurs, les
surcoûts liés à la lutte contre le réchauffement climatique. Le projet de directive doit
ainsi faire l’objet de nouvelles négociations
entre les Vingt-sept mercredi. « L’industrie
doit innover pour s’adapter à la législation
en cours d’adoption », juge le commissaire
à l’environnement, Stavros Dimas.
Mesures nationales d’aide
L’exécutif européen se veut d’autant
plus prudent qu’avec la crise financière et
la récession qui s’annonce, il craint une
remise en cause généralisée des règles
européennes en matière d’aide d’Etat. Plusieurs Etats membres, dont la France, songent à mettre en place des mesures nationales d’aide au secteur. Lors du Salon de
l’auto, M. Sarkozy a annoncé un plan de
soutien de 400 millions d’euros sur quatre
ans pour développer des véhicules hybri-
ALLEMAGNE IG METALL VEUT UNE HAUSSE DE 8 %
CONJONCTURE UNE RÉVISION DRACONIENNE DES PRÉVISIONS
Négociations salariales
tendues dans la métallurgie
L’OFCE pense que la France est en récession
et n’exclut pas qu’elle le reste en 2009
BERLIN
CORRESPONDANTE
Outre-Rhin, les fronts se durcissent entre syndicats et patronat
dans le secteur de la métallurgie, en
pleine négociation salariale. Malgré la crise économique, le mastodonte IG Metall n’entend pas céder
d’un iota et demande une hausse
de 8 % pour les salaires des quelque 3,6 millions d’employés de ce
secteur, qui réunit l’industrie automobile, des machines-outils et de
l’électronique.
Le président du syndicat, Berthold Huber,a confirmé cette revendication, la plus élevée depuis
16 ans, mardi 28 octobre, avant un
nouveau tour de table jeudi. Vendredi expire l’accord en vigueur, et
IG Metall agite la menace de grèves
d’avertissement. « Les salariés
n’ont pas eu leur part de la croissance
des dernières années, ce sont les
employeurs qui en ont profité », a
affirmé M. Huber, citant les gains
de productivité élevés enregistrés
par les entreprises de la branche
depuis deux ans.
Les patrons, réunis dans la fédération Gesamtmetall, devraient
soumettrejeudiuneoffreauxsyndicats. Mais le ton est donné : on ne
peut pas « amortir les coûts de
demain avec les bénéfices d’hier »,
s’est agacé Martin Kanniegiesser,
président de Gesamtmetall. Les
employeurs dénoncent des exigences exagérées dans un contexte de
ralentissement de la conjoncture.
Après plusieurs années marquées par des profits record, certains groupes commencent à sentir
leseffets de la crise. C’est particulièrement vrai pour l’automobile.
Face à une demande en chute libre,
Daimler, Opel et BMW ont déjà
annoncé une baisse de leur production pour éviter le gonflement des
stocks. La semaine dernière,
Gesamtmetall a présenté les résultats d’une enquête menée auprès
des entreprises de la branche : les
trois quarts ont noté en septembre
un recul dans les entrées de commandes.
Mais IG Metall tient bon, encouragé par le débat sur le pouvoir
d’achat. « Les syndicats font valoir
que des augmentations de salaires
sont nécessaires pour relancer la
consommation, seule capable de soutenir la croissance », explique Reinhard Bispinck, expert à la fondation Hans-Böckler, proche des syndicats. Les tractations sont suivies
de près : en Allemagne, où les salaires sontnégociés branche par branche, l’accord conclu dans la métallurgie a valeur d’étalon pour les
autres secteurs. a
Marie de Vergès
ESTIMANT que « la crise financière entraîne le monde dans une spirale infernale » et que « le risque de
récession est important », l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a présenté, mercredi 29 octobre, deux nouveaux
scénarios pour l’économie mondiale en 2008 et 2009, l’un « gris »,
l’autre « noir », « attachés chacun
au degré de gravité des tensions
financières ».
Dans le premier cas, le Centre de
recherche en économie de Sciences
Po prévoit que la récession française ne durera pas au-delà du troisième trimestre. Dans le second, il
table surune croissance, enmoyenne annuelle, de – 0,1 % en 2009.
L’étude consacrée à la France,
intitulée « Entrée dans le tunnel ? », ne laisse guère d’espoir de
redémarrage rapide de l’activité.
« La conjonction des chocs économiques violents qui se sont succédé
depuis l’été 2007 (…) a cassé l’élan de
croissance amorcé en 2006 en zone
euro et hypothèque tout espoir de
reprise en France en 2008 et 2009 »,
assènent ses auteurs.
Dans le scénario le moins négatif, l’économie française connaîtrait « un léger repli » au second
semestre avec une croissance du
PIB de – 0,2 % et 0,1 % aux troisième et quatrième trimestres, soit
une hausse en moyenne annuelle
de 0,9 % en 2008 (proche de la prévision gouvernementale). Plus de
la moitié du ralentissement serait
imputable au choc inflationniste.
En 2009, les tensions sur les
prix seraient moins fortes, mais
les répercussions des crises financière et immobilière s’amplifieraient, limitant la croissance à
+ 0,7 % en moyenne annuelle.
Le taux de chômage remonterait de 7,4 % cette année à 7,7 % et
le déficit public franchirait la barre des 3 % du PIB (3,1 % en 2008
et 3,5 % en 2009).
Le scénario noir repose sur l’hypothèse d’un un impact plus fort
du ralentissement américain sur
les économies européennes et sur
un « dérèglement persistant et massif des marchés financiers ».
Dans cette hypothèse, la récession continuerait en France en
2009. Elle serait toutefois moins
marquée (– 0,1 %) que celle du
Royaume-Uni (– 0,8 %), de l’Espagne (– 0,8 %) et de l’Italie
(– 0,4 %). Le taux de chômage
repasserait à + 8,1 %, et le déficit
public atteindrait + 3,9 % du PIB. a
Claire Guélaud
Le Monde des Livres sur LCI
« La littérature hors les murs »
Florence Noiville reçoit François Bégaudeau
Diffusion :
jeudi 30 octobre à 13 h 40
Rediffusions :
vendredi 31 octobre à 14 h 10,
samedi 1er novembre à 16 h 30 et
dimanche 2 novembre à 13 h 10.
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0123
Jeudi 30 octobre 2008
Lacriseéconomique
Le FMI, l’UE et la Banque mondiale
au secours de la Hongrie
Un montant global d’environ
20 milliards d’euros de prêts
va être débloqué pour aider
Budapest. D’autres pays de
l’Union européenne pourraient
bénéficier du même dispositif
BRUXELLES
BUREAU EUROPÉEN
’est une action concertée de grande
ampleur afin de voler au secours des
économies émergentes d’Europe
centrale déstabilisées par la crise financière qui s’est engagée. Le Fonds monétaire
international (FMI), l’Union européenne
(UE) et la Banque mondiale ont annoncé,
mardi 28 octobre, leur intention d’accorder des prêts d’un montant de 20 milliards d’euros à la Hongrie. Sur cette enveloppe, 12,5 milliards proviennent du
FMI, 6,5 milliards de l’UE, et un milliard
de la Banque mondiale.
Frappée de plein fouet par la crise, la
Hongrie est le premier des nouveaux
membres de l’UE à faire l’objet d’une telle opération de sauvetage. Depuis deux
ans, le pays mène une politique d’austérité qui lui a permis de réduire son déficit
public de 9,2 % du produit intérieur brut
(PIB) en 2006 à 3,8 % en 2008. Mais le
déficit de la balance de paiements de cette économie très dépendante des investisseurs étrangers reste énorme, autour de
5 % du PIB.
Depuis l’accélération de la crise financière, mi-septembre, la devise nationale,
le forint, a chuté sur les marchés des changes, au point d’obliger la banque centrale
hongroise à relever fortement ses taux
d’intérêt pour tenter d’inverser la tendance. La Bourse s’est elle aussi écroulée.
Bien que le pays ne soit pas membre de la
zone euro, la Banque centrale européenne
(BCE) a dû intervenir début octobre pour
C
permettre aux autorités d’injecter quel- étroite concertation avec la présidence
que 5 milliards d’euros de liquidités dans française de l’Union, les Vingt-sept se
le secteur financier. Confronté à la défian- sont mis d’accord pour actionner un mécace des investisseurs internationaux, le pre- nisme exceptionnel « d’aide à la balance
mier ministre Ferenc Gyurcsany a recon- des paiements », sous forme de prêts remnu, mardi, que le PIB brut devrait se boursables. « Le message est très clair : il
est de dire à des pays membres de l’UE que
contracter de 1 % en 2009.
La Hongrie devient le troisième pays nous ne les laisserons pas tomber », dit un
dans le monde à obtenir un prêt du FMI haut responsable européen. « Il s’agit
pour tenter de surmonter la crise financiè- d’être cohérent : la faillite de la Hongrie
re. L’Islande s’est vu promettre vendredi aurait un impact sur les banques autrichienun prêt de 1,65 milliard d’euros, et l’Ukrai- nes, italiennes, et allemandes implantées
ne, de 13 milliards d’euros. Le Fonds dis- sur son territoire », ajoute cet expert.
L’urgence est telle que les responsacute avec d’autres Etats en grandes difficultés, comme le Pakistan et le Biélorus- bles européens n’excluent pas une opérasie, mais il a démenti être en contact avec tion du même ordre en faveur d’autres
économies d’Europe centrale. A ce jour,
la Roumanie.
aucune demande n’a été formuL’aide internationale, et
lée. Mais les trois pays Baltes,
européenne, est accordée sous
L’aide
la Roumanie et la Bulgarie soufconditions. La Hongrie s’est
internationale
frent eux aussi d’un déficit
notamment engagée à réduire
est accordée sous
important de leur balance de
son déficit public, et à recapitaconditions. Le pays paiement.
liser les banques opérant sur
devra réduire son
« Tous les Etats dans cette
son territoire. Comme l’Etat
déficit budgétaire
situation sont vulnérables »,
hongrois n’a pas les moyens
indique un spécialiste. Dans ce
d’agir seul, une intervention
de la Banque européenne de reconstruc- contexte, les Vingt-sept envisagent
tion et de développement (BERD) est à d’ailleurs de relever le plafond des aides
l’étude pour soutenir le plan public de de ce type aujourd’hui autorisées en Eurorecapitalisation de la première enseigne pe. C’est ce qu’a suggéré le président en
exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, à l’isdu pays, OTP.
Mardi, le directeur général du FMI, sue d’un entretien avec le premier minisDominique Strauss-Kahn, a précisé que tre britannique Gordon Brown, mardi.
Le chef de l’Etat veut proposer lors
la Hongrie avait « développé un ensemble
complet de mesures » susceptibles de « res- d’un sommet spécial avec ses homolotaurer la confiance des investisseurs et d’al- gues européens, vendredi 7 novembre à
léger les tensions connues ces dernières Bruxelles, de porter à 20 milliards la capasemaines sur les marchés financiers hon- cité de prêt de l’Union, contre 12 milgrois ». D’après M. Strauss-Kahn, ce dis- liards aujourd’hui. « A elle seule, la Honpositif cherche à « maintenir une liquidité grie vient de consommer la moitié de la faciadéquate en monnaie locale et étrangère, lité », dit-on dans l’entourage de Joaquin
ainsi que de hauts niveaux de capitalisa- Almunia, le commissaire en charge des
affaires économiques et monétaires : « Il
tion, pour le système bancaire ».
De son côté, c’est la première fois que est judicieux d’élargir nos moyens d’interl’UE apporte un soutien de ce type depuis vention. » a
la crise monétaire italienne, en 1993. En
Philippe Ricard
15
Outre-Rhin, les banques boudent le plan
de sauvetage pour ne pas avoir « honte »
BERLIN
CORRESPONDANCE
Le fonds de sauvetage du secteur financier
allemand est officiellement prêt à l’usage
depuis lundi 27 octobre : 480 milliards
d’euros, dont un fonds de recapitalisation
de 80 milliards, mis à disposition par l’Etat
pour les établissements qui en feraient la
demande. Mais les banques ne se pressent
pas au portillon.
La banque publiquede Bavière, laBayernLB, a réclamé la première 5,4 milliards
d’euros. Deux autres instituts régionaux, la
WestLB et HSH Nordbank, ont signalé
leur intérêt. Du côté des banque privées,
seule Hypo Real Estate, déjà sauvée de la
faillite, a annoncé mercredi qu’elle demandait une garantie de 15 milliards d’euros.
Pour certains experts, ce manque d’entrain
est lié aux conditions posées par le gouvernement : en échange de son aide, l’Etat
recevra des actions, donc un droit de
regard. Les établissements devront en
outre plafonner le salaire de leurs dirigeants et ne plus verser de dividendes.
« Les banques privées ont peur d’être stigmatisées et redoutent les répercussions sur
leur cours de Bourse », estime Konrad Becker, chez Merck Finck. Le patron du numéro un allemand Deutsche Bank, Josef
Ackermann, aurait même déclaré devant
des collaborateurs qu’avoir recours au
plan lui ferait « honte ».
Inquiet face à cette retenue, Berlin fait
pression : renoncer aux fonds publics pour
des raisons de prestige est « irresponsable », a critiqué, dimanche, le ministre des
ASIE
Suicide d’un homme d’affaires
de Hongkong ruiné par le krach
Un homme d’affaires hongkongais s’est
donné la mort après avoir essuyé de sévères pertes en Bourse, a indiqué, mercredi
29 octobre, la presse locale. Leung ManKong, 62 ans, s’est précipité mardi matin
finances, Peer Steinbrück. Plustôt, la chancelière Angela Merkel avait estimé que le
plan n’était pas utilisé « autant qu’il devrait
l’être ». « Les banques espèrent que Berlin les
obligera à avoir recours au plan de façon collective », comme en France et aux EtatsUnis, affirme M. Becker.
Le modèle du plan allemand, basé sur le
libre arbitre, ne fait pas l’unanimité dans
les milieux économiques. « L’Etat doit dire
aux banques : “Soit vous levez des fonds sur
les marchés, soit nous entrons à votre capital.” », insiste l’économiste Hans-Werner
Sinn, président de l’institut IFO de
Munich, dans le quotidien Tagesspiegel.
Mais selon les spécialistes, les établissements allemands ne pourront pas longtemps bouder ces fonds : les recapitalisations aux Etats-Unis et en Angleterre ont
créé de nouvelles références sur le marché,
notamment en matière de solvabilité. « Les
banques allemandes sont déjà pénalisées en
termes de concurrence internationale », note
Udo Steffens, président de la School of
Finance and Management de Francfort.
« Dans un premier temps, elles essaient de
résoudre leurs problèmes seules, cequi est plutôt positif », estime pour sa part Dieter
Hein, analyste de l’agence Fairesearch. La
Postbank a ainsi annoncé, lundi, une augmentation de capital d’un montant maximal de 1 milliard d’euros par sa maison
mère Deutsche Post, refusant de recourir à
l’aide l’Etat. « Mais sans aucun doute,
d’autres banques vont se manifester dans les
mois à venir », affirme M. Hein. a
Marie de Vergès
du huitième étage d’un immeuble, selon le
South China Morning Post. Selon l’associé
du défunt, avec qui il gérait plusieurs restaurants, Leung Man-Kong avait perdu
des sommes importantes en jouant à la
Bourse. L’indice de la place de Hongkong,
le Hang Seng, a perdu plus de 60 % de sa
valeur depuis un an. – (AFP.)
16
Lacrise
Economie & Entreprises
Les services à la personne
au secours de l’emploi
NICOLAS Sarkozy a annoncé mardi 28 octobre à Rethel (Ardennes)
l’immédiateté de la déduction fiscale de 50 % accordée aux particuliers qui rémunèrent des personnes employées à domicile (garde
d’enfants, aide aux personnes
âgées, cours particuliers…), et qui
bénéficient de cette mesure sous
forme de crédit d’impôt.
Ces ménages, généralement non
soumis à l’impôt sur le revenu,
n’auront plus à faire l’avance de la
déduction et donc à attendre un an
avant son remboursement. Cette
décisions’inscritau côté despropositions du président de la République, concernant les aides à l’emploi
(Le Monde du 29 octobre). Mais elle
est aussi le prélude à un catalogue
de mesures en préparation au
ministèrede l’économiepourrelancer les services à la personne.
Ce « plan Lagarde » – destiné à
succéder au plan Borloo des services à la personne lancé en 2006 – a
pour but d’inciter familles et particuliers employeurs à maintenir
leur offre dans une période où le
pouvoir d’achat est menacé.
Deux rapports sont venus étayer
la réflexion du gouvernement sur la
relance du secteur des services à la
personne. Le premier a été remis
par Michèle Debonneuil, inspectrice des finances, en septembre. Le
second est un rapport de suivi du
Conseil économique et social (CES)
que Le Monde a pu se procurer.
Les deux documents proposent
en commun la stabilisation du
cadre fiscal actuel, l’immédiateté
de la déduction fiscale de 50 % et
différentes mesures destinées à
améliorer la formation professionnelle des personnes œuvrant dans
ce secteur.
Développer les aides de l’Etat
Pour le reste, on note quelques
différences. Le CES préconise un
développement des aides de l’Etat
« sur les services aux personnes âgées
dépendantes et à la garde d’enfants », l’inscription obligatoire du
CESU (chèque emploi service universel) dans les négociations entre
patrons et syndicats, et différents
assouplissements réglementaires
permettant aux assistantes maternelles comme aux aides à domicile
dese regrouper pourmieuxglobaliserl’offre deservices.Le CES préconise aussi un regroupement des
particuliers pour réduire le morcellement du temps de travail qui est
l’un des principaux obstacles à l’attractivité du secteur.
Le rapport Debonneuil de son
côté proposait de réduire les coûts
par une coordination des platesformes techniques mises en place
par les différentes enseignes et
d’appliquer la formule « temps
partiel temps plein » qui permettrait à une personne souhaitant
travailler à plein temps, mais qui
ne trouve que du temps partiel, de
toucher un plein salaire pour se
former pendant les périodes où
elle ne travaille pas. a
Yves Mamou
Du paradis à l’enfer pour
les épargnants britanniques
n temps ordinaire, l’île de
Man respire le bonheur.
Tout comme à Guernesey, il
ne s’y passe jamais rien. C’était
avant la crise financière qui menace d’engloutir les économies de
dizaines de milliers de Britanniques qui ont placé leur épargne
dans ces deux paradis fiscaux, territoires de la Couronne pourvus
d’une large autonomie.
Quelque dix mille déposants britanniques – individus et collectivités locales – risquent de perdre
une grande partie de leurs avoirs
investis dans la Kaupthing Singer
& Friedlander (Isle of Man). La
filiale de la première banque islandaise en faillite dispose de 840 millions de livres (1 milliard d’euros)
dans son antenne de Douglas, la
« capitale » de l’île. De plus,
10 000 clients de la Lansbanki de
Guernesey risquent de tout perdre. En effet, si Man garantit les
dépôts bancaires à hauteur de
50 000 livres, Guernesey n’offre
aucune protection.
« Nous sommes des déposants,
pas des spéculateurs. Le gouvernement britannique doit nous rembourser », insiste Ziggi Sieczko,
porte-parole du comité de défense
des investisseurs lésés de l’île de
Man. A l’écouter, la majorité des
déposants sont des expatriés britanniques vivant aux quatre coins
du monde ne disposant plus d’une
adresse permanente au Royaume-
E
Uni nécessaire à l’ouverture d’un
compte d’épargne. A Guernesey, il
s’agit surtout de retraités et de
petits entrepreneurs.
Les épargnants ont voulu profiter de taux d’intérêt supérieurs –
entre 1 % et 2% – à ceux pratiqués
au Royaume-Uni et de quelques
avantages fiscaux. Par ailleurs, l’allégeance au suzerain anglais leur
inspirait confiance.
« Le gouvernement britannique
ne peut plus prétendre que ces territoires sont autonomes. La législation laxiste de protection des dépôts
répond aux intérêts de la City, pas
de l’investisseur », souligne John
Christensen, directeur du Tax Justice Network, une ONG militant
en faveur de la transparence des
marchés financiers et de l’équité
fiscale. L’ensemble de la finance
toxique à l’origine de la tempête
bancaire a transité par ces places
extraterritoriales, à l’instar de
Man, des îles anglo-normandes ou
de Cayman, dans les Antilles.
Les déposants espèrent qu’une
négociation entre les gouvernements britannique et islandais,
leur permettra de récupérer leurs
fonds. En cas d’accord, l’administration des impôts de Sa Majesté a
prévenu les exilés fiscaux : de lourdes amendes pour évasion fiscale
les attendent s’ils rapatrient leurs
actifs au Royaume-Uni. a
Marc Roche
(Londres, correspondant)
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Au Guilvinec, des marins-pêcheurs entre
résignation, subventions et désertions
Depuis la fin de l’été, neuf
des cent neuf bateaux du
port du Finistère sont partis
à la casse, dans le cadre
du plan instauré après
les grèves de novembre 2007
LE GUILVINEC (Finistère)
ENVOYÉE SPÉCIALE
n, puis deux, puis trois… En
quelques semaines depuis la
fin de l’été, le port du Guilvinec (Finistère) aura vu neuf de ses
109 bateaux détruits, dans un
mélange d’émotion et de résignation. Et 21 sur l’ensemble du quartier maritime qu’il compose avec
ses voisins Loctudy, Lesconil et
Saint-Guénolé. De quoi alourdir
un climat toujours tendu.
« C’est pas le fait qu’ils partent à
la casse qui me fait mal, c’est qu’on
n’en reconstruise pas d’autres »,
s’émeut Robert Bouguéon, le président du comité local des pêches.
Ces destructions font partie du
plan de « sortie de flotte » subventionné par l’Etat, décidé après les
grèvesdenovembre 2007.Le ministre de l’agriculture et de la pêche,
Michel Barnier, doit rencontrer les
représentants des pêcheurs, jeudi
30 octobre, pour faire le point sur
le déroulement de cette opération
« pêche durable ».
En France, 170 bateaux au total
ontété retenus. Et la profession sait
qu’un nouveau plan est en vue. Les
patrons candidats ont profité de
l’aubaine,mais les voirtoucher plusieurs centaines de milliers
d’euros, – « des sommes épouvantables », dit une femme de pêcheur –,
pour des bateaux restés à quai
depuis longtemps, ou moins en difficulté que d’autres, pose question.
Surtout dans un contexte de revenus en berne.
Car ici, la baisse du pouvoir
d’achat est très sensible. La hausse
du pétrole, jusqu’à la fin du premier semestre, les marinspêcheurs l’ont ressentie directement sur leur feuille de paye. Leur
salairedépend en effet de cequi reste à l’équipage, une fois retirés les
frais de fonctionnement du bateau,
U
Le patron pêcheur Claude Primot pose devant les restes de son chalutier, le « Guerveur », au Guilvinec
après sa destruction, le 6 septembre. Le langoustinier a fait partie du plan de « sortie de flotte ». MARCEL MOCHET/AFP
dont le carburant. Alors, cela fait
deux-trois ans maintenant que les
salaires sont en baisse, et que les
matelots ne touchent plus comme
avant des émoluments de cadres
supérieurs. Du moins beaucoup
d’entre eux.
Chacun connaît un homme rentré au port après dix à quinze jours
de mer avec 300, 80 ou même
50 euros. Les plus fragilisés sont
ceux qui n’ont pas la chance de travailler sur un chalutier côtier, mais
sur un hauturier. Les marées sont
longues et éprouvantes, et comme
le bateau consomme beaucoup, le
salaire n’est pas garanti à l’arrivée.
« Sinistrose artificielle »
C’est le cas de ce jeune mécanicien, qui vient de rentrer au port
avec 1 000 euros pour dix jours de
travail non-stop, avec sommeil par
à-coups. Vu sa qualification, il
gagne une fois et demie plus que
les matelots. En 2007, il a voulu
acheter une maison, mais n’a pas
pu obtenir de prêt, vu son salaire.
« Il y a dix jours, j’ai cassé mon plan
d’épargne pour la retraite sur lequel
j’avais 5 000 euros », dit-il, sans
vouloir donner son nom.
Beaucoup de pêcheurs ont quitté le milieu depuis la grève, partant
travailler pour les vedettes de tourisme, les ferries et surtout le ravitaillementdes plates-formes pétrolièresau largede l’Afrique. Lesrevenus y sont fixes et meilleurs. Mais il
faut partir deux à trois mois, ce que
refuse le jeune mécanicien, père
d’un bébé de dix-sept mois. Ce que
refuse aussi l’un de ses confrères,
en congés maladie depuis un an,
mais qui reprendra bientôt la
pêche, en espérant pouvoir en
vivre. « C’est mon métier », dit-il
simplement.
L’« aide sociale » fait tenir bon
les matelots. Octroyée en mai par le
gouvernement à la suited’une nouvelle grève, elle est perçue chaque
mois depuis juillet. Plafonnée à
40 euros par jour de pêche, elle
dépend du cours du pétrole. Si son
repli persiste, l’enveloppe de
40 millions d’euros durera plus
longtemps. « Sans elle, il n’y aurait
plus de candidats pour partir sur les
hauturieurs », note Daniel Caron,
le président du Crédit maritime du
Finistère
Sans nier les difficultés rencontrées par les pêcheurs, la maire du
Guilvinec, Hélène Tanguy (UMP),
refuse de tomber dans la « sinistrose artificielle », qui s’est selon elle
emparée du port, et s’est amplifiée
avec les départs à la casse. Elle plaide pour une meilleure mise en
avant de la pêche française « de
qualité ». Pour l’élue, il y aura
« trois ans difficiles », néanmoinsla
pêche a encore « un avenir ».
Mais sur le port, ces derniers
mois, des économies ont été faites
sur l’entretien des bateaux et les
effectifs des équipages. Alors une
nouvelle baisse d’activité est redoutée. Moins de chalutiers va rimer
avec moins de travail pour les avitailleurs, les carreneurset les mécaniciens… « Les libéraux se réjouiront que des chalutiers disparaissent,
mais un port vit par le nombre de ses
bateaux », conclut M. Carrot. a
Laetitia Clavreul
AUDIOVISUEL REMISE À PLAT DES RELATIONS ENTRE PRODUCTEURS ET DIFFUSEURS
M6 fait de la résistance sur les nouveaux quotas de production
L’ÉPREUVE de force est engagée
entre M6 et le ministère de la
culture et de la communication à
propos de la remise à plat des
« décrets Tasca » qui définissent,
depuis des années, les relations
entre producteurs et diffuseurs et
accompagnent le projet de loi sur la
réforme de l’audiovisuel adopté en
conseil des ministres le 22 octobre.
M6 fait de la résistance, alors
que les PDG de TF1, France Télévisions et Canal+ ont signé le 22octobre un nouvel accord avec les principaux syndicats de producteurs,
l’Union syndicale de la production
audiovisuelleet leSyndicat des producteurs de films d’animation prévoyant de concentrer les engagements de production dans les
œuvres patrimoniales.
La chaîne qui, de son côté, a
signé un accord (non reconnu par
le ministère de la communication)
avec le Syndicat des producteurs
indépendants (SPI) et le Satev qui
regroupe une cinquantaine d’agences de presse, exige que les magazines d’information constituant la
colonne vertébrale de ses programmes soient considérés, au même
titre que les fictions, comme des
« œuvres patrimoniales ».
Nicolas de Tavernost, président
du directoire de M6, estime que les
obligations pour sa grille de programmes (16 % de son chiffre d’affaires) se répartissent a égalité
entre la fiction et les magazines.
Mardi, dans un entretien au
Figaro, il rappelait que M6 « respecte scrupuleusement ses obliga-
tions de production ainsi que la
convention signée en 2002 avec le
Conseil supérieur de l’audiovisuel », l’encourageant à « amplifier » la politique de programmation de magazines et de documentaires. « Il ne peut y avoir un allégement de contraintes pour les uns et
un alourdissement pour les
autres », poursuit M. de Tavernost qui demande « le respect de
l’identité » de sa chaîne.
Décret spécifique
Christine Albanel, ministre de
la culture et de la communication,
a décidé de rester ferme sur les
principes. « Il n’est pas question
que M6 perde son identité, mais
qu’il y ait une équité », a-t-elle
déclaré la semaine dernière lors
DOLTO : UN BILAN QUI FAIT DÉBAT
Françoise Dolto a rêvé d’une école différente
et a révolutionné les principes éducatifs.
100 ans après sa naissance, que nous laisse-t-elle en héritage ?
Egalement au sommaire : Réforme des lycées, les enjeux de la nouvelle seconde.
Le Monde de l’éducation - N° de novembre
EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX
de la signature des accords avec
les autres chaînes. « Simplement,
je souhaite un peu moins de
programmes de chaînes américaines et un peu plus de séries françaises dans la grille de M6 », a-t-elle
précisé.
Le ministère a laissé à M6 jusqu’à la fin octobre pour signer le
même accord que ses concurrentes. Si les négociations n’aboutissaient pas entre les syndicats et
M6, Mme Albanel indique qu’il y
aurait alors un décret spécifique
pour la chaîne afin de l’obliger à
s’aligner sur l’accord majoritaire.
Selon le ministère, le décret
d’application doit être publié rapidement pour une entrée en
vigueur au 1er janvier 2009. a
Daniel Psenny
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Economie & Finances
La flambée ridicule
de Volkswagen en Bourse
VOLKSWAGEN est en ce
moment la risée des marchés.
L’action du constructeur automobile allemand a été multipliée par
cinq en deux jours, lundi 27 et
mardi 28 octobre. Ces variations
surréalistes n’ont pas de rapport
avec les fondamentaux de l’entreprise… mais ont tout à voir avec
une prise de contrôle opérée en
sous-main par un concurrent de
plus petit calibre, Porsche.
En annonçant, lundi, qu’il détenait 42,6 % du capital de Volkswagen, ainsi qu’un certain nombre
d’options lui permettant d’acquérir une tranche supplémentaire
de 31,5 %, Porsche a déclenché
une panique chez les fonds spéculatifs (hedge funds), qui avaient
vendu le titre à découvert. Pour
couvrir ces positions, ils ont cherché à se procurer des actions à
tout prix, provoquant ainsi une
flambée du cours : l’action a valu
jusqu’à 1 000 euros, soit 20 fois la
valeur cible fixée par la plupart
des analystes.
La saignée en laisse plus d’un
penaud, à commencer par les vendeurs à découvert. Ils ont probablement misé sur le fait que Porsche suspendrait sa campagne de
rachat aussitôt le seuil de 51 %
atteint, et que de ce fait le titre
cible se tasserait pendant quelque
temps. C’était négliger la faibles-
se du capital flottant de Volkswagen, et faire preuve d’autant d’inconscience que quelqu’un qui se
met en travers du chemin d’un
rouleau compresseur pour ramasser une pièce de monnaie.
Les autorités de régulation du
marché allemand ne se sont guère
montrées plus avisées. Porsche
n’était pas obligé de rendre publique son activité sur le marché des
options, alors que ces positions
pourraient lui permettre de mettre effectivement la main sur les
titres sous-jacents.
Porsche est resté flou sur le
type d’options détenues. On ne
sait pas non plus si elles lui permettent en pratique d’acheter les
actions Volkswagen.
Porsche ne s’empressera pas de
donner plus de détails. On pense
que le constructeur a vendu quantité d’options de vente d’actions
Volkswagen sur le marché.
Quand le titre s’est affaibli au
cours de l’été dernier, il a sûrement enregistré des pertes virtuelles phénoménales et mesuré le
coût de la couverture supplémentaire qu’il lui faudrait fournir. La
flambée du cours de Volkswagen
constituait une solution temporaire bien commode à tous ces problèmes. Porsche ne fait là-dessus
aucun commentaire. a
John Foley
Ankara doit ravaler sa fierté
et faire appel au FMI
LA TURQUIEcourt droit à la catastrophe. Ce sera la deuxième fois en
moins de dix ans, mais le gouvernement turc tient à gérer la crise tout
seul. L’AKP, le parti au pouvoir, est
las des interventions étrangères et
se montre réticent à solliciter l’aide
du Fonds monétaire international
(FMI). Voilà qui ne va guère rassurer des investisseurs déjà nerveux.
En 2001, la devise s’était écroulée, les banques avaient été massacrées, les vannes du crédit s’étaient
fermées et l’économie était tombée
en panne. La Turquie ne peut pas
se permettre de revivre ce scénario.
L’investissement direct étranger, l’expansion boursière et les
prêts accordés au secteur privé
depuis d’autres pays ont nourri la
croissance pendant vingt-six trimestres. On estime à 70 milliards
de dollars (55 milliards d’euros) la
dette des entreprises libellée en
devises étrangères. Toute nouvelle
faiblesse de la livre turque, qui a
déjà perdu le quart de sa valeur face
au dollar cette année, conduirait
nombre d’entreprises à la faillite.
Le cours élevé du pétrole a creusé le déficit courant, qui culmine à
5,7 % du produit intérieur brut cette année. L’inflation a atteint 10 %.
Des analystes pronostiquent pour
2009 une croissance de 2,5 %, soit
la moitié de celle observée en 2007.
Mais le gouvernement se refuse
à faire appel de nouveau au FMI : le
Fonds le contraindrait à la rigueur,
cequilimiteraitsespossibilitésd’investissement dans les régions kurdes ; les municipales de mars
approchant, Ankara veut aussi garderune marge demanœuvre financière ; enfin, l’AKP s’est appuyé sur
une croissance miraculeuse pour
se vanter d’avoir affranchi le pays
de la tutelle du FMI.
L’AKP devrait ravaler sa fierté.
LesprogrammesduFMImisenplace par le passé n’ont pas brillé par
leurefficacité,mais lesautoritésturques n’y sont pas pour rien : elles
n’ont pas tenu tous leurs engagements. Une intervention massive et
pertinente du FMI devrait suffire à
éviter un décrochage de la monnaie
et écarter toute nouvelle crise. a
Constantine Courcoulas
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17
Ecofrictions Notaires et
avocats : querelle de famille
C
’est la guerre entre avocats
et notaires. Elle a commencé fin 2007, quand le présidentdela République,Nicolas Sarkozy, a endossé l’idée d’un
divorce devant notaire, proposée
dans le cadre de la revue générale
des politiques publiques. La proposition a fait long feu. Les notaires
n’étaient pas vraiment pour. Pour
les avocats, c’était un nouvel épisoded’une sérienoire, en pleine réforme de la carte judiciaire.
La ministre de la justice, Rachida Dati, cache mal sa préférence
pour les notaires. Mardi 28 octobre, ellea participé à la signature du
premieracte authentiqueélectronique. Quand elle est reçue à leur
congrès, elle est applaudie chaleureusement. Chez les avocats, elle
est sifflée et huée (mais aussi
applaudie),commeàLillele17 octobre, lors de la Convention nationale
des avocats, une vraie démonstration de force, réunissant plus de
5 000 professionnels.
La sérénité des notaires a été
ébranlée quand M. Sarkozy a
confié en juin à son ami, JeanMichel Darrois, célèbre avocat d’affaires, une commission sur une
grande professiondu droit. Depuis,
le président du Conseil national
des barreaux, Paul-Albert Iweins,
est sur un nuage, et les notaires
sont inquiets. D’autant que la com-
Selon Jean-Michel
Darrois, le célèbre
avocat d’affaires, “il
s’agit de supprimer les
rentes de situation qui
ne se justifient plus sans
mettre le bazar”
mission a été créée après l’annonce
de la disparition des avoués, chargés des procédures civiles en appel,
qui vont devenir avocats.
« Le monopole du notariat n’est
plus justifié », attaque M. Iweins.
« Les problèmes des avocats ne seront
pas réglés par l’absorption d’une profession qui n’exerce pas le même
métier », réplique Bernard Reynis,
le président du Conseil supérieur
dunotariat. « Je ne suis pas un membre de la famille judiciaire. Notre lieu
de travail n’est pas le palais », poursuit-il.
La réalité du métier d’avocats a
changé : « L’activité judiciaire n’a
cessé de diminuer pendant une période où le nombre d’avocats a doublé.
Le chiffre d’affaires de l’activité juridique représente plus des deux tiers
LES BOURSES DANS LE MONDE 29/10, 9h41
Pays
Indice
% var.
Maxi
2008
CAC 40
3331,64 29/10
6,96
5665,94 2/1
2959,29 24/10
CAC Mid100
4502,07 29/10
4172,89 27/10
8124,81 2/1
4075,92 28/10
2178,00 28/10
1,54
3953,69 2/1
2126,16 27/10
7,80
4714,05 29/10 -2,27
8100,64 2/1
4014,60 24/10
9,20
FTSE 100 index
4124,37 29/10
5,04
6534,70 4/1
3665,21 27/10
7,40
Swiss market
5776,12 29/10
4,29
8421,00 3/1
5265,86 10/10 16,30
DAX Index
9065,12 29/10 10,88 13279,54 2/1
7882,51 10/10 12,20
Nasdaq composite
Dow Jones ind.
1649,47 29/10
9,53
2661,50 2/1
1493,00 24/10 15,10
Nikkei 225
8211,90 29/10
7,74 15156,66 4/1
6994,90 28/10 10,60
ETATS-UNIS
JAPON
PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : FactSet JCF Estimates ; données : la Cote Bleue.
n/d : valeur non disponible.
COURS DE L'EURO
OR
Achat
Vente
MERCREDI 29 OCTOBRE 9h41
Cours
% var.
dollar us ................................1,2731...........1,2741
yen .......................................123,8500 ......123,9000
ONCE D'OR EN DOLLAR .................745,00 ........3,40
couronne tchèque.............24,0740.........24,0940
PÉTROLE
couronne danoise ...............7,4511...........7,4518
livre sterling.........................0,7950...........0,7953
forint hongrois...............256,6800 ......257,6800
MERCREDI 29 OCTOBRE 9h41
Cours
% var.
LIGHT SWEET CRUDE.......................64,04 ........2,09
zloty polonais ......................3,6310...........3,6410
couronne suédoise ..............9,8859...........9,8959
couronne slovaque ..........30,3960.........30,4960
franc suisse ...........................1,4619...........1,4623
couronne norvég. ...............8,6077...........8,6177
TAUX
TAUX D'INTÉRÊT LE 29/10
rouble...................................34,4210.........34,5210
Carrefour a été condamné par le
tribunal de police de Lyon à une
amende cumulée de 1,287 million
d’euros pour ne pas avoir respecté
la législation sur le smic au détriment de 429 salariés de magasins
d’Ecully et de Givors (Rhône). Rendue vendredi 24 octobre, la décision a été révélée, mardi, par l’hebdomadaire Tribune de Lyon. Carrefour incluait dans l’assiette du
smic le temps de pause, ce qui est
illégal. Ce problème avait déjà été
dénoncé dans d’autres enseignes
(Le Monde du 2 février). – (AFP.)
INFRASTRUCTURES
RFF : l’Etat mettra 13 milliards
d’euros pour le réseau
Dans le « contrat de performance
2008-2012 » que s’apprêtent à
signer Réseau ferré de France
(RFF) et le gouvernement, lundi
3 novembre, l’Etat se serait engagé
à verser 13 milliards d’euros, selon
Libération du 29 octobre. Un audit
avait tiré la sonnette d’alarme en
2005 : il soulignait le mauvais état
de certaines lignes du réseau classique et jugeait nécessaire une hausse des investissements.
JUSTICE
Denis Robert refuse l’accord
proposé par Clearstream
Le journaliste Denis Robert a
annoncé, mercredi 29 octobre,
qu’il rejetait la proposition de la
chambre de compensation Clearstream de « mettre un terme aux procédures judiciaires engagées contre
lui pour diffamation » s’il acceptait
de renoncer à la poursuivre. Il a
décidé de se pourvoir en cassation.
Mercredi 29 octobre 9h30
Valeur
7,80
7736,69 2/1
ALLEMAGNE
SUISSE
PER
5,03
SBF 250
ROYAUME UNI
Mini
2008
4075,92 28/10 -0,04
CAC Small 90
Alain Salles
Carrefour condamné
pour une infraction sur le smic
VALEURS DU CAC40
Dernier
cours
FRANCE
du chiffre d’affaires global de la profession », constate M. Iweins.
D’un côté, 50 000 avocats et
35 000collaborateurs,avec uneforte disparité entre les avocats vivant
de l’aide juridictionnelle, accordée
aux justiciables à faibles revenus, et
les grands cabinets : les 450 avocats du barreau de Bobigny réalisent 15 millions d’euros de chiffres
d’affaires, tandis que le cabinet
Fidal, avec ses 1 200 collaborateurs, affiche 287 millions d’euros.
De l’autre, 8 700 notaires,
50 000 collaborateurs, 6 milliards
d’euros de chiffre d’affaires et un
monopolesur les ventes immobilières. L’acte authentique rédigé par
les notaires, officiers ministériels, a
valeur juridictionnelle. « Le monopole des ventes immobilières est battu
en brèche par différents rapports, qui
montrent qu’il fait monter les prix »,
explique M. Iweins. « En pleine crise économique, il n’est pas opportun
decréerenFranceunlawyeràl’anglosaxonne, », rétorque M. Reynis.
M. Darrois doit rendre son rapport à la fin de l’année. La synthèse
sera difficile : « Nous sommes face à
des gens qui sont divisés entre professions, mais aussi à l’intérieur des professions,explique-t-il. Ils’agitde supprimer les rentes de situation qui ne
se justifient plus sans mettre le
bazar ! » a
JUSTICE
Taux
j.le j.
Taux
3 mois
Taux
10 ans
Taux
30 ans
livre turque...........................1,9378...........1,9478
france
3,54
4,86
4,05
4,51
dollar australien ................1,9876...........1,9886
royaume-uni
4,79
5,94
4,45
4,77
dollar canadien...................1,6153...........1,6163
italie
3,54
4,86
4,73
5,09
yuan chinois..........................8,7062...........8,7162
won sud-coréen ............1799,1000 ....1800,1000
allemagne
3,54
4,86
3,74
4,29
japon
0,75
0,99
1,50
2,33
dollar néo-zéland...............2,2137...........2,2237
états-unis
1,24
3,46
3,74
4,58
rand sud-africain .............13,0905.........13,1005
suisse
1,48
2,87
SICAV ET FCP
CM-CIC TEMPERE
CM-CIC DYN.EUROPE
CM-CIC FRANCE
CM-CIC EQUILIBRE
Cours
préc.
% var. % var.
/préc. 31/12
ACCOR ............................◗ 27,11 25,18
AIR FRANCE-KLM .............◗ 11,19 10,40
AIR LIQUIDE ......................◗ 63,09 59,58
ALCATEL-LUCENT .............◗
1,58
1,50
ALSTOM.............................◗ 33,00 30,74
ARCELORMITTAL................ 17,71 16,12
AXA....................................◗ 13,33 12,04
BNP PARIBAS ....................◗ 51,80 49,30
BOUYGUES........................◗ 30,17 27,89
CAP GEMINI ......................◗ 23,75 22,42
CARREFOUR ......................◗ 32,74 31,20
CREDIT AGRICOLE ............◗
9,62
8,75
DANONE............................◗ 45,51 43,83
DEXIA ..................................
4,15
3,90
EADS ..................................◗ 12,69 11,68
EDF .....................................◗ 42,62 40,00
ESSILOR INTL.....................◗ 34,69 33,95
FRANCE TELECOM ............◗ 19,95 18,79
GDF SUEZ ..........................◗ 34,57 33,23
LAFARGE............................◗ 48,04 44,45
LAGARDERE ......................◗ 28,95 27,39
L'OREAL .............................◗ 59,80 57,64
LVMH MOET HEN.............◗ 50,79 48,38
MICHELIN ..........................◗ 36,38 33,02
PERNOD RICARD ..............◗ 46,08 44,53
PEUGEOT ...........................◗ 18,11 16,86
PPR .....................................◗ 40,52 38,00
RENAULT ...........................◗ 22,83 20,05
SAINT-GOBAIN.................◗ 27,15 24,15
SANOFI-AVENTIS .............◗ 48,80 46,10
SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ 44,92 41,17
SOCIETE GENERALE ..........◗ 35,44 33,34
STMICROELECTRONICS ...◗
6,66
6,29
SUEZ ENV. .........................◗ 13,99 12,85
TOTAL ................................◗ 40,45 37,69
UNIBAIL-RODAMCO ........◗ 114,81 109,05
VALLOUREC.......................◗ 77,69 73,56
VEOLIA ENVIRON. ............◗ 17,59 16,96
VINCI..................................◗ 24,91 23,02
VIVENDI.............................◗ 21,12 19,98
Dernier
cours
7,62 -50,45
7,54 -53,47
5,88 -31,82
4,79 -68,16
7,35 -55,10
9,86 -66,70
10,76 -51,33
5,07 -30,21
8,17 -47,07
5,93 -44,77
4,95 -38,55
10,00 -54,80
3,82 -25,89
6,41 -75,89
8,60 -41,89
6,54 -47,70
2,19 -20,53
6,15 -18,99
4,05 -13,57
8,08 -61,41
5,68 -43,57
3,76 -38,96
4,99 -38,57
10,18 -53,66
3,48 -41,71
7,41 -65,07
6,62 -63,17
13,87 -76,47
12,42 -57,90
5,85 -22,52
9,11 -51,53
6,31 -61,73
5,82 -32,04
8,87 -0,07
7,34 -28,82
5,29 -23,42
5,61 -58,04
3,71 -71,83
8,23 -50,82
5,71 -32,70
Plus
haut
Plus
bas
56,30 24,23
24,61 10,27
95,64 55,77
5,15
1,44
84,12 28,59
67,79 15,30
27,60 11,91
75,41 46,26
57,25 24,04
45,14 21,25
53,75 24,16
21,58
8,54
64,00 38,60
18,86
3,57
22,20
9,29
83,90 35,20
44,39 26,87
26,14 16,40
44,77 22,00
125,45 41,52
54,68 23,56
99,26 54,50
83,93 43,60
79,90 31,41
79,97 38,60
53,68 15,11
112,76 36,00
99,16 18,52
65,26 23,05
66,90 36,05
94,29 38,84
93,52 31,36
9,89
5,71
19,95 12,17
59,50 31,52
175,50 103,11
224,45 69,00
64,00 16,55
51,15 21,70
31,60 16,32
Divid.
net
3,15
0,58
2,25
0,16
1,60
0,22
1,20
3,35
1,50
1,00
1,08
1,20
1,10
0,68
0,10
0,70
0,62
0,60
1,26
4,00
1,30
1,38
1,25
1,60
0,63
1,50
3,45
3,80
2,05
2,07
3,30
0,90
0,05
n/d
1,07
1,75
7,00
1,21
1,05
1,30
T
T
T
T
T
A
T
T
T
T
T
T
T
T
T
S
T
A
T
T
T
T
S
T
A
T
T
T
T
T
T
T
A
S
A
T
T
S
T
Code
ISIN
FR0000120404
FR0000031122
FR0000120073
FR0000130007
FR0010220475
LU0323134006
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FR0000120644
BE0003796134
NL0000235190
FR0010242511
FR0000121667
FR0000133308
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FR0000130213
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FR0000121972
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NL0000226223
FR0010613471
FR0000120271
FR0000124711
FR0000120354
FR0000124141
FR0000125486
FR0000127771
Cours en euros.
◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2008. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité.
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3,29
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Mythiques, méconnus ou insolites
SÉLECTION publiée sous la
responsabilité de l'émetteur
147,32 27/10
25,23 27/10
24,83 27/10
56,37 27/10
VIVACCIO ACTIONS
66,24 27/10
Fonds communs de placements
LBPAM ACTIONS TELECOM
LBPAM ACTIONS EUROPE C
LBPAM ACTIONS FINANCE
LBPAM ACTIONS SANTE
LBPAM OBLI EUROPE D
34,55 27/10
45,25 27/10
40,73 27/10
75,76 27/10
103,41 27/10
Dernier cours connu le 29/10 à 9h
Valeur
Cours
date
en euro valeur
Fonds communs de placements
ECUREUIL BENEFICESRESPONSABLES 30,34 27/10
ECUREUIL ACTIONS EUROP. C
11,20 27/10
ECUREUIL CAPIPREMIERE C
2735,93 27/10
ECUREUIL CAPITAL C
56,44 27/10
ECUREUIL DYNAMIQUE + D
25,47 27/10
ECUREUIL ENERGIE D
31,53 27/10
ECUREUIL EURIBOR
1231,58 27/10
ECUREUIL EXPANSION C
18087,67 27/10
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35,21 27/10
ECUREUIL MONEPREMIERE C
2364,60 27/10
ECUREUIL SECURIPREMIERE C
2551,62 27/10
ECUREUIL SENSIPREMIERE C
3322,13 27/10
ECUREUIL TRESORERIE C
65,96 27/10
ECUREUIL TRIMESTRIEL D
261,38 27/10
Multi-promoteurs
CM-CIC EUROPE
17,18 27/10
Fonds communs de placements
Actuellement, chez votre marchand de journaux
CM-CIC EURO ACT C
CM SELECTION PEA
CM-CIC MID EUROPE
14,67 27/10
5,59 27/10
13,17 27/10
GMO ACTIONS
65,96 27/10
LBPAM ACTIONS AMERIQUE C
16,55 27/10
LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE C 83,33 27/10
LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE D 76,63 27/10
LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE S 55,12 27/10
LBPAM ACTIONS EURO R
18,60 27/10
LBPAM ACTIONS FRANCE C
66,46 27/10
LBPAM ACTIONS FRANCE D
58,70 27/10
LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE
25,11 27/10
LBPAM ACTIONS INDICE EURO
57,89 27/10
LBPAM ACTIONS MIDCAP C
66,78 27/10
LBPAM ACTIONS MIDCAP D
61,84 27/10
LBPAM ACTIONS MONDE C
142,76 27/10
LBPAM ACTIONS MONDE D
119,90 27/10
LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C
12,92 27/10
LBPAM MONETAIRE C
125,61 28/10
LBPAM MONETAIRE D
110,76 28/10
LBPAM OBLI LONG TERME D
124,33 8/10
LBPAM OBLI MOYEN TERME C
228,00 27/10
LBPAM OBLI REVENUS
742,10 27/10
LBPAM PROFIL 100 C
50,86 27/10
LBPAM PROFIL 100 D
46,64 27/10
LBPAM PROFIL 100 S
61,20 27/10
LBPAM PROFIL 15 C
211,25 27/10
LBPAM PROFIL 15 D
193,53 27/10
LBPAM PROFIL 50 C
190,89 27/10
LBPAM PROFIL 50 D
175,35 27/10
LBPAM PROFIL 80 C
182,16 27/10
LBPAM PROFIL 80 D
167,83 27/10
LBPAM PROFIL 80 PEA C
67,62 27/10
LBPAM PROFIL 80 PEA D
61,92 27/10
LBPAM PROFIL 80 PEA S
69,46 27/10
LBPAM TRESORERIE P
3146,25 28/10
LBPAM TRESORERIE E
6849,87 28/10
FCP Multi-gestion
F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC A
F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC I
F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC X
F&C DIV.GWTH A HED USD
F&C DIV.GWTH X GBP
F&C EM MKTS BDAUSD
F&C EMERGING MKTS BD C HDG
F&C ENHALPHAUKEQ I GBP
F&C ENHALPHAUKEQ X GBP
F&C EUR INFLATION LINK BD A
F&C EUR INFLATION LINK BD I
F&C EURO CORPORATE BOND A
F&C EURO HIGH YLD BD A
F&C EUROP SM CAP A
F&C EUROPEAN EQUITY A
F&C GLBEMMKTSPTFA
F&C GL CLIMATE OPP A
F&C GL CLIMATE OPP.A USD
F&C GLB CONVERT BD A HDG
F&G GLOBAL CONVERTIBLE BD A
F&C GLB REAL ESTATE SEC A
F&C GTAA ALPHA FUND A
F&C GTAA ALPHA FUND I
F&C GTAA ALPHA FUND I GBP
F&C JAPANESE EQUITY A
F&C NORTH AMER EQ. A
F&C PACIFIC EQTY A
F&C STEWARDSHIP INT A
F&C STEWARDSHIP INT I
F&C US SMALL COMP A USD
F&C US SMALL COMP C USD
6,90 27/10
6,94 27/10
6,99 27/10
124,60 27/10
62,29 27/10
9,46 27/10
79,79 27/10
42,72 27/10
43,05 27/10
9,78 27/10
9,56 27/10
13,72 27/10
9,73 27/10
7,75 27/10
8,02 27/10
10,33 27/10
28,97 27/10
35,99 27/10
9,51 27/10
9,93 27/10
8,16 27/10
70,86 27/10
71,46 27/10
75,92 27/10
16,50 27/10
14,67 27/10
22,85 27/10
6,15 27/10
6,42 27/10
50,06 28/10
5,46 28/10
Fonds communs de placements
CM-CIC DYN.INTERN.
19,20 27/10
CM-CIC OBLI C.T.
133,41 28/10
CM-CIC OBLIGATIOND
25,02 28/10
CM-CIC MID FRANCE
21,00 27/10
CM-CIC USA
4,92 24/10
CM- CIC JAPON
3,21 24/10
CM-CIC PLAN BOURSE
15,32 27/10
CM-CIC TEMPERE
147,32 27/10
CM-CIC EURO ACT C
14,67 27/10
CM-CIC FRANCE
24,83 27/10
......................................................................................
......................................................................................
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......................................................................................
......................................................................................
......................................................................................
18
Décryptages
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Portrait
Amy Goodman
Une autre voix
de l’Amérique
PARCOURS
1957
Naissance à Washington.
1979
Diplôme d’anthropologie
de l’université de Harvard.
1986
Débute sa carrière
de journaliste
à Pacifica Radio.
1996
Crée l’émission radio
d’information quotidienne
« Democracy Now ».
2001
« Democracy Now » devient
un journal télévisé.
journalistes recherchent pendant toute leur
vie : une vraie liberté. » Commence alors
une vie d’aventures et de voyages. En 1991,
alors qu’elle est en reportage au TimorOriental, elle vit un drame qui la marquera
profondément : elle assiste à un massacre
de civils perpétré par l’armée indonésienne, au cours duquel elle-même est battue et
blessée par des soldats.
En 1996, Amy se fixe à New York pour
créer« Democracy Now » au seinde PacificaRadioets’imposedanslepaysagemédiatique.Ennovembre 2000,le présidentClinton l’appelle pour participer à son émission. Après une demi-heure d’interview, le
président, furieux, déclare que la journalistes’estmontrée« hostile,combativeetsouvent irrespectueuse ». Avec le recul, Amy
s’amuse de cette description : « J’ai posé
quelques questions dérangeantes. Les dirigeantspolitiquesn’ontpasl’habitude,lesjournalistes les traitent comme des monarques. »
« Democracy Now » devient un programme télévisé en 2001, quelques jours
avant les attentats du 11-Septembre,
qu’Amy couvrira en direct pendant plusieurs jours. « Le hasard a fait que nous
étions le studio de télévision le plus proche de
Ground Zero. » Cet automne, Amy Goodmansuitla campagne présidentielle améri-
A la pointe
de la critique sociale,
l’animatrice
de « Democracy Now »
a construit
un média alternatif
sans publicité.
Avec elle, à côté
des grands networks,
la gauche radicale
bénéficie
d’une audience
télévisée nationale
N
ew York, 8 heures du
matin. Amy Goodman lance son journal
télévisé
quotidien
avec sa formule rituelle
:
« Voici
“Democracy Now”, le
rapport sur la guerre et
surla paix. » Le ton est calme, le visage neutre, la coiffure sage, les vêtements ordinaires. Elle passe en revue les principaux
sujets d’actualité, mais on s’aperçoit très
vite que l’émission est unique en son
genre. Ainsi, pour traiter de la crise financière, elle démarre avec une manifestation
organisée par des associations de gauche,
protestant à la fois contre les spéculateurs
de Wall Street et la guerre en Irak.
Puis elle parle de militants noirs emprisonnés pour des meurtres qu’ils n’ont pas
commis, de prisonniers afghans soumis à
des interrogatoires par des psychiatres
militaires, d’un appel à la désobéissance
civile lancé par des écologistes contre la
construction de centrales électriques à
charbon, de l’arrivée d’un régiment rapatrié d’Irak, qui serait chargé du maintien
de l’ordre sur le sol américain…
Au lieu de spots publicitaires, « Democracy Now » est interrompu par des clips
dechansons syndicaleset de rap anticapitaliste. Pour traiter ces sujets à sa guise, Amy
Goodman a su s’affranchir de toutes les
tutelles. Elle est la fois présentatrice, rédactrice en chef et productrice de son émission, dont la gestion est assurée par une
association à but non lucratif. « DemocracyNow »n’accepte nipublicité ni parrainage, et son budget de 4 millions de dollars
(3,19 millions d’euros) par an est financé
en grande partie par les dons d’auditeurs et
de fondations. Le tournage quotidien est
réalisédans unstudio de télévisionappartenant à une association de quartier, installé
dans une ancienne caserne de pompiers.
Pourtant, cette production semi-artisanale est diffusée dans tous les Etats-Unis.
Pour cela, Amy Goodman s’appuie sur un
réseau informel complexe et mouvant.
« Democracy Now » est diffusée en direct
en vidéo sur une chaîne câblée communautaire new-yorkaise, et en audio surle réseau
2008
« Democracy Now » est
diffusé par 700 radios et
télévisions aux Etats-Unis.
Les Américains opposés
à la guerre en Irak,
aux arrestations arbitraires,
à la torture, ne sont pas
un groupuscule
radio alternatif Pacifica. Ensuite, elle est
reprise sur deux canaux par satellite et par
environ 700 stations de radio et de télévision associatives et universitaires. Enfin,
« Democracy Now » est disponible dans le
monde entier via Internet.
Agée de 51 ans, célibataire et sans
enfant, Amy Goodman se donne corps et
âmeàsa mission.Elletravaillesouventdouze à quinze heures par jour ; elle profite de
sesweek-endspour allerfairedes conférences dans des villes lointaines. Nul ne sait
combien de gens écoutent son émission,
car il n’y a pas de mesure d’audience sur les
stations non commerciales.
Amy n’est pas une célébrité dans l’Amérique profonde, mais elle est connue sur
les campus, dans les milieux intellectuels
et parmi les journalistes. Elle-même est
convaincue que ses auditeurs se comptent
par millions, car elle occupe un créneau
délaissé par les médias commerciaux.
« Beaucoup d’Américains, dit-elle, ont compris que la concentration des médias entre les
mains d’un petit groupe de milliardaires est
un danger pour la démocratie. Il y a dans ce
pays un fort désir de médias qui ne regardent
pas le monde à travers le prisme déformant
des milieux d’affaires. »
Selon elle, les grandes télévisions ont
pris des positions extrémistes qui les coupent de la population : « Les Américains
opposés à la guerre en Irak, aux arrestations
arbitraires, à la torture, ne sont pas un groupuscule. Ils sont la majorité silencieuse, ou
plutôt la majorité réduite au silence. » Pourtant, elle est convaincue que quand les
gens sont mis au courant de ce qui se pas-
se, ils se sentent concernés. « Mon boulot
consiste à éclairer les lieux sombres et à donner la parole aux sans-voix. »
Elle a de qui tenir. Son père, qui était
médecin dans la banlieue de New York, a
milité toute sa vie pour l’intégration raciale
des écoles de la ville. Sa mère, enseignante,
puis assistante sociale, fut une militante
pacifiste très engagée contre la guerre du
Vietnam. Par ailleurs, Amy a reçu une solide éducation religieuse de son grand-père,
rabbin orthodoxe originaire d’Europe de
l’Est : « J’étais assez rebelle, mais nous avions
desconversationspassionnées,quim’ontmarquée pour la vie. Je ne suis plus pratiquante,
mais je reste imprégnée de culture juive. »
En 1986, Amy est embauchée en tant
que journaliste débutante à Pacifica Radio.
« J’ai trouvé du premier coup ce que les autres
caine,maisfidèleàsesprincipes,ellenesoutient officiellement aucun candidat,et refuse de dire pour qui elle va voter. Elle est en
guerre ouverte contre les républicains,
mais par ailleurs, elle regrette que Barack
Obama soit, lui aussi, entouré et aidé par
des industriels et des financiers de Wall
Street : « L’argent corrompt la politique,
dans les deux camps. »
Chaque mois, de nouvelles stations
demandentà diffusersonémission.En septembre, alors qu’elle faisait un reportage
sur les manifestations d’opposants en margedela convention nationale duParti républicain à Saint Paul (Minnesota), elle fut
arrêtée et brièvement détenue par la police.
En quelques heures, une pétition en ligne
exigeant sa libération récolta des dizaines
de milliers de signatures. La vidéo de son
arrestation, filmée par un confrère, a été la
séquence la plus regardée sur le site Internet YouTube pendant une semaine.
En décembre, le Parlement suédois va
lui décerner le célèbre prix Right Livelihood (« Mode de vie juste »). Début
2009, l’équipe de l’émission emménagera
dans son propre studio flambant neuf.
Amy sera encore plus indépendante, si
c’est possible. a
Yves Eudes
David Burnett/Contact Press Images
pour « Le Monde »
Débats
0123
Jeudi 30 octobre 2008
19
Lelivre
dujour
Le rôle pervers des banques d’affaires
L’indignation
sociale-chrétienne
Pour assurer des bonus aux golden boys, elles ont inspiré des restructurations qui n’étaient pas justifiées
A
nticapitaliste, Jacques Voisin, le
président de la CFTC, ne l’est
certes pas. Mais la crise financière et bancaire confortera
sans nul doute le dirigeant de la confédération chrétienne dans sa conviction que
l’homme a quasiment disparu de l’entreprise. « Je peux de moins en moins admettre que l’on considère la personne comme
un simple instrument dans la production
des biens ni que l’on voie le travail uniquement sous l’angle de l’économisme », explique-t-il dans un livre d’entretiens réalisé
avec le journaliste Philippe Arondel,
Ensemble, militer autrement.
Ensemble, militer autrement
Jacques Voisin
avec Philippe Arondel
Desclée de Brouwer, 158 pages, 15 ¤
Adepte de la valeur « travail », le syndicaliste ne soutient pas pour autant la
croisade du président de la République.
A ses yeux, Nicolas Sarkozy a tout de
l’« homme pressé ». Et si Jacques Voisin
rend hommage au « volontarisme » du
chef de l’Etat, il met en garde contre les
affichages politiques. « Il y a un fossé
énorme entre une photo protocolaire, sur le
perron de Matignon ou de l’Elysée, et l’attitude de responsabilité qu’il convient
d’avoir afin de garantir les termes d’un
véritable dialogue social », dit-il.
En pleine campagne pour les élections prud’homales qui détermineront,
le 3 décembre, le poids des syndicats
français auprès de quelque 17 millions
de salariés électeurs, le président de la
« petite » CFTC – seulement
142 000 adhérents au regard des poids
lourds que sont la CFDT et la CGT,
autour de 800 000 cartes chacune – ne
doit rien lâcher. L’homme du Nord, élevé et ayant fait ses premières armes syndicales à Maubeuge, explique, sur un ton
très libre, l’utilité de son syndicat, dans
un paysage déjà très morcelé, revendiquant sa spécificité sociale-chrétienne.
Quand le journaliste Philippe Arondel, de Fréquence protestante, le questionne sur les textes fondateurs de la doctrine sociale de l’Eglise, M. Voisin préfère, lui, revenir sur la réforme de la représentativité qui organise un « Yalta syndical favorable aux grandes organisations,
avec la complicité d’un Medef s’étant
converti aux mérites de la bipolarisation
de la vie syndicale ». Le président de la
CFTC dénonce vivement cet accord qui
met en péril l’avenir des petites organisations, dont la sienne, – « ce n’est pas la
première fois que notre avenir n’est pas
totalement assuré », concède-t-il –, et
rejette les deux tendances qui caractérisent, selon lui, le syndicalisme français.
D’un côté, « un radicalisme conservateur,
défense d’un statu quo porteur d’immobilisme irresponsable », qui vise la CGT. De
l’autre, le « syndicat d’accompagnement », qui « revient sans le dire à accepter la domination des salariés, leur exploitation féroce en certains cas… en négociant,
plus ou moins habilement, le poids de leur
boulet ». La charge est dure et illustre le
ressentiment de Jacques Voisin à l’égard
de la CFDT, qui a « quitté » le syndicat
chrétien en 1964.
Si la critique est vive, les concepts avancés paraissent parfois insuffisants pour
définir la place de la CFTC au côté de ce
syndicalisme « de rupture sociale ou d’accompagnement des mutations libérales ».
En fait, tout en se défendant de toute nostalgie ou vision passéiste des rapports
sociaux, M. Voisin en vient presque à
regretter le capitalisme industriel, non
financiarisé. Celui du CNPF avec à sa tête
un Jean Gandois, « un patron respecté, un
industriel prenant ses responsabilités ».
En plaçant l’homme et sa famille au
cœur des relations du travail, Jacques
Voisin perpétue la tradition sociale-chrétienne. Il rejette le travail le dimanche, la
notion d’employabilité du salarié, sa
« flexibilité extrême lorsqu’il a des enfants
et veut partager avec eux le bonheur de la
vie de famille ». Cet humanisme social
suffira-t-il à assurer l’avenir du syndicat
né en 1919 ? Candidat à un nouveau mandat lors du 50e congrès de la confédération qui s’est ouvert le 28 octobre à Strasbourg, le président de la CFTC veut y
croire. a
Rémi Barroux
J
e m’interroge sur les dangers de la
seule logique financière dans la
conduite des entreprises. » C’était,
le 11 juillet 2001, le titre d’une interview que j’avais donnée au Monde
en tant que président démissionnaire d’Aventis CropScience, en
désaccord avec sa vente à Bayer, qui allait
entraîner une nouvelle restructuration
pour cette entreprise mondiale de
15 000 personnes.
Cet entretien fut à l’origine de tensions
fortes avec mes ex-collègues du comité
exécutif… Sept ans plus tard, la crise financière délie les langues : on peut enfin parler du rôle pervers et malsain des banquiers d’affaires. Toutefois, peu d’observateurs se retournent sur la responsabilité
de ces mêmes banques d’affaires sur la destruction de notre paysage industriel au
cours des quinze dernières années : elles
sont pourtant à l’origine de nombreuses
restructurations ou fusions qui n’avaient
aucune justification industrielle réelle.
L’approche était fort simple :
1) Les banques mettent au point des
produits financiers dérivés qui rapportent
au moins 15 % par an.
2) Les mêmes banques poussent les
actionnaires des groupes industriels à exi-
Alain Godard
Ancien président de Rhône-Poulenc Agro
et d’Aventis CropScience
ger une rentabilité au moins équivalente :
comme on en est loin, on incite les entreprises à restructurer, puis à opérer des
fusions ou acquisitions sur lesquelles les
banquiers prospèrent.
3) Puisqu’il faut parallèlement obtenir
le soutien ou au moins la neutralité des
cadres dirigeants, les cabinets spécialisés
sont mandatés pour démontrer que leurs
salaires sont en retard sur « le marché » :
si j’en juge par mon cas, les salaires des
équipes dirigeantes sont multipliés par
dix en quinze ans, et l’attribution de stockoptions vient doubler la donne.
L’évolution du groupe Rhône-Poulenc,
aujourd’hui disparu, est représentative de
cette période. En 1997, après une résistance héroïque de son président, Rhône-Poulenc doit céder à la pression des banques
d’affaires qui massacrent son cours de
Bourse : c’est la séparation de la chimie
avec la création de Rhodia, et la constitution d’un groupe « Sciences de la vie »
(Pharmacie et Agro). En 1998, les banques décrètent que pour être rentables,
ces groupes doivent grossir pour anticiper
le risque d’offre publique d’achat (OPA) :
l’année suivante, Rhône-Poulenc fusionne avec Hoechst pour créer Aventis.
L’encre des accords n’est pas sèche que
le discours rechange : il faut se séparer de
l’Agro et devenir un groupe « pure Pharma », garantie que le price earning ratio
(PER) et donc l’action vont doubler en un
an : en 2001, Aventis vend son activité
CropScience. La crise boursière de 2002
viendra contrecarrer cette vision ; aujourd’hui, les groupes pharmaceutiques ont
perdu de leur superbe, alors que les activités agrochimiques profitent de la raréfaction des matières premières agricoles. Les
rares comme Bayer ou BASF qui ont
conservé leurs activités multiples se portent à merveille…
Alors, au nom de quoi a-t-on cassé ces
groupes, fragilisé leurs sites industriels et
licencié des milliers de personnes ? La
réponse réside largement dans les bonus
des golden boys rémunérés sur ces mouvements stratégiques. Quelle était la marge
de manœuvre des dirigeants d’entreprise ?
Très faible, et après une première période
de résistance, la majorité a appuyé la
CAC 40 par Brito
La morale au chevet du capitalisme ?
Pour éviter les règles de droit, les patrons prônent l’autocontrôle. Une fable
F
ace aux réactions indignéessuscitées par les parachutes dorés et
autres séminaires de luxe pour
hauts dirigeants d’entreprise en
faillite, le discours ambiant du
patronat se confond dans la morale. Sans
doute pour conjurer le retour fracassant de
l’Etat dans l’économie à travers les nationalisations en cours, l’heure est à la moralisation du capitalisme financier.
Dirigeantsde grandes entreprises,représentants européens du patronat réunis en
assemblée répugnent à l’idée de réguler les
effets pervers du capitalisme financier par
des règles de droit, au motif, si l’on suit l’argumentaire de Laurence Parisot [la présidente du Medef], que de telles règles
seraient de fait contournées et détournées.
Aprèsavoir fait croiredepuis unetrentaine d’années, du moins à ceux qui le voulaient bien, que le marché libre pouvait
s’autoréguleret produire de l’optimum économique (à défaut de justice sociale) avec le
moins possible de réglementation, voilà
désormaisqueles mêmesadeptes dela bonne gouvernance en appellent à une nouvelle forme d’autorégulation, cette fois-ci d’ordre moral. Comme par enchantement, l’ac-
Johann Michel
Professeur de science politique à l’IEP
de Paris, chercheur à l’Institut
Marcel-Mauss (EHESS)
teuréconomique prend désormaisle visage
del’honnête homme, del’hommeraisonnable façon XVIIIe.
L’Etat veilleur de nuit
Une nouvelle fable est en train de naître :
une morale rédemptrice, un tantinet kantienne (autofondation et autorégulation
morales), au chevet du capitalisme moribond. On imagine ainsi grands dirigeants
d’entreprise et gros actionnaires capables
de mettre à distance et de limiter leurs inclinations sensibles (appétit du gain immédiat et rémunérations exponentielles) à la
faveur d’une raison autonome ou d’une
charte éthique patronale.
Pour résister à toute nouvelle réglementation, laquelle renvoie négativement, dans
l’imaginaire néolibéral, au mieux au règne
des politiques keynésiennes, au pire au
spectredu soviétisme, le recours à la morale
rédemptrice permet au petit monde des
entrepreneurs capitalistes d’être son propre tribunal, d’échapper par conséquent au
règne du droit et du tribunal commun censé s’appliquer à tout citoyen. Les nouveaux
entrepreneurs formeraient un petit îlot
d’état de nature habité, non par des loups
avides, mais, désormais, par des individus
raisonnables qui peuvent s’appliquer des
lois morales à eux-mêmes en se passant de
toute intervention du législateur.
Et ce petit îlot de non-droit est bien
entenduréservé exclusivement à desindividus hors du commun capables de s’élever à
l’autonomie morale, oubliant sans doute
rapidement que toutes les avancées sociales arrachées au patronat l’ont été historiquementau prix de luttessyndicales et d’interventions étatiques. L’Etat veilleur de
nuit doit continuer à veiller : le laisser-faire
ou l’autorégulation morale pour les uns, la
répression pour les autres. C’est la raison
pour laquelle Mme Parisot en appelle à une
exception de droit ou plutôt à une exemptiondudroit réservée à unenouvellecatégorie élue de la population : les entrepreneurs
moraux du capitalisme. a
manœuvre, se repliant sur ses confortables
salaires et ses stock-options revalorisées à
court terme par ces opérations.
Le mal essentiel du système provient de
la soif de spéculation engendrée par cet
hypercapitalisme qui a surfé sur le virtuel
La solution existe : éradiquer
la spéculation à court-terme,
en la rendant financièrement
inintéressante. Et, à l’inverse,
encourager l’investissement
de longue durée dans
le capitalisme industrie
et affaibli le réel. La solution existe : éradiquer la spéculation à court terme, en la rendant financièrement inintéressante. Et, à
l’inverse, encourager l’investissement de
longue durée dans le capitalisme industriel. Puisque la crise remet en cause tous
les dogmes, imaginons un accord fiscal
mondial dans lequel les plus-values sur
les titres conservés moins de trois mois
seraient taxées à 80 %, de trois mois à un
an à 50 %, de un à trois ans à 30 % et à
10 % seulement au-delà de trois ans…
Nul doute que les arbitrages des investisseurs seraient différents et que les PDG
du CAC 40 abandonneraient leur habitude d’attendre tous les soirs avec impatience les cours de la Bourse, pour se consacrer à bâtir avec leurs équipes des stratégies gagnantes sur le long terme.
Ils y regagneraient en crédibilité. Ils
devraient accepter que leurs rémunérations soient « capées » à un niveau raisonnable mais attractif (autour de 2,5 millions d’euros par an maximum tout compris), avec une part variable importante
calculée en fonction d’indicateurs économiques, sociaux et environnementaux
moyennés sur au moins trois ans. Les
stock-options ont montré leur inefficacité
et leurs dangers : il faut les abandonner.
En 2001, je concluais mon interview
par cette phrase : « J’ai pris acte qu’il y
avait un environnement politique et économique que je ne pouvais pas changer. » Le
moment du changement est peut-être
venu : l’économie de marché y aura sa place, à condition d’appeler « marché » le territoire des produits et services offerts par
les entreprises, et non, comme je l’ai trop
souvent entendu dans les comités exécutifs, le verdict quotidien de la Bourse ou de
ses valets, les banquiers d’affaires. a
IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE »
Election du pape
LE « RÈGNE de Jean XXIII » a commencé mardi, dès que le cardinal Roncalli a prononcé la formule traditionnelle : « Accepio ». Puis le nouveau pape a retiré sa calotte rouge de cardinal et en a coiffé Mgr Di
Jorio, secrétaire du conclave, des mains
duquel il a reçu l’« anneau du pêcheur ».
Après avoir paru à la loggia de Saint-Pierre,
d’où il a donné sa première bénédiction
« urbi et orbi », Jean XXIII s’est installé
dans les appartements vacants du cardinal
secrétaire d’Etat, qu’il occupera avant d’aller dans les pièces du palais du Vatican
réservées au souverain pontife. Un de ses
premiers actes a été de rétablir les visites
« tabella », qui permettent aux évêques
d’exprimer leurs désirs au pontife suprême, puis de nommer pro-secrétaire d’Etat
Mgr Tardini, qui l’était depuis 1953 et jusqu’à la mort de Pie XII.
Mercredi matin, Jean XXIII a célébré sa
première messe en tant que pape dans la
chapelle Sixtine. Les cérémonies de
l’« ouverture » du conclave ont commencé
juste après. Dans son premier message, le
pape a exprimé le souhait que l’Orient et
l’Occident puissent s’unir sous la charité
paternelle du vicaire du Christ et que l’avenir consolide la paix et la justice. Le couronnement, prévu pour le 9, aura lieu en la basilique Saint-Pierre. a
(30 octobre 1958.)
Débats
20
0123
Jeudi 30 octobre 2008
La mort des humanités
La « mastérisation » des concours d’enseignement menace la recherche
L
a révolte gronde dans les universités. Les uns après les
autres, leurs conseils d’administration votent à l’unanimité des motions de protestation.Lyon-III,Paris-III, ParisIV, Bordeaux-III, Caen : la liste s’allonge jour après jour. Ce que ni la loi
sur l’autonomie ni la réforme du CNRS
n’ont réussi à faire, la réforme des
concours de recrutement du secondaire l’a
finalement obtenu : une résistance généralisée aux diktats du ministère.
Le problème est d’abord celui du calendrier. Depuis plus d’un an, les universités
croulent sous les réformes successives à
absorber : autonomie, élections internes,
plan licence, statuts des personnels, etc.
Elles ne cessent de tout défaire et de tout
refaire, mois après mois, pour complaire
au ministère. Jamais elles n’ont subi autant
de dirigisme technocratique que depuis
qu’on a voté leur autonomie de façade.
Or, voici que le ministère leur demande,
sur un coup de tête, de refaire en urgence la
plupart de leurs diplômes de master, à une
période où les universitaires sont débordés
par les tâches de toute sorte et ne trouvent
plus le temps de faire de la recherche, qui
relève pourtant de leurs missions fondamentales. Ils en ont assez de marcher comme de petits soldats. Trop, c’est trop. Voilà
une première raison du niet.
Certes, tout le monde se félicite que les
enseignants du premier et du second degré
soient désormais recrutés non plus au
niveau de la licence, mais à celui du master.
Ilsseront, dit-on,mieux payés.Maisserontils mieuxformés ? Ilsle seraient s’ils bénéficiaient effectivement des deux années supplémentaires de formation par la recherche prévues pour un master.
Or tel n’est pas le cas. Le ministère se
contente d’exiger des universités qu’elles
H
William Marx
Professeur à l’université d’Orléans,
membre de l’Institut universitaire
de France
valident comme master une formation
bâtarde, correspondant peu ou prou à ce
quiexiste déjà, à savoir une annéede préparation au concours du capes, suivie de l’année de formation en IUFM. Cela portera le
nom de master, mais n’en sera plus un.
Ce sont surtout les disciplines universitaires les plus liées à l’enseignement secondaire qui se sentent menacées : lettres, phi-
Ce sont surtout
les disciplines universitaires
les plus liées
à l’enseignement secondaire
qui se sentent menacées :
lettres, philosophie, histoire,
langues vivantes, etc.
losophie, histoire, langues vivantes, etc.
Actuellement,un étudiantqui souhaiteprésenterle capes dans ces disciplines fait souvent le choix de préparer un véritable master, sanctionné par un mémoire de recherche, avant de se présenter au concours. Les
actuels professeurs certifiés sont donc
pour beaucoup déjà titulaires d’un master,
qui garantit la qualité de leur formation.
Dans le nouveau projet, ce ne sera plus
possible : la plupart des étudiants choisiront les nouveaux masters d’enseignement, qui les prépareront aux concours,
plutôt que les masters de recherche. Résultat : loin d’être mieux formés qu’aujourd’hui, ils le seront plutôt moins bien,
puisqu’ils n’auront plus derrière eux cette
expérience d’initiation sérieuse à la recherche qui fait tout le prix des masters actuels.
Mais là n’est pas le plus grave. Si toutes
les universités se mobilisent, c’est que se
profile la fin programmée de la recherche
française dans les humanités. Face à la
concurrence déloyale des masters d’enseignement, en effet, les masters de recherche
n’auront plus qu’à disparaître et, avec eux,
tous les séminaires qui les accompagnaient. Il ne sera plus possible de recruter
les doctorants parmi ceux qui auront présenté les meilleurs mémoires. Tout le mondefera de la formation pédagogique à l’envi
pour mieux préparer aux concours, qui se
concentrent sur la simple connaissance du
systèmeéducatif,ettoutceàquoiauraabouti la« mastérisation » des enseignants du
secondaire,c’estdesecondariserles universités. Dans le meilleur des cas, elles seront
devenues de gros IUFM.
Le ministère de l’éducation nationale
l’aura alors définitivement emporté sur
celui de l’enseignement supérieur et de la
recherche : triste vision de la science et du
savoir… Si quelqu’un, au ministère, avait
juré la mort de la recherche dans les humanités, il n’aurait pas fait mieux. Faut-il s’en
étonner, quand on a entendu dernièrement un conseiller du premier ministre
proclamer que la mission principale des
sciences humaines consiste à former de
bons VRP pour l’économie française ? a
Le juge face à l’imprévisible et
à la responsabilité sans faute
Pauvre magistrat dans la société du « tout-victimaire »
L
e prisonnier a un drôle de visage. Au fond de sa prison, il a ce
faciès grimaçant du condamné
ou de celui qu’il faut bien empêcher de nuire, même s’il n’a pas
encore été jugé. C’est forcément un pédophile ou un assassin de vieille dame, à ce
que l’on dit. Même si la plupart ont vendu
un peu de drogue ou attaqué une épicerie
avec un pistolet en plastique. S’il est
jeune, il aura droit au qualificatif de
voyou, dans le meilleur des cas. Il inspire
la peur et on l’y aide bien.
Avez-vous remarqué
comme notre société
se compose aujourd’hui
de bien des sortes
de “victimes” ?
Mais… si le prisonnier se suicide, ce à
quoi peut l’aider l’état de bien des prisons
françaises, alors là, son visage change du
tout au tout. Il devient alors ce que l’on
appelle « une victime ». Avez-vous remarqué comme notre société se compose
aujourd’hui de bien des sortes de « victimes » ?
Aux Etats-Unis, une femme qui s’était
fait un tour de rein en forçant pour ouvrir
une boîte de conserve s’est vu allouer
2 899 000 dollars. 169 000 dollars ont
Christian Guery
Magistrat
été distribués à des passagers se plaignant d’un trou d’air de 28 secondes les
ayant durement secoués lors d’un voyage
en avion. En France, une association des
voyageurs du vol Djerba-Paris, qui avait
dû faire demi-tour à la suite d’un problème technique ayant justifié la chute des
masques à oxygène, a demandé par référé
la réparation d’un préjudice d’angoisse.
Alors, vous pensez, un jeune qui meurt
en prison… En parler sans commencer
par préciser que c’est un drame n’est pas
envisageable. Il paraît même que le ministère de la justice est devenu le ministère
des souffrances. Et la victime appelle un
coupable.
On fait payer au juge son irresponsabilité traditionnelle. Mais alors même que
la définition d’une faute dans l’exercice
de son activité juridictionnelle est bien
difficile à définir, c’est d’une responsabilité sans faute dont il est question régulièrement. Le métier de magistrat a bien changé. Avant, on demandait à celui-ci de trancher un conflit passé. Il disait qui du père
ou de la mère devait avoir la garde des
enfants ; si telle personne accusée devait
aller en prison ou être mise en liberté.
Aujourd’hui, le juge doit prévoir l’imprévisible. Il aura relâché à tort ce jeune
mineur qui a récidivé ou aura incarcéré
sans précaution cet enfant mort entre quatre murs. Dans cette société du tout-victimaire, où la réversibilité entre le visage
du démon et celui de l’ange est si facile, il
faut nous attendre à bien d’autres désagréments. a
onoré de Balzac a voulu peindre
Paris, « le grand monstre moderne,
sous toutes ses faces ». Chaque
épisode de l’Histoire des Treize nous offre
un saisissant tableau parisien, un drame
pantelant et une histoire exceptionnelle
cachée au cœur de la capitale qui devient
l’espace du roman…
TOME 8 :
HISTOIRE DES TREIZE
L’avarice
La tyrannie
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dès le jeudi
30 octobre
TOME 8
LANGEAIS
YEUX D’OR
DE
en plus du
La vanité
€
9,90
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Enquête Oùestl’Obamafrançais ?2/2
L’ascension,
D loin de la politique
ans son bureau en
open space (espace
ouvert), au cœur
d’une
pépinière
d’entreprises
du
11e arrondissement
à Paris, parmi une
poignée de patrons
trentenaires, style
décontracté, ambiance écolo-libérale,
Saïd Hammouche, 35 ans, porte costardcravate sombre et sérieux. Le directeur
général de Mozaïk RH, spécialiste du
recrutement de diplômés « issus de la
diversité », pur produit de la méritocratie
scolaire de la Seine-Saint-Denis, parle
avec les mots d’un chef d’entreprise pour
évoquer la France et ses banlieues. Des
« process » à élaborer pour améliorer l’insertion des jeunes des quartiers. Du Et vous voulez leur parler des partis ? De figu« sourcing » nécessaire pour dénicher les res comme Stéphane Pocrain [ex-portetalents du ghetto. Et de la nécessité de parole des Verts] ou Malek Boutih [ancien
contourner le monde politique pour réus- président de SOS-Racisme] ? On rigole. »
Une élite qui a tiré profit de la « massifisir à peser sur la société française. Loin,
cation » de l’enseignement supérieur –
très loin, des partis traditionnels.
Pas de subvention quémandée à des même si l’absence de statistiques ethniélus locaux. Pas de local associatif obtenu ques interdit d’avoir des données précises.
après mille supplications. Pas de Des juristes. Des ingénieurs. Des médeconseiller municipal qui supervise le cins. Des financiers. « Je suis bluffé par le
conseil d’administration. « On ne se place nombre de bac + 4 ou de bac + 5 dans les
plus en position de demandeurs, mais on quartiers », se réjouit Saïd Hammouche. Y
veut être acteurs », explique le jeune compris, désormais, au sein des grandes
patron, originaire de Bondy. Diplômé écoles pionnières dans l’ouverture sociale.
d’un master en conseil aux collectivités Comme Sciences Po, où les conventions
locales, il a ouvert son propre cabinet de ZEP mises en place en 2001 ont permis le
recrutement avec l’idée d’agir avec les recrutement de 477 élèves, dont 64 déjà
outils de l’entreprise. « La politique est fer- diplômés ont commencé à peupler les étamée, dit-il. Les espaces qui restent sont les ges de direction des cabinets d’audit, des
espaces professionnels. C’est là qu’on peut sociétés de conseils et de la haute fonction
publique. Un mouvement qui va encore
faire bouger la société. »
Saïd Hammouche est à l’image des nou- s’amplifier : la promotion de 2001 ne
velles élites issues des quartiers. Découra- comptait que 17 élèves issus des lycées de
zone d’éducation prioritaire
gées par l’ostracisme des par(ZEP), celle qui sortira en
tis, elles ne font plus confiance
2013 en compte 118. Ce n’est
àla politique.Fortement diplô- « Les partis ?
qu’un début, mais l’élite franmées, ellesprivilégient la réus- Tout le monde
çaise commence à prendre
site professionnelle individes couleurs.
duelle, le travail de réseau, sait que ça ne
Cette génération accumupour faire carrière et se consti- se passe plus là.
le les diplômes. Mais a aussi
tuer une légitimité sociale Ils sont
appris à se donner les
incontestable. « On ne veut
mêmes armes relationnelles
plus être dans l’assistanat, on hors contexte,
que le reste de l’élite. Zoune veut plus du paternalisme, hors société »
beir Ben Terdeyet, 30 ans,
souligne El Yamine Soum,
consultant en finance islami29 ans, doctorant prometteur Karim Amellal,
à l’Ecole des hautes études en 30 ans, écrivain, maître de que, a découvert l’importansciences sociales (EHESS). Et conférences à Sciences Po ce des réseaux à l’université,
puis au moment d’entrer sur
comme on est nombreux à sortir
de l’université avec des masters, ou plus, il y a le marché du travail. « J’étais à Paris-X, à
de plus en plus de cadres, d’entrepreneurs, de Nanterre. Les jeunes de banlieue allaient
chercheurs issusdes quartiers. » Ceque résu- plutôt à l’UNEF pour militer sur le prix des
meplus crûmentun représentant de lanou- tickets au restaurant universitaire. Ou pour
velleintelligentsia noire, trentenaire, surdi- faire une action sur le conflit palestinien. Les
plômé et sans complexe – mais qui préfère autres, ceux de Neuilly-sur-Seine, je les
rester anonyme : « Les jeunes issus des ZEP voyais aller à la Junior entreprise et réussir à
font de la finance pour rattraper en une géné- se faire facturer des prestations par des entreration le retard accumulé en dix générations. prises. » Lui obtient un master en finance.
Les nouvelles élites
issues de la diversité
font le choix
de la réussite
individuelle.
Hors des partis, mais
avec l’espoir de faire
bouger la société
française. Second volet
de notre enquête :
« Où est l’Obama
français ? »
Luc Bronner
Illustration Rita Mercedes
Brillant mais insuffisant. Faute de
contacts dans le milieu de l’entreprise, il
ne trouve pas d’emploi – comme cinq
autres étudiants issus de banlieue.
Zoubeir Ben Terdeyet s’est donc lancé
dans la construction d’un réseau pour les
jeunes diplômés des quartiers. En 2004, il
fonde avec quelques amis les Dérouilleurs
– en référence au livre d’Azouz Begag sur
les jeunes des quartiers qui réussissent à
ne pas « rouiller » au pied des immeubles.
La volonté de s’entraider. Le désir de faire
« comme les autres », comme les anciens
d’HEC, les anciens de Polytechnique,
ceux d’Henri-IV, les Arméniens, les juifs,
les Bretons… : partager les contacts et les
relations. « Le marché parallèle de l’emploi
est essentiel. Et l’information est ce qui vaut
le plus cher », explique-t-il.
Informel, farouchement apolitique, le
réseau a connu un développement exponentiel par le seul bouche-à-oreille. Grâce
à une liste de diffusion créée sur Yahoo! et
des soirées « networking », il compte
aujourd’hui près de 4 000 membres, dont
beaucoup de bac + 4 et bac + 5, avec des
antennes àStrasbourg, Marseille,mais aussi à l’étranger. Les membres se signalent
mutuellementles stages et les postes disponibles dans leur entreprise ou leur entourage. Ou font passer des CV de « frères » et de
« sœurs » en recherche d’emploi. « On ne
voulait pas de la génération de la marche des
Beurs, complètement désillusionnée, raconte
Zoubeir Ben Terdeyet, attablé devant son
ordinateur portable, dans un bar branché
du 9e arrondissement de Paris, oùse retrouvent les Dérouilleurs. On voulait repartir
sur des forces vives, motivées, avec un objectif
de court terme – trouver des stages, des CDD,
des CDI – et un objectif plus lointain – avoir
un réseau pour nos enfants. »
L
a politique n’est pas oubliée,
mais ces nouvelles élites mettent en place une stratégie du
détour. Gagner le respect professionnel.Conquérir sa légitimité pour ne pas se contenter
des strapontins offerts par les politiciens.
Et, plus que tout, ne jamais être dépendant
d’un appareil. « On veut être libres et conserver notre liberté d’expression », explique
Hamza Bouaziz, 30 ans, originaire de la
cité Salvadore-Allende à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), titulaire d’un master en
finance et économiste dans une filiale de
BNP Paribas. « Avant de faire de la politique, il faut être fort économiquement. Il faut
pouvoir être indépendant. Sinon vous finissez comme les types qui ont commencé par
être payés par SOS-Racisme, puis par le
PS », dit Zoubeir Ben Terdeyet.
Les modèles de ces élites ne sont pas
des hommes politiques – hormis l’étoile
Barack Obama, bien sûr. La figure qui
revient est celle de Mehdi Dazi, 42 ans,
inconnu du grand public, diplômé de
Sciences Po, passé par les Etats-Unis pour
contourner le plafond de verre français,
21
devenu directeur général d’un fonds d’investissement des Emirats arabes unis,
aujourd’hui membre du conseil de surveillance de Vivendi grâce à son parcours
international. Un itinéraire qui fait rêver
les jeunes diplômés. Et qui valide, à leurs
yeux, l’idée que la stratégie du détour peut
être la bonne pour conquérir la France.
Comme lui, un nombre important de
diplômés ont choisi de s’exiler dans les
pays du Golfe. Au point que les
Dérouilleurs ont créé à Dubaï une antenne d’une cinquantaine de membres.
Ces élites maghrébines et noires en
sont persuadées : si un Obama français
devait apparaître, il ne sortirait pas du
ventre d’un appareil politique. Mais plutôt du secteur privé. « Les entreprises sont
plus avancées sur la question de la diversité.
Constituer des équipes de clones ne les intéresse plus », relève Salah Houyem,
Dérouilleur de 35 ans, titulaire d’un
MBA, aujourd’hui cadre dans les ressources humaines au sein d’Areva. « Les partis ? Tout le monde sait que ça ne se passe
plus là. Ils sont hors contexte, hors société »,
note l’écrivain Karim Amellal. A 30 ans,
ce maître de conférences n’est pas, précisément, sur un strapontin : il dirige le mastère « affaires publiques » de Sciences
Po, le cœur du réacteur de la prestigieuse
institution.
Originaire de la cité sensible de la Fauconnière, à Gonesse (Val-d’Oise), Karim
Amellal est passé par l’Institut d’études
politiques de Paris avant la mise en place
des conventions ZEP. Avec le collectif Qui
fait la France ?, qui réunit des écrivains
comme Faïza Guène, Mohamed Rezane
ou Dembo Goumane, il défend une autre
façon de faire de la politique. Hors des
appareils. Pour ne parler que du fond, que
du contenu, pour gommer les questions
de carrière trop présentes dans les écuries
partisanes. « Nous, on écrit, on va dans les
lycées, on fait des conférences, on anime des
ateliers d’écriture. C’est beaucoup plus utile », affirme-t-il.
Une prudence, un éloignement du politique, qui témoignent, paradoxalement,
d’une forme avancée d’intégration. Une
forme de banalisation, au fond, des élites
maghrébines et noires. C’est la thèse que
défend Marwan Mohamed, 33 ans, un rescapé de l’échec scolaire, qui avait arrêté
l’école au CAP, avant de reprendre ses études jusqu’au doctorat, aujourd’hui une
des figures montantes de la sociologie française. « Cette mise à distance de la politique
peut être comprise comme une forme de
conformisme social, dit-il. Les élites des quartiers font comme le reste des classes moyennes
et bourgeoises : elles se placent aussi dans
une logique individualiste. » La résilience
sociale et la « notabilisation », piliers de la
carrière des futurs Obama français ?
Réponse d’ici à dix ou vingt ans… a
22
Culture&vous
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Actualités
Téléchargement Le texte « Création et Internet » examiné mercredi 29 octobre
Ici&
ailleurs
Loi antipiratage, deuxième essai au Sénat
C
hangement de décor
pourla luttecontrele téléchargement illégal de
musiques ou de films :
nouveau ministre, nouveau texte. Mais le climat sera-t-il
plus serein ? Fin 2005, le projet de
loi défendu par le ministre de la
culture, Renaud Donnedieu de
Vabres, avait donné lieu à une fronde retentissante – et une grande
cacophonie – des députés de la
majorité, qui trouvaient le texte
trop répressif vis-à-vis des pirates.
Un nouveau texte, intitulé Créationet Internet, présenté par Christine Albanel et qui vise à « favoriser
la diffusion et la protection de la création » sur le Web,devait être examiné en première lecture par le Sénat
à partir du mercredi 29 octobre.
Entre les deux textes, l’esprit a
changé. Il était jugé « répressif »
en 2005 : l’internaute pirate était
passible de lourdes sanctions
devant le tribunal correctionnel –
jusqu’à trois ans de prison et
300 000 euros d’amende. Aujourd’hui, la démarche est « pédagogique et dissuasive », dit Mme Albanel.
Une autorité administrative
indépendante, baptisée Hadopi
(Haute Autorité pour la diffusion
des œuvres et la protection des
droits sur Internet), est chargée
de mettre en musique une « riposte graduée » contre l’internaute
pirate, à travers une commission
de protection des droits composée
de magistrats.
Le pirate recevra d’abord un
courrier électronique à son adres-
se IP – laquelle permet d’identi- faits du texte, se sont engagés de
fier un point d’accès, ou un ordina- leur côté à développer l’offre légateur, sur le Web. En cas de récidi- le en ligne.
ve dans les six mois, une lettre lui
Mais deux camps s’affrontent
sera remise ; enfin, en cas de nou- toujours. D’un côté, ceux qui penveau manquement dans l’année sentque lepiratage d’œuvres musiqui suit, la commission pourra cales et audiovisuelles – estimé à
ordonner la suspension de l’abon- un milliard de fichiers musique et
nement à Internet pour une durée vidéo en France en 2007 – est le
de trois mois à un an. Afin d’éviter « facteur majeur » de la chute des
que le pirate ne migre d’un four- ventes de disques ou de DVD. Cernisseur d’accès à un autre (Wana- tains voudraient même une loi
doo, Free…), un « répertoire des plus répressive, comme c’est le cas
résiliés » serait créé sur le modèle aux Etats-Unis, où les pirates sont
du fichier des interdits bancaires. passibles de peines de prison. De
La coupure de l’abonnement l’autre côté, on trouve les associaest le point le plus sensible. La tions d’internautes ou de consomCommission des affaimateurs, comme UFCres économiques du
Que choisir, qui prônent
Les onze articles
Sénat a en effet propoune adaptation de ces
du projet sont
sé, mardi 28 octobre,
« industries dépassées »
la déclinaison
de remplacer cette
aux pratiques du Web.
d’un rapport
mesure par une amenAussi, deux menaces
me
que M Albanel
de. Mme Albanel s’y est
planent sur ce projet de
avait confié,
loi. D’abord sur le teraussitôt opposée en
en juillet 2007, à
rain sensible des liberaffirmant, sur FranDenis Olivennes,
tés individuelles. Le
ce 3, que l’amende s’insalors PDG
24 septembre, le Parlecrit beaucoup plus
de la Fnac
ment européen a adopté
« dans une logique
l’amendement n˚ 138,
répressive ».
Les onze articles du projet sont déposé par l’eurodéputé Guy Bono
la déclinaison d’un rapport que (PS), au projet de loi sur les téléMme Albanel avait confié, en communications, selon lequel une
juillet 2007, à Denis Olivennes, restriction aux droits et aux liberalors PDG de la Fnac. Cette mis- tés fondamentaux des internautes
sion avait débouché sur les ne peut être imposée que par la jusAccords de l’Elysée, signés par tice. Cet amendement n˚ 138 met
une quarantaine d’organisations, en échec la « riposte graduée », qui
notamment les sociétés de droit émane d’une autorité administrative. L’accès à Internet constitue-t-il
d’auteur et chaînes de télévision.
Les professionnels de la musi- une liberté fondamentale ? Le
que ou du cinéma, plutôt satis- débat est ouvert.
Une industrie culturelle déprimée
VENTES DE DVD ET DE CD
LE « MARCHÉ » ILLÉGAL*
en millions d’unités (en France)
en millions de titres
110 108
DVD
90 102,5
875 833
2007
88,8
228 235
CD
70
(en France)
2006
60,9
Titres de musique
(une chanson)
50
2004
05
06
2007
Titres de vidéo
(films, clips,
épisodes de série...)
*Chiffres GfK obtenus par extrapolation reposant sur
des sondages auprès des utilisateurs de sites pirates.
Sources : GfK/SEVN, SNEP
La seconde menace concerne
l’efficacité du système instauré par
la loi. Sera-t-il techniquement possible de « pincer » le pirate ? Beaucoupen doutent.C’est le cas de Jérémie Zimmermann, porte-parole
de La Quadrature du Net, groupe
d’activistes qui a concouru à l’adoption de l’amendement n˚138 :
« L’Hadopi va se fonder sur l’adresse
IP pour incriminer une personne. Or,
un point d’accès à Internet peut être
partagé par de nombreux utilisateurs, explique M. Zimmermann. Il
peut même être capté par des inconnus, en cas de connexion Wi-Fi non
sécurisée. Quelles preuves réelles
aura-t-on de l’infraction ? »
Pour mieux cibler le contrevenant et adoucir le dispositif, des
amendements vont être déposés.
Mais sans guère apaiser le climat.
Rapporteurdu projetde loi, lesénateur Michel Thiollière (UMP) pro-
pose, entre autres, une « sanction
alternative » : certains services
commela messagerie del’internaute pourraient être maintenus, à
condition que le piratage des
œuvres puisse être évité depuis son
poste, grâce aux évolutions technologiques. Certains fournisseurs
d’accès à Internet affirment que de
tels outils existent, mais d’autres
répliquent qu’il n’y a pas de forteresse qui tienne sur le réseau…
C’est tout le problème d’un texte
dont certains estiment qu’il est
déjà obsolète. Demain, les internautes déploieront-ils des trésors
d’astuces pour « voyager masqués » et téléchargeren touteimpunité ? Le député Christian Paul
(PS) souhaite « bon courage à l’Hadopi », dont il résume ainsi la mission à venir : « Puiser de l’eau avec
un filet à papillon. » a
Clarisse Fabre
Des premiers échanges de fichiers aux dernières tentatives de contrôle
Eté 2002
Ouverture de BitTorrent,
programme créé par l'Américain
Bram Cohen, qui ouvre le P2P
aux échanges de fichiers de
films, de jeux, de livres...
AFP
AP
1er juin 1999
Lancement de Napster
sur Internet destiné à
l'échange de fichiers
musicaux entre ordinateurs (P2P) au format
mp3 via un logiciel créé
Bram Cohen
par l'Américain Shawn
Fanning.
Juillet 2001
Le site Napster est fermé pour
« violation de droits d'auteur ».
Développement d'une dizaine de
Napster-bis : Kazaa, Gnutella,
AudioGalaxy, Morpheus, etc.
Shawn Fanning
1999
9
2000
2001
2002
Fin 1999-début 2000
Premiers baladeurs de fichiers
mp3, notamment par les sociétés
Remote Solutions, Creative et
Archos. En 2001, suivra l'iPod
d’Apple.
Google accepte de
dédommager les auteurs
Un accord sur la bibliothèque numérique
D
ans le cadre de son projet de
bibliothèque numérique, le
moteur de recherche américain Google a annoncé, mardi
28 octobre, la signature d’un
accord avec l’association des éditeurs américains (AAP) et le syndicat des auteurs (Authors Guild).
Ces derniers contestaient le projet de Google de numériser, rechercher et afficher de courts extraits de
livre protégés par des droits
d’auteur et d’en partager des copies
numériques avec les bibliothèques
sans l’autorisation explicite des
détenteurs de droits.
L’Authors Guild avait lancé, en
2005, une action collective, et cinq
éditeurs américains (McGrawHill, Pearson Education, Penguin
Group, John Wiley & Sons, Simon
& Schuster) avaient intenté un procès. Après deux ans de négociation,
Google a accepté de verser 125 millions de dollars (98 millions
d’euros) pour financer un registre
sur lequel les détenteurs de droits
d’auteur pourront s’inscrire et toucher des dividendes.
En contrepartie, Google pourra
mettre en ligne aux Etats-Unis des
millions de livres et autres documents protégés par le droit
d’auteur et issus des collections des
plus grandes bibliothèques américaines partenaires du programme
« Google recherche de livres ». Cet
accord doit encore être approuvé
par le tribunal du Southern District
de New York. a
28 juin 2004
Chaque jour 150 millions de fichiers
illégaux s'échangent dans le monde.
En France, la Société civile des
producteurs phonographiques
(SCPP) porte plainte contre une
vingtaine d'internautes.
2003
2004
2005
31 mai 2006
En Suède, les serveurs de
The PirateBay, plus gros
site d’échange de fichiers
au monde créé en 2004,
sont fermés par la police.
Le site rouvre et continue
d'être parmi les plus
fréquentés en 2008.
2006
2006
Développement de milliers de sites
personnels qui stockent fichiers
musicaux, clips ou films sur des
serveurs comme Rapidshare ou
Megaupload.
Droits d’auteur
Etats-Unis :
vingt et un mois de prison
pour un pirate de films
L’Américain Michael Logan a été
condamné à vingt et un mois de
prison aux Etats-Unis pour avoir
enregistré deux films dans une
salle de cinéma de Washington à
l’aide d’un Caméscope, a annoncé, mardi 28 octobre, l’association qui défend l’industrie américaine du cinéma (MPAA).
M. Logan a reconnu avoir enregistré les films 28 jours plus tard
et Il était une fois à des fins commerciales. Selon la MPAA,
entre 2006 et 2008, Michael
Logan est responsable de la diffusion anticipée sur le marché de
plus de cent films. L’enregistrement de films dans des salles de
cinéma constitue depuis 2005 un
crime fédéral aux Etats-Unis passible d’amendes sévères et de peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans. L’industrie du cinéma estime ses pertes mondiales
dues au piratage de films à 18 milliards de dollars par an. – (AFP.)
Cinéma
Joaquin Phoenix : « Je ne
vais plus faire de films »
L’acteur américain Joaquin Phoenix, 34 ans, a l’intention de mettre
un terme à sa carrière au cinéma,
ainsi qu’il l’a annoncé le 28 octobre, dans l’émission américaine
« Extra ». « Je veux saisir cette occasion pour vous donner l’exclusivité
(…) : je ne vais plus faire de films »,
a déclaré l’acteur en marge d’un
hommage rendu à Paul Newman.
Joaquin Phoenix a affirmé qu’il
allait se consacrer à la musique.
L’acteur a été nommé deux fois
aux Oscars, pour son interprétation du chanteur de country Johnny Cash dans Walk the Line
(2005), de James Mangold, et pour
Gladiator (2000), de Ridley Scott.
Son prochain film, Two Lovers, de
James Gray, doit sortir en France le
19 novembre. – (AFP.)
L’acteur Roger Moore
décoré en France
L’acteur britannique Roger Moore, 81 ans, qui a incarné sept fois
l’espion James Bond 007, a reçu
2007
29 octobre
Passage
en première
lecture
au Sénat du
projet de loi
« Création
et Internet ».
2008
Septembre 2007
SpiralFrog est lancé aux EtatsUnis et au Canada. Les fichiers
sont disponibles gratuitement,
mais le site reverse une partie des
bénéfices de la publicité aux
ayants droit.
les insignes de commandeur des
Arts et Lettres, mardi 28 octobre,
par Christine Albanel, la ministre
de la culture. Cette distinction, a
déclaré l’acteur, est « plus importante que de recevoir un Oscar ».
Roger Moore vient de publier en
France ses mémoires aux éditions de L’Archipel. Il a été anobli
par la reine Elizabeth II en
juin 2003. – (AFP.)
Musique
Britney Spears
reste sous curatelle
Une juge de Los Angeles a annoncé, mardi 28 octobre, sa décision
de garder la pop star Britney
Spears, 26 ans, sous curatelle, le
père de la chanteuse américaine
conservant l’autorité sur elle et
ses finances jusqu’à nouvel
ordre. Elle était déjà sous curatelle depuis le 1er février, après une
hospitalisation psychiatrique. Britney Spears fut, de 2000 à 2005,
la chanteuse la mieux payée au
monde. Elle prépare un nouvel
album, Circus, dont la sortie est
prévue le 2 décembre. – (AFP.)
Le French Tour
des scénaristes
américains
L
e poisson pourrit par la tête,
dit le proverbe chinois. Rien
de tel, donc, pour attirer et
contaminer le cinéma hollywoodien que de s’attaquer à son premier intervenant, essentiel dans
la chaîne américaine : le scénariste. Fort de cette conviction, Film
France, sorte d’Office de tournage du cinéma français, invite, du
6 au 13 novembre, dix scénaristes
majeurs attachés aux grands studios américains afin de leur faire
découvrir Paris et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
John August, John Lee Hancock,
Edward Neumeier… Leurs noms
ne diront rien au grand public.
Les réalisateurs avec lesquels ils
ont travaillé, un peu plus : Tim
Burton, Clint Eastwood, Paul
Verhoeven. « Tous les dix sont
dans la A-list, assure Patrick
Lamassoure, délégué général de
Film France. Ils ont l’accès direct
aux majors. »
Que l’un d’eux flashe sur un décor
ou un personnage français et un
paquet de dollars s’abattra sur le
pays. Plus exactement 250 000 à
350 000 euros par jour de tournage, puisque telles sont les dépenses d’un studio hollywoodien installé en France. Et Film France de
citer les 10 à 20 millions d’euros
laissés par les superproductions
comme le Da Vinci Code, de Ron
Howard, ou Marie-Antoinette, de
Sofia Coppola.
A côté, les quelque 100 000 euros
investis dans ce tour ressemblent
à de l’argent de poche.
De quoi offrir aux scénaristes de
jolies vacances, façon La croisière
s’amuse ? Chez Film France, on
admet que les premiers contactés
ont souvent fourni les noms des
suivants. « Mais franchement,
tous ces gens-là n’ont pas besoin de
nous pour se payer un voyage en
France, poursuit Franck Priot,
délégué général adjoint. S’ils viennent, c’est que le programme les
intéresse. »
Rungis avec un grand chef
Le programme, donc, picoré en
vrac : la Seine et les canaux parisiens en compagnie des
patrouilleurs de la brigade fluviale ; le centre national des opérations de la SNCF, façon Panic
Room, de David Fincher ; Rungis, le garde-manger de la capitale, de nuit et avec un grand chef ;
ou encore, côté Méditerranée,
l’empire Paul Ricard, du premier
laboratoire clandestin au circuit
de formule 1 et à l’institut océanographique de l’île des Embiez
(Var). « La plupart d’entre eux
connaissent la France, mais nous
allons leur montrer des endroits
qu’ils connaissent moins, assure
Sophie Boudon Vanhille, chargée
de mission à la mission cinéma
de la Ville de Paris. L’idée est de
les enraciner dans des lieux difficilement reproductibles. » Personne
ici n’a oublié que les plages normandes d’Il faut sauver le soldat
Ryan étaient en réalité irlandaises et que Quentin Tarantino,
pour son prochain film, Inglorious Basterds, situé en France
pendant la seconde guerre mondiale, a certes embauché des
comédiens français, mais les a
emmenés tourner en Allemagne.
Film France continue de penser
que le nerf de la guerre est financier. Il milite donc activement
pour l’octroi d’un abattement de
20 % en faveur des studios étrangers. Mais le cinéma, c’est aussi
des histoires. Pourquoi pas des
histoires d’Américains à Paris. a
Nathaniel Herzberg
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Culture
23
Dürer et Léonard de Vinci à l’école
Les Beaux-Arts de Paris présentent 400 dessins, sculptures ou photos qui ont servi à l’enseignement de l’anatomie
Exposition
C
’est l’exposition la plus
inattendue et intelligente de la saison, démonstrative et troublante :
« Figures du corps » à
l’Ecoledesbeaux-arts. Pourle nombredesœuvres,ellepeutconcurrencer n’importe laquelle des « grossesmachines » à la mode :une centaine de dessins, autant de sculptures, de photographies et d’ouvrages précieux, près de quatre cents
œuvres en tout.
Pour la rareté, c’est encore
mieux : Léonard de Vinci, MichelAnge, Dürer, Le Brun, Hogarth,
Houdon et Géricault. Est-il vraiment nécessaire d’ajouter qu’il y a
donc là des pièces éblouissantes,
cinquante-neuf têtes d’hommes
toutes différentes d’âge et d’expression dessinées par Dürer sur une
seule feuille ou les études d’ossatures et de musculatures de Géricault ? Comme la scénographie est
discrète, le visiteur a le sentiment
de les découvrir à l’improviste, et
son plaisir s’en trouve augmenté.
D’où tout cela vient-il ? D’un
seullieu, celui-là même oùl’exposition se tient : les Beaux-Arts montrent ce qui, dans leurs collections,
a trait à l’étude et à l’enseignement
del’anatomie. L’écoleayant étéfondée en 1648 et n’ayant cessé, jusqu’audébutdu XXe siècle, de consacrer une bonne part de son temps à
ces deux activités, cet ensemble est
sans doute le plus riche qui soit. Il
commence quand dissection et
médecine apportent les premières
informations sur la construction et
le fonctionnement de l’humain.
Les artistes jouent dans ce processus un rôle central : ils participent aux observations, ils dessinent ce qu’ils découvrent et, de ces
dessins découlent les gravures qui
répandent cette science au fur et à
« Muscles du tronc et de l’abdomen, et squelette de l’avant-bras », Théodore Géricault, vers 1812. PHILIPPE COMAR
mesure de ses découvertes. Dans
ce travail, qui s’accomplit essentiellement en Italie et dans l’Europe du Nord, il y a la part relativement facile : le squelette, son
architecture, les phases successives de son développement. Mais il
faut aussi comprendre comment
les muscles s’attachent aux os,
comment tout cela bouge, ce qui
se passe à l’intérieur de la boîte crânienne et dans l’abdomen, ce que
sont les organes et leurs fonctions,
Le plat musical épicé
d’Allen Toussaint
L’Américain était à l’Elysée-Montmartre
Musique
P
armi les centaines de chansons composées par Allen
Toussaint, l’une d’entre
elles fait beaucoup parler d’elle ces
derniers temps. Elle arrive au
milieu du concert du pianiste,
chanteur, producteur et auteurcompositeur américain, lundi
27 octobre, à l’Elysée-Montmartre, à Paris. « Elle a été chantée par
Lee Dorsey ou les Pointer Sisters. Et
on l’entend un peu partout en ce
moment », annonce Toussaint
avant de débuter Yes We Can Can.
Pour les cent cinquante amateurs de Toussaint présents dans la
salle– l’annonce tardive du concert
associée au lundi soir, jour peu propice aux grands déplacements,
encore moins avec la crise financière, peut expliquer ce petit nombre
–,YesWe CanCan estl’une des bonnes chansons de Toussaint. Ni plus
ni moins. Elle débute par des mots
d’espoir : « Now’s the time for all
good men/to get together with one
another. » Il est temps pour les
hommes de bien de se rassembler.
Pour les habitants des EtatsUnis, cette chanson se confond
avec le slogan « Yes We Can »
(« Oui, nous pouvons ») du candidat démocrate à l’élection présidentielle, Barack Obama. Sur
Internet, le rythme et les cuivres
de Yes We Can Can accompagnent
des vidéos de discours d’Obama et
l’on trouve aussi un collage d’extraits de discours, dont les trois
mots « Yes We Can » sur un fond
musical qui n’a rien à voir avec la
chanson de Toussaint.
Né le 14 janvier 1938 à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), Allen
Toussaint est rarement venu en
France. Ses derniers concerts à
Paris remontent aux fêtes de fin
d’année 1993 et début janvier 1994
lorsqu’il passa au Jazz Club Lionel
Hampton de l’Hôtel Méridien. En
mars 2007, il était à Saint-Ouen
(Seine-Saint-Denis) en ouverture
du festival Banlieues bleues.
« It’s show time »
Sous ses doigts de pianiste, dans
ses chansons, se conjuguent le jazz,
le rythm’n’blues, le funk, le blues et
le rock, pour donner ce plat épicé
qu’est le groove de La NouvelleOrléans. A 70 ans, Toussaint a du
répondant. « It’s show time »,
annonce son saxophoniste. Et le
show enchaîne les titres de reconnaissance : Here Come the Girls,
Soul Sister, Sweet Touch of Love, Fortune Teller, Working in the Coalmine, Everything I Do Gonna Be Funky, deux reprises (You’ve Been on
My Mind, de Bob Dylan, Blueberry
Hill, de Fats Domino), la très belle
ballade Southern Nights au rappel.
Le rapport de Toussaint à l’actualité se fera par l’évocation de
l’ouragan Katrina, qui a dévasté la
Louisiane fin août 2005. « Avant
Katrina, je donnais peu d’interviews.
Ensuiteils sonttousvenus medemander d’où venait ma musique. Voilà
ma réponse. » Seul au piano, Toussaint fait surgir tous les styles qui
l’ont façonné et qui ont donné le
son de sa ville : musique classique,
valses et fox-trot, piano bastringue
des bordels, boogie, gospel… a
Sylvain Siclier
comment circule le sang, comment se ramifient les nerfs.
Prodiges de précision
De la Renaissance au XVIIIe siècle, cette histoire est faite d’expériences et de leur diffusion. Vinci et
Michel-Ange, Vésale et Lomazzo :
l’exposition met ainsi logiquement
en relation visuelle la recherche, les
déductions qu’elle autorise – celles
aussiqu’elle dément –et le développement de l’anatomie artistique à
destination des peintres et des
sculpteurs. Plus les savants y
voient clair, plus les graveurs réalisent des prodiges de précision. La
plupart en profitent pour faire
admirer leur sens de la composition, d’autant plus spectaculaire
que les motifs sont de ceux qui
émeuvent vite : squelettes en mouvement, écorchés aux visages calmes, athlètes momifiés, mortsférocement vivants. Martinez, Adam et
Gamelin sont les maîtres de ce
genred’estampes que les élèves des
académies copient à l’infini.
En 1746, Gautier-Dagoty introduit les couleurs dans les planches
– encore plus de réalité, encore
plus de trouble. Après lui viennent
Mascagni, impénétrable à force de
complexité, et Bonamy, qui travaille avec Broca. Pendant ce
temps, les sculpteurs moulent et
modèlent animaux et humains,
toutes les espèces, des plus communes en Europe aux plus exotiques,
de la Parisienne à la Hottentote, du
chat au tigre.
Côté bête, Barye et Géricault
sont les plus actifs et les meilleurs.
Côté humain, Dumoutier moule
des dizaines de crânes et de faces,
les graveurs tentent l’inventaire
des types de seins en Afrique et partout ailleurs et les photographes
s’en mêlent vite. Le souci de l’exhaustivité et de la méthode domine : albums innombrables du
médecin Paul Richer, décompositions systématiques des mouvements par la chronophotographie
pour Marey et Muybridge, études
desexpressions stimuléesparl’électricité de Duchenne de Boulogne,
clichés anthropométriques anonymes, où anomalies et déformations
s’exhibent jusqu’au malaise.
Au grand théâtre de l’anatomie
joyeusementmacabre – et quelquefoistrès érotique –des sièclesprécédents succède l’énumération des
types et des maux, obsession de la
seconde moitié du XIXe siècle. La
recherche scientifique, alors en
train d’inventer d’autres instruments plus puissants, n’a plus
besoin désormais du dessinateur et
du sculpteur. Et ceux-ci ne tiennent plus le savoir anatomique
pour indispensable à leur art. L’un
des derniers à avoir affirmé
l’inverse fut Matisse, qui ne figure
pas ici bien qu’il y ait été élève.
L’histoire d’amour de l’art et de
l’anatomie, qui les a occupés tous
deux pendant plus de quatre siècles, finitainsi surle désintérêtréciproque.Finitou s’interrompt seulement ? Il se dit que les séances
d’après modèle attirent à nouveau
les élèves des Beaux-Arts. a
Philippe Dagen
« Figures du corps », Ensba, 13, quai
Malaquais, Paris-6e. Du mardi au dimanche de 13 heures à 19 heures. 4 ¤. Jusqu’au 4 janvier. Catalogue, 510 p., 45 ¤.
Conversations autour du bonheur Leschoix
Arnaud Meunier associe des textes d’auteurs classiques et actuels
Théâtre
L
e bonheur, c’est quoi, au
juste ? La question n’est pas
franchement nouvelle. Elle
taraudait déjà Epicure, quand il
écrivit, il y a 2 300 ans, son fameux
« best-seller », la Lettre à Ménécée.
Le metteur en scène Arnaud Meunier (35 ans), lui, est parti en exploration théâtrale.
En quête de bonheur, qui se joue à
la Maison de la poésie, à Paris, jusqu’à la mi-décembre, se baladera
ensuite un peu partout en France,
dans les bars, les lycées ou les salles
polyvalentesqui voudront bienl’accueillir. C’est un de ces « petits »
spectacles (en termes de dispositif)
qui réveillent la réflexion, avec une
fraîcheur qui donne raison au révolutionnaire Saint-Just : oui, le bonheur est toujours une idée neuve.
Toujours neuve, d’abord, parce
que l’idée du bonheur prend évidemment les couleurs de l’époque
dans laquelle elle s’inscrit. Arnaud
Meunier le montre bien, dans le
montage de textes fin et ludique
qu’il a réalisé, où dialoguent des
auteurs classiques comme Pascal,
Voltaire ou Rousseau, des poètes
comme Baudelaire et Michaux,
des écrivains contemporains comme Le Clézio ou Lydie Salvayre, et
même des études scientifiques tendant à établir la carte du bonheur
planétaire.
Le spectacle est justement né de
cette interrogation : quelle forme
a-t-elle prise aujourd’hui, cette
idée, dans une société où l’injonction au bonheur n’a peut-être
jamais étéaussi forte, mais où celuici se confond largement avec le
bien-être et la réussite sociale ?
Ecoutons Jean-Jacques Rous-
seau (L’Emile) : « Nous jugeons
trop du bonheur sur les apparences :
nous le supposons où il est le moins ;
nous le cherchons où il ne saurait
être. » Lydie Salvayre, aujourd’hui,
semble lui faire directement écho,
dans Contre : « Dans la république
d’où je viens, les hommes sont éteints
mais ils se disent gais. Le monde leur
est dur mais ils le disent doux. Ainsi
survivent-ils à ce qui les défait. Mais
lorsque d’aventure s’annonce une
vraie joie, ils passent à ses côtés sans
reconnaître son visage. »
Comédiens drôles et naturels
En quoi pourrait-il consister
alors, ce bonheur que notre époque ne semble plus en mesure de
reconnaître ? Arnaud Meunier
croise les regards d’un auteur passé de mode et d’un « nobélisé »
très en vogue. André Gide, dans
Les Nourritures terrestres : « Nathanaël, je te parlerai des instants.
As-tu compris de quelle force est leur
présence ? Une pas assez constante
pensée de la mort n’a pas donné
assez de prix au plus petit instant de
ta vie. » Le Clézio, dans L’Extase
matérielle : « Quelle que soit l’idée
qu’on s’en fait, le bonheur est simplement un accord entre le monde et
l’homme ; il est une incarnation. »
Le théâtre, art de l’instant, de la
présence et de l’incarnation, ne
pouvait mieux convenir à une telle réflexion. Arnaud Meunier a
trouvé la forme scénique appropriée, qui tient du dialogue socratique et de la conversation amicale
entre ses trois comédiens, drôles
et naturels.
Le violon magique de Régis
Huby,multiple,apporte, entreassonances et dissonances, une belle
gravité à cette quête essentielle. a
Fabienne Darge
En quête de bonheur, conçu par Arnaud
Meunier. Musique : Régis Huby. Avec
Elsa Imbert, Nathalie Matter et Philippe
Durand (en alternance avec Loïc Le
Roux et Stéphane Piveteau). Maison de
la poésie, passage Molière, 157, rue
Saint-Martin, Paris-3e. Mo Rambuteau.
Tél. : 01-44-54-53-00. Du mercredi au
samedi à 19 heures, dimanche à 15 heures. Jusqu’au 14 décembre. De 8 ¤ à
16 ¤. Durée : 1 heure. Puis tournée.
du«Monde»
Danse
« Le Gange à Bénarès »
PARIS. A l’affiche du Musée du
quai Branly, Le Gange à Bénarès,
un spectacle qui rassemble pour
une méditation autour de la mort
des images du photographe Serge
Koutchinsky, des chanteurs et des
danseuses sacrées du Rajasthan.
« Le Gange à Bénarès ». Musée du
quai Branly, 37, quai Branly,
Paris-7e. Tél. : 01-56-61-70-00.
Du 30 octobre au 2 novembre.
Entrée libre.
Cinéma
Philippe Faucon
MONTPELLIER. Cinémed rend
hommage au cinéaste Philippe
Faucon. Une rétrospective de l’ensemble de ses films est présentée
jusqu’au 2 novembre, et une table
ronde est organisée autour de son
œuvre le 30 octobre à 18 heures.
Le Corum-Palais des congrès, Esplanade Charles-de-Gaulle, Montpellier (Hérault). Jusqu’au 2 novembre. Séances de 2,50 ¤ à 6,50 ¤.
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&vous
24
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Roues libres
Santé&forme
A table
A la maison
En voyage
Le gibier ne nuit pas à la santé
Les chefs font de ces plats un exercice
obligé et souvent réussi de leur art
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Assiettes
&verres
Pigeon du Vexin
rôti et glacé
A
C
’est dans un bel enthousiasme, au cours de la
nuit du 4 août 1789, que
l’Assemblée constituante mit fin au droit de
chasse jusque-là réservé « aux seigneurs, c’est-à-dire aux propriétaires de fiefs et aux nobles » et étendit
l’ancien privilège aux roturiers.
Cela explique sans doute le record
détenu par la France du nombre
de chasseurs en Europe (1,4 million), y compris dans les milieux
populaires, et sans doute aussi le
fait que la consommation du
gibier ne soit pas réservée à une élite. Mais il existe de nombreux
freins à sa consommation.
D’abord l’anxiété liée au risque
sanitaire, avivée par les crises alimentaires véritables ou potentielles. « Au hit-parade des espèces risquées figurent en tête le porc, puis le
bœuf et le gibier », révèle une
enquête d’opinion commentée
par Geneviève Cazes-Valette, spécialiste de l’alimentation. Cité
dans la première édition du
Larousse gastronomique (1938),
Brillat-Savarin (1755-1826) affirmait au contraire que « le gibier est
une nourriture saine, chaude, savoureuse, de haut goût et facile à digérer ». Quelle mouche a donc piqué
le même Larousse (édition 2007),
qui affirme : « La viande de gibier
est difficile à digérer et doit être
consommée avec modération » ?
Et pourtant une étude scientifique récente conduite par le professeur Pierre-Henri Ducluzeau a
mis en évidence l’excellente qualité nutritionnelle et diététique des
produits comestibles de la chasse.
Ce que confirme Jean-Claude
Huguenin, grossiste sur le marché
Gastro
G
Gas
Ga
stro
ronom
omiiee
omi
de Rungis, et principal fournis- Depuis cette année, la traçabilité
seur de gibier français des gran- du gibier français (environ 40 %
des tables giboyeuses de la capita- du marché) fait l’objet d’une charle : « L’état actuel du gibier sauva- te entre les fédérations de chasge est globalement satisfaisant. » seurs et les grossistes, à la fois pour
C’est aussi l’avis du docteur Alain identifier les provenances (lièvre
Guibé, vétérinaire de l’Office natio- de Beauce, chevreuil des Landes,
gibier de Sologne) et disnal de la chasse et de la
tinguer la sauvagine du
faune sauvage.
Les produits
gibier d’élevage obligaJusqu’à Rungis, le
comestibles de
toirement bagué.
parcours du gibier de
la chasse ont une
« Sous les soins d’un
chasse français est bien
excellente qualité cuisinier émérite, le
balisé, depuis les cennutritionnelle
gibier fournit des mets de
tres de collecte où interet diététique
haute valeur qui élèvent
viennent les ramasl’art culinaire », dit
seurs jusqu’à l’atelier de
traitement du gibier où s’effectue encore Brillat-Savarin. C’est
l’inspection vétérinaire (détection l’automne, le gibier est de retour
de la trichinellose du sanglier) sur les tables parisiennes. Les jeudans les vingt-quatre heures après nes cuisiniers ne sont pas les derla chasse. Cet atelier garantit l’of- niers à y montrer leur savoir-faire.
fre de produits sains et vérifiés, y Le jeune chef Benoît, à La Marlotcompris pour l’importation. te, selon les jours et les arrivages,
propose un pâté en croûte de
gibier ou une tourte de lapin de
garenne, une pastilla de canard
sauvage aux coings, une rustique
cocotte de poule faisane aux lentilles et foie gras, et un lièvre à la
royale à la façon du sénateur Cou-
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L’idée gourmande de la semaine
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à votre table sur des plaques chauffantes ».
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« Ce lieu que fréquentèrent, tour à tour,
Verlaine, Hemingway, Gide et Boris Vian...
maintient des bons plats bien de chez
nous, à prix modérés et la belle carte des
vins perpétue la tradition ».
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L’Européen •• •
L’appel de l’authentique
Au nom du sacro-saint « concept », certains restaurateurs nous vendent de plus en
plus de vent. De la fausse nouvelle cuisine, servie dans un faux cadre seventies orange
Casimir, au faux japonais tenus par des chinois, on en vient à se dire : et si l’on sortait
pour MANGER ?
Si ce projet vous tente, laissez-moi vous présenter ce fleuron de la tradition qu’est
l’Européen. De 7h30 à 1h du matin, c’est bon de s’installer dans son décor cosy,
familier dès les premières secondes. Et c’est bon de retrouver, dans son assiette,
du vrai, du goûteux, du qui tient au corps : en entrée, choisissez l’os à moelle au sel
de Guérande ou le saucisson de Lyon pommes tièdes à l’échalote. En plat, optez
pour l’incroyable rognon de veau entier grillé sauce moutarde. Très connue pour ses
somptueux plateaux de fruits de mer, la maison est l’une des seules de Paris où
vous trouverez des huîtres Pousse en Claire, au petit goût de terroir caractéristique.
Côté desserts, les crêpes flambées au Grand Marnier sont meilleures que chez votre
grand-mère et les profiteroles toujours faites à la commande. Que dire en conclusion ?
Qu’il y a encore des restaurateurs qui font leur métier sérieusement, oui Monsieur,
sans se prendre pour des publicitaires ou des créateurs de mode. Par les temps qui
courent, ça rassure.
J. de Loÿs
L’EUROPÉEN
Face à la gare de Lyon - 21 bis, Bd Diderot - 75012 Paris - Tél. : 01 43 43 99 70
7 jour/7. Menu Club Affaires 32€.
La Marlotte. 55, rue du ChercheMidi, 75006 Paris. Tél. :
01-45-48-86-79. Tous les jours.
Drouant. 16-18, rue Gaillon,
75002 Paris. Tél. : 01-42-65-15-16.
Tous les jours.
Les Chevaux de Marly. 3, place
de l’Abreuvoir, 78160 Marly-leRoi. Tél. : 01-39-58-47-61.
Tous les jours.
Taillevent. 15, rue Lamennais,
75008 Paris.
Tél. : 01-44-95-15-01. Fermé
samedi et dimanche.
Gérard Besson. 5, rue du CoqHéron, 75001 Paris.
Tél. : 01-42-33-14-74. Fermé samedi midi, lundi midi et dimanche.
La Grande Cascade. Allée de
Longchamp, 75116 Paris. Tél. :
01-45-27-33-51. Tous les jours.
Paul Chêne. 123, rue Lauriston,
75016 Paris. Tél. : 01-47-27-63-17.
Fermé samedi et dimanche.
Michel Rostang. 10, rue Gustave-Flaubert, 75017 Paris. Tél. :
01-47-63-40-77. Fermé samedi
midi, lundi midi et dimanche.
teaux, aux chairs marinées et compotées. Chez Drouant, Antony Clémot inscrit sur sa carte de saison
une fameuse tourte de canard sauvage et une fort habile ballottine
de lièvre au foie gras relevée de
choux rouge aux épices.
Il faudra suivre avec attention
le jeune Jacques Ruivo, qui fut pendant quatorze ans chef chez Jacques Cagna, grand spécialiste du
gibier. Il vient de s’installer aux
Chevaux de Marly, face au magnifique abreuvoir, et accommode
aussi bien les noisettes de chevreuil et foie gras en terrine que le
lièvre de Beauce de la Maison
Huguenin à la royale dans la version classique d’Antonin Carême.
Chez Taillevent, Alain Solivérès
sait avec talent mettre une tourte
de lapin de garenne accompagnée
d’un fin velouté de cèpes et de châtaignes au service de la cuvée sauvage millésimée 1985 de PiperHeidsieck.
La tradition du gibier est maintenue aussi de manière flamboyante par une génération de chefs
dans la maturité. Gérard Besson,
fameux saucier et fin rôtisseur, est
aussi convaincant avec son interprétation de l’oreiller de la belle
Aurore (une recette aux quatre
gibiers) qu’avec une douzaine de
préparations de la plus belle carte
de chasse de Paris.
Frédéric Robert, à La Grande
Cascade, réalise un époustouflant
râble de lièvre à la royale, avec la
puissante sauce au miroir qu’il fit
pendant une dizaine d’années au
Lucas Carton aux côtés d’Alain
Senderens. Sa carte offre aussi un
perdreau et un colvert rôtis au sautoir. Chez Paul Chêne, véritable
gardien du temple, le perdreau
rôti, le râble de lièvre sauce poivrade et le civet de lièvre au pommard
bénéficient de l’expérience d’un
excellent saucier.
Michel Rostang aime le gibier.
Son lièvre à la royale est un modèle
du genre. « J’aime que la sauce royale conserve légèrement les fumets de
la marinade », explique-t-il. A peine perceptible, la pointe de vinaigre assure de la légèreté à ce plat
d’anthologie. La passion a toujours un puissant fumet. a
Jean-Claude Ribaut
la ferme de La Nourotte,
à Guiry-en-Vexin (Vald’Oise), Olivier Huppe élève
300 couples de pigeons reproducteurs qu’il présentera le 23 novembre à la Fête de la pomme de Vallangoujard. La production est d’environ 70 pigeonneaux sevrés par
semaine, été comme hiver, car ils
s’adaptent à toutes les saisons. Le
pigeonneau prêt à cuire pèse entre
400 et 450 grammes. Nous avons
demandé au jeune chef Thomas
Cagna (Relais Sainte-Jeanne) sa
recette de pigeon rôti et glacé au
miel, quinoa, aux dattes et pistaches, jus corsé au porto.
Le marché pour 6 personnes : il
faut disposer de 3 beaux pigeons
du Vexin de 400-450 grammes ;
50 grammes de quinoa ; 70 grammes de pistaches détaillées en
dés ; 70 grammes de grosses dattes en dés également ; 100 grammes de salade de mâche à grosses
feuilles ; 10 cl de porto rouge ;
30 grammes de beurre, coriandre
frais pour ciseler et mélanger dans
le quinoa avant le dressage ;
3 cuillerées à soupe de miel, une
par pigeon pour le glaçage pendant la cuisson.
Mise en œuvre : les pigeons
seront vidés soigneusement et ficelés comme des poulets. Cuisson au
four chaud à 220 ˚C dans un plat
avec les petits abattis et 30 grammes de beurre. Après quinze minutes de cuisson, napper chaque
pigeon d’une cuillerée à soupe de
miel – du Vexin évidemment –
puis mettre le four sur position gril
pour obtenir une belle coloration
pendant sept minutes. Arrosez toutes les minutes en déglaçant avec
le porto en plusieurs fois.
Cuire le quinoa dans 280 grammes d’eau salée, additionnée de
30 grammes d’huile d’olive et
d’une branche de thym (à retirer
après la cuisson). Cuire en
remuant avec une spatule en bois
jusqu’à absorption totale de l’eau.
Ensuite, hors du feu, incorporez
les dés de dattes et de pistaches,
vérifier l’assaisonnement.
Dressage des assiettes : lever les
filets et les cuisses, avec délicatesse et précision ; vérifier que le jus
est réduit et corsé. Servir un filet
bien charnu et une cuisse par personne pour une entrée très élégante ou dans un menu dégustation.
Cette recette n’aurait pas été
possible sans le décret du
11 août 1789 qui ainsi fixa les décisions de la fameuse nuit du
4 août 1789 : « Le droit exclusif des
fuies (pigeonniers) et colombiers est
aboli. Les pigeons seront enfermés
aux époques fixées par les communautés durant lequel temps ils
seront regardés comme gibier… »
Leur sort fut heureusement
modifié par la suite. a
J.-C. Rt
Maison Cagna. Relais Sainte-Jeanne,
route de Dieppe, 95830 Cormeilles-enVexin. Tél. : 01-34-66-61-56.
Bonne table
La Cantine du Troquet
C’est le bistrot du coin de la rue,
face aux cinémas de l’Entrepôt :
un grand espace en longueur commandé par le bar, où l’on attend,
un verre de morgon de Marcel
Lapierre à la main. Car il n’y a pas
de réservation. Christian Etchebest, connu au Troquet (la maison
mère), s’agite en cuisine autour de
l’œuf mayonnaise et carottes
râpées, d’une rémoulade de céleri,
de délicieux haricots tarbais ou
bien d’oreilles de cochon grillées.
Les plats sentent bon le SudOuest : poulet des Landes rôti au
jus d’olives noires, poitrine de
porc Ibaïona grillée, onglet de
bœuf, boudin grillé. Vins du pays.
Cuisine joviale et ambiance chaleureuse. Compter entre 25 ¤ et 35 ¤.
101, rue de l’Ouest, 75014 Paris. Sans
réservation. Fermé dimanche soir et lundi.
0123
Jeudi 30 octobre 2008
&vous
25
Montres d’exception
aux enchères
Jeudi 30 octobre aura lieu, à Paris, une vente aux enchères « en
live » et en ligne d’une toute nouvelle maison dédiée à la haute
horlogerie, Dens, créée par un trentenaire, Nicolas Mauboussin.
Les internautes du monde entier, et aux portefeuilles très bien remplis, pourront eux aussi enchérir afin d’emporter « la » pièce phare : une montre bracelet en platine Patek Philippe (à gauche), estimée de 400 000 à 460 000 euros, avec sa complication d’horlogerie
(un quantième perpétuel rétrograde) et ses deux cadrans, l’un blanc
argenté et l’autre noir.
Parmi les raretés rassemblées pour la vente, cette montre de poche
extra-plate de 1928 avec cadran en or, aiguilles glaive en or rose
et boîtier en onyx (entre 9 000 et 12 000 euros) (à gauche) ou cette pendule d’audience du maréchal Ney datant de 1802, en acajou
avec deux sphinx en bronze (estimée de 45 000 à 65 000 euros),
qui sonnait toutes les dix minutes pour signaler la fin de l’entrevue (à droite). Les enchères se font simultanément en salle (à
12 h 30, espace Pierre-Cardin, 1, avenue Gabriel, 75008 Paris) et
sur www.densauctions.com. a V. L. (PHOTOS DR)
La SNCF prend des mesures
pour simplifier ses tarifs
Aujourd’hui
Sur les traces de James Bond
La tarification restera néanmoins ajustée en fonction de la date d’achat des billets
O
paques, complexes, illisibles… les adjectifs peu élogieux pour qualifier les
tarifs de la SNCF ne manquent
pas. C’est précisément pour mettre un terme à cette litanie que l’entreprise ferroviaire s’est lancée
dans une vaste opération visant à
rendre son offre tarifaire plus lisible et plus transparente.
Mardi 28 octobre, Guillaume
Pepy, président de la SNCF, et
Mireille Faugère, directrice générale déléguée voyageurs France
Europe, ont, en présence de Luc
Chatel, secrétaire d’Etat chargé
de l’industrie et de la consommation, présenté l’ensemble des
mesures destinées à « améliorer la
clarté des tarifs et à donner aux
clients plus de repères au sein de l’offre TGV ».
Un an après le lancement de la
nouvelle offre tarifaire, la SNCF a
pris une série d’engagements et
assure à ses clients ce qu’elle
appelle « une garantie TGV en
4 points ». Quatre points sur lesquels la SNCF s’engage : des
règles claires, le droit de changer
d’avis, des voyages facilités ainsi
qu’un droit au conseil par des vendeurs qualifiés.
En matière de clarification de
l’offre, la SNCF ne proposera plus
que trois tarifs : tous les « petits
prix » (Prem’s, promos, bons
plans du Net) seront regroupés
sous un seul label. Viendront
ensuite les billets « loisir » – dont
le prix varie en fonction de l’anticipation, selon la formule « plus
c’est tôt, moins c’est cher » – et,
enfin, les billets « pro » – qui
offrent la plus grande flexibilité.
La SNCF prend aussi en compte
le droit du client de changer d’avis.
C’est pourquoi elle précise que
tous les tarifs sont échangeables et
remboursables à l’exception des
« petits prix ». Les échanges sont
gratuits pour les billets « pro » et
pour le tarif « loisir » et les cartes
commerciales, mais seulement jusqu’à la veille du départ. Le jour du
départ, une retenue de 10 euros est
effectuée pour les « loisir » et de
3 euros pour les cartes.
700 000 petits guides
Pour aider les clients à profiter
de cette meilleure information, la
SNCF
a
fait
imprimer
700 000 petits
guides
qui
devraient être mis à leur disposition dès ce week-end ou au début
de la semaine prochaine.
Dans ce guide, le voyageur trouvera notamment des tableaux
détaillés sur les cent destinations
TGV les plus fréquentées (80 %
du trafic), avec pour chaque desti-
nation un prix minimum et un
prix maximum pour un voyage en
seconde ou en première classe, en
période normale ou en période de
pointe, ainsi qu’un rappel des
conditions de remboursement.
« Il faut que le client sache s’il a
fait une bonne ou une mauvaise
affaire », a assuré Mireille Faugère. Le même souci de clarté
devrait être appliqué au site Voyages-sncf.com, qui représente
25 % des ventes de billets, a promis Mme Faugère. Le site devrait
ainsi indiquer dès la fin novembre
les prix maximum et minimum
par destination. Il devrait, en
outre, proposer un accès direct au
calendrier des TGV en période
normale ou en période de pointe.
Enfin, il est prévu que tous les
trains de la tranche horaire choisie par le client soient affichés, y
compris les trains complets.
Pour Guillaume Pepy, qui
admet volontiers que l’entreprise
publique n’avait pas toujours été
« à la hauteur », cette démarche
devrait permettre « une meilleure
compréhension et une meilleure utilisation des tarifs ».
En revanche, Guillaume Pepy
a réaffirmé que la « politique de
volume » allait se poursuivre et
qu’en conséquence, « les tarifs
seraient toujours ajustés en fonc-
Les revendications du ministre
T
out en saluant les « avancées » et une « démarche
nouvelle » de la SNCF, Luc
Chatel, a estimé que l’entreprise
pouvait « faire des progrès » pour
le consommateur et a émis quelques demandes en ce sens.
La plus spectaculaire devrait
être celle qui préconise le remboursement des clients en cas de
retard, non plus seulement sous la
forme de bons de voyage, mais en
espèces sonnantes et trébuchantes. Actuellement, les bons ne
peuvent être négociés qu’au guichet, à l’occasion d’un nouveau
voyage, ce qui, pour Luc Chatel,
« bride considérablement la liberté
du consommateur ». « On va le faire », a répondu Guillaume Pepy,
en ajoutant que la prochaine
concertation avec les associations
de consommateurs, prévue à la
mi-novembre, serait l’occasion de
discuter de toutes les propositions.
Le secrétaire d’Etat chargé de
l’industrie et de la consommation
a aussi demandé au président de
la SNCF de revoir « les modalités
du service téléphonique 3635 »
pour se mettre en conformité avec
la loi sur la modernisation de l’économie qui interdit en effet à partir
du 1er janvier 2009 la surtaxation
des appels passés par les clients
pour suivre l’état de leur commande. Le 3635 surtaxé sert à la fois
pour acheter son billet, mais aussi
pour s’informer en cas de problème, comme la non-réception d’un
billet au domicile, par exemple. a
Guide
Faire des économies
avec l’écologie
Droit
Semaine des avocats
Accessoires
L’univers du vin au BHV
Du 17 au 21 novembre, le Conseil
national des barreaux organise la
3e édition de la Semaine des avocats et du droit. De 9 heures à
18 heures sans interruption, des
avocats répondront par téléphone à toutes les questions d’ordre
juridique (contrat de mariage,
transmission d’entreprise, transmission de patrimoine, contrat
de travail, réduction des impôts,
divorce, etc.). Ces consultations
sont gratuites et permettent à chacun d’obtenir une réponse personnalisée quel que soit le domaine concerné. L’objectif de ces
journées est de valoriser le rôle
de l’avocat.
Après avoir habillé l’homme dans
un espace dédié à la mode masculine, le Bazar de l’Hôtel de Ville
(BHV), grand magasin parisien
réputé pour son sous-sol regorgeant de trésors pour bricoleurs,
ouvre vendredi 31 octobre une
boutique sur l’univers du vin à
l’intention des amateurs comme
des connaisseurs. On y trouvera
tout, sauf le vin : les accessoires
nécessaires à la dégustation, au
rangement, à l’embouteillage, toutes sortes de verres, de flacons, de
tire-bouchons, mais aussi des
caves d’appartement, des livres et
des guides.
BHV La Cave, 3, rue des Archives,
Tél. : 0810-313-313
75004 Paris.
Jean-Marc Lorach a écrit un
ouvrage qui se veut très pratique
pour que l’écologie soit source
d’économies. Avocat qui enseigne le développement durable en
troisième cycle, l’auteur fait le
tour des possibilités : les transports avec l’écopastille, la prime
à la casse, le palmarès des voitures les moins polluantes, l’habitat et les mesures et aides pour le
rendre plus vert et moins coûteux, voire même pour gagner de
l’argent en produisant de l’électricité.
Faire des économies avec l’écologie,
Jean-Marc Lorach, éditions du Puits
fleuri, 300 p., 22 ¤.
F. Bn
tion de la date à laquelle on achète
son billet ».
Une politique qui a porté ses
fruits puisqu’en 2007, la SNCF a
transporté 1,3 million de voyageurs supplémentaires. Le taux
d’occupation des TGV atteint ainsi 77 %. Un chiffre à comparer aux
50 % de places inoccupées que
l’on trouve dans les trains de la
Deutsche Bahn, son homologue
allemande, dont les tarifs sont de
25 % à 35 % supérieurs à ceux pratiqués en France. a
François Bostnavaron
A
l’occasion de la sortie en
France, vendredi 31 octobre, de Quantum of Solace, 22e opus de la saga James
Bond à l’écran, l’office du tourisme de Grande-Bretagne propose
aux touristes français de suivre à
Londres un itinéraire sur les traces de l’agent 007 et de son créateur, Ian Fleming. Première étape de cette journée : l’Imperial
War Museum, qui organise l’exposition « For Your Eyes Only »,
la plus grande consacrée au
romancier qui aurait eu 100 ans
cette année. Cette rétrospective,
qui courra jusqu’en mars 2009,
présente des souvenirs de
guerre, de nombreux manuscrits
annotés, la chemise tachée de
sang portée par Daniel Craig
dans Casino Royale ainsi que le
bureau de l’écrivain. Détente
ensuite au grand magasin Harrods, qui met en vitrine le yacht à
moteur qui fut utilisé dans Quantum of Solace et, en vente, des
copies de la chemise dessinée
par Tom Ford pour le célèbre
espion. Après le déjeuner, un crochet par The Strand, l’artère où
est édifié Somerset House. Ce
bâtiment du XVIIIe siècle est le
modèle du siège du MI6 dans
Demain ne meurt jamais. Puis
remontée de la Tamise en horsbord. Pour clore cette journée,
dîner dans les lieux fréquentés
par Fleming. a M. S.
Rens. : www. visitengland.fr
Météo & Jeux
26
Jeudi 30 octobre
5
D
En Europe
98
Flocons en plaine
Ecrans
1025 12h TU
30.10.2008
Lille
Lille
-1°
9°
www.meteonews.fr
Reykjavik
Reykjavik
995
Amiens
Cherbourg
0°
2°
45 km/h
1005
Rouen
5°
Helsinki
Oslo
5°
0°
St-Pétersbourg
0° Metz
10
Stockholm
10
5°
Caen
7°
2°
0
2
PARIS
1°
10
Brest
ChâlonsRiga
Moscou
1000
01° en-Champagne 7° Strasbourg
5°
5°
Edimbourg
101
1010
Copenhague
15
7°
0
Rennes
4°
1
10°
Orléans
3°
7°
Minsk
Dublin
-1°
6°
Amsterdam Berlin
Varsovie
Londres
6°
Dijon
Prague
Bruxelles
Besançon
3°
Kiev
Nantes
3°
7°
4°
Munich Vienne
Paris
7°
Budapest
Poitiers
Berne
8°
Odessa
1°
Chamonix
Zagreb
Milan
8°
0°
Clermont995
Belgrade
2°
Lyon
Bucarest
Ferrand
4°
Limoges
10°
0°
Sofia 15
Rome
1°
30 km/h
10
Barcelone
Barcelone
7°
Istanbul
Grenoble
5°
Madrid 1005
0
2°
Ankara
Lisbonne
Lisbonne
102
10°
Bordeaux
Bordeaux
Séville
Athènes
3°
Tunis
Tunis
55 km/h
0
12°
1015 Alger
102
Anticyclone
Dépression
D
A
Nice
Beyrouth
Rabat
Front chaud
Front froid
Toulouse
Montpellier
Tripoli
Tripoli
7°
Occlusion
3°
3°
Thalweg
Marseille
16°
Jérusalem
0
Biarritz
103
10°
12°
6°
Le Caire
8°
< -10° -10 à -5° - 5 à 0° 0 à 5° 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° >35°
15°
14°
Perpignan
Le 30.10.2008
3° Températures
4°
30 km/h Ajaccio
à l’aube
11°
15° et l’après-midi
13°
New Delhi beau temps
19 32
EN EUROPE
faible pluie
9 12
Riga
15°
New York
éclaircies
-2 4
orageux
18 18
Amsterdam très nuageux
2 9 Rome
Pékin
beau temps
3 16
ensoleillé
8 23
Athènes
ensoleillé
16 26 Sofia
Pretoria
ensoleillé
16 29
2 6
Barcelone averses éparses
6 15 Stockholm averses éparses
LEVER: 07h34
LEVER: 09h29
STE-BIENVENUE
éclaircies
9 17
Rabat
averses
modérées
pluvieux
13
27
6
7
Belgrade
Tallin
22 36
Rio de Janeiro orageux
pluvieux
orageux
4 7 Tirana
16 26
COEFF. DE MARÉE: 83
COUCHER: 17h31
COUCHER: 17h40
Berlin
Séoul
ensoleillé
7 14
pluie et neige
très nuageux
2 6 Varsovie
11 18
Berne
Singapour averses modérées 25 30
éclaircies
éclaircies
14 21 Vienne
16 20
Bruxelles
averses
éparses
22
34
Sydney
averses
éparses
8
16
Budapest orageux
10 21 Vilnius
très nuageux
10 15
Téhéran
très nuageux
16 20
Bucarest
beau temps
8 23 Zagreb
5°
Une perturbation envahira une large
éclaircies
14 17
Tokyo
Copenhague pluvieux
6 6 DANS LE MONDE
6°
10°
orageux
16 19
Tunis
Dublin
averses éparses
6 9 Alger
moitié ouest en cours de journée,
averses éparses
10 17
9°
éclaircies
-2 9
Washington
Edimbourg éclaircies
beau temps
3°
-1 8 Amman
9 22
apportant des pluies parfois
7 17
Wellington averses éparses
Helsinki
forte pluie
9°
pluvieux
6 6 Bangkok
25 28
importantes, localement précédées de
2°
Istanbul
beau temps
éclaircies
14 24 Beyrouth
16 23
OUTREMER
6°
5°
neige de l'intérieur de la Normandie à la
Kiev
beau temps
ensoleillé
4 16 Brasilia
23 32
beau temps
25 30
Cayenne
10°
La Valette éclaircies
23 28 Buenos Aires beau temps
8 24
Beauce. Des éclaircies reviendront le
24 30
Fort-de-Fr. averses éparses
3°
Lisbonne
beau
temps
orageux
12 18 Dakar
4°
20 28
ensoleillé
20 26
Nouméa
long de l'océan où un ciel de traîne
11°
Ljubljana
éclaircies
fortes averses
15 11 Djakarta
11°
27 32
ensoleillé
22 28
Papeete
prendra le relais, s'accompagnant
Londres
beau temps
averses éparses
6 10 Dubai
26 33
5°
24 30
Pte-à-Pitre éclaircies
Luxembourg pluie éparse
2 4 Hongkong ensoleillé
d'averses et d'orages. De la Lorraine et
22 29
14°
beau temps
21 26
St-Denis
Madrid
pluvieux
3 9 Jérusalem beau temps
7 21
de l'Alsace au nord des Alpes, un temps
3°
Moscou
averses modérées 23 30
éclaircies
2 9 Kinshasa
14°
Météorologue en direct
12°
12°
gris et quelques gouttes ou flocons
Nicosie
beau temps
beau temps
16 25 Le Caire
11 27
16° 20°
au 0899 700 703
s'imposeront. Eclaircies sur le Nord.
Oslo
éclaircies
pluie et neige
3 5 Mexico
5 17
(1,34 € l’appel + 0,34 € la minute)
Prague
pluie et neige
éclaircies
5 13 Montréal
0 4
Reykjavik ensoleillé
ensoleillé
7 jours/7 de 6h30-18h
-2 0 Nairobi
14 28
D
A
D
A
A
Intempéries sur l’ouest de la Méditerranée
En France
Vendredi
Jours suivants
Samedi
Nord-Ouest
5°
11°
7°
12°
Ile-de-France
5°
10°
4°
11°
6°
11°
Nord-Est
6°
11°
6°
11°
6°
11°
Sud-Ouest
7°
14°
6°
12°
6°
13°
Sud-Est
12°
15°
11°
17°
9°
16°
Bang alore
PA R IS
AU DÉ PA RT DE
4
5
6
7
8
Solution du no 924
8
1
4
I
9
5
9
II
1
3
IV
2
2
V
VI
VII
4
7
2
8
1
1
5
2
9
5
1
3
6
8
7
1
5
6
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4
2
8
4
7
6
5
2
1
9
3
8
VIII
9
Le Loto
IX
Les résultats sont publiés dans cette page dans nos éditions datées
dimanche-lundi, mardi, mercredi et vendredi
X
Les jeux
HORIZONTALEMENT
VERTICALEMENT
I. Sort avec beaucoup de difficultés. II. Ses frères sont de
vilains satyres. A consommer
avec modération. III. Porté dans
l’intimité. Drape la belle de
Bombay. IV. Lac des Pyrénées.
Mises à nu temporaires. V. Ses
cordes ont des airs pincés. Part
en éclat. VI. Interjection. Ville
de Thuringe. Sur la portée. VII.
La plus grande partie du
monde. Niche pour l’éternité.
VIII. Leurs longueurs son porteuses. Proche. IX. Difficile à
suivre. Fait des réductions. X.
Firent d’affreuses réductions.
1. Klein l’a fait entrer au musée.
2. Cercle intime. Permet de ne
pas tout mélanger. 3. Des
cailloux dans les sables. Grossit
le Pô. 4. Bien mal parties pour
la suite. 5. Patronne en Alsace.
Coin de Bourgogne. 6. Qu’il a
fallu discuter. Forme de pouvoir. 7. Suit en secret. Bout d’allumette. 8. Préposition. Vous
veut rarement du bien. 9.
Parfum bestial. Conducteur
tranquille. 10. Qualité de la
feuille. Vient de partir. 11. Fille
de Doris. Deux points. 12. Pas
plaisant à côtoyer.
Tous les jours Mots croisés et Sudoku
Samedi daté dimanche-lundi Echecs
Philippe Dupuis
Solution du n° 08 - 255
Horizontalement
Verticalement
I. Non-ingérence. - II. Erosion.
Föhn. - III. Cavernes. Mat. - IV.
Eta. Véracité. - V. Sot. Vignon. VI. Sirénien. End. - VII. Irisas.
Tasse. - VIII. Tec. Avec. - IX.
Essai. Cour. - X. Suspicieuses.
1. Nécessités. - 2. Oratoire. - 3.
Novatrices. - 4. Ise. Es. Sp. - 5.
Nirvana. Si. - 6. Gone. Isaac. - 7.
Enervé. VII. - 8. Sainte. - 9. Ef.
Cg. Accu. - 10. Nominés. Os. - 11.
Chatons. Ue. - 12. Entendeurs.
20.50 Paris enquêtes criminelles.
Chacun sa croiX... 0 ...Et sa bannière 0
La Guérisseuse Série (saison 4, 9 à 11/17) d.
23.15 Les Experts : Manhattan.
La Flèche de l’amour. Le Dernier Métro Série (S2,
14 et 13/24) 0. Avec Gary Sinise (105 min) d.
Un crime d’amour. Visions. Fantôme Série
(S3, 5 et 2/6 ; S1, 1/8). Avec Vincent Perez d.
23.35 La Méthode Cauet.
Divertissement présenté par Cauet (135 min).
FRANCE 2
FRANCE 2
20.55 On choisit pas ses parents.
Téléfilm. Thierry Binisti. Avec Elisabeth Vitali,
Flannan Obé, Alex Descas (France, 2008) d.
22.40 Ça se discute.
Vie de couple : comment surmonter les sept étapes
décisives ? Magazine (140 min) d.
FRANCE 3
FRANCE 3
20.55 La Veuve tatouée.
Spécial île de la Réunion Magazine d.
22.50 Keno, Soir 3.
23.20 Mar adentro
Film Alejandro Amenábar. Avec Javier Bardem,
Belén Rueda (Esp. - It. - Fr., 2004, 120 min) 0 d.
Téléfilm. Virginie Sauveur. Avec Martine Chevallier,
Roland Giraud, Michel Duchaussoy (Fr., 2008) d.
22.45 Keno, Soir 3.
23.15 Ma vie est un enfer
Film Josiane Balasko. Avec Josiane Balasko,
Daniel Auteuil, Richard Berry (Fr., 1991, 105 min) d.
CANAL +
20.50 Persepolis a
Film Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud.
Animation (France - Etats-Unis, 2007, N.) d.
22.25 Match of Ze Day.
Le Meilleur de La Premier League.
23.00 Jour de foot. Magazine.
0.00 Casino Royale a
Film Martin Campbell. Avec Daniel Craig, Eva
Green (EU - GB - All., 2006, 140 min) 0.
CANAL +
20.50 Dirty Sexy Money.
La Vidéo porno. Le Chiavennasca Série (S1, 3 et
4/10). Avec Peter Krause, Donald Sutherland d.
22.15 Cold Case.
Garçon manqué 0 Série (saison 5, 9/18). Avec
Kathryn Morris, Danny Pino, John Finn (2007) d.
23.00 Poker. World Poker Tour (90 min).
ARTE
ARTE
21.00 Les Mercredis de l’Histoire.
Livrez-nous Grynszpan Documentaire (Fr.) d.
22.15 Livres en flammes Les Autodafés nazis d.
23.10 Mon trésor a
Film Keren Yedaya. Avec Ronit Elkabetz, Dana Ivgy,
Meshar Cohen (Isr. - Fr., 2004, v.o., 100 min) d.
20.59 Thema.
Hommage à Paul Newman
21.00 La Chatte sur un toit brûlant a
Film Richard Brooks. Avec Elizabeth Taylor,
Paul Newman, Burl Ives (Etats-Unis, 1958) d.
22.45 L’Actor’s Studio : Paul Newman d.
23.45 Au cœur de la nuit.
Bruce La Bruce et Jörg Buttgereit (v.o., 60 min).
M6
20.50 Incroyable talent.
Les Eliminatoires Présenté par Alessandra Sublet.
22.45 Shark.
Retour de flammes. La Dernière Chance 0 Série
(S1, 17-18/22). Avec James Woods (105 min) d.
La sélection radio
8
FRANCE CULTURE
FRANCE CULTURE
6
18.30 Du grain à moudre.
19.15 Le Rendez-vous.
20.00 A voix nue.
18.30 Du grain à moudre.
19.15 Le Rendez-vous.
20.00 A voix nue. Harold Kaplan,
Harold Kaplan, un Américain
peu ordinaire [3/5].
20.30 Feuilleton.
Au pays de Jane Bowles,
d’Amalia Escriva [3/5].
20.50 Le Choix des livres.
L’Enchanteresse de Florence,
de Salman Rushdie.
21.00 L’Avventura.
22.00 Journal.
22.15 Surpris par la nuit.
Exercices de la médecine :
Inventer sa pratique.
23.30 Du jour au lendemain.
Invitée : Monique Canto-Sperber.
0.10 Minuit/Dix. En direct.
1.00 Les Nuits de France Culture.
un Américain peu ordinaire [4/5].
20.30 Feuilleton.
Au pays de Jane Bowles,
d’Amalia Escriva [4/5].
20.50 Le Choix des livres.
Des néons sous la mer,
de Frédéric Ciriez.
21.00 Affinités électives.
Invité : Perceval Everett.
22.00 Journal.
22.15 Surpris par la nuit.
Exercices de la médecine :
Leçons du quotidien.
23.30 Du jour au lendemain.
Invité : Jean-Michel Rabeux.
0.10 Minuit/Dix. En direct.
1.00 Les Nuits de France Culture.
FRANCE MUSIQUE
FRANCE MUSIQUE
18.00 Journal.
18.10 Le Magazine.
18.00 Journal.
18.10 Le Magazine.
Donné en public au studio 109
de la Maison de la Radio, à Paris.
Invités : Laurence Equilbey ; le Chœur
Accentus.
19.30 Open jazz.
Jean-Philippe Viret.
20.00 Couleurs du monde.
Au sommaire : Reportage à Bénarès
(Inde) sur les rituels de mort avec Serge
Koutchinsky ; Reportage de Jérôme
Louis à Kaboul pour le premier Festival
de musique traditionnelle avec Wali
Fateh Ali Khan ; Martina Catella :
A propos de l’album « Radio Kaboul »,
un hommage aux compositeurs afghans
avec Mahwash.
22.30 Chant des toiles.
Invité : Raymond Depardon. Avec
la chronique de Charles-Pierre Vallière.
0.00 Tapage nocturne. Yolk.
1.00 France Musique la nuit,
avec Vivace.
Donné en public et en direct du studio
Sacha-Guitry de la Maison de la Radio,
à Paris. Invité : le Sirba Octet.
19.30 Open jazz.
Invité : Jérôme Sabbagh, saxophoniste.
20.00 Concert du soir.
Donné à la Cité de la musique, à Paris,
par Les Dissonances, David Grimal
et Ayako Tanaka, violons, Lise Berthaud,
alto, François Salque, violoncelle :
Concerto pour orchestre à cordes,
de Stravinsky ; Sonate pour violon seul,
de Bartok ; Trio à cordes op. 45,
de Schönberg ; Métamorphoses,
de R. Strauss.
22.30 XXe Parallèle.
America Gershwin, Ives, Copland, Cage,
Carter.
1.00 France Musique la nuit,
avec Vivace.
18.30 L’Invité classique : spécial USA.
Sophie Loubière vous fait découvrir
un extrait de la Comédie Humaine de Balzac avec
Magazine présenté par Guilaine Chenu
et Françoise Joly d.
23.05 Infrarouge.
Allô, le 119 je vous écoute Documentaire (2008) d.
0.00 Alzheimer, jusqu’au bout de la vie (2006) d.
1.00 Journal, Météo (20 min).
20.50 Des racines et des ailes.
RADIO CLASSIQUE
FRANCE INTER LA DIFFÉRENCE
franceinter.com
20.50 Envoyé spécial.
Jeudi 30 octobre
Complétez toute la
grille avec des chiffres
allant de 1 à 9.
Chaque chiffre ne doit
être utilisé qu’une
seule fois par ligne,
par colonne et par
carré de neuf cases.
Réalisé par Koalog (http://sudoku.koalog.com)
TF 1
Mercredi 29 octobre
Moyen
4
4
4
Jeudi 30 octobre
Grey’s Anatomy.
20.50 Merci, les enfants vont bien !
3
8
9 10 1 1 12
III
TF 1
Un nuage passe... Ames sœurs Téléfilm. Stéphane
Clavier. Avec Pascale Arbillot (France, 2007) d.
22.45 Derrière l’uniforme :
les soldats du feu.
[5 et 6/6]. Documentaire (2007, 115 min).
9
Retrouvez nos grilles sur www.lemonde.fr
Mercredi 29 octobre
M6
SUDOKU Nº 925
MOTS CROISÉS PROBLÈME N° 08 - 256
3
V O LS
PA R
SE M A IN E
air france.fr
MOTS CROISÉS Nº 08 - 256
2
6
Dimanche Lundi
3°
11°
1
Les soirées télé
A
30 km/h
Région
0123
Jeudi 30 octobre 2008
Invité : Ted Stanger.
20.00 Un dîner en musique. Magazine.
21.00 Le Goût des autres.
Jean-Sébastien Bach :
Concerto pour clavier n˚1.
23.00 Patrimoine classique.
0.00 Radio Classique de nuit.
RADIO CLASSIQUE
18.30 L’Invité classique : spécial USA.
Présenté par Olivier Bellamy.
Invitée : June Anderson, soprano.
20.00 Un dîner en musique.
21.00 La Vie baroque.
Présenté par Philippe Venturini.
Invité : David Fray, pianiste.
23.00 Patrimoine classique.
La harpiste Lily Laskine.
0.00 Radio Classique de nuit.
Carnet
0123
Jeudi 30 octobre 2008
0123
cette semaine
------------------------------------------------------
Le Carnet
Faites part
de vos événements
par e-mail : [email protected]
par fax : 01 57 28 21 36
SPÉCIAL
ÉTATS-UNIS
Une campagne électorale
sous le signe de l’humour
Le regard de
deux observateurs
Joseph O’Neill et
Philip Gourevitch
Archives
« 14-18 : la fin de la
civilisation bourgeoise »
un entretien avec
Eric Hobsbawm
au journal ou par courrier :
Le Monde - Le Carnet
80 boulevard Auguste Blanqui
75707 Paris cedex 13
Tarifs 2008 (prix à la ligne)
Naissances, Anniversaires
de naissance, Mariages,
Fiançailles… : 18 g TTC
Décès, remerciements,
Avis de messe, Anniversaires
de décès, Souvenirs : 24 g TTC
Thèses : 15 g TTC
collections
------------------------------------------------------
TOME 8 BALZAC
La Duchesse de Langeais, La Fille aux
yeux d’or, dès le jeudi 30 octobre
&
01 57 28 28 28
AU CARNET DU «MONDE»
Anniversaires de naissance
Bon anniversaire !
Décès
Mme Henry Badin,
née Chantal Pescheteau,
son épouse,
M. et Mme Nicolas Badin,
M. et Mme Xavier Badin,
M. Brice Badin,
ses enfants,
Madeleine et Hippolyte,
ses petits-enfants,
Mme André Badin,
sa mère,
M. et Mme Philippe Lagache,
M. et Mme Jean Badin,
M. et Mme Dominique Libert,
sa sœur, son frère, ses belles-sœurs
et beaux-frères,
Ses neveux et nièces
et leurs enfants,
ont la douleur de faire part du rappel à
Dieu de
M. Henry BADIN,
avocat à la cour,
La cérémonie religieuse sera
célébrée le jeudi 30 octobre, à 14 h 30,
en l'église Saint-Paul-Saint-Louis, 99, rue
Saint-Antoine, Paris 4e.
L'inhumation aura lieu le vendredi
31 octobre, à 10 h 30, au cimetière de
Longué (Maine-et-Loire).
L’histoire de 999 objets cultes
qui ont changé votre quotidien
avec Le Monde 2 du 31 octobre
Nos services
------------------------------------------------Lecteurs
• Abonnements
Tél. : 0-825-000-778
(0,15 € TTC/min)
www.lemonde.fr/abojournal
• L’actualité dans
votre magasin
www.lemonde.fr/kiosque
• Boutique du Monde
80, bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris
M° Glacière ou Corvisart
Tél. : 01-57-28-29-85
www.lemonde.fr/boutique
• Le Carnet du Monde
Tél. : 01-57-28-28-28
Professionnels
• Service des ventes
Tél. : 0-805-05-01-46
officier de la Légion d'honneur,
officier de l'ordre national du Mérite,
officier des Palmes académiques.
L'inhumation a eu lieu dans l'intimité
familiale.
10, avenue Foch,
94300 Vincennes.
qui nous a quittés le 23 septembre
dernier, en Australie, dans sa quatrevingt-quinzième année,
Un service religieux aura lieu
en l'église Notre-Dame-des-Champs,
Paris 6e, le 3 novembre 2008, à 10 h 30.
M. Jean-Marie de Dianous,
Ses enfants,
La famille de Dianous
Et ses proches.
Frederick et Laurence LawrensonChallamel,
ses parents,
Isaac Lawrenson,
son frère,
Toute la famille,
Ses amis et camarades
du lycée Honoré de Balzac,
ont la douleur de faire part de la
disparition de
Oscar LAWRENSON,
décédé accidentellement à l'âge de
quinze ans.
Les obsèques auront lieu le
31 octobre 2008, à 13 heures, en l'Église
réformée des Batignolles, 44, boulevard
des Batignolles, Paris 17e.
30, rue des Apennins,
75017 Paris.
Morsalines (Manche). Paris 17e.
Pierre-Nicolas et Edith Leneveu,
Géraud et Anne Leneveu,
Hélène Leneveu et Maurice Chayet,
ses enfants,
Marie, Thibaud, Claire, Armand,
Jeanne,
ses petits-enfants,
Yumi et Jeanne Chayet,
ont la tristesse de faire part du décès de
Le président
de l'université de Bretagne Occidentale,
Les vice-présidents,
Le conseil d'administration,
L'ensemble de la communauté
universitaire de Brest,
Le président du conseil
d'administration du Centre hospitalier
universitaire de Brest,
Le président de la commission
médicale d'établissement,
Le directeur général,
La communauté hospitalière du CHU
de Brest,
ont la très grande tristesse de faire part du
décès du
professeur Yves BIZAIS,
professeur des Universités,
doyen honoraire de la faculté
de médecine de Brest,
praticien hospitalier,
chef du service médecine nucléaire.
Mme Dominique Bonet,
son épouse,
Anne-Laure Bonet,
sa fille,
ont le chagrin de faire part du décès de
M. Jean BONET,
survenu le 25 octobre 2008, à l'âge de
cinquante-trois ans.
La cérémonie religieuse sera célébrée
le jeudi 30 octobre, à 10 h 30, en l'église
Saint-François d'Assise de Perpignan.
Le 25 octobre 2008, disparaissait
Jean BOUCHENOT,
professeur de mathématique.
ont la grande tristesse d'annoncer le décès
de
survenu le samedi 25 octobre 2008,
à l'âge de quatre-vingt-sept ans.
Elle a rejoint son mari,
Olivier Meyer,
son époux,
Emmanuel et Stéphanie Meyer,
Camille Meyer,
ses enfants,
Mme Xavier Michon,
sa mère,
Patrick Michon (†),
Benoît et Odile Michon
et leur fille,
Hervé et Pascale Michon,
Marie-Laure et Pierre Pilorge
et leurs enfants,
ses frères, sa sœur, ses belles-sœurs,
son beau-frère, ses neveux et nièces
Et toute la famille Meyer,
ont la tristesse de faire part du décès de
Jacques LÉVINE,
psychologue, psychanalyste,
fondateur des Groupes
de soutien au soutien,
président d'honneur de l'AGSAS,
directeur de la revue Je est un Autre.
Marielle MEYER,
née MICHON,
survenu le 26 octobre 2008, à Paris,
à l'âge de cinquante-huit ans.
Auteur d'innombrables articles et de
plusieurs ouvrages explicitant sa pensée
et sa recherche, Jacques Lévine n'a cessé
de vouloir transmettre aux enseignants et
professionnels de l'enfance la confiance
indéfectible qu'il avait en l'intelligence et
la sensibilité des enfants et en leur force
de croissance.
La cérémonie religieuse sera célébrée
le jeudi 30 octobre, à 10 h 30, en l'église
Saint-Charles-de-Monceau, 22 bis, rue
Legendre, Paris 17e.
L'équipe responsable et tous les
adhérents de l'AGSAS s'associent
profondément à la douleur de sa famille.
Ils expriment à Jacques Lévine, dont la
pensée et les paroles ont tant compté pour
eux, leur immense gratitude. Dans le
respect de la pensée qu'il leur a léguée, ils
poursuivront son œuvre exigeante au
service d'une humanité plus fraternelle.
dit « Somp » ou « Joseph »
Paris. Valence. Fort de France.
34, rue de Chazelles,
75017 Paris.
ont la tristesse de faire part du décès de
André LODÉON,
musicien,
ancien directeur du Conservatoire
national de région de Grenoble,
chevalier de la Légion d'honneur,
survenu le 18 octobre 2008.
Une cérémonie religieuse a eu lieu
dans l'intimité à Valence.
Bruno et Christine Maillard,
ses parents,
Thibault Maillard,
Laure Maillard,
Mathilde Brossollet Maillard,
ses frère, sœurs et leurs conjoints,
Pierre Peltier,
son grand-père,
Ludivine et Jules,
sa nièce et son neveu
Et toute sa famille Maillard et Peltier,
ont l'immense tristesse de faire part de la
disparition de
survenu le 25 octobre 2008, à l'âge de
trente-quatre ans.
La cérémonie religieuse aura lieu
le vendredi 31 octobre, à 10 heures,
en l'église Notre-Dame de l'Assomption
à Chatou (Yvelines).
Daniel et Denise Revuz,
Jean et Florence Revuz,
Marc Authier et Jacqueline AuthierRevuz,
Marie-Anne Revuz,
Christine Revuz,
ses enfants,
Alain, Dominique et Gaby, Frédérique
et Sami,
Julie, Edouard, Lise et Gilles, Jacques
et Frédérique, Etienne, Olivier et Valérie,
Claire et Gharib, Bertrand et Ariane,
Grigori,
Olivier, Aline,
ses petits-enfants,
Camille, Julien, Clément, Anselme,
Lucienne, Marion, Nicolas, Benjamin,
Anaïs,
Aurélien, Alexandre, Samir, Yann,
Robin,
Lucien, Hippolyte,
ses arrière-petits-enfants,
Bernard et Edith Revuz,
son frère et sa belle-sœur,
François de PEYRET,
nous a quittés mercredi 22 octobre 2008.
Sa famille
Et tous ses amis
seront là pour lui dire au revoir,
jeudi 30 octobre, au funérarium du
Père-Lachaise, Paris 20e, à 10 h 45.
ont la tristesse de faire part du décès de
André REVUZ,
ancien élève
de l'École normale supérieure,
professeur honoraire
à l'université Paris 7,
survenu le 27 octobre 2008, dans sa
quatre-vingt-quinzième année.
Albi (Tarn).
ont la tristesse de faire part du décès de
M. Martial PRADALIÉ,
chevalier de la Légion d'honneur,
proviseur honoraire,
survenu à l'âge de quatre-vingt-seize ans.
La cérémonie religieuse aura lieu
le vendredi 31 octobre, à 14 h 15,
en l'église de la Madeleine, à Albi.
14, rue de Lamothe,
81000 Albi.
Marguerite Radier-Establie,
son épouse,
Monique Robert,
Nicole et J.-Philippe Aristizabal,
Alain et Christine Radier,
Richard Radier,
ses enfants,
Guillaume, Mélanie, Marion,
Alice, Adrien, Roland et Julie,
ses petits-enfants,
Josette et Bernard Huez ,
sa sœur et son beau-frère,
Ses neveux et nièces,
font part du décès de
Ses amis,
Joëlle Pichaud,
sa compagne,
Les familles Revuz, Authier, Wième,
Visconti,
Jeanne Pradalié,
son épouse,
Ses enfants et ses petits-enfants,
Sa famille,
Ses amis,
Cyril MAILLARD,
Henri RADIER,
membre fondateur
et ancien président
de l'Union française des Géologues
et de l'association des anciens élèves
de l'ENSG de Nancy,
ancien directeur de l'exploration
de la Société nationale
des pétroles d'Aquitaine
et du Groupe Elf Aquitaine,
Les obsèques auront lieu le
vendredi 31 octobre, au cimetière
des Essarts-le-Roi, à 15 h 30.
On aura une pensée pour
Germaine REVUZ,
née CHAZOTTES,
disparue en 2003.
4, rue de Ridder,
75014 Paris.
16, rue de Rome,
78690 Les Essarts-le-Roi.
Guy Cousineau,
président de l'université Paris Diderot Paris 7,
Ses collègues
de l'UFR de mathématiques,
ont la tristesse de faire part du décès, dans
sa quatre-vingt-quinzième année, de
André REVUZ,
professeur honoraire,
ancien élève
de l'Ecole normale supérieure,
membre fondateur
de l'université Paris Diderot - Paris 7.
survenu le 27 octobre 2008.
Ils saluent son action permanente pour
promouvoir un enseignement des
mathématiques de qualité s'adressant
à tous et favorisant les échanges entre
les différentes disciplines scientifiques.
Ils s'associent à la douleur de sa
famille et de ses proches auxquels
ils adressent leur profond témoignage
de sympathie.
Anniversaires de décès
Albert MORYUSSEF,
officier de l'ordre national du Mérite,
30 octobre 2007
survenu le 18 octobre 2008, au Rieu
(Cantal), à l'âge de quatre-vingt-un ans.
Comme tu manques à ceux qui
t'aiment et pensent à toi.
Jean LENEVEU,
décédé le 12 décembre 1991,
dont le souvenir est toujours présent.
97, rue des Landes,
78400 Chatou.
Une messe sera célébrée le
jeudi 30 octobre, à 14 h 30, en l'église
Saint-Ferdinand-des-Ternes, 27, rue
d'Armaillé, Paris 17e.
Une cérémonie, suivie de l'inhumation,
aura lieu le vendredi 31 octobre,
à 14 heures, en l'église de Morsalines
(Manche).
Le Carnet
Condoléances sur registre.
Cet avis tient lieu de faire-part.
Mme Yvette Lorne,
sa mère,
M. Jacques Sallot,
son père
Ainsi que sa famille,
L'Institut d'histoire et de philosophie
des sciences et des techniques
(CNRS/Université Paris 1/Ecole normale
supérieure),
Faites part des grands
moments de la vie
de votre entreprise
L'Institut Jean Nicod
(CNRS/EHESS/Ecole normale
supérieure),
ont la grande tristesse de faire part du
décès de
Marie-Claude LORNE,
maître de conférences de philosophie,
42, rue du Docteur Calmette,
94350 Villiers-sur-Marne.
[email protected]
Jeanne Moll,
présidente de l'AGSAS (Association des
Groupes de soutien au soutien),
Maryse Métra, Raymond Bénévent,
vice-présidents,
Bernard Delattre,
secrétaire général,
Geneviève Chambard, Marie-Jo
Rancon, Jean Schmitt, Michèle Sillam,
Hélène Voisin
Et les autres membres du bureau
Ainsi que tous les adhérents et amis
de l'AGSAS,
Mme Françoise LENEVEU,
née CALVET,
Brest.
VOLUME 3• 101-150
Jean CLOUET,
maire honoraire de Vincennes,
ancien sénateur et conseiller général
du Val-de-Marne,
ancien secrétaire général
de la Chambre syndicale
des constructeurs d'automobiles,
ancien délégué général de la Fédération
nationale des travaux publics,
ancien président
de la Fédération routière internationale,
ancien président de l'Union routière
de France,
Un justificatif d’identité sera demandé.
survenu le 27 octobre 2008.
L'anthologie du design en 20 volumes
ont la tristesse de faire part du décès,
le 20 octobre 2008, à l'âge de quatrevingt-sept ans, de
Hugues-Jean de DIANOUS
de la PERROTINE
Réduction abonnés
---------------------------------
DU DESIGN
Denise Clouet,
son épouse,
Dominique et René Gaudin,
ses enfants,
Pierre et Hélène,
ses petits-enfants,
En souvenir de
Clin d'œil d'une étoile à un ange.
Les
27
survenu à l'âge de trente-neuf ans.
C'était une femme dont le sourire et la
rigueur nous manqueront.
Les obsèques auront lieu le
jeudi 30 octobre, à 9 heures, en la chapelle
Notre-Dame-des-Armées, à Versailles.
Tarif 2008 :
29 g TTC
Abonnés
et associations :
- 20 %
Prix à la ligne
Vous pouvez nous
faire parvenir
vos textes par :
Tél. : 01 57 28 28 28
Fax : 01 57 28 21 36
e-mail : [email protected]
0123
28
Sun City compte 19 000 habitants,
tous âgés de plus de 55 ans. Les maisons
n’ont pas d’étage, et les résidents roulent
dans des petites voitures de golf qui ne
nécessitent pas de permis de conduire.
Elles marchent à l’électricité. « C’est pratique, surtout pour les épouses qui n’avaient
jamais mis elles-mêmes d’essence dans leur
voiture », explique John Bowker.
Statistiquement, les résidents devaient
être aux deux tiers favorables à John
McCain, mais voilà, cette année, les retraités souffrent de la crise. Non pas tant de
l’effondrement de la Bourse – « J’ai un
revenu fixe », dit Arnold Lynch, un petit
homme sec, qui est né « pendant la Grande Dépression » –, mais de l’augmentation
des prix. « On fait attention à tout, dit sa
femme. On économise l’énergie. On fait
sécher le linge dehors. »
Après vingt mois de campagne, cinq
mois de primaires, deux conventions et
trois débats, John Bowker est encore indé-
cis. Toute sa vie, il a été républicain. Mais
cette année, à 70 ans passés, il est tenté de
voter pour Barack Obama. « Mes parents
se retourneraient dans leur tombe, dit-il. Là
où j’ai grandi, dans le Vermont, il n’y avait
pas plus de dix démocrates. » La « constance » du candidat démocrate l’a impressionné, alors que McCain lui a fait honte
avec « son incapacité à communiquer autrement qu’en lisant ses notes ». John Bowker
est un homme qui attache beaucoup d’importance à la communication. Diplômé de
physique, il a travaillé à Princeton à la
mise en place de la télévision en couleur.
A l’époque, sa femme lui disait : « A quoi
bon ? L’image est très bien en noir et
blanc. » Aujourd’hui, elle soutient
McCain. A table, ils évitent d’en parler.
Comment la Floride, qui a tant gâté
George Bush, a-t-elle pu devenir un swing
state ? Comment Barack Obama a-t-il pu
passer en tête alors qu’il avait 10 points de
retard en août ? La réponse n’est pas à
Miami, plutôt démocrate, mais du côté de
Sun City, dans le Nord, et le fameux « couloir de l’Interstate 4 », qui rassemble
entre Daytona Beach, Orlando et Tampa
43 % des électeurs de l’Etat. Le « couloir » était plutôt républicain. Voilà qu’il
menace de basculer. La campagne
McCain incrimine l’économie et le taux
de saisies immobilières, parmi le plus élevé du pays (ce qui fait baisser la valeur des
résidences secondaires !).
Mais John McCain peut aussi blâmer
son organisation. Fort de sa victoire aux
primaires, il n’a commencé que tard à faire campagne dans un Etat qui lui parais-
figurer sur les plaques d’immatriculation – ce sera même obligatoire –,
mais il ne dépendra plus du lieu de
résidence : le propriétaire du véhicule
sera libre de choisir le numéro de
département « avec lequel il ressent les
attaches les plus fortes ».
Les superstitieux éviteront de
s’identifier aux Bouches-du-Rhône
(13), même s’ils habitent Marseille.
Les amoureux de la bouteille adopteront résolument le 14 (Calvados).
Gageons que le 59 (Ch’ti) fera un malheur. On reconnaîtra les vieux gau-
chistes au 68 (Haut-Rhin) qu’ils afficheront sur des 2CV épuisées, tandis
que les bourgeois de Neuilly ou de Passy s’encanailleront en 9-3. Mais plus
aucun Parisien ne voudra du 75 sur le
cul de son 4×4, pour ne pas se faire
apostropher désagréablement (« Parigot, tête de veau ! ») lors d’un safari en
province.
A quand le libéralisme sur les cartes
d’identité, pour permettre à chacun
de choisir la date de naissance avec
laquelle il ressent les attaches les plus
fortes ? a
Swing state Florida
Lettre des EtatsUnis
Corine Lesnes
A
croire qu’il attend les questions. John Bowker est installé en plein milieu du centre communautaire de Sun
City Center, l’une de ces villes de retraités dont la Floride est le haut lieu. Une
citrouille dans l’entrée, un fantôme en tissu sur la table : Halloween approche,
même si le temps n’a rien de lugubre. A
une semaine des élections, John Bowker
est encore en chemisette et en short.
L’arrivée de journalistes ne le surprend
pas. Il déjeunait encore avec l’envoyée spéciale de CBS l’autre jour. Et il connaît déjà
l’angle de la story. « L’histoire, ici, c’est comment l’économie a modifié les intentions de
vote », annonce-t-il. Il y a bien aussi la
qualification des Rays de Tampa (les
Raies) pour la finale du championnat
national de base-ball (World Series).
Mais il sent que l’Audimat va baisser s’il
s’engage sur le terrain sportif.
Billet
Robert Solé
A côté de la plaque
APRÈS des mois de polémique, le
ministère de l’intérieur a courageusement choisi de ne pas choisir. Le
numéro de département continuera à
Jeudi 30 octobre 2008
La Floride était l’Etat
de Jeb Bush, le frère
de George. Charles Crist,
son successeur, le populaire
gouverneur, n’a pas l’air
de remuer ciel et terre
pour John McCain
sait acquis (George Bush avait près de
400 000 voix d’avance en 2004). Barack
Obama, lui, n’a pas fait campagne pour
les primaires, mais, une fois lancé, il a
ouvert 50 bureaux qui ont mobilisé
100 000 volontaires (dont au moins 300
sont des salariés). La différence de
moyens est telle que le démocrate a pu
dépenser plus de 4 millions de dollars en
publicités en une semaine, quand John
McCain n’a mis qu’un million, alors que
commençait le vote anticipé.
La Floride était l’Etat de Jeb Bush, le
frère de George. Charles Crist, son successeur, le populaire gouverneur, n’a pas l’air
de remuer terre et ciel pour John McCain.
Les relations des deux hommes se sont
détériorées. Crist était l’un des vice-présidentiables potentiels. Pas plus que Mitt
Romney ou Tom Ridge, qui auraient pu
aider dans le Michigan ou en Pennsylva-
nie, il n’a apprécié d’être doublé par Sarah
Palin.
Et la Floride connaît aussi un changement démographique. L’Etat rajeunit,
sous l’effet de l’immigration. Chez les
retraités, la génération de la deuxième
guerre mondiale commence à laisser place aux baby-boomers, moins conservateurs. Ce qui, à Sun City, ne va pas sans
frictions, raconte Susan Seipelt, l’une des
benjamines, qui porte un badge aux couleurs d’Obama. Le club d’arts graphiques,
par exemple, est assez ouvert, mais les
dames de l’atelier de peinture sur coquillages n’aiment pas la nouveauté. Quand la
journaliste de CBS a expliqué qu’elle
venait parler des élections, une voix a
grommelé derrière son ouvrage : « C’est
pas moi qui vais voter pour un nègre. »
« Heureusement, les micros n’étaient pas
branchés », souffle John Bowker.
A une semaine du scrutin, John Bowker est l’un de ces électeurs qui donnent
des cauchemars aux sondeurs : un indécis
existentiel, qui tourne autour de son
choix. Ce n’est pas tant le fait de faire une
infidélité aux républicains qui le chagrine
que de se trouver en désaccord avec sa
femme. « Ce serait un grand pas. Nous sommes mariés depuis cinquante-cinq ans. » Il
décidera au dernier moment. « J’aimerais
voir Obama faire une grosse erreur »,
avoue-t-il.
Retenez-moi, dit en substance le retraité John Bowker, ou je vais voter Barack
Obama. a
Courriel : [email protected]
SOMMAIRE
L’actualité
Editorial & analyses ......................... 2
Page trois ......................................... 3
Planète ............................................. 4
International .................................... 6
Europe & France .............................. 9
Economie & Médias ....................... 13
lemonde.fr
L’actualité au fil de la journée sur
lemonde.fr
Décryptages
Portrait ........................................... 18
Débats ............................................ 19
Enquête .......................................... 21
Culture&vous
Actualités & Critiques ................... 22
Mode de vie .................................... 24
Météo & Jeux & Ecrans ................. 26
Carnet ............................................ 27
a Tirage du Monde daté mercredi 29 octobre 2008 : 399 244 exemplaires.
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