Atlas national de développement physique du Cameroun

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Atlas national de développement physique du Cameroun
Comme vous pouvez le constater, il s’agit
d’un véritable plan décennal de développement qui nous a fait défaut au cours des
dernières années. Il vise essentiellement à
redynamiser notre situation économique et
par ce moyen à stimuler l’emploi et faire
reculer la pauvreté. Quelle que soit votre
place dans la société, je voudrais que vous
considériez la mise en oeuvre de cette
stratégie comme une véritable cause
nationale et que vous vous mobilisiez pour
en assurer le succès.
S.E. PAUL BIYA
Président de la République du Cameroun
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
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SOMMAIRE
Extrait du Discours du 19 mai 2010-..........................................................................................................3
Sommaire................................................ ................................................................................................. 5
INTRODUCTION ...............................................................................................................................6
CAMEROUN, AFRIQUE EN MINIATURE ET PAYS EMERGENT A L’HORIZON 2035.................................... 7
HISTOIRE........................................................................................................................................ 9
MILIEU PHYSIQUE ET NATUREL .....................................................................................................12
RELIEF ET HYDROGRAPHIE ...................................................................................................................13
CLIMAT ....................................................................................................................................................14
LES GRANDES ZONES ECOLOGIQUES ...................................................................................................16
DEMOGRAPHIE ET ORGANISATION ADMINISTRATIVE................................................................... 20
POPULATION............................................................................................................................................21
MOUVEMENTS MIGRATOIRES INTERNES ET EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE....................................... 22
ETHNIES ET LANGUES........................................................................................................................... 24
ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE.......................................................................... 26
ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE...................................................................... 28
Aménagement forestier............................................................................................................................ 29
DEVELOPPEMENT URBAIN .................................................................................................................... 30
INFRASTRUCTURES SOCIOCOLLECTIVES...................................................................................... 32
EDUCATION............................................................................................................................................ 32
SANTE..................................................................................................................................................... 34
COMMUNICATION................................................................................................................................... 36
SPORT................................................................................................. ....................................................38
SECTEURS DE PRODUCTION......................................................................................... .................40
AGRICULTURE........................................................................................................................................ 40
AGRICULTURE VIVRIERE.........................................................................................................................40
AGRICULTURE DE RENTES..................................................................................................................... 42
ELEVAGE ET PECHE................................................................................................................................44
TOURISME.............................................................................................................................................. 46
ENERGIE................................................................................................................................................. 48
GEOLOGIE ET MINES..............................................................................................................................48
GRANDS PROJETS...................................................................................................................................52
ECHANGES ET FINANCES................................................................................................................56
ECHANGES COMMERCIAUX....................................................................................................................56
FINANCES PUBLIQUES ET BANQUES......................................................................................................58
COOPERATION INTERNATIONALE...................................................................................................60
DIPLOMATIE ET COOPERATION REGIONALE...........................................................................................60
LES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT.......................................................................................62
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ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
INTRODUCTION
e Cameroun a l’ambition de devenir un pays émergent en 2035. Pour ce faire, il a élaboré un certain nombre
d’outils de planification et d’aménagement du territoire. Parmi ces outils figurent la Vision de Développement
à l’horizon 2035, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), les Documents de Stratégies
Sectorielles, le Cadre de Dépenses à Moyen Terme Central (CDMTC), le Cadre de Dépenses à moyen terme ministériels, les Plans de Développement Locaux, et les Contrats de Plan Etat/Région, Etat/Commune préparés dans le
contexte de la décentralisation qui consacre le transfert de compétences et de ressources conséquentes aux communes et aux régions. Un intérêt tout particulier est accordé aux deux premiers, à savoir la vision de développement
et le DSCE.
L
La nouvelle vision de développement du gouvernement camerounais propose ainsi des réponses aux aspirations profondes du peuple sur un horizon suffisamment long pour anticiper les changements structurels de la société, avec
notamment la vigueur démographique, l’urbanisation explosive, la gouvernante insuffisante, le renforcement de l’unité nationale et la consolidation du processus démocratique. Elle s’articule autour de quatre objectifs fondamentaux, parmi lesquels : (i) la lutte contre la pauvreté, en la ramenant à moins de 10% par une croissance accélérée et
créatrice d’emplois et une politique ambitieuse de redistribution des revenus à travers notamment l’intensification,
(ii) la généralisation et l’amélioration des services sociaux (santé, éducation, formation, eau électricité voies de communication), (iii)la multiplication du revenu moyen par la consolidation, sur une durée suffisamment longue, du
rythme de croissance qui devrait atteindre 10% d’ici 2017 grâce à une diversification plus poussée des activités
économiques. Le stade de nouveau pays industrialisé qui verra le passage de la phase d’économie primaire à la phase
de deuxième import de substitution avec une production manufacturière contribuant à plus de 23% du PIB, le stade
de pays émergent, qui consacrera l’intégration du Cameroun, dans l’économie mondiale, sur le plan commercial et
financier avec notamment l’ouverture des marchés financiers aux capitaux étrangers, sont porteurs d’espoir.
Parallèlement à la vision, le DSCE adopté par le gouvernement en septembre 2009, définit une stratégie cohérente
et intégrée qui s'articule autour de l'amélioration de la croissance, la création d'emplois décents, et l'amélioration de
la gouvernance et de la gestion stratégique de l'Etat. Il est ainsi le cadre de référence de l'action gouvernementale
pour la période sus indiquée. Ainsi, pour les dix prochaines années, la mise en ?uvre de ce document pourrait
déboucher, sur le relèvement de la croissance annuelle du pays à 5,5 % en moyenne, le rabaissement du sous-emploi
de 76 % à moins de 50 %, la création de quelques 495.000 à 700.000 emplois par an et la réduction du taux de pauvreté monétaire de 40 % en 2007 à moins de 28 % en 2020.
Sur le plan pratique, le gouvernement camerounais à travers le DSCE, voudrait mettre un accent particulier sur "le
développement des infrastructures, la modernisation de l'appareil de production, le développement des capacités
humaines, le renforcement de l'intégration régionale et l'appui au financement de l'économie". Les grands projets
structurants des secteurs de l'énergie, les bâtiments et travaux publics, les transports, les technologies de l'information et de la communication, le développement urbain et l'habitat…sont la base de la stratégie mise en place.
Toutefois, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires est primordiale pour la mise en ?uvre
effective de ces grands chantiers.
Pour conduire avec succès ces multiples chantiers, il est nécessaire de faire avant tout un inventaire des potentialités et des réalisations existantes. Pour le faire, plusieurs supports ont été élaborés dans le passé par le gouvernement camerounais : les plans, les schémas directeurs d’aménagement et de développement du territoire et les atlas
de développement physique dont le présent document en constitue un.
Un atlas de développement physique est par définition une collection d informations geospatiales ou non (cartes,
graphiques, tableaux, images) couplées aux textes de description ou d’explication, organisées autour des thèmes
cohérents. Il sert à mesurer le niveau d’équipement du pays et la répartition des éléments constitutifs. L’objectif de
cet atlas est de faciliter la lisibilité du potentiel naturel et socio- économique du Cameroun, en vue de favoriser l’optimisation de sa valorisation. Car, à travers les cartes et les graphiques choisis à dessein, il est question de mettre
à la disposition des décideurs et autres acteurs du développement du Cameroun, un ensemble de données fiables,
avérées, de nature à faciliter le choix des options à opérer et à promouvoir dans la perspective de l’émergence à l’horizon 2035, d’un pays prospère, uni dans sa diversité, démocratique, intégré, géré durablement, hautement compétitif, mieux ancré dans son environnement régional et international.
Il y est procédé à une revue serrée de quelques réalisations majeurs qui ont eu lieu au cours de la décennie qui vient
de s’achever et tente de mettre en évidence les perspectives riantes de l’économie nationale à l’horizon 2035.
Cet atlas développe les grands thèmes choisis en fonction de leur importance par rapport à l’aménagement du territoire. Il s’agit de la présentation du Cameroun, Afrique en miniature et pays émergent a l’horizon 2035, du milieu
physique et naturel, de la démographie et de l’organisation administrative, de l’ environnement et aménagement de
l’espace, des infrastructures socio collectives, des secteurs de production, des échanges et finances et en fin de la
coopération internationale. Chaque thème se subdivise en sous thèmes. Chaque sous thème comprend une notice
et une carte.
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CAMEROUN, AFRIQUE EN
MINIATURE ET PAYS
EMERGENT A L’HORIZON 2035
Données générales
-
Dénomination……………………………………………………………………….République du Cameroun
Capitale politique………………………………………………………………………………………Yaoundé
Devise Nationale………………………………………………………………………….Paix – Travail – Patrie
Forme de l’Etat………………………………………………………………………Etat unitaire décentralisé
Superficie : …………………………………………………………………………………………..475 442 km2
Population en 2005 : ……………………………………………………………... 19,5 millions d’habitants
Densité moyenne :…………………………………………………………………………….39 habitants/km2
Taux annuel de croissance démographique……………………………………………………………2,84%
Langues officielles :…………………………………………………………………………Français et Anglais
Fête Nationale : ……………………………………………………………………………………………..20 mai
Monnaie :………………………………………………………………….Franc CFA ; 1 euro= 655,957 FCFA
Religions……………………………….………….Catholicisme, Islamisme, animisme et protestantisme
Divisions administratives………..……………..10 Régions, 58 Départements, 360 arrondissements
Taux de croissance du PIB : …………………………………………………..2,7% (prévision BEAC 2009)
PIB par habitants :……………………………………………………………………………..USD 1328 (2008)
Espérance de vie :……………………………………………………………………………………………57,5 an
Taux d’alphabétisation des enfants :………………………………………………………………95% (2009)
Accords internationaux : membre de la BEAC, de la CEMAC, du Commonwealth, de la CEEAC,
de l’ONU
Classement IDH………………………………………………………………………...0,506 ; 135ème sur 173
Inflation………………………………………………………………………………………………..2% (en 2005)
Taux de chômage……………………………………………………………………………………....30% (2005)
Taux de pauvreté……………………………………………………………………………………40,2% (2001)
Importations CAF………………………………………………………………………....2 533 milliards FCFA
Exportations FOB………………………………………………………………………....2 271 milliards FCFA
PIB par secteur………………………………………………………………………………Agriculture : 44,8%
Industrie :……………………………………………………………………………………………….17%
- Service :……………………………………………………………………………………………………38,2%
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ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
itué au fond du golfe de guinée, au contact entre l’Afrique de L’Ouest et
l’Afrique Centrale, le Cameroun s’étend entre le deuxième et le treizième degré
de latitude Nord d’une part, et entre le huitième et le seizième degré de longitude Est d’autre part. Le territoire national est assimilable à un triangle rectangle
dont l’hypoténuse s’étire du Lac Tchad au Golfe de Guinée sur 1 500 km et la base
de l’Océan Atlantique à la frontière avec la République Centrafricaine sur 800 km.
D’une superficie totale de 475 650 km2, dont 466 050 km2 (98%) de superficie continentale et 9 600 km2 (2%) de superficie maritime, le Cameroun possède près de
590 km de côtes très découpées le long de l’Océan Atlantique, et 4 591 km de frontières terrestres qu’il partage avec la république fédérale du Nigéria à l’ouest (1 690
km), la république du Tchad au nord- est (1 094 km), la république Centrafricaine
à l’est (797 km), les républiques du Congo (523 km), du Gabon et de Guinée
Equatoriale (189 km) vers le sud.
S
Le territoire camerounais est caractérisé par une extrême diversité des paysages
naturels, d’activités économiques et d’identités culturelles, qui en font un résumé
quasi- parfait de tout le continent africain. Le relief contrasté comporte : le plateau
méridional forestier ; une dorsale d’orientation sud ouest- nord est, chapeauté
d’énormes appareils volcaniques, qui se démarque dès le bord de l’Atlantique par le
Monts Cameroun (4 095 m) et se termine sur l’Adamaoua ; des basses terres côtières
et des plaines septentrionales liées aux transgressions anciennes du Méga Tchad.
L’étirement du pays en latitude (11 degrés) justifie la succession du sud au nord :
des paysages de forêts denses humides (guinéennes et congolaises) , domaine par
excellence de l’exploitation forestière, de l’agriculture des plantations et essartage
(tubercules, banane, etc) ; et des savanes soudaniennes et des steppes soudanosahéliennes dédiées en grande partie l’élevage itinérant et à l’agriculture extensive
des céréales et coton ; Peuplé de près de 18 467 692 habitants (2008), le Cameroun
compte 240 ethnies, réparties en trois grands groupes (Bantous, Semi-Bantous,
Soudanais) et correspond à 240 langues nationales. Le français et l’anglais sont les
langues officielles, et justifie l’appartenance de Cameroun à la Francophonie et au
Commonwealth.
Indépendant depuis 1960, le Cameroun est un État unitaire décentralisé, laïque,
démocratique et sociale, tel que stipulé dans sa loi fondamentale de juin 1996,
révisée en Avril 2008. Elle dernière consacre par ailleurs l’indépendance entre les
trois grands pouvoirs qui régulent la vie de la nation, à savoir : l’exécutif (le chef
de l’Etat et le Gouvernement), le législatif (exercé en principe par deux chambres :
l’Assemblée Nationale et le Sénat non encore mis en place), et le judiciaire, placé
sous l’autorité de la Cour Constitutionnelle (dont les attributions sont pour l’instant exercées par la Cour Suprême). La Constitution camerounaise définit les deux
principales collectivités décentralisées : les régions et les communes. Personnes
morales de droit public, les collectivités décentralisées sont appelées à jouir de
l'autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et
locaux.
L'image du Cameroun est celle d'un pays démocratique, politiquement stable, aux
potentialités économiques et humaines considérables, jouissant d'une réputation de
modération, de conciliation et d'attachement aux principes de la charte des Nations
Unies sur la scène mondiale. Il est également membre de la Conférence Islamique,
l’Union Africaine, et de la Communauté Economique et Monétaire des Etats
d’Afrique Centrale dont il est indéniablement le principal poumon économique.
Toutefois, après une décennie de récession économique et de mise en place d'un certain nombre de Plans d'Ajustements Structurels (PAS), le Cameroun a renoué avec
la croissance économique vers la fin des années 90, mais cette croissance à un seul
chiffre n'a malheureusement pas encore réussi à infléchir de manière significative
le sens de l'évolution de la pauvreté. Après le Document de Stratégie de Réduction
de la Pauvreté (DSRP), adopté en avril 2003 adopté en 2003 qui a permis de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique, le gouvernement vient d’élaborer un
document de deuxième génération (DSCE), centré sur la création de richesse et
d’emplois décents et l’amélioration de la gouvernance, pour un Cameroun émergent
à l’horizon 2035 coopération internationale. Chaque thème se subdivise en sous
thèmes. Chaque sous thème comprend une notice et une carte.
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ien avant la colonisation, le territoire du Cameroun comprenait une mosaïque de peuples classés en trois
catégories en fonction de leurs modes d’organisation politique. C’était les peuples à système politique hiérarchisé comme les Bornouans, Mandaras, Kotokos, Peuls au Nord ; les Bamilékés, Nso, Bafut, Bamoun, Tikar
et Mboum sur les hautes terres de l’Ouest et de l’Adamaoua. Leurs appareils dynastiques reposaient sur des sociétés
de classes de notables, d’hommes libres et de populations serviles. Les peuples à système décentralisé se rencontraient dans la zone forestière : Béti, Fang, Maka, Gbaya, Banen, Bassa, Bafia, Yambetta, … ainsi que dans le Nord
avec les populations dites « Kirdi » : Toupouri, Massa, Mafa, Mouktélé, Podokwo, … Les peuples à système mixte,
soit à encadrement décentralisé, mais marqué d’influences venant des royaumes d’Europe, résidaient sur la côte
(Douala, Bakweri, Bakossi, …). Le plus ancien des royaumes sahéliens est le Kanem au nord du Lac Tchad au XIVe
siècle, il va basculer à l’ouest du lac et deviendra Bornou. Le Bornou couvre une grande partie du bassin du lac
Tchad grâce à son organisation politique et une force militaire sans égale. A l’est, son extension est limitée à partir
du XVIe siècle par l’émergence du Baguirmi, qui passera épisodiquement le Logone, les principautés kotoko entrant
alternativement sous l’influence du Bornou ou du Baguirmi.
B
A la fin du XVIIIe siècle, les Peuls, présents depuis deux siècles dans le pays, vont s’enrôler à la suite d’un réformateur de la foi, Ousman dan Fodio de Sokkoto, dans un jihad qui donnera naissance à l’un des plus vastes empires
soudaniens : l’empire de sokkoto. Les Peuls Ngara, qui échouent dans la conquête du Bornou et en seront chassés,
s’établissent sur les marges du Wandala au sud du mayo Mangafé. Les différentes fractions Peul vont descendre par
paliers en direction du Sud, créant des lamidats. Les Peuls Yillaga fondent Binder, Bibemi, Rey. Les Peuls Wolarbe
créent Ngaoundéré, Tchamba, Tibati. Ils s’arrêteront aux limites de la forêt dense.
La fin du XIXe siècle est marquée dans le Nord par l’arrivée d’un conquérant, Rabah, qui s’installe à Dikwa (Nigéria)
après avoir conquis et ravagé le Baguirmi, le Wandala et le Bornou. Il rapporte du Soudan le Mahdisme, qui va rapidement se répandre chez les Peuls. Ce sont ces « combattants de la foi » qui vont s’opposer farouchement à la pénétration coloniale. Rabah sera tué en 1900 à la bataille de Kousséri par les colonnes françaises.
Les Européens sont présents sur les côtes depuis le XVe Siècle. Les Anglais s’installent les premiers, au XIXe siècle,
pour lutter contre la traite négrière. Ils semblent se décider pour une annexion lorsque les Allemands, arrivés bien
après eux (1875), les devancent. Par le traité germano-douala (12 Juillet 1884), le Cameroun devient un protectorat
allemand et le territoire est organisé en postes, stations et bezirk.
Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), le congrès de Versailles (1919) entérine le partage des vainqueurs
en deux territoires sous mandat de la Société des Nations. Le Cameroun sera administré par les Anglais et les
Français comme une véritable colonie, sans en être juridiquement une. Avec la montée du nazisme, l’Allemagne
réclame le retour de ses anciens territoires d’outre-mer. Devant ces menaces, les deux puissances mandataires
autorisent la création des premiers mouvements politiques indigènes, la Jeucafra (1938-1939) au Cameroun
français et la Cameroon Youth League (1940) dans la partie anglophone du pays.
La Seconde Guerre mondiale met fin à cette première phase de politisation officielle. La conférence de Brazzaville
(1944) permet la transition entre le Cameroun sous mandat de la SDN et le Cameroun sous tutelle des Nations unies
(1946-1960). Dès cette époque, les Camerounais réclament l’indépendance et la réunification pour les deux
Cameroun. Cette revendication se fit de manière violente à partir de 1955, incarnée par l’UPC créée en avril 1948
dans le Cameroun français et le One Kamerun au Cameroun anglais. La figure emblématique de cette lutte pour
l’indépendance est Ruben Um Nyobé tué le 13 Septembre 1958. Le 1er Janvier 1960, le Cameroun sous tutelle
française proclame son indépendance, et celui sous tutelle anglaise, le 1er Octobre 1961, date de la naissance de la
République fédérale du Cameroun. C’est l’aboutissement de rencontres entre les leaders Ahmadou Ahidjo et John
Ngu Foncha. La structure fédérale sera remplacée à la suite du référendum du 20 mai 1972 par la République unie
du Cameroun. Mais l’UPC estimait que l’indépendance n’était qu’un leurre et que le Cameroun restait sous domination française. Pour briser cette « rébellion », Ahmadou Ahidjo utilisa les moyens juridiques (loi sur la subversion de
1962) et la force armée. L’épilogue devait se concrétiser dans l’ « affaire Ndongmo-Ouandié » au cours de laquelle le
premier, évêque de Nkongsamba fut exilé et le second, dernier père fondateur de l’UPC, fusillé à Bafoussam en 1971.
Le 4 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo décide de démissionner de ses fonctions de président de la République pour
ne conserver que la présidence du parti unique. Paul Biya, son successeur constitutionnel, devient ainsi le deuxième président de la République le 6 novembre 1982. Le Cameroun devient la République du Cameroun (1984) Des
progrès décisifs ont été réalisés sur le plan politique et le multipartisme, instauré en 1990, est entré dans les moeurs.
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Cameroun en Afrique
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Milieu physique et naturel
RELIEF ET HYDROGRAPHIE
RELIEF
e Cameroun a un relief contrasté, formé de plateaux, de hautes terres inégalement réparties, ceinturées de
plaines étroites. Les hautes terres sont constituées de trois ensembles: les monts Mandara, le plateau de
l’Adamaoua et les hautes terres de l’Ouest. Ces deux derniers forment la dorsale camerounaise.
L
Les monts Mandara culminent à 900 mètres d’altitude. Leurs inselbergs et leurs culots de laves exhumés offrent un
paysage pittoresque. L’occupation humaine et l’aménagement des versants constituent la note dominante bien que
les fortes pentes granitiques de ces monts paraissent répulsives.
Le plateau de l’Adamaoua, immense bloc de socle soulevé atteignant 1 100 mètres d’altitude, forme au centre du
pays une charnière qui domine les plaines du nord. Vers le sud, il descend graduellement vers le plateau sud-camerounais. A son centre, des collines surbaissées et de vastes vallées sont interrompues par des chicots (ngaou) et de
petits cônes volcaniques, prenant l’allure de véritables massifs montagneux à l’instar du Tchabal Mbabo, 2 460
mètres.
Les hautes terres de l’Ouest sont formées de plateaux étagés dont l’altitude varie entre 1 200 et 1 800 mètres, et de
chaînes montagneuses prenant naissance sur la côte Atlantique. Les principaux sommets sont surtout des massifs
volcaniques comme le Mont Cameroun (4070 m), le Mont Manengouba (2 396 m), les Monts Bamboutos (2 740 m)
et le Mont Oku (3 008 m). Ces hautes terres sont limitées au nord et au sud par la vallée de la Donga et la trouée
de Bakossi, à l’ouest par la cuvette de la Cross River et à l’est par la plaine du Mbam.
Le plateau Sud Camerounais dont l’altitude varie entre 650 et 900 mètres, couvre environ le tiers de la superficie
totale du pays. Ce plateau est limité au nord par l’escarpement de Linté-Yoko, et à l’ouest par celui de Matomb et la
chaine de Ngovayang. Au coeur du plateau, la monotonie n’est interrompue que par les inselbergs de Yaoundé
(Mbam Minkom : 1295 m), les collines cuirassées et le massif du Ntem près d’Ebolowa. Au sud de Bertoua, il s’incline doucement vers le sud-est en direction de la cuvette congolaise.
HYDROGRAPHIE
De part et d’autre du plateau de l’Adamaoua, la dorsale camerounaise a créé deux grands domaines hydrographiques : au sud, les bassins hydrographiques de l’Atlantique et du Congo, et au nord, les bassins du Niger et
du Tchad.
Le bassin de l’Atlantique est le plus étendu. Il reçoit la Sanaga, le Nyong, le Ntem, le Moungo et le Wouri. Avec son
bassin versant (140 000 km2), sa longueur (920 Km), mais surtout du volume d’eau qu’elle déverse dans l’Atlantique
(66 milliards de m3/an), la Sanaga est le plus long fleuve du Cameroun. Au coeur de la saison pluvieuse, son débit
peut atteindre 7 600 m3/s. Le Wouri se distingue par son estuaire imposant tandis que, plus au sud, le Nyong (800
Km) est navigable sur près de 250 km, en amont de Mbalmayo. Les cours d’eau de ce bassin sont issus d’une part
des hautes terres de l’Ouest (la Manyu, le Ndian, la Memé, le Mungo, le Wouri, la Dibamba), et d’autre part du
plateau sud-camerounais (le Nyong, la Lakoundjé, la Kienké, la Lobé et Ntem).
Le bassin du Congo comprend principalement la Ngoko (120 Km) et la Sangha qui confluent aux confins sud-est sud
pays, à la frontière congolaise.
Dans le bassin du Niger, la Bénoué (1 400 Km, dont 350 en territoire camerounais), au nord de l’Adamaoua, transfère en moyenne 5,5 milliards de m3/an. Ses affluents vont de la frontière occidentale (Mayo Déo, Faro) à la frontière
orientale du pays (Mayo Rey, Mayo Godi). Ce bassin versant de la Bénoué couvre environ 31 000 Km2 en amont du
barrage de retenue de Lagdo.
Le bassin du lac Tchad est le moins étendu. Il est composé du système Chari-Logone et, en aval de Kousséri, du
Serbewel et de l’El Beïd. De Fianga (sur le Mayo Kébi, au Tchad) au lac Tchad, les cours d’eau qui coulent à fleur de
surface entraînent les vastes inondations saisonnières des yaérés ; ce qui conduit aussi au déversement d’une partie des eaux du Logone à partir du canal naturel que représente le Mayo Kébi et souligne l’aspect original de ce système hydrologique.
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Un relief contrasté et un potentiel hydrographique énorme
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CLIMAT
e Cameroun offre une grande diversité climatique. Du sud au nord, on passe à des climats humides
(équatorial, subéquatorial, tropical à longue saison pluvieuse) aux climats tropicaux à nuance
sèche. Cette diversité climatique du Cameroun est liée essentiellement à des contrastes dans la
répartition spatio- temporelle des précipitations, les températures étant relativement constantes (24°c en
moyenne). La latitude et l’éloignement par rapport à la mer déterminent les traits majeurs du climat,
alors que la topographie, l’organisation du relief et la couverture du sol introduisent des nuances plus
localisées.
L
L’analyse de la répartition des pluies laisse apparaître deux grands régimes pluviométriques : un régime
équatorial avec 2 minima et 2 maxima au cours de l’année au sud ; puis après un rapprochement des
deux maxima très accentué sur la plateau de l’Adamaoua ; et enfin dans le nord, un régime tropical avec
un maximum de pluies au mois d’août.
Au sud, le domaine équatorial et subéquatorial s’étend approximativement de la frontière gabonaise au
6ème parallèle. Il se caractérise par une abondance des précipitations et leur répartition relativement
équilibrée tout au long de l’année. Les précipitations diminuent non seulement du Sud vers le Nord en
fonction de la latitude mais, également d’ouest en est en fonction du cheminement des flux de mousson
(variation de la position du FIT) et de l’étagement du relief. La bordure côtière qui est un véritable empire
de mousson caractérisé par une abondance annuelle des précipitations (Limbé, 4 010 mm par an), et une
absence véritable de saison sèche. Sur les hautes terres de l’Ouest Cameroun, la pluviométrie annuelle
tout aussi importante (Bamenda : 2000 mm par an) mais présentant une courbe unimodale, centrée sur
le mois de septembre. L’influence de l’altitude se traduit par un abaissement des températures (19.4°C
pour Bamenda, contre 22.5°C pour Yoko qui est pourtant situé à la même latitude) et un renforcement
en rigueur de la saison sèche. Tout le plateau sud camerounais reçoit en moyenne 1 500 à 2 000 mm
de pluies par an avec cependant des zones relativement déficitaires du fait de la position d’abri comme
dans le golfe de Bafia ou encore de la continentalité comme c’est le cas entre Bertoua et Batouri. La
répartition mensuelle des pluies laisse apparaître une grande saison sèche entre les mois de décembre
et de février, ainsi qu’un déficit pluviométrique relatif entre les mois de juillet et d’août. Globalement, le
Cameroun méridional a un climat chaud et pluvieux, favorable aux activités agricoles, mais handicapant
pour les transports sur les routes en terre dont il est quasi totalement doté.
Le Nord du pays à partir du 6ème parallèle appartient à la zone des climats tropicaux au sens strict,
juxtaposant du sud au nord les types soudanien de nuance humide sur le plateau de l’Adamaoua,
soudanien de nuance sèche dans le bassin de la Bénoué et soudano sahélien à sahélien dans les basses terres du nord Cameroun. Sur le plateau de l’Adamaoua, la tendance est plus humide avec une saison sèche plus courte (4 à 5 mois) mais qui ne cède en rien en intensité. Des totaux pluviométriques de
l’ordre de 1 500 à 1 700 mm sont enregistrés. Dans le bassin de la Bénoué, l’effet d’abri crée une
ambiance soudanienne franche où la saison sèche et la saison de pluies ont une durée sensiblement
égale et les précipitations moyennes annuelles de l’ordre d’un mètre avec une grande variabilité d’une
année sur l’autre. Entre la cuvette de la Bénoué et le 11° N, la diminution des précipitations est encore
plus sensible (815 mm à Maroua), avec cependant un léger regain pour les stations exposées des hauteurs du Mandara (973 mm à Mokolo). La saison sèche s’allonge et dure désormais au moins 7 mois.
Entre 11 et 13° N, on entre dans le domaine sahélien, avec une saison de pluies qui se réduit à 3 mois
et des totaux pluviométriques compris entre 700 et 400 mm.
Avec le phénomène de changements climatiques, on observe sur tout l’étendu du territoire un allongement des périodes de sécheresse et une diminution des séquences de grandes précipitations. Ces tendances climatiques récentes s’accompagnent aussi des périodes plus ou moins chaudes ou fraîches hors
saison. Les zones les plus sensibles incluent le Sahel et les hautes montagnes. Outre ses conséquences
sur l’agriculture, le réchauffement du climat global est reconnu comme un des facteurs de développement du paludisme et d’autres maladies à transmission vectorielle.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
14
Climat contrasté et propice aux activités agropastorales
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ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
LES GRANDES ZONES ECOLOGIQUES
Le Cameroun offre une grande diversité bioclimatique. Ainsi passe-t-on progressivement des forêts denses
humides soumises à une ambiance climatique équatoriale ou subéquatoriale, aux savanes arbustives et
arborées de domaine tropical humide et soudanien, puis aux steppes de la zone soudano sahélienne à sahélo
soudanienne.
Les forêts denses humides se subdivisent en trois grandes variantes : (1) la forêt littorale qui recouvre les basses terres côtières et à laquelle on pourrait ajouter les mangroves ; (2) Les forêts sempervirentes biafréenne et
congolaise qui occupent les terrains compris approximativement entre 200 et 900 m d’altitude et les forêts
semi- décidues. Les forêts camerounaises couvrent près de 22,5 millions d’hectares (47% du territoire), dont
17,5 millions d’hectares de forêt dense sur terre ferme et 5 millions d’hectares de forêt dégradée. Les espèces
commerciales identifiées s’élèvent à 300 dont une soixantaine fait l’objet d’une exploitation régulière. Le potentiel exploitable sur les conditions actuelles du marché s’élève à environ 750 millions de m3. A ce potentiel, il
faudrait ajouter les autres produits forestiers (plantes médicinales, plantes nutritives, plantes de service). Ces
forêts recèlent aussi des ressources cynégétiques riches et variées. On y dénombre 21 % des espèces halieutiques, 48 % de mammifères, 50 % des batraciens, 54 % des oiseaux et près de 75 % des espèces de reptiles
africains.
.
Les savanes comprennent : (1) les savanes périforestières qui s’étendent des marges septentrionales des forêts
denses humides au rebord méridional du plateau de l’Adamaoua, vers le 6ème degré de latitude Nord ; (2) les
savanes soudaniennes du plateau de l’Adamaoua, comportant les ligneux typiques des forêts sèches (Annona
senegalensis, Bridelia ferruginea, Piliostigma thonningii Daniella oliveri, Lophira lanceolata et Isoberlina doka);
(3) les savanes soudano- sahéliennes de la cuvette de la Bénoué où les fortes charges humaines rendent
comptent de la dégradation qualitative et quantitative des ressources ligneuses et herbacées (dénudation des
sols, prolifération des éléments à épineux sahéliens : Combreton aculeatum, Lannea humilis, Acacia sieberima et Acacia albida). Les savanes camerounaises sont régulièrement léchés par les feux annuels, allumés pour
des raisons de salubrité et de renouvellement des pâturages.
Le domaine sahélien compte deux types de paysages : les formations à épineux, Acacia seyal, A. nilotica et
Balanites aegyptiaca, et les prairies inondées périodiquement, les yaérés. On y relève des dominantes graminéennes : Echino-chloa stagnina (bourgou), Veriveria nigritana, Hyparrhenia rufa et des Oryza (riz sauvages).
C’est dans cette zone soumise aux aléas climatiques et supportant localement des fortes charges humaines et
animales que les manifestations de la désertification sont les plus visibles (augmentation des températures,
baisse de la pluviométrie, assèchement et ensablement des cours d’eau). Depuis plus d’une vingtaine d’années, la ceinture de production de certaines cultures comme le coton ou le maïs s’est déplacée de plusieurs
centaines de kilomètres vers le sud, exposant cette partie du pays à un déficit chronique de la production agricole, ayant pour corollaire la famine. L’assèchement accéléré du Lac Tchad met en jeu la survie des populations concernées. L’extension des « hardé» est une autre manifestation visible de la dégradation des terres.
En matière de gestion de l’environnement, un Plan National de Gestion Environnementale a été adopté depuis
1996. Son processus de révision a démarré en 2006 sous l’initiative conjointe du MINEP/ UNEP/APREN.
D’autres documents de stratégies (Document de Stratégie Nationale de Lutte contre la Désertification et
Stratégie nationale sur la gestion durable des eaux et des sols dans l’espace agro-sylvopastoral au Cameroun)
ont été réalisés en 2007, mais ne bénéficient pas encore de moyens subséquents pour leur mise en oeuvre.
Le Cameroun a aussi entrepris un programme national de reboisement lancé en 2006 à Maroua avec pour
but d’atténuer les effets des changements climatiques. Ce programme intègre toutes les parties prenantes concernées. Au lancement de l’opération, il était prévu la réalisation de 5000 ha d’arbres entre 2006 et 2007 dans
les zones où la dégradation de l’écosystème est forte, la plantation de plus de 2 millions d’arbres en 2008 et
au moins 3 millions en 2009, puis un rythme plafond de 10 à 15 millions à l’horizon 2010- 2015. Les partenaires de l’opération sont : le MINFOF, le MINEP, le MINADER, les parlementaires, les organismes de conservation (WWF et UICN).
Mais malgré cette volonté affichée, beaucoup de facteurs rendent encore peu visibles les résultats des différents programmes de reboisement. Il s’agit entre autres l’utilisation abusive du bois à des fins domestiques,
l’agriculture extensive, l’absence de suivi des plantations forestières, les financements insuffisants, la
dynamique de contestation et de revendication des droits de propriété des populations locales sur les espaces
plantés, en vertu du droit coutumier.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
16
Grandes zones écologiques
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ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
SOLS
l existe au Cameroun une grande variété de sols qui est liée à celle des roches-mères, des facteurs
topographiques et des milieux bioclimatiques. Six grandes catégories de sols sont représentées au
Cameroun : les sols non ou peu évolués, les vertisols, les andosols et les sols bruns, les sols fersiallitiques
et ferrugineux, les sols ferralitiques et les sols hydromorphes.
I
Les sols minéraux bruts et les sols peu évolués sont constitués de minéraux bruts résultant d’une érosion
active dans les sites à topographie particulièrement accidentée. Ils proviennent des roches divers surtout
acides et grenues. Ils couvrent les pentes des monts Mandara, les collines autour de Guider au nord de la
Bénoué, les versants des monts Atlantika, les montagnes de Poli et la falaise septentrionale de l’Adamaoua. Ils
prennent une large extension dans la région de Banyo où ils alternent également avec les sols ferralitiques
voisins. Dans cette catégorie de sols peu évolués se rangent également les sols des mangroves de la région littorale ainsi que les cendres volcaniques des régions de Mbanga, de Foumbot et de Ngaoundéré.
Les vertisols sont argileux et foncés. Ils sont soumis à des mouvements internes de retrait et au gonflement
saisonnier. Les vertisols topomorphes sont formés en zones planes et déprimées (cuvette du lac Tchad), les
vertisols lithomorphes à partir de matériaux basiques. Les vertisols ont de médiocres propriétés physiques
mais de bonnes qualités chimiques.
Les andosols et les sols bruns eutrophes sont des sols jeunes à profil homogène, développés sur les formations volcaniques basiques et généralement associés à des sols minéraux bruts et peu évolués. Les andosols
légers contiennent une quantité importante de matière organique, très favorable à la culture mais sujet à l’érosion. Les sols bruns eutrophes intermédiaires entre sols peu évolués et ferralitiques, ont un humus abondant,
bien adhéré à la matière minérale. Ils sont structurés, meubles, poreux, riches en eau et en éléments nutritifs. Ils sont par conséquent très fertiles.
Les sols fersiallitiques et ferrugineux de couleur rouge, ocre ou rouille. Ils sont saturés en éléments nutritifs.
Les sols fersiallitiques sont les plus fertiles de cette catégorie. Ils recouvrent le plateau de l’Adamaoua et la
plaine de la Bénoué.
Les sols ferralitiques couvrent les 2/3 du pays du sud au 8ème parallèle. Ce sont des sols pauvres en nutriments, acides et fragiles. Ils sont en grande partie couverts par la forêt, bien développés, très perméables et
riches en humus. Ils proviennent des roches variées comme les granites, les migmatites, le gneiss, les micaschistes, les roches sédimentaires ou les roches volcaniques. Il est possible de les regrouper schématiquement
en quatre groupes principaux : les sols jaunes sur roche sédimentaire sableuse, les sols jaunes sur roches
éruptives et cristallines acides, les sols rouges sur roches éruptives et cristallines acides et les sols rouges sur
roches cristallines basiques et effusives.
Les sols hydromorphes sont liés à des nappes phréatiques subsuperficielles pendant une grande période de
l’année. C’est pourquoi ils sont caractérisés par une teneur abondante et permanente en eau. Ils sont riches
en matière organique. Ils se rencontrent dans toutes les plaines d’origine alluviale particulièrement au long du
Logone et de ses affluents. Ce sont des sols humifères en surface, en profondeur gris ou jaunâtre avec tâches
rouge ou jaune, parfois des indurations. En zone forestière ces sols sont particulièrement riches en matière
organique. On les rencontre dans la haute vallée du Nyong.
La diversité des sols est un atout important pour le développement agricole en ce sens qu’elle autorise la diversification des cultures : polyculture intensive sur sols organiques très fertiles, possibilité de riziculture sur sols
hydromorphes, hévéaculture et palmier à huile sur sols jaunes côtiers, sorghos sur sols lourds (vertisols),
etc….
Toutefois, divers faciès de dégradation apparaissent du fait des pratiques agricoles extensives, du surpâturage
et des aléas climatique. C’est sans doute ce qui a motivé l’élaboration en 2007 par les pouvoirs publics d’un
document de stratégie nationale sur la gestion durable des eaux et des sols dans l’espace agro-sylvopastoral
au Cameroun.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
18
Une grande variété de types de sol
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DEMOGRAPHIE ET ORGANISATION
ADMINISTRATIVE
POPULATION
n novembre 2005, la population camerounaise est évaluée à 17 463 836 habitants (3e RGPH) contre 10 473 655
en 1976 (2e RGPH) et 7 663 246 en 1976 (1e RGPH). En 29 ans (1976- 2005), l’effectif de la population aura
été multiplié par 2,27; ceci confirme le maintien d’un fort potentiel humain dans le pays, avec un taux annuel
moyen de croissance démographique de 2,8 % au cours de la période 1987-2005 et de 2,9 % entre 1976 et 1987. La
persistance de ces tendances démographiques fortes situerait l’effectif de la population du Cameroun à 18,9 millions
au 1er janvier 2009, 19,4 millions au 1er janvier 2010 et 26,5 millions en 2020.
E
En ce qui concerne la structure par sexe de la population, le Cameroun compte toujours un peu plus de femmes que
d’hommes : 8 831 800 femmes pour 8 632 036 hommes, soit un rapport de masculinité de 97,7 hommes pour 100
femmes.
La répartition géographique de la population sur le territoire national est très inégale. On peut classer les 10 régions
administratives en 3 groupes, en fonction de l’importance numérique de l’effectif de leur population :
Groupe 1 : les régions les plus peuplées avec plus de 2 millions d’habitants chacune. Ce sont dans l’ordre
d’importance : les régions de l’Extrême- Nord (3 111 792 habitants), du Centre (3 098 044 habitants) et du
Littoral (2 510 263 habitants).
-
Groupe 2 : les régions dont l’effectif de la population se situe entre 1 et 2 millions d’habitants. Ce sont dans
l’ordre d’importance : les régions du Nord-Ouest (1 728 953 habitants), de l’Ouest (1 720 047 habitants), du
Nord (1 687 959 habitants) et du Sud-Ouest (1 316 079 habitants) ;
Groupe 3 : les régions ayant chacune moins d’un million d’habitants. Ce sont dans l’ordre : les régions de
l’Adamaoua (884 289 habitants), de l’Est (771 755 habitants) et du Sud (634 655 habitants).
D’avril 1987 à novembre 2005, la densité de population du Cameroun est passée de 22,6 habitants au kilo
mètre carré à 37,5. Cet indicateur connaît cependant de grandes variations géographiques. La carte dedensité de
population par département laisse apparaître :
les densités exceptionnellement fortes, observables dans les départements (Wouri et Mfoundi) qui abritent
les principales métropoles du pays (Douala et Yaoundé respectivement)
Les hautes terres de l’Ouest et tout le Nord du bassin de la Bénoué présentent des fortes densités au dessus
de la moyenne nationale.
Cinq départements (le Faro, le Mbam-et- Kim, le Nkam, le Haut- Nyong et la Boumba-et- Ngoko, présentent
les plus faibles densités de population (moins de 6 habitants/km2).
La pyramide des Ages traduit un Indice Synthétique de Fécondité encore élevé (5,0 enfants par femme en 2004
d’après EDSC-III) et une population majoritaire jeune. La moitié de la population a moins de 17,7 ans et le poids
démographique des enfants âgés de moins de 15 ans se situe à 43,6 %. Avec un âge médian de 18,3, les femmes
sont beaucoup moins jeunes que les hommes (17,1).
Conscient de ce que la population est, dans le contexte actuel, le facteur essentiel du développement, l’Etat camerounais a opté pour une politique démographique essentiellement nataliste, mettant cependant l’accent sur la parenté responsable. De nombreux efforts sont actuellement consacrés à l’amélioration de la ressource humaine à travers notamment:
la gratuité de l’éducation de base, l’amélioration et la diversification de l’offre en enseignements secondaire
et supérieure
l’amélioration de l’offre en service de santé de qualité ;
la promotion de l’égalité de sexe et l’autonomisation des femmes ;
la réduction de la mortalité infantile.
Si les tendances démographiques actuelles et surtout l’extrême juvénilisation de la population apparaissent à court
terme comme de corollaire de lourdes charges sociales (prise en charge scolaire et sanitaire de nombreux jeunes),
sur le long terme, elles garantissent la disponibilité de la main d’oeuvre susceptible d’impulser le développement du
pays.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
20
Densité de population
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ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
MOUVEMENTS MIGRATOIRES
INTERNES ET EVOLUTION
DEMOGRAPHIQUE
’évolution démographique régionale est commandée par le croît démographique naturel et les migrations.
Les mouvements de populations les plus importantes sont internes et liés aux fortes disparités de peuplement. Les régions du Nord sont les plus concernées. Les dernières décennies ont en effet connu une
accélération des migrations en provenance des régions de montagnes de l’Extrême Nord, où les terres arables
sont devenues rares, du fait des pressions démographiques et des stress climatiques répétés. La région du
Nord constitue la principale terre d’accueil de ces migrations. Ainsi, dès les années 1950, les administrations
coloniale, puis nationale, vont organiser la descente des Montagnards des Mandara vers la plaine de la
Bénoué. Entre 1979 et 2000, l’ex Mission d’Etudes pour l’Aménagement de la Vallée Supérieure de la Bénoué
(MEAVSB) devenue MEADEN (Mission d’Etude et d’Aménagement pour le Développement de la Province du
Nord) a conduit des projets tels que le projet Sud- Est Bénoué (SEB) dans la région de Touboro, le projet NordEst Bénoué (NEB) sur l’axe Garoua-Poli-Mbé ou encore le projet Lagdo, qui vont entraîner un important afflux
des populations dans la région du Nord. Rey-Bouba, Poli, Madingring, Ngong et Touroua constituent les principaux centres d’accueil des migrants. Ces migrations expliquent à grande partie les taux d’accroissement de
population élevés (plus de 0,04% par an observés dans les départements du Mayo Rey et de la Bénoué (région
du Nord Cameroun) entre 1987 et 2005.
L
Dans le Sud du pays, on observe plutôt des migrations spontanées des Bamilékés des hauts plateaux de
l’Ouest et des grassfields vers les grandes métropoles (Douala, Yaoundé) et vers les fronts de colonisation agricole du Mungo et du Nkam. Au nord de Yaoundé, le pays Eton alimente une migration vers le front agricole
de Mbangassina dans le Mbam. La fermeture de la SODENKAM (Société de Développement du Nkam) en 1987
a marqué un coup d’arrêt des migrations organisées à destination du Nkam dans le cadre de l’opération
Yabassi- Bafang. Concomitamment à cet arrêt des migrations de colonisation agricole, une importante ponction démographique est opérée dans la zone par la métropole économique (Douala), à l’instar de celle qu’exerce la capitale politique Yaoundé sur les départements environnants. C’est sans conteste la raison pour
laquelle tous les départements situés en périphérie de ces deux grandes métropoles ont connu des taux d’accroissement annuel de population faible à négatif entre1987 et 2005.
Les migrations saisonnières temporaires sont très nombreuses : au nord, les montagnards descendent dans
les plaines du Diamaré pour le repiquage des sorghos ; au sud, les « anglophones » se déplacent vers le Mbam
et le Littoral pour travailler dans les cacaoyères ou dans les plantations d’hévéas.
En ce qui concerne les migrations externes, le Cameroun compte 271 815 étrangers qui représentent 1,6% de
sa population totale. 53,7% de cette population étrangère viennent des pays de la CEDEA0 ; 36,5 % des pays
de la CEMAC ; 3,3 % des autres pays de la CEAC ; 3,8 % des pays d’Europe ; 1,1 % des pays d’Asie ; 1,0 %
des autres pays d’Afrique et 0,5 % des pays d’Amérique. Aussi, nous notons que l’émigration est de plus en
plus importante au Cameroun bien que les données y relatives sont rares.
La politique gouvernementale est favorable à une occupation équilibrée du territoire national. Cette volonté est
traduite depuis les indépendances par l’ouverture des fronts pionniers agricoles (Opération Yabassi- Bafang,
Route du Noun, SEB, NEB, etc..) et la promotion de la propriété foncière individuelle par le biais du Titre foncier. Elle se poursuit aujourd’hui par les Missions d’Aménagement Régionales, placées sous la tutelle du
MINEPAT. Par ailleurs, la dotation des campagnes en équipements sociaux divers (établissements scolaires,
formations sanitaires, électricité, aires de jeu, télé centres communautaires) participe des efforts des pouvoirs
publics visant à freiner l’exode rural qui contribue aujourd’hui à grossir les masses misérables dans les centres urbains du pays. Enfin, un cadre de concertation existe désormais entre l’Etat et la diaspora camerounaise en vue d’accroître la participation de cette dernière au développement du pays.
Si les migrations ont permis la mise en valeur des certaines régions restées jusque là vides (Nkam- Nord,
plaines de la Bénoué, etc…) et un désengorgement des zones surpeuplées, elles engendrent aussi ça et là des
problèmes fonciers et politiques qui sont loin d’être résolus.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
22
Migrations internes et évolution démographique régionale
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ETHNIES ET LANGUES
Le Cameroun compte plus de 230 ethnies. La classification courante, à base essentiellement linguistique permet de distinguer 6 grands groupes :
les Arabes Choa, pasteurs de religion musulmane installés dans le delta marécageux du Logone-et-Chari,
les peuples de langues tchadiques, répartis entre les Monts Mandara (Wandala, Mofu et Mafa) et la
plaine du Logone (Massa et Musgum) ;
les Peuls, descendants d’envahisseurs musulmans qui conquirent tout le Nord Cameroun au XIX
siècles et qui ont pu imposer le Fulfuldé comme principale langue véhiculaire. Leurs plus fortes con
centrations s’observent sur la plaine du Diamaré, le bassin de la Bénoué et au piedmont de la falaise
méridionale du plateau de l’Adamaoua ;
Les peuples autochtones de l’Adamawa (Mbum, Duru,etc), rejoints par leurs parentés oubanguiens
(Gbaya) qui se sont infiltrés dans tout le Sud-Est de l’Adamaoua ;
Les Bantoïdes rassemblent les Tikar du Centre Cameroun et les Ejegham du bassin de la Mamfé à l’Ouest.
Le grand groupe Bantou qui peuple tout le Sud Cameroun comprend deux sous groupes :
les Bantous des Grassfields qui peuplent les hauteurs de l’Ouest et du Nord- Ouest. Ici, les langues
maternelles sont variés (Limbum, Kom, Lamnso, Bamun, Ngyemboon, Yemba, Ghomala’, Medumba, etc..)
les Bantous de la forêt dense humide qui regroupent des Banen, Basaa, Maka, Koozime et Fang- Bulu Béti.
D’autres petits groupes ethniques du Sud forestier comprennent les peuples apparentés aux Calabarais
(Cross-River) et les Pygmées (les Baka du Sud Est et les Bajelie du Centre Sud).
Cette multiplicité des langues ethniques impose de recourir à une langue véhiculaire dans des situations
coercitives d’intercompréhension entre individus. Le morcellement linguistique, mais aussi l’apparition d’espaces d’hétérogénéité ethnique liés à des facteurs tels que l’urbanisation, l’évangélisation, l’islamisation, la
scolarisation, etc. ont constitué les conditions d’émergence et de développement de langues véhiculaires. Le
Cameroun compte aujourd’hui, neuf langues véhiculaires : l’arabe, le fulfuldé, le wandala, le douala, le bassa,
le mongo-ewondo, le pidgin-english, l’anglais et le français. Ces langues sont d’importance inégale. En tant que
langues officielles, le français et l’anglais jouent le rôle de vecteur officiel de la communication au plan national ; dans cette fonction. Le pidgin-english, quant à lui, langue composite à base lexicale anglaise, est la principale langue véhiculaire dans les régions anglophones du pays. Il est aussi parlé dans les zones contiguës du
littoral et de l’ouest, dans les couloirs frontaliers du Nigéria voisin, ainsi que dans les centres urbains.
Face à cette diversité ethnique et linguistique, l’Etat du Cameroun poursuit sans relâche l’effort d’intégration
nationale tout en veillant à la protection des peuples autochtones, des minorités et autres couches vulnérables. La promotion du bilinguisme officiel comme particularité du Cameroun s’est entre autres traduite
par la création des Centres Linguistiques Pilotes, placés sous la tutelle du Secrétariat Général de la Présidence,
et dont la mission est l’apprentissage de l’Anglais et du Français comme deuxièmes langues aux populations
d’expression française et anglaise respectivement. En matière de promotion des langues nationales, les pouvoirs expérimentent actuellement l’introduction des langues dites véhiculaires dans les programmes scolaires,
après avoir longtemps encouragés la mise sous forme écrite de celles-ci.
Bien gérée, la diversité ethnique et linguistique du Cameroun constitue sans conteste une richesse culturelle
du pays par ce que la langue est porteuse de culture, de philosophie et d’axiologie ; mais, mal gérée, elle peut
être source tensions sociales et une menace à l’intégration nationale. C’est l’un des défis de la décentralisation actuellement en cours au Cameroun.
Les religions
Le Cameroun, état laïque, regroupe 3 religions principales :
•
environ 60% de chrétiens :
- les catholiques (35% de la population) répartis en 22 diocèses. Leur plus haut dignitaire est Mgr Tumi, cardinal archevêque émérite de Douala.
- les protestants (25% de la population) répartis principalement sur le littoral et les provinces anglophones du
Nord-Ouest et du Sud-ouest.
•
environ 25% d'animistes. Les adeptes des religions traditionnelles sont principalement présents à
l'Ouest, au Sud et à l'Est.
•
environ 10% de musulmans, concentrés dans l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême Nord.
Selon certaines sources du ministère de l'Administration territoriale, seules 80 congrégations, sur la centaine
qui fonctionne, ont reçu du gouvernement les autorisations nécessaires.
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Diversité ethnique et richesse linguistique
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ORGANISATION ADMINISTRATIVE
ET POLITIQUE
e Cameroun est une république à régime présidentialiste. Le pouvoir exécutif est exercé concurremment par le Président de la République qui définit les grandes orientations politiques du pays et le
Premier Ministre, Chef du gouvernement qui les met en oeuvre. Le pouvoir législatif est en théorie
exercé par deux chambres, une Assemblée nationale et le Sénat. Toutefois, le Sénat attend encore d'être mis
en place. L’option de la modernisation de l’Etat à travers la décentralisation (processus de transfert par
l’Etat aux collectivités territoriales décentralisées de compétences particulières et de moyens appropriés)
est prise depuis la Constitution de 1996, qui définit les deux principales collectivités décentralisées : les
régions et les communes. Ces collectivités décentralisées sont appelées à jouir de l'autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. Processus à la fois long et délicat, cette
décentralisation se prépare dans le cadre du conseil national de la décentralisation et du comité interministériel des services locaux créés et organisés par le chef de l’Etat. Le Cameroun est par ailleurs membre de
la Conférence Africaine sur la Décentralisation et Développement Local (CADDEL).
L
En 2008, le décret n°2008/376, portant organisation administrative de la République du Cameroun apporte
deux innovations majeures :
la transformation des 10 provinces en 10 régions ;
la disparition des districts qui sont érigés en arrondissements.
Le Cameroun aujourd’hui compte 428 unités administratives reparties comme suit : 10 régions, 58 départements et 360 arrondissements qui correspondent à autant de communes. Les communautés urbaines (14)
couvrent les grandes agglomérations, subdivisées chacune en communes d’arrondissement.
Unités administratives par région.
Sur tout le territoire, les chefs traditionnels ont conservé un réel pouvoir et sont consultés par les autorités
centrales. Outre les codes juridiques modernes émanant des législations internationales, la règlementation
juridique s'appuie sur le droit coutumier qui permet aux camerounais de maintenir leurs cultures originelles. Il n'est pas rare que les fils des dynasties royales, des lamidos ou de sultans exercent des hautes
fonctions administratives et politiques. Il existe 81 chefferies de 1er degré, 867 chefferies de 2ème degré et
environ 12000 chefferies de 3ème degré.
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Découpage administratif
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ENVIRONNEMENT ET
AMENAGEMENT DE L’ESPACE
Aménagement forestier
epuis 2004, la partition de l’ex-Ministère de l’Environnement et des Forêts en deux (Ministère de
l’Environnement et de la Protection de la Nature et Ministère des Forêts et de la Faune) traduit l’engagement des pouvoirs publics à gérer durablement la riche biodiversité du pays.
D
En matière de protection et de conservation de la biodiversité, le Cameroun compte 31 aires protégées et 30
réserves forestières réparties dans toutes les régions du pays. Parmi les plus connues, on peut citer :
- le Parc National de Waza, dans la région de l’Extrême- Nord, créé en 1968, sur une superficie de 170 km2 ;
- le Parc National de la Bénoué, dans la région du Nord, créé en 1968 et couvrant une superficie de 180 km2 ;
- la réserve de biosphère du Dja dans la région de l’Est, créé en 1950 et couvrant une superficie de 526 km2.
Ces trois aires protégées ont été classées par l’UNESCO comme sites du patrimoine mondial.
De nombreuses dispositions (élaboration des plans d’aménagement des aires protégées, la lutte anti-braconnage,
etc.) ont été prises par l’Etat du Cameroun pour assurer la conservation de la biodiversité à l’intérieur et hors
des aires protégées. Il reçoit à cet effet l’appui de partenaires techniques et financiers au nombre desquels WWF,
GTZ, UNESCO, SNV, Global Forest Watch, USAID, etc. En 2000, le secteur forestier représentait le deuxième
poste d'exportation après le pétrole avec 21% des recettes totales. Il génère plus de 45 000 emplois et contribue
à 6,5% au produit intérieur brut.
Depuis la reforme de loi forestière en 1994, le Cameroun s’est fermement engagé dans un processus de gestion
forestière durable, en adoptant – entre autres – un plan de zonage pour la région méridionale forestière, en renforçant la participation de la communauté à la gestion des ressources forestières, en améliorant les procédures
d’attribution des titres d’exploitation forestière. A ce titre, l’essentiel des forêts de production a été partitionné en
concessions forestières qui sont des unités de forêts gérés séparément et pouvant inclure une ou plusieurs
Unités Forestières d’Aménagement : UFA (dont la superficie ne peut excéder 200 000 ha).L’exploitation forestière
industrielle se fait dans le cadre des UFA, attribuées à travers une procédure d’appel d’offres à la concurrence
pour une période de 15 ans. Elle nécessite un plan de gestion forestier approuvé par l’autorité administrative
compétente.
En 2008, 65 concessions forestières disposaient d’un plan d’aménagement approuvé, couvrant une superficie de
4 207 862 ha, tandis que 38 concessions couvrant une superficie de 1 866 171 ha préparaient les leur. A la
même date, 13 concessions forestières couvrant une superficie de 900 000 ha et 14 concessions couvrant 1 700 000
ha recevaient respectivement des certificats FSC et TLTV.
La politique nationale en matière d’aménagement forestier est défini dans le programme sectoriel Forêt
Environnement (PSFE), finalisé avec l’appui des partenaires internationaux (Banque Mondiale, Association
Internationale pour le Développement, Royaume Uni) et opérationnel depuis 2004. Les reformes institutionnelles
engagées dans le cadre de ce programme ont conduit au recrutement de 1550 nouveaux employés pour remplacer la main d’oeuvre vieillissante et au développement d’ une stratégie visant à rapprocher le PSFE et les institutions de recherche.
Les institutions régionales jouent aussi un rôle de plus en plus important dans le secteur forestier national,
notamment à travers l’harmonisation des législations et l’établissement des standards d’échange d’information.
Le Cameroun abrite le secrétariat du COMIFAC, joue un rôle actif dans le partenariat pour les forêts du Bassin
du Congo (PFBC) et est membre fondateur de la Conférence sur les Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale
(COMIFAC).
En dépit de ces réalisations, il existe des nombreux défis à relever aux rangs desquels :
- l’accélération de la mise en place des instruments d’aménagement, notamment des systèmes de certification harmonisés reconnus internationalement ainsi que le développement des ressources humaines pour leur mise en oeuvre;
- le renforcement des actions visant à accroître la participation active des populations rurales dans la planification
et la gestion durable des écosystèmes et la création d’espaces suffisants pour le développement économique, social
et culturel ;
- l’accélération du processus de création des aires protégées transfrontalières et le renforcement de la gestion durable
des aires protégées existantes.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
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Aires protégées et concessions forestières
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DEVELOPPEMENT URBAIN
e système urbain camerounais se structure autour de deux grandes métropoles (Yaoundé et Douala). De
taille comparable, leur localisation dans la partie méridionale du pays créé un déséquilibre dans la distribution spatiale des villes entre le Nord et le Sud.
L
Douala, siège de l’un des grands ports de l’Afrique de l’Ouest, concentre l’essentiel de l’activité industrielle et
commerciale du pays. Avec 1 907 479 d’habts en 2005, Douala est la ville la plus peuplée du pays.
Yaoundé, capitale politique et deuxième ville du pays, connaît depuis une vingtaine d’années une explosion
urbaine spectaculaire (6 % l’an) en relation avec ses fonctions administratives et universitaires, mais aussi avec
ses activités économiques. En effet, sa population est passée de 318 700 habts en 1976 à 649 000 en 1987 et à
1 817 524 habts en 2005.
Ces deux métropoles qui abritent à elles seules près de 40% de la population urbaine du pays constituent les
principaux pôles d’attraction des migrations intérieures et extérieures. La polarisation du territoire national par
ces deux métropoles n’obère pas cependant l’essor d’un nombre important de villes secondaires dont le rayonnement régional est indéniable. Ce sont pour la plupart, des chefs lieux de régions (Bamenda, Bafoussam,
Garoua, Maroua) ou encore des pôles économiques (Kumba, Nkongsamba, Kousseri, Tiko ) ou touristiques (Kribi
et Limbé).
En novembre 2005, la population urbaine du Cameroun était évaluée à 8 514 938 habitants contre 8 948 898
habitants en zone rurale, soit un taux d’urbanisation de 48,8%. Ce taux d’urbanisation est cependant variable
suivant les régions : Les régions du Littoral et du Centre présentent des taux d’urbanisation les plus élevés (plus
de 48%), justifiés par le poids démographique des deux grandes métropoles situées dans leur territoire respectif. Les taux d’urbanisation relativement élevés des régions de l’Ouest et du Sud- Ouest s’expliquent par la forte
densité du réseau de villes secondaires qu’elles abritent. L’effet combiné des effectifs démographiques élevés des
campagnes et du nombre réduit des villes (seulement 8 des 44 villes de plus de 25 000 habitants que compte le
pays) fait des régions du Nord et de l’Extrême- Nord les moins urbanisées du pays.
En matière de développement urbain, les pouvoirs publics se fixent pour objectifs non seulement de maîtriser le
développement des villes et d’en faire des centres de production et de consommation nécessaires à l’essor du
secteur industriel, mais également de promouvoir l’émergence des agglomérations périphériques, le développement des villes moyennes ou secondaires capables de structurer les activités économiques dans l’espace urbain
et de concourir au développement des zones rurales environnantes. Cette politique concerne aussi bien la réalisation de nouveaux programmes d’amélioration de l’habitat spontané que les travaux de réhabilitation de la
voirie urbaine. Différents programmes soutiennent cette vision :
Projet d’infrastructures de Douala, financé par l’IDA à hauteur de 42 milliards de Fcfa a permis de réha
biliter près de 30 km de voirie pour désenclaver le port et la zone industrielle de Douala ;
Programme d’appui aux capacités décentralisées de développement urbain (PACDDU) dans 5 villes pour
l’amélioration des conditions de vie et d’activités des populations urbaines ;
Projet de Développement des secteurs Urbain et de l’approvisionnement en Eau (PDUE) qui comporte une
composante ‘’travaux d’infrastructures’’ dans les quartiers précaires des villes de Douala, Yaoundé,
Bamenda, Maroua et Mbalmayo, pour un montant de 25 milliards avec une rallonge attendue de
7,5 milliards de FCFA.
Contrat de désendettement et de développement (C2D) de 74 milliards qui a pour objectif de contribuer
à améliorer les conditions de vie des populations et à renforcer le rôle économique des pôles urbains au
Cameroun en s’appuyant sur la mise en oeuvre des contrats de ville.
Le changement de la physionomie des villes comme Yaoundé et Douala, le déploiement des programmes PPTE
dans les villes secondaires comme Nkongsamba, Ngaoundéré, Bafoussam, Sangmélima, Bamenda ou Garoua
constituent les principales retombées de cette politique. L’urbanisation galopante n’est pas sans incidence positive tant sur le développement du pays que sur la qualité de vie citadine. Les villes sont des pôles de développement caractérisés par une tertiarisation plus accrue de l’économie et une apparition de nouvelles possibilités
d’emploi aussi bien dans son territoire qu’à la périphérie. Toutefois, la plupart des villes du pays éprouvent les
difficultés à satisfaire les besoins des populations résidentes. Cette situation a pour résultat une dégradation des
conditions de vie en milieu urbain. Les plans d’urbanisation sont devenus peu opératoires, laissant libre cours
à une urbanisation anarchique. Les villes se trouvent confrontées à de graves difficultés comme l’engorgement
des réseaux linéaires (eau, électricité, routes), l’insalubrité et la dégradation de l’environnement, l’habitat précaire, la montée du grand banditisme, la prostitution, la désintégration des structures familiales et des liens sociaux, le chômage et l’insécurité.
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Développement urbain
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INFRASTRUCTURES SOCIOCOLLECTIVES
EDUCATION
’éducation au Cameroun est coordonnée par trois départements ministériels : l’éducation de base, les
enseignements secondaires et l’enseignement supérieur. Le système d’enseignement est basé sur le bilinguisme « français-anglais » de la maternelle à l’université. Ainsi, on assiste à deux sous systèmes éducatifs : anglophone et francophone. Ce dualisme constitue un atout très important des citoyens camerounais pour
l’intégration dans les réseaux internationaux.
L
Education de base : Le pays compte plusieurs centaines d'établissements d'enseignement maternel et primaire.
Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est presque universelle, alors que certaines régions du
Cameroun, notamment la partie septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation. Au niveau maternel, on assiste à une grande carence d’écoles maternelles. Les écoles maternelles existantes sont l’?uvre des congrégations religieuses, des structures parapubliques et des promoteurs privés. Dans ce contexte, un grand nombre de jeunes camerounais sont obligés d’attendre l’âge de 6 à 7 ans pour entamer leur formation directement à
l’école primaire. En plus, le pays fait face à une pénurie d'enseignants très souvent mal formés ou démotivés par
les conditions de travail très précaires. Depuis quelques années, l’Etat a initié un programme de contractualisation des instituteurs qui tend à améliorer le ratio élèves /enseignants par rapport aux standards.
Enseignements secondaires : les enseignements secondaires comprennent deux ordres : l’enseignement technique et général. L’enseignement technique est assuré par les sections artisanales et rurales (SAR, les sections
ménagères (SM), les collèges d’enseignement technique (CETIC) et les lycées techniques commerciaux ou industriels. Mais depuis quelques années les SAR et SM sont placés sous la tutelle du ministère de l’emploi et de la
formation professionnelle. L’enseignement général est assuré par les collèges d’enseignement secondaire (CES)
et les lycées. Dans tous les deux ordres, l'accès au cycle secondaire se fait généralement par le biais d'un concours dit d'entrée en classe de 6è. Le cycle secondaire dure 7 ans et son parcours est sanctionnés par trois
diplômes : le BEPC (Brevet d'Études du Premier Cycle, délivré après avoir accompli les 4 premières années), le
Probatoire (niveau Première) et le Baccalauréat (niveau Terminale) qui ouvre l'accès aux études universitaires. Le
sous système anglophone quant à lui offre, au niveau du BEPC, General Certificat of Education l’Ordinal Level
en classe de form fourth (GCEO), et le General Certificat of Education Advance Level (GCEA) pour l’équivalant de
la classe de terminal.
Enseignement supérieur : le Cameroun compte 7 universités d'État (Yaoundé I- Ngoa-Ekelle, Yaoundé II-Soa,
Douala, Buea, Dschang, N'Gaoundéré-Dang et Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'Université
Catholique d'Afrique Centrale située à Yaoundé, l'Université des Montagnes à Bagangté, l'Université Adventiste
de Nanga Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés reparties dans l'ensemble
du territoire. En 2008, on dénombrait plus de 140 000 étudiants au Cameroun.
Perspectives
De nombreux efforts sont entrepris par le gouvernement pour renforcer l’offre éducative au Cameroun on peut
citer :
-
L’étude en vue de la création de nouvelles institutions universitaires,
-
La redynamisation de la recherche et veuillez à ses applications pour le développement,
-
L’intensification des actions en cours pour assurer l’égalité des chances et l’accès à la vie professionnelle
-
Le relèvement du niveau d’éduction de la majorité de nos populations,
-
Le développement d’un partenariat efficace entre les différentes composantes de la communauté éducative,
-
L’amélioration de la gestion et la gouvernance du système éducatif,
L’amélioration de l’efficacité et la qualité du système éducatif,
L’élargissement de l’accès à l’éducation et la rétention dans le système tout en corrigeant les disparités.
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Infrastructures éducatives
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SANTE
algré les efforts consentis par le Gouvernement camerounais et ses Partenaires Techniques et
Financiers, le niveau des principaux indicateurs de santé ne s’est pas amélioré entre 1991 et 2006.
M
Le domaine de la santé et celui du développement humain au Cameroun restent peu développés. D'après
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y aurait un médecin pour 10400 habitants au Cameroun alors que
le ratio recommandé est d’un médecin pour 650 habitants. Et en 2007, le PNUD, dans son tableau d'IDH (Indice
de développement humain), classait le Cameroun à la 141e place sur 177. On remarque aussi une répartition
inégale des services médicaux dans le pays, et ce sont les zones enclavées du Grand Nord et de l'Est du pays qui
en pâtissent le plus. De nombreux efforts ont été fournis depuis plusieurs années pour diminuer la pauvreté et
garantir un accès équitable aux soins médicaux.
Pour réduire les disparités dans la répartition spatiale de l’offre en soin de santé, une carte sanitaire a été
élaborée depuis les années 2000. A la tête de la pyramide, on a la province de santé, coiffée par un hôpital
provincial, ensuite le district de santé à la tête duquel se trouve un hôpital de district, et en bas de l’échelle l’aire
de santé, structuré autour d’un centre de santé intégré. Bien que cette carte ait donné une certaine lisibilité sur
la couverture du territoire en soins de santé, il demeure vrai que des efforts restent à accomplir notamment dans
le relèvement des plateaux techniques de nombreuses formations sanitaires afin quelles jouent effectivement le
rôle qui est le leur.
L’amélioration de l’état de santé des populations demeure, plus que jamais, un objectif de développement social
et de croissance économique. Le Gouvernement compte atteindre cet objectif à travers une synergie intersectorielle, nécessaire dans la mise en oeuvre de la Stratégie Sectorielle de la Santé (SSS) actualisée et portée à l’horizon 2015, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Cette dernière reflète clairement la volonté des autorités camerounaises, de garantir de manière pérenne, l’accès universel aux services et
aux soins de santé de qualité, à travers l’amélioration de leur offre et du financement de leur demande. Les objectifs spécifiques de la stratégie sectorielle de santé sont les suivants :
•
Amener 80% des 178 districts de santé existants à achever au moins la phase de consolidation du
processus de viabilisation d’un District de Santé;
•
Amener 100% des structures de santé des niveaux stratégique et intermédiaire à jouer leur rôle d’appui
et d’orientation recours;
•
Réduire de 1/3 la charge morbide chez les pauvres et les populations les plus vulnérables;
•
Réduire de 2/3 la mortalité des enfants de moins de 5 ans ;
•
Réduire de 2/5 la mortalité maternelle.
Pour atteindre ces objectifs spécifiques, cinq (05) axes stratégiques ont été retenus :
1) le renforcement du système de santé ;
2) la vulgarisation de la mise en oeuvre du paquet minimum d’activités (PMA) et du paquet complémentaire
d’activités (PCA) dans le district de santé ;
3) le développement d’un système d’orientation-recours opérationnel ;
4) le renforcement du partenariat dans le secteur ;
5) la stimulation de la demande.
L’opérationnalisation de ces axes stratégiques devrait permettre à terme à rendre plus accessible les soins de
sante de qualité, contribuant ainsi aux Objectifs du Millénaire pour le Développement.
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Infrastructure sanitaire
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ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
COMMUNICATION
e réseau routier. Le Cameroun dispose, sur le plan national, d’un ensemble de routes
d’une longueur d’environ 50.000 km, dont 6 000 bitumées. La construction du réseau
intégrateur de la CEMAC, sur financement de l’Union Européenne, contribue à densifier
le réseau de routes bitumées notamment avec le tronçon Bertoua-Garoua Boulaï proche de la
République Centrafricaine. Une nouvelle route goudronnée Ngaoundéré-Touboro vers
Moundou, au Tchad, a été ouverte en 2006. Au sud, le tronçon Ebolowa-Ambam-Eking relie le
Cameroun au Gabon et à la Guinée Équatoriale. A ces tronçons, ont peut ajouter les grands
projets de boucle autoroutière Douala-Yaoundé-Bafoussam, le corridor Sangmélima-DjoumOuesso, le projet de route Manfé-Eyumodjock-Ekok (frontière Nigéria) et la route BertouaBatouri-Kentzo (frontière RCA).
L
Le réseau ferroviaire totalise 1 020 km de voies ferrées. Le projet de chemin de fer Kribi-Mbalam
et Edéa-Kribi est entrain de prendre corps peu à peu.
Le Cameroun compte plusieurs ports dont les plus importants sont ceux de Douala et de
Limbé. Il possède aussi un port fluvial saisonnier à Garoua (sur le fleuve de la Benoué). Le projet de construction d'un port en eau profonde à Kribi est en cours d'exécution. Le transport
maritime passe par 4 ports dont le plus important est le port autonome de Douala (PAD) qui
a enregistré le débarquement de 3 987 110 tonnes de marchandises en 2004.
Le Cameroun dispose de 7 aéroports et 24 aérodromes. Les aéroports internationaux sont au
nombre de 3 (Douala, Yaoundé-Nsimalen et Garoua). Depuis 2008, la compagnie nationale
aérienne Cameroon Airlines (Camair) a été mise en faillite. Seuls subsistent quelques compagnies privées de taille modeste dont la flotte se limite à un ou deux porteurs de moins de 50
places et desservant essentiellement l'intérieur du pays. Toute fois il est annoncé en 2011 le
démarrage éminent d’une nouvelle compagnie aérienne CAMAIR CO (Cameroon Airlines
Corporation) qui remplace la défunt Camair.
La présence depuis 2007 de deux compagnies de transport urbain dans les villes de Yaoundé
(le BUS) et Douala(SOCATUR) n’a pas, de façon conséquente, limité la prolifération des mototaxi. Ce secteur informel a créé des milliers d’emplois jeune ; mais le taux d’accident par moto
ne cesse de croitre dans nos villes du à un manque de rigueur dans l’application des règles de
sécurité.
COMMUNICATION ET TELECOMMUNICATIONS
L’arrivée en 1999 d’Internet et du téléphone mobile a révolutionné le secteur des télécommunications. Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont complètement investi les moeurs, et développé de nouveaux secteurs d’activités : cybercafés, Call
Box cartes de recharge et d’appel sur internet, etc.
Aujourd’hui, le Cameroun est relié au réseau international via deux centres de télécommunications par satellite (VSAT) à Douala et à Yaoundé. Un troisième point d’accès a été établi avec
l’arrimage du pays au câble sous marin SAT3 en 2002 et en avril 2010 (avec un débit de 1.92
Tbi/s). Deux réseaux de téléphonie cellulaire sont opérationnels au Cameroun (norme GSM
900) et l’arrivée de deux autres opérateurs est imminente.
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Réseau de communication
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SPORT
e sport est un élément qui a contribue au rayonnement du Cameroun à l’extérieur bien
que les infrastructures sportives soient encore insuffisantes. En effet, la plupart des
stades de football ont été construits à la veille de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de
1972, dont le Cameroun était l'organisateur. Pourtant l'équipe de football du Cameroun,
surnommée les « Lions Indomptables », possède un honorable palmarès puisqu'elle a été quatre fois vainqueur de la CAN, une fois vainqueur de la Coupe Intercontinentale et une fois
championne olympique en 2000 à Sydney. Le Cameroun a aussi remporté la première édition
de la Coupe d'Afrique de Beach Soccer en Afrique du Sud en 2007. La boxe camerounaise a
obtenu d'excellents résultats (les 2 premières médailles olympiques du pays sont venues de ce
sport, en 1968 et 1984), en handball (compétitions nationales comme en club, avec de nombreux trophées), en volley-ball (plusieurs fois champions d'Afrique), en basketball (vice-champion d'Afrique en 2007), en haltérophilie. En athlétisme, la triple sauteuse Françoise Mbango
Etone est double championne olympique de sa discipline (2004 et 2008).
L
L’un des engagements forts du Président Paul Biya à travers le programme des Grandes
Ambitions était la réhabilitation et surtout la construction de nouvelles installations sportives
à travers le pays. C’est pour matérialiser cet engagement que le Programme national de
développement des infrastructures sportives (PNDIS) a été lancé, soulevant d’immenses espoirs.
Le Cameroun allait enfin pourvoir combler son immense retard dans le domaine des infrastructures sportives et accueillir de grandes compétitions internationales à domicile. A travers la
création en 2008 d’un comité interministériel chargé de la supervision de ce vaste et ambitieux
programme, le Premier ministre montrait toute l’importance que le gouvernement accordait à
ce projet. Ce comité n’a pas fait long feu. Il est prévu la construction sur la période 2008-2018
de plusieurs stades, piscines ou palais omnisports à Yaoundé, à Douala, à Bafoussam, Limbe
ainsi que dans d'autres villes du pays. Ces travaux sont financés par la république populaire
de Chine et construits par des entreprises chinoises.
Initié par le gouvernement camerounais à travers le ministère de l’Economie, de la Planification
et de l’Aménagement du territoire (Minepat), le projet est soutenu par le gouvernement chinois
sous la forme d’un prêt préférentiel (prêt effectué entre deux parties, et selon les intérêts de
chacune d’elle avec pour avantage des délais de remboursement flexibles). La Chine contribue
à hauteur de 18, 2 milliards de Fcfa, alors que le gouvernement camerounais, d’après le ministre des Sports, contribue à hauteur de 16 milliards de Fcfa.
Aux infrastructures évoquées ci-dessus, on peut noter la présence et la prolifération des centres de formation (écoles de football) à l’instar de la KSA (Kadji Sport Academy), le Centre de
Ombe (Brasserie du Cameroun), Semence olympique…, qui sont la propriété de mécènes privés.
Il existe aussi des terrains d’entrainement équipés dans certains chefs lieux de Région et
départements. La présence des centres nationaux d’éducation physique et d’animation sous
l’autorité du Ministère des Sports et de l’Education Physique est à souligner.
Les autres disciplines sportives ne sont pas oubliées dans le vaste chantier infrastructurel
futuriste du Cameroun ; le projet de construction des palais de sport dans les capitales
régionales vient combler leurs attentes.
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Infrastructures sportives
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SECTEURS DE PRODUCTION
AGRICULTURE
AGRICULTURE VIVRIERE
a variété des produits vivriers au Cameroun s’explique tout d’abord par la diversité des milieux naturels
(climats équatoriaux à sahélien ; plateaux de moyenne altitude, hautes et basses terres). A cela s’ajoutent la diffusion de nouvelles cultures depuis l’époque coloniale et l’émergence de nouvelles habitudes alimentaires.
L
Du Lac Tchad à la cuvette de la Bénoué, les mils et sorghos constituent les cultures de base, complétées par
le riz de la plaine du Logone, et l’arachide du piedmont septentrional des Mandara et du bassin de la Bénoué.
Dans les zones densément peuplées (Monts Mandara), on pratique une agriculture intensive : champs permanents et fumés, jardinage pour compenser l’insuffisance de l’unique campagne sous pluies. La diffusion de
nouvelles variétés de maïs à fort rendement et répondant bien aux intrants, a pu étendre le bassin de production de cette céréale dans toute zone comprise entre le 4ème parallèle et le bassin de la Bénoué. Les tubercules pris au sens large sont produits dans le Sud équatorial, en association avec la banane plantain. Le manioc constitue cependant une exception puisque son aire d’extension et de valorisation en tant qu’aliment
remonte jusqu’à pays Gbaya dans l’Adamaoua. La production de l’igname reste cantonnée dans l’îlot de Mbé
au sud de la Bénoué, le Mbam et l’Ouest Cameroun. Le taro et le macabo occupent le pays Bassa, le pays
Bamiléké et tout le Nord du Cameroun anglophone. Le brassage des populations et la croissance urbaine se
sont accompagnés d’importantes transformations de l’agriculture. Les cultures d’exportation (café, cacao), en
perte de vitesse à bien d’endroits (Ouest, Mbam) sont remplacées par les cultures vivrières à forte valeur
marchande comme le maïs et surtout le maraîchage (gombo, tomates, salades, carottes, aubergines, haricot,
piment, melon, courge). Les fruitiers se développent partout, appuyés par des centres de diffusion de l’IRAD
(Kismatari, Nkolbisson, Njombé). Dans l’Ouest et la plaine de Foumbot, les pommes de terre, les choux, les
haricots sont de plus en plus intégrés dans l’alimentation locale.
En 2005, la production vivrière nationale est dominée par les tubercules (8 159 646 Tonnes, constituées à 34%
de manioc et de 15% de macabo), suivies des bananes (2 486 061 Tonnes) et des céréales (2 027 603 Tonnes
dont 59% pour le maïs seul). Entre 2002 et 2005, la production vivrière a augmenté de 20 à 30%. Une partie
(composée des sorghos, pomme de terre, arachide, haricot, banane plantain, etc…), est exportée vers le Nigéria
et les pays de la CEMAC.
Sur la base des enjeux et des défis qui interpellent le secteur rural, le Gouvernement se fixe les objectifs
majeurs suivants :
1.
assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire des ménages et de la nation ;
2.
contribuer à la croissance économique et notamment à la croissance des échanges extérieurs et à l’emploi ;
3.
accroître le revenu des producteurs ruraux;
4.
améliorer le cadre de vie des populations rurales ;
5.
assurer une meilleure utilisation et une gestion durable du capital naturel, base de la production.
L’encadrement du monde rural incombe au Ministère de l’Agriculture et du Développement rural directement
ou indirectement à travers des organismes sous tutelle (SOWEDA, MIDENO) qui au travers de nombreuses initiatives tels que le Programme maïs, le PNVRA ou encore le FIMAC, oeuvrent dans le sens de l’accroissement
de la production et de la productivité. Il fait aussi intervenir l’IRAD (institut de recherche sous tutelle du MINRESI) qui développe et diffuse des variétés adaptées aux différents écosystèmes du pays.
Les atouts au développement agricole au Cameroun sont : la diversité des milieux bioclimatiques, la disponibilité des terres arables non encore exploitées et la mise au point par la recherche de nouvelles variétés de culture. Les problèmes identifiés sont tout aussi nombreux et peuvent être regroupés en sept grandes catégories
à savoir : (1) la faible production et productivité des exploitations, (2) les difficultés d’accès aux marchés, (3)
la précarité des conditions de vie, (4) la faible organisation des acteurs, (5) un environnement naturel en pleine
dégradation, (6) un environnement institutionnel insuffisamment adapté, et (7) l’insuffisance des crédits.
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Agriculture vivrière
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ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
AGRICULTURE DE RENTES
L’introduction de l’agriculture de rentes remonte au XIXe siècle avec création par l’administration coloniale
des vastes plantations de bananiers, caféiers, hévéa, palmiers à huile sur les riches terres volcaniques autour
du Mont Cameroun. Dès 1920, la diffusion du café arabica est amorcée sur les hauteurs de l’Ouest Cameroun
en même temps que le café robusta est introduit dans le Sud Ouest du pays Bamiléké, le Mungo et l’Est
Cameroun. Le Sud forestier connaît alors l’essor du cacao suivant le système d’agroforesterie. Après la seconde guerre mondiale, le coton est introduit dans le Nord Cameroun. Les aléas climatiques de la seconde
moitié du siècle engendreront cependant un glissement de l’aire d’extension de cette culture vers le Sud de la
zone sahélienne. Le tabac quant à lui prospère dans l’Est Cameroun. Les basses terres côtières fortement
arrosées (3000 à 7 000 mm de pluies par an) se prêtent à la culture du palmier à huile, et de l’hévéa et du
cocotier. Les fruitiers (ananas, papaye) et la banane plantain affectionnent particulièrement les riches terres
volcaniques du Mungo. La culture du riz quant à elle est pratiquée sur les terres marécageuses de la plaine
du Logone, de Santchou et de Ndop.
Pour ce qui est des types d’exploitations, il en existe trois grands groupes :
les complexes industriels, dont les exploitations s’étendent sur plusieurs centaines d’hectares. Les
plus importantes sont CDC (bananiers, caféiers, hévéa, palmiers à huile), SOCAPALM, PAMOL et SPFS
(Palmier à huile) ; SAFACAM, HEVEA (hévéa), le groupe SPFS/PHP/SBM (banane douce), SOSUCAM (canne à
sucre), la SEMRY et l’ex SODERIM (riz).
Les exploitations modernes isolées (une centaine d’hectare en moyenne), appartenant essentiellement
à des citadins qui trouvent dans l’agriculture un moyen d’assurer la retraite dans leur terroir d’origine ;
Les petites exploitations individuelles de quelques hectares utilisant essentiellement la main d’oeuvre
familiale.
Le cacao et le café restent, malgré le vieillissement du verger et les fluctuations des cours les principales cultures
d’exportation et représentent à eux seuls 28% de la valeur des exportations non pétrolières. Les exportations de
fèves de cacao sont passées de 129 210 t en 2002 à 168159 t en 2006 pour une valeur de 137 049 585 FCFA.
Dans le même temps, celles du café arabica et robusta régressaient de 6 614 t à 4 348t et de 41 350t à 40 514t
respectivement, malgré une légère embellie observée sur les cours mondiaux de ces produits.
La production et les exportations de banane sont légèrement en hausse du fait des investissements consentis
par les complexes industriels oeuvrant dans ce secteur. En 2006, 256 625 t de banane ont été exportées pour
une valeur de 167 576 125 FCFA. Les fluctuations des cours mondiaux de coton (de 676 fcfa /kg en 2002 ;
730 fcfa/kg en 2004) ont été à l’origine d’une chute des exportations de coton (de 100 423 t en 2002 à 83 292
t en 2006)
En vue de contribuer à la croissance économique, notamment à la croissance des échanges extérieurs et d’accroître les revenus des producteurs ruraux, l’Etat fait de la relance de l’agriculture de rente une nécessité. De
nombreuses initiatives existent dans ce sens : Le crédit rural décentralisé, l’amélioration du verger et la distribution des semences (la SODECAO pour le cacao, Programme Palmier à Huile) et la mécanisation agricole
(CENEMA). La SODECOTON expérimente depuis une dizaine d’année (à travers les programmes DPGT ESA)
des techniques de gestion intégrée et conservatoire des terres dans toutes la zone de production cotonnière du
Nord Cameroun.
L’agriculture de rentes fait face à de nombreux problèmes : Vieillissement des plantations et des planteurs ;
fluctuations des cours sur le marché mondial ; dégradation des sols ; pollution environnementale liée le plus
souvent à l’utilisation des insecticides dans les plantations ; absence d’un système viable de financement, etc.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
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Agriculture de rentes
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ELEVAGE ET PECHE
e Cameroun est un grand pays d’élevage avec en 2004 un cheptel de 2 362 465 bovins,
1 400 056 ovins, 1 68 119 caprins, 760 493 porcins et 13 015 578 têtes de volailles.
L
Les principaux pôles d’élevage bovin sont le delta du Logone, les plaines de Maroua- Kaélé, le
bassin de la Bénoué, le plateau de l’Adamaoua et le grassfields du Nord-Ouest. Dans l’Extrême
Nord, il est pratiqué par les Foulbé et les arabes choa. Les stress climatiques répétés et l’expansion de la culture du coton maintiennent les effectifs à un niveau stationnaire de 700 000 têtes.
Dans le bassin de la Bénoué, l’expansion de l’aire d’élevage (environ 500 000 têtes) se heurte à
l’emprise des zones de chasse et d’agriculture vivrière (arachide et coton). Sur le plateau de
l’Adamaoua, les interventions des services d’élevage (d’étiquetage, campagne d’éradication des
glossines), a permis un accroissement sensible du cheptel jusqu’à 1 500 000 têtes. Aujourd’hui,
de nombreux pâturages présentent des signes évidents de surcharges (embroussaillement,
diminution du couvert herbacé). Les grassfields, zone d’élevage récente a attiré dès 1920 de
nombreux Mbororos par le caractère salubre et abondant de leurs pâturages. Mais, les conflits
éleveurs- agriculteurs font aujourd’hui stagner les effectifs à quelques 500 000 têtes bien que
de nombreux ruraux aient investis des économies tirées de la caféiculture dans l’élevage. Les
savanes de Batouri sont une zone d’élevage plus récente encore (depuis 1960) et ne
compteraient que quelques 200 000 têtes.
L’effectif des ovins et caprins a régressé de 4 813 000 têtes en 2000/2001 à 3083175 en
2003/2004. Les zones de production sont l’Extrême-Nord (Arabe Choa), l’Adamaoua et dans
une moindre mesure les grassfields de l’Ouest.
Les porcins sont élevés dans le Littoral et l’Ouest (50%), le Centre, le Sud et le Sud-Ouest.
L’effectif a progressé de 501000 en 2001 à 760 493 têtes en 2004.
Après une période d’atonie liée aux épisodes de grippe aviaire et à la concurrence du poulet
importé, l’élevage avicole reprend de l’essor. Le cheptel est passé de 11 476 000 en 2001 à 13
015 578 en 2004.
Depuis le Lac Tchad jusqu’à la côte atlantique en passant par les grands lacs de retenue (Maga,
Lagdo, Mbakaou, Mapé….), la pêche mobilise aussi bien les nationaux (Musgum, côtiers) que
les étrangers ressortissants de l’Afrique de l’Ouest pour la plupart (Nigérians, Ghanéens).
Hormis les Musgum, ces colonies de pêcheurs sont dominées à 80% par des étrangers :
Kanouri, Haoussa du Nigéria et d’autres encore venus de l’Afrique de l’Ouest (Ghanéens).
Sur la base des objectifs visés par le gouvernement en matière de développement rural notamment assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire des ménages et de la nation ; contribuer
à la croissance économique et notamment à la croissance des échanges extérieurs et à l’emploi;
accroître le revenu des producteurs ruraux (agriculteurs, éleveurs, pisciculteurs, pêcheurs, et
des populations riveraines des zones forestières), de nombreux initiatives sont mises en oeuvre
au MINEPIA en vue de promouvoir le secteur de l’élevage. Les unes sont règlementaires (interdiction de l’importation des poulets de chair), les autres sont institutionnelles (SODEPA : la
Société de Développement et d’Exploitation des productions Animales ; MSEG : la Mission
Spéciale d’Eradication des Glossines ; LANAVET :le Laboratoire National Vétérinaire) et opérationnelles (Sécurisation des pistes de bétail, campagnes de vaccination bovine, etc).
La pêche maritime connaît des difficultés liées notamment à l’exploitation frauduleuse des eaux
territoriales par les pêcheurs étrangers, et à la diminution du potentiel existant.
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Elevage et pêche
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TOURISME
e Cameroun possède une nature et une diversité culturelle riche, représentants un potentiel touristique remarquable. Sa situation géographique et son étirement en latitude lui confèrent une gamme
assez complète de climats et de paysages végétaux. Les basses plaines côtières (bassin de Douala)
ou continentales (plaines de la Bénoué et du Tchad), les plateaux et les hautes terres (Ouest et
Adamaoua), les petits massifs bien individualisés (Monts Atlantika, Mandara) et les hautes montagnes
(monts Cameroun et du Manengouba) renforcent encore la variété des paysages.
L
Le Cameroun possède deux sites naturels classés au patrimoine mondial de l'UNESCO : la Réserve de
faune du Dja et le parc national de Waza.
Entre
•
•
•
•
•
autres sites touristiques, on peut citer:
Le musée national situé dans le centre-ville de Yaoundé ;
Les chefferies traditionnelles de l'ouest et du Nord ;
Le mont Cameroun (4 070 m) dans la région du Sud-ouest, plus haut sommet du Cameroun et
de l'Afrique Centrale ;
Les paysages lunaires des Kapsiki dans le nord.
Les chutes de la Lobé (Kribi) seul fleuve au monde qui se jette à la mer par une chute (cascade) ;
Officiellement, le ministère du tourisme recense 120 sites à potentiel touristique, dont une soixantaine
en mesure d'accueillir des touristes. Le tourisme constitue une réelle opportunité. En effet, activité
suffisamment génératrice de revenus et à très forte intensité de main d’oeuvre, le tourisme ouvre des
débouchés aux entreprises qui lui fournissent leurs produits ou leurs services. Les retombées sont particulièrement fortes pour l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et l’industrie du bâtiment. Bien
plus, ce secteur économique, se présente comme un terrain privilégié pour l’initiative privée à travers l’expansion des petites et moyennes entreprises.
La politique du gouvernement en matière de tourisme se résume par la loi N° 98/006 du 04 Avril 1998
qui fixe les règles particulières applicables à l’activité touristique au Cameroun en vue :
Du développement économique ;
De la promotion de la culture nationale ;
De l’intégration nationale et le brassage des peuples ;
De la protection et de la sauvegarde des valeurs touristiques, culturelles nationales ainsi que l’environnement ;
De la mise en valeur du patrimoine touristique national.
En 2002, le tourisme représentait 2,5 % du PIB, en 2005, il n'en représente que 1.8 %, soit 25 USD par
habitant. Toutefois, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de développer ce secteur.
Récemment, pour pallier à la fréquentation touristique au Cameroun, le gouvernement a lancé un plan
d'aménagement à long terme, susceptible de porter la masse de visiteurs au Cameroun de 200 000 personnes à 500 000 d'ici la fin 2009 (norme de l’Organisation Mondiale du Tourisme, OMT ). Cet objectif
aurait été atteint, de sources proches du MINTOUR. Pour cela, il a noué des liens de coopération en
ouvrant des bureaux touristiques dans les grandes villes européennes telles que Paris, Londres et
Madrid.
Ces programmes passent également par la recherche de nouveaux investisseurs. C'est notamment le cas
avec la Chine, qui a signé un contrat spécial avec le gouvernement Camerounais afin d'envoyer, et ce dès
l'année 2008 quelques 50 000 Chinois par an au Cameroun. La recherche de nouveaux partenaires vise
aussi les États-Unis, via un partenariat culturel et des échanges entre les deux pays.
Au Cameroun, cette importance du tourisme n’a pas échappé aux pouvoirs publics et particulièrement
au Chef de l’État qui a décidé d’en faire un puissant levier de relance économique et de développement
national, ainsi qu’un facteur déterminant de lutte contre la pauvreté, eu égard à l’énorme potentiel existant.
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Potentiel touristique en expansion
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ENERGIE
Le Cameroun possède le deuxième potentiel hydrographique du continent africain après celui de la
République Démocratie du Congo. Ce potentiel élargit la gamme de possibilité de développement énergétique car à côté de la source hydraulique, d’autres sources telles que le pétrole et ses dérivés, le gaz
naturel ou le soleil sont utilisés ou en voie d’exploitation. La sous-exploitation de ce potentiel naturel
explique la faible offre énergétique du Cameroun, évaluée à 933 MW, alors que le potentiel hydraulique
économiquement exploitable est estimé à 20 000 MW. Ce paradoxe s’observe également au niveau de l’accès à l’eau potable.
L'énergie consommée au Cameroun est hydroélectrique à 98% et à 2% environ thermique (diesel). La
puissance installée est de 800 MW (mégawatts), Le Taux moyen de couverture nationale oscillant autour
de 26% est assuré par trois réseaux: le réseau inter connecté Nord, le réseau inter connecté Sud et le
réseau isolé de l'est. En termes de ressource, le potentiel hydroélectrique équipable est de l'ordre de 19,7
GW (giga watts) pour un productible moyen de 115 TWH (terra watts heure) par an. Cependant, moins
de 1,5% de ce potentiel est exploité.
L'accès à l'électricité au Cameroun est très bas et se hisse autour de 28,5% au niveau national. La proportion des ménages ayant accès à l’électricité dans les zones rurales est inférieure à 10%, soit une faible
progression par rapport au niveau atteint il y a quinze ans, grâce essentiellement à l’extension du réseau
interconnecté national. Le faible niveau d’accès aux services énergétiques à tous les niveaux est un
obstacle clé au développement économique et social.
Le gouvernement du Cameroun, par la loi N°98-005 du 14 avril 1998 portant régime de l’eau, s’inscrit
dans le cadre de résorption de la question d’accès à l’eau potable. La formalisation de la vision de
développement du camerounais à l’horizon 2035 prend en considération le problème énergétique sous
quatre volets : i) la valorisation du grand potentiel hydroélectrique et gazier, ii) l’intensification de l’exploration et la valorisation des ressources pétrolières, iii) la valorisation des énergies alternatives et iv)
l’extension et la modernisation des installations et réseaux de transport et de distribution.
Au niveau opérationnel, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) et le Plan de
Développement du Secteur de l’Electricité (PDSE) s’étalent largement sur un certain nombre de projets
(centrale thermique à fioul lourd de yassa, centrale à Gaz de kribi, barrage réservoir de Lom Pangar, centrales hydroélectriques de Natchtigal, de Song Mbengué, Memve’ele, Kikot, Njock etc) dont la réalisation
permettra au Cameroun d’atteindre une production de 3000 MW en 2020.
Au vu des atouts dont dispose le pays, combinés à une réelle volonté politique de juguler le problème de
l’eau et de l’énergie. Dans un futur très proche, la réalisation du barrage réservoir de Lom-Pangar dont
l’objectif premier est de réguler le débit du fleuve Sanaga, sera d’un appuie certain aux nombreux
projets en aval dudit fleuve.
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Potentiel énergétique abondant et varié
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GEOLOGIE ET MINES
Géologie
Les géologues situent le début de l’histoire géologique du Cameroun à l’Archéen (3.5 ~ 2.5 Milliards
d’années, Ga). D’après eux, un certain nombre d’ensembles issus d’une succession de cycles
orogéniques et de phases d’extension ultérieures, représentent plusieurs étapes de son évolution. Ce
sont:
L’ensemble archéen issu de l’orogenèse Libérienne, représenté par l’unité du Ntem.
les unités du Nyong et de l’Ayna, datant du Paléoprotérozoïque (2.5 ~ 1.8 Ga) correspondants aux cycles de l’Eburnéen ou Transamazonien.
les ensembles Néoprotérozoïques (1000 ~ 600 Millions d’années, Ma) issus de l’orogenèse
Panafricaine. Les unités archéennes et Paléoprotérozoïques sont considérées comme le socle des formations panafricaines : le craton, qui s’intègre dans la tectonique du Gondwana, continent primitif. La
fin de l’orogenèse panafricaine au Cameroun est marquée par la mise en place d’importantes intrusions, la formation de grandes zones de cisaillement et de bassins d’effondrements comme celui du
Lom qui recèle de l’or.
les ensembles Paléozoïques de type Mangbai (Balche, Noukla, Nigba etc..), déposés vers 580 Ma.
les ensembles Crétacés représentés par les bassins intérieurs (Bénoué, Mamfé, Mayo Rey, etc.)
et côtiers du golfe de guinée (Péninsule de Bakassi, Douala) dont la formation est liée à la fragmentation du Gondwana. Ces ensembles sont pétrolifères et renferment des indices de substances d’intérêt
économique (phosphates, sulfates, chlorures, calcaires, gypse etc..), des minéraux et des sites fossilifères.
les complexes volcaniques et plutoniques de la ligne du Cameroun, d’époque Tertiaire qui
existent depuis environ 70 Ma. La ligne du Cameroun, structure unique au monde est formée de
l’alignement de massifs intrusifs et d’édifices volcaniques qui s’étendent à la fois sur les domaines
océanique (Sao Tomé et Principe, Bioko etc..) et continental (Monts Etinde, Cameroun, Manengoumba,
Bamboutos, Oku, etc..). Les complexes plutoniques recèlent des indices de minéralisation (Plomb, Zinc,
Etain, Niobium, Tantale, Uranium, Thorium, etc..) et de nombreuses sources hydrothermales renseignent sur le potentiel géothermique. Des lacs de cratères, comme ceux de Nyos et Monoun sont des
réservoirs naturels de gaz magmatiques tels le C02. Toutefois, conscient de leur dangerosité, l’Etat du
Cameroun a entrepris leur dégasification depuis quelques années.
Le Quaternaire, marqué par l’érosion continentale et la mise en place des dépôts quaternaires
et récents dans les plaines inondables (yayrés) et les zones d’effondrement (plaine de Ndop, des Mbo
etc.).
Mines
Au travers d’une couverture géologique structurée, le Cameroun possède un sous-sol hautement riche
et diversifié. Plusieurs substances minérales existent à travers tout le pays. Leur production suit une
progression régulière. Le Gravier calibré de type granite est le plus produit avec près de 270 000
tonnes en 2003. D'autres substances tels les minéraux précieux sont également produits, propulsant
le pays parmi les potentiels producteurs d'Afrique à savoir : or, 700 kg, diamants, 5540 carats, Saphir,
1000 kg en 2003. Toutefois, la grande majorité de l’exploitation reste artisanale et mal contrôlée
notamment l’or et le diamant de l’Est du pays. C’est une des raisons pour lesquelles l’Etat insiste sur
la régulation de ce secteur de développement. Dans ce sens, les objectifs fixés par la direction des
mines et de la géologie, conformément au Décret N° 2005/260 du 15 Juillet 2005 pour le développement du Cameroun sont entre autres :
•
Faire du secteur géologique et minier le moteur de la relance économique pour une croissance
durable ;
•
Renforcer les cadres législatif et réglementaire existants pour un attrait croissant d’investisseurs miniers au Cameroun ;
•
Faire une exploitation raisonnée des ressources naturelles conduisant à la création d’emplois
avec effet de réduction du chômage et de la pauvreté ;
•
Maîtriser et contrôler les activités de la petite mine.
C’est dans cette optique que le gouvernement camerounais s’est lancé dans les projets structurants
visant l’exploitation industrielle des ressources minérales, à l’instar des projets d’exploitation des gisements de fer de Mbalam, de bauxite de Minim et Fongo-Tongo, de Nickel-Cobalt de Lomié, pour ne
citer que ces cas.
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
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Géologie et ressources minières
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GRANDS PROJETS
our la réalisation des programmes de développement du pays dans la perspective d'une reprise
de l'économie mondiale, le Président de la République du Camerounais a annoncé lors de son
discours du Nouvel An, le démarrage en 2010 des grands chantiers dans les secteurs énergétique, minier, industriel et infrastructurel.
P
LE SECTEUR ENERGETIQUE
Les projets à réaliser viseront à porter les capacités de production à 3000 Mw à l’horizon 2020. A la
lumière du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, le Cameroun dispose d’un potentiel
hydroélectrique estimé à 12000 Mw par an, soit plus de 10 fois le potentiel exploité. Moins de 40% de
la population ont accès à l’électricité, un taux situé à 10% en zones rurales. 3 000 localités sur 17 104
sont électrifiées. Améliorer substantiellement l’offre d’énergie électrique, et relever sensiblement le
niveau des infrastructures pour relancer l’économie par l’attraction des investissements lourds dans
les secteurs industriels et miniers. Tel est le choix qu’a fait le gouvernement camerounais, et qui
motive toute la débauche d’énergie constatée dans le lancement simultané de plusieurs chantiers
énergétiques.
Le Plan de développement du secteur de l’électricité à l’horizon 2030 prévoit la construction du barrage
hydro-électrique de Lom-Pangar, des centrales hydroélectriques de Nachtigal (330 Mw), de Song
Mbengue (950 Mw), de Memve’ele (120-201 Mw), de Kikot (350-550 Mw), de Njock (270 Mw) , de Ngodi
(475 Mw), de Song Ndong (250-300 Mw), de Nyanzom (375 Mw), de Bayomen (470 Mw), de MouilaMogué (350 Mw), de Bagangté ( 90 Mw), de Warak (50 Mw), de Colomines (12 Mw). A ces projets, s’ajoutent des sites présentant un potentiel à l’exportation d’énergie à l’échelle sous-régionale (Tchad,
République centrafricaine) et régionale (Nigéria) : Cholet (400 Mw) , Grand Eweng (386 Mw), Petit
Eweng (230 Mw), Noun-Wouri (1200 Mw), Mandourou (67 Mw), Mbinjal (66 Mw), Lancrenon (34 Mw),
Vogzom (33 Mw), Munaya (200 Mw), Kpaf (300 Mw) et Mentchum (15-35 Mw). A moyen terme, les
espoirs sont fondés sur la centrale à gaz de Kribi, prévue pour être opérationnelle dans deux ans, si
tout se fait dans les délais.
LE SECTEUR MINIER
Le secteur moderne minier à développer vise, selon le Document de Stratégie pour la Croissance et
l’Emploi, l’exploration, l’exploitation et la transformation des gisements de cobalt, nickel et manganèse
près de Lomié, estimés à 54 millions de tonnes de minerai sur 5%, et de fer (Mbalam environ 2,5 milliards de fer à 40%, et Kribi estimés à 350 millions de tonnes à 35%). S’y ajoutent, des gisements de
bauxite de Ngaoundal et Minim- Martap estimés à plus de 1 milliard de tonnes à 43%, de rutile
d’Akonolinga avec des réserves géologiques d’environ 300 millions de tonnes à 0,9% et diamant de
Mobilong avec des réserves estimées à plus de 700 millions de carats, etc. L’exploitation de la bauxite
au Cameroun pourrait constituer un tournant décisif pour le développement du pays. Une croissance
à deux chiffres en 2015 est escomptée L’exploitation de la bauxite au Cameroun dans les trois
prochaines années, constitue, d’après les observateurs, une étape importante pour le développement
du pays. D’importants gisements de ce minerai dans les quatre sites répertoriés, entre autres Mini
Martap, le plus important situé dans la région de l’Adamaoua, avec des réserves géologiques pouvant
dépasser deux milliards de tonnes, Ngaoundal, également dans l’Adamaoua, et dont les ressources
sont estimées à 120 millions de tonnes, Fongo Tongo dans l’Ouest, 46 millions de tonnes et le site de
Banguem au Sud-Ouest, 19 millions de tonnes, soit au total près de trois milliards de tonnes, pour
plus de soixante-dix ans d’exploitation continue.
SECTEUR INDUSTRIEL ET AGROALIMENTAIRE
Avec une population d’un peu plus de 16 millions d’habitants, le Cameroun se caractérise par une
grande diversité de climats et de végétations qui lui permettent de disposer d’une offre en produits
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
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agroalimentaires plus diversifiée que celle des autres pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC). La politique de libéralisation de l’économie, engagée depuis la fin des
années 80, a intensifié les investissements du secteur privé dans la production agroalimentaire.
Aujourd’hui, les industries alimentaires contribuent à 30% du PIB manufacturier camerounais avec
une prépondérance du segment des boissons qui représente 53% du chiffre d’affaires de la filière. Le
restant de l’activité est partagé entre les industries de transformation de produits agricoles (31% du
chiffre d’affaires du secteur), les autres industries alimentaires (7%), le segment des céréales, farines et
tabac (5%) et enfin les boulangeries (1%). Toutes ces industries importent un volume non négligeable
de matières premières (ingrédients, arômes), d’équipements de production et de produits d’emballage.
LE SECTEUR INFRASTRUCTUREL Routes : plus de 3 500 kilomètres d’axes à bitumer
Sur plus de 50 000 kilomètres (avec un taux de 48% en état médiocre ou mauvais) de réseau routier
national, seuls 10% sont bitumés. Dans sa stratégie sectorielle, le gouvernement camerounais s’est fixé
l’objectif de passer de 0,27 à 0,34 le nombre de kilomètres de routes bitumées pour 1 000 habitants.
Plus de 3 500 kilomètres de routes en terre devront être bitumées à l’horizon 2020 et quelque 2 000
kilomètres d’axes déjà bitumés mais dégradés sont prévus d’être réhabilités. Il s’agit essentiellement
des routes Yaoundé-Kribi et Sangmélima-Djoum-frontière du Congo, ou encore Mamfé-frontière du
Nigeria. Toutes ces infrastructures devant concourir, comme une demi-douzaine d’autres en cours sur
le territoire, à l’évacuation des productions et à la densification du commerce transfrontalier.
Le projet le plus important reste néanmoins celui de l’autoroute très attendue entre Yaoundé et
Douala. Cette autoroute va relier les deux principales villes du pays, Yaoundé et Douala. Il d’agira d’un
ouvrage d’environ 260 km à doubles voies constituées de polymère, un matériau d’apparence plastique
mais réputé pour sa résistance. Globalement, le Plan directeur routier et la stratégie sectorielle se
préoccuperont de faire passer la fraction du réseau routier bitumé de 10% à 17% d’ici les 10
prochaines années.
Chemins de fer : plus de 1 000 kilomètres de voies à aménager
Depuis plus de trois décennies, il existe un seul chemin de fer, le Transcamerounais qui traverse
quelques Régions du pays sur une distance de moins de 1 200 kilomètres. Dans les 10 ans à venir, la
densité du réseau ferré devra passer de 0,06 kilomètre à 0,10 kilomètre pour 1 000 habitants.
Cet objectif devra se concrétiser par l’aménagement d’un autre millier de kilomètres de voies « selon les
standards internationaux (...) dans le but, d’une part, d’achever l’intégration économique des régions
septentrionales et méridionales du pays et, d’autre part, de désenclaver les pays voisins ne disposant
pas d’accès sur la mer ». Sont prévues, les lignes Kribi-Ebolowa-Mbalam, Limbe-Douala- Edéa-Kribi,
Ngaoundéré-Garoua-Maroua-Kousseri, Edéa-Yaoundé- Ngaoundal, Belabo-Bangui, Yaoundé-BelingaBooué et Minim-Martap- Ngaoundal.
Transport maritimes: deux projets phares de ports en eaux profondes
Longtemps annoncée, la construction de deux ports en eaux profondes respectivement dans les villes
de Kribi (Sud du pays) et Limbe (Sud-ouest) représente l’un des grands projets de développement du
Cameroun, porteurs de croissance. Avec plus d’envergure, le futur port de Kribi devra se caractériser
par des terminaux destinés au transport de l’aluminium, des hydrocarbures et des conteneurs.
L’infrastructure devra comporter en outre un appontement fer. En dehors du port, Limbe focalisait
déjà son attention sur la construction en cours d’un yard pétrolier, qui traduit « l’ambition du
Cameroun d’offrir aux pays riverains du Golfe de Guinée et aux opérateurs notamment pétroliers intervenant dans cette zone un chantier naval moderne et compétitif ».
A Douala, la métropole économique camerounaise, il est annoncé le dragage du chenal d’accès au port
fluvial pour l’approfondir au moins 8 mètres afin de le rendre accessible aux navires de taille moyenne.
A travers ces projets, le Gouvernement camerounais cherche à atteindre une croissance économique de
5,5%, contre 3% à présent. Les infrastructures ferroviaires et portuaires permettront l’exportation
d’une bonne partie de l’alumine, tandis que l’autre partie sera destinée à la transformation à l’usine
d’Alucam, à Edéa, actuellement en phase d’extension. Le port de Kribi, capable d’accueillir les bateaux
minéraliers de grande capacité, pourrait desservir d’autres pays, notamment le Congo, le Gabon, la
Guinée équatoriale, la République centrafricaine et São Tomé-et-Principe.
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Projets structurants variés
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ECHANGES ET FINANCES
ECHANGES COMMERCIAUX
En 2005, les exportations camerounaises se chiffraient en valeur FOB (Free On Board) à 2 271 milliards de FCFA.
Elles sont en grande partie formées du bois, de coton graine, de la banane, du café, du cacao, du pétrole, du
caoutchouc naturel. Les principaux partenaires dans les exportations sont l’Espagne (16,7%), l’Italie (13,2%), la
France (9,2%), le Royaume Uni (8,8%), la Corée du pays (7,8%), les Pays- Bas (6,5%) la Belgique (4,5%), les EtatsUnis (4,1%)
Pendant la même année, les importations CAF s’élevaient à 2 533 milliards, soit une balance commerciale déficitaire. Les produits d’importations comprennent les produits manufacturés (automobiles, vêtements, produis pharmaceutiques, les équipements divers). Les principaux partenaires à l’importation sont la France (24,5%), le Nigéria
(11,3%), la Belgique (6,6%), la Chine (5,8%), les Etats-Unis (5,2%), la Thaïlande (4,6%), l’Allemagne (4,4%)
Le secteur informel demeure toujours très dynamique dans l’économie camerounaise. En effet la valeur ajoutée
informelle est passée de 1 742,73 milliards en 1995/96 à 1 977,35 milliards de FCFA en 1999/2000 pour atteindre
en 2000/2001 2 151,40 milliards de FCFA, ce qui lui donne une part de 46,6% dans le PIB aux prix constants.
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FINANCES PUBLIQUES ET BANQUES.
Finances publiques
Le budget de l’Etat pour l’exercice 2010 se chiffrait à 2 570 milliards FCFA, contre 2 301 milliards en 2009, soit une
augmentation en valeur absolue de 286 milliards, et en valeur relative de 11,7%. Il était constitué de 1 944 milliards
de ressources internes (recettes pétrolières, impôts et taxes, droits de douane et recettes non fiscales), 200 milliards
d’emprunts obligataires et 221 milliards d’appui extérieur. L’initiative PPTE y a contribué à hauteur de 77,75 milliards, financés par le C2D (49,522 milliards) et l’Initiative Multilatérale de Réduction de la Dette (36 milliards). La
réduction de la pauvreté à travers l’accroissement des investissements dans les secteurs énergétique, agricole, infrastructurel et minier ont justifié une augmentation du budget d’investissement de l’ordre de 13,4% par rapport à 2009
(597 milliards). 14,4% de ce budget était consacré au remboursement de la dette alors que les secteurs sociaux
(santé, éducation, eau et énergie) représentaient près de 25%.
Les prévisions budgétaires pour l’année 2011 situent l’enveloppe globale à 2 571 milliards, soit une légère hausse
de 0,04% par rapport à 2010. Elles prévoient des dépenses courantes de 1 520,2 milliards, des dépenses en capital
de 680 milliards et le règlement de la dette à hauteur de 370,8 milliards FCFA.
Les statistiques relatives au budget de l’Etat sont établies par la Direction du Budget (MINFI), en collaboration étroite
avec le MINEPAT en ce qui concerne le Budget d’Investissement Public (BIP). Au niveau de la Direction du Budget,
ces statistiques sont également élaborées en étroite collaboration avec les administrations sectorielles ayant un
chapitre dans le Budget de l’Etat. Cette collaboration se traduit par des conférences budgétaires, où le budget de
chaque Administration est progressivement configuré. Les recettes inscrites au Budget de l‘Etat sont recouvrées par
les différentes Régies des Finances. La fixation des prévisions des recettes (de même que celles des dépenses) se fait
en conformité avec le cadrage macroéconomique et avec toute autre ordonnance relative aux Finances Publiques.
Pour l’essentiel, ces statistiques figurent dans les différentes lois de finance. La Loi de Finance, adoptée par
l’Assemblée Nationale et promulguée par le chef de l’Etat en début d’exercice, comprend les crédits ouverts par
Ministère et par rubrique ; les prévisions de recettes par rubrique ainsi que les réalisations du Budget de l’exercice
antérieur de deux ans. Les statistiques relatives à la solde sont élaborées par la Direction de la Solde, sur la base
du fichier du personnel qui est régulièrement mis à jour. Mais avec la mise en place du système SIGIPES (système
de décentralisation de la gestion de la solde du personnel de l’Etat), la méthodologie de production de cette donnée
sera revue.
Banques.
Le secteur bancaire contrôle 86% du marché. Il est suivi des établissements financiers autres que les assurances
avec 5,6% des parts de marché. Les compagnies d’assurances ont 4,5% du marché et le secteur de la micro finance
en détient 3,6%. Le paysage bancaire s’est enrichi en 2007 d’une nouvelle banque, la United Bank of
Africa/Cameroon, portant à 12 le nombre de banques en activité au Cameroun, cependant que le groupe de banque
ivoirien Atlantic et le groupe de banque nigérian Oceanic ont des options sérieuses respectivement sur Amity Bank
et Union Bank of Cameroon, deux banques sous administration provisoire.
Les banques les plus importantes du pays sont la SGBC, filiale du groupe français Société générale (791 millions de
dollars en 2006), la Bicec (752 millions de dollars en 2006), la Afriland First Bank (572 millions de dollars en 2006)
et la société Camerounaise de banque (SCB), rachetée par le Crédit Agricole de France. Ce secteur connaît une forte
croissance et une très forte concentration, puisque les trois premières banques énumérées plus haut détiennent plus
de 75% des parts de marché national. En mai 2008, la Banque marocaine de commerce extérieur, la BMCE Bank a
émis le souhait de s'implanter au Cameroun afin d'augmenter l'offre nationale. Elle est spécialisée dans les crédits,
les travaux publics et l'immobilier.
Au 31 mars 2008, l’ensemble des banques au Cameroun a présenté un total cumulé des bilans de 2 308 milliards,
en augmentation de 17,3% par rapport à l’année précédente. Les dépôts se sont accrus de 17,9% pour atteindre 1
840 milliards. Une part prépondérante de ces dépôts provient du secteur privé. Les crédits bancaires distribués ont
progressé de 11,0% pour se hisser à 1 188 milliards. Le taux de couverture des crédits par les dépôts s’est élevé à
154,9%. Le taux de liquidité bancaire (réserves sur dépôts) se situe à 34,9%.
Pour ce qui est des emplois bancaires, la SGBC occupe toujours la première place avec 22,6% du marché, suivie de:
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BICEC (20,3%), Afriland First Bank (13,8%), Crédit Agricole SCB (12,5%) CBC (10,8%), ECOBANK (6,8%), Standard
Chartered Bank (4,1%) CITIBANK et UBC (2,8%) AMITY Bank (2,6%) et NFC-BANK (0,9%).
Le secteur financier se caractérise par: le faible taux de bancarisation, la surliquidité bancaire, la modernisation des
moyens de paiement, la perspective d’implémenter de nouveaux modes de financement, le tout dans le but d’offrir
une gamme de plus en plus variée aux opérateurs économiques à tous les niveaux, notamment aux Petites et
Moyennes Entreprises (PME), dont l’accès aux services financiers, est resté limité.
En effet, le rapport de la mission conjointe Banque Mondiale/FMI de juin 2007, révèle que le secteur bancaire dispose seulement de 14,4 comptes de prêts pour 1 000 habitants, en deçà de la médiane des pays à faible revenu. Les
performances relatives en matière de dépôts sont encore plus faibles avec seulement 355 comptes pour 1 000 habitants, contre 423 pour les pays de même niveau de développement que le Cameroun.
Bien qu’en situation de liquidité abondante, les banques n’assurent pas pleinement leur fonction fondamentale de
transformation des ressources en crédits. Les emplois bancaires sont de plus en plus orientés vers des activités
autres que la distribution du crédit. Le produit net bancaire (PNB) se situe en 2008 à près de 163 milliards contre
60 milliards en 2002. Ce dynamisme dans la création de la richesse est principalement impulsé par un nombre
réduit de banques (BICEC, SGBC, AFBK, CBC et ECOBANK). Par contre, les autres banques éprouvent des difficultés à maîtriser leurs charges structurelles. En effet, le coefficient net d’exploitation (cne) tourne autour de 54%
en moyenne sur la période. Le ratio de rentabilité des actifs est demeuré en deçà de la norme internationale (2%).
Les services bancaires restent principalement orientés vers les grandes entreprises. Le financement des PME est
faible et concentré sur les opérations de court terme. Au Cameroun, le marché bancaire n’est ni de concurrence parfaite, ni de monopole mais plutôt dans une situation d’entente. Pour drainer l’épargne oisive vers le secteur de production et notamment la construction des grandes infrastructures, l’Etat camerounais a lancé un emprunt obligataire de 200 milliards de FCFA auprès des établissements financiers et des particuliers.
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COOPERATION INTERNATIONALE
DIPLOMATIE ET COOPERATION REGIONALE
es principes de la politique extérieure du Cameroun s'organisent autour de trois idées-forces, à
savoir: l'indépendance nationale, le non alignement et la coopération internationale. Ils reposent
sur un trépied méthodique de présence, de participation et de rayonnement. Le Cameroun est l'un
des rares pays de la planète à faire partie en même temps de la Francophonie, du Commonwealth et de
l'Organisation de la Conférence Islamique. Depuis les indépendances, le Cameroun a progressivement
élargi le cercle de ses partenaires à travers le monde par l'établissement de nouvelles relations diplomatiques et le renforcement de sa présence grâce à la création ou à la réouverture de plusieurs missions
consulaires. Il compte à ce jour une vingtaine d’ambassades et 37 consulats (25 consulats honoraires, 6
consulats d'État et 6 consulats généraux) répertoriés à travers les cinq continents. Il est membre de
l’Union africaine et oeuvre dans le sens de l’intégration africaine à travers sa participation aux institutions communautaires régionaux, notamment la CEMAC et la CEEAC.
L
La CEMAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale) regroupe les six Etats membres
de l'ancienne UDEAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad).
La CEEAC marque un élargissement de la CEMAC à quatre autres Etats (la République d’Angola, la
République du Burundi, la République Démocratique du Congo et la République Démocratique de Sao
Tome & Principe. L’objectif fondamental poursuivi par cette Communauté est la promotion et le renforcement d’une coopération harmonieuse et un développement dynamique, équilibré et autoentretenu dans
tous les domaines de l’activité économique et sociale, en particulier dans les domaines de l'industrie, des
transports et des communications, de l'énergie, de l'agriculture, des ressources naturelles, du commerce,
des douanes, des questions monétaires et financières, des ressources humaines, du tourisme, de l'enseignement, de la culture, de la science et de la technologie et du mouvement des personnes en vue de
réaliser l'autonomie collective, d'élever le niveau de vie des populations.
Au plan de la coopération en matière de gestion durable des ressources hydriques, le Cameroun est
membre de l’ABN, de la CBLT et de la CICOS.
Crée en 1980, l’ABN (Autorité du Bassin du Niger) compte 9 Etats membres (Burkina Faso, Bénin,
Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigéria et Tchad). Elle a pour mission de promouvoir la
coopération entre les états membres et d’assurer un développement intégré du bassin dans tous les
domaines par la mise en valeur de ses ressources, notamment sur les plans de l’énergie, de l’hydraulique,
de l’agriculture, de l’élevage, de la pisciculture, de la sylviculture, de l’exploitation forestière, des transports et communication et de l’industrie.
La CBLT (Commission du Bassin du Lac Tchad) a été mise sur pied par la Convention de Fort- Lamy en
1964 signée par 4 états (Cameroun, Niger, Nigéria et Tchad) auxquels s’ajouteront plus tard la
République Centrafricaine et le Soudan. Elle vise une utilisation efficace, concertée et durable des eaux
du bassin.
La CICOS (Commission Internationale du bassin Congo Oubangui Sangha) a été créée le 6 novembre
1999 à la faveur d’un Accord signé par les Chefs d’Etats du Cameroun, de la RCA, du Congo et de la
RDC. Elle vise l’instauration d’une gestion concertée et harmonisée de la navigation intérieure dans le
bief moyen du bassin du Congo. Cette mission a été étendue à la Gestion Intégrée des Ressources en Eau
(GIRE) par la signature le 22 février 2007 de l’Additif à l’Accord par les Chefs d’Etats des pays membres.
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Intégration sous-régional et coopération en matière
de gestion de ressources
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LES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT
es principaux partenaires au développement du Cameroun sont : la chine, la Banque Mondiale, la
Banque Africaine de Développement (BAD), l’Association Internationale de Développement (IDA), la
Belgique, le Japon, le PNUD, le Fond Africain de Développement (FAD), l’Italie, l’Allemagne et FIDA
L
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