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BREAKING DAWN
Titre original : BREAKING DAWN
Année : 2004
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Kelly Overton, James Haven, Sarah-Jane Potts, Hank Harris, Edie McClurg, Kathryn Joosten, Isaac
C. Singleton Jr., Diane Venora, Joe Morton, Dave Ruby, Cici Lau & Gregory Scott Cummins
Réalisateur : Mark Edwin Robinson
Scénario : Mark Edwin Robinson
Musique : Jason Nyberg
s´évapore pour être remplacée par un personnage fade et
inexpressif, incapable de sauvegarder le peu du mystère qui
faisait son intérêt.
Eve est étudiante en psychologie et, pour passer son examen
final, elle se voit assigner un cas clinique réel. Le patient porte
le nom de Don Wake et a été interné à la suite du meurtre
d´une femme. Depuis, il est complètement renfermé sur luimême et refuse de parler. Peu à peu, Eve réussit là où les
médecins ont échoué mais l´esprit de Don renferme bien plus
de secrets qu´elle n'était préparée à découvrir.
Mark Edwin Robinson est un jeune réalisateur de 25 ans
dont BREAKING DAWN est le premier film. Dès l´intro, il
installe une ambiance inquiétante et énigmatique qui se
maintiendra durant une bonne partie du métrage grâce à une
réalisation sobre, mais efficace, et sans effets de style inutiles.
Le choix des acteurs est plutôt judicieux, à commencer par
Kelly Overton qui interprète Eve. Ce film s'avère être
seulement son troisième rôle sur grand écran alors que la jeune
actrice provient du milieu théâtral. On la retrouvera ensuite
dans LE CERCLE : THE RING 2, la suite du remake
américain de RING. Elle s'avère très convaincante dans ce
personnage qui perd peu à peu son emprise sur la réalité et
reste crédible jusqu'au bout.
On ne peut pas en dire autant de James Haven qui est le frère
d´Angelina Jolie. La jaquette proclame fièrement que «James
n´a pas que les lèvres de sa soeur, il a aussi la même
énergie»… Physiquement, la ressemblance est troublante mais
au niveau du jeu, force est de constater que la médiocrité est de
famille. Sous médicaments, Don Wake est tour à tour autiste
ou violent. Ses excès n´ont rien d´exceptionnel et se limitent à
des phrases n´ayant ni queue ni tête ou à se débattre entre les
mains des infirmiers. Lorsque Eve s´arrange pour réduire ses
doses de médicaments, il devient doux et communicatif,
comme par enchantement. Et c´est là où l'on n´y croit plus.
Toute l´intensité provoquée par le brouillard médicamenteux
Le début du film ressemble à s´y méprendre à la trame de
départ du SILENCE DES AGNEAUX. Un professeur distant
et professionnel jusqu´au bout des doigts envoie une étudiante
zélée et maladroite face à un meurtrier manipulateur qui va
rapidement s´insinuer dans son esprit, qu'il soit éveillé comme
endormi. Nous avons même droit aux petits détails comme
«J´aime l´odeur de votre savon» en parallèle direct avec un
dialogue proféré par le psychiatre chauve et cannibale du
métrage de Jonathan Demme. Mais ne sont pas Clarice Starling
et Hannibal Lecter qui veulent. Cette similitude laisse un
arrière goût désagréable, on a l´impression que c´est plus par
facilité car aucun effort n´a été fait pour distancier les deux
films davantage.
Mis à part cette légère erreur de jugement, le film repart sur
de bonnes bases en prenant une tournure surnaturelle. Eve fait
des cauchemars à propos d´une femme que l´on voit mourir
dans l´introduction du film et Wake la met en garde contre un
certain Malachi, représenté par une silhouette insondable vêtue
de noir. Des évènements étranges se produisent partout où elle
se rend et la sensation d´être épiée va finir par la faire se
barricader chez elle. Pourtant, une explication rationnelle
s´impose à chaque fois, la faisant alors douter de sa propre
santé mentale.
Lorsqu´elle tente de s´expliquer avec son professeur, elle ne
rencontre pas l´aide qu´elle souhaite. Il est de plus en plus dur
avec elle dans l´espoir de lui faire réaliser la nécessité de rester
à sa place de thérapeute et de ne pas s´impliquer
émotionnellement. Le professeur est campé par Joe Morton, un
acteur très actif qui a presque 80 métrages sur son CV, dont
TERMINATOR 2 (le rôle pivot de Miles Dyson). Il met tant
d´émotion dans son rôle que l´on ne devine pas l´homme
derrière la blouse du médecin, et devient ainsi la seule base
solide du film en comparaison avec les doutes persistants de
réalité / hallucinations qui entourent les autres personnages.
Don Wake va convaincre Eve de le faire sortir de l´hôpital.
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La jeune femme craque sous les visions et les évènements
inexpliqués et cherche un moyen de s´en sortir. Persuadée que
la libération de Wake lui permettra d´y voir clair ainsi que
d´innocenter le jeune homme du meurtre dont il est accusé, elle
cède. Cependant, la réalité n´est pas toujours ce qu´elle paraît
et bien qu´Eve y trouvera un certain salut, ce ne sera pas celui
escompté.
Ce petit film est vraiment bien construit et malgré un
dénouement «surprise» prévisible dès le début, le réalisateur
nous emmène là où il veut de façon très efficace. A l´instar de
THE MACHINIST ou DEAD END, c´est un film où tous les
détails ont leur importance et où leur potentiel est exploité
correctement. Le réalisateur ne nous explique pas tout de "A" à
"Z" mais nous laisse suffisamment d´éléments pour
reconstruire la réalité par nous-mêmes, à commencer par le jeu
de mots qui compose le titre anglais (que l'on ne peux dévoiler
sous peine de tout gâcher…). Certains seront peut-être déçus et
y verront une fin facile mais de notre côté, nous ne trouvons
rien à y redire. On peut même dire que le film s´apprécie
davantage lors d´un deuxième visionnage en ayant la clé du
mystère en main. A consommer avec modération quand
même…
L´image est présentée dans un 16/9 qui respecte le 1.85
d´origine. Mis à part les flash-back et la fin, les couleurs ne
sont pas très affirmées, laissant la place à un monde gris et
froid, composé de beaucoup d´ombres. Les contrastes sont
précis et la maîtrise technique du réalisateur toujours évidente,
en particulier lors de scènes nocturnes.
Contrairement au 5.1 indiqué sur la jaquette, le disque
présente deux pistes audio en stéréo uniquement : version
originale anglaise et doublage français. Le doublage français
est impeccable bien que le son perde un peu en intensité par
rapport à la version originale. Les dialogues sont clairement
audibles, la bande-son est le plus souvent discrète mais reste
tout de même très efficace lorsqu'il le faut et aucun souci
notable n´est à déplorer.
La section bonus présente trois bandes annonces :
ARAGAMI, 2LDK et BREAKING DAWN. Nous trouvons
également un court métrage français de sept minutes : NET
KEEPER, réalisé par Fred Bargain. Un homme travaille tard à
son bureau. Il reçoit un mail avec un fichier attaché. En
cliquant dessus, une fenêtre s´ouvre contenant une très longue
liste de noms. Il y trouve le sien ainsi que ceux de sa petite
famille. Il copie le fichier et prend l´ascenseur où l´attend un
homme qui a pour ordre de le tuer… Ce petit film très réussi
baigne dans une ambiance de parano galopante et fait
clairement référence à de nombreux films d´action récents et
plus particulèrement asiatiques. Le court métrage aide à oublier
lé déception devant une section bonus décidément très
anémique. Notez que ce court était déjà disponible LA REINE
DE NACRE, une compilation commercialisée par le même
éditeur que BREAKING DAWN.
BREAKING DAWN est loin d´être un chef d´oeuvre du
genre mais se place malgré tout au-dessus de la moyenne.
C´est une histoire simple à l´apparence complexe dont la
révélation finale laisse un sentiment agréable de crédibilité et
non de déception, comme c´est souvent le cas. Laissez-vous
tenter par les cauchemars que provoquent Don Wake…
Marija Nielsen
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