Orbe veut garder Momo
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Orbe veut garder Momo
Numéro 1713 Vendredi 1er avril 2016 Fr. 2.– (TVA incluse) J.A. 1401 Yverdon-les-Bains Paraît du lundi au vendredi sur abonnement Orbe veut garder Momo Plus de 600 personnes, dont le municipal de la police Pierre Mercier (à g.), se mobilisent contre l’avis d’expulsion de Mohamed Bangoura, qui vit en Suisse depuis 17 ans. Page 3 Carole Alkabes Yverdon Q Les EHNV vont se séparer de leur emblématique oeuvre d’art. Page 5 Vous avez une info ? Tél 024 424 11 55 E-mail redaction @laregion.ch Carole Alkabes Motocross Q Kevin Auberson débute la saison en trombe à Frauenfeld. Page 13 Jey Crunch / 72fourpictures.com RÉGION La Région Nord vaudois Vendredi 1er avril 2016 3 Mobilisation contre une expulsion Orbe QAprès avoir passé 17 ans en Suisse, Mohamed Bangoura a reçu son avis d’expulsion. Les habitants ont signé une pétition pour qu’il puisse rester. L’ av i s d’ex p u l s i o n e n Afrique de l’ouest de Mohamed Bangoura -que tout le monde appelle Momo à Orbe-, dans dix jours, a soulevé un véritable élan de solidarité dans la région. Suite à cette annonce, faite la semaine dernière, un comité de soutien a été formé et plus de 600 personnes ont signé, en trois jours, une pétition demandant que le quadragénaire célibatai re puisse rester en Suisse. Une démarche soutenue par la Municipalité de la Cité aux deux poissons. «Nous avons été surpris de la décision prise par le Canton sur le sort de Mohamed, lance, en tant que citoyen, le municipal Pierre Mercier. Il est en Suisse depuis 17 ans. Et, en plus du fait qu’il est expulsé du pays après autant de temps, nous ne comprenons pas pourquoi il est renvoyé en Guinée-Conakry, alors que VRQSD\VG·RULJLQHHVWRIÀFLHOOHment la Sierra Leone.» Les amis de Mohamed Bangoura espèrent obtenir le renvoi de la décision, le temps qu’il puisse trouver un travail et obtenir un permis humanitaire. Entré en 1999 en Suisse, Mohamed est arrivé il y a cinq ans dans l’abri de la protection civile d’Orbe. Bien qu’il est au bénéÀFHGHO·DLGHG·XUJHQFHLODWRXW de même pu travailler comme employé au Triage forestier du Suchet, comme bénévole au Café contact, un service créé par la Commission d’intégration Suisse-étrangers et prévention contre le racisme Orbe-Chavornay, ainsi que comme concierge. ©,ODWUDYDLOOpGDQVXQHFRQÀDQFH absolue pour la Commune, en collaboration avec l’EVAM», fait remarquer le secrétaire communal Xavier Duquaine, en précisant que son contrat de travail avait été prolongé de trois mois, Mohamed Bangoura peut compter sur le soutien de nombreuses personnes, comme (de g. à dr.) Martine Carole Alkabes Delafoge, le député Denis-Olivier Maillefer et Pierre Mercier, municipal de police à Orbe. mais qu’une seconde demande n’avait pas été possible. «J’ai envie de travailler. Je suis venu en Suisse, un pays humanitaire, pour faire ma vie. Je n’ai aucun avenir en Afrique», explique Mohamed Bangoura, qui n’a plus de famille ou d’ami dans son pays d’origine. Vol prévu le 11 avril Celui qui est décrit comme quelqu’un de sociable, à bon caractère et qui connaît beaucoup de monde, a déposé plusieurs demandes d’asile. Mais elles ont été rejetées et on lui a demandé de quitter la Suisse en octobre 2001. Depuis, il n’avait plus reçu de nouvelle de l’Etat. «C’est une période extrêmement longue durant laquelle il n’a pas été renvoyé. Nous voulions légaliser sa situation et les démarches ont été entreprises, mais une semaine plus tard, il a reçu sont plan de vol, s’étonne Pierre Mercier. Nous nous trouvons dorénavant dans l’urgence. Il doit prendre l’avion le 11 avril.» «Plus la personne est présente dans un pays, plus elle s’intègre et plus le renvoi devient problé- matique, voire inhumain», lance une bagarre qui a débuté à l’abri Denis-Olivier Maillefer, député PC, suite au vol du natel de Moau Grand Conseil, qui fait partie hamed B angoura. N ous ne du comité de soutien à Mohamed sommes pas sûrs qu’il réponde à Bangoura. Le député de Valeyres- toutes les conditions, c’est notre sous-Rances compte vérifier si coeur qui parle.» De plus, Mohaune solution reste possible du med Bangoura se rendra encore à côté des procédures administra- la Coordination Asile Migration tives. «Nous sommes sûrement Nord vaudois, à Yverdon-lesau bout du chemin, mais il reste Bains, pour prendre connaissance une petite lueur d’espoir, ajoute- des possibilités qui lui reste. Son avenir, t-il. La poli«Plus la personne est Mohamed tique est senprésente dans un pays, sible aux acBangoura tions ciplus elle s’intègre et plus le l’imaginait viques.» Les renvoi devient problématique, e n S u i s s e , personnes qui même s’il revoire inhumain» soutiennent fuse, contraiDenis-Olivier Maillefer, Mohamed rement à député au Grand Conseil. Bangoura esd’autres repèrent qu’un permis B lui sera quérants qu’il a rencontrés lors accordé. «Au niveau de son inté- de son parcours, d’organiser un gration, c’est possible, en re- mariage blanc ou de disparaître vanche sa situation financière dans la nature. Mais s’il ne parpourrait porter préjudice. Vu qu’il vient pas à repousser son avis n’a pas le droit de travailler ce d’expulsion et s’il ne se présente n’est pas facile. Et au niveau juri- pas à l’aéroport dans dix jours, dique, ça devrait aller», résume le c’est la police qui viendra le cherdéputé. «Son casier judiciaire de- cher pour l’emmener au Centre vrait être vierge, il a toujours ob- de rétention de Frambois, avant servé les règles, si ce n’est qu’il a de le renvoyer dans son pays, été amendé une fois, note Pierre qu’il n’a pas vu depuis bientôt Muriel Aubert Q Mercier, en faisant référence à vingt ans.