Feuille Biblique n° 111 - 13 Mars 2016 5ème Dimanche de Carême
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Feuille Biblique n° 111 - 13 Mars 2016 5ème Dimanche de Carême
Feuille Biblique n° 111 - 13 Mars 2016 5ème Dimanche de Carême - Année C Paroisse Notre-Dame de Versailles PREMIERE LECTURE : Livre d’Isaïe 43, 16-21 Introduction : Le deuxième Isaïe, celui que nous lisons aujourd'hui, vit au sixième siècle pendant l'Exil à Babylone (qui a duré de 587 à 538 av. J.C.). Si la majorité du peuple est déportée à Babylone, c'est parce que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a vaincu le tout petit royaume de Jérusalem. Et pour l'instant les affaires de Nabuchodonosor marchent encore très bien ! Et, franchement, on ne voit pas bien pourquoi l'horizon s'éclaircirait ! Le prophète a donc fort à faire pour redonner le moral à ses contemporains : mais il le fait si bien qu’on appelle son livre « le livre de la Consolation d’Israël ». Isaïe 43, 16-21 16 Ainsi parle le SEIGNEUR, lui qui fit un chemin dans la mer, un sentier dans les eaux puissantes, 17 lui qui mit en campagne des chars et des chevaux, des troupes et de puissants guerriers ; les voilà tous couchés pour ne plus se relever, ils se sont éteints, consumés comme une mèche. Le Seigneur dit : 18 « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d'autrefois. 19 Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. 20 Les bêtes sauvages me rendront gloire, - les chacals et les autruches parce que j'aurai fait couler de l'eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides pour désaltérer mon peuple, celui que j’ai choisi. 21 Ce peuple que je me suis façonné redira ma louange. » « Ainsi parle le SEIGNEUR » : une telle formule signale toujours une annonce très importante et difficile à croire ou à comprendre. Ici, le prophète va déployer devant ses contemporains découragés les motifs d’espérer. Il lui faut bien préciser que c’est Dieu lui-même qui l’inspire. Et il n’emploie pas n’importe quel nom pour désigner Dieu. Il dit le « SEIGNEUR », c’est-à-dire le Nom qui symbolise toute la longue aventure de l’Alliance et la sollicitude du Dieu du Sinaï pour son peuple. « Lui qui fit un chemin dans la mer » : c’est le rappel du miracle de la mer lors de la sortie d’Egypte. Or, dans la Bible, on ne fait jamais de cours d’histoire. Il s’agit soit d’un cantique d’action de grâce, soit d’un argument pour espérer un nouveau miracle : et c’est bien le cas ici. Le peuple exilé à Babylone est en passe d’être rayé de la carte si Dieu n’intervient pas. L’argument du prophète ici pour regonfler le moral de ses contemporains consiste à leur dire : « Ce que Dieu a fait, il le refera. Comme il a su intervenir pour vous libérer de l’esclavage en Egypte, il interviendra pour vous extirper de votre Exil. » « Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà » : c’est au cours de cette période difficile de l’Exil, au moment où on risquait de s’installer dans la désespérance, que les prophètes ont développé une nouvelle métaphore, celle du germe : dans la Bible, on s’en doute, ce n’est pas seulement un terme de botanique ; à partir de l’expérience éminemment positive d’une minuscule graine capable de devenir un grand arbre, on voit bien comment le mot « germe » a pu devenir en Israël un symbole d’espérance. Le même prophète avait déjà dit équivalemment la même chose au chapitre précédent : « Je vous annonce de nouveaux événements, avant qu’ils germent, je vous les laisse entendre. » (Is 42, 2).