Article cadres seniors rousselet

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Article cadres seniors rousselet
Cadres séniors
Les formes alternatives
de retour à l’emploi
2013
« 2 ou 3
choses à
dire aux
cadres »
Transition de carrières
Bernard Rousselet
Vous passez vos 12 premières
années à effectuer des missions
d'organisation en cabinet puis en
entreprise, après avoir assuré la
responsabilité d'un centre de
formation pour cadres bancaires à
potentiel, vous êtes à l’origine de la
direction de la formation et de
l’emploi à l’Association Française
des Banques, ce qui vous conduit,
à être le représentant de la
profession dans des organismes interprofessionnels,
auprès des pouvoirs publics français et des organisations
européennes , et à assurer la négociation d'accords de
branche avec les organisations syndicales de la profession.
En 1996, vous devenez consultant, vous accompagnez
des cadres et des cadres dirigeants en transition de
carrière, chez Courtaud puis ensuite chez Monceau
carrières.
Christine. Tavares : Faut-il comprendre que l’infiniment
grand, que représentent les organisations, vous a amené
à travailler sur l’infiniment petit, l’homme. ?
Bernard Rousselet: Oui, revenir au terrain et à l'humain
m'a fait le plus grand bien, remis les pieds sur terre ; mais,
dans mon activité, la compréhension des grandes
évolutions économiques et sociologiques m'aide
grandement dans mon travail de conseil et d'aide à la
recherche d'emploi pour orienter les personnes que
j'accompagne dans la bonne direction pour leur avenir
professionnel.
Christine. T : Dans ces domaines de l’emploi, de la
formation et des organisations, comment avez-vous vécu
la mutation de cette société, vous qui avez connu les «
30 glorieuses », on les dit derrière nous, et pourtant
certaines les voient devant*, quelle vision aimeriez-vous
partager avec nous?
Bernard R. : Après une période d'euphorie où les cadres
étaient rarement licenciés, les premières séparations ont
été très mal vécues par les intéressés, qui remâchaient
leur amertume pendant de longues périodes et refusaient
de s'adapter à l'évolution de leur environnement, ce qui
ne rendait pas les missions faciles.
Actuellement, les personnes accompagnées sont plus
réalistes, elles ont le plus souvent intégré le fait que des
périodes entre deux postes font partie de la vie
professionnelle et sont prêtes à s'adapter au marché de
l'emploi et non pas à attendre l’inverse. Toute période de
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13, rue Rémy Dumoncel 75014 Paris
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crise offre des opportunités nouvelles qu'il faut savoir
saisir ; on peut voir les choses de deux façons : une
approche sectorielle, il y a des secteurs qui marchent très
bien comme l'aéronautique, et une approche micro par
métiers : on recherche toujours une bonne hôtesse de
vente ou une bonne directrice de magasin, un bon
soudeur .........Le monde bouge autour de nous, il faut s'y
adapter.
Christine. T : Des écoles vous sollicitent pour animer des
ateliers sur les thématiques de recherche d’emploi
(réseaux, ..), vous nous faites la gentillesse de venir
également animer ces ateliers au sein de l’espace cadres
et jeunes diplômés, situé dans la MDEE 14, les premiers
sont-ils plus armés que les autres ?
Bernard R. : Je ne pense pas qu'une formation
généraliste, fut-elle de haut niveau, soit un atout
différenciant dans la recherche d'emploi; il faut plutôt
compléter son bagage par des formations spécialisées,
même courtes, actuellement demandées par les
employeurs dans son domaine de compétences ; toujours
partir des besoins du marché. Par ailleurs, on n'achète
pas un réseau, on construit un réseau dans la
durée tout au long de sa vie professionnelle.
Christine. T : Ces 10 dernières années ont vu apparaître
la thématique de la souffrance au travail, des formations
aujourd’hui sont proposées pour mieux comprendre ces
nouvelles formes de « pénibilité », « Burn out », « stress
», maladies contemporaines des cadres en particulier.
Quel regard portez-vous sur ces sujets?
Bernard.R: J'ai rencontré des personnes qui étaient très
proches du burn out , soit en raison de la pression de
l'environnement de travail , soit en raison de la pression
qu'elles se mettaient elles-mêmes. Il faut qu'elles aient la
chance de rencontrer et la sagesse d'écouter une
personne qui leur dise quel est leur état, leur conseille
d'arrêter avant d’exploser, en se mettant en arrêt maladie
à titre de mesure conservatoire immédiate et ensuite en
négociant les conditions de son départ, car il est impératif
de changer d'environnement quand on en arrive à ce
point de stress non maitrisé. Il faut préférer
l'incertitude de l’inconnu, de la recherche
d'emploi à l'accident brutal de santé dont il est
extrêmement difficile de se remettre.
Christine. T : Une telle carrière vous confère le rôle de «
sage, si vous aviez 2 ou 3 choses à dire aux cadres en
transition de carrières quelles seraient-elles ?
Bernard R : Avoir une vision positive et réaliste de leur
situation : qu'est-ce que je sais faire ? Dans ce que je sais
faire, qu'est-ce qui est aujourd'hui recherché par les
employeurs? Quel effort d'adaptation dois-je faire pour
rapprocher les deux ?
De manière générale, en période de crise, les
employeurs sont intéressés par les cadres
confirmés qui ont du vécu, de l’expérience, qui
ont subi des crises et les ont surmontées, qui
ne vendent pas des espérances mais des
résultats prouvés, qui sont immédiatement
opérationnels,...Il y a toujours une carte à jouer
Avoir confiance en sa capacité de s'adapter aux évolutions
de l’environnement, qu'il faut comprendre et accepter
comme telles, car vous ne pourrez pas, quoique vous en
pensiez, les empêcher d’exister.
Monceau carrières
www.monceau-carrieres.com
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