Parmi les assurances en cas de décès
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Parmi les assurances en cas de décès
La Bancassurance La Bancassurance Introduction – Bancassurance = Néologisme français – Plusieurs acceptions : • Commerciale : distribution croisée • Structurelle : conglomérats financiers – Contenus très proches : mettre le temps au profit du tiers, assuré ou déposant. La Bancassurance – Seuls métiers à disposer d’importants capitaux pour les grands projets. – Rapprochement discret initié dans les 70’s • La Fédération du CM d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté se passe des services du courtier qui assurait les emprunteurs pour encaisser elle-même les commissions. • Le 26/01/1971 : ACM Vie et ACM IARD. – Le terme de « bancassurance » n’apparaît qu’en 1985 quand Le GAN prend une participation dans le CIC. La Bancassurance I. Etat et tendances de l’assurance française. Les différentes activités de l'assurance française se regroupent en deux pôles : - assurances de personnes - assurances de biens et de responsabilité. Distingue la gestion des risques liés à la vie même de la personne humaine de ceux qui affectent les biens qu'elle possède ou qu'elle acquiert tout au long de sa vie ainsi que les responsabilités, civile et professionnelle, résultant de son activité. La Bancassurance I.1 Les assurances de personnes I.1.1 Typologie et données de marché des assurances de personnes - assurances sur la vie et bons de capitalisation - assurances en cas de décès, de maladie ou d'accident. ¾ Les opérations d'assurance-vie concernent «les entreprises qui, sous forme d'assurance directe, contractent des engagements dont l'exécution dépend de la durée de la vie humaine». - Contrats d'assurance, souscrits individuellement ou par l'intermédiaire d'une entreprise ou d'une association, permettant la constitution d'une épargne qui est reversée sous forme de rente ou de capital si la personne assurée est en vie au terme du contrat. - Le montant des garanties et des cotisations de ces contrats peut être exprimé en euros, mais plus récemment, comme nous le verrons plus loin, en unités de compte (UC). La Bancassurance ¾ Les bons de capitalisation = contrats d'épargne (gestion financière de l'épargne constituée) => garantie un capital déterminé au terme du contrat. Ne désigne pas de personne assurée. ¾ Les assurances en cas de décès, de maladie ou d'accident = garanties de prestations en cas de survenance d'un risque de décès, d'incapacité du travail, de maladie ou de perte d'emploi. La Bancassurance I.1.2 Les grandes tendances du marché des assurances personnes La Bancassurance La Bancassurance I.1.2.1 Les assurances en cas de vie et les assurances en cas de décès Les produits d'assurance-vie comportent fondamentalement des garanties «vie», mais peuvent combiner des garanties en cas de vie et des garanties en cas de décès. L'assurance-vie L'assurance-vie repose sur la capitalisation viagère => deux paramètres : ¾ viager avec la table de mortalité ¾ financier avec le taux d'intérêt technique. Paiement des prestations est conditionné par : ¾ le décès (assurances en cas de décès) ¾ la survie (assurances en cas de vie) de la personne humaine assurée. La Bancassurance C'est donc la réalisation de l'un ou l'autre de ces événements qui ouvre le droit au versement d'une prestation: ¾ soit en cas de décès de l'assuré au cours d'une période déterminée, ¾ soit en cas de vie si l'assuré est encore vivant à la date fixée par le contrat. La probabilité de survenance de ces événements est connue par des tables de mortalité indiquant le nombre de vivants à chaque âge de la vie humaine, à partir d'un nombre défini de personnes à la naissance. La Bancassurance Assurance-vie repose sur la capitalisation financière, caractérisée par l'utilisation du «taux d'intérêt technique», dont les conditions sont fixées par le Code des Assurances : ¾ Détermine son niveau maximal par référence au taux moyen des emprunts d'État. ¾ Sert à la tarification des contrats et au calcul des engagements de l'assureur (les provisions mathématiques) envers les assurés. Ses modalités varient selon le type de contrat commercialisé. La Bancassurance La participation aux bénéfices (PB) : - mécanisme selon lequel les entreprises d'assurance-vie et de capitalisation font participer leurs assurés aux bénéfices techniques et financiers qu'elles réalisent (Code des assurances impose une distribution d'au moins 90 % de leurs bénéfices techniques et 85 % de leurs bénéfices financiers. Ce dernier taux peut être contractuellement plus élevé). La Bancassurance Quelques exemples : Parmi les assurances en cas de vie • La rente viagère : produit à souscription sous forme d'une prime unique => l'assureur s'engage à verser à un assuré une somme déterminée payable à échéances régulières, tant que celui-ci est vivant. Echéances régulières mensuelles, trimestrielles, semestrielles ou annuelles = arrérages de la rente. Rente viagère ≠ Rente financière bancaire classique : ¾ Rente financière classique : intérêts annuels produits par la somme déposée < intérêts rente viagère, mais capital investi récupérable au terme de l'opération. ¾ Rente viagère : aliénation du capital de l'assuré = client renonce définitivement à ses droits sur la somme déposée mais revenu annuel constant > Rente financière classique. Ce produit présente un regain d’intérêt en raison de la baisse programmée de la retraite par répartition, et dans une moindre mesure, par l'accroissement progressif de la durée de la vie. La Bancassurance • Les contrats de capitaux différés. Principe de base = paiement prime unique ou primes périodiques => versement par l'assureur du capital prévu au terme du contrat, si contractant encore en vie. Sinon primes versées intégralement et définitivement acquises par l'assureur. Formule de base risquée pour l’assuré => Nouvelle mouture avec garantie de contre-assurance dont le montant atteint contractuellement celui des primes nettes versées majorées des intérêts capitalisés. Le capital différé est actuellement le produit le plus souscrit en France. La Bancassurance Parmi les assurances en cas de décès : (contrats souvent souscrits à titre individuel ou dans le cadre d'un contrat collectif, par l'entreprise pour ses salariés ou par un établissement financier en vue d'un emprunt, généralement pour un achat immobilier) • L'assurance temporaire décès : paiement d'un capital lors décès de l’assuré si celui- ci intervient avant un terme, qui est généralement limité dans le temps, ce décès pouvant être consécutif à une maladie ou à un accident. Prime unique ou périodiques, but = protection des proches de l'assuré. Tendance actuelle : segmenter la tarification selon des critères de sexe et comportementaux des assurés (fumeurs, sportifs, etc.). • L’assurance-vie entière : paiement prime unique ou primes périodiques => versement d'un capital au moment du décès de l'assuré. Vocation première = transmission d'un patrimoine. Souplesse de ce contrat le rend particulièrement attractif. La Bancassurance Parmi les assurances «mixtes», Les assurances combinées : Assurances associant composante épargne et composante prévoyance. La composante épargne : revenus réguliers => constitution capital en vue de la retraite. La composante prévoyance : consiste à souscrire dans le même «package» une assurance temporaire décès. L'assurance à terme fixe : primes périodiques => paiement d'un capital garanti au terme du contrat si l'assuré est vivant. Si l'assuré vient à décéder avant cette échéance, les primes cessent d'être dues et l'assureur paiera le capital garanti à ses ayants droit au terme défini contractuellement. La Bancassurance En trente ans, évolution marketing, sémantique et technique, notamment grâce aux bancassureurs. Nouvelles techniques dans la fabrication de ces produits, connus génériquement sous le label de contrats à capital variable : contrats en UC (unités de compte) et contrats multisupports en particulier. Les contrats en UC : montant des garanties et des cotisations n'est pas exprimé en euros mais en unités de compte, telles que des actions de Sicav ou des parts de SCI (Société civile immobilière). (liste dressée en Conseil d’Etat) Garanties du contrat directement liées à la variation d'une valeur cotée sur un marché réglementé ou à la valorisation d'un bien immobilier. La Bancassurance Les contrats multisupports : Versements ventilés par les souscripteurs sur plusieurs supports de leur choix en unités de compte et en euros. La quasi-totalité des contrats en unités de compte commercialisés actuellement sont des contrats multisupports. Krach de 2001 => freiné l'engouement du public pour ce type de contrat. Sur cette seule année 2001, le recul de la collecte sur les contrats en UC a été de l'ordre de 40 % et seulement partiellement compensée par une croissance de 18 % des cotisations sur les supports en euros. La Bancassurance I.1.2.2 Le financement de la retraite Le système de répartition, équilibré en période de croissance économique, est actuellement menacé par une double tendance : - une régression des cotisations résultant de la diminution du nombre des actifs, - et un gonflement des prestations lié au mécanisme de préretraite et à l'augmentation de l'espérance de vie des inactifs. Financement des retraites = 3 niveaux : régime de base par la CNAV, régime complémentaire par l'ARRCO et l'AGIRC et régime surcomplémentaire facultatif par des mécanismes de capitalisation. La Bancassurance I.1.2.3 Les assurances emprunteur II s'agit de garanties proposées par les assureurs en couverture de risques s'apparentant à des contrats de prévoyance. La garantie assurance emprunteur : - souscrite par un établissement de crédit auprès d'une société d'assurance, - garantir les contrats de prêts contre les risques de décès, d'incapacité de travail, d'invalidité et de perte d'emploi des souscripteurs de ces prêts. La Bancassurance I.1.2.4 Les assurances en cas de maladie ou d'accident Souscription individuelle ou collective. Objet = remboursement de frais de soins en cas de maladie ou d'accident (en complément des régimes obligatoires), ou le versement d'indemnités en cas d'incapacité du travail ou d'un capital en cas de décès par accident. Le risque santé (maladie, invalidité, accidents du travail et maladies professionnelles), relève du dispositif de protection sociale visant à garantir l'individu contre les risques de l'existence. La Bancassurance I.2. Les assurances de biens et de responsabilité I.2.1 Typologie et données de marché des assurances de biens et de responsabilité Les assurances de biens et de responsabilités correspondent à des activités d'assurance très différenciées. La Bancassurance La Bancassurance La Bancassurance I.2.2 Les grandes tendances du marché des assurances de biens et de responsabilité I.2.2.1 L'assurance-automobile Marché de l’assurance-automobile = marché saturé => positionnement des nouveaux entrants difficile surtout en raison du poids des MSI (Mutuelles sans intermédiaires) sur ce marché et de l'évolution fortement à la baisse du prix de 1’assurance-automobile depuis plus de cinq ans. En octobre 2005, les assureurs ont annoncé qu’ils ne baisseraient plus leurs tarifs, quelles que soient les évolutions du nombre d’accidents et les pressions gouvernementales. La Bancassurance Évolution moyenne sur 10 ans du prix moyen de l’assurance-automobile La Bancassurance I.2.2.2 Les contrats multirisques habitation Les contrats multirisques regroupent un grand nombre de garanties de biens et de responsabilités de la famille. La Bancassurance I.2.2.3 L'assurance de biens professionnels Segmentation classique des entreprises en grands groupes, entreprises de taille moyenne et PMI comportant artisans et commerçants. Les grandes entreprises, qui recourent souvent au courtage en raison de l'expertise et du rôle de conseil qu'ils fournissent à leurs clients, s'assurent par des contrats qui globalisent l'ensemble des risques jugés critiques pour l'entreprise. Les entreprises de taille moyenne demandent souvent des contrats spécifiques, adaptés à leur taille et à leur secteur d'activité. Les artisans et les commerçants recourent, pour ce type de garanties, à des contrats multirisques. La Bancassurance I.2.2.4 L'assurance contre les attentats 11 septembre 2001 : Conséquences financières des attentats redéfinies. L'impossibilité pour les assureurs de garantir désormais les attentats dans le cadre de la loi du 9 septembre 1986 a incité les pouvoirs publics à confier à la CCR (Caisse centrale de réassurance) l’assurance des sinistres de cette nature, avec garantie de l'État, au-delà d'un certain montant. Un pool de réassurance mondial, appelé GAREAT (Gestion de l'assurance et de la réassurance des risques, attentats, et actes de terrorisme), a été créé pour co-réassurer ce type de sinistre dès 2002. La Bancassurance I.2.2.5 L'assurance de responsabilité civile médicale Responsabilité civile médicale = sujet sensible depuis «l'arrêt Perruche» (principe d'un droit à réparation de la naissance d'un enfant handicapé et de l'indemnisation du préjudice sous forme pécuniaire des parents). Problème posé = - Obligation de moyen ou de résultat ? Obligation de moyens : insuffisante (attentes des patients). - Obligation de résultat : au-dessus des possibilités d'exercice des médecins, quel que soit leur niveau de compétence. La Bancassurance II MODALITES DE LA BANCASSURANCE Normes juridiques très contraignantes, chaque domaine bénéficie d'un régime d'exclusivité de principe. Mais : ¾ Les deux activités ont des bases de travail communes. ¾ Réglementation juridique qui autorise les banques à distribuer des contrats d'assurance, et réciproquement, les sociétés d'assurances à distribuer des produits bancaires. La Bancassurance II.1 Similitudes des activités Collecte de fonds auprès du public, et placement. Assurance : Assurance vie : Objectif = création d'une retraite, ou constitution d'un capital, pour soi ou pour ses héritiers. Assurances de dommages : Assuré paie d'abord les primes, puis, le cas échéant, l'assureur l'aidera à reconstituer ses biens et à sauvegarder son patrimoine. La Bancassurance Banque : l'épargne se cumule aussi bien a priori, de façon classique qu'a posteriori, lors de remboursement des crédits ayant servi aux achats, et notamment à l'acquisition d'un bien immobilier. Pour analyser plus en détail les caractéristiques communes des activités concernées, il faut d'abord définir chacun des domaines, puis rechercher leurs interférences. Distinguer les deux métiers : tâche malaisée. La Bancassurance II.1.1 Assureur : intermédiaire du risque Assureurs : effectuent des opérations pour lesquelles ils bénéficient de l'exclusivité, grâce à une technique qui leur est propre. II.1.1.1 Les opérations d'assurances. Code des assurances : ne définit pas les opérations d'assurances. Enumère seulement les différentes activités d'assurances, appelées «branches», dans son article R 321-1. Yvonne Lambert-Faivre : « L'assurance est une convention par laquelle, en contrepartie d'une prime, l'assureur s'engage à garantir le souscripteur en cas de réalisation d'un risque aléatoire prévue au contrat. » La Bancassurance II.1.1.2 La technique d'assurance. Définition juridique : fait abstraction de l'aspect technique = organisation d'un mécanisme de compensation mutuelle entre les adhérents. Assureur : transforme le risque individuel en risque collectif, en rassemblant de multiples risques ayant des caractéristiques techniques communes. La Bancassurance ¾ Calcul la probabilité statistique de réalisation d'un risque déterminé ¾ A partir du résultat obtenu : fixe le montant de la prime à payer pour couvrir le risque (contribution de chaque assuré à une sorte de caisse collective). ¾ En cas de sinistre : indemnité réglée prélevée sur la masse commune des primes collectées. Risque = objet de l'assurance, il doit être à la fois assurable et aléatoire ; sans l'aléa il n'y a pas de risque, donc pas d'assurance possible. (ex : assurer une voiture pour un accident déjà survenu) Contrats de capitalisation pure : pas de mutualisation du risque. Se rapproche énormément des produits financiers d’une banque. La Bancassurance II.1.2 Banquier : intermédiaire des échéances Loi : objectif des banquiers = effectuer des opérations de banque ; toutefois, parallèlement, ils peuvent aussi se livrer à d'autres activités. II.1.2.1 Les opérations de banque. Les activités bancaires reposent sur la notion d'intermédiation entre les différents agents économiques. Le banquier reçoit du public des dépôts ou d'autres fonds remboursables et octroie des crédits pour son propre compte. La Bancassurance Un établissement financier peut : - accorder des facilités de crédit - prendre des participations - effectuer des placements. Les opérations de banque comprennent : - la réception des fonds du public - les opérations de crédit - la mise à la disposition de la clientèle ou la gestion de moyens de paiement. Les opérations de crédit comprennent : - mise ou promesse de mise à disposition de fonds à titre onéreux - prise à titre onéreux d’un engagement par signature tel qu’un aval, un cautionnement ou une garantie, au profit d’une autre personne. La Bancassurance II.1.2.2 Autres opérations. > opérations connexes à leur activité (peut résulter d'une disposition expresse de la loi) : - placement, souscription, achat, gestion, garde et vente de valeurs mobilières et de tout produit financier - toute opération ayant un lien assez étroit avec une opération de banque. Un contrat d'assurance qui garantit un prêt bancaire sera considéré comme connexe. La Bancassurance ¾ activités extra bancaires, sous réserve de l'accord du Comité de la réglementation bancaire : - volume limité par rapport à l'ensemble des activités habituelles de l'établissement - ne doivent pas empêcher, restreindre ou fausser le jeu de la concurrence sur le marché considéré. La Bancassurance Interdit « à toute personne autre qu'un établissement de crédit d'effectuer des opérations de banque à titre habituel », et notamment de recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme. Sauf pour les entreprises régies par le Code des assurances. Banque = régime d'exclusivité en matière d'opérations bancaires, mais d'une exclusivité somme toute limitée, notamment au profit des assurances. La Bancassurance II.2 La distribution croisée des produits Objectif majeur bancassurance = utilisation croisée des réseaux de distribution. Ainsi, les agents bancaires distribuent-ils les produits d'assurances et les assureurs vendent-ils des produits financiers. La Bancassurance II.2.1 Les différentes définitions de la bancassurance Recherche de synergies entre les établissements bancaires et les sociétés d'assurance => l'explosion du chiffre d'affaires de ces organismes (notamment assurance-vie). Diverses modalités = réponse à une double problématique : - utilisation optimisée des réseaux de distribution - opportunité des offres packagées incluant des produits bancaires, d'assurance et des produits financiers. La Bancassurance La bancassurance peut faire l'objet de trois définitions qui en affectent le périmètre d'acteurs : o La plus classique, (= la plus restrictive) : bancassurance = activité de distribution d'assurance aux guichets des banques. inconvénients : - ne précise pas si les produits d'assurance commercialisés par l'organisme bancaire ou sa filiale captive sont conçus par lui ou par un assureur extérieur dans le cadre d'un accord de distribution. - n’inclut pas les acteurs de la grande distribution, qui ont montré récemment des velléités de proposer à leurs clients un certain nombre de produits d'assurance. La Bancassurance o définition moins restrictive : envisager la bancassurance comme un mode de distribution de produits d'assurance aux guichets des banques, des établissements financiers et de la grande distribution par le biais de ses filiales financières. o troisième forme de bancassurance : création de conglomérats financiers associant des organismes bancaires et d'assurance : comprend deux composantes, l'une capitalistique entre une banque et un assureur, l'autre de vente par leurs réseaux respectifs des produits bancaires et d'assurance. La Bancassurance II.2.2 La bancassurance en France et en Europe Europe : expériences les plus nombreuses et les plus significatives au cours de ces 25 dernières années. Mise en œuvre de l'euro : accélérateur du phénomène. II.2.2.1 Les modèles à l’initiative des banques Stratégies bancaires = (le plus souvent) création ou revitalisation d'une société d'assurance détenue par le groupe bancaire. Stratégie de création = très courant en France dans l'assurance-vie et, dans une moindre mesure, dans l'assurance-dommages. (BNP & Natio Vie, Banques populaires & Fructivie puis Fructi-MAAF, Crédit agricole & Predica et Pacifica, Caisses d'épargne avec Écureuil Vie, le Crédit mutuel avec les ACM,…). La Bancassurance Crédit agricole (premier réseau bancaire français) : ¾ propose dès 1972 les services d'une filiale commune avec Groupama, Soravie, ¾ choisit de fonder en 1986 sa propre compagnie d'assurance-vie, Predica. ¾ S'appuie sur : puissance commerciale du réseau , moyens informatiques et logistiques, équipes de gestion financière et filiale commune de formation. ¾ Offre fondée à l'origine sur les bons de capitalisation. ¾ S'étend rapidement aux contrats épargne, retraite et prévoyance-décès (particuliers), aux contrats retraite et prévoyance (professionnels) et aux contrats d'assurance retraite collective (entreprises). ¾ Predica est aujourd'hui la 2e compagnie française d'assurance-vie derrière la CNP La Bancassurance Dans l'assurance-dommages : ¾ Création de Pacifica en 1991 ¾ Filiale à 100 % du Crédit agricole ne bénéficie pas du soutien technique d'un assureur. ¾ Crée ses propres produits, d'abord en automobile et en habitation, avant de diversifier sa gamme vers les particuliers avec un contrat d'assurance complémentaire santé en 1996 et un contrat Gav en 2000. ¾ Montée en puissance progressive, ¾ S'accompagne de la formation des conseillers, ¾ S’appuie sur une politique de souscription vigilante, un mode de règlement des sinistres original et un intéressement du réseau aux résultats techniques obtenus. Le point mort est atteint au 5e exercice, en 1996. La Bancassurance II.2.2.2 Les modèles à l’initiative des assurances 1ère stratégie : entrer à une hauteur significative dans le capital d'une banque avec laquelle il cherche à développer une stratégie d’assurfïnance. Elle correspond à la prise de contrôle par l'assureur d'une entreprise financière préexistante dont le statut juridique est préservé. Mode de participation très fréquent en Europe: - GAN & la BIF en France, - Abbey Life & TSB Lloyds au Royaume-Uni - Royale Belge & Banque IPSA en Belgique. ¾ Variante de cette stratégie = création banque directement rattachée à l’assureur (gestion plus globale de sa relation client). - AXA Banque et AGF Banque en France. La Bancassurance stratégie plus équilibrée : rapprochement entre une entreprise bancaire et une société d'assurance, généralement à l'initiative de l'assureur, mais avec le consentement de la banque, dans l'objectif de la constitution à long terme d'une firme unique de bancassurance. Mais fusion des réseaux de distribution = étape ultime, dans un premier temps, recherche de synergies opérationnelles plus limitées. La Bancassurance stratégie extrême : création d'un holding commun par la banque et l'assurance, contraire au droit communautaire et correspond donc à une stratégie peu utilisée. Certaines initiatives dans le Nord de l'Europe : - Baltica au Danemark et Nationale Neerlanden avec NMB Postbank aux Pays-Bas => ING, - Contourner l'interdit via holdings communs tout en conservant des structures juridiques séparées. La Bancassurance II.2.2.3 Les modèles équilibrés entre banquiers et assureurs Stratégies plus équilibrées = stratégies de coopération croisées (distribution de produits) ¾ Créer des synergies commerciales ou/et de rentabiliser les réseaux de distribution des entités bancaire et d'assurance. - BNP & UAP (avant absorption par AXA) en France, - Dresdner & Allianz en Allemagne. ¾ Distribution croisée = plusieurs modalités : distribution sur certaines gammes de produits ou sur la totalité de la gamme, distribution exclusive ou non-exclusive d'autre part. - CNP = cas particulier de back-office d'assurance desservant plusieurs réseaux de distribution, dont celui de La Poste qui diversifie ainsi ses activités vers l'assurance. La Bancassurance II.2.3 Conditions de la distribution ¾ Dans tous les cas, la banque doit obtenir l'autorisation de distribuer les contrats de l'autre secteur. ¾ loi définit présentation d'une opération d'assurance : solliciter ou recueillir la souscription d'un contrat d'assurance ou de capitalisation. L'acte d'exposer oralement ou par écrit les conditions de la garantie à un souscripteur éventuel est également considéré comme une opération d'assurance. ¾ Le commercial doit absolument obtenir l'habilitation spécifique pour pratiquer ces opérations. - rémunérations pour la vente des produits d'assurances : versées exclusivement, soit aux habilités, soit aux indicateurs. La Bancassurance banques bénéficient de dérogations : sont autorisées à présenter certains produits d'assurances et parfois même à en percevoir les commissions. En assurances individuelles ou collectives elles peuvent présenter et être rétribuées pour la vente des contrats suivants : - contrats décès, invalidité, perte d'emploi ou d'activité professionnelle, qui garantissent le remboursement d'un prêt - assurances de pertes par amortissement de valeurs mobilières audessous de leur cours - contrats d'assistance liés au déplacement. La Bancassurance III.2.2 Limites de la bancassurance III.2.2.1 Difficultés d’ordre commercial a) L'approche au client. La banque et l'assurance ont des méthodes de travail différentes. Conformément à la formule consacrée, l'assurance vie se vend, alors que les produits bancaires, ainsi que l'assurance IARD, s'achètent. Autrement dit, les commerciaux de la banque et de l'IARD restent dans l'agence en attendant que les clients se présentent, tandis que leurs confrères de l'assurance vie vont à la recherche des clients. La Bancassurance • Or : nouvelles technologies bancaires ( guichets automatiques, la banque à domicile, etc.) => réduction des occasions de faire souscrire des contrats. • De plus, suivi des relations : après la première approche, les commerciaux de l'assurance reprennent généralement contact avec leurs clients potentiels; cette relance ne fait pas partie des habitudes bancaires. • Pour ces raisons, sur un gisement de clientèle identique, le commercial de l'assurance obtient des performances supérieures à celles du banquier. • Problème lié aux modes de rémunération (intéressement) • De plus, la clientèle est segmentée et fait de plus en plus jouer la concurrence La Bancassurance b) L'approche au risque Opposée dans les deux institutions. Le banquier est enclin à refuser une affaire risquée A l'opposé, la gestion et la maîtrise du risque constituent la raison d'être de l'assureur. Le commercial de la banque n'aime pas l'incertitude ; et les produits où le taux n'est pas fixé à l'avance sont techniquement plus complexes. La Bancassurance III.2.2.2 Limites imposées par le marché a) Conflit d'intérêts avec les intermédiaires. La segmentation géographique du marché donne lieu à un chevauchement des réseaux concurrents de distribution b) Déplacement d'épargne. Cannibalisation de l’épargne bancaire par l’assurance vie. Les banquiers commercialisent donc les produits d’assurance, y compris comme simple distributeurs afin d’en percevoir au moins les commissions. Synthese : Tableau de synthèse sur les bancassureurs Segments couverts - Assurance de personnes : assurance-vie en euros et en UC, décès, retraite surcomplémentaire, épargne-retraite - Prévoyance et santé : incapacité de travail, invalidité, complémentaire santé, dépendance (contrats individuels ou collectifs, dans le cadre de contrats emprunteurs) - Assurance-dommages : Auto, MRH, assurance-scolaire, protection juridique, Gav - Absence des grands risques industriels, maritimes et catastrophiques Canaux de distribution - Réseaux bancaires - Courtage : ponctuel (pour la clientèle des PME) - Des partenariats à l'international pour certains acteurs Atouts commerciaux - Proximité grâce à la densité des réseaux d'agences - Accessibilité au compte - Connaissance du patrimoine du client, relations régulières avec lui - Sens du conseil - Facilité des ventes croisées (packages, formules crédit + assurance) Atouts techniques - Utilisation de compétences extérieures pour les fonctions supports : formation des forces commerciales, plates-formes téléphoniques pour la gestion des sinistres, logistique informatique Partenariats fournisseurs - Appel à un savoir-faire technique et réglementaire d'assureurs pour diversifier son activité hors de l'assurance-vie et de la prévoyance - Apports de fonds propres d'assureurs dans des joint-venture capitalistiques (en voie de disparition dans l'assurance de personnes) Partenariats commerciaux - Vente de ses savoir-faire marketing, commerciaux et techniques à l'international - Recherche de distributeurs spécifiques en cas de segmentation de clientèle : courtiers pour les entreprises, CGP pour les particuliers haut de gamme - Rapprochement avec des bancassureurs étrangers possibles Perspectives - Diversification des gammes de produits d'assurances de personnes (retraite, prévoyance, santé) et de dommages ; augmentation du taux d'équipement (multidétention) des clients - Poursuite de l'ouverture vers les professionnels, les PME et les entreprises (prévoyance collective, retraite, dépendance) - Renforcement de la présence à l'international pour certains acteurs en raison d'un début de saturation du marché national. Critères Modèle des bancassureurs Modèle des assureurs généralistes Modèle des assureurs mutualistes Modèle des Mutuelles 45 et Institutions de Prévoyance Segments couverts Assurances de personnes Auto, MRH, santé Présence sur tous les Auto, métiers MRH, santé retraite prévoyance Internationalisation Faible Moyenne ou forte Faible Faible ou nulle Variété des canaux de distribution Faible Élevée Moyenne Moyenne Actionnariat Banque mère (majoritaire), assureur (minoritaire ou absent) Investisseurs institutionnels, particuliers, partenaires, maison mère Sociétaires Sociétaires dans les mutuelles 45 Partenaires sociaux dans les IP Critères Cadre réglementaire (assurances) Forces Modèle des bancassureurs Modèle des assureurs généralistes Code des assurances Code des assurances Distribution des produits d'assurance à coût marginal réduit dans les guichets Maillage dense du territoire et potentiel d'équipement encore important (dommages) Savoir-faire actuariel (sophistication des contrats) et innovations produits Diversité des forces de vente (réseaux salariés, agents généraux, assurance directe, partenariats de distribution, institutionnels) Capacité de souscrire tous les types de risques Modèle des assureurs mutualistes Modèle des Mutuelles 45 et Institutions de Prévoyance Code des assurances Code de la Mutualité/ Code de la Sécurité sociale ou Code rural Contrainte des sociétaires limitée (conquête commerciale) Maillage dense du territoire Innovations produits Base de clientèle d'entreprises solide (plus de 2/3 des parts de marché sur leurs métiers) Contrainte des sociétaires limitée (conquête commerciale) Bonne image auprès du public Critères Faiblesses Modèle des bancassureurs Diversification limitée des forces de vente (faible recours aux courtiers), formation des chargés de clientèle (dommages) Présence réduite sur le marché des assurances d'entreprises Source : Les Échos Études Modèle des assureurs généralistes Modèle des assureurs mutualistes Modèle des Mutuelles 45 et Institutions de Prévoyance Contrainte forte des actionnaires, recherchant une rentabilité élevée à court terme Faiblesses structurelles de certains réseaux de distribution Lourdeur des coûts commerciaux et informatique Forces de ventes peu diversifiées (agences et marketing direct essentielleme nt) Stratégie de volumes conduisant à écraser les marges Absence à l'international Clientèle captive vieillissante (risque d'antisélection) Gamme de produits étroite et peu profonde Manque d'innovation produits et d'individualisati on des prestations