paradise lost

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PARADISE LOST
TURISTAS
Titre original : TURISTAS
Autre titre : PARADISE LOST : VACANCES D'ENFER
Année : 2006
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Josh Duhamel, Melissa George, Olivia Wilde, Desmond Askew, Beau Garrett, Max Brown, Agles
Steib & Miguel Lunardi
Réalisateur : John Stockwell
Scénario : Michael Ross
Musique : Paul Haslinger
Voyageant en bus au Brésil, plusieurs touristes se retrouvent
bloqués sur le bord de la route après que leur moyen de
transport ne soit mis hors service pour cause de sortie de route.
Plutôt que d´attendre le prochain bus pendant quelques
dizaines d´heures, ils décident d´aller s´égarer dans le paysage
local. Tout prend des allures sympathiques lorsqu´ils tombent
sur une plage paradisiaque et un bar accueillant…
Monteur de métier, Michael Arlen Ross se lance dans
l´écriture avec TURISTAS. Sans y accorder de grands espoirs,
l´apprenti scénariste met en circulation le projet qui va trouver
acquéreur auprès de deux maisons de production, Stone
Village et 2929, qui vont s´associer pour mettre en chantier le
film. Il est d´ailleurs souvent évoqué par erreur que le film est
un projet de Fox Atomic. En effet, la branche «extrême» de la
Fox n´arrivera qu´un peu plus tard et se servira du film comme
première œuvre pour se lancer. Le film se classe sans
équivoque dans la catégorie de ceux qui vont essayer de suivre
le succès de HOSTEL. Ainsi, on retrouve donc de jeunes
touristes en goguette qui cherche à faire la fête pendant leur
voyage. Dans les deux cas, ils vont se heurter à une faune
locale très inattendue.
Si le film est titré à l´origine TURISTAS, il va changer de
nom dans plusieurs pays dont la France pour lui éviter
quelques blagues gênantes. En effet, le film n´a rien à voir avec
la diarrhée du voyageur communément appelé «Turista».
Néanmoins, le sujet est évoqué très brièvement au sein du
métrage puisque le héros insiste pour qu´on lui serve un soda
sans glaçon pour éviter justement quelques soucis de transit
typique des voyages exotiques. Le film va donc devenir
PARADISE LOST qui, du coup, n´a pas non plus grand chose
à voir avec l´œuvre de John Milton mais, au moins, ne prête
pas à la rigolade ! L´histoire du film peut se voir en deux actes.
Le premier nous présente les personnages et leurs errances
insouciantes de vacanciers. Puis l´intrigue prend le dessus en
plongeant nos personnages au milieu de gros problèmes :
dévalisé, perdu au milieu de nulle part, pourchassé… A cet
effet, le film va provoquer une controverse au Brésil et il sera
souvent attaqué pour cause de racisme. En réalité, il suffit
d´avoir vu le film pour réfuter toute idée de xénophobie de la
part des auteurs. Le fond même du film aurait même tendance
à renvoyer une très vilaine image du monde occidental fortuné
qui vient piller les pays les plus démunis. Cette idée est
d´ailleurs au centre même du film et donne des motivations
assez particulière à son vilain. Il se lance d´ailleurs dans une
longue diatribe à ce sujet en s´entretenant avec une jeune qu´il
est en train d´éventrer méthodiquement. Le contraste s´avère
assez curieux entre l´horreur de la situation et le discours aussi
désabusé que vengeur d´un maléfique chirurgien. Ce dernier,
investi d´une mission sociale, a manifestement pété un câble et
agit de façon brutale auprès de ses sbires contraints et forcés de
collaborer dans une entreprise qui est paradoxalement à but
non lucratif.
L´horreur dans PARADISE LOST sera essentiellement
reléguée à une moitié du métrage et sera placée au sein de
scène clé. Un vacancier perd ses doigts à coup de machettes ou
un homme de main se fait percer un œil avec une brochette
mais les passages les plus «durs» sont relégués à des actes
chirurgicaux contre nature. Ainsi, l´opération à ventre ouvert,
déjà évoqué, se déroule alors que la patiente est consciente et
que le futur candidat à un désassemblage chirurgical est le
témoin de la scène. Carrément sadique dans son concept, cette
opération n´a rien de foncièrement comique à contrario d´une
scène plus amusante de suture d´une plaie crânienne.
PARADISE
LOST
distille
ainsi
ses
horreurs
parcimonieusement et élude parfois visuellement la violence
pour un rendu plus efficace. C´est le cas, par exemple, des
affrontements violents avec les gardiens dont les coups portés
et répétés se font dans la pénombre. A cet effet, PARADISE
LOST n´est pas un film d´horreur extrême cherchant à choquer
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son auditoire. Il aurait fallu, pour cela, insister plus lourdement
sur les passages scabreux du film ce que ne fait pas vraiment le
film en dehors d´une scène incontournable au récit.
Ancien acteur, John Stockwell a abandonné cette activité
après avoir joué des rôles prépondérants dans CHRISTINE,
LES AVENTURIERS DE LA QUATRIEME DIMENSION ou
encore TOP GUN. Depuis, il s´est donc reconverti dans la
réalisation. Si ses premières œuvres ne sont pas forcément
marquantes, il va trouver sa voie dans sa passion des voyages.
C´est ainsi qu´il va donc tourner ce que l´on pourrait appeler sa
trilogie «Sea, Sex & Sun». Abandonnant le drame romantique
sur fond de surfeuses sexy dans BLUE CRUSH, il propose une
actualisation déguisée des GRANDS FONDS de Peter Yates
avec BLEU D´ENFER. La mer, les vues sous-marines et les
bikinis, le cinéaste les retrouve une troisième fois avec ce
PARADISE LOST orienté thriller tout comme pouvait l´être
BLEU D´ENFER. Le soupçon d´horreur ne change rien, le
cinéaste prend manifestement un grand plaisir à filmer ses
acteurs en tenues estivales ou évoluant dans des
environnements aquatiques. Ainsi, dans PARADISE LOST, on
pourra suivre une longue séquence à suspense réussie à
l´intérieur de cavernes sous-marines.
PARADISE LOST a été tourné en
décor naturel au Brésil et utilise
d´ailleurs des acteurs locaux. C´est le
cas de Miguel Lunardi incarnant un
chirurgien brutal et surtout Agles
Steib qui prête sa bonhomie au
personnage de Kiko. Ce dernier
s´avère bougrement sympathique au
fur et à mesure que le film avance.
Pour les autres rôles principaux, ce
sont donc des acteurs anglo-saxons
importés sur le sol brésilien avec en
tête Josh Duhamel, Melissa George,
Desmond Askew ou Olivia Wilde.
John Stockwell apparaît lui-même à la
fin du film dans une petite scène assez
courte.
versions qui proposent des choix de montages parfois très
différents qui ne s´apparentent en rien à de simples coupes.
Pour l´édition française, TF1 Vidéo opte pour la version
cinéma ce qui ne risque pas de faire plaisir aux aficionados de
l´horreur !
Le transfert 16/9 au format cinéma respecté du DVD
français est, de son côté, d´excellente facture. L´image
retranscrit joliment la beauté des paysages naturels. Les
passages à l´intérieur des cavernes sous-marines y gagnent
particulièrement en proposant une image glacée fort réussie.
Deux pistes sonores sont proposées pour la version originale
sous-titrée en français. Il sera donc possible de choisir entre un
mixage en Dolby Digital 5.1 ou une version stéréo. L´option
5.1 offre un joli travail d´ambiance et le résultat s´avère
franchement solide. Le doublage français répond présent mais
avec une seule et unique piste en stéréo. Choix curieux qui ne
fera pas plaisir aux anglophobes. Forcément moins riche, cette
piste ne comporte pas pour autant de défaut. A noter que la
traduction française ne réussie pas toujours à retranscrire les
subtilités des dialogues comme lors de soucis de
compréhension avec l´anglais hésitant du personnage de Kiko.
Commentaire audio, scènes coupées
et Featurettes existaient aux EtatsUnis. Mais, encore une fois, l´éditeur
français fait un choix assez
surprenant. En effet, on assiste à une
ablation
totale
de
la
partie
supplémentaire qui se caractérise ici
par une totale absence. Au final, les
seuls véritables suppléments sont deux
bandes-annonces
se
lançant
à
l´insertion du disque et qu´il sera
impossible de retrouver par la suite
sur les menus du DVD. Il est donc
possible de voir les bandes-annonces
de THE MIST et TERREUR DANS
LA SAVANE. Pour le reste, il faudra
passer son chemin !
Antoine Rigaud
Plutôt efficace dans son
déroulement, PARADISE LOST n´est
jamais ennuyeux. On s´attache assez
vite à certains des personnages
comme le héros, un peu stressé, ou
encore un savoureux duo d´Anglais parti à l´autre bout du
monde pour se taper des nanas. Le groupe de victimes
potentielles fonctionne assez bien avec, en plus, l´ajout d´un
brésilien local fort sympathique nommé Kiko. Pour peu que
l´on trouve les personnages plaisants, la partie «thriller» ne
peut dès lors que fonctionner agréablement. Et c´est peut être
là le mot adéquat, PARADISE LOST est un petit thriller
horrifique résolument agréable !
Aux Etats-Unis, le film proposait lors de sa sortie vidéo un
montage «Unrated» ajoutant plusieurs séquences et offrant des
plans alternatifs plus insistants sur le «gore». Les véritables
ajouts se focalisent sur des dialogues et l´aspect sexuel du film.
Ainsi, on pouvait y voir le début des ébats entre Desmond
Askew et une jeune brésilienne. En épiçant un peu plus le
cocktail, ces ajouts supplémentaires n´augmentaient pas pour
autant la qualité globale du film. Il n´en reste pas moins que ce
montage titré «Unrated» est probablement le premier jet
assemblé par le cinéaste avant l´affinage de façon à satisfaire le
MPAA et obtenir un «R» en vue de la sortie dans les salles
américaines. Cela paraît assez évident à la vision des deux
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