DEFINITIONS Toute définition est partiale, relative à un auteur, un

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DEFINITIONS Toute définition est partiale, relative à un auteur, un
DEFINITIONS
Toute définition est partiale, relative à un auteur, un courant de pensée, un moment ou un
objet spécifiques. Les définitions proposées ici n’on pas de prétention universelle, elles sont à
comprendre comme des définitions opératoires, des références, des bases pour des lectures,
une réflexion plus approfondies. Les définitions présentées ici sont incomplètes et orientées
vers les questions que soulève le cours « Migration et relations interethniques ».
Gemeinschaft
Rapports sociaux pouvant être définis comme communautaires car émanant d’une « volonté
organique » (Wesenwille) engageant tout l’être , fondée sur des sentiments naturels et des
rapports de sang. (Inspiré de Ferdinand Tönnies, Communauté et société, 1887)
Gesellschaft
Rapports sociaux pouvant être définis comme sociétaires car émanant d’une « volonté
réfléchie» (Kurwille), fondée sur le calcul et le contrat. (Inspiré de Ferdinand Tönnies,
Communauté et société, 1887)
Communalisation (Vergemeinschaftung)
Sentiment subjectif d’appartenir à une même communauté. Dans ce cas, la disposition à
l’action est plutôt de type affectif et traditionnel. (Définition inspirée de Max Weber,
Economie et société)
Sociation (Vergesellschaftung)
Sentiment subjectif d’être lié à une collectivité par le biais d’intérêt ou de compromis ou de
contrats. La disposition à l’action est de type rationnelle que ce soit en « valeur » ou en
« finalité ». (Définition inspirée de Max Weber, Economie et société)
Communauté
Réification, substantialisation du sentiment d’appartenir à une collectivité sur la base de ses
origines, liens du sang ou caractéristiques externes.
Nation (Anderson)
Communauté politique imaginaire, et imaginée comme intrinsèquement limitée et souveraine.
Cela ne signifie pas que la nation n’existe pas ou n’est qu’imaginaire mais que la communauté
est imaginaire parce que ses membres ne connaîtrons jamais la plupart de leurs concitoyens,
jamais ils ne se croiseront bien que chacun vive l’image de leur communion
D’autres auteurs comme Seton-Watson ou Anne-Marie Thiesse soutiennent ce point de vue et
affirme qu’une nation existe lorsqu’un nombre significatif d’individus prétendent, décident
que tel est le cas. (Définition inspirée de Benedict Anderson, L’imaginaire national, Réflexion
sur l’origine et l’essor du nationalisme ; La Découverte ; Paris, 2002, (1983))
Unité politique
« Formes de sociétés humaines, organisées et administrées ». Pour Dominique Schnapper, une
unité politique peut être définie comme une nation moderne uniquement lorsqu’elle est
administrée par les intéressés eux-mêmes, donc par les citoyens. (Définition inspirée de
Dominique Schnapper, La Communauté des citoyens, Gallimard, Paris, (1994), 2003)
Nation moderne (nation politique, nation démocratique, nation-communauté de
citoyens)
La définition que donne Dominique Schnapper de la nation se réfère à une situation historique
et un type de nation qu’elle désigne par les adjectifs politique, démocratique. Elle définti la
nation comme une « Unité politique, la nation se définit par sa souveraineté qui s’exerce, à
l’intérieur, pour intégrer les populations qu’elle inclut et, à l’extérieur, pour s’affirmer en tant
que sujet historique dans un ordre mondial fondé sur l’existence et les relations entre nationsunités politiques. Mais sa spécificité est qu’elle intègre les populations en une communauté de
citoyens, dont l’existence légitime l’action intérieure et extérieure de l’Etat ». (Dominique
Schnapper, La Communauté des citoyens, Gallimard, Paris, (1994), 200, p.45)
Etat
Ensemble des institutions et des moyens de contrôle et de coercition qui permettent de créer la
cohésion interne et l’action vers l’extérieur. L’Etat est l’instrument de la nation, Pour
Schnapper, il, ne peut y avoir de nation sans Etat car l’Etat est le « support rationnel » (repris
de Hegel) de la nation. L’Etat est l’expression objective de l’identité collective. Cette identité
collective devient ainsi politique. L’Etat définit l’espace juridique commun, les droits et les
devoirs des citoyens (Etat de droit). (Définition inspirée de Dominique Schnapper, La
Communauté des citoyens, Gallimard, Paris, (1994), 2003)
Nation ethnique
Désigne des nations dont le lien entre l’Etat et ses membres se construit sur des attributs
ethniques. La vision des primordialistes insiste sur l’existence objective d’unités ethniques qui
seraient à la base de la nation. Les tenants de la vision constructiviste montrent en quoi les
processus d’inclusion et d’exclusion ainsi que ceux de catégorisation et d’identification se
fondent sur des éléments de type ethniques (liés à l’origine) comme les liens du sang, la
culture, la langue, la religion, etc.
Nation civique
Le lien entre la nation et ses membres découle d’une volonté politique commune et non d’une
supposée origine commune. Cette conception de la nation se rapproche de la définition de la
nation moderne donnée par Dominique Schnapper.
Citoyenneté
Appartenance à une communauté, à une société qui confère des droits et des obligations. En
l’occurrence, la participation à la société nationale passe par différents droits, dont
- droits civils (droit à la vie, à la liberté, à l’égalité, à la protection)
- droits sociaux (accès aux services publics, aux assurances sociales, à l’aide d’urgence)
- droits politiques (droit de participation au système démocratique, par participation
directe (vote, éligibilité) ou participation indirecte (pression, lobbying, etc.)
(Définition inspirée de T.H Marshall, 1950)
Citoyenneté légale
Liée aux pleins droits accordées aux individus qui sont juridiquement citoyens (et refusée à
ceux qui sont juridiquement étrangers)
Citoyenneté sociale
Définie comme une pratique sociale de participation directe ou indirecte à la vie publique par
les individus ou les groupes. Cette notion, plus floue se réfère à un (sentiment d’) engagement
vis-à-vis de la communauté politique qui dépasse le seul cadre légal ou de participation
politique directe. Elle peut se référer à ce que l’on appelle le « droit de cité » qui vise à
revendiquer des droits en matière de travail, de logement, de mobilité, d’éducation, de
distraction, etc.
Nationalité
Lien juridique qui établit l’appartenance d’un individu à une société politique, à un Etat . La
nationalité est née avec l’idée de nation. C’est l’Etat qui détermine la participation à l’espace
juridique commun, à la politique. Chaque Etat, au travers de sa législation nationale, est libre
de définir les modalités de l’acquisition de sa nationalité (Inspiré de Alain Prujinier,
Participation civique
Liée à l’intégration dans la communauté politique est liée à l’acte de voter, de se faire élire, à
la participation démocratique officiellement reconnue.
Participation civile
Liée à un engagement limité aux institutions informelles, non reconnues officiellement
(associations,…)
Espace public politique
« Structure de communication ancrée dans le monde vécu par l’intermédiaire de base
constituée «par la société civile. Habermas décrit l’espace public comme un réseau permettant
de communiquer des contenus et des prises de position (comme des opinions). Dans cet
espace, les flux de la communication sont filtrés et synthétisés, condensés en des opinions
publiques qui sont regroupées en fonction de thèmes spécifiques. L’espace public politique est
apte à répercuter les problèmes qui doivent être traités par le politique, car ne trouvent de
solution nulle part ailleurs. Il est le lieu de la « problématisation ». L’espace publique se
distingue par une structure de communication orientée vers l’entente ou tout au moins d’un
commun accord sur les règles d’une pratique de la communication.
Pour cela, Habermas estime qu’il faut un espace communicationnel et intersubjectif où
citoyens, hommes politiques et experts communiquent, se comprennent et tentent de se
convaincre et de s’influencer pour traiter des problèmes de la vie commune. Ce qui distingue
la sphère publique de la sphère privée, ce sont les conditions de communication. Dans les
sociétés complexes, l’espace publique constitue une structure intermédiaire, (mldiateur) entre
le système politique et les secteurs privés du monde vécu. Ils sont plus ou moins spécialisés
(Inspiré de J Habermas, Droit et démocratie, Gallimard, 1997)
Société civile
« Le cœur institutionnel de la société civile est composé des groupements, associations non
«étatiques et n on économiques à base bénévole qui rattachent les structures
communicationnelles de l’espace public à la composante « société » du monde vécu (…) il est
constitué par un tissu associatif » (J Habermas, Droit et démocratie, Gallimard, 1997)
Pour J. Cohen et A. Arato, la société civile est distincte de l’Etat, de l’économie et d’autres
systèmes fonctionnels de la société, mais rattachée aux domaines centraux de la sphère privée
du monde vécu. Ce qui caractérise la société civile c’est la pluralité,le caractère public
(institution de la culture et de communication), le caractère privé (domaine réservé au
développement individuel et au choix moral), la légalité (lié à des lois générales et aux droits
fondamentaux)
Typologie des modèles de citoyenneté
Source :
Marco Giugni et Florence Passy, Modèles de citoyenneté et mobilisation des immigrés en
Suisse et en France in Wicker Hans-Rudolf, Fibbi Rosita, Haug Werner, Les migrations et la
Suisse, Résulta du programme national de recherché “Migrations et relations interculturelles”,
Berne, Seismo, 2003, p.108)
Obligations culturelles
Critères formels pour la citoyenneté
liées à la citoyenneté
Monisme culturel
Pluralisme culturel
Ethno-culturel
Civique territorial
Modèle ethno-
Modèle civico-
assimilationniste
assimilationniste
Modèle ethno-
Modèle civico-
pluraliste
pluraliste