Figure schématique féminine assise, type

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Figure schématique féminine assise, type
Figure schématique féminine assise, type « violon ». Marbre blanc. Provenance
inconnue. Éventuellement attribuable au Maître du Metropolitan Museum. Cycladique
ancien I, vers 3000-2800 avant J.-C. Haut. : 18,5 cm. Anc. coll. Jouvenel, vers 1900 ;
acquise par Josef Mueller avant 1939.Inv. 202-4.
Par ses contours incisifs qui rythment des formes concises, la présente statuette, plus grande
que la moyenne et remarquablement bien conservée, est un magnifique exemple du type en
violon. Ses seins bombés, qui se détachent d’un buste entièrement plat, n’en sont que plus
voluptueux. En règle générale, les figurines appartenant à ce type ne sont pas pourvues de tels
attributs. (Sur les quelques idoles atypiques dotées d’une poitrine, les bras sont également
indiqués.) Mais, si inhabituelle soit-elle, la double entaille en V qui se situe à la base du cou et
dont la pointe trouve son espace entre les seins n’est pas unique. Une figurine de Kimolos,
semblable dans sa forme à l’exemplaire Barbier-Mueller, révèle une double encolure arrondie
(et une ancienne réparation sur sa tige céphalique). Une statuette inédite du Musée
archéologique de Paros, de nouveau avec une silhouette similaire, présente une triple incision
en V, ainsi que huit sillons abdominaux horizontaux dans la section médiane, et un large
triangle pubien au bas du torse (comme la figurine de Kimolos, elle a subi, elle aussi, une
réparation).
Par rapport à la partie supérieure du torse – inhabituellement détaillée – de la pièce BarbierMueller, il conviendrait peut-être de relever l’absence de toute incision sur les sections
médiane et inférieure. Trait caractéristique, la statuette accuse un profil mince, et les fesses
plates sont dénuées de toute marque.
Même s’il ne s’agit que d’une pure coïncidence, la présente statuette et celle du type Plastiras
(ci-après) sont pratiquement de la même hauteur et font partie d’une même collection très
ancienne.
Statuette féminine debout, type « Plastiras ». Marbre blanc. Provenance inconnue. Attribuée au Maître du
Metropolitan Museum. Cycladique ancien I, vers 3000-2800 av. J.-C. Anc. coll. Jouvenel, vers 1900 ; acquise
par Josef Mueller avant 1939. H. : 18,5 cm. Inv. 202-70. Musée Barbier-Mueller.
On pourrait dès lors se demander si elles n’ont pas été trouvées dans le même cimetière, voire
dans la même tombe, et si la figurine en violon a pu aussi être exécutée par le même
talentueux artiste, à savoir le Maître du Metropolitan Museum. Elle présente en effet une
certaine ressemblance avec l’idole en violon associée aux plus grandes statuettes Plastiras du
sculpteur. Cette figurine comporte une série de six sillons abdominaux, commençant juste audessous du niveau des coudes.
Le corps de l’idole Barbier-Mueller conserve encore la forme fondamentale de la pièce de
marbre plate comme une planche par laquelle le sculpteur a commencé. Les entailles
corporelles, remarquables de par leur sobriété, évoquent les coudes et la notion de bras pliés,
les hanches, et la taille de guêpe, tandis que le reste de la silhouette est resté tel quel. Bien
évidemment, le plus grand défi que le sculpteur se soit lancé a été de dégager la fine tige
céphalique sans la briser1.
1
Pour des parallèles supplémentaires sur la forme fondamentale de la statuette, cf. notamment
P. Getz-Gentle, Ancient Art of the Cyclades, Katonah Museum of Art, 2006, no 4 ; J. Thimme
(dir.), Art and Culture of the Cyclades, Karlsruhe, 1977, no 43. Pour la pièce de Kimolos, cf.
C. Zervos, L’Art des Cyclades, Paris, 1957, fig. 56b.