Atelier de formation et de sensibilisation: Partenaires
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Atelier de formation et de sensibilisation: Partenaires
Institut mauritanien de recherche scientifique Atelier de formation et de sensibilisation: « Le tourisme culturel et son rôle dans la lutte contre la pauvreté » Lieu : Nouakchott Durée :5 Jours Date : du 23 au 27 mai 2004 Nombre de bénéficiaires : 45 Partenaires : Bureau régional de l’Unesco à Rabat Fédération des Banques, Tourisme et Services Office National du Tourisme 1 Introduction Depuis quelques années la Mauritanie est devenue l’une des destinations privilégiées du tourisme saharien. Chaque année des milliers de visiteurs, venus de toutes les régions du monde sillonnent de vastes secteurs d’un pays à l’hospitalité légendaire. On ne peut que se féliciter de cette tendance et œuvrer à en tirer le meilleur profit aussi bien sur le plan de la connaissance mutuelle entre les peuples que sur celui du développement économique et social des zones visitées. Mais l’enthousiasme que nous pouvons légitimement avoir à l’égard de ce développement du tourisme ne doit pas voiler les risques que comporte une exploitation non contrôlée de nos potentialités dans ce domaine. Notre milieu naturel fragile et notre patrimoine culturel représentent des motifs d’attrait pour les visiteurs. Le rôle que peut et doit jouer le tourisme dans le développement économique du pays n’a d’égal que la nécessité de préserver et de valoriser les principales composantes de notre potentiel touristique. L’intérêt de cette formation est d’initier les opérateurs de tourisme à l’ensemble des précautions qu’exige une exploitation saine de notre patrimoine cultuel et naturel à des fins touristiques ; de les sensibiliser à la diversité et la richesse de ce patrimoine, de leur donner les connaissances minimales concernant le cadre économique, juridique et institutionnel de la promotion de ce patrimoine. Le but final étant d’amener les principaux acteurs économiques, institutionnels et associatifs à considérer le patrimoine culturel et naturel comme une ressource fragile qu’il faut ménager pour en assurer le développement durable, dans une optique de lutte contre la pauvreté en rapprochant au maximum les bénéfices du tourisme culturel des population locales. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme UNESCO « Le Sahara des cultures et des peuples » ainsi que dans la stratégie que l’Institut Mauritanien de Recherche Scientifique entend développer pour identifier, préserver et valoriser le patrimoine culturel national. Une étroite collaboration avec les différents acteurs du tourisme est absolument nécessaire pour réussir cette mission axée sur l’encadrement des différentes catégories de personnels concernés par le patrimoine culturel et le tourisme afin que ceux-ci puissent exploiter notre fonds culturel de façon compatible avec l’effort de sa préservation. 2 I Contexte et justification de l’activité Outre la dimension purement scientifique de son action, l’IMRS entend développer un rapport fort des différents usagers au patrimoine culturel, d’où l’initiative d’accompagner à temps le développement du tourisme culturel qui progresse dans le pays, lequel tourisme est surtout orienté vers la découverte des sites naturels ou historiques et des vestiges du passé qu’il soit lointain (préhistorique) ou plus tardif, (cités historiques et spécificité culturelles.) Il est clair que l’intérêt croissant pour les choses du patrimoine est un facteur favorable au développement du tourisme culturel, qui constitue un important vecteur de communication et d’échange entre les peuples, et par conséquent un moyen de connaissance mutuelle entre les nations. Les acquis culturels liés au tourisme sont réels; ses retombées économiques et sociales aussi. Les opportunités d’emplois et de revenus pour plusieurs franges de la population font du tourisme un secteur stratégique. Mais ces atouts ne doivent pas masquer les risques qui pèsent sur le patrimoine culturel du fait justement de cette importance. Les éléments du patrimoine sont menacés par une multitude de dangers d’origine diverse (naturelles, historiques, humaines etc.), les objets mobiliers en particuliers sont parfois déplacés et sortis, souvent à jamais, de leur contexte culturel propre quand ils ne sont pas tout simplement délaissés ou abandonnés pour des raisons fonctionnelles ou de mode. Les marchands d’objets de souvenir et les collectionneurs de pièces, aussi bien nationaux qu’étrangers, causent de sérieux dégâts à ce patrimoine, qui fait souvent l’objet d’un véritable pillage. Les catégories d’objets les plus exposés à ce danger sont nombreuses; cela va des objets archéologiques remontant à la plus haute préhistoire (bifaces, pointes de flèches, haches et autres outils en pierre, céramique) jusqu’aux bijoux anciens de grande qualité artistique mais délaissés pour des raison de mode. Ces menaces pèsent également sur les collections de manuscrits privés et sur les objets de l’artisanat, en bois ou en cuir (vieilles portes, coffres ouvragés, articles en cuir etc.) Sur un autre plan, le passage répété sur les sites archéologiques s’effectue souvent dans des conditions qui laissent à désirer. Il n’est pas rare de voir des sites de surface complètement labourés par le passage fréquent des voitures 4X4, rendant du coup les faciès en question difficilement lisibles. D’autre comportements, non moins dangereux, concernent les stations rupestres ; le recours à diverses solutions pour accentuer le contraste des parois rocheuses et améliorer la qualité des photos cause de graves préjudices aux peintures, qui perdent ainsi, au fil du temps, l’essentiel de leur éclat d’origine. Au-delà de ces menaces réelles sur lesquelles l’attention des usagers doit être constamment attirées, il y a tout l’héritage immatériel que les professionnels du tourisme doivent connaître et valoriser pour proposer à leurs clients un produit original, authentique et de qualité. Nous avons par exemple des fêtes traditionnelles qui peuvent être intégrées dans les offres touristiques locales pour préserver ses fêtes d’une part et en tirer le meilleur profit au plan de la communication et donc de la diffusion des connaissances sur le pays. Les pratiques culinaires sont très diverses au niveau national. Les recettes sont souvent à base de produits locaux ; c’est là aussi un patrimoine qu’il faut protéger et mettre en valeur avant qu’il ne soit définitivement englouti par la vague des recettes venues d’ailleurs. Lorsqu’on propose à nos hôtes des mets authentiquement mauritaniens et préparés avec soin, 3 nous donnons la preuve que nos sociétés ont aussi leur propre gastronomie. On peut regretter par exemple que les restaurateurs peinent à proposer aux touristes étrangers des repas étrangers mal préparés au lieu de développer des recettes locales saines et sans doute mieux appréciées par leurs clients. Il est clair que la sensibilisation des opérateurs de tourisme sur l’ensemble de ces questions est nécessaire pour préserver et valoriser le patrimoine culturel national dans toute ses composantes d’une part et l’insérer dans le tissu économique d’autre part. Une telle approche ne peut que contribuer au développement et à la lutte contre la pauvreté. Il s’est donc avéré primordial de prendre les précautions nécessaires à différents niveaux pour réduire au maximum les conséquences négatives d’une exploitation touristique abusive du patrimoine culturel et valoriser ce patrimoine au maximum pour le mettre au service du développement. L’Unesco et le Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie soutiennent la mobilisation de tous les intervenants dans ce secteur, afin d’assurer la protection et la gestion du patrimoine culturel et de le mettre au service d’une culture mondiale de la paix et du développement. II Participants Les participants à l’atelier sont au nombre de 44, issus des institutions publiques et privées impliquées dans le tourisme et dans l’exploitation du patrimoine culturel à des fins touristiques : - Fonctionnaires et agents de l’Office National du Tourisme (ONT) ; - Opérateurs de tourisme affiliés à la Fédération Banques Tourisme et Services (FBTS) ; - Représentants des communes dont le territoire est fréquenté par les touristes en raison de la présence de sites à caractère culturel - Représentants d’associations culturelles locales - Fonctionnaires et agents de l’IMRS. III Objectifs Cet atelier de formation avait pour objectifs de : - - - sensibiliser autour des thèmes qui concernent directement le tourisme culturel ; mieux expliquer l’importance du patrimoine culturel et de sa préservation ; montrer le rôle que doivent jouer les opérateurs de tourisme dans la préservation, la promotion et la valorisation du patrimoine culturel ; doter les personnels qui, de par leurs fonctions, sont en contact direct avec les touristes d’une part et les populations locales d’autre part, de connaissances se rapportant aux différents aspects du patrimoine. De telles connaissances sont sensées les aider à mieux connaître le patrimoine et favoriser des pratiques qui le respectent ; attirer leur attention sur la nécessité de ménager cette ressource qu’il faut protéger ; décourager au niveau local toutes les pratiques néfastes au patrimoine (vente d’objets considérés comme biens culturels, profanation des sites historiques, altération des monuments historiques) ; mettre en évidence les connexions entre le tourisme et le patrimoine culturel en insistant sur l’identification des éléments du patrimoine culturels, les dangers d’une exploitation anarchique de ces éléments, la nécessité d’une sensibilisation permanente 4 - - - - au profit du patrimoine et le rappel des règles juridiques qui le protègent, au niveau national et international ; expliquer les profits que les populations locales et les investisseurs peuvent tirer d’un tourisme qui respecte le patrimoine, en s’adressant aux différents partenaires impliqués (opérateurs, collectivités locales, associations culturelles) ; favoriser la production artisanale de qualité en respectant les spécificités locales. sensibiliser les opérateurs du tourisme sur les avantages qu’ils peuvent tirer d’une bonne préservation du patrimoine culturel qui est au cœur du produit qu’ils proposent ; donner à leurs agents de terrain (guides accompagnateurs, chauffeurs) des consignes visant à faire respecter les éléments du patrimoine par eux-mêmes et par les visiteurs qu’ils accompagnent ; favoriser la naissance d’activités autour du tourisme culturel (accueils, choix des circuits mettant en valeur le patrimoine) ; assurer une gestion judicieuse des ressources (association de site historique et de site paysagers dans des circuits où différents moyens des transports peuvent être utilisés (véhicules 4X4 ; randonnées pédestres, caravanes de chameaux) ; explorer les potentialités culturelles en matière de folklore, de danse, de musique de cuisine, et de fêtes populaires pour diversifier le produit touristique. IV Déroulement de l’atelier La mise en œuvre de l’atelier s’est faite à travers cinq thèmes majeurs développés chacun en une journée. Les séances quotidiennes de l’atelier se déroulent en trois phases. La présentation des modules et la coordination des débats a été confiée à cinq consultants nationaux qui ont présenté des modules consacrés à des thèmes touchant directement les aspects du patrimoine et du tourisme Les différents exposés s’inscrivent dans une logique de valorisation du patrimoine culturel et du rôle qu’il peut jouer dans la lutte contre la pauvreté et dans le développement social et culturel de façon générale. L’approche adoptée pour la présentation des modules est une approche participative qui consiste à susciter et recueillir les réflexions des participants à partir du contenu des modules proposés. - Module 1 présentation des aspects du patrimoine - Module 2 Aspects institutionnels et législatifs du patrimoine et du tourisme - Module 3 Les interactions entre le développement touristique et la préservation du patrimoine culturel et naturel - Module 4 Le rôle du tourisme culturel dans le développement de l’économie locale - Module 5 Les collectivités locales et les associations non gouvernementales et leur rôle dans la préservation du patrimoine culturel. L’ouverture de l’atelier a fait l’objet d’une cérémonie présidée par Mr. le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, assurant l’intérim de M. le Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. 5 Etaient présents également à cette cérémonie : - M. le Ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, - M. le Commissaire aux Droits de l’Homme, à l a Lutte Contre la Pauvreté et à l’Insertion, - M. le Secrétaire Général du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, - M. le Directeur de l’IMRS, - M. le Président du Projet de Sauvegarde et de Valorisation du Patrimoine Culturel Mauritanien ; - Mme la Directrice Générale de l’ONT, - M. le Secrétaire Général de la Commission Nationale pour l’Education, la Science et la Culture, - M. le Directeur du Tourisme au MCAT - M. le Président de la FBTS. - M. le Secrétaire général de la FBTS - M. le Directeur Général de la SOMASERT - M. le Directeur de l’Institut Supérieur du Tourisme - MM les conseillers et directeurs centraux au MCJS La présence de toutes ces autorités illustre l’intérêt que la Mauritanie accorde au sujet de l’atelier et au partenariat avec l’Unesco dans ce domaine. Cet intérêt a été clairement exprimé dans le discours inaugural prononcé par Mr le Ministre : « Le tourisme est considéré aujourd’hui comme la première industrie au monde, tant au plan des revenus qu’à celui des déplacements humains, sans parler de sa dimension culturelle et civilisationnelle indéniable… Le tourisme culturel figure en bonne place dans cette activité mondiale et notre pays a des atouts qui en font une destination privilégiée, et particulièrement la richesse et la diversité de son patrimoine culturel qu’il faut préserver… Nous remercions nos partenaires au développement et particulièrement l’UNESCO et son bureau de Rabat pour l’appui qu’ils n’ont cessé de nous apporter dans ce domaine et pour leur contribution à l’organisation de cet atelier. » Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion M. le Directeur de l’IMRS a rappelé les missions de l’Institut Mauritanien de Recherche Scientifique qui comprennent l’organisation et le développent de la recherche scientifique dans le domaine du patrimoine culturel d’où, a-t-il dit : « L’intérêt qu’il porte au tourisme culturel et aux opportunités que ce secteur offre aux sites du patrimoine pour être mieux connus. L’insertion de ce patrimoine dans le tissu économique est aussi un moyen de lutter contre la pauvreté en créant localement toute une série d’activités génératrices de revenus au profit de plusieurs secteurs de l’économie nationale, allant des compagnies de transport aérien aux marchands d’articles de souvenirs locaux. » 6 Exemple de déroulement d’un module: Module 1 : Des différents aspects du patrimoine culturel : Objectifs: • • • Introduire les différents éléments constitutifs du patrimoine culturel et naturel mauritanien : les sites et objets archéologiques, les monuments et paysages naturels, les manuscrits, les traditions populaires qu’elles soient orales ou artisanales, etc. Présenter les notions et concepts fondamentaux du patrimoine et homogénéiser les niveaux en la matière d’une assistance venant d’horizons divers afin de faciliter l’assimilation des modules suivants. Convaincre les participants d’inclure la ressource culturelle dans leur offre touristique Plan proposé : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Définitions Classifications des patrimoines Chronologie des patrimoines hiérarchie des patrimoines Protection du patrimoine Sensibilisation au profit du patrimoine Valorisation du patrimoine Phase 1 : Dans un premier temps le consultant présente un exposé détaillé, appuyé sur des illustrations. Différents supports pédagogiques sont mis à contribution pour obtenir le meilleur résultat possible (distribution de documents écrits, projection d’images, illustrations diverses). L’exposé dure environ deux heures ; il est suivi d’une pausecafé d’une vingtaine de minutes environ. Phase 2 : Les participants se répartissent en groupes de travail (3 à 4 selon les thèmes majeurs proposés par l’encadreur). Pour mieux approcher ce thème, une série de définitions avec exemples à l’appui sont présentées aux bénéficiaires de la formation pour les familiariser avec les différents aspects du patrimoine. 3 thèmes furent proposés aux groupes de travail : o connaissance du patrimoine o protection du patrimoine (répression, éducation, sensibilisation) o valorisation du patrimoine (exposition, publication, aménagement de sites). Chaque groupe discute de l’ensemble des aspects qui touchent au thème proposé en précisant les questions soulevées par l’exposé et en les enrichissant de réflexions et suggestions formulées par les membres du groupe.Un rapporteur prépare la synthèse du travail du groupe qui approfondit le contenu de l’exposé. Cette phase dure environ 1 heure à 1 h 30 ; elle est suivie par le déjeuner, la discussion continue durant le déjeuner pour affiner et finaliser le travail de groupe. 7 Phase 3 : Restitution en plénière A la reprise des travaux de l’atelier les participants se retrouvent en séance plénière, avec l’encadreur. Les groupes présentent leurs rapports à tour de rôle. Le rapporteur du groupe livre les résultats des discussions et reprend l’essentiel des questions soulevées lors du travail du groupe. Les recommandations du groupe sont formulées. Les remarques complémentaires faites par les membres des autres groupes de travail sont débattues et ajoutées éventuellement au rapport spécifique. L’encadreur dégage au fur et à mesure avec les participants les conclusions de la journée. Le texte complet du module est distribué pour mémoire à la fin de chaque séance pour donner aux participants un outil auquel ils peuvent se référer en cas de besoin. Les leçons retenues et les recommandations et suggestions des participants sont notées pour faire partie du document final. L’encadreur apporte les précisions souhaitées et approfondit la discussion. Les rapports des groupes sont ainsi complétés, enrichis et formalisés avec l’aide de l’encadreur. La durée de cette phase est de 1h à 1h30. La plénière est aussi l’occasion pour chacun de livrer ses réflexions sur les thèmes discutés dans les autres groupes pour enrichir la discussion. Les types de problèmes que les professionnels du tourisme rencontrent dans la pratique du patrimoine sont ainsi passés en revue. Les recommandations sont adoptées en même temps qu’est faite l’évaluation de la journée. Pour les autres modules l’approche est identique ; seuls les thèmes discutés par les groupes de travail varient en fonction des sujets abordés. Module 2 : Aspects Institutionnels et législatifs du patrimoine et du tourisme Objectif : Expliquer aux participants le cadre juridique et institutionnel mis en place en Mauritanie pour protéger le patrimoine culturel et assurer son insertion dans le développement. Plan Proposé : 1. Présentation de la loi relative à la protection du patrimoine 2. Economie touristique et protection du patrimoine 3. Cadre institutionnel du patrimoine et du tourisme en Mauritanie et les stratégies nationales dans ces deux domaines. Contenu du module : L’introduction du module rappelle le contexte historique dans lequel est né l’intérêt pour préserver l’œuvre des anciens. Les transformations liées à l’industrialisation ont contraint les Etats à adopter des législations propres au patrimoine et créé des institutions chargées de sa protection et de sa valorisation. En Mauritanie, la loi 72.160 est le principal texte en la matière ; elle fut présentée, commentée et analysée. Les concepts, les différentes catégories de patrimoine, les mesures de protection et les régimes juridiques qui leur sont applicables furent abordés avec clarté. Dans un deuxième temps, d’importants développements ont été consacrés à la relation patrimoine culturel/tourisme en général et particulièrement en Mauritanie où les pouvoir 8 publics saisissent parfaitement cette relation et entendent l’exploiter au profit d’un tourisme respectueux du patrimoine. Une troisième partie du module est consacrée à la présentation des différentes institutions officielles concernées par le patrimoine culturel et le tourisme, leur mission et leur domaine d’intervention Module 3 : Les interactions entre le développement touristique et la préservation du patrimoine culturel et naturel Objectif : Permettre de comprendre la position du patrimoine en tant que ressource touristique et le rôle que peut jouer le tourisme dans la préservation du patrimoine Plan proposé : 1. Le patrimoine culturel, la valeur nationale 2. Le patrimoine culturel, support de développement 3. Le tourisme culturel, dimension de conservation et de développement 4. Le tourisme culturel, une entreprise à gérer Contenu du module : La présentation du patrimoine culturel comme une valeur nationale au niveau identitaire et économique. Le tourisme offre l’opportunité d’intégrer le patrimoine culturel dans le tissu économique national sans risque pour ce patrimoine. Le patrimoine culturel peut être un levier important de l’économie nationale, avec l’identification et l’exploitation des « noyaux culturels de développement » comme les arts, artisanat, les fêtes traditionnelles, les sites historiques, les musées etc. Les incidences économiques du tourisme peuvent toucher de larges pans de la population et l’importance de ce secteur exige une attention particulière à son égard et l’élaboration de politiques impliquant l’ensemble des partenaires concernés, publics et privés. Module 4 : Le rôle du tourisme culturel dans le développement de l’économie locale Objectif : Permettre de comprendre le rôle que peut jouer le tourisme autour des sites culturels dans l’amélioration du niveau de vie local. Plan Proposé : 1. Données générales sur l’activité touristique 2. L’importance du développement de l’activité touristique en Mauritanie 3. Le tourisme dans l’économie de la commune de Chinguetti 4. Les étapes à retenir dans le développement du tourisme culturel dans une localité donnée 9 Contenu du module : L’importance des flux humains et financiers provoqués par la culture touristique a été mise en lumière avec chiffres à l’appui. Pour l’Afrique ce flux a presque doublé entre 1990 et 2002. Cependant, l’apport économique et culturel largement positif de cette activité n’est pas sans revers et une gestion saine du secteur implique de minimiser les effets négatifs sur l’environnement naturel et culturel des régions fréquentées. Les aspects naturels et culturels figurent en bonne place parmi les éléments constitutifs de l’offre touristique. C’est particulièrement vrai pour la Mauritanie où la trilogie tourisme durable - tourisme culturel – écotourisme est de plus en plus considérée dans une perspective de sensibilisation de tous les intervenants publics et privés. La Mauritanie n’échappe pas à l’évolution rampante du tourisme en Afrique d’autant qu’elle peut offrir une vaste gamme de produits « nature » et de produits « culture ». Le développement des équipements et infrastructures d’accueil a permis de doubler en moins de 10 ans le nombre de touristes qui viennent en Mauritanie, avec un taux annuel de progression de plus de 18%. Les retombées économiques sont évidentes d’après les résultats des opérateurs nationaux et les possibilités d’emploi qu’ils assurent sans compter les innombrables activités non chiffrées qui se développent en rapport avec le tourisme. L’exemple de la ville historique de Chinguetti montre le profit qu’un centre culturel et historique peut tirer de sa position dans une région prisée par des touristes de plus en plus nombreux, si elle adopte une approche appropriée. Module 5 : Les collectivités locales et les associations non gouvernementales et leur rôle dans la préservation et la mise en valeur du patrimoine Objectif : Situer le rôle dévolu à chacun des principaux acteurs appelés à intervenir dans le développement du tourisme culturel en Mauritanie : Etat, collectivités locales, société civile, professionnels du tourisme. Plan proposé : 1. 2. 3. 4. Compétences communales Rôle des acteurs locaux dans la gestion du patrimoine Mobilisation des acteurs pour la conservation et la mise en valeur du patrimoine Renforcer la gouvernance locale pour un meilleur développement de la cité. Contenu du module : Lorsqu’il n’existe pas de textes clairs en matière de compétences, seul l’usage consacre le rôle que l’Etat attribue à la commune en fonction de la capacité de celle-ci à l’assumer. Les besoins du tourisme demandent une précision de ce rôle, essentiellement opérationnel d’une part, et l’adhésion des populations locales à la promotion du secteur. D’autre part, il y a une dimension pédagogique à mettre en valeur par l’association des habitant à tout ce qui fait leur appartenance à la cité. La charge de symbolique que renferme le patrimoine culturel peut servir de moteur à une dynamique identitaire et à une prise en charge réelle des intérêts de la commune par ses propres habitants. Pour cela il faut une mobilisation des principaux acteurs par des programmes de promotion culturelle, sur la base d’un 10 inventaire des éléments constitutifs du patrimoine culturel, en concertation avec la société civile. Cette réflexion permet d’identifier les priorités, de localiser les dangers et de dégager les orientations à suivre. Des plans d’action peuvent alors être élaborés et leur mise en œuvre assurée avec les moyens appropriés, en plaçant le patrimoine culturel à sa juste place dans l’ensemble des projets de développement, lesquels projets pouvant être inéligibles s’il portent attente à ce patrimoine. Il s’agit en fait d’assurer une bonne gouvernance avec la participation de toute les instances du conseil municipal (commission culturelle, commission de l’environnement, etc.) La mobilisation des ressources municipales, avec l’adhésion des ANG et avec une bonne communication horizontale, sera alors plus efficace. V Conclusions et recommandations Au terme des cinq jours, l’atelier a été officiellement clôturé par Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports en présences de plusieurs personnalités représentant les institutions concernées. Il a prononcé à cette occasion un discours dans lequel il a renouvelé les remerciement de la Mauritanie à l’Unesco et particulièrement à son Bureau de Rabat pour l’appui qu’ils lui apportent, et particulièrement dans le domaine de la promotion et de la préservation du patrimoine culturel national : « Nul doute que cet atelier, organisé au profit des opérateurs de tourisme, aura des résultats positifs pour l’exploitation du potentiel touristique national dans ces composantes naturelles et historiques qui font de la Mauritanie aujourd’hui une destination privilégiée de plusieurs milliers de touristes. » L’une des bénéficiaires de l’atelier a prononcé, au nom de l’ensemble des participants, un mot dans lequel elle a remercié les organisateurs de cette manifestation et souhaité que d’autres ateliers de même types soient organisés plus souvent pour éclairer les opérateurs de tourisme sur les multiples connexions entre le tourisme et le patrimoine culturel et sur l’ensemble des questions touchant de près ou de loin cette activité aux ramifications économiques, sociales et culturelles. Les responsables et les personnels des institutions ayant pris part à cet atelier ont exprimé leur entière satisfaction de la tenue de cet atelier et reconnu la pertinence et l’utilité des informations qu’ils ont obtenues à cette occasion. Ils ont regretté ne pas être plus souvent invités à de tels ateliers. Ils sont sortis de cet atelier avec une plus nette perception des problèmes et des enjeux qui entourent le patrimoine culturel et l’importance qui est la sienne au triple plan des contacts civilisationnels, du développement économique national et de la lutte contre la pauvreté. Les conclusions de l’atelier font ressortir la prise de conscience d’un certain nombre de faits dont il faut tenir compte dans toute action orientée vers le développement du tourisme culturel en Mauritanie. - Le tourisme est aujourd’hui la première industrie au monde. En Mauritanie, bien qu’encore à ses débuts, il n’en a pas mois connu un développement fulgurant ces dernières années. Les pouvoirs publics y accordent une importance de plus en plus grande, conscients de son rôle dans la lutte contre la pauvreté et le dans développement à la base. 11 - En raison des spécificités qui nous sont propres (venue tardive dans le secteur, disproportions des investissements requis avec les possibilités financières des opérateurs, etc.) notre produit touristique phare devra être notre patrimoine culturel dont les témoins tangibles ou non sont des noyaux potentiels du développement touristique. Ces noyaux sont vulnérables et non renouvelables et leur préservation est à la fois une exigence identitaire nationale et un besoin économique vital. - C’est en cela que ce développement nous interpelle et nous pose de nouveaux défis par la menace qu’il fait planer sur notre patrimoine d’un côté et, de l’autre, les nouvelles opportunités de sauvegarde et de valorisation qu’il offre à ce même patrimoine. La complémentarité entre patrimoine culturel et patrimoine naturel d’un côté et leur fragilité commune de l’autre suggèrent une exploitation et un traitement combinés de ces deux ressources fondamentales du tourisme. - L’interaction entre sauvegarde et valorisation du patrimoine, entre tourisme culturel et lutte contre la pauvreté, les acteurs nationaux du patrimoine et du tourisme en sont conscients tout comme ils sont conscient de la nécessité de la maîtriser et de la mettre au service d’un développement respectueux des ses propres ressorts. Sur un autre plan les participants ont reconnu la nécessité de faciliter l’implication des populations locales dans le développement de la production culturelle et la création de valeur ajoutée locales ; ce thème a été l’un des plus abordé au cours de cet atelier, ce qui dénote une réelle prise de conscience de la nécessité d’une gestion de proximité des aspects touchant le tourisme et le patrimoine culturel. - Au delà de cet atelier, les participants ont suggéré, à l’unanimité, de : poursuivre la réflexion pour développer la promotion des labels « tourisme culturel » et « écotourisme ». Ils ont souligné avec insistance qu’une meilleure insertion du patrimoine culturel dans l’offre touristique passe nécessairement par un échange permanent entre professionnels des deux secteurs et par l’intensification des actions de formation et de sensibilisation. - La multiplication de ce type d’atelier qui doit profiter aux différents acteurs, est l’un des moyens efficaces pour enraciner une véritable culture d’ouverture et de respect de la culture, mais aussi d’améliorer la qualité des prestations proposées aux visiteurs intéressés par la particularité culturelle et physique de la Mauritanie. - Accompagner, impulser et orienter le développement du tourisme et en profiter pour sauvegarder et valoriser le patrimoine culturel, s’avère être une bonne option pour faire de cette activité un levier de lutte contre la pauvreté et un moteur de développement durable. - L’interaction entre le devenir du patrimoine culturel et le développement du tourisme a été analysée sous divers angles. Le marché émergeant du tourisme culturel en Mauritanie, l’identification des circuits touristiques culturels et leurs besoins en infrastructures ont fait l’objet de discussions particulièrement riches. - La tenue des sessions de formations souhaitées doit être envisagée de préférence dans les zones de grande affluence touristique et donc de grande densité d’opérateurs pour faciliter une participation optimale d’une part et pouvoir observer le maximum de 12 situations concrètes où les touristes et leurs accompagnateurs sont en contact direct avec les éléments du patrimoine culturel et naturel. Il est prévu de soumettre une fiche de projet s’inscrivant dans la continuité de cet atelier aux principaux partenaires pour discussion, adoption et exécution le cas échéant. 13