Abdel Halim Hafez - Le Hall de la chanson
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Abdel Halim Hafez - Le Hall de la chanson
Abdel Halim Hafez Objet d'un véritable culte en Egypte, Abdel Halim Hafez, commence sa carrière de chanteur en 1952. Son style a influencé nombre d'interprètes tant de la jeel music, du raï ou de la techno orientale. ___________________________________________________________ Né le 2 juin 1929 à al-Hilwat, un village situé dans la province d'al-Charqia en Egypte, d'origine modeste, Abdel Halim Hafez est très tôt orphelin. En 1945, en compagnie de son frère Ismaïl, il s'installe au Caire. Tous deux s'inscrivent à l'Institut arabe de musique. Abdel Halim choisit d'étudier le hautbois, alors que l'instrument à la mode est le oud, brandi comme un étendard par Farid El Atrache, Mohamed Abdelwahab et El Qasabdji, le musicien attitré de la diva Oum Kalsoum. Ces trois musiciens dominent alors outrageusement la chanson arabe dont ils sont les modernisateurs les plus efficaces. En mai 1948, Hafez obtient le diplôme de l'Institut. Dans sa promotion, on retrouve Kamal Al-Tawil et Ali Ismaïl, ses futurs compositeurs. L'année suivante, devenu célèbre en tant qu'acteur (il a incarné un jeune premier dans Dalilah), il est nommé au pupitre des hautbois au sein de l'Orchestre symphonique de la radio. Mais sa carrière de chanteur débute réellement à partir de 1952. Après un échec cuisant à Alexandrie, il est annoncé au Jardin Al-Andalus du Caire le 18 juin 1953. La radio vient de diffuser une nouvelle qui soulève l'espoir de millions de démunis : l'abolition de la monarchie et la naissance de la République, instaurée par le colonel Nasser, amateur de bonne musique et familier des spectacles du jeudi d'Oum Kalsoum. Suite au succès de cette soirée, Abdel Halim Hafez est définitivement reconnu par ses pairs et par le public. La renommée de celui que l'on surnomme « le rossignol brun » dépasse les frontières de la terre des Pharaons pour conquérir les cœurs et les esprits des jeunes du monde arabe tout entier. Révélé au moment des luttes anticolonialistes, des multiples tentatives avortées d'union arabe, de la nationalisation du canal de Suez et de l'émergence de nouveaux talents littéraires (Ihsan Abdel Qodous) ou cinématographiques (Youssef Chahine), Abdel Halim représente un modèle de réussite. En 1959, il fonde une société de production cinématographique et deux ans plus tard une maison de disque, avec Mohamed Abdelwahab. Il nous reste de lui, de nombreux témoignages enregistrés, télévisés et seize films dont le dernier, tourné en 1969, Abi Fouq al-Chajara, est le plus célèbre. Il y échange (avec la pulpeuse Nadia Lotfi) le plus long et le plus langoureux baiser du cinéma arabe. Le 30 mars 1977, il meurt des suites d'une bilharziose tenace, à l'hôpital King's College de Londres, âgé de quarante-sept ans. Accompagné lors de son enterrement en 1977 par plus de deux millions de personnes éplorées, Abdel Halim fait aujourd'hui l'objet d'un véritable culte en Egypte. Son style communicatif, radicalement différent de celui compassé de ses aînés, a influencé plusieurs générations. Les tenants de la jeel lui doivent leur vivacité rythmique. Les vedettes du chant moderne soudanais et maghrébin s'inspirent de ses mélodies. Khaled, le "roi" du raï, n'hésite pas à entonner, en privé, un air de Hafez et Natasha Atlas, la prêtresse de la techno orientale a intitulé son nouvel album Halim en son hommage. © Hall de la Chanson