10 Franciliens face à la crise - Région Ile-de
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10 Franciliens face à la crise - Région Ile-de
REGARDS ACTUELS SUR LA RÉGION DE DEMAIN NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Vers l’emploi 10 Franciliens face à la crise RegionIledeFrance @iledefrance www.iledefrance.fr 02 LES INVITÉS DE LA RÉDACTION Journalistes, photographes, illustrateurs, experts, citoyens engagés… Voici quelques-uns des contributeurs dont la Région Île-de-France s’est entourée pour ce numéro. CHARLINE COGNY ET MARION DUMAIN Élèves du BTS hôtellerie restauration option B au CFA des Métiers de la table à Paris 17e, elles ont célébré, pour notre rubrique « Saveurs région », le plus francilien des champignons en l’accommodant avec de la coriandre. P. 37 CLOTKA Illustratrice. Parisienne depuis l’âge de 10 ans, elle a publié sa première BD en 2009 (Les Équilibres instables avec Loïc Dauvillier). Ses dessins illuminent régulièrement des romans jeunesse (Charly Tempête, La Famille trop d’filles…) et des magazines pour enfants (J’aime lire, Moi je lis…). P. 34 MARTIN ARGYROGLO Photographe. Passionné par la prise de vue de spectacles et d’espaces scénographiés notamment, il s’est surpassé lors de la marche républicaine du 11 janvier à Paris. À découvrir dans notre rubrique « Carte blanche », un cliché qui fera date. P. 36 © DR © Martin Argyroglo © ©Chloé_Vollmer_Lo © Stéphanie Lacombe/Picturetank © Alfred Cromback/Le Carton/Picturetank CÉDRIC NICOLAS Chef cuisinier à Boulogne-Billancourt (92). Son restaurant porte le label « Des produits d’ici cuisinés ici » et tout le monde y gagne : les maraîchers d’Île-de-France comme les clients adeptes de plats savoureux. Et même l’environnement ! P. 10 MARTIN PROVOST Cinéaste à qui Séraphine a valu la consécration publique et critique en 2009, il a présidé le jury du dernier Festival international du film d’environnement. Un rôle qui avait du sens, comme le démontre son édito. P. 39 Le magazine d’informations de la Région Île-de-France. Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur général adjoint en charge de l’unité communication : Xavier Crouan. Comité éditorial : Jean-Michel Thornary, Xavier Crouan, Aurélien Perol, Jonathan Sebbane, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire de rédaction : Didier Fil. Journalistes : Renaud Charles, Xavier Frison, Christophe Grand, Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Saïd Taki ; Stéphane Boumendil, Stéphanie Cayrol, Aude Raux (Citizen Press) ; Camille Drouet (Courrier international) ; Page 13. Couverture : Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank. Création, conception et réalisation : Citizen Press. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution. Périodicité : cinq numéros par an. Impression : Île-de-France est édité à 3 399 568 exemplaires sur papier 100 % recyclé 70 g par Lenglet Imprimeurs. Pour contacter la rédaction : Île-de-France, 35, boulevard des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. [email protected] / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Suivez-nous sur le Web et les réseaux sociaux : www.iledefrance.fr www.facebook.com/ RegionIledeFrance https://twitter.com/iledefrance SOMMAIRE 03 NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 TEMPS RÉEL 04L’IMAGE Baptême international pour le vélodrome 06L’ESSENTIEL Les actualités de la région 09 ÇA FAIT DÉBAT Télétravail : prêts à sauter le pas ? 10 J’AI TESTÉ POUR VOUS Locavore… J’adore ! 12 C’EST MON JOUR Le T8 sur les rails 04 04 TEMPS FORT Vers l’emploi 10 Franciliens face à la crise 14Comment l’action publique accompagne les Franciliens en matière de formation et de création d’entreprise 18TÉMOIGNAGES Derrière les froides statistiques du chômage, des hommes, des femmes, des parcours pour décrocher un emploi… 24SONDAGE En quête d’emploi 26 TRIBUNES LIBRES L’expression des groupes politiques 07 09 10 TEMPS PARTAGÉ 28 DÉJÀ DEMAIN Heures de pointe du matin, chagrin 32RÉTRO Les derniers témoins d’Auschwitz 34 EN CHEMIN De Pont de Sèvres à Noisy-Champs 36 CARTE BLANCHE … au photographe Martin Argyroglo 37 SAVEURS RÉGION Le champignon de Paris 38 C’EST À VOUS Idées et réactions 39 ENCORE UNE MINUTE « L’écologie dans le cerveau », par le cinéaste Martin Provost 12 14 28 32 Vidéos, galeries photos, infographies animées : retrouvez tous les bonus sur notre eMag (www.emag.iledefrance.fr) 34 NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 04 TEMPS RÉEL L’IMAGE Baptême international pour le vélodrome Texte Julie Védie Photo William Dupuy/Picturetank #SportsIDF Ce sera le premier grand rendez-vous international pour le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (78). Du 18 au 22 février, l’équipement cycliste francilien accueille les Championnats du monde de cyclisme sur piste. Plus de 270 sportives et sportifs de haut niveau représentant une trentaine de nations, issues des cinq continents, s’affronteront en 19 épreuves sur cette piste taillée pour les records. Conçu par Ralph Schürmann, considéré par les professionnels comme le meilleur designer de pistes cyclistes (on lui doit notamment la création du vélodrome de Laoshan, utilisé pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008), le vélodrome de SaintQuentin-en-Yvelines est, en effet, équipé d’une piste unique au monde : 250 mètres de longueur sur 8 de largeur avec un rayon constant de 23 mètres, permettant une vitesse maximale de 85 kilomètres par heure. Avec, côté spectateurs, une capacité de 5 000 places assises. Imaginé dans le cadre de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2012 et cofinancé par la Région Île-de-France, le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines est resté à l’ordre du jour, offrant aux professionnels comme aux amateurs un équipement unique avec également une piste de BMX à double rampe. La Fédération française de cyclisme y a installé son siège, l’ensemble devenant ainsi le Centre national du cyclisme. Plus d’infos sur www.velodrome-national.com J- 2 avant le début des Championnats du monde de cyclisme piste UCI (Union cycliste internationale) au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, du 18 au 22 février / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 05 NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / © Aldo Sperber/Picturetank 06 TEMPS RÉEL L’ESSENTIEL En haut de l’affiche #TourismeIDF Elle a beau être concurrencée, l’Île-de-France reste la première destination touristique mondiale. Entre juillet 2013 et juin 2014, 47 millions de visiteurs ont ainsi posé leurs valises dans la région. Plus de 40 % d’entre eux viennent de l’étranger. Paris séduit toujours autant, mais les escapades se multiplient aussi à Versailles, Rambouillet (78), Fontainebleau, Provins (77), Saint-Ouen (93) (photo), Auvers-sur-Oise (95)… Plus d’infos sur http://pro.visitparisregion.com Nouveaux trains en vue © Christophe Recoura/Bombardier #TransportsIDF Fin décembre, une commande de 42 trains de type Regio 2N a été passée par le Stif et la SNCF pour équiper la ligne R du réseau Transilien. Ils seront mis en service à partir de septembre 2017 entre Gare de Lyon (Paris 12e), Melun, Montereau (77) et Montargis (45). Contenant 1 746 places assises, ces rames pourront transporter 3 120 personnes. Le tout, en offrant un meilleur confort, grâce notamment à des sièges plus larges et « anti-lacération ». Et en consommant 20 % moins d’énergie que les trains de la génération précédente. Plus d’infos sur www.transilien.com En bref #OpenDataIDF En 2013, la Région a apporté son aide à plus de 3 700 associations. Qui sont-elles ? Quels sont les montants des subventions accordées ? Toutes ces données publiques sont disponibles sur la plateforme open data de la Région, data.iledefrance.fr #BudgetIDF2015 La réforme de la restauration scolaire franchira une nouvelle étape en 2015. Après les lycées de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise, ce sont les cantines de 112 établissements de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne qui appliqueront la tarification modulée en fonction du quotient familial. Coût de la mesure : 14,3 millions d’euros. / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 © Aldo Sperber/Picturetank 07 Place au passe Navigo unique #Navigo La mesure est désormais officielle : le passe Navigo à tarif unique verra le jour à la rentrée prochaine. Et son montant sera de 70 euros. Pour y parvenir, il aura fallu, notamment, un accord entre la Région et la Chambre de commerce et d’industrie Paris Île-de-France, puis des adaptations législatives votées fin 2014. Pour les habitants les plus éloignés de la capitale, cette nouveauté va se traduire par une économie annuelle de 500 euros. 18 000 C’est le nombre d’emplois que généreront, chaque année dès 2018, les travaux du Grand Paris Express. Le tout dans une vingtaine de métiers : soudeurs, professionnels du terrassement, des ouvrages d’art métalliques… Les jeunes les plus éloignés de l’emploi devraient en être les premiers bénéficiaires, en vertu d’une convention signée entre l’État, la Région, l’Éducation nationale, Pôle emploi et la Société du Grand Paris notamment. Plus d’infos : www.idf.direccte.gouv.fr NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 08 TEMPS RÉEL L’ESSENTIEL Déniché sur Twitter #UniversitésIDF « Une centaine de bibliothécaires, archivistes et documentaires dans la future bib Condorcet », a annoncé la rédaction d’Archimag (@ArchimagRedac) le 5 janvier 2015, tout en rappelant que le bâtiment du futur campus d’Aubervilliers (93) sera conçu par l’agence Portzamparc. La Région Île-de-France assure la maîtrise d’ouvrage de cette grande bibliothèque qui permettra de regrouper en un même endroit des fonds documentaires dispersés sur 25 sites. Livraison en 2018-2019. Suivez-nous sur Twitter @iledefrance Les transports en force ! © Région Île-de-France #BudgetIDF2015 Le budget 2015 voté en décembre par les élus régionaux donne la mesure de l’effort déployé en faveur des transports du quotidien. Au total, 1,8 milliard d’euros est prévu pour répondre aux attentes des usagers et moderniser le réseau francilien pour ce secteur. Un record. Par exemple, 245 millions d’euros iront aux projets de tramway. Plus d’infos sur http://ridf.fr/budget2015 Et 67 millions seront consacrés au développement des bus en site propre. En bref #EnvironnementIDF En octobre prochain, la conférence mondiale sur le climat (COP21) se tiendra en Île-de-France, au Bourget (93). En attendant ce rendez-vous majeur pour l’avenir de la planète, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France a confié à la dessinatrice Pénélope Bagieu la réalisation d’une bande dessinée sur le changement climatique. www.iau-idf.fr (rubrique « Dossiers à suivre » puis « Changement climatique ») / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Plus d’actualités de la région sur www.iledefrance.fr ÇA FAIT DÉBAT TEMPS RÉEL 09 Télétravail : prêts à sauter le pas ? Texte Xavier Frison Photo Joanna Tarlet-Gauteur/Picturetank Le travail à domicile se développe, tout comme les technologies qui rendent crédibles les bureaux à distance. Si des freins persistent, vos témoignages plaident pour sa généralisation. #EmploiIDF En Île-de-France, des centaines de milliers de salariés effectuent chaque jour un fastidieux trajet domiciletravail aux mêmes horaires, engorgeant les transports en commun et les routes. Alors, qu’est-ce qu’on attend pour promouvoir le télétravail à grande échelle ? Oui, mais ce n’est pas si simple, répondent les internautes à notre débat en ligne sur iledefrance.fr. Avec son facétieux pseudo, Hugo Lin est enthousiaste : « Je suis entièrement pour ! On doit toujours aller chercher du travail sur Paris ou en proche banlieue et on passe des heures dans le RER. Ça nous coûte de l’argent et du temps. » Margot, une journalistepigiste de l’est parisien qui travaille déjà beaucoup chez elle, se demande « pourquoi les entreprises d’Île-de-France ne se mettent pas d’accord pour fonctionner sur des horaires décalés d’une heure ou d’une demi-heure ? Tout le monde y gagnerait ». TelleMelun, elle, est déjà une habituée du télétravail. Chef de projet marketing dans une agence, elle a opté pour deux jours de travail à domicile : « Mon employeur et moi sommes satis faits. Je suis derrière mon ordi à 8 h 45/9 h contre 10 h à Paris, où j’ai 1 h 25 de trajet aller. Je traite mieux les dossiers de fond qu’en open space où la concentration est plus difficile. Par contre, je suis contente d’aller au bureau pour les réunions et avoir du relationnel. » MEILLEURE PRODUCTIVITÉ Tout n’est pas rose pour autant chez les télétravailleurs. À commencer par le manque de place dans certains logements. Frédéric, travailleur indépendant, pointe par ailleurs le risque de « confusion vie privée-vie professionnelle » et le « manque d’échanges humains ». Phil alerte sur la « très forte autodiscipline » exigée par le télétravail : « Il y a toujours la tentation de faire autre chose. » A contrario, Frédéric estime que « la pro ductivité est bien meilleure que dans un bureau ! » Pour sa part, LOF, taquin, estime que la fonction publique territoriale devrait tenter l’expérience. Ce que fait, depuis 2014, l’Agence des espaces verts, l’un des organismes associés de la Région. Participez à notre nouvelle consultation en ligne : « La laïcité, une question d’actualité pour les lycées ? » NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 10 À Neuville-sur-Oise, chez le maraîcher. … la Région Créé il y a deux ans par le Cervia, l’organisme chargé de promouvoir l’agroalimentaire d’Île-de-France, le label « Des produits d’ici cuisinés ici » concerne 110 restaurateurs. Quant à la marque « Saveurs Paris Île-de-France », elle regroupe 210 producteurs (agriculteurs, artisans et PME), dont 45 bio. Toutes les infos sur le Cervia, son label et sa marque : www.mangeonslocal-en-idf.com et www.saveursparisidf.com / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Au menu du jour, au restaurant La Machine à coudes, uniquement des légumes récoltés en Île-de-France : betteraves Chioggia, carottes rouges, violettes et noires, radis green meat et petits poireaux de Gennevilliers. J’AI TESTÉ POUR VOUS TEMPS RÉEL 11 Locavore… J’adore ! Texte Julie Védie Photos Stéphanie Lacombe/Picturetank L’Île-de-France compte nombre de maraîchers et producteurs de talent. Pour les soutenir, un label distingue les restaurants cuisinant leurs produits. Rencontre avec Cédric Nicolas, chef adepte du local à Boulogne-Billancourt. #TerroirIDF « Viens, je vais te montrer les Bruxelles. » Les bottes dans la boue sablonneuse typique de la vallée de l’Oise, Laurent Bérurier, maraîcher de père en fils, fait admirer ses légumes. Avec lui, Marlène Alexandre-Buisson, propriétaire du restaurant La Machine à coudes à Boulogne-Billancourt (92), et son chef, Cédric Nicolas, sont venus admirer les dernières récoltes. Des courges, des crosnes, des blettes, des radis et des carottes de toutes les couleurs, des persils tubéreux et des choux ! Le tout made in Île-de-France bien sûr. « Sur 10 hectares, on cultive 160 espèces de légumes, dont 33 variétés de choux », précise Laurent Bérurier. Le maraîcher de Neuville-sur-Oise (95) ne vend plus sa production aux particuliers mais à Ter roirs d’avenir, une centrale d’achat approvisionnant les grands restaurants en produits de qualité issus de petits producteurs. « DES PRODUITS D’ICI CUISINÉS ICI » Marlène et Cédric posent mille questions, scrutent les légumes, les touchent, les sentent… À La Machine à coudes, on décide du menu le matin, en recevant les produits du jour, suivant l’inspiration. « Et venir ici, ça m’inspire », ajoute Cédric, fort de son expérience dans le milieu de la restauration gastronomique, notamment auprès du chef écossais Gordon Ramsay à Versailles (78). En tout cas, il y a toujours une place sur le menu pour les légumes franciliens. « C’est le Cervia (Centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire) qui est venu nous voir au restaurant pour nous présenter son label “Des produits d’ici cuisinés ici” (voir encadré p. 10). C’était logique d’adhérer, surtout quand on travaille déjà avec des producteurs de la région : tout le monde se connaît dans le milieu du bon », raconte Marlène, en suivant Laurent Bérurier dans ses champs. Aujourd’hui, plus d’une centaine de restaurants franciliens affichent le label du Cervia. « Tu fais les poires de terre ? demande Cédric à Laurent Bérurier, je n’en ai jamais travaillé… » « J’en avais la semaine dernière ! Ça ressemble à une racine de dahlia. » « Et comment tu les prépares ? » « Ben, je ne sais pas, moi, je ne suis pas chef ! » répond le maraîcher en riant. Depuis qu’il travaille pour les restaurateurs, exigeants et en recherche permanente de produits originaux, il cultive les légumes les plus étonnants, comme le persil tubéreux ou encore la betterave Chioggia, que Cédric glisse délicatement dans son panier. Elle figurera au menu du jour, avec des carottes rouges, violettes et noires, du radis green meat, et des petits poireaux de Gennevilliers. PAS BESOIN D’ÉPICES Direction Boulogne-Billancourt et le restaurant La Machine à coudes, à 25 kilomètres de là. Trente couverts dans un cadre Cédric Nicolas est chef dans l’un des 110 restaurants d’Île-de-France qui cuisinent officiellement local. cosy, meubles et vaisselle chinée, lumières tamisées… En cuisine, Cédric s’agite déjà : nettoyage et épluchage tout en délicatesse des petits légumes franciliens, préparation d’une escabèche, avec du vinaigre et du safran, juste un peu. « Quand tu as des légumes d’aussi bonne qualité, il n’y a plus qu’à révéler leur saveur, pas besoin de changer leur goût avec des épices », estime le chef. « C’est avant tout pour cela que nous avons adhéré au label du Cervia, parce qu’il y a dans notre région d’excellents producteurs, renchérit Marlène. Et si, en plus, cela permet d’économiser sur les transports et de limiter l’impact sur l’environnement, c’est mieux. » Après avoir blanchi (plongé quelques minutes dans l’eau bouillante) les légumes, Cédric dresse l’assiette de l’entrée : les petits poireaux de Gennevilliers ont été légèrement poêlés, accompagnés de radis green meat, parsemés de sésame grillé et relevés avec une vinaigrette asiatique à la sauce soja. Un morceau de lieu grillé rejoint les légumes pour le plat prin cipal, composant une assiette superbement colorée, aussi prometteuse pour les yeux que pour les papilles. NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / Le T8 a trois terminus : Saint-Denis, Épinay-sur-Seine et Villetaneuse. « Ce tramway va changer mon quotidien », affirme Sofiane Laimeche, étudiant en sciences de l’éducation à Paris 13 Nord. Longue de 8,45 km, la ligne du T8 compte e 17 stations. Pour Fernando Leite, conducteur, « le tramway, c’est l’avenir ». Le T 8 sur les rails Texte Aude Raux Photos Rafaël Trapet/Aleph/Picturetank Le 16 décembre, les projecteurs étaient braqués sur une nouvelle ligne de tramway qui relie trois communes de Seine-Saint-Denis : Épinay-sur-Seine, Villetaneuse et Saint-Denis. Quelque 60 000 voyageurs, dont 12 000 étudiants, y sont attendus chaque jour. Embarquement pour une journée d’inauguration. / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Au poste de commandement, les agents gèrent la circulation d’une vingtaine de rames. C’EST MON JOUR TEMPS RÉEL 13 BIO 1994 : inscription du T8 au Schéma directeur de la région Île-de-France, un document d’urbanisme et d’aménagement du territoire / 2011 : lancement des travaux d’infrastructure / Avril 2014 : réception de la première rame / Octobre 2014 : livraison de la dernière rame / 16 décembre 2014 : inauguration officielle et mise en service de la ligne 8 du tramway. ouverture et fermeture des portes, informatique embarquée ou encore ventilation… Verdict : « Nous n’avons rencontré que deux soucis, avec le lave-glace et le valideur du passe Navigo qui étaient hors service. Mais, à part ça, comme le matériel est neuf, tout roule. » 14H00 : LEVÉE DE RIDEAU La foule, dense, se presse pour découvrir, en avantpremière, le nouveau tramway. Après les discours, la musique retentit. Il est 15 h 10 : le rideau se lève sur le nez du tramway. L’assemblée, conquise, applaudit. Puis, les officiels et les journalistes prennent place à bord du T8 pour le trajet inaugural. 15H30 : UNE PREMIÈRE POUR LE CONDUCTEUR 7H30 : CONTRÔLE TECHNIQUE OK Mehdi Badoud, opérateur qualifié, et Frédéric Roset, technicien, arrivent sur le site de maintenance et de remisage situé à Villetaneuse (93). D’une surface de deux hectares, ce bâtiment a été spécialement construit pour abriter les 20 rames du T8 et assurer son fonctionnement. La matinée est consacrée au contrôle technique préventif : essais lumières, freins, Fernando Leite, conducteur, s’installe au volant du tramway. Un rien stressé. Confidences. « J’ai la pression. C’est moi qui sors la première rame du site de Villetaneuse. Et c’est la première fois que j’ai la responsabilité de transporter des officiels. Tous les regards et les caméras sont sur moi. » Avant d’ajouter : « C’est une pression positive. Je le prends comme un honneur. Une telle occasion ne se présente qu’une fois dans une vie. » Pendant 16 ans, Fernando Leite a été conducteur de bus. « Le T8 a été une belle occasion de changer de voie, raconte-t-il. Pour moi, le tramway, c’est l’avenir. Une chance pour la planète dans la lutte contre le changement climatique. » 16H00 : DES USAGERS CONQUIS Les tout premiers voyageurs attendent que le T8 marque l’arrêt dans l’une de ses 17 stations. Sous un soleil radieux, ils montent à bord, le sourire aux lèvres, et découvrent un intérieur au design épuré et chaleureux. Au-delà, tous ne s’en rendent pas forcément compte : la rame est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite, comme toutes celles qui sont en service sur les lignes de tramway d’Île-de-France. Certains usagers prennent des photos. Sofiane Laimeche, étudiant en sciences de l’éducation à Paris 13 Nord et assistant pédagogique dans un collège d’Aulnay-sous-Bois (93), se dit « heureux ». « Le T8 va changer mon quotidien. Je vais gagner un temps considérable dans mes déplacements. Moi, qui dois être à 7 h 45 au collège, je suis sûr, grâce au tramway, d’être ponctuel. » Autres témoignages enthousiastes, recueillis auprès de deux jeunes femmes : « Comme le tramway emprunte une voie “ Des villes limitrophes sont enfin reliées. C’est une chance pour nous. ” Florence Guinard, secrétaire générale du théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis réservée, c’est plus rapide que le bus qui était pris dans les embouteillages aux heures de pointe. L’avantage aussi, c’est que ça pollue moins. Et vous avez entendu ? Il est silencieux ! C’est agréable. » Bien calé sur son siège, un enfant s’exclame : « Oh, il ne tremble même pas, le tramway ! » 16H20 : UNE PROXIMITÉ RENFORCÉE Quelques minutes plus tard, le T8 marque l’arrêt à la station Saint-Denis –Gare. Non loin de là, le centre dramatique national de Saint-Denis, baptisé aussi théâtre Gérard-Philipe. Sa secrétaire générale, Florence Guinard, attend beaucoup de ce nouveau mode de transport. « Avec ce tramway, des villes limitrophes sont enfin reliées les unes aux autres. C’est une chance pour nous. Le théâtre ne peut que profiter de la multiplication des points de desserte. Nous sommes situés à un carrefour de communication qui fait de nous le “théâtre de proximité” de nombreux habitants de Seine-Saint-Denis et du Vald’Oise », confie-t-elle. 18H00 : CENTRE NÉVRALGIQUE Les agents du poste de commandement local ont les yeux rivés sur leurs neuf écrans de contrôle. C’est le centre névralgique du site de Villetaneuse. « Leur mission, précise le responsable, Éric Alibert, consiste à gérer la circulation du T8, sur ses 8,45 km de tracé, qui présente la particularité d’avoir deux branches. La première rame sort à 4 h 52 et la dernière rentre à 1 h 34. Ils doivent aussi assurer sa régularité. Et veiller à l’information et la sécurité des voyageurs. Tout le système est informatisé. » 20H00 : TERMINUS ! Le conducteur a fini son service. Il retourne au site de maintenance et de remisage, l’esprit apaisé : « Tout s’est très bien passé. Les passagers m’ont semblé contents. C’est important : on est là pour eux. » Fernando Leite doit maintenant conduire sa rame à la sablière. Là, il retrouve Mamadou Niakate qui, tout en remplissant de sable les réservoirs, explique : « Cela permet d’augmenter l’adhérence rail/roue du tramway en cas de freinage et d’accélération. » Puis, le conducteur passe sa rame au lavage, avant de la remiser pour la nuit. NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 14 TEMPS FORT Plus de 6 millions d’emplois en Île-de-France Paris et leur répartition par département 31 % (au 31 décembre 2012) Hauts-de-Seine 14 % 10 % 11 % 8% de la population -0,5 % ,7 % 18 % 18 17 ,7 % % 17 % ,5 16 ,9 15 % % ,3 14 % ,2 es lin Yv e nc Fr a e- de H - S a ut e i sn Es e so S e nne in M e-e ar tne Va ld’ Va O lis de e -M ar ne Sa in S t- ei D e ne ni s e -d Île +0,1 % Essonne nc +0,2 % ri s Hauts-de-Seine Fr a +0,2 % Pa Seine-et-Marne -0,2 % % Taux par département en 2013 +0,4 % Seine-Saint-Denis Yvelines 10 % de la population 12 +0,5 % des emplois Une dynamique de création d’entreprises Évolution moyenne annuelle entre 2007 et 2012, tous secteurs confondus Val-de-Marne 7% de la population ,5 Comment les emplois ont-ils évolué dans les départements ? 12 % de la population Val-d’Oise 10 % des emplois % 8% des emplois des emplois Essonne 15 11 % 10 % de la population Seine-et-Marne de la population Yvelines 13 % des emplois e 9% des emplois Seine-Saint-Denis de la population Val-de-Marne de la population 15 17 % des emplois 19 % des emplois Île-de-France : quel poids dans les défaillances d’entreprises en France ? 0 Paris Val-d’Oise Part des défaillances d’entreprises franciliennes dans le total national, au premier trimestre de chaque année 25 % 2000 Sources : Insee ; REE (Sirene) ; Fiben, Banque de France / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 25 % 2005 20 % 2010 19 % 2014 15 Avec le concours de notre partenaire pour les éclairages internationaux. www.courrierinternational.com L’Île-de-France en tête des régions qui résistent le mieux au chômage… Taux de chômage au 2e trimestre 2014 8,6 % Vers l’emploi Textes Pierre Chapdelaine, Xavier Frison et Christophe Grand Datavisualisations WeDoData moins de 9 % de 9 de 10 de 11 plus à 9,9 % à 10,9 % à 11,9 % de 12 % … mais des inégalités entre départements Taux de chômage au 2e trimestre 2014 12,8 % SeineSaint-Denis 8% Seineet-Marne 9,9 % Vald’Oise 7,6 % Hautsde-Seine 8,7 % Valde-Marne 7,4 % Essonne 2% des communes (1) franciliennes concentrent 40 % des emplois salariés (1) Communes et arrondissements Première région d’Europe, l’Île-de-France dispose d’atouts uniques. Mais, face à la crise, l’action publique est indispensable pour former les Franciliens, soutenir leurs projets et aider à la création d’entreprises. Le défi de l’emploi peut s’aborder de deux manières : laisser la fatalité gagner ou relever le gant. En intervenant à chaque étape des multiples chemins qui mènent à l’emploi, la Région a clairement choisi cette seconde voie. 8,1 % Paris 7,2 % Yvelines #EmploiIDF Pour décrocher un emploi à l’aéroport de Roissy (95), Hanane Bekkal a bénéficié d’une remise à niveau en anglais (lire p. 22). La jeune Malika, elle, a enchaîné les dé marches pour finir par décrocher un contrat d’aide puéricultrice en crèche, à Goussainville (95) (p. 20). Le rôle de la Région, c’est aussi de combattre toutes les formes de discrimination à l’embauche, comme le montre l’histoire de Myriam Kouhaïl, passée par Mozaïk RH, le cabinet de recru tement œuvrant pour l’égalité des chances et la diversité (p. 21). Les publics traditionnellement éloignés de l’entrepre neuriat sont également choyés. À travers le concours Créatrices d’avenir, dont Fatimata Kane, l’une des lauréates, est un bril lant exemple (p. 18), c’est la création d’entreprise au féminin qui est soutenue. La Yump Académie propose de son côté un accompagnement aux apprentis entrepreneurs issus des quartiers pour mettre le pied à l’étrier des patrons en devenir, comme Faustine Cabalzar (p. 19). Les idées neuves reçoivent aussi leur part de coups de pouce. C’est, par exemple, le soutien aux innovations dans NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 16 TEMPS FORT les nouvelles technologies : la start-up Drust, du jeune Michaël Fernandez (p. 19), est l’un des derniers lauréats du Camping, le programme d’accélération du Numa, la maison de l’entrepreneuriat numérique implantée dans le Sentier, au cœur de Paris. Il y a ceux qui lorgnent vers l’internatio nal depuis l’Île-de-France, et ceux qui y vont : la designeuse Astrid Hauton a pu, grâce au dispositif Mobil’Asie, partir six mois au Vietnam ; elle y est restée deux ans. Une expérience unique qui aura lancé sa petite entreprise (p. 20). MAINTIEN DES EFFECTIFS La Région n’oublie pas pour autant les secteurs plus tradi tionnels de l’économie. Avec le financement du dispositif PM’up, la société de découpage d’adhésif d’Hervé Abitbol, dans les Yvelines, a pu investir dans une nouvelle machine et embaucher, par ricochet, quatre nouveaux salariés (p. 23). En difficulté, Générale Décors, dans le Val-de-Marne, a su profiter de Rebond sauvegarde, une aide permettant de fi nancer le plan de redressement de PME en procédures collectives. Résultat pour cette société du secteur audiovisuel dirigée par Michel Reynaud : maintien des effectifs, investis sements, gains de compétitivité et de productivité (p. 22). Enfin, l’Île-de-France compte aussi sur des projets d’envergure pour orienter les embauches vers les personnes les plus éloi gnées de l’emploi. Le futur site écotouristique Villages Nature mobilise pleinement Jean-Luc Ravis, de Pôle emploi 77 (p. 21). On le voit, toutes les filières de l’économie ne connaissent pas le même destin : certaines peinent, d’autres prospèrent, d’autres encore manquent même de bras. Mais, partout, derrière chaque corps de métier, derrière chaque cas parti culier, une petite étoile rouge à huit branches se tient prête à servir l’emploi. Budget 2015 de la Région 890,9 millions d’euros consacrés à l’apprentissage, la formation professionnelle, l’accompagnement vers l’emploi, le développement économique et l’innovation Pour les salariés et les chômeurs Rénover les outils spécifiques à l’emploi Répondre aux besoins de financement des entreprises Soutenir l’emploi d’avenir et encourager l’apprentissage Proposer aux entreprises des outils d’accompagnement sur mesure Favoriser la mobilité internationale des jeunes demandeurs d’emploi Financer de nouvelles formations dans les métiers en tension Développer des lieux d’accueil des entreprises et le parcours résidentiel du créateur d’entreprise Sécuriser les parcours professionnels Prévenir, accompagner, sauvegarder les entreprises en difficulté ÉTATS-UNIS LA MAISON DES FUTURS PATRONS Aux États-Unis, 40 % des demandeurs d’emploi ont plus de 45 ans. Dans l’Ohio, la LaunchHouse – une structure réservée aux quinquagénaires – aide les seniors à retrouver du travail en devenant leur propre patron. Considérés comme trop chers à l’embauche ou moins productifs, ils n’ont parfois pas d’autre choix que de créer leur emploi. Mais encore faut-il avoir les fonds et le courage de se lancer. La « maison » propose des bourses et des prêts à taux zéro ainsi qu’un programme intensif de 16 semaines pour former ces futurs patrons. Informatique, études de marché, réseaux sociaux, gestion ou tutorats personnalisés : des travailleurs sociaux et des chefs d’entreprise à la retraite enseignent les fondamentaux de la création d’activité. Ils aident aussi à reprendre confiance. À terme, l’administration américaine espère que ces anciens demandeurs d’emploi finiront par embaucher à leur tour. Source : The Huffington Post / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Pour les entreprises Création d’entreprise : le coup de pouce décisif #EntreprisesIDF L’Île-de-France se distingue par un taux de créations d’entreprise supérieur à la moyenne nationale. Et nombreux sont les entrepreneurs qui ont des idées et n’attendent qu’un coup de pouce pour les réaliser. En premier lieu, ils ont besoin d’informations sur les dé marches, les services et les aides relatives à la création et la reprise d’entreprise. Autant de renseignements disponibles sur creersaboite.fr, un site administré par la Région et destiné aux porteurs de projet, des artisans aux créateurs de start-up. Quelque 350 000 personnes s’y sont connectées en 2014. Il faut aussi aux candidats à la création d’entreprise des conditions propices. Lieu d’apprentissage collectif, la couveuse leur permet de tester leur idée avant de se lancer. À l’étape suivante, les incubateurs fournissent un appui en termes TEMPS FORT 17 GRANDE-BRETAGNE BÉNÉVOLAT OBLIGATOIRE Depuis avril, les demandeurs d’emploi n’ayant pas retrouvé d’activité au bout de deux ans doivent suivre un programme intensif, baptisé « Aide au travail ». Très controversé outreManche, le dispositif prévoit des rendez-vous quotidiens avec un conseiller et 30 heures de travail bénévole par semaine pendant une durée maximale de six mois. Entretien des espaces verts ou permanences à la banque alimentaire : 200 000 personnes sont concernées par ce retour forcé à une activité. Le gouvernement l’assure : « Le but n’est absolument pas de punir les chômeurs. » Des baisses d’allocations sont néanmoins prévues pour ceux qui ne rempliraient pas ces obligations. Un programme pilote mené auprès de 15 000 personnes a montré des résultats positifs, mais limités. Source : BBC News Pour le Pour le territoire territoire Dynamiser l’économie des territoires Mieux répartir les créations d’emplois sur le territoire Développer l’entrepreneuriat dans les quartiers Plus d’infos sur le budget 2015 de la Région Île-de-France : http://ridf.fr/budget2015 d’hébergement, de conseil et de financement. Propositions alternatives, les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) sont des entreprises partagées où un porteur de projet crée et développe sa propre activité. Salarié puis associé au sein de la CAE, il bénéficie d’un accompagnement individuel et collectif et de moyens mutualisés (locaux, équipements…) de façon à tester, développer et pérenniser son activité. La Région finance à hauteur de 6 millions d’euros chaque année 69 couveuses, incubateurs et CAE, où sont accompagnés 1 500 projets par an. UN SÉSAME AUPRÈS DES BANQUES Enfin, bien souvent, le créateur d’entreprise a besoin d’argent. Soutenus par la Région, les réseaux de prêts d’honneur avancent des fonds à des conditions très favorables. Comme ils le font après un examen attentif des projets, l’octroi d’un tel prêt constitue souvent un sésame qui ouvre la porte des banques au créateur d’entreprise. Recevant 6,7 millions d’euros d’aide par an, les plateformes de prêts d’honneur ont soutenu, en 2014, la création de 1 500 PME en Île-de-France. Des secteurs en crise, d’autres en mal de bras #FormationIDF D’après une étude de l’Institut d’aména gement et d’urbanisme (IAU) d’Île-de-France (1), c’est la proche couronne qui résiste le mieux à la crise. Certes, l’emploi industriel y recule, notamment en Seine-SaintDenis. Mais, dans ce département, le choc est amorti par la croissance de l’emploi dans le tertiaire et le secteur de la construction. Le centre-ouest de l’agglomération continue de se spécialiser sur les fonctions à haute valeur ajoutée. CONTRASTES En fait, en un peu plus de 20 ans, la cartographie de l’emploi francilien a été totalement modifiée. En 1990, Paris concentrait à lui seul près de 36 % des emplois, soit un peu plus que la petite couronne, tandis que moins de 30 % des emplois se trouvaient en grande couronne. En 2012, la réalité est radicalement différente : 37 % des emplois se situent en petite couronne. Viennent ensuite la grande couronne (32 %) et Paris (31 %). Selon l’IAU, « la dynamique de développement des entreprises du digital, des industries créatives ou encore des sciences du vivant illustre le repositionnement de l’Île-de-France sur des filières porteuses d’avenir. Cette flexibilité de l’économie a permis à la région de mieux résister à la crise économique que le reste du pays ». 79 MÉTIERS EN TENSION Mais si certains secteurs ont pris la crise de plein fouet (de 2000 à 2012, les emplois de l’industrie ont diminué de 22 % en Île-de-France), d’autres peinent à recruter. En septembre 2013, la Région a ainsi ouvert 1 100 places de formation supplémentaires pour répondre aux besoins d’embauches non pourvus. 79 métiers dits en tension ont été identifiés. Parmi eux : les services à la personne, les soins infirmiers, la restauration, le bâtiment, la maintenance informatique, la sécurité, le transport de marchandises, la blanchisserie, le gardiennage de locaux… En 2012, 580 000 offres d’emploi avaient été déposées dans les agences franciliennes de Pôle emploi ; 22 000 ont été retirées, faute de candidats. (1) « Emploi et crise, départements et territoires de l’Île-de-France 1990-2012 », étude publiée en juin 2014. À télécharger sur www.iau-idf.fr (rubrique « Savoir-faire » puis « Nos travaux ») ESPAGNE MINI CONTRATS PUBLICS POUR JEUNES Depuis 2008, le chômage des moins de 30 ans a augmenté de près de 90 % en Andalousie. Violemment frappée par la crise, la province du sud du pays a investi 200 millions d’euros dans un plan de lutte destiné à remettre sur le chemin de l’emploi une partie des 62 % de jeunes Andalous au chômage. Le dispositif « Emploi jeune » comporte notamment un service de tutorat personnalisé à la création d’entreprise ou à la recherche d’emploi. Les mairies de la province sont par ailleurs subventionnées pour employer de jeunes chômeurs qui – pour une durée maximale de six mois – pourront intégrer les services municipaux d’aide à domicile, de sécurité ou de protection de l’environnement. Une plateforme a également été créée pour mettre en contact des entreprises et des stagiaires potentiels. En quelques mois, le service en ligne a attiré 21 000 jeunes désireux d’acquérir de l’expérience et 1 300 entreprises. Source : El Diario NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 18 TEMPS FORT 10 Franciliens, 10 façons de rebondir Textes Xavier Frison, Christophe Grand et Julie Védie Derrière les froides statistiques du chômage, des hommes, des femmes, des parcours pour décrocher un emploi… « Je me suis accrochée. » … la Région © Stephanie Lacombe/Picturetank En Île-de-France, les femmes ne représentent que 33 % des créateurs d’entreprise. Organisé par Île-deFrance Active depuis 2011 avec le soutien de la Région, le concours Créatrices d’avenir, marque la volonté de les encourager. Chaque année, les entrepreneuses franciliennes y sont distinguées dans les catégories « Métiers non traditionnellement féminins », « Innovation », « Entrepreneuriat dans les quartiers populaires », « Économie sociale et solidaire » ou encore « Très petites entreprises ». Chaque lauréate reçoit 5 000 euros pour faire avancer son projet. Plus d’infos : http://creatricesdaveniridf.franceactive.org Fatimata Kane, 30 ans, entrepreneuse récompensée au concours Créatrices d’avenir 2014. Une femme dans un monde d’hommes, forcément, ça se voit. Quand Fatimata Kane intègre, dans le cadre de son BTS commercial, une entreprise spécialisée dans le nettoyage industriel sur les chantiers de construction, les débuts sont difficiles. « Au bout d’un mois, je voulais partir, sourit Fatimata. Et puis, je me suis accrochée, et ça m’a plu. » Le résultat ? Elle est rapidement promue responsable d’exploitation de la société, qui grimpe vite à 100 salariés. Il en faut, de la pugnacité, pour s’imposer dans ce monde éminemment masculin. Mais la rigueur, le sens de l’organisation et la méticulosité de cette toute nouvelle maman de 30 ans finissent par convaincre tout le monde. Au point qu’elle décide de créer sa propre entreprise, en mars 2014, à Saint-Denis (93). À la fin de l’année, Kap multiservices, c’était déjà 20 salariés, dont cinq en CDI. Sont venues s’ajouter une vingtaine d’embauches en janvier 2015, à la suite de la signature d’un beau contrat avec Eiffage, un des poids lourds du secteur dont elle est désormais partenaire officiel. Après avoir répondu / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 « un peu par hasard » au casting du prix régional Créatrices d’avenir, qui récompense l’entrepreneuriat au féminin, Fatimata Kane décroche le prix des Métiers non traditionnellement féminins, et les 5 000 euros qui vont avec. « C’est génial, ce typede concours, il faut que j’en fasse plus ! » anticipe cette cadette d’une fratrie de sept enfants. Dans cinq ans, celle qui s’est tour à tour imaginée infirmière, dans le marketing ou professeure d’anglais se voit « toujours dans le bâtiment, mais avec une plus grosse entreprise, de dimension nationale ». Comme si cela ne suffisait pas, Fatimata a créé en parallèle une entreprise de produits bio, qu’elle compte bien développer. « Là, on vient de faire produire une boisson à base de thé aux États-Unis, dans le New Jersey. Maintenant, il faut la faire distribuer », annonce le plus simplement du monde la jeune femme, née à Évreux, en Haute-Normandie. D’où tient-elle cette énergie et cette audace qui ne lui fait rien voir d’impossible ? « Je dois tout à mes parents, lâche-t-elle sans hésiter. Ma mère était mère au foyer, mon père était ouvrier chez Renault. Il était responsable qualité. » Bon sang ne saurait mentir. TÉMOIGNAGES TEMPS FORT 19 « Des bons tuyaux et un réseau. » 33 ans, photographe professionnelle formée à la création d’entreprise à la Yump Académie. Faustine Cabalzar travaille depuis trois ans sur way2arts.com, son projet de réseau social réservé aux artistes. Elle a été de la première promotion de la Yump Académie (1) d’Aubervilliers (93), qui propose six mois de formation aux aspirants entrepreneurs dans les quartiers populaires. « On a reçu les bons tuyaux pour faire un business plan. J’ai beaucoup appris et constitué un réseau très riche avec des pros et les gens de la promo, détaille la jeune femme. Et, aujourd’hui encore, si j’ai besoin d’aide, je peux me tourner vers les formateurs de l’académie. » Elle ajoute toutefois des réserves : « D’abord, il y a des niveaux d’avancement des projets très différents. Et puis, il est dommage que les projets n’aient pas pu être soutenus financièrement. » (1) « Young Urban Movement Project », concept né en Suède en 2009, décliné par Yump France. Plus d’infos sur www.jeveuxmontermaboite.com « Le Camping nous crédibilise. » Michaël Fernandez, 27 ans, directeur d’une entreprise hébergée chez « l’accélérateur de start-up ». Ancien ingénieur chez PSA, il est le patron de Drust, qui développe un petit boîtier d’optimisation de la conduite automobile et de diagnostic de panne à destination des particuliers, entièrement piloté par smartphone. Sa start-up est hébergée au Camping, le prestigieux accélérateur de projets innovants situé au cœur de Paris et soutenu par la Région. Que vous apporte votre arrivée au Camping ? Elle s’accompagne du recrutement d’un responsable marketing en CDD, d’un chef développeur en CDI et d’un développeur stagiaire. Pour ces deux derniers postes de métiers en tension, le Camping a été un argument déterminant. Cela crédibilise une jeune start-up comme la nôtre. © Stéphanie Lacombe/Picturetank © Agence Jamais vu Faustine Cabalzar, Pourquoi avoir choisi l’Île-de-France pour votre projet ? C’est un territoire en avance par rapport au reste du pays pour les projets innovants. Il y a une concentration d’incubateurs unique en France, un écosystème très dense et les sièges des grands groupes à proximité. Campagne de financement participatif pour Drust sur www.indiegogo.com NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 20 TEMPS FORT TÉMOIGNAGES Astrid Hauton, 30 ans, bénéficiaire d’un stage Mobil’Asie de six mois au Vietnam. Après son master à l’ENSCI (École nationale supérieure de création industrielle), fin 2010, Astrid Hauton, designeuse produits, se lance dans la recherche d’un emploi. « La plupart des offres ne correspondaient pas à mes compétences. » Jusqu’à cette annonce sur le site du Lieu du design qui recherche des jeunes diplômés pour des stages de six mois auprès d’associations et d’ONG à Hanoï, au Vietnam, dans le cadre du dispositif régional Mobil’Asie. Dans la capitale vietnamienne, elle participe au projet Spin, pour développer et produire des objets innovants et durables avec les entreprises et artisans locaux. « J’avais déjà une expérience avec des artisans au Burkina Faso », précise-t-elle. À Hanoï, où elle prolonge son stage Mobil’Asie, elle développe de nouvelles compétences : « Beaucoup de terrain avec les acteurs locaux, du management, la prise en compte d’enjeux environnementaux, mais aussi de la formation, car il n’existe pas encore d’école de design au Vietnam… Des opportunités que je n’aurais pas forcément eues en France », raconte la jeune femme. Rentrée à Paris depuis quelques mois, elle décide de créer son entreprise : une maison d’édition participative qui, via une plateforme numérique, permettra à des designers de mettre leur créativité au service de la préservation des savoir-faire artisanaux. Elle a déjà créé une première collection « pilote » d’objets en bambou. « Une vraie opportunité. » Malika, © Stéphanie Lacombe/Picturetank … la Région Le programme Mobil’Asie, mis en œuvre par l’association Batik International en partenariat avec la Région Île-de-France, offre à des demandeurs d’emploi franciliens l’opportunité d’effectuer un séjour professionnel de six mois à Hanoï, au Vietnam. Depuis sa création en 2002, plus de 120 Franciliens âgés de 19 à 30 ans ont pu réaliser un stage auprès d’une cinquantaine d’entreprises partenaires. À la fin de leur participation à Mobil’Asie, environ un quart des stagiaires de chaque session est resté en Asie avec un emploi à la clé. Plus d’infos : www.batik-international.org/MOBIL-Asie,20 24 ans, employée dans une crèche après avoir bénéficié de divers dispositifs d’aide régionaux. Malika arrive de Tunisie en février 2011, avec son mari, de nationalité française. Elle découvre tout, la ville de Sarcelles (95), les transports en commun, le français, qu’elle pratique sans le maîtriser totalement. À 21 ans, la jeune femme commence un parcours plein de courage et de volonté qui, trois ans plus tard, lui offrira un poste d’aide puéricultrice à Goussainville (95). Dans l’intervalle, Malika, partie de Djerba avec le niveau collège, a bénéficié des aides et dispositifs régionaux pour avancer. « Je n’y serais pas arrivée toute seule », confirme la jeune maman. Tout commence à la « Je n’y serais pas arrivée toute seule. » / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Mission locale de Sarcelles qui l’oriente vers le dispositif régional d’insertion Avenir Jeunes, à Villiers-le-Bel (95). Grâce à la formation Pôle de projet professionnel, Malika définit son futur métier, se donne des objectifs. En parallèle, elle suit une mise à niveau linguistique et intègre l’École de la deuxième chance de Sarcelles. Là, elle bosse les maths, la bureautique, le français encore, et fait ses armes en entreprise. De septembre 2013 à juin 2014, la jeune femme suit une formation en CAP petite enfance financée par le dispositif régional Programme qualifiant territorialisé. Depuis novembre dernier, Malika exerce dans une crèche associative de Goussainville, via un contrat Emploi d’avenir d’une durée maximale de trois ans. Son prochain objectif : « Transformer ce contrat en CDI ! » 21 24 ans, bac + 5, demandeuse d’emploi en formation chez Mozaïk RH. La faute à la crise ou à son nom à consonance maghrébine ? Myriam ne saura jamais. Reste que cette jeune femme habitant Conflans-Sainte-Honorine (78), diplômée d’un Master de commerce international et d’un MBA (Maîtrise en administration des affaires) marketing-management, ne trouve pas d’emploi depuis plus d’un an. « Aux rares entretiens que j’ai, on me demande de façon faussement anodine quelles sont mes origines. Je réponds que je suis française et que mes parents sont d’origine marocaine. Ça m’énerve un peu. » Depuis octobre 2014, Myriam suit les modules de formation de Mozaïk RH, un cabinet de recrutement qui s’attache à promouvoir l’égalité des chances et de la diversité. « Je ne m’étais jamais vraiment dit que j’étais victime de discrimination, c’est mon entourage qui m’a conseillé de m’adresser à eux. » Consciente que Mozaïk RH ne lui offrira pas de solution toute faite, Myriam persévère, acceptant même des stages. « J’ai des amis avec des noms bien français qui ne trouvent pas de travail… Du coup, je ne peux pas affirmer que c’est à cause de mes origines. Mais, forcément, j’ai un doute… » « J’envoie mon CV, on ne me rappelle jamais. » Plus d’infos sur www.mozaikrh.com © Ludovic Le Couster/Picturetank © Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank Myriam, « Favoriser l’accès à l’emploi. » Jean-Luc Ravis, 59 ans, responsable à Pôle emploi, impliqué dans un grand programme de recrutement. Être directeur territorial à Pôle emploi par les temps qui courent, ce n’est pas une sinécure. Alors, quand le projet de site écotouristique Villages Nature assorti de 4 800 emplois a vu le jour dans sa Seine-et-Marne, Jean-Luc Ravis souffle un grand coup. Et il travaille main dans la main avec la Région pour favoriser l’embauche des Franciliens les plus éloignés de l’emploi. « Sur le plan citoyen, c’est très important de pouvoir détecter en amont les publics à aider pour accéder à l’emploi », explique le directeur. Une centaine de postes seront ainsi pourvus par des candidats d’abord placés en chantiers d’insertion. Pour recruter les 70 maîtres-nageurs, « nous avons, avec la Région Île-de-France, créé des stages de préqualification, explique Jean-Luc Ravis. 20 stagiaires suivent déjà une première formation indispensable pour prétendre à celle de maître-nageur ». L’accent est également mis sur l’emploi des personnes en situation de handicap. Début des embauches ? Juillet 2015. Plus d’infos sur http://ridf.fr/vnature NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 22 TEMPS FORT TÉMOIGNAGES Michel Reynaud, 55 ans, P-DG de Générale Décors, société sauvée de la faillite par le dispositif Rebond sauvegarde. Générale Décors est une PME de Vitry-sur-Seine (94), spécialisée dans la conception et la construction de décors pour l’audiovisuel. Employant 80 personnes, elle est déclarée en redressement judiciaire en avril 2014. Michel Reynaud, ex-directeur adjoint, est alors nommé P-DG de la société, dont le capital est majoritairement détenu par ses salariés. Il sollicite le dispositif régional Rebond sauvegarde à hauteur de 240 000 euros. « Cet argent nous permet de maintenir dans l’emploi des collaborateurs dont on aurait peut-être été obligé de se séparer », explique le P-DG. L’aide a servi à acquérir « de nouvelles machines-outils, des torches de soudage aspirantes, une nouvelle cabine de peinture, une nouvelle porte d’atelier. Avec, à la clé, des économies d’énergies, de gros gains en compétitivité, en productivité et en sécurité pour les salariés ». Générale Décors devrait revenir à l’équilibre dès 2015. « Sans l’aide de la Région, je ne sais pas si nous aurions pu sortir aussi vite de cette crise », admet le P-DG. © Ludovic Le Couster/Picturetank Plus d’infos sur www.iledefrance.fr (rubrique « Aides régionales et appels à projets ») « De l’argent public investi de façon intelligente. » © Florence Joubert/Picturetank « À l’aise pour parler en anglais. » Hanane Bekkal, 26 ans, embauchée en tant qu’agent de sûreté d’aéroport, après un perfectionnement en langues. Le jour où Hanane Bekkal manifeste le désir de travailler dans le domaine aéroportuaire, sa conseillère à la Mission locale l’envoie passer des tests d’anglais qui montrent qu’elle a besoin d’une mise à niveau. « Avec mon BTS assistante de gestion, j’avais des notions mais j’hésitais à parler », explique cette jeune femme vivant à Sevran (93). D’avril à juillet 2014, elle suit des cours d’anglais à l’association Jérémy – 70 heures conçues pour le métier d’agent de sûreté. Consistant à contrôler passagers et bagages, celui-ci nécessite notamment une aptitude à échanger en anglais. D’où l’accent mis par la formation sur l’oral. « C’était vraiment très bien, se souvient Hanane. On nous faisait dialoguer à deux ou en groupe. J’aurais aimé que ça dure plus longtemps. Mais je me sens déjà beaucoup plus à l’aise en anglais. Je formule des phrases correctes. » La société de services aéroportuaire Alyzia a dû en convenir puisque Hanane y a été recrutée en septembre pour six mois. Elle pense déjà à la suite, a bon espoir de transformer son CDD en CDI, et se prend à rêver d’une évolution vers un poste de superviseur, un jour. / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 23 © Ludovic Le Couster/Picturetank « De nouveaux emplois grâce à PM’up. » Hervé Abitbol, 50 ans, P-DG de Tecmatel, une société bénéficiaire du dispositif PM’up. Lauréate PM’up (lire encadré) en juillet 2013, l’entreprise Tecmatel est spécialisée dans la découpe, le façonnage et la transformation des rubans adhésifs et autres supports souples pour des applications techniques dans les domaines de l’aéronautique, de l’électronique et du médical. Basée à Élancourt (78), elle est présente en Île-de-France, dans les régions lyonnaise et toulousaine, ainsi qu’aux États-Unis. Le soutien régional, de 250 000 euros sur trois ans, a très concrètement permis à cette PMI d’investir dans l’achat d’une nouvelle machine de découpe de pansements de très haute technicité, ce qui lui ouvre de nouveaux marchés et lui offre de nouvelles opportunités de développement. « Nous avons immédiatement recruté deux jeunes, que nous avons formés en interne pour travailler en toute autonomie sur cette machine, précise Hervé Abitbol, P-DG de Tecmatel. Ces aides nous ont aussi permis d’être présents sur des salons internationaux comme ceux de Chicago et Shanghai. Pour nous développer, y compris à l’international, nous venons d’ailleurs d’embaucher deux nouvelles personnes. En somme, PM’up a été un levier d’aide à l’embauche et donc une excellente opportunité pour nous. » L’entreprise fait également appel à quatre apprentis, « une vraie filière d’avenir pour les jeunes comme pour l’entreprise ». Convaincu que la croissance des entreprises passe par l’investissement, et donc par l’emploi, Hervé Abitbol souhaite que sa PMI puisse continuer ainsi à aller de l’avant. Il envisage d’embaucher deux commerciaux supplémentaires dès ce début 2015. … la Région Le dispositif régional PM’up vise à soutenir le développement des petites et moyennes entreprises à fort potentiel de croissance et d’emploi. Le dernier appel à projets a été ouvert en décembre dernier. Quant au prochain, il aura lieu en juin. Depuis sa création en 2008, 967 PME-PMI ont ainsi été soutenues, avec en moyenne 150 000 euros d’aide reçus. Une première évaluation a montré une création nette moyenne de huit emplois par entreprise lauréate, ce qui représente un total d’environ 4 000 créations nettes d’emplois pour 25 000 emplois maintenus. Le budget 2015 est en progression à 26 millions d’euros attribués, contre 22 millions en 2014. Plus d’infos : www.iledefrance.fr/pmup NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 24 TEMPS FORT SONDAGE En quête d’emploi Sondage Viavoice réalisé pour Île-de-France du 5 au 17 janvier 2015, par téléphone, auprès d’un échantillon de 1 010 personnes, représentatif de la population francilienne de 18 ans et plus. / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Selon notre sondage, le chômage est la préoccupation majeure des Franciliens. Des Franciliens qui ne veulent pas tourner la page de la force industrielle de la région et qui préconisent massivement le renforcement de la formation et de l’apprentissage. Précisions de Maïder Chango-Beffa, de l’institut Viavoice. © Valentine Vermeil/Picturetank © Pôle emploi Pour 49 % d’entre vous, l’amélioration en matière d’emploi viendra principalement des PME, des TPE et de l’artisanat. Tous les autres résultats sur www.iledefrance.fr 25 La situation de l’emploi vous préoccupe-t-elle ? Tous les Franciliens 85,6% LaOUIsituation de l’emploi vous préoccupe-t-elle ? Val-d’Oise Tous les Franciliens Seine-et-Marne OUI 85,6% HautsVal-d’Oise de-Seine SeineSaintDenis Seine-et-Marne Paris SeineHautsSaintde-Seine Val-deDenis Marne Yvelines Réponses positives par département Paris Yvelines plus de 90 % entre 85 % et 90 % Essonne Réponses positives entre 80 % et 85 % par département Seine-etMarne “ Les Franciliens sont conscients, pour 40 % d’entre eux, que leur région est moins touchée que d’autres par le chômage. Mais leurs inquiétudes restent vives : ils sont près de 90 % à se déclarer « préoccupés », et 52 % se disent même « très préoccupés ». ” Seine-etMarne Val-deMarne entre 7590 %% et 80 % plus de entre 85 % et 90 % Essonne entre 80 % et 85 % entre 75 % et 80 % Quels secteurs vous semblent les plus stratégiques pour développer l’emploi en l’Île-de-France ? Palmarès des 2 premiers résultats pour chaque tranche d’âge Chez les Quelsans secteurs 18-24 Chez les 25-34 ans Chez les 35-49 ans vous semblent les50-64 plusans stratégiques pour développer l’emploi et les et les plus de 65en ansl’Île-de-France ? Palmarès des 2 premiers résultats pour chaque tranche d’âge Commerce Chez les Chez les 25-34 ans 18-24 ans Industrie Chez les 35-49 ans et les plus de 65 ans et les 50-64 ans Culture Industrie et innovation Commerce Tertiaire Industrie Tertiaire Culture Tertiaire Industrie Tertiaire et innovation “ L’industrie, très présente sur le territoire francilien, apparaît comme le secteur le plus porteur (43 %). Viennent ensuite la culture et l’innovation (34 %), ce qui est logique dans une région où la production audiovisuelle et de jeux vidéo est florissante. ” Pour améliorer durablement la situation de l’emploi, il faudrait avant tout… Palmarès des 9 premiers résultats (plusieurs réponses possibles, donc total supérieur à 100 %) Pour améliorer durablement la situation de l’emploi, il faudrait avant tout… Palmarès des 9 premiers résultats (plusieurs réponses possibles, donc total supérieur à 100 %) 47 % 32 % 30 % 28 % 22 % 21 % 20 % 18 % 14 % Mieux former Faciliter Assouplir Miser sur la Inciter les Davantage Accompagner Revenir sur salariés démarches le code contrôler les entreprises des 32 % et 28 %du croissance 22 %verte, entreprises 21 % 20 % 18 % 30 % 14acquis % demandeurs administratives travail (travail la transition à innover l’utilisation dans leur sociaux (RTT, d’emploi et procédures le dimanche, énergétique des fonds développement congés, le soir…) ou l’économie publics par à l’international retraite…) Mieux former Faciliter Assouplir Miser sur la Inciter les Davantage Accompagner Revenir sur sociale et solidaire les entreprises salariés et démarches le code du croissance verte, entreprises contrôler les entreprises des acquis demandeurs administratives travail (travail la transition à innover l’utilisation dans leur sociaux (RTT, d’emploi et procédures le dimanche, énergétique des fonds développement congés, le soir…) ou l’économie publics par à l’international retraite…) sociale et solidaire les entreprises “ L’apprentissage et la revalorisation de certains métiers sont nettement désignés comme les meilleurs remèdes au chômage (47 %). On note par ailleurs que les jeunes sont ceux qui mettent le plus l’accent sur la nécessité d’inciter les entreprises à innover (31 % donnent cette réponse, contre 21 % de l’ensemble des Franciliens). ” NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / © WeDoData Renforcer l’apprentissage 47 % et revaloriser certains métiers Renforcer l’apprentissage et revaloriser certains métiers 26 TEMPS FORT TRIBUNES LIBRES LE CONTENU DE CES TRIBUNES N’ENGAGE QUE LA RESPONSABILITÉ DE LEURS AUTEURS MENTIR En annon çant un passe unique à 70 euros pour la ren trée 2015, à deux mois des élections régionales, Jean-Paul Huchon fait un cadeau empoisonné aux Franciliens. Rappelez-vous. En 2012, François Hollande disait : « Les riches paieront. » Deux ans plus tard, tous les Français ont compris que c’est eux qui ont payé la facture. C’est la même chose avec le passe à 70 euros. Il manque 300 mil lions d’euros par an pour le financer. M. Huchon nous dit que la Région paiera, en diminuant son train de vie. Qui peut le croire ? Depuis 17 ans qu’il est président, les dépenses n’ont fait qu’aug menter. 300 millions d’euros, c’est le salaire des 8 700 agents des lycées. Va-t-il arrêter de payer les personnels ? Le passe à 70 euros va immanquablement se traduire par des impôts en plus et des inves tissements en moins. Il va priver la Région des moyens qui lui permettraient, en 10 ans, de réno ver toutes les lignes de RER. À la fin, tout le monde est perdant. C’est une mesure injuste faite pour 10 % des Franciliens mais financée par 100 % d’entre eux, en particu lier par ceux qui n’ont pas de transports en com mun. Même les usagers de la zone 5 vont en subir les effets pervers avec un report massif des usa gers frontaliers de l’Île-de-France dans leurs gares. La Fédération nationale des associations d’usa gers l’a dit : le passe à 70 euros est une « fausse bonne idée » car « ce n’est pas le tarif actuel qui pose problème, mais tous les problèmes de satu ration, de vétusté, de retards, de manque de trains, de manque de liaisons banlieue à banlieue ». Le 1er janvier dernier, tous les tarifs ont augmenté pour la septième fois depuis 2010 au motif, selon la Région, qu’il faut bien « soutenir nos investisse ments et faire tourner le système ». Neuf mois plus tard, comme par magie, la contrainte financière aura disparu. Ce yoyo tarifaire prouve le caractère purement électoral de cette mesure. Le député PS Olivier Faure a vendu la mèche en déclarant : « J’espère que les Franciliens sauront s’en souvenir le moment venu. » Après 17 ans d’impuissance sur les transports, un tel mépris pour des usagers qui vivent chaque jour la galère des transports est difficilement supportable. Assumons-nous de fermer les yeux sur la tragédie de Brétigny ? Assumons-nous de faire circuler des trains des années 1960 sous des caténaires cente naires ? Assumons-nous de dire que les nouvelles rames, gares et lignes n’arriveront jamais ? Il est plus facile de baisser les tarifs que de tenir un discours de vérité. Mais c’est l’honneur des politiques que d’affirmer que l’urgence, c’est la modernisation des transports. > Valérie Pécresse / 01 53 85 68 05 / www.ump-iledefrance.fr / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Agissons pour le climat ! S’UNIR Fin 2015, le monde entier aura les yeux tournés vers l’Île-de-France, qui accueillera la 21e Conférence internationale sur le climat. L’enjeu est majeur. Pour limiter les effets du dérèglement climatique, il faut un accord international contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Alors que le nombre de réfugiés climatiques est aujourd’hui proche des 30 millions par an et que les modèles économiques, basés sur une croissance infinie et sur l’épuisement des ressources, arrivent à bout de souffle, il n’y a toujours pas d’engagement. Depuis 1992 (première Conférence sur le climat à Rio), les chefs d’État ont toujours repoussé un accord. Pourquoi cela changerait-il en fin d’année ? Les écologistes sont convaincus que c’est sous la pression des citoyennes et citoyens que les chefs d’État fini ront par prendre les mesures qu’ils repoussent depuis des décennies. Aussi, nous avons obtenu deux millions d’euros pour soutenir les associations fran ciliennes qui vont informer et mobiliser autour du changement climatique, par des projets techniques, scientifiques, artistiques... Nous voulons convaincre les chefs d’État et nous voulons faire émerger des solutions localement. Car il est possible d’agir en Île-de-France. Agir pour une relocalisation d’une production agricole plus respectueuse de la terre, pour le développement des circuits courts, pour la préservation des espaces naturels, pour un aménagement du territoire et des transports au service des populations, pour un modèle économique plus respectueux des personnes et de l’environnement... Une avancée plus que symbolique : le passe Navigo au tarif unique de 70 euros qui sera mis en place dès septembre. Il s’agit là d’une mesure majeure portée par les écologistes, qui contribuera à la réduc tion des émissions liées aux véhicules. C’est pour cela que les écologistes font pression pour que le réseau de transport en commun desserve en priorité les territoires les plus enclavés. Qu’ils augmentent les dessertes et les fré quences du réseau de bus, notamment pour la grande couronne. Qu’ils ont obtenu la disparition progressive du diesel pour les bus franciliens. Qu’ils sont à l’origine d’un plan ambitieux de rénovation énergétique des bâtiments pour baisser les émissions... et vos factures. Montrant que l’on peut à la fois créer des emplois, améliorer votre vie quotidienne et limiter les émissions de gaz à effet de serre. > Mounir Satouri / 01 53 85 69 45 / [email protected] / www.elus-idf.eelv.fr © Nathalie Mohadjer/Le bar Floréal © Olivier Pasquiers/Le bar Floréal Passe Navigo à 70 euros : le cadeau empoisonné EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS (51 ÉLUS) UNION DES DÉMOCRATES ET INDÉPENDANTS (18 ÉLUS) Répondre aux enjeux de l’emploi et de la formation ! © Nathalie Mohadjer/Le bar Floréal MOUVEMENT POPULAIRE, CITOYENS ET ÉCOLOGISTES INDÉPENDANTS (51 ÉLUS) ACCOMPAGNER La crise économique touche grave ment l’Île-de-France. Alors que près de 900 000 Franciliens sont en recherche d’emploi, dont 30 % de jeunes, il est de notre responsa bilité d’élus régionaux de sécuriser les parcours profes sionnels, d’anticiper les évolutions du marché du travail, d’adapter l’offre de formation aux secteurs d’avenir, pour les salariés comme pour les personnes en recherche d’emploi et les jeunes en formation. La mise en œuvre du Nouveau Grand Paris constitue une opportunité excep tionnelle pour notre région : 15 000 emplois par an sont annoncés pendant 10 ans, puis 800 000 emplois pérennes à l’horizon 2030. Pourtant la Région est loin d’être suffisamment préparée ! Alors que la Région est pilote en matière de formation, le nombre d’apprentis baisse pour la première fois depuis 10 ans et, en matière d’accompagnement des entreprises, la majorité régionale vient de voter pour 2015 un budget en forte diminution ! À quand une Région qui anticipe et accompagne ? > Laurent Lafon / www.udi-iledefrance.fr 27 © Nathalie Mohadjer/Le bar Floréal Une région, une zone, un tarif : promesse tenue ! RÉVOLUTIONNER Dès septembre 2015, la zone unique sera créée pour le passe Navigo et la carte Imagine R, aux tarifs des zones 1-2. Cette mesure, que notre groupe porte depuis 2004, est l’aboutis sement d’un long travail avec la majorité régionale. Elle répondra aux exigences de justice sociale et territoriale envers les usagers les plus éloignés du centre de la métropole. Elle permettra aussi l’accès en permanence à l’ensemble du territoire francilien, de toutes et tous, sans frais supplémentaires, à l’occasion de sorties culturelles, sportives ou familiales. Il s’agit bien là d’une révolution pour notre région et ses transports ! Les débats ne sont cependant pas terminés sur le financement futur de cette mesure. Des ressources pérennes et socialement justes seront indispensables, en particulier la hausse du verse ment transport des entreprises. Pour l’obtenir et pour continuer à faire progresser le droit à la mobilité de toutes et tous, nous resterons mobilisés ! > Gabriel Massou / www.frontdegauche-pcfguac-idf.org PARTI RADICAL DE GAUCHE ET MOUVEMENT DES PROGRESSISTES (6 ÉLUS) © DR Agir pour l’emploi INSÉRER Faciliter le retour à l’emploi de celles et ceux qui en sont éloignés, telle est l’une des missions que s’est fixées la Région, notamment à travers les emplois-tremplin et les politiques menées en faveur du secteur de l’éco nomie sociale et solidaire. En intervenant auprès des acteurs de terrain qui ont pour objectif de favori ser l’insertion par l’activité économique, la Région joue ainsi pleinement son rôle de bouclier social. > Michel Fize / 01 53 85 69 46 / www.prg-mup-idf.fr © J.-C. Bardot/Le bar Floréal FRONT DE GAUCHE – PARTI DE GAUCHE ET ALTERNATIFS (5 ÉLUS) Loi Macron : régression sociale et renoncement écologique RÉSISTER La loi Macron, qui se pare de « modernité », reprend en fait les propositions poussiéreuses des clubs de réflexion de droite et les injonctions de la Commission européenne : travail le dimanche, dérogation au temps de travail légal, suppression des seuils sociaux… Autant de vieilles rengaines du patronat rendant les salariés corvéables à merci pour satisfaire les actionnaires. Cette loi, c’est aussi le renoncement écologique avec la libé ralisation du transport par autocar pour fermer des dessertes ferroviaires. Faire échec à ce projet est un devoir. > Pascale Le Néouannic / [email protected] / www.frontdegauche-alters.fr GROUPE SOCIALISTE, RÉPUBLICAIN ET APPARENTÉS (61 ÉLUS) À vos côtés, pour l’emploi ACCOMPAGNER Sous l’impulsion de la gauche, la Région s’est imposée comme un acteur majeur en matière de déve loppement économique, de formation professionnelle et d’apprentissage, qui constituent de puissants leviers pour l’emploi francilien. C’est en ce sens qu’a été adoptée la Stratégie régionale de développement économique et d’inno vation (SRDEI) en 2011, qui prévoit un fort soutien aux PME franciliennes, principales créatrices d’emplois. Dans un contexte économique de crise dont souffrent tant les plus fragiles que des classes moyennes menacées par le déclassement social, la Région propose également aux Franciliens un accompagnement tout au long de leur parcours professionnel, dans la recherche d’un emploi ou leur requalification. Les jeunes, notamment les moins qualifiés, sont un public priori taire de notre action. Le dispositif Avenir Jeunes offre ainsi aux jeunes de 16 à 25 ans un accompagnement individualisé vers une meilleure insertion sociale et professionnelle. Dans ce but, près de 40 millions d’euros sont mobilisés chaque année, auxquels s’ajoutent plus de 20 millions d’euros de soutien aux missions locales. Les jeunes concernés peuvent, dans ce cadre, élaborer un projet professionnel de long terme et acquérir les connaissances nécessaires à sa réalisation. Ce travail fait écho aux dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire, une cause portée par notre groupe depuis plusieurs années. Au cœur des compétences régionales, l’apprentissage bénéficie en outre de 340 millions d’euros chaque année, qui permettent de soutenir des dizaines de milliers de jeunes dans l’acquisition d’un métier et d’un savoir-faire reconnu. La Région est également présente aux côtés des salariés et des entreprises. Elle a récemment mis en place le dispositif Rebonds, qui lutte contre les défaillances d’entreprises et pour la sauve garde des emplois. Il a déjà permis de préserver des centaines d’emplois et va encore monter en puissance. Une attention par ticulière est par ailleurs portée à l’accompagnement et la for mation des salariés. Ainsi, la Région s’est engagée en faveur de la sécurisation des parcours professionnels, afin d’éviter que les salariés des secteurs les plus fragilisés ne se retrouvent du jour au lendemain au chômage et sans les qualifications nécessaires pour rebondir rapidement. Le dernier volet de l’action régionale est celui du retour à l’em ploi, qui implique notamment la requalification ou la reconver sion des demandeurs d’emploi afin de les adapter aux besoins et exigences des secteurs qui recrutent. L’objectif est d’éviter ainsi la spirale du chômage de longue durée. À ce titre, le programme régional Compétences finance chaque année 22 000 places de formation des demandeurs d’emploi, pour 150 millions d’euros. Face à une situation économique et sociale dégradée, les dis positifs régionaux de formation professionnelle, d’apprentissage et d’emploi continueront de jouer un rôle essentiel pour favori ser l’insertion professionnelle et l’acquisition des compétences nécessaires au maintien ou au retour dans l’emploi. > Gilles-Maurice Bellaïche / 01 53 85 68 57 / www.psidf.fr © DR FRONT DE GAUCHE – PARTI COMMUNISTE, GAUCHE UNITAIRE ET ALTERNATIVE CITOYENNE (15 ÉLUS) PROCHAINE SÉANCE DU CONSEIL RÉGIONAL Les 18 et 19 juin 2015 57, rue de Babylone, Paris 7e. Sur Twitter @iledefrance, #DirectIDF Retransmis en direct sur www.iledefrance.fr NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 28 TEMPS PARTAGÉ DÉJÀ DEMAIN Le nombre de voyageurs a tellement augmenté en Île-de-France depuis 10 ans que des gares Transilien SNCF sont plus fréquentées que certaines gares TGV de province. / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 29 Heures de pointe du matin, chagrin Texte Renaud Charles Datavisualisations WeDoData © Xavier Schwebel/Picturetank Trains bondés, routes saturées : partir travailler est souvent synonyme de galère en Île-de-France. Pour venir à bout de cette situation, l’arsenal des solutions est vaste et repose aussi bien sur les nouvelles lignes de transport et la rénovation du réseau existant que sur les horaires décalés, le covoiturage ou le télétravail. #TransportsIDF « Tu te lèves et tu me bouscules… Tu n’t’excuses pas… Comme d’habitude… Ce sur quoi je remonte la rame… J’ai peur d’être en retard… Comme d’habitude… » Quoi de mieux que le tube de Claude François revisité pour illustrer la rengaine vécue par les Franciliens pour aller travailler. Chaque jour, vous êtes plusieurs centaines de milliers à prendre d’assaut les routes et les transports en commun, avec comme conséquences des kilomètres de bouchons et des rames bondées. Un trafic à ce point dense qu’on ne parle plus d’heures de pointe mais carrément d’« hyperpointe » en Île-de-France. « Derrière cette facétie de vocabulaire, il y a quelque chose de fondamental, note Pierre Messulam, directeur général adjoint de Transilien SNCF. Depuis 10 ans, nous sommes confrontés à une hausse de plus de 30 % du nombre de voyageurs avec en moyenne 3,2 millions de passagers au quotidien. Ce qui nous place, selon l’École Polytechnique de Lausanne, dans le top 3 mondial pour ce qui est du taux de fréquentation de nos trains. Certaines gares franciliennes de villes moyennes ont plus de passagers que des gares TGV en province. Aulnay-sous-Bois (93), par exemple, voit monter 33 000 passagers par jour, soit plus que la gare TGV de Besançon ! » AMÉLIORER L’OFFRE DE TRANSPORT Pour faire face à ces flux de voyageurs, il s’agit donc d’innover. En premier lieu, on pense bien sûr à la manière d’améliorer l’offre de transport en commun. « Le Stif (autorité organisatrice des transports en Île-de-France) a financé la mise en service de nouveaux trains là où on pouvait en ajouter, indique NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 30 TEMPS PARTAGÉ DÉJÀ DEMAIN Se déplacer en Île-de-France UNE RÉGION À PART Un temps moyen de déplacement quotidien supérieur aux autres régions Île-de-France 84 min Autres régions 64 min AUX HEURES DE POINTE Répartition horaire des déplacements des Franciliens en voiture et en transports collectifs Nombre de déplacements par heure en 2010 17 h 1 600 000 8h 1 400 000 Chaque jour, 41 millions de déplacements dans la région 1 200 000 39 % 38 % 20 % Marche Voiture Transports collectifs Vélo 2 % Deux-roues motorisés 1 % Un usage intensif des transports collectifs 1 000 000 800 000 600 000 400 000 Nombre de voyages annuels 346 177 En Île-de-France Dans les grandes agglomérations (1) 200 000 4h 6h 8h 10 h 12 h 14 h 16 h 18 h 20 h 22 h (1) Les 8 agglomérations de plus de 450 000 habitants disposant d’un réseau de métro ou tramway Sources : « Les transports ferroviaires régionaux en Île-de-France », la Cour des comptes (2010) ; « Enquête globale transport 2010 », Stif – Omnil – Driea 3,2 Pierre Messulam. Mais il y a des endroits dans REPENSER L’ORGANISATION DU TRAVAIL les solutions pour lutter contre l’hyperla région où on est à la limite de la capacité des millions Néanmoins, pointe sont à chercher sur tous les terrains. « Il infrastructures. » de voyageurs faut admettre notre incapacité infrastructurelle à C’est pourquoi de nouvelles liaisons sont sur les empruntent le résoudre ces moments d’excès de trafic, qu’il s’agisse rails. « La Région travaille sur les interconnexions réseau Transilien en banlieue pour faciliter les déplacements et éviter SNCF au quotidien du système routier ou du réseau de transport public », résume Bruno Marzloff, sociologue spécialiste des aux voyageurs d’avoir à passer par Paris », détaille questions de mobilité. Même son de cloche à la Mireille Bouleau, chargée d’études à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Île-de-France. Le SNCF. « Physiquement, on touche aux limites de ce que l’on peut projet phare en la matière est celui de Grand Paris Express, faire, confie Pierre Messulam. Il y a déjà d’énormes efforts maqui prévoit la construction de quatre nouvelles lignes de tériels qui sont consentis, mais on ne sait pas augmenter la métro autour de Paris à l’horizon 2030. « Le projet de Tan capacité du réseau ferroviaire aussi vite qu’il le faudrait. Il gentielle Nord, entre Sartrouville (78) et Noisy-le-Sec (93), est faut donc trouver d’autres méthodes. » aussi un chantier qui va permettre de raccorder des territoires Pour Laurence Debrincat, chef de la division des études généaujourd’hui enclavés aux zones d’emplois », souligne pour sa rales du Stif, « la question de l’organisation du travail pour part Catherine Mangenay, elle aussi chargée d’études à l’IAU. réduire le besoin de déplacements en périodes de pointe est aussi un enjeu clé. Modifier les horaires de travail peut être une solution. Elle est déjà appliquée par de nombreux établissements. Par exemple, l’arrivée sur des plages horaires étalées est en vigueur à La Défense (92) depuis bien longtemps. Elle pourrait être ciblée sur des secteurs d’activité plus restreints où il est plus aisé de dialoguer avec les responsables des entreprises concernées pour résoudre des difficultés localisées. » C’est justement le cas de La Plaine Saint-Denis (93) qui reAprès les voies de bus en ville, place aux voies de bus sur groupe quelques gros sièges sociaux comme ceux de la SNCF autoroutes. Dès cette année, la Région, en collaboration avec (3 500 salariés), SFR (8 500) ou encore Orange (3 500). « Entre la Dirif (Direction des routes d’Île-de-France) et le Stif (autorité 7 h 30 et 9 h 45, le taux d’occupation des RER B et D qui desorganisatrice des transports), va participer au financement de servent la gare Stade de France – Saint-Denis peut atteindre deux voies réservées sur l’A1 et l’A6a. Elles seront ouvertes 250 % », témoigne François Dubrac, chef d’entreprise à la tête entre 6 h 30 et 10 h pour la première et entre 7 h et 10 h pour la de l’association Plaine Commune Promotion. Raison pour seconde. Leur mise en service devrait avoir lieu au printemps. laquelle l’étalement des horaires est testé depuis janvier … la Région / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 © Jean-Lionel Dias/Dolce Vita/Picturetank 31 Travailler près de chez soi dans un espace de coworking est une solution pour échapper aux rames bondées, en attendant la mise en service du Grand Paris Express. © Julie Bourges/Picturetank dernier. « Nous avons créé une commission “3T” – pour trajet, trafic et temporalité –, qui regroupe les entreprises du territoire afin de mener une réflexion et des actions conjointes », précise François Dubrac. « En tant qu’employeur, nous voulons voir comment l’on peut organiser le temps de travail, même si nous savons que cela n’est pas généralisable à toute l’Île-de-France », détaille Pierre Messulam. CONTRE LA MOBILITÉ SUBIE, LE TÉLÉTRAVAIL Travailler autrement, c’est aussi travailler à distance alors qu’en Île-de-France, on estime à 500 000 le nombre de personnes habitant en grande couronne et dont le temps de trajet quotidien serait de 2 h 20 en moyenne. « Les études montrent que l’Île-de-France est la région française où la part des mobilités subies est la plus importante, constate Bruno Marzloff. Cette problématique est la même aux Pays-Bas qui sont le pays le plus dense d’Europe. C’est pourquoi la ville d’Amsterdam a pris l’initiative d’ouvrir en périphérie une centaine de centres de télétravail [appelés aussi espaces de travail collaboratif ou de coworking, NDLR]. Ce programme, en place depuis quatre ans, a permis, selon ses responsables, de réduire le trafic de 8 % et les congestions de 20 %. » En Île-de-France, la Région a lancé en décembre dernier la quatrième édition de son appel à projets « Espace de travail collaboratif », ouvert jusqu’au 16 mars. Depuis 2012, une cinquantaine de projets ont ainsi pu être soutenus (1) (2). D’UN MODE DE TRANSPORT À L’AUTRE Une autre manière d’agir sur le trafic aux heures de pointe passe par le développement du covoiturage lors des trajets domicile-travail. Un usage encore confidentiel mais qui devient possible grâce au numérique et à la création d’applis comme Sharette et Wayz-Up (3). D’autant que le rapport à l’automobile change. « Elle n’est plus un objet qui fait rêver, analyse Jérémy Courel, économiste à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme. Les jeunes urbains, dans les grandes métropoles, passent leur permis de plus en plus tard, voire ne le passent plus. » Même la SNCF s’intéresse au sujet. L’entreprise a lancé, fin 2014, son propre service de covoiturage, iDVroom. « Cela peut sembler antinomique avec notre rôle de transporteur ferroviaire, mais nous nous considérons avant tout comme un Le covoiturage offre une autre alternative. opérateur de mobilité, décrypte Pierre Messulam. Il ne s’agit pas de développer le covoiturage contre le train, mais de simplifier les trajets de nos voyageurs vers nos gares. » Une conception qui laisse entrevoir une autre pratique des transports, davantage multimodale. « C’est déjà le cas des usagers dits “hyper-agiles”, analyse Bruno Marzloff. Leur maîtrise de la mobilité s’appuie sur le recours à tous les modes de dépla cement, l’utilisation des outils numériques pour accéder aux informations trafic et une organisation délocalisée et désynchronisée du travail. D’une régulation des transports descendante, de l’autorité organisatrice vers les usagers, on passe ainsi à une forme d’autorégulation par les usagers eux-mêmes, via notamment les réseaux sociaux. » (1) À découvrir sur une carte en ligne, réalisée par la Fonderie, l’agence numérique régionale : http://ridf.fr/carteduteletravail (2) Lire aussi notre débat sur le télétravail, p. 9. (3) Wayz-Up s’est vu décerner par la Région et le Stif, en 2014, le Trophée de la Mobilité dans la catégorie « Nouveaux usages et nouveaux véhicules ». Retrouvez notre article consacré au covoiturage et à l’autopartage sur http://ridf.fr/ covoiturage NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 32 TEMPS PARTAGÉ RÉTRO Les derniers témoins d’Auschwitz © Xavier Schwebel/Picturetank Texte Christophe Grand En 15 ans, plus de 6 000 élèves de lycées et CFA d’Île-de-France sont allés visiter le plus grand camp d’extermination nazi. Près de 500 lycéens et apprentis franciliens partent, chaque année depuis 2000, visiter le camp d’extermination nazi situé en Pologne. Un voyage d’étude préparé par le Mémorial de la Shoah et qu’ils accomplissent au côté des derniers rescapés. #JeunesseIDF « J’ai abrégé un peu, on est pris par le temps », s’excuse le vieil homme. Il a accompagné d’un rire léger ses derniers mots, façon polie d’en adoucir l’âpreté. Depuis une heure, dans une salle du Mémorial de la Shoah, à Paris, il raconte à des lycéens franciliens les six mois qu’il a passés dans un camp de la mort. André Berkover a 85 ans. Il a été déporté à Auschwitz, en Pologne, avec Sophie, sa mère, et Guy, son grand frère. Il est revenu seul. Pendant 50 ans, il s’est tu puisqu’on ne voulait pas l’entendre : « Les gens disaient : “Tu nous racontes du baratin, tu serais mort.” » Puis il a commencé à témoigner, et il revient régulièrement au Mémorial relater à des jeunes des faits qui défient leur entendement. Pour l’essentiel, son récit ressemble à celui de tous les rescapés des camps. Pourtant, de la bouche de cet homme dépourvu de colère sont sorties des anecdotes qui renouvellent l’indignation. « Nous / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 habitions, raconte-t-il, dans un petit appartement dans le 20e. Bien sûr, le confort n’était pas celui d’aujourd’hui. Pour nous laver, nous allions dans des bains publics. Et puis, la loi a interdit aux Juifs l’accès à tous les lieux publics, donc aux bains… » Parce qu’il y est quand même allé, Guy est arrêté et envoyé au camp de Drancy (93). Pour André, « il avait été dénoncé, c’est sûr ». Le reste de la famille va alors se cacher chez une parente. Mais, peu après, André et Sophie sont à leur tour dénoncés et arrêtés. André Berkover est de ceux chez qui l’on perçoit, même s’ils sont âgés, les traits de l’enfant qu’ils furent. Ce détail donne une force particulière à la dernière anecdote de son récit. Sa mère a été assassinée à son arrivée à Auschwitz et il a dû laisser derrière lui son grand frère dans un état de santé désespéré, mais il est libre. Après d’ultimes péripéties, il se retrouve à Odessa, en Ukraine. « Il fallait prévenir quelqu’un que je revenais, explique-t-il, j’ai envoyé un télégramme à une amie de ma mère qui était catholique. » Il avait 15 ans et n’excluait pas d’être le dernier des siens. TANT QU’IL Y A DE LA VIE, IL Y A DU RÊVE « À pied, nous allons faire le trajet de ceux qui étaient sélectionnés pour le travail. » Dans la froidure polonaise des premiers jours de décembre, les jeunes rencontrés au Mémorial 15 jours plus tôt suivent le guide. Pour visiter le camp d’Auschwitz, ils ont décollé de Roissy au petit matin. Pour certains, c’était un baptême de l’air et un événement à partager. D’où leur agacement 33 À visionner sur www.iledefrance.fr, Un cours d’Histoire, un film en quatre parties sur le voyage d’une classe de lycéens franciliens à Auschwitz en décembre. 2000 Les premiers groupes de lycéens franciliens partent visiter le camp d’Auschwitz-Birkenau 2003 Sortie du n° 1 de Comment en arrivet-on là ?, une publication annuelle destinée aux lycéens et apprentis d’Île-de-France 2005 Ouverture du Mémorial de la Shoah, à Paris 4e 2010 © PWP Les apprentis franciliens sont invités à leur tour à visiter le camp d’extermination nazi 2012 La visite du camp nazi inspire aux élèves des affiches, qui sont exposées ensuite dans leurs établissements. © Xavier Schwebel/Picturetank 2015 Le Mémorial de la Shoah et la Région comptabilisent 15 ans de partenariat et plus de 6 000 élèves accompagnés en Pologne © Mémorial de la Shoah Inauguration du Mémorial de Drancy (93), près de la cité de la Muette, ancien camp de transit vers Auschwitz Conservés à Auschwitz, des milliers de valises… de constater que, passé le décollage, « y’a pas de réseau ». Débarqués à Cracovie, les préoccupations sont toujours du même ordre : « Tu crois que je vais payer, là ? » Et puis, le bus, le camp… Ils ont remisé les mobiles et cessé de se vanner. Ils se parlent même avec précaution, mais la gravité ne pèse pas trop sur l’atmosphère. C’est peut-être grâce à Yvette Lévy, une énergique octogénaire francilienne qui a fait de nombreuses fois le voyage pour raconter sa déportation dans ce lieu. D’être au milieu de cette jeunesse l’enchante et elle enchaîne les anecdotes lugubres sans jamais se départir de sa bonne humeur. Elle tient à ce qu’on sache que les nazis n’ont jamais pu empêcher ces jeunes filles martyrisées de rêver. « Un jour, on discutait. Alors, on disait qu’on se marierait et qu’on aurait une très belle robe. Une des filles disait qu’elle voulait une robe avec des manches gigot. Moi, je ne savais pas ce que c’était et, comme on crevait tout le temps de faim, je me demandais bien pourquoi elle nous parlait de gigot. » LE VOIR POUR LE CROIRE Mais, à l’arrivée au « sauna », le bâtiment où les détenus gardés en vie pour travailler étaient brutalement passés à la désinfection, elle dit ce que cet endroit lui inspire de malaise : « Vous savez, ici, j’ai vécu des moments douloureux. Je me souviens de la honte d’être nue, d’être entièrement tondue, des vêtements qu’on nous donnait et qui avaient été volés à d’autres. » La visite se clôt sur une exposition de biens dont les déportés étaient dépouillés. Lunettes en quantité industrielle, monceaux de valises portant le nom et la date de naissance de leurs propriétaires, ces objets marqueront l’esprit des visiteurs comme les a frappés l’étendue d’Auschwitz. À leur retour, les lycéens s’accorderont pour reconnaître que seule une visite sur place permet de mesurer l’ampleur des moyens mis au service du projet nazi d’assassiner tous les Juifs d’Europe. Une dernière vitrine montre des boîtes de conserve ouvertes et rouillées. En grand nombre. Pourtant, ce n’est qu’un échantillon. Chacune contenait assez de gaz mortel pour tuer 150 ou 200 personnes. « Vous voyez, a remarqué un guide, aujourd’hui, nous avons passé ici beaucoup plus de temps que la plupart des Juifs qui y sont venus. » La vitalité d’André et Yvette ne doit pas faire oublier aux visiteurs que sur 1,3 million de personnes qui ont été déportées à Auschwitz (dont 1,1 million de Juifs), 1,1 million y ont été assassinées, la majorité dans l’heure qui a suivi leur arrivée. En attendant l’avion qui les ramènera en France, les lycéens se disent « tristes et en colère ». Indifférente à la facture à venir, une jeune fille rallume son mobile pour ap peler : « Je m’en fous. Je paierai. » Plus d’infos dans la rubrique « Île-de-France » du minisite www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/voyages/index.htm … la Région Depuis 2000, la Région Île-de-France soutient le Mémorial de la Shoah dans son action au service du souvenir. Plus de 6 000 élèves de lycées et de centres de formation d’apprentis (CFA) franciliens et près de 600 accompagnateurs sont ainsi allés visiter le camp d’extermination nazi d’Auschwitz. Pour l’année 2014-2015, la Région a attribué 350 000 euros à ce dispositif qui, après le voyage d’étude, prévoit la réalisation d’affiches par les classes participantes, puis une exposition itinérante de ces créations dans les établissements scolaires. Le soutien régional au Mémorial se traduit aussi par une publication annuelle intitulée Comment en arrive-t-on là ?, distribuée dans les lycées et CFA d’Île-de-France. NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 Future ligne du Grand Paris Express, la « 15 sud » offrira, dès 2020, de nombreuses escales culturelles et divertissantes. Petit aperçu. Textes Aude Raux Illustrations Clotka ER il ue an c A r a ch C ux ne g Ba li on uge l ât tro Ch on M y - ma Iss Cla ’ d rt s Fo anve V yR Is s rt s re v è eS d nt Po 15 www.lepluspetitcirquedumonde.fr le Plus Petit Cirque du monde, qui offre spectacles et initiations aux enfants défavorisés, va enfin disposer d’un chapiteau. Le nouveau Centre des arts du cirque et des cultures émergentes, d’une capacité de 360 places assises, sera inauguré en juin. Sous la charpente en bois, les enfants, comme les grands, s’initieront aux arts du jonglage, de l’acrobatie ou encore de la clownerie ! Le Plus Petit Cirque du monde Installé depuis 20 ans dans un gymnase, BAGNEUX www.papierdarmenie.fr/FR/ C’est là que sont fabriquées les célèbres lamelles en papier buvard dont le benjoin, une résine provenant d’un arbre oriental, est le principal composant. À laisser se consumer, pour parfumer son habitat, tout en fredonnant la chanson de Gainsbourg : « Laissez brûler les p’tits papiers, papiers de riz ou d’Arménie… Qu’un soir ils puissent, papier maïs, vous réchauffer… » L’atelier du papier d’Arménie Depuis 1885, des effluves de papier d’Arménie flottent à Montrouge. CHÂTILLON - MONTROUGE De Pont de Sèvres à Noisy-Champs 34 TEMPS PARTAGÉ EN CHEMIN http://musee.vet-alfort.fr Plus d’étapes à découvrir sur notre eMag, la version pour tablettes et smartphones de notre magazine : www.emag.iledefrance.fr l’école nationale vétérinaire d’Alfort est l’un des plus vieux musées de France. Dans un décor d’origine parfaitement restauré en 2008 se niche une collection unique de 4 200 pièces consacrée à l’anatomie animale : beaucoup de squelettes, mais surtout les Écorchés d’Honoré Fragonard, le cousin du célèbre peintre. Parmi ces trésors, le sidérant Cavalier de l’Apocalypse. Le musée Fragonard Né sous la forme d’un cabinet de curiosités royal en 1766, le musée de LE VERT DE MAISONS www.ileseguin-rivesdeseine.fr entre les mains de l’architecte Jean Nouvel. Choisi par les Boulonnais, son projet mêle hébergements, bureaux, infrastructures sportives, espaces verts – avec un jardin couvert de 12 000 m² – et surtout équipements culturels. Car l’Île Seguin ambitionne de devenir le haut lieu de la culture du Grand Paris. Son joyau ? La Cité musicale, sur sa pointe aval, dédiée à tous les styles musicaux et qui ouvrira ses portes en 2016. L’Île Seguin Le futur de l’île qui fut, pendant plus de 60 ans, le fief des usines Renault est PONT DE SÈVRES s es NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / No y isy Br s m ha -C er illi V - re nt ps m ha C - e yC n p ig -M int am Ch Sa é Cr r au t ns er iso V a Le e M t d ha c L’É l ei ét il r te C Le in do Ar tr Vi tre n e yC www.vitry94.fr Mac/Val, un musée regroupant plus de 2 000 œuvres d’artistes français des années 1950 à nos jours, la création fait le mur ! Graffitis, pochoirs, mosaïques : la ville est un musée à ciel ouvert, que des artistes du monde entier viennent régulièrement enrichir. À découvrir lors de balades « Art in the street ». Street art Vitry-sur-Seine et l’art contemporain, c’est une passion sans limites. Au-delà du VITRY CENTRE www.ville-creteil.fr Gérard Grandval ont reçu le label « Patrimoine du xxe siècle ». Ce grand ensemble doit son nom à ses balcons arrondis, qui donnent à ses 10 tours rondes de 15 étages l’aspect de… choux-fleurs. Une autre architecture insolite à admirer dans le quartier : l’école nationale de musique, de danse et d’art dramatique Marcel-Dadi, dont la façade ondulée évoque un rideau de scène. Les « Choux » Emblème de l’architecture des années 1970, les « Choux » imaginés par CRÉTEIL - L’ÉCHAT ny p ig ut tit ussy s In o uif e-R j e v ll on Vi usta ag r G A isou L uif j e ll Vi 35 36 TEMPS PARTAGÉ CARTE BLANCHE MARTIN ARGYROGLO Photographe #JeSuisCharlie « Place de la Nation à Paris, le 11 janvier 2015. Tandis que la marche se termine pour beaucoup, le cœur du rassemblement bat encore en son épicentre : la statue de Jules Dalou, Le Triomphe de la République. La lumière d’un fumigène recompose la scène. » / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 SAVEURS RÉGION TEMPS PARTAGÉ 37 Le champignon de Paris En Île-de-France, une poignée de petits producteurs s’évertuent à cultiver encore, de manière traditionnelle, le plus incontournable des champignons. À la coriandre Un plat dérivé des célèbres champignons à la grecque, à déguster chaud ou froid. C’est ce qu’ont préparé, spécialement pour notre magazine, Charline Cogny et Marion Dumain, toutes deux élèves de BTS au CFA des Métiers de la table, à Paris 17e, avec leur professeur de cuisine, Christophe Bligny. Une recette à retrouver sur www.iledefrance.fr Profession champignonniste ck an /L eC ce/ Joa art on / n n a L ac a z e P ic t u r et a n k Angel Moioli, producteur de champignons installé à Montesson (78), perpétue une tradition familiale. « La culture des champignons, je suis né dedans ! Lorsque mon grandpère, d’origine italienne, s’est installé en Île-de-France dans les années 1920, c’était un secteur en pleine expansion. Aujourd’hui, je continue à travailler sur le domaine familial comme mon père et d Î le mon oncle », confie-t-il. is Pa r « Et, comme eux, je n’utilise aucun © Cer v ia produit chimique. Mes champignons peuvent être tachés, de forme irrégulière, mais au moins ils ont du goût ! » La meilleure preuve : depuis 2012, sa production porte la marque « Saveurs Paris Île-de-France », créée par le Cervia, l’organisme chargé de promouvoir l’agroalimentaire francilien. Plus d’infos sur www.mangeonslocal-en-idf.com © ed A lfr ba Fr om e- Cr ©A l f re /Le C a r ton / P ic t u r et an k Un champignon… sans frontières Si la culture du champignon de couche (le premier nom du champignon de Paris) remonte au xvie siècle en France, elle ne prend son essor qu’au début du e xix siècle grâce à un jardinier parisien nommé Chambry. Il a en effet l’idée de la pratiquer dans des carrières, là où la température et l’humidité sont constantes. La production se développe alors dans les sous-sols de la capitale et aux alentours, d’où le nom de « champignon de Paris ». Après un pic à la fin du xixe siècle, la production décroît et se déplace dans le Val-de-Loire et à l’étranger. 17 °C - de - Fr a nc e /Joa n n a La ca ze C’est la température à laquelle les galeries souterraines doivent être maintenues pour favoriser la pousse et la conservation des champignons. © C e r v ia Pa ris Î - Fr l e - de a nc oa e/J a nn La ca Î le ck ze ris ro ba Pa dC m ©C Manger des champignons locaux, er vi a Ce r e © me demandiez de comparer une tomate du jardin avec une une idée folle ? Pas si sûr ! En Île-de-France, pour le plus tomate cultivée sous serre ! » s’exclame, amusé, le champigrand plaisir des papilles, les champignons de Paris gnonniste des Yvelines, Angel Moioli. sont cultivés tout au long de l’année par quelques Malheureusement, malgré la qualité et une producirréductibles champignonnistes. Au cœur de galetion non négligeable – 400 kg par semaine rien que ries souterraines, ces passionnés déposent un médans l’exploitation d’Angel Moioli, à Montesson –, lange de compost pasteurisé avec du mycélium, ce savoir-faire est en perte de vitesse. En cause : la recouvert de terreau, qui donne naissance au chamconcurrence étrangère, en Pologne et en Chine nopignon. Cinq semaines plus tard, ces champignons v tamment, où les champignons sont cultivés de façon z ca de taille variable et à la couleur brune ou crème sont ia Paris coup moins L a industrielle avec une main-d’œuvre beau a n Î cueillis à la main et vendus essentiellement dans les Amap le-de-France/Joan chère qu’en France. « Sans les circuits courts, je mettrais la clef de la région (antennes de l’Association pour le maintien d’une sous la porte », conclut le champignonniste. agriculture paysanne), ou directement sur les exploitations. La Champignonnière Les Carrières, 78360 Montesson. différence avec les champignons industriels ? « C’est comme si vous Tél. : 06 09 06 21 52 NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / 38 TEMPS PARTAGÉ C’EST À VOUS IDÉES & RÉACTIONS La rédaction est à votre écoute ! Donnez votre avis sur www.iledefrance.fr et sur les réseaux sociaux. LA LAÏCITÉ, TOUJOURS D’ACTUALITÉ ? © Pierre-Yves Brunaud/Picturetank Comment exercer son esprit critique à l’heure des réseaux sociaux ? Comment garantir le « vivre ensemble » et diffuser auprès des jeunes les idéaux de la République et le principe de laïcité ? Après les attentats perpétrés à Paris, la question de l’éveil des consciences dans les établissements scolaires est posée. La Région, qui construit et entretient les lycées, et développe des politiques éducatives, vous invite à prendre la parole. Sur www.iledefrance.fr/parlons-en et www.facebook.com/RegionIledeFrance. EN SURDOSE DE BRUIT ? © Julie Bourges/Picturetank C’est la nuisance numéro 1 en Île-de-France : le bruit ! Mais tous les Franciliens ne sont pas logés à la même enseigne. Bruitparif vous permet de faire le point sur votre dose quotidienne de bruit, au travail, dans les transports, chez vous ou dans les lieux de loisirs que vous fréquentez. Racontez votre journée type et voyez le niveau de décibels évoluer en fonction de vos conditions de travail (open space ou pas), de transports, du temps passé à la cantine ou devant la télé. www.bruitparif.fr/dose-bruit IMPOSEZ VOS IDÉES DANS LE DÉBAT ! © Nicolas Leblanc Depuis un an, la Région a mis en place un droit d’interpellation populaire. Ayant la forme d’une pétition, il permet aux Franciliennes et aux Franciliens de plus de 16 ans de proposer l’inscription d’un sujet à l’ordre du jour de l’assemblée régionale. Transports, aménagement du territoire, transparence de l’action régionale, aides aux entreprises… Tous les thèmes sont sur la table et chacun peut exercer ce nouveau droit citoyen. www.iledefrance.fr/droit-petition PROMENEZ-VOUS DANS LES DONNÉES DES PARCS © Florence Joubert/Picturetank Avant de venir explorer les Parcs naturels d’Île-de-France, les 11 et 12 avril par exemple (lire « Agenda », p. 39), du Gâtinais français à la Haute Vallée de Chevreuse (photo), la Région vous invite à tout connaître de ces espaces qui concilient développement économique et préservation de l’environnement. Le tout, via la plateforme regroupant ses données ouvertes : http://data.iledefrance.fr JOUEZ AVEC LE BUDGET RÉGIONAL © Région Île-de-France Combien la Région consacre-t-elle par an à chaque apprenti ? Le budget régional est-il plus important que celui de la Ville de Paris ou du Département des Hauts-de-Seine ? Quel film soutenu financièrement par la Région a été présenté à Cannes l’an dernier ? Testez vos connaissances avec les 11 questions pédagogiques, sérieuses ou décalées, de notre « Budget quiz ». Et défiez vos amis sur les réseaux sociaux ! www.iledefrance.fr/budget-quiz Retrouvez les actualités de la région, reportages, vidéos, galeries photos, infographies animées, sondages… www.iledefrance.fr / NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 ENCORE UNE MINUTE TEMPS PARTAGÉ 39 AGENDA LOISIRS VILLAGE SPORTIF D’HIVER JUSQU’AU 8 MARS L’Île de loisirs de Vaires-Torcy (77) invite les 12-17 ans à venir pratiquer le patinage, la luge, l’élastique ascensionnel et même… le ski alpin ! www.ilesdeloisirs.iledefrance.fr TERROIR SALON DE L’AGRICULTURE L’Île-de-France est une très grande région agricole. Pour s’en convaincre, le stand du Cervia (l’organisme chargé de promouvoir l’agroalimentaire francilien) propose des dégustations et des rencontres de producteurs. À la Porte de Versailles, Paris 15e. www.salon-agriculture.com SPORT CHAMPIONNATS DE FRANCE DE CROSS-COUNTRY LE 1ER MARS Grande course nature pour tous dans l’Île de loisirs de Val de Seine, à Verneuil-sur-Seine (78). www.athle.fr FORMATION MOIS DE L’APPRENTISSAGE DU 13 MARS AU 13 AVRIL Rendez-vous dans les 163 centres de formation d’apprentis d’Île-de-France pour découvrir comment se former à 1 000 métiers, du CAP à bac + 5. www.cfacile.iledefrance.fr LECTURE SALON DU LIVRE DU 20 AU 23 MARS Le stand de la Région, à la grande fête du livre, accueille une centaine d’éditeurs franciliens et le MOTif, l’observatoire régional du livre et de l’écrit. À la Porte de Versailles, Paris 15e. www.salondulivredeparis.com PARCS NATURELS D’ÎLE-DE-FRANCE WEEK-END DÉCOUVERTE LES 11 ET 12 AVRIL Balades, expos, dégustations, visites de monuments et d’ateliers d’artisans d’art… : tout pour donner envie de revenir très vite dans le Gâtinais français (77-91), la Haute Vallée de Chevreuse (78-91), le Vexin français (78-95) et l’Oise-Pays de France (95). Plus d’infos sur smartphone avec l’appli « Parcs naturels ». Et sur www.parcsnaturels.iledefrance.fr © DR DU 21 FÉVRIER AU 1ER MARS L’écologie dans le cerveau Martin Provost (1), réalisateur de Séraphine (César du meilleur film en 2009) et président du jury du Festival international du film d’environnement 2015 Le plus grand ennemi de l’homme, c’est l’homme. Tout le monde le sait, mais on dirait que, par les temps qui courent, on veut l’oublier. Entre être et avoir, l’homme a le choix, pourrait-on dire. Encore faut-il avoir assez pour être. Mais quand on sait qu’il y a sur cette planète plus de 840 millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui meurent de faim, qu’une partie nage dans l’opulence et rejette sans vergogne du CO2 dans l’atmosphère, tandis que l’autre – qui voit déjà ses cultures dévastées par la sécheresse et les inondations à cause de ce même CO2– est contrainte de nous vendre ses terres fertiles pour que nous ne manquions pas de roses en hiver, on est en droit de se demander si notre modèle de société capitaliste n’est pas obsolète. Croître et multiplier, oui, mais jusqu’où ? Et à quel prix ? Un arbre croît mais, à un moment, il s’arrête et meurt. Il en est ainsi de tout ce qui vit sur terre. Et de nous avec. Détournés de leur fonction première – nourrir les hommes –, le rendement et la (sur)productivité tuent la planète, au profit de quelques-uns. Acheter, posséder, capitaliser, voilà leur credo, au risque d’oublier que l’obsession d’avoir ne va pas sans celle de manquer. Nous voilà, en quelques décennies, passés du statut d’être humain, de citoyen, à celui de consommateur, du statut d’être pensant à celui de tube digestif. Dépendants du plaisir d’avoir, ne sommes-nous pas en train de perdre notre intelligence ? Quand on sait que nos déchets dépassent de beaucoup ce que la planète peut absorber, qu’un continent de déchets plastiques gros comme le tiers de l’Europe dérive au nord de l’Atlantique, que nous enterrons d’autres déchets – radioactifs ceux-là – dans des sarcophages qui se fendilleront dans 300 ans et répandront dans les sols et ce qui restera d’eau potable une radioactivité mortelle, qu’après le pétrole, nous voilà en train de pomper le gaz de schiste au détriment des nappes phréatiques et de la qualité des sols, etc., on est en droit de se demander si l’on n’est pas devenus fous, jetés tous dans un même train à grande vitesse, mais sans gare d’arrivée. Je fais partie d’une génération qui n’a pas connu la guerre. C’est magnifique ! Quelle victoire sur la haine, la bêtise et la mort ! Allons-nous continuer à rester dans le déni au risque de laisser en héritage aux générations à venir matière à nous haïr ? Ouvrons les yeux. Le monde est beau. Ouvrons nos oreilles. Il y a des poètes pour le chanter. Nous devons préparer l’avenir. Il est là. La chenille peut encore devenir papillon. Nous sommes dans la chrysalide. « La chenille peut encore devenir papillon. Nous sommes dans la chrysalide. » (1) En raison de la proximité des échéances électorales, la tribune du président de la Région Île-de-France est provisoirement suspendue. NUMÉRO 55 / FÉVRIER 2015 / onaime aime le sport. on le sport. POUR QUE CHAQUE FRANCILIENNE ET FRANCILIEN PUISSE PRATIQUER UN SPORT À PROXIMITÉ DE SON DOMICILE, LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE SOUTIENT LA CONSTRUCTION, L’AGRANDISSEMENT ET LA RÉHABILITATION DES ÉQUIPEMENTS SPORTIFS SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE, TELS QUE DES TERRAINS EN GAZON SYNTHÉTIQUE, DES PISCINES OU DES EQUIPEMENTS D’ENVERGURE REGIONALE COMME LE VÉLODROME DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES Rendez-vous Rendez-vous sur sur www.iledefrance.fr www.iledefrance.fr Demain s’invente ici