play it like godard

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Play it like Godard
texte - Nicolas Gilson et Pauline Labadie
Nom : Zaccaï
Prénom : Jonathan
Profession : Réalisateur/Acteur
Film : « JC comme Jésus Christ » (REdiffusion : Jeudi 06 à 13h00 - C5)
« Pouvez-vous me parler de la genèse de "JC comme Jésus Christ" qui,
je crois, vient d’un autre projet de film ? » - « Oui, en fait, JC était un personnage secondaire d’un film que je n’arrivais pas à monter. J’ai rencontré
Vincent (Lacoste) et j’ai réécris le rôle pour en faire le personnage principal.
J’aimais bien l’idée que le sujet de mon premier film soit quelque chose de
totalement libre, et un peu une sortie d’autoroute. »
« Votre envie de réaliser est là depuis longtemps, (Jonathan Zaccaï a
déjà réalisé un court métrage "Comme James Dean" en 2006) ? » « Oui, j’avais fait un autre court qui n’a pas fait de festivals, tourné en DV,
réalisé avec peu de moyens, et qui est celui que je préfère. J’ai fait aussi de
l’assistanat mise en scène. Je ne savais pas à quel point c’était possible ou
pas pour moi de réaliser un film. J’ai même voulu faire l’INSAS. Puis je suis
allé à Paris et j’ai fait l’acteur, mais je pense que l’envie de réaliser était là
en amont. »
« Le film fait référence à plusieurs figures emblématiques du cinéma.
Quelles sont vos sources d’inspiration, ou tout du moins les cinéastes que
vous admirez ? » - « Woody Allen évidemment, et la comédie de manière
générale. Des acteurs aussi, Peter Sellers, même s’il y a un humour assez
noir dans mon film. »
« Il y a une scène faisant référence à Jean-Luc Godard à la fin du film ? » « Oui, c’est quelqu’un que je trouve génial, au-delà de ses films, l’écouter
parler de manière générale est passionnant. En plus, c’est quelqu’un que
j’admire, tout comme beaucoup de mes personnages. Il me semble que la
comédie est aussi une manière de sauter dans une flaque d’eau, de rire de
soi, de déjà ne plus être celui dont tu te moques. Mes personnages, je ne
les juge pas, je les aime vraiment. Le tournage du film été très court, le film
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fait rapidement, j’ai eu l’idée de contacter Godard, j’aurais aimé qu’il apparaisse et qu’il adoube JC, comme si le Dieu adoubait son jeune prince, de
manière symbolique. Puis, au fur et à mesure, je me suis dit que ce serait
plus drôle de jouer avec son image, qu’il soit là sans l’être. Le titre "Play it like
Godard" est venu après, ce sont mes distributeurs français, chez MK2 qui
m’ont dit qu’il faudrait peut-être en anglais en trouver un autre. Je pensais
au film "Play it like Beckham", faire de cette espèce d’image de l’exception
culturelle française, un titre de comédie me plaisait bien, je trouvais ça très
simple. Godard est de toute manière un personnage lui-même, une figure du
génie ! JC est une icône comme ça, entre le génie et la supercherie, un peu
comme un mélange d’Orson Welles et de mon fils de quatre ans. Presque
un personnage de B.D, crédible, mais énorme. Mon fils mange des céréales
devant la télévision, comme JC, et pour contrebalancer ça, je l’ai doté d’une
vie professionnelle très sérieuse. C’est une satyre, sur le jeunisme de notre
société, même si parfois le rire est un peu outrancier, voire choquant, parce
que je crois que le rire est devenu très édulcoré. Comme la société crée des
super-stars parfois avec peu de choses, j’ai voulu inventer un personnage de
star avec peu de moyens. Donc une star, qui serait adoubé par Claire Chazal,
dragué par Aure Atika, courtisé par les américains. C’est un monstre de
notre société.
« Quand vous dites que le tournage fut rapide, c’est à dire ? » - « A peine
deux semaines. Et un mois de montage. Je l’ai écrit en novembre, j’ai appelé
Vincent, et on l’a tourné en Février. »
« Le film est distribué en France par Mk2 ? » - « Oui, le film est produit
par ma maison de production, Vicious, que j’ai monté pour faire le film et
que j’ai appelé comme ça à cause de Syd Vicious – si elle meurt tôt, ça aura
un petit côté punk... – et un co-producteur belge, Nexus Factory. MK2 l’a
vu quand il a était fini, l’a acheté, et le distribue aujourd’hui. C’est génial de
pouvoir faire un film dans cette liberté-là, et qu’ensuite des gens comme eux
aiment le film. »
« En Belgique, il a trouvé un distributeur ? » - « C’est vraiment le début de
l’aventure, ça s’est fait à une vitesse folle, et il sort le 8 Février en France, et
c’est déjà bien pour commencer. »
« Déjà d’autres projets de réalisation à l’heure actuelle ? » - « Oui, j’écris un
autre film. J’ai envie d’avoir un peu de temps sur le tournage, mais en même
temps, en faisant JC de A à Z (le fabriquer complètement, voir comment on
recrutait les gens, ensuite faire des contrats), on a tout appris sur le tas,
et j’ai envie de conserver ce qu’on a découvert, mais avec un peu plus de
moyens. »
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