célibat dans l`église romaine: origines et conséquences
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célibat dans l`église romaine: origines et conséquences
le libre penseur Périodique romand laïc et indépendant Editeur: Association vaudoise de la Libre Pensée Case postale 5264 CH-1002 Lausanne 36e année Septembre 2010 Trimestriel N° 146 Abonnement annuel: CH Fr. 10.–, CCP 10-7494-3 Etranger Euro 10.– ISSN 0256-8985 Rédacteur responsable Ivo Caprara Tirage 1700 exemplaires CÉLIBAT DANS L'ÉGLISE ROMAINE: ORIGINES ET CONSÉQUENCES Au sujet du tant débattu problème du célibat ecclésiastique, il vaudrait mieux parler de chasteté, voire de continence (la définition qu’en donne le Littré est fort claire: «abstinence des plaisirs de l'amour»), ce qui équivaut, comme quelqu'un l'a écrit, à une «castration spirituelle». En effet, cet ordre formel va bien au-delà de l'interdiction du mariage des prêtres de l'Eglise latine (les Eglises catholiques d'Orient, uniate d'Ukraine et maronite du Liban, par exemple, admettent le mariage de leur clergé séculier). Il faut par ailleurs souligner que «le célibat n’est point une institution divine. Le silence de l’Ecriture, la division des docteurs de Rome, la tolérance que les conciles et les papes ont, pendant une longue période constamment eue pour des prêtres mariés, en sont une preuve à laquelle il n’y a rien à opposer [...]. On peut donc s’étonner que, dans l’Eglise romaine, il se soit trouvé tant de défenseurs de cette dure loi de célibat, si opposée à la pratique des premiers siècles, et peut-être plus encore au cœur et au tempérament d’une grande partie du clergé»1. L’explication est simple:1’Eglise est devenue, au cours des ans, une monarchie absolue, oublieuse (par intérêt) du fait que 1’apôtre Pierre, pilier de 1’Eglise, était marié, ainsi que probablement la plupart des autres apôtres; la seule remarque au sujet de la sexualité du clergé est présente dans 1’épître de Paul à Timothée et elle s’inscrit La photo du scandale, Oliviero Toscani, Benetton 1991., dans la lutte contre la polygamie. La règle du mariage avec une seule femme a été normalement acceptée, répétons-le, pendant les trois premiers siècles du christianisme. SOMMAIRE Ce n’est qu’à partir de la fin du IVe siècle que les papes prennent vraiment la tête d’un mouvement en faveur de l’imposition du célibat. Cela commence, en 386, avec le pape Sirice qui l’impose au clergé d’Espagne et à celui d’Afrique du Nord; quelques années plus tard, Innocent Ier (401-417) l’imposera au clergé des Gaules. En théorie, les membres du clergé de tous les niveaux «devenus tels après qu’étaient déjà unis en mariage, pouvaient cohabiter avec leurs femmes, comme avec des sœurs» 2. C’est néanmoins encore l’époque où des prétendus «pères de 1’Eglise», comme l’évêque Augustin, doivent défendre l’idée de l’obligation du célibat contre les attaques d’autres théologiens de renom. D’autre part, le respect de cette norme contre nature 3 ne pouvait pas être rigoureusement contrôlé, tant et si bien que, quatre siècles plus tard, le pape Zacharie pouvait répondre, 11. Ma rencontre avec Mikhaël Gorbatchev 12. Un cheptel comme un autre Pierre Lexert p. 4 13. Pas de pardon Edouard Kutten p. 13 p. 4 14. Les Brèves Thor Danneman p. 13 1. Célibat dans l’Eglise romaine Claude Cantini p.1-3 2. Gare au Gorille! un livre de... Narcisse Praz 3. Libre service p. 11 p. 12-13 4. Pigault-Lebrun, ou le diable... André Panchaud p. 5-6 15. Liberté qui es-tu? Olivier Lazo 5. Wafa Sultan: Un Dieu qui hait Anne Lauwaert p. 6-7 16. Agora Jean Favry 6. Une dernière pour la route André Thomann p. 7 17. La goutte d’eau qui fait déborder... La Tuile p. 16 7. Malraux et l’Islam (1956) André Malraux p. 7 18. Profession menteur p. 17 8. Bite au vent et peinte en vert André Thomann 9. Recensement fédéral 2010 Comité AVLP 10. Katmandou à domicile Georges Krassovsky p. 10-11 p. 8-9 p. 9 p. 14-15 p. 16 19. Libres propos Michel Martin p. 18 20. En lisant Claude Cantini p. 19 30. Bon de commande p. 24 le libre penseur/no 146 2 vers 751, au roi des Francs Pépin, «que chaque Eglise pouvait le suivre suivant sa coutume» 4. C’est le fils de Pépin le Bref, Charlemagne, qui serrera – en brave bras séculier de la papauté – la vis. Le succès n’est pas total puisque encore à l’aube du Xe siècle, l’Eglise doit constater une importante «décadence morale» du clergé en matière matrimoniale, le mariage étant bien entendu considéré par elle comme du concubinage. Entre 309 et 1102, dix-sept conciles nationaux au moins ont débattu sur le mariage ecclésiastique; effet de l’influence croissante des prohibitionnistes, treize conciles se montreront favorables au célibat, mais trois – ceux d’Erfurt, Mayence et Paris – se termineront sur des tumultes. Celui de Pavie en 1018, a vu le pape Benoît VIII décréter «que les enfants des clercs, nés de femmes libres, deviendraient serfs de l’Eglise, sans pouvoir être jamais affranchis» 5. Les questions liées à cette discipline sexuelle seront traitées de façon universelle seulement à partir du deuxième concile œcuménique de Nicée, en 787 donc. C’est en effet ce concile qui fixera, pour tous les diocèses, quelles femmes pouvaient vivre avec un prêtre: mère, sœur, tantes ou «d’autres femmes ne donnant lieu à aucun soupçon motivé» 6. Des treize papes qui se sont succédé de 1049 à 1139, la palme de la reprise en main revient à Grégoire VII (10731085); il était pourtant accompagné de sa femme Mathilde, ce qui ne l’empêcha pas d’«interdire l’entrée des églises aux prêtres coupables de fornication, soit prêtres mariés ou vivant en concubinage» 7. Les oppositions, unanimement basées sur «la difficulté de la continence» ne servirent à rien. C’est ainsi que «la papauté extirpa le mariage des clercs, mais non le concubinage qui continua à prospérer pendant tout le Moyen âge» 8. Précisons cependant que, malgré les menaces pontificales, l’Eglise n’arriva pas encore à imposer pleinement la doctrine du célibat: un des obstacles était le fait qu’il ne s’agissait pas d’une question de foi mais d’une décision prise «pour mieux garantir la loyauté du clergé envers l’Eglise tout en préservant ses biens» 9. Pour y parvenir il faudra recourir à la force contre les récalcitrants, d’autant plus que «la résistance opposée par le clergé inférieur à toutes ces réformes fut si violente que plusieurs fois ceux qui l’entreprirent coururent des grands dangers. Les choses allèrent ainsi jusqu’au concile de Trente» 10. D’autre part, «pour le main- tien officiel d’une discipline qui produisait tant de scandales, la morale se relâchant de ses rigueurs, on fut obligé de se montrer de plus en plus indulgent pour le concubinage des prêtres» 11. Ce n’est que lors du deuxième concile du Latran en 1139 (donc sous le pontificat d’Innocent II qui était, lui, père de quatre enfants) que, pour la première fois, une législation «solennelle et générale» est approuvée, ce qui signifie en pratique, après tant de contorsions, la ratification officielle de la législation ecclésiastique grégorienne. Son socle théologique est le suivant: «ceux qui sont tenus d’être de fait et de nom des temples de Dieu, des vases du Seigneur, des sanctuaires du Saint-Esprit, il est indigne qu’ils se fassent les esclaves du mariage et de la débauche» 12. Les motivations étaient bien entendu moins spirituelles; en effet, les membres du clergé «par leur prétendu mariage, portent dommage et scandale à l’Eglise. Les enfants issus de ces concubinages revendiquent la succession de leurs parents» 13. Pour parer à cela l’hypocrisie romaine inventera, plus tard, l’âge canonique fixé à quarante ans imposé (théoriquement) aux bonnes des curés. Par ailleurs, pour rester dans le concret, une autre décision du deuxième concile du Latran pouvait motiver, à travers l’escarcelle, le célibat: «ceux qui [...] auraient contracté mariage ou vivraient en concubinage seront privés de leur office et de leur bénéfice ecclésiastique» 14. Le tournant définitif de la question du célibat est pris lors du concile de Trente (1545-1563) qui avait comme but principal d’«opposer au protestantisme un ensemble de définitions dogmatiques et de réformes disciplinaires, capables de maintenir l’unité catholique» 15. La prise de position est cette fois on ne peut plus claire: «Si quelqu’un disait que l’état conjugal doit être placé au-dessus de la virginité ou du célibat et qu’il n’est pas meilleur et plus heureux de rester vierge ou célibataire que d’être uni par les liens du mariage, qu’il soit anathème» (il se dit d’une «personne exposée publiquement à la malédiction par l’autorité ecclésiastique» – Littré). Cette mise au pas autoritaire a si bien réussi que l’Eglise catholique n’a plus eu besoin de conciles jusqu’en 1870. N’empêche qu’au XVIe siècle «on était encore tellement persuadé, dans une partie du clergé, des inconvénients moraux de l’interdiction du mariage des ecclésiastiques, et même de son injusti- ce, que Charles Quint le permit par l’«Intérim» 16 et le pape (Pie IV) l’aurait volontiers accordé [...] si les cardinaux ne l’en eussent détourné par des raisons politiques plutôt que religieuses» 17. *** Sur notre sujet, deux ouvrages apportent d’utiles et plus proches détails historiques. Celui de Louis Binz 18 dénonce les interdits sexuels, considérant d’une chasteté absolue et la renonciation au mariage («périodiquement remises en cause lors des grandes convulsions qui ont secoué l’Eglise»), ainsi que le concubinage qui en résulte ce sont «les éléments les plus dramatiques de la crise que traverse l’Eglise d’aujourd’hui» (page 365). Au-dela de la «pureté sacerdotale» souvent invoquée, l’auteur pense aussi que le concubinage constituait un danger réel pour la fortune de l’Eglise qui n’avait aucune envie de partager ses revenus avec les familles des prêtres. En effet, la visite épiscopale des paroisses du diocèse de Genève (il couvrait à l’époque la Haute-Savoie) qui s’est déroulée de 1411 à 1414, a démontré que le concubinage était de loin le «défaut» principal puisqu’il touchait le 20% des prêtres dont 6% avaient des enfants (bien entendu considérés comme «spurios», bâtards par l’Eglise). A peu près la même époque et pour le canton de Vaud, Pierre-Yves Favez 19 écrit: «Familles marginales, celles des prêtres concubinaires existaient bel et bien. Astreints au célibat qu’ils ne supportaient pas, les ecclésiastiques vivant maritalement étaient nombreux vers 1400, particulièrement en milieu rural: environ un sur dix desservant dans nos régions. Malgré 1’opposition de 1`Eglise qui leurs enjoignait de renvoyer leurs compagnes, qualifiées de «femmes de mauvaise vie», ils n’en persistaient pas moins dans leur concubinage en se souciant de l’entretien, parfois difficile, de leurs compagnes et enfants naturels». *** Cinq siècles plus tard le comportement sexuel du clergé catholique occidental ne pouvait qu’être pire. Une récente enquête sociologique effectuée aux Etats-Unis a démontré qu’un prêtre sur deux souffre de «déviances» par rapport à la stricte discipline ecclésiastique (elle comprend également la masturbation): concubinage et homosexualité. En plus du célibat, une cause de la pédophilie se trouve par ailleurs dans les abus sexuels subis par les séminaristes le libre penseur/no 146 pendant leur formation, car une fois devenus prêtres, ils reproduisent sur autrui les actes dont ils ont été victimes; il s’agit là d’un processus psychopathologique connu: la proportion d’enfants abusés parmi les pédophiles varie entre 27 et 50% selon les études. Derniers (2004 et 2006) scandales de ce type, celui du séminaire de Sankt Pölten en Autriche et l’autre dans lequel est impliqué un monseigneur mexicain fondateur d’une congrégation: la Légion du Christ… «Quo vadis Ecclesia?». Il n’est pas nécessaire de déranger Krafft-Ebing et sa remarquable (pour l’époque) «Psychopathie sexuelle» pour se rendre compte qu’il y a un problème. «Il n’existe aucune statistique fiable sur le nombre de prêtres pédophiles, mais personnellement je pense que le célibat forcé est une cause aggravante», déclare l’avocat Jean Chevaix, contrairement, il est vrai, à certains psychiatres et autres psychocriminologues qui sont bien plus catégoriques en niant, sans autre, tout lien entre le célibat des prêtres et leurs crimes sexuels. Peuvent-ils dès lors expliquer également pourquoi chez le clergé orthodoxe et protestant (qui peut se marier) enregistre-t-on apparemment moins de pédophiles? Il y a presque un siècle et demi, le Grand Dictionnaire 20 faisait un constat qui est, bien entendu, tombé dans l’oreille d’un sourd: «Tous les esprits sages reconnaissent aujourd’hui que, dans un clergé séculier fait pour se mêler au monde, le célibat est dangereux. Au point de vue de la morale, on ne saurait méconnaître les inconvénients et les désordres inévitables de cet état violent où le devoir et la vertu sont toujours en danger de faire naufrage, où la difficulté de vivre dans une continence absolue peut entraîner à des crimes contre soimême et contre les autres». Il précisait en outre que «le célibat n’a été dans aucune autre religion, si ce n’est dans la religion catholique, considéré comme une condition essentielle du sacerdoce» 21. Il me semble qu’aujourd’hui il est indispensable, au-delà du sensationnalisme, d’ approfondir la critique envers un état de choses qui a assez (trop) duré. Trois citations récentes alimentent mon espoir, car elles mettent enfin les points sur les «i». «Longtemps passés sous silence, les abus sexuels des prêtres éclatent enfin au grand jour. Il est difficile d’oublier pour autant le comportement passé de l’Eglise qui, en refusant d’attirer l’attention des autorités judiciaires sur les déviances de ses bergers, 3 en les mutant par exemple d’une paroisse à l’autre sans suivi particulier, a laissé, depuis toujours et sous toutes les latitudes, la porte ouverte à un nombre effarant de sordides affaires sexuelles» 22. «La vie monastique et l’internat offrent un contexte qui favorise une relation d’emprise sur de potentielles victimes, relation au centre du comportement pédophilique. L’homme d’Eglise dispose d’une autorité sur les gens qui lui sont confiés, plus forte encore auprès des enfants. S’il éprouve déjà une attirance pathologique, la situation de dépendance risque d’encourager le passage à l’acte. D’autant plus que la culture du secret dans les structures cléricales est propice au maintien du silence» 23. «Deux chemins s’ouvrent, qui tous les deux mènent à Rome. Le premier nous conduit vers une Eglise radicalement différente, pour qui la sexualité ne serait plus un tabou mais l’une des forces les plus belles et les plus mystérieuses de l’humanité. Une énergie à connaître, à goûter bien au-delà du refoulement ou du défoulement. Le second chemin nous mène vers la fin de l’Eglise, comme institution. Une issue fatale qui pourrait être une bénédiction. A condition, bien sûr, que soit né l’Homme nouveau, debout, délivré de ses peurs, vibrant d’Amour universel» 24. Amen (ainsi soit-il). CLAUDE CANTINI Notes Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, tome III, p. 678. 2 Enciclopedia italiana, tome 9, p. 660. 3 Gilbert Garzoni témoigne (24 Heures, 30 mars 2010), sur la base d’une expérience personnelle, d’une pratique courante en vigueur dans les séminaires afin de préparer les futurs ecclésiastiques sur le plan de la sexualité: «Cette préparation passait par la mortification, l’autocontrainte et le refoulement des désirs sexuels. Dans cet esprit d’abnégation, on commençait par écarter de l’esprit des jeunes gens l’image de la femme en tant qu’enveloppe corporelle charnelle, et on leur prônait le renoncement à toute pratique de l’onanisme. L’abstinence devait avoir pour effet l’atrophie des organes et des fonctions sexuelles, générant tout naturellement une réduction de la libido et, par conséquent, des pulsions.» 4 Enciclopedia italiana, loc. citée. 1 5 La Grande Encyclopédie, tome 19, p. 1041. 6 Raymonde Foreville, Histoire des conciles œcuméniques, tome 6, Paris 1965, p. 176. 7 La Grande Encyclopédie, tome 19, p. 360. 8 Ibidem, p.1042. 9 Bernard Violet, Erratum XVI, Editions Favre Lausanne 2009, p. 78. 10 Grand Dictionnaire, tome III, p. 679. 11 Ibidem, p.678. 12 R. Foreville, cité, p. 91. 13 Ibidem, p. 103. 14 Ibidem, p. 188. 15 Larousse universel, tome II (1923), p. 1139. 16 Selon le Littré: «Formulaire établi en 1548 par l’empereur Charles Quint pour régler les affaires de religion en attendant, comme l’exprime ce mot, qu’elles fussent réglées par un concile [...]. L’Intérim permettait le mariage des prêtres et la communion sous les deux espèces.» Il deviendra lettre morte au décès de l`empereur en 1558. 17 Grand Dictionnaire, tome III, p. 679. 18 Vie religieuse dans le diocèse de Genève, 1378-1450, Genève 1973. 19 Histoire de la famille in Comment réaliser sa généalogie, Yens-sur-Morges 1991, p. 17-18. 20 Tome III, p. 679. 21 Ibidem, p. 677. 22 B. Violet, cité, p. 174-175. 23 Bruno Gravier, psychiatre pénitentiaire, L’Hebdo, 25 mars 2010. 24 Philippe Le Bé, L’Hebdo, 1er avril 2010. ANCIENS NUMÉROS Des anciens numéros du Libre Penseur sont encore disponibles en écrivant à notre rédaction. • Numéro séparé Fr. 1.50 • Par année (4 numéros) Fr. 5.– • Série complète Fr. 75.– + frais de port Quelques numéros épuisés peuvent être fournis seulement en photocopie. AVLP Case postale 5264 1002 Lausanne le libre penseur/no 146 4 Narcisse Praz MISE EN GARDE CE LIVRE EST UN ÉLECTROCHOC! TOUS LES PARENTS D’ENFANTS ET ADOLESCENTS (ET FUTURS SÉMINARISTES) SE DOIVENT DE L’AVOIR LU: GARE AU GORILLE! «J’AI ÉTÉ BROYÉ PAR L’ÉGLISE» Une enquête à risque: «Mon site Internet à moi m’a été interdit d’accès pendant plusieurs jours dès que les mots pédophilie et prêtres pédophiles y sont apparus pour les besoins de la présente cause.» Ce livre témoignage a été publié avec l’aide de l’Association vaudoise de la Libre Pensée. Voir en dernière page pour le bon de commande. INTERNET EN LIBERTÉ LES PROTOCOLES DES SAGES DE SION MATHIEU GALOVINSKI 1903 Vu que chaque libre penseur est aussi un libre lecteur, j’ai voulu me procurer à la librairie Payot de Lausanne ces fameux «Protocoles». La vendeuse à laquelle votre rédacteur avait présenté sa requête, après consultation sur l’immanquable écran d’ordinateur, me répondit que le livre en question était livrable dans deux semaines. Pendant qu’elle était en train de prendre mes coordonnées, un monsieur «costumecravate» que je suppose son chef, s’approcha de nous en nous signalant fermement que ce livre n’était pas livrable. Pourquoi? Par ce que interdit! Bon bien, plus de discussion possible et… vive Internet. D’abord j’ai consulté sur Wikipedia «Les Protocoles des Sages de Sion» afin de lire tout l’historique et leurs faussetés et pour donner bonne conscience à cette recherche. Ensuite je suis passé à l’échelon supérieur en consultant Wikisource «Les Protocoles des Sages de Sion» et voilà qu’apparaissent sur l’écran les cinquante-quatre pages de ces «Protocoles» que j’ai pu tranquillement télécharger. Vous voilà prévenus: pour ne pas être taxés d’antisémitisme vous devez dogmatiquement considérer ces «Protocoles» comme des faux, même si vous trouvez d’intrigantes concordances avec la politique de l’Etat sioniste. LIBRE SERVICE Franco Cavalli • CANCER / LE GRAND DÉFI Ce livre apporte des réponses aux innombrables questions que tout un chacun se pose à propos du cancer: les origines, les causes, les incidences et la lutte pour le combattre. Sont abordés les facteurs déclencheurs de la maladie, les succès, espoirs et faillites de la recherche thérapeutique, la description des tumeurs les plus représentatives, la prévention, les soins palliatifs et terminaux, l'euthanasie et la controversée aide au suicide. L'ouvrage rédigé par l'oncologue de renommée internationale Franco Cavalli, représente en quelque sorte le résumé écrit de ce qu'il a toujours voulu transmettre. Il accompagne le lecteur dans les labyrinthes de la médecine. Le cancer reste un défi encore à relever, même s'il s'agit d'un défi que nous sommes en train de vaincre pas à pas grâce aux nouvelles victoires de la médecine. A l’heure actuelle où aux Etats-Unis on vient d’interdire tout financement public sur la recherche des cellules souches, ce livre, écrit par un scientifique agnostique et opposé à l’ingérence religieuse dans le domaine public, encourage la recherche à visage humain dans un avenir plein d’obstacles mais aussi plein d’espérance pour l’avenir. Le professeur Franco Cavalli a exercé sa profession à Milan, Bruxelles et Londres. A la fin des années 1990, il a fondé l'Institut oncologique de la Suisse italienne. Membre de nombreux comités scientifiques et médicaux internationaux, il a présidé L'Union internationale contre le cancer. 2009, 192 pages, Fr. 29.- (17.- euros) Editions Favre SA, rue du Bourg 29, CH-1002 Lausanne Editions Favre SA, 12, rue Duguay-Trouin, F75006 Paris www.editionsfavre.com le libre penseur/no 146 5 PIGAULT-LEBRUN, OU LE DIABLE DANS LE BÉNITIER «Qu'ils sont nombreux ces auteurs, dont on entend vaguement parler dont on se promet d'aller lire quelque chose juste avant d'oublier jusqu'à leur nom!» remarque Stéphane Audeguy*. Tel fut le sort de Pigault-Lebrun dont le nom et les œuvres sont aujourd'hui bien oubliés. Pourtant la biographie d'un personnage singulier qui fut successivement apprenti de commerce, subrécargue, gendarme, comédien, professeur de français, traducteur, régisseur de théâtre, sous-lieutenant de dragons, inspecteur des douanes et... romancier et dramaturge ne doit pas manquer d'intérêt. Du reste, la plus grande partie de son œuvre littéraire s'inspire de ses propres aventures. LE DIABLE AU CORPS Charles-Antoine-Guillaume Pigault de l’Epinoy, dit Pigault-Lebrun, né à Calais le 8 avril 1753, mort à La Celle-Saint-Cloud (aujourd’hui département des Yvelines) le 24 juillet 1835, était le fils d’un juge, conseiller du roi, lieutenant général de police et maire de Calais. Ce dernier destinait son rejeton au droit, mais celui-ci, dont la jeunesse fut passablement aventureuse et dissipée, pimentée d’un certain nombre de frasques, ne manifestait aucun goût pour la carrière que son père lui traçait. Après des études chez les oratoriens, il fut envoyé faire un apprentissage de commerce à Londres. Au bout de deux ans, il s’embarqua pour les Indes, non sans avoir, auparavant, enlevé la fille du patron. Son père, rendu furieux par les incartades répétées du fiston, obtint contre lui une lettre de cachet. Libéré au bout de deux ans d’emprisonnement, de nouvelles aventures galantes lui valurent une nouvelle lettre de cachet. Il réussit à s’évader, enleva la fille d’un ouvrier parisien, l’épousa et s’enfuit en Hollande. C’en était décidément trop pour le père qui, exaspéré par ce mariage subreptice, annonça sa mort et fit régulariser son décès par le tribunal de Calais. CharlesAntoine-Guillaume Pigault de l’Epinoy n’existait plus civilement. UNE VERVE ENDIABLÉE Le mort-vivant ressuscita sous le nom de Pigault-Lebrun, en pleine période révolutionnaire. C’est alors que va s’ébaucher une œuvre littéraire qui sera, elle, bien vivante. Elle se compose de pas moins d’une septantaine de romans et de nombreuses pièces de théâtre. Ses œuvres complètes (en vingt volumes, renfermant les romans, les pièces de théâtre et les mélanges) ont été publiées en 1822-1824. «Nous distinguons, écrit Marie-Joseph Chénier, dans la longue liste de ses ouvrages, La Folie espagnole, Mon Oncle Thomas, Monsieur Botte, L’Enfant du Carnaval et surtout Les Barons de Felsheim. Il est aisé d’y blâmer de nombreux écarts, une imagination vagabonde, et qui risque tout, jusqu’au cynisme, mais il serait injus- te de n’y pas louer des traits piquants, des boutades heureuses et des scènes d’un comique original.» En plus de ses romans, qui rendirent son nom populaire, Pigault-Lebrun avait obtenu un grand succès au théâtre. Son talent s’exprimait en une gaieté, une verve intarissable, un esprit fin et railleur, une imagination vive et habile à inventer des situations et des événements. Son style est plein de mouvement, de variété et de vivacité. Il excellait à rendre la vie simple et pourtant si mouvementée des petites gens. Les jugements portés sur son œuvre sont extrêmement variés. S’il est salué par Stendhal, Flaubert et Thackeray, il est tenu en assez piètre estime par Sainte-Beuve et Victor Hugo. Jules Janin exprime sa hargne contre «cet écrivain de ruelles et d’antichambres». En revanche Edouard Rothen, dans l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure, souligne les «polissonneries égrillardes» de Pigault-Lebrun. Même ton dans le Larousse du XXe siècle de Paul Augé: «Son premier roman, L’Enfant du Carnaval, eut un succès immense. Il donna alors toute une série de romans, écrits d’une plume facile et débordant d’une gaieté souvent licencieuse.» Maurice Lachâtre, dans son Nouveau Dictionnaire universel, note: «On a de lui une foule de romans extrêmement gais et spirituels. [...] Il y a des reflets de Voltaire dans ces œuvres quelque peu grivoises, mais rarement triviales. Le Citateur est dû à sa plume; c’est un ouvrage curieux à lire.» UN CITATEUR DIABLEMENT CAUSTIQUE De tous ses ouvrages, aujourd’hui tombés dans l’oubli, c’est précisément Le Citateur qui seul a survécu. Encore n’est-il guère connu que des athées et libres penseurs. Cet ouvrage, nommé communément Bible de Pigault-Lebrun, fut publié à Hambourg en 1803. Ecrit mordant et satirique, c’est un chef-d’œuvre de causticité et de persiflage. Un citateur, disent les dictionnaires, est celui qui fait des citations dans sa conver- sation ou dans ses écrits. La «Bible» de Pigault-Lebrun se présente sous la forme d’un dialogue entre un abbé imaginaire et l’auteur dans lequel ce dernier répond point par point aux objections que lui oppose son contradicteur tonsuré. Cet ouvrage antireligieux et anticlérical fourmille de connaissances impressionnantes soulignant la formidable érudition biblique de l’ex-élève des oratoriens. En cela, l’enseignement dispensé par les disciples de Bérulle fut efficace. «Je me fais compilateur, prévient Pigault, car je citerai toutes mes autorités et des autorités telles que l’habitué de paroisse le plus versé dans les Ecritures n’osera attaquer une seule de mes citations.» Le compilateur-citateur met en évidence les multiples emprunts de la religion judéo-chrétienne aux innombrables légendes et croyances plus anciennes des Chaldéens, Egyptiens, Phéniciens, Indiens, Syriens, Grecs et Romains et compare les Saintes Ecritures à un habit d’Arlequin, costume composé de pièces disparates. «Dussent tous les abbés, nés ou à naître, se fâcher, il est constant que leur édifice est un habit d’Arlequin, un assemblage de pièces dont les disparates choquent l’œil, comme l’ensemble blesse la raison.» La Bible, supposée être la «Parole de Dieu», n’est qu’un tissu d’extravagances où pullulent les contradictions, les bizar- le libre penseur/no 146 6 reries et les incohérences. Les dogmes religieux sont «chargés de puérilités, d’inepties ridicules». «Le Citateur de PigaultLebrun sape les bases sur lesquelles s’appuient les dogmes catholiques» relève le lexicographe athée Maurice Lachâtre. Est-il nécessaire de souligner que les œuvres de Pigault-Lebrun (et en particulier Le Citateur) suscitèrent la hargne du clergé et l’irritation des autorité. Elles furent maintes fois poursuivies sous la Restauration et le Second Empire et firent révoquer leur auteur de son emploi d’inspecteur des douanes. L’ATHÉISME, DOCTRINE DIABOLIQUE L’attitude de Pigault concernant l’athéisme est nuancée. C’est à ses yeux une philosophie de caractère strictement individuel, qui ne se conçoit pas pour une collectivité. «Il est impossible qu’une société d’athées se forme jamais, parce qu’un athée est un être pensant et que la multitude ne pense pas. Mais, si un peuple adoptait ce système, il pourrait exister et prospérer indépendamment de ses opinions. Des lois sages, administrées avec fermeté, sont le seul frein de la méchanceté humaine. L’athéisme suppose une éducation soignée et des connaissances; et l’homme qui médite est rarement un scélérat. Le véritable athée cultive la vertu parce qu’elle porte avec elle sa récompense.» Retiré dans ses vieux jours à La Celle-Saint-Cloud, Pigault-Lebrun aura la joie de voir grandir son petit-fils, le futur académicien Emile Augier. Celui-ci dédiera à son grand-père sa première pièce, La Ciguë. L’auteur du Citateur, décédé à l’âge de huitante-deux ans, aura traversé plusieurs périodes riches en événements historiques: monarchie absolue puis constitu- tionnelle, Révolution, Première République, Terreur, Thermidor, Directoire, Consulat, Empire, restauration de la monarchie. Sans avoir jamais fait partie d’aucune coterie, il était apprécié (pour cette raison sans doute) d’un public friand de ses écrits populaires et volontiers paillards. Pour ses contemporains, c’était un être «plein de bonté, de droiture, de franchise et de loyauté, plein d’horreur pour l’intrigue et l’hypocrisie, d’indignation et de haine contre tous les despotismes et n’ayant guère qu’un défaut, une certaine brusquerie parfois trop vive». Quel plus bel hommage pouvait-il espérer? ANDRÉ PANCHAUD * Auteur de L’Enfant du Carnaval, coll. «L’un et l’autre», Gallimard 2009.Titre repris du premier roman de Pigault-Lebrun (1792). WAFA SULTAN: «UN DIEU QUI HAIT» Wafa Sultan naît en 1958 en Syrie, elle devient médecin et émigre en 1989 en Californie où elle devient psychiatre. Le jour où des individus cagoulés sont entrés dans sa classe à l'université d'Alep (ville principale du nord-ouest de la Syrie) et ont criblé de balles son professeur en criant «Allah wakbar» elle a remis sa religion et sa vie en question. En 2006 le Times la range parmi les 100 personnes les plus influentes du monde après un débat qui a été transmis par Al Jazeera pendant lequel elle, une femme, a osé dire à son interlocuteur, un homme musulman «Taisez-vous, maintenant c'est à mon tour de parler»... du jamais vu... Quand on lui demanda de préciser si elle prétendait vraiment que le choc des civilisations était celui entre l'arriération des musulmans et la civilisation moderne de l'Occident, tout le monde s'attendait à ce qu'elle balbutie quelques lieux communs pour éluder, mais au contraire elle répondit clair et net: «Oui, c'est exactement ce que je veux dire», ce qui déchaîna l'esclandre. Le film de cette transmission reste un must sur «Youtube». Cependant il n'y avait pas de quoi s'étonner puisque, en tant que psychiatre vivant depuis plus de quinze ans aux USA, non seulement elle avait changé de mentalité, mais surtout elle avait fait une analyse psychologique de l'islam et des musulmans. Dans son livre Un dieu qui hait Wafa Sultan explique que l'islam est né dans un désert dans lequel régnait une pauvreté extrême, la terreur de la mort à cause de la faim ou de la soif, des guerres continuelles entre les tribus pour s'approprier de l'eau et de la nourriture, guerres durant lesquelles on massacrait les hommes et on enlevait les femmes. (Il faut relire la poésie préislamique des Mu’Allaqat, voir Wikipedia). Pour cette raison «la majeure partie de la biographie de Mahomet est constituée des récits de raids pour conquérir du butin et infli- ger des dommages aux victimes» [...] «Cette philosophie de rapine s'est ancrée fermement dans la mentalité des musulmans» [...] «La peur se mesure, dans le monde musulman, à la façon dont ils traitent leurs femmes [...] au point que non seulement il faut considérer les femmes comme sales, mais même considérer celui qui ne le croit pas comme infidèle qu'il faut tuer...» [...] «Le musulman est un homme qui a peur» (frightened man). A peine arriva-t-elle aux USA qu'elle y «trouva plus de respect en tant qu'étrangère travaillant dans une stationservice que comme médecin dans son pays natal». Quand elle eut acquis un usage suffisant de la langue elle repassa les examens pour pouvoir exercer en tant que médecin et elle se sentit embarrassée devant la «superficialité de ses connaissances dans les sciences du comportement et de la psychiatrie. [...] «Je crois qu'on nous avait imposé des limitations parce que beaucoup était en contradiction avec les enseignements de l'islam et fut interdit aux étudiants de peur que nous puissions changer notre mode de penser.» Wafa Sultan explique que le fameux «insh’allah» c.-à-d. «Allah le voulant» fait que le musulman ne dit jamais ni oui ni non mais se réfugie derrière le «si Allah le veut» et donc n'assume jamais la responsabilité d'exprimer une le libre penseur/no 146 opinion claire, comme si sa conscience avait été remplacée par les prescriptions religieuses. C'est ce qui rend si difficile le dialogue avec les Occidentaux qui, au contraire, apprennent dès leur plus jeune âge qu’un oui est un oui et un non est un non et qui manque à sa parole est un lâche. En outre les Occidentaux valorisent la personnalité de l'individu au lieu de l'identifier à une religion. Il serait fort utile de communiquer ces analyses du Dr Sultan à nos politiciens qui traitent les affaires étrangères. Quelques citations: «Si vos femmes avaient décemment éduqué vos enfants, le Pakistan serait la Suisse de l'islam et vous n'auriez pas fini comme mendiants sur le seuil de l'Occident.» [...] «Ce n'est pas votre bêtise qui me fâche. Je regrette que l'Amérique autorise des idiots comme vous à la polluer.» [...] «Je n'ai pas d'espoir pour les musulmans, hommes ou femmes, qui vivent en Occident. Ils sont simplement hypocrites. Ils sont en train d'essayer d'avoir ce qu'il y a de meilleur des deux mondes.» [...] «Le concept de travail dans l'islam était réduit à la migration nomade, à la rapine, au butin et à la lutte pour la survie.» [...] «La société musulmane a été une société d'esclavage [...] d'obéissance aveugle...» [...] «L'individu n'a pas de liberté dans cette société et aucune privacy.» [...] «Les gens dans les pays islamiques sont en train de vivre une terrible lutte psychologique. Ils sont fascinés par ce qu'ils voient et entendent au sujet de l'Occident et ils sont mécontents de leur situation dans leur pays.» [...] «Pendant que j'étais en train de déguster mon café (au Qatar) j'entendis (d'un haut-parleur) le verset suivant (du Coran): Il a créé des chevaux et des mules et des ânes pour vous pour les chevaucher. On récite encore toujours ce verset même s'il n'y a plus un âne ou un mulet au Qatar mais des avions et de la technologie moderne...» «Plus triste cette histoire: Si un Occidental voit que le voisin a une voiture plus belle que la sienne, il prie Dieu pour qu'il lui en donne une également belle, tandis que le musulman, quand il voit que son voisin a un chameau plus beau que le sien, prie Dieu pour qu'il fasse mourir ce chameau...» Un livre de 244 pages... pas pour juger, ni mépriser, ni polémiquer mais pour essayer de comprendre; pour que les Occidentaux essaient de mieux comprendre les musulmans; pour que les 7 musulmans comprennent comment ils sont perçus par un esprit musulman qui a assimilé la façon de raisonner occidentale mais aussi pour que les musulmans se regardent dans un miroir tout simplement pour se demander qui ils sont et pourquoi. La psychiatrie a de beaux jours devant elle! En effet jusqu'à présent les croyances, le comportement, les traditions des musulmans font l'objet d'articles, de livres, de transmissions radio-télé où sont surtout présents des religieux et des politiques mais rarement des historiens et des psychiatres qui pourraient expliquer les quand, comment et surtout les pourquoi. L'exemple le plus simple, actuel et utile serait une psychanalyse des raisons qui font que des femmes se sentent libres quand elles se cachent sous un tissu. Il serait tout aussi utile que le corps médical s'exprime clairement sur les risques pour la santé d'une vie privée de rayons UV ou d'une journée de travail sans boire ni manger. Wafa Sultan n'est pas seule sur le chemin qui mène au-delà des manipulations religieuses ou des propagandes politiques; on connaît entre autres Ayaan Irshi Ali, Mukhtar Mai, Irshad Manji, Saïda KellerMessahli, Jasmin el Sonbati, qui ont l'avantage sur les Anne-Marie Delcambre ou Mireille Vallette d'être ou d'avoir été musulmanes et donc de connaître cette mentalité de l'intérieur. Islamophobie? L'Occident n'a pas «peur» de l'islam mais il a le droit de dire, comme aux autres religions: «Non merci, nous n'en voulons pas.» L'islam ne va pas détruire l'Occident, par contre en venant en Occident, l'islam s'est soumis à l'esprit critique occidental et ça c'est un chapitre qui ne fait que commencer. A God who hates par Wafa Sultan - copyright 2009 St. Martin’s press. ISBN 978 0 312 53835 4 ANNE LAUWAERT - LOCO MALRAUX ET L'ISLAM (1956) «La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera. C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l'origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n'ont trouvé la réponse. De même aujourd'hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l'islam. En théorie, la solution paraît d'ailleurs extrêmement difficile... Peut-être seraitelle possible en pratique si, pour nous borner à l'aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d'Etat. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis «musulmane», je pense moins aux structures religieuses qu'aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu'en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l'islam, si elles avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard! Les «misérables» ont d'ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l'intérieur d'une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d'eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l'avenir de leur race. L'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c'est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d'en retarder l'évolution.» ANDRÉ MALRAUX, LE 3 JUIN 1956 le libre penseur/no 146 8 BITE AU VENT ET PEINTE EN VERT Non, je ne provoque pas, j’illustre mon propos. Lire la suite. S’il y a une affirmation qui me met hors de moi, c’est: «L’Etat n’a pas à décréter ce qu’on doit porter dans la rue.» A décréter ou à interdire, comme on veut. Il se trouve que cela est d’une part faux et d’autre part nuisible. Faux parce que l’Etat, ou le consensus, ce qui est en l’occurrence pareil, décide bel et bien de ce qui est licite ou non en matière de tenue. Les anarchistes de salon qui profèrent de telles âneries laxistes resteraient sans doute cois (on dit aussi bouche bée) si leur permissivité passait dans les faits. L’Etat, dans un accès de sagesse soutenu par la vox populi a fixé certaines règles, qui varient selon les climats. Dans certains territoires où la chaleur est accablante, les hommes vont munis d’un simple étui pénien, moins par pudeur sans doute que pour se protéger des griffures des ronces quand ils vont à la chasse au zébu qui leur servira de nourriture. Sous nos climats où on attrape vite l’onglée en hiver, l’étui pénien serait une imprudence. Quant à la tenue que je suggère dans mon titre, le quidam qui l’exhiberait aurait affaire à la maréchaussée.Vite fait, et à juste titre. Il s’agirait là d’outrage à la pudeur, une infraction caractérisée. Sans parler de la donnée esthétique qui ne ferait pas forcément l’unanimité. Sauf que la pudeur est une notion extrêmement variable. La pudeur, c’est le grand truc des monothéismes. Les naïfs mais autoritaires missionnaires anglo-saxons Association vaudoise de la Libre Pensée Case postale 5264 CH-1002 Lausanne Internet: www.librepensee.ch Libre Pensée de Genève Ch. des Quoattes 27 CH-1285 Avusy Associazione Svizzera dei Liberi Pensatori (ASLP) Sezione Ticino, Casella postale 721, 6902 Paradiso Presidente: R. Spielhofer 091 994 21 45 Association suisse de la Libre Pensée FVS-ASLP Case postale CH-3001 Bern Internet: www.freidenker.ch International Humanist and Ethical Union Internet: www.iheu.org imposaient à des Polynésiennes qui n’en demandaient pas tant le port d’une Mother Hubbard, une sorte de longue robe qui allait du cou jusqu’aux chevilles et qui évitait que ces dévergondées montrassent sous les tropiques des roberts qu’elles avaient souvent jolis mais dont la vision était interdite à Oxford Street. La pudibonderie victorienne n’est plus ce qu’elle était, et dans les rues fréquentées de la capitale du Royaume-Uni, on a vu apparaître la mini-jupe, bénie sois-tu, Mary (Quant) entre toutes les femmes pour avoir rendu nos rues plus pimpantes et pour avoir fait un pied de nez aux cafards qui vous emmitouflaient. Déjà sous le Directoire, les «merveilleuse» allaient couvertes de gazes transparentes diablement provocatrices. Mais le consensus ne vit pas cela d’un bon œil, lequel pourtant avait été auparavant gentiment rincé. Ainsi va l’hypocrisie. D’une manière générale, le consensus est de nos jours plutôt laxiste. Si un jeune homme se promène avec sur la tête une banane, aux oreilles des pendeloques et une vêture bariolée, cela ne gêne personne, il représente tout au plus une offense au bon goût, ce qui n’est pas punissable. Encore faudrait-il définir le bon goût. Celui du punk multicolore n’est pas le mien. Si le consensus bannit le nu, il tolère les tenues érotiques, peut-être parce qu’il n’y connaît pas grand-chose. L’érotisme est d’ailleurs aussi à définir, étant une notion hautement individuelle et qui varie avec les personnes, les lieux et les époques. Mais attention! Il ne faut pas lui marcher sur les pieds, au consensus, car alors il regimbe. Les nazis, pour une période calamiteuse mais qui n’a duré heureusement que douze ans, avaient muselé le consensus: tout le monde en uniforme, y compris, oui, les civils. «Je ne veux voir qu’une coiffure» décrétait à propos du chef le Chef. Les photos de l’époque montrent bien les jeunes garçons tous façonnés dans le même moule capillaire: les cheveux courts, la nuque dégagée au rasoir. Essayez d’imaginer Benoît Croix Vé un Bâton dans cette tenue de l’occiput! Ici une anecdote de mon enfance: j’avais dix ans et je passais mes vacances chez un oncle en Allemagne. On était à la toute veille de la Deuxième Guerre mondiale. (Si, avec ces données, vous voulez calculer mon âge actuel, ne vous gênez surtout pas). Je me souviens d’avoir été violemment pris à partie par un escogriffe nazi qui me faisait honte de ma tignasse ébouriffée tolérée en Suisse mais qu’il considérait comme déviante chez le Herrenvolk. Mais le consensus allemand n’était qu’en veilleuse, ça ne meurt pas si vite, un consensus. Les Allemands de 33-45 avaient baptisés les dignitaires nazis, les bonzes du régime, du nom chatoyant de «Goldfasanen» (pas besoin de traduire), par référence à leurs rutilants uniformes et à toutes leurs breloques. C’était bien vu. Le consensus actuel n’apprécie guère les uniformes qui pourraient représenter un danger. Un rassemblement de chemises brunes (ou de toute autre couleur) susciterait la méfiance et pourrait être dispersé. Les minarets, qui sont une façon d’habiller le paysage, ont été refusés. A Genève, mon canton pour le meilleur et pour le pire, les signes religieux ostentatoires sont interdits: pas de curés en soutane, de sœurs en cornette, et les pasteurs n’ont qu’à bien se tenir. Ce sont les sans-dieu radicaux du XIXe siècle qui ont décrété cela pour peaufiner la laïcité, mais cela n’empêche pas, pas plus que l’interdiction des minarets, le noble exercice du culte religieux. Alors, la burka? Il faut d’abord tenir compte de ceci: la burka n’est pas un signe religieux et il ferait beau voir qu’un musulman Burqa – Haute couture (Tribune des athées). le libre penseur/no 146 ignorant vînt à la ramener en parlant d’atteinte à la liberté religieuse. Mais la burka est bel et bien un uniforme et le consensus doit s’y opposer. Mais lisez pour commencer ceci: Anomalies de la communication orale et/ou non verbale. Anomalies des interactions sociales. Centres d’intérêts restreints. Il est évident que sous son affublement, une porteuse de burka trouvera la communication avec ses semblables difficile; que ses contacts sociaux/sociables s’avèreront limités; que si la lecture (mal conduite) du Coran, pour celles qui savent lire, est sa seule activité, elle présente donc tous les symptômes ci-dessus. Or, ces signes sont ceux de l’autisme tels qu’ils peuvent être détectés chez le petit enfant. Il s’agit donc à première vue d’une pathologie, ce qui, à ma connaissance, n’a encore jamais été perçue comme telle. Les marie-pisse-trois-gouttes qui se proclament heureuses sous leurs oripeaux «librement choisis» s’excluent en fait de la société comme le fait un enfant autiste. C’est grave, docteur? Tout autre est naturellement le cas de celles qu’un entourage mâle oblige à cet accoutrement; il s’agit alors de les sauver de cette tyrannie domestique. Les bénioui-mais qui nous inondent de saintes paroles libérales sont-ils prêts à porter le fer dans la plaie? Sont-ils prêts à décréter une interdiction de cette mascarade? On entend déjà les pouvoirs français qui procrastinent, une manie chez eux, en se demandant si peut-être une telle décision, en pesant le pour et le contre et en tenant compte de tous les paramètres, enfin, vous ne croyez pas qu’une telle décision pourrait être retoquée par le Conseil constitutionnel? Et c’est ainsi qu’on perd les guerres. En Suisse, une interdiction de la burka, telle qu’elle va être proposée par un parti de droite, est qualifiée par avance de mesure populiste. C’est le mot magique. Il est péjoratif. Une initiative est populaire, c’est même le terme officiel, mais selon comment son libellé est tourné, elle devient populiste. Or, la vox populi est priée de ne pas faire de vagues! De ne pas tendre le pouce vers le bas si elle veut rester politiquement correcte. On lui opposera l’argument de la liberté religieuse, dont on a vu qu’il ne valait rien, de la liberté en soi, qui doit permettre tous les accoutrements. J’ai démontré supra que cela n’était pas possible. Un des arguments qui me fait sortir de mes gonds (vous me direz que je ne suis pas souvent chez moi), c’est celui de la rareté: ça n’est pas pour quelques 9 burkas qui pourraient exister en Suisse qu’on va se donner la peine de faire une loi. Transposons: ce n’est pas pour quelques bambins mordus à mort par des chiens féroces qu’on va interdire les pitbulls. Il y en a quoi, même pas un par année… Dans les deux cas, il faut, selon cet argument, attendre qu’il y en ait beaucoup. Je pense qu’une seule burka est déjà une de trop. Surtout si on ajoute l’argument suivant, qui est d’hygiène: une porteuse de burka se soustrait aux rayons du soleil, lesquels sont les principaux pourvoyeurs de la vitamine D, dont la carence provoque le rachitisme chez le petit enfant et diverses pathologies chez l’adulte. Déjà qu’on peut se faire du souci pour leur état mental, voilà encore que ces péronnelles peuvent être atteintes dans leur santé physique. Beau résultat. L’éminent vitaminologue Ben Ependentès, de l’université de Leyde, a mené une étude sur dix mille hollandaises musulmanes voilées et il est très pessimiste sur leur état sanitaire. En Israël, son confrère Douho Sabeth arrive aux mêmes conclusions. On n’en finirait pas de citer tous les arguments en faveur de l’interdiction de cette horreur. Même le président Sarkozy, dont je ne suis pas un fan inconditionnel, tant s’en faut, voit les choses comme moi (vive moi !). Ainsi, quid du paysage urbain et des réactions des enfants en voyant passer ces formes noires cauchemardesques? «Maman, j’ai peur!». Même en bleu, comme en Afghanistan, ces formes informes sont inquiétantes. Bon, au moins les Afghans sont conséquents, ils cachent même le regard au moyen d’une grille; car il y a des musulmanes dont l’œil de braise peut avoir un impact érotique terrifiant sur un mâle occidental lubrique et, comme on sait, toujours prêt à bondir. Et quid encore, à supposer que ces porteuses aient progéniture, du petit garçon ou de la petite fille qui ne voit pas le visage de sa maman? A la sortie de l’école, est-ce qu’il/elle la renifle à la façon des chiens? Il semble qu’il y a là une carence de l’instinct maternel. Ce sont elles qui voient. Pourtant, sur l’ensemble de la planète, et on ne connaît aucune exception, l’être humain se présente à son semblable à visage découvert, par politesse, par sociabilité, par réciprocité de précaution. Au surplus, cela rend le sourire possible, ce grand lubrifiant de la vie en commun. Vouloir se l’interdire et s’interdire d’en gratifier son prochain vous met au ban de la société. Un argument futile? Non, majeur. ANDRÉ THOMANN RECENSEMENT FÉDÉRAL 2010: UN NOUVEAU SYSTÈME En 2006 le Conseil fédéral a approuvé le message sur la révision de la loi pour le recensement fédéral de la population et l'a transmis au Parlement qui, à son tour, a accepté la modification en 2007. Le Gouvernement a proposé d'intégrer le recensement dans un système statistique qui intègre l'utilisation des registres administratifs existants, complété avec des enquêtes échantillonnées auprès des personnes et des économies domestiques. En substance le Gouvernement propose que le prochain recensement de 2010 soit effectué en consultant les registres communaux et cantonaux des habitants et non plus au moyen d'un formulaire à compléter individuellement. Selon le Gouvernement le nouveau système devrait fournir des données d'actualité et, dans le même temps, comporter des économies remarquables. Toutefois ce nouveau système ne protégera plus les droits des personnes qui ne désirent plus appartenir à une religion et qui n'ont pas renoncé à cette dernière. Pour cette raison il est de grande importance que chaque personne non croyante et ne se reconnaissant plus dans une organisation religieuse, rende attentif le bureau du contrôle des habitants de son domicile de cette situation, afin d'éviter de se trouver inclus dans une «fausse liste». Attention, souvent sans rien vous demander on vous a inscrit avec la religion de vos parents ou pis encore on vous a attribué une religion «d'office». Rendez-vous donc chacun au secrétariat communal de votre domicile, et exigez de voir votre «fiche» de citoyen! Au besoin demandez une correction en mentionnant: RELIGION: AUCUNE LE COMITÉ AVLP le libre penseur/no 146 10 KATMANDOU À DOMICILE La principale religion de l'Inde est l'hindouisme. Un pittoresque panthéon des divinités les plus hétéroclites. L'une d'elles a même une tête d'éléphant (Ganeshe), l'autre celle d'un singe (Hanumân) et toute une ribambelle de dieux et de déesses chacun et chacune ayant sa charge particulière. Il est probable que c'est ce côté exotique – à la fois mystérieux et alléchant – qui a incité tant de jeunes du «New Age» à faire des pèlerinages à Katmandou. Pour ma part, je ne suis pas allé au Népal, mais – étant curieux de nature – j'ai voulu en savoir davantage et me suis donc plongé dans la lecture des ouvrages qui faisaient référence aux textes sacrés de l'Inde: les Védas, les Upanishades et la Bhagavad-Gitâ. Mon «immersion» dans toute cette littérature fut toutefois de courte durée car j'ai été vite en apnée et j’ai commencé à étouffer. Ces livres me tombaient littéralement des mains! J'avais l'impression d'être en présence d'un délire – à la fois imaginatif et verbal – et il s'ensuivait un malaise quasi insupportable. Un malaise qui frisait l'exaspération à cause d'une infinité de mots sanscrits dont sont truffés tous ces textes. Il y en a pour toutes les circonstances de la vie et des rituels qui y sont associés. En voici quelques-uns pris au hasard: gunas, tamas, sattva, zajas, trigunatita, samadhis, samhitas, shruti, bhâstyas, pranava, aum, bramasharia, sâdhanâ, srishi, kalpa, lilâ, âtman, manomaya-kocha, karâna, sharira, purusha, pracriti, dharma… Je m'arrête! Sinon le lecteur ne poursuivra pas la lecture de cet article! Dans certains ouvrages particulièrement bien documentés, l’index alphabétique comporte des centaines de noms et de termes. J’en ai retenu quand même quelques-uns et notamment le mot «maya» qui revient souvent et qui désigne le monde illusoire que, d’après les hindouistes, nous percevons à travers nos sens. On parle même du «voile de maya». Je veux bien! il se pourrait, en effet, que notre perception sensorielle du monde soit en partie illusoire, mais celle des «swâmis» m’apparaît du coup l’être encore plus. Bien plus! En principe, ils prônent tous «le dépassement du mental», mais comment peut-on y parvenir tant qu’on n’arrête pas d’y penser et d’en parler, bref, de «mentaliser»! Ce qui a été notamment le cas des grandes figures de l’hindouisme qui ont marqué le XXe siècle: Shri Ramakrishna, Swâmi À VOUS DE VOUS EXPRIMER Cher lecteur du LIBRE PENSEUR, votre opinion peut intéresser d’autres lecteurs. Alors n’hésitez pas à nous envoyer votre article à l’adresse suivante: LE LIBRE PENSEUR Case postale 5264 CH-1002 LAUSANNE CLÔTURE DE LA RÉDACTION 1er novembre 2010 Les écrits anonymes ne seront pas pris en considération. Naissance des religions: devant l’inconnu on invente Vivecananda, Shri Aurobindo, Swâmi Randas, Rabindranath Tagore. Il y avait pourtant deux exceptions. La première: Ramana Maharschi. Ne parlant pas, n’enseignant rien, ce saint homme «prêchait» le silence, suscitait la vénération, attirait des foules. La deuxième exception c’était Mâ Ananda Moyî. Enfin une femme! Une femme joyeuse et qui a eu ce mot superbe: «Tant qu’il y a doctrine, il ne peut y avoir compréhension totale». Et elle ajoutait malicieusement: «Il y a autant de doctrines que de sages.» Par «doctrine» elle entendait évidemment toute idéologie, toute religion, toute philosophie. C’était une femme à l’esprit libre! Décidément, on trouve de tout, dans l’hindouisme! Ce qui fait son charme! Mais la préoccupation principale des hindouistes – bon teint, bon genre – est quand même liée à leur croyance en la réincarnation, c’est-àdire, en vies successives régies par «la loi du karma». C’est même leur dogme central selon lequel la destinée de chacun est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures. Il s’ensuit que l’on doit «payer» par la souffrance tout le mal qu’on a fait aux autres. Les bonnes actions prépareraient, au contraire, des réincarnations à caractère paradisiaque. On se pose évidemment tout de suite la question: n’était-ce pas une astuce des «sages», destinée à faire peur et à empêcher les gens de faire du mal les uns aux autres? Tout en incitant, par la même occasion, à être honnête, bon et généreux! Cela se peut, mais cette question en entraîne forcément une autre, fort embarrassante: faut-il venir en aide à ceux qui souffrent, soulager leur souffrance? N’est-ce pas les empêcher de «payer leur dette» afin de s’incarner dans une nouvelle vie exempte de souffrances et pleine de plaisirs et de joies! Pousser jusqu’au bout ce raisonnement peut mener jusqu’à la justification de la cruauté, de la torture, des crimes, des guerres, ce qui est absurde! Absurde aussi le but final de cette succession de vies: échapper définitivement à la roue de réincarnation, «la samsâra». Pour ma part, si je croyais à la réincarnation, je voudrais, au contraire, me réincarner encore et encore! Indéfiniment! Devrais-je alors accomplir de temps en temps, ne serait-ce qu’une petite mauvaise action pour être sûr de revenir sur Terre? Mes propos de mécréant devraient y suffire! Mais trêve de plaisanteries, essayons de redevenir sérieux! Étant donné le phénomène prodigieux et inexplicable qu’est la Vie – j’écris ce mot volontairement avec un «V» majuscule – on n’est peut-être pas à un miracle près et la réincarnation serait justement ce miracle. Un de plus? Mais comment le libre penseur/no 146 peut-on en être sûr d’avance et en parler avec autant d’assurance? Au cours de mes tentatives de lire les livres sur l’hindouisme, je suis souvent tombé sur le terme «Jivan mukta» qui signifie «le libéré vivant». On ne sera pas étonné si je dis que j’en ai été d’emblée vivement intéressé, mais j’ai vite déchanté en constatant qu’il s’agissait de la sempiternelle condamnation de l’«ego» et de l’aspiration à sa dilution dans le Tout. Il se pourrait, bien sûr, que c’est ce qui se produit après notre décès, mais je ne vois vraiment pas à quoi bon se presser d’y parvenir. Cet empressement de sortir de la condition humaine comporte d’ailleurs un gros risque. Celui de devenir un obsédé de la libération et de sombrer dans les contorsions du yoga, les séances de «méditation» et la récitation des mantras à longueur de journées. J’avoue, très sincèrement, que ce genre de «libération» n’est pas ma tasse de thé! Mais – j’ajoute tout de suite – que «la cérémonie du thé à la japonaise» ne me dit rien qui vaille non plus. Mais n’anticipons pas! Revenons au «Jivan mukta». Dans le livre de Jean Herbert L’Hindouisme vivant, (paru en 1975 aux Editions Robert Laffont) et que j’ai réussi à lire presque en entier, je suis tombé sur un passage tout à fait édifiant sur les libérés vivants (page 51) Aussi je ne peux pas résister à la tentation de le reproduire ici in extenso: LA LIBÉRATION Une question que l’on est inévitablement amené à poser lorsqu’on étudie l’hindouisme est la suivante. «Quel est son but final? Vers quel état les disciplines qu’il offre se proposent-elles de conduire?» Nous avons déjà vu que c’est la sortie du «samsâra», de la ronde des naissances et des morts. Mais si tel est le point de départ, quel est le point d’arrivée? Qu’est-ce en réalité que l’Inde appelle un «libéré» de cette ronde, que ce soit tandis qu’il a conservé un corps physique humain visible (jîvan-mukta) ou alors qu’il n’en a plus (videha-mukta)? La première réponse est évidemment décevante pour les intellectuels que nous sommes. Tous les sages qui en ont l’expérience affirment que c’est un état au-delà de toute compréhension mentale et que par conséquent il est impossible de le décrire. On ne peut qu’en avoir la conscience – en supposant, ce qui n’est certainement pas le cas, que ce terme soit encore applicable. Les théoriciens des diverses écoles ne se sont pourtant pas fait faute d’en proposer des descriptions parfois fort détaillées. 11 Descriptions que les libérés-vivants euxmêmes ne rejettent pas, car de cet «état» tout peut être dit et rien ne peut être dit. Existence? Oui. Non-existence? Oui. A la fois existence et non-existence? Oui. Ni existence ni non-existence? Oui. Notre terminologie ne s’applique tout simplement pas. N’est-ce pas bien dit? Une définition d’indéfinissable! Il faut le faire! A mon avis cela met un terme à toutes les dissertations sur ce sujet. Y ajouter quoi que ce soit serait presque indécent! Passons donc à autre chose! La religion hindouiste semble tolérer la division de la société humaine en castes. Cela colle peut-être avec la croyance en la réincarnation, mais ne constitue pas moins une flagrante transgression des droits de l’homme. Espérons que cette discrimination soit en train de disparaître. Je tiens toutefois à ajouter qu’il n’y a pas qu’en Inde qu’il y a des parias! Je ne peux passer sous silence un passage de Bhagavad-Gitâ qui me déplaît au plus haut point. C’est celui où le dieu Krishna entraîne son jeune ami Arjuna à la bataille de Kurukshitra dans laquelle les hommes s’entretuent. Je ne vois vraiment pas à quoi servent tous les livres sacrés si l’on n’estime pas que toute vie humaine est sacrée. Et même toute vie, tout court, ainsi qu’elle l’est pour la plupart des Hindous qui sont végétariens et pour lesquels même une vache est sacrée! Je tiens à rappeler aussi un autre fait choquant. Si j’ai bonne mémoire, Shri Aurobindo voulait entraîner les Hindous à participer à la Seconde Guerre mondiale. Si c’est vrai, ses beaux discours ne valent pas grand-chose et il ne vient même pas à la cheville de Gandhi! Toutes ces considérations sont évidemment très personnelles et je n’ai nulle intention de passer pour un exégète de l’hindouisme. Tout n’y est d’ailleurs pas sujet à caution. Tous les ouvrages que j’ai pu consulter sur cette religion comportent toujours une allusion à Ahimsa: une aimable invitation aux relations humaines harmonieuses, à base de respect mutuel et de refus de toute violence. C’est une conception morale qui concerne aussi bien les relations entre les individus qu’entre les peuples. Mahatma Gandhi a réussi à promouvoir cet esprit et cette méthode d’action même sur le plan politique, celui des relations entre les États. C’était un génie! C’est par la mise en pratique d’Ahimsa qu’il a réussi à chasser les Anglais de l’Inde. On ne peut que regretter que jusqu’à présent son exemple a été aussi peu suivi. Il y eut, certes, Martin Luther King, Nelson Mandela, Mikhaïl Gorbatchev, mais la plupart des hommes d’État sont toujours bêtement attachés à leurs forces armées et, le cas échéant, prêts à en découdre. Il n’empêche, la non-violence et le respect de toute vie gagnent du terrain et il est réjouissant de constater que l’Ahimsa de l’hindouisme n’y est pas à la traîne! C’est une des lueurs les plus éclairantes de l’Orient. ESPRIT LIBRE NO 47 / GEORGES KRASSOVSKY MA RENCONTRE AVEC MIKHAÏL GORBATCHEV C’était le 26 octobre 2007 à SciencesPo, où devait avoir lieu la réception de Mikhaïl Gorbatchev de passage à Paris. J’étais le dernier à y prendre la parole. C’est donc en russe que j’ai souhaité à Mikhaïl Sergueïevitch la bienvenue en France et l’ai remercié de tout ce qu’il a fait pour la Russie et de tout ce qu’il est en train de faire maintenant pour l’humanité entière. J’ai traduit ensuite mon bref discours en français et l’ai terminé en évoquant la nécessité absolue du DÉSARMEMENT. Toute la salle a applaudi et «Gorby» descendit de l’estrade et vint m’embrasser très chaleureusement. Deux Russes qui se retrouvaient après les horreurs de la Révolution d’Octobre et du stalinisme C’était émouvant! N.B.– Mikhaïl Gorbatchev est l’auteur d’un remarquable petit livre traduit en français et qui a pour titre Mon manifeste pour la Terre – Il peut être commandé aux Éditions du Relié, B.P. 30, F-84220 Gordes. Prix: 15 euros, frais de port: 4 euros. le libre penseur/no 146 12 UN CHEPTEL COMME UN AUTRE Lorsque, à une certaine période de ma vie, je me suis engagé – l'un des premiers en France, à la suite et fort de la leçon du professeur Stoetzel, émule de Gallup – dans les voies du sondage d'opinion, et, corrélativement, de l'étude du marché, je me suis d'abord montré sceptique. Comment par exemple pouvait-on, en interrogeant seulement un millier de personnes convenablement choisies, en inférer de ce que pensaient des dizaines de millions de citoyens sur tel ou tel sujet? Et pourtant les faits étaient là: confrontés à la réalité, les résultats de nos approximations s'avéraient remarquables, étonnamment fiables. Force me fut d'admettre – mais je m'en doutais déjà confusément – que sous son apparente diversité, l'immense majorité du public (disons 90 à 95%) n'était constituée que de clones. On avait affaire à un troupeau. S'en détachaient une première minorité pour le gouverner et le pressurer via religions ou idéologies; et une bien plus faible minorité encore visant à l'éclairer, ce public, et à dénoncer les attrape-nigauds et le cynisme des «dominants» en question. Ces réflexions se sont trouvées réactivées dernièrement au vu de l'effarant comportement des populations du Globe en diverses circonstances ou visà-vis de certains problèmes. Retenonsen quelques cas. 1°) Le supposé «bon Dieu», si l'on peut dire, ne s'est certes pas montré chiche en matière de calamités iniques et ravageuses au cours de notre siècle: tsunamis, tremblements de terre, éruptions, incendies, cyclones, dérèglements climatiques, pandémies, etc., tout comme ses hétéroclites ministres n'ont pas lésiné sur les moyens de sujétion: génocides, terrorisme, fatwas, tortures, censure, boycott, perversions sexuelles, mensonges et hypocrisies en tous genres. Néanmoins ne voit-on pas la parentèle des victimes d'accidents aller après coup se réconforter auprès du «Saigneur» et chanter ses louanges? Ou les rescapés d'une catastrophe ayant emporté maints des leurs, attendre de l'omnipotence divine qu'elle veuille bien mettre un frein à son sacré sadisme et réparer les dégâts... au paradis? Sans parler de cette mère – ô pieuse entre les pieuses! – qui, venant de perdre quatre de ses enfants, rendait grâces à Dieu d'avoir, dans son infinie mansuétude, épargné le cinquième. Ne se sent-on pas désarmé devant une bêtise à ce point invulnérable? Peutêtre eut-elle jadis un front de taureau, cette bêtise; mais elle nous oppose aujourd'hui – le progrès aidant – un front de béton «précontraint». 2°) Les horreurs de la Shoa ne cessent de défrayer la chronique, même hors Israël. Bien. Mais pourquoi celles-là surtout alors que tant d'autres, plus anciennes ou plus récentes, sont tues, escamotées, ou ne font l'objet que de rares rappels ou de condamnations hâtives? Pourquoi ne monter en épingle que tel ou tel massacre ethnique, alors qu'on se garde bien d'évoquer et de stigmatiser les innombrables crimes contre l'humanité dus à l'intolérance religieuse? Et pourquoi associe-t-on dans la même abomination Hitler (qui se voulait socialiste, comme Mussolini) avec l'extrême droite et tient-on quitte la gauche marxiste de son acoquinement avec le sinistre Staline, lequel valait largement la petite ordure autrichienne? Parce que bien trop de notables nantis, artistes et intellectuels ont donné dans le panneau, avec l'attendrissant souci d'être à la mode? Aussi, qu'on «diabolise» Le Pen, je veux bien; mais alors qu'on réserve le même traitement aux ex-leaders, thuriféraires et apparentés communistes de notre occidentale Europe au lieu de leur dérouler le tapis rouge. 3°) Des régimes, des sectes, des partis, des institutions, sont parfois condamnés, cloués au pilori ou déconsidérés du fait de leurs agissements coupables (sacrifices, esclavage, conditionnement mental, abus de confiance, falsifications, destruction de preuves, captation d'héritages, sévices rituels ou sexuels, etc.). Or l'Eglise catholique et romaine, qui s'est particulièrement signalée dans ce champ de manœuvres et s'est encore récemment illustrée par les agissements obscènes de son clergé, le mutisme complice de ses prélats et les sympathies douteuses de son Saint-Père à l'égard du germanophile Pie XII, qui poussa la charité jusqu'à couvrir de son indulgence les réseaux protecteurs des criminels nazis désireux de prendre le large ou de changer d'identité, cette Eglise-là, non seulement bénéficie d'un accueil déférent sur nos écrans laïques (messes, célébrations, réceptions de dignitaires, homélies, séquences de catéchisation...) mais encore rameute les foules, subjuguées par les apparitions et les prises de position obtuses de l'occupant du saint siège. Ainsi pardonne-t-on tout aux croyants, cependant qu'athées et agnostiques n'ont guère droit à la parole, pour intègres qu'ils soient et quelque déniaisants que se révèlent les récents ouvrages de Christopher Hitchens: Dieu n'est pas grand, et de Michel Onfray: Traité d'athéologie. Ainsi autorise-t-on les croyants à vilipender, menacer, traquer, injurier, molester, voire tuer les infidèles et les libres penseurs, mais n'admeton pas que ceux-ci puissent se passer et se gausser de ces dieux caractériels aussi révélés que révélateurs de l'insondable crédulité humaine. 4°) Une idée reçue très répandue et d'autant plus pernicieuse est celle qui postule l'existence d'un Islam modéré. Quelle illusion! Si modérés véritables il y a, c'est en si faible quantité qu'ils demeurent inopérants et donc négligeables face au fanatisme et à l'intolérance – affichée ou temporairement bridée – de la submergeante marée de leurs coreligionnaires. Un jour où je me rendais au Maroc en avion, j'avais pour voisin de vol un immigré arabe ayant fait ses études à Paris. Je me réjouissais à la perspective de parler religion avec lui; mais pas question. «Cela ne se discute pas!» m'asséna ce diplômé formé par notre appareil universitaire. Le Coran a tranché de tout une fois pour toutes; il a donc préséance sur les lois et les autres dogmes. Il s'agissait là d'un jeune homme apparemment «modéré» et intégré. Pourtant intégriste. Et comment ne pas avoir froid dans le dos quand, sur nos écrans de télévision, le précautionneux modéré de service est mis en balance avec le déchaînement haineux et vociférant de centaines de milliers de musulmans? D'ailleurs, si l'Islam modéré pouvait avoir la moindre influence – sauf à mener en bateau quelques naïfs occidentaux – ça se saurait, non? Mais les imams n'en font qu'à leur tête et n'en veulent généralement qu'à notre tête. La lettre du Coran est à cet égard sans ambiguïté. La plupart des islamistes qui truffent nos villes et nos campagnes se prétendent eux aussi modérés. Mais que survienne une occurrence démographique, le libre penseur/no 146 insurrectionnelle ou conflictuelle leur inspirant un sentiment de supériorité ou d'impunité, et cette modération risque fort de voler en éclats, au nom d'un Coran brandi comme naguère Le Capital et autrefois la Bible. Je me souviens à ce propos des éléments «dormants» dont tirèrent parti les agents de la 5 e Colonne dans la France, l'Angleterre et les Etats-Unis d'avantguerre. Cet Islam dont le machisme insupportable et odieux fait bon marché de la liberté de la femme et de son égalité par rapport aux mâles qui décident pour elle – comme si elle souffrait de débilité mentale – devrait justifier un arrêt de la Cour de justice internationale pour atteinte à la dignité humaine. Mais qu'attendre de cette Cour timorée? Les valeurs et les traditions culturelles ont bon dos. L'Histoire et la durée ne légitiment pas l'insoutenable. Une culture ne se conçoit pas figée; elle évolue, s'adapte, se parfait ou se désagrège. Le cannibalisme eut un temps droit de cité. Il est à présent honni. En vertu de quoi l'asservissement de la femme devrait-il demeurer immuable ou latent? (Tout se passe comme si l'homme commun était le fruit d'une curieuse combinaison de lâcheté et d'arrogance primaire, pour ne pas dire immature. Il lui faut donc neutraliser la femme, dont il pressent qu'elle est à même de lui tailler des croupières et de le renvoyer paître.) On peut constater, à travers ces quelques exemples, qu'on a beau marteler des évidences, la plupart des esprits n'en ont cure, qui retournent à la cure comme à l'étable, cheptel soumis, et au match de football comme à l'abreuvoir. Oui, la bêtise impavide, indécrottable et indéracinable a encore de beaux jours devant elle. Surtout me consterne l'incapacité des libres penseurs à se regrouper pour l'essentiel, afin de conduire une campagne médiatico-politique qui opposerait ses digues aux funestes empiétements de l'obscurantisme religieux. PIERRE LEXERT RÉFLÉXIONS IL EST TOUJOURS IMPOSSIBLE DE FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE LA SUPERSTITION ENFANTINE ET LA DÉVOTION EXCEPTIONNELLE. 13 PAS DE PARDON Le monde littéraire a sans aucun doute perdu en la personne de José Saramago non seulement un Prix Nobel de la littérature, mais aussi un écrivain socialement engagé et auteur du livre L’Evangile selon Jésus-Christ. Or le Vatican et l'Eglise catholique n'ont jamais pardonné à l'écrivain portugais d'être resté marxiste et athée, ayant en plus osé critiquer le rôle de «Sainte Eglise» lors des croisades. L'Osservatore romano (19.06.2010), le quotidien officiel du Saint-Siège, s'en est pris à Saramago d'une façon indigne. Même un mort n'est pas à l'abri de la haine de l'Eglise catholique. Elle ne pardonne jamais, exception faite de ses ouailles égarées. EDOUARD KUTTEN LES BRÈVES DE THOR DANNEMAN Lorsqu’on attrape un terroriste musulman, il ne faut surtout pas le condamner à mort, il n’attend que ça, pouvoir aller à ce paradis qui l’attend, où on baise à tout-va et où on peut enfin boire du vin (du whisky pour les musulmans écossais) sans se saouler. Non, il faut le laisser goger dans son misérable jus terrestre jusqu’à sa mort naturelle. C’est ça, sa punition! *** Dis donc, il n’est pas un peu prétentiard, ce musulman de Nantes accusé de polygamie et qui prétend honorer avec la même vigueur une femme et trois maîtresses? Moi-même, quand j’étais au meilleur de ma forme... *** Ceux des lecteurs du libre penseur qui ne liraient que cette publication (au contenu substantiel, il est vrai) n’auront pas eu vent de la considérable polémique qui agite le petit monde des médias romands: le tumultueux Jacques Neyrinck s’en est pris à Elizabeth Teissier, à qui il reproche de se faire du blé en surfant sur les superstitions des gogos. Or, Neyrinck est catholique pur sucre. Le débat dès lors se résume à ceci: mes superstitions sont plus crédibles que les vôtres. Que le meilleur gagne! (N.d.l.r.: Une raison de plus pour participer le 12 octobre 2010 à la Conférencedébat donnée par monsieur Jacques Neyrinck au Buffet de la Gare de Lausanne.) *** La chance que j’ai de n’être ni secrétaire général des Nations-Unies, ni conseiller/ère fédéral(e), ni ministre sous Sarkozy*: cela m’obligerait à assister à un, voire plusieurs matchs de la Coupe du monde. Je sais que je dois mourir un jour, mais je n’aimerais pas que ça soit d’ennui. *Mon correcteur ne connaît pas le nom de Sarkozy. On est peu de chose. *** Un commentateur se réjouissait récemment dans les médias que la Suisse, petit pays, aurait bientôt un quatrième cardinal. On a les petits bonheurs qu’on peut. *** Si on admet que le premier déclic amoureux se fait par le visage et plus particulièrement par le regard, les nikabécasses qui cachent le leur admettent que le mariage, (si mariage il y a, car qui peut vouloir épouser une femme sans visage?) ne saurait se faire qu’avec un lointain cousin d’Anatolie ou du Yémen qu’elle n’aura jamais vu, avec qui elle n’aura jamais flirté, qu’elle n’aura jamais fréquenté en lui tenant la main (et plus si entente, disons une pelle!) et dont l’unique besoin est d’avoir à disposition un utérus productif. De garçons, évidemment! *** Faiblesses de la démocratie: si un candidat américain à la présidence se déclarait athée, il n’aurait aucune chance devant un électorat confit en dévotions d’ailleurs multiples. De même, un homme politique occidental, un candidat, par exemple, aux charges cantonales ou fédérales ne saurait se déclarer indifférent au football. Il ne saurait rêver d’être élu. Dans les deux cas, il s’agit d’une question de religion. *** Je lis quelque part: lire le Coran autrement. D’mande pardon, mais le Coran, c’est la parole de Dieu (à ce qu’on m’a dit) et on ne peut y changer une virgule. On ne peut non plus en changer le sens. le libre penseur/no 146 14 LIBERTÉ QUI ES-TU? «Où la liberté n’existe pas, là est mon pays...» Thomas Paine (Citoyen du Monde).(1737-1809). Comme il est bien difficile de percer ce mystère. Comme il est bien difficile de l’aborder, de la prouver, de la comprendre tout à fait. Comme il est bien difficile de l’expliquer, car chacun la perçoit différemment. Elle est parfois galvaudée, mise à toutes les sauces, car cela va de la liberté des prix, au prix de la, de sa liberté. Le dictionnaire Larousse nous dit: «Etat d’une personne qui n’est pas soumise à la servitude. Etat d’un être qui n’est pas captif. Possibilité d’agir, de penser, de s’exprimer selon ses propres choix, pouvoir, sans aucune surveillance ni contrôle, faire telle chose, agir de telle manière: attitude de quelqu’un qui n’est pas dominé par la peur, la gêne, les préjugés, etc.» C’est un état d’indépendance, qu’il s’agisse d’un individu, d’un groupe ou d’un pouvoir. LA LIBERTÉ PEUT DÉSIGNER PLUSIEURS CHOSES: Un engagement, qui va au-delà de l’indépendance, car si être indépendant est une condition nécessaire de la liberté, ce n’est pas une condition suffisante. On trouve beaucoup de personnes indépendantes qui ne sont pas libres pour autant, car elles doivent se déterminer par elles-mêmes à travers un engagement intérieur, au lieu de se contenter de faire ce qui leur plaît en suivant leurs simples désirs, qui n’est pas un choix totalement délibéré. Une lucidité, en donnant naissance à une liberté réelle et non en échappant simplement à la vie réelle. Un épanouissement, faisant retour à la vie, elle prend tout son sens en étant une délivrance. L’homme vit, il n’existe pas uniquement en faisant vivre sa vie. Les articles du Libre Penseur peuvent être reproduits librement, en indiquant la source, à l’exception (rare) de ceux qui sont protégés par le copyright © Souvent, il demeure dans un état de passivité et d’ignorance. Il devient libre quand il devient actif par rapport à sa propre vie. Né à lui-même, on dit alors qu’il s’est délivré. «L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté» Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Etre libre, c’est faire ce qu’on veut. Mais cela s’entend en plusieurs sens différents. C’est d’abord la liberté de faire: liberté d’action, et le contraire par là de la contrainte, de l’obstacle, de l’esclavage. La liberté écrit Thomas Hobbes (15881679) «n’est autre chose que l’absence de tous les empêchements qui s’opposent à quelque mouvement: ainsi l’eau qui est enfermée dans un vase n’est pas libre, à cause que le vase l’empêche de se répandre, et lorsqu’il se rompt, elle recouvre sa liberté, et de cette sorte une personne jouit de plus ou moins de liberté, suivant l’espace qu’on lui donne». C’est un choix absolu de soi, disait Jean-Paul Sartre (1905-1980) dans «L’Etre et le Néant». Donc l’homme est condamné à être libre. Cependant, parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et par ailleurs libre, parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait (JeanPaul Sartre, l’existentialisme est un humanisme – 1946) Peut-on apprendre à être libre? C’est seulement par le risque de sa vie que l’on conserve sa liberté, disait Friedrich Hegel (1770-1831). André Malraux (1901-1976) a également dit que «la liberté existe pour ceux et par ceux qui l’ont conquise». Je rajouterai: par ceux qui l’ont aussi comprise. La liberté c’est une façon de penser, car rien n’existe sans raison, tout s’explique. C’est déjà le pouvoir de faire tout ce qui n’est pas défendu par la loi républicaine. Elle peut désigner plusieurs choses, comme un état d’indépendance, un engagement, un épanouissement, une lucidité... Le concept de liberté renferme l’exigence d’une autonomie absolue, car on ne naît pas libre, on le devient, du moins nous faisons tout pour le devenir. Aujourd’hui qui de nous peut se prétendre libre dans cet univers de contraintes, d’interdictions qui nous sont imposées, ainsi que des menaces permanentes en tous genres, c’est pourquoi la liberté n’est jamais acquise définitivement. N’oublions jamais qu’elle fait partie intégrante des droits de l’homme et du citoyen, ainsi que des exigences de la démocratie. Je cite une nouvelle fois Sartre qui a dit: «Je ne puis prendre ma liberté pour but que si je prends également celle des autres pour but.» Libre partiellement, oui, liberté de penser, de l’esprit, de faire, de faire tout simplement, et aussi, et surtout de trop souvent se taire. La liberté ne renvoie-t-elle pas à la condition juridique de l’homme, par opposition à celle de l’esclave? N’est-il pas dans la conscience de l’obligation morale que nous prenons conscience de notre liberté? «Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie.» Jacques Prévert (1900-1977). La liberté n’est pas seulement un mystère, c’est aussi un but et un idéal. «La liberté appartient à ceux qui l’ont comprise» disait André Malraux. «La liberté est une propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables» disait Emmanuel Kant (1724-1804). MAIS: Peut-on apprendre à être libre? Peut-on être plus ou moins libre? Peut-on renoncer librement à sa liberté? A-t-on besoin d’apprendre à être libre? La liberté peut-elle se définir comme l’obéissance à la raison? La liberté est-elle absence de contraintes? Y a-t-il contradiction entre être libre et être soumis aux lois? Est-on d’autant plus libre qu’on est plus conscient? Au sens social et politique, condition d’un homme qui n’est pas esclave d’un autre. Les démocraties modernes reconnaissent la liberté comme le premier droit de l’homme, bien qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les différents droits. Par sa liberté, l’être humain est censé pouvoir agir contre ses propres déterminations (désirs, émotions, passions, etc.). Faculté de croire ou non aux différents dieux. Ce Dieu, qui veut, nous dit-on toujours le Bien, ni les animaux mus par leur le libre penseur/no 146 instinct n’ont cette liberté qui fait à la fois la finitude et la grandeur de l’être humain. Celui qui croit et veut adorer Dieu, doit évidemment renoncer à sa liberté et à son humanité car s’il commence par Dieu, il finira fatalement par Dieu. Pour Duns Scot (1266-1308), Dieu était libre de faire une autre création. Pour René Descartes (1596-1650), la liberté est l’infini en nous. «Les hommes, donc, se trompent en ce qu’ils pensent être libres, et cette opinion consiste uniquement pour eux à être conscients de leurs actions, et ignorant des causes par lesquelles ils sont déterminés. L’idée de leur liberté, c’est donc qu’ils ne connaissent aucune cause à leurs actions.» Baruch Spinoza (L’Ethique). Le croyant doit vouloir vivre dans la foi, mais à la réalisation de cette volonté s’oppose la concupiscence. C’est en tant que nature corporelle et en tant qu’être déchu que le croyant n’est pas libre. En tant qu’être corporel, il n’est donc pas libre car il lui faut combattre toute forme de concupiscence. «Un homme libre [...] qui vit suivant le seul commandement de la raison, n’est pas dirigé par la crainte de la mort mais désire ce qui est bon directement [...] sa sagesse est une méditation de la vie» Spinoza (1632-1677). Il n’est pas nécessaire d’être un héros pour être libre, mais il faut avoir le courage de surmonter la crainte du pouvoir, des religions, du conformisme et de la démission devant les difficultés de la vie. «Celui-là seul mérite la liberté et la vie qui doit chaque jour les conquérir.» Goethe (1749-1832). Qu’il soit vicieux ou vertueux, l’homme agit toujours «de son plein gré», car l’intellect est l’essence même de l’homme, ainsi que l’affirmait déjà Platon (427-348/347. av. J-C). L’homme est donc le principe de ses actes et tel est le fondement de la moralité. Je prouve donc ma liberté en choisissant mes actes, mais sans jamais être sûr d’être libre. «Etre libre, en un mot, n’est pas ne rien faire, c’est être seul arbitre de ce qu’on fait ou de ce qu’on ne fait point.» Jean de La Bruyère (1645-1696). L’homme peut être libre qu’il agisse ou non, mais la liberté virtuelle ou abstraite est une liberté imaginaire. «Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l’expriment,» Henri Bergson (1859-1941). 15 Il peut donc y avoir une liberté avec ou sans action. «Le fatalisme est l’envers de la liberté.» Sartre. Peu importe ce que les autres pensent dès lors que je suis certain dans mon for intérieur, d’être juste et droit et l’on est d’autant plus libre que l’on se défend contre le jugement d’autrui, mais refuser la critique des autres, croire que l’on détient seul la vérité sont des attitudes qui peuvent être fanatiques. Nous sommes potentiellement libres, parce que notre volonté nous offre une possibilité d’agir, contrairement aux animaux et aux choses, mais cela n’est peut-être qu’une illusion par ce que nous sommes soumis à des contraintes, comme le travail qui en est une, faisant entrave à être libre, mais nous pouvons tout aussi devenir des êtres libres grâce au travail. «La liberté, en société capitaliste, reste toujours à peu près ce qu’elle fut dans les Républiques de la Grèce antique: une liberté pour les propriétaires d’esclaves.» Lénine (1870-1924). Cette liberté économique crée peutêtre des richesses mais c’est aux dépens de la justice et de la dignité humaine, car l’économie libérale n’est jamais qu’une brutale exploitation de l’homme par l’homme. «Les hommes se trompent quand ils se croient libres; cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés.» Spinoza. «L’homme, étant condamné à être libre, porte le poids du monde tout entier sur ses épaules: il est responsable du monde et de lui-même en tant que manière d’être.» Sartre. A quoi cela me sert-il d’être libre si partout règne l’injustice, car ce qui est bien pour moi doit l’être aussi pour l’ensemble des hommes. Seul l’usage de la raison est une garantie de liberté. «Psychologiquement parlant, c’est dans la rêverie que nous sommes des êtres libres.» Gaston Bachelard (1884-1962). La liberté ne renvoie-t-elle pas à la condition juridique de l’homme par opposition à celle de l’esclave? N’est-il pas là, dans la conscience morale que nous prenons conscience de notre liberté? Dès que l’on se soumet on abdique sa liberté, mais on peut obéir sans forcément renoncer à sa liberté. Etre libre, c’est s’inscrire dans un devenir. PEUT-ON ÊTRE À LA FOIS FIDÈLE ET LIBRE? Etre fidèle prouve que l’on a librement consenti à s’engager pour une idée ou un être. Celle ou celui qui sait aimer est bien plus libre que celui qui se plaint d’en être esclave. Etre libre c’est s’inscrire dans un devenir, mais il ne faut pas que la fidélité se transforme en fanatisme. Etre libre ne suppose pas le rejet de toute forme de fidélité. Etre libre serait de donner enfin naissance à une liberté réelle, en devenant actif par rapport à sa propre vie, mais aussi à celle des autres, car comment pouvons-nous être libre totalement si tous ne le sont pas? Nous pouvons toujours croire que nous sommes libres sans jamais pouvoir le prouver, car la liberté n’est jamais absolue. Cela ne doit pas empêcher d’être notre but, notre idéal, en essayant inlassablement d’être ce que nous devons être, c’est-à-dire libre, et pourquoi pas dans un monde de sagesse, de raison, de fraternité. Mais, sommes-nous libres de vouloir autre chose que ce que nous voulons? OLIVIER LAZO Association vaudoise de la Libre Pensée Service des obsèques civiles, tél. 022 361 94 00 026 660 46 78 Service gratuit pour les membres. Pour s’exprimer lors des cérémonies, s’adresser au comité Le comité de rédaction, respectueux d’une totale liberté d’expression, précise que les articles signés sont sous la responsabilité de leurs auteurs et ne peuvent engager l’Association vaudoise de la Libre Pensée dans son ensemble. le libre penseur/no 146 16 AGORA Un film d’Alejandro Abenabar avec Rachel Weisz dans le rôle d’Hypatie Agora est un film impertinent qui nous tend le miroir grimaçant de notre sauvagerie. La scène se passe à Alexandrie, en 391 ap. J.-C. et déroule les révoltes sanglantes qui explosèrent dans l'incendie et le sac de la fameuse bibliothèque, conservatoire de toute la sagesse antique. A priori, on pense pouvoir passer du bon temps dans un péplum coloré et brutal comme on les aime bien. Or ce n'est pas un péplum, mais une reconstitution sobre et grouillante, un documentaire presque. En outre, manque de chance, ce n'est pas du bon temps, mais des instants précieux qui ouvrent sur la réflexion de la nature humaine, la nôtre. La philosophe et astronome Hypatie ne manque pas de nous interroger quand elle s'adresse à ses élèves, aux notables de la cité, à ses disciples et esclaves. Athée et humaniste, sa silhouette s'élève, hiératique, d'une fragilité trop forte: la libre pensée est toujours menacée par les fanatismes. Là, à Alexandrie, les polythéistes, les juifs, les chrétiens s'affrontent. Ces derniers en particulier, fanatiques bestiaux, dogmatiques aux mâchoires serrées, hurlent à l'extermination des femmes et des enfants. Ce sont les sinistres parabolani, fleuron de l'extrémisme chrétien. Ainsi, la jeune et belle Hypatie oppose la raison à la barbarie, les valeurs humanistes aux dogmes, la pensée libre au prêche, la libération de l'être à sa soumission. Tout cela raconté avec sévérité et grandeur. Sans mièvrerie. Ah! la méditation d'Hypatie, sur la terrasse silencieuse qui domine la ville! Elle s'interroge sur le mouvement de notre planète, métaphore de la raison qui cherche à percer les secrets de la sauvagerie des hommes. Dès qu'elle apparaît, dans sa tunique de statue, on se sent pris à partie, sans violence, mais par la force du témoignage, quel que soit l'interlocuteur; son père, Oreste le chef politique, ou Davus, l'esclave qui aime la philosophe et sera affranchi par elle. En fait, c'est vous, c'est nous. Et c'est sans doute parce qu'Agora séduit, mais insupporte, que ce film, hors de sa terre natale, l'Espagne, fut boudé à Cannes et écarté par les critiques. Dénoncer la barbarie des dogmes serait-il encore insupportable? Rappeler que la raison doit primer sur la foi choquerait-il toujours? Impossible à croire dans notre siècle éclairé! Sans doute une œuvre pour les libres penseurs, leurs enfants. Ils se réjoui- ront. Mais aussi un film pour ceux et celles que n'enchantent pas la tolérance, l'humanisme et la pensée libre. JEAN FAVRY LA RAISON NO 552, JUIN 2010 N.d.l.r.: Le réalisateur Abenabar a voulu épargner aux spectateurs l’inhumain supplice d’Hypatie en la faisant mourir par lapidation avec le visage couvert. D’après des repères historiques elle a été déshabillée, écorchée avec des morceaux de coquillages tranchants, elle eut les yeux crevés encore vivante et le reste de son corps traîné en trophée par les rues d’Alexandrie. Le mandataire de cet assassinat, l’évêque et docteur de l’Eglise Cyrille d’Alexandrie a été sanctifié en 1882 par le pape Léon XIII. LA GOUTTE D’EAU QUI FAIT DÉBORDER LE BÉNITIER TV/France 5/ «C dans l’air», 24 mai 2005. Emission sur l’Eglise catholique. L’ex-cardinal Josef Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI (pourvu qu’il ne finisse pas comme Louis XVI), a choisi son remplaçant à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il s’agit du cardinal américain William Joseph Levada, 69 ans (il faut encourager les jeunes qui se lancent). Commentaire du journaliste: «En 2002, à San Francisco, Mgr Levada a été vivement dénoncé pour avoir protégé de mille façons les prêtres coupables d’abus sexuels sur des enfants, quand les histoires de pédophilie ébranlèrent les passions.» Il est vrai qu’au sein de l’Eglise, les abus sexuels des prêtres sur les enfants mettent étrangement fort longtemps pour ébranler les passions, bien qu’ils ébranlassent les pauvres mômes pour le reste de leur vie. Au fait, je parie que certains lecteurs trop fougueux n’ont pas scruté toute la profondeur du dessin ci-contre. Il est intéressant de constater qu’un des plus hauts dignitaire de l’Eglise, qui a tout fait pour couvrir (si j’ose) des prêtres pédophiles, devient le chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi (n.d.l.r.: peut-être futur pape). Voilà une heureuse nouvelle qui va réjouir mon ami l’archevêque d’Evilard, Monseigneur Lulu Pauli (n.d.l.r.: alias Lucien Pauli). LA TUILE, NO 406 le libre penseur/no 146 17 PROFESSION MENTEUR Une analyse fine et pertinente des nouvelles illusions qui façonnent notre société contemporaine. Un livre qui sonne l'alerte à l'aveuglement. La prédiction de l'avenir a toujours constitué un métier rentable. Le futur nous angoisse: que va-t-il nous arriver, en famille, au travail, en santé? Et audelà de ces préocc u p a t i o n s immédiates: pourquoi sommes-nous au monde? Que devenons-nous après notre trépas? Nous sommes prêts à payer cher pour obtenir dès réponses, même douteuses, à ces interrogations, qui n'en possèdent point. Dans la mesure où la raison, la science et la religion nous désillusionnent, l'imposture nous séduit. Les questions de vie et de mort sont génératrices d'inquiétudes que nous préférons écarter plutôt que de les affronter. L'astrologie, la voyance et la numérologie continuent à être pratiquées de nos jours. Comment ces superstitions subsistent-elles dans une époque vouée à la science, à la technique et à l'instruction pour tous? Pourquoi des chefs d'État y recourent-ils? Ces pratiques d'un autre âge ne sont que la partie émergée et visible de notre propension à croire à la magie et à renoncer à la raison. Dans le droit fil de cette tradition, on trouve aujourd'hui de prétendues sciences comme l'analyse financière, attelée à la tâche impossible de prévoir l'évolution de la Bourse. Les sectes pullulent en dehors ou même au sein des religions établies comme dans le cas de l’Opus Dei. La contamination par l'irrationnel s'insinue dans toutes nos activités, même celles comme la science et la politique, censées en être exemptes. Une atmosphère de doute imprègne la vie publique et mène à des décisions majeures fondées sur la peur et l'ignorance. Cultiver quelques platesbandes de superstitions dans la société contemporaine ruine la cohésion nécessaire à une société qui a fait le pari de l'avenir. Le but de ce livre est d'arracher ces mauvaises herbes. Le professeur Jacques Neirynck a mené de front plusieurs carrières: chercheur et enseignant au sein de différentes universités dans le monde, homme d'État (conseiller national), journaliste et écrivain. il a fondé une maison d'éditions scientifiques et publié plus de trente ouvrages allant du manuel scientifique jusqu'au polar. Scientifique de renom, professeur honoraire EPFL, il a rédigé plusieurs centaines d'articles de vulgarisation. 2010, 160 pages, Fr. 24.– (13 euros) Editions Favre, rue de Bourg 29, CH-1002 Lausanne Editions Favre, 12, rue DuguayTrouin, F-75006 Paris www.editionsfavre.com Suite à la sortie de ce livre, l’Association vaudoise de la Libre Pensée a invité le professeur Jacques Neirynck à une conférence-débat qui aura lieu le mardi 12 octobre 2010 à Lausanne (voir encadré ci-dessous). Nous comptons sur vous pour participer nombreux à cette conférence. Ce livre sera en vente à la fin de la conférence au prix de Fr. 24.-. Vous pouvez aussi le commander avec le bon de commande ci-dessous. INVITATION À LA CONFERENCEDÉBAT PUBLIQUE Astrologues, numérologues, voyants, visionnaires, financiers, publicitaires, sectaires de l’Opus Dei et autres. Conférencier Auteur: M. Jacques Neyrinck professeur honoraire EPFL Lausanne, Buffet de la Gare Salle des Vignerons 12 octobre 2010 à 20 heures Ouverture des portes 19 h 30 Présentation de l'orateur: M. J.-P. Ravay Président de l'Association vaudoise de la Libre Pensée Vente et signature du livre par l'auteur Entrée libre " Sur le sujet du livre de Monsieur Jacques Neyrinck «PROFESSION MENTEUR» AVLP, case postale 5264, CH-1002 Lausanne Je passe commande de ….. exemplaire(s) à Fr. 24.- de Profession menteur (port compris pour la Suisse) Nom: Prénom: NP: Localité: Signature: le libre penseur/no 146 18 LIBRES PROPOS GRAINES DE PAVOT ET DE VIOLENCES L'écran a connu le carré blanc dénonçant les «parties carrées». Maintenant les logos -10, -16, égrènent le bon ordre. Il n'y a plus de pou-du-ciel mais on est infesté de souris. Impossible de venir à bout de la vermine. La vie est bien un sempiternel recommencement: voir virus. Le sida a remplacé la vérole, la pédophilie amorce une remontée spectaculaire dans la courbe des maltraitances. Les tueries par la poudre, le gigantisme, les nitrates, les gaz polluants et autres poisons sont en constante augmentation selon les médias, tous très calés sur l'information de la violence dont notre société devient de plus en plus friande. Sur les grands écrans, grâce à la merveille des effets spéciaux, rien ne manque pour atteindre l'orgasme de la brutalité. Le raisiné est le breuvage des buveurs de guerres. Qu'elles soient déclarées pour des raisons de profit, de gloire ou de pouvoir, elles ne sèment dans leurs tempêtes que malheurs et misères. Qui n'a pas joué jadis aux gendarmes et aux voleurs? Aujourd'hui, nos petits soldats sont entraînés aux commandos de choc: pas d'enfants de troupe mais des mineurs délinquants embrigadés par la perversité allant de l'érotisme à la pornographie, du larcin au crime, le tout ennuagé par de la drogue. Dans les stades, les comportements s'avèrent de plus en plus violents et inquiétants. Il ne s'agit plus de combats de coqs, les mises sont plus importantes! et les amateurs, sous l'emprise de l'alcool, de plus en plus motivés. Nous sommes bien loin de la fameuse formule: «l'important c'est de participer». Aujourd'hui il faut gagner coûte que coûte. Et pour contrôler ces nouveaux gladiateurs les hallebardiers de la sécurité sont en faction. Pour ce qui concerne la femme: elle vote, elle avorte, elle est commissaire de police, commandant de bord, amirale, ministre, chef d'entreprise, mais combien de ses sœurs ne subissent-elles pas encore l'esclavage! En Afrique, balafres, excision, mariage forcé, polygamie, répudiation. A travers l'accueil nous importons sur notre sol, sans le vouloir, partie de ces cruautés, mais faisons comme s'il n'en était rien! La traite des blanches sévit toujours dans les pays d'Est et d'Asie, et toutes les grandes capitales se mettent au pas. Ailleurs, les femmes sont enfermées dans des harems avec leurs odalisques. Les marabouts, les patriarches, les proxénètes, les dictateurs et les bourreaux de tous genres sont générateurs de crimes souvent inconnus. Horreurs et douleurs. «La femme est l’avenir de l'homme» disait Aragon. «Toi tu es ma meilleure moitié» disait Guitry. On peut évidemment citer des égéries (encore faudraitil prendre la peine de se documenter sur ce que dissimule la littérature mensongère: voir, justement, la biographie de l'auteur des yeux d'Elsa...), mais reconnaissons que la femme est souvent exploitée pour sa grâce, son charme, sa beauté ; qui modèle pour les artistes, qui appât pour les magazines et les publicités de toutes sortes. La mode déshabille, déshonore sans vergogne, affuble de parures en métal, en paille, en plume, et dénature la féminité. A la place des labrets, on greffe un piercing, sur l'aile du nez, au milieu du front, sur le nombril, sur la langue. Pour vendre des cosmétiques, on accable la femme de rides, de cheveux blancs, de bourrelets; toujours pour les besoins de la publicité et des gains, immenses, des multinationales, la femme a une mauvaise denture, transpire, a des pertes d'urine, et il est urgent d'y remédier; on est prêt à tout pour convaincre qu'elle vieillit vite, au lieu de mûrir comme l'homme (dixit Simone Signoret). On lui coince les doigts de pied dans des chaussures médiévales comme au temps des héroïnes de Han Suyin; on la grimpe sur des talons-échasses; pour mieux vendre les voitures, on compare ses galbes à ceux des carrosseries, on vante la puissance de l'attelage. Elle est l'accessoire de l'habitacle rêvé. La voici petit chaperon rouge au volant d'une Ferrari qui double le champion du monde; la voilà avec un corps qui se métamorphose en mannequin d'épouvantail; pauvres marionnettes de la haute couture qui, sur l'écran, foncent sur nous, anorexiques, le dos rond, le ventre en avant, les genoux cagneux, les pieds déformés, les cheveux naturels cachés et abîmés par des perruques de théâtre, pour présenter des vêtements immettables, grotesques la plupart du temps. On déguise la violence qu'on ose appeler élégance. Combien de jeunes femmes ne s'y laissent-elles pas prendre! Prêtres, pasteurs, imams, popes, rabbins, bonzes organisent terrorisme et charniers par le truchement de religions aberrantes. Les mots Civisme, Justice, Morale, Compassion, n'éveillent plus aucun respect. A d'autres! nous répondent les plus jeunes. «Liberté, Egalité, Fraternité» est une formule outrageante si nous prenons en compte la servitude dans laquelle nous vivons, les injustices dont nous sommes constamment victimes et l'absence généralisée de bienveillance et de solidarité. «Travail, Famille, Patrie» ne reçoit que rires insolents. Mais demandons-nous quels modèles nous avons offerts à tous ces jeunes railleurs? Et quels modèles nous offrent nos gouvernants? «Tu ne tueras point» recommandent vivement de nombreuses sectes religieuses qui, en même temps, se lancent dans des guerres sans fin, ouvertes ou dissimulées, au nom de cette même religion qui prône la paix. Grave et préoccupante aussi est la violence à l'égard de notre langue taguée de charabia «génial». Au rythme où nous allons, la bonne orthographe finira par devenir péché mortel. Après avoir sapé les «h» aspirés, on scalpe les «ê», la forêt se réduit à une mèche, la durée de la vie devient une flèche de charrue, la mâture s'écroule et rejoint les poissons. Quant au vocabulaire, la naissance du téléphone portable la ramène à l'état d'embryon: j’t’m... (moi non plus chantait Gainsbourg qui avait du métier). Tremblons devant l’invasion de l'anglais: pourquoi, par exemple... mobile home, camping-car, abribus alors que nous disposons de maison mobile, roulotte et aubette? Pauvre Larousse qui semait à tout vent les graines d'une florissante culture! Comme Don Quichotte, paladin, ma brette mouchetée, Pégase pour Rossinante, je ne cesse de me battre contre les moulins: ceux du vent mauvais, ceux de la parole opprimante. Devenons meuniers de moulins à aubes sereines. Après avoir broyé l'ivraie, escrimons-nous à bluter la bonne farine pour un pain quotidien moins noir. MICHEL MARTIN (ÉCRIVAIN) (N.d.l.r.: texte transmis par Mélanie Lafonteyn) le libre penseur/no 146 19 EN LISANT «Les Suisses de Sigmaringen (collaborateurs des Allemands) passent la frontière en avril 1945. Ils sont immédiatement arrêtés... Oltramare surtout paie sa célébrité. Provisoirement interdit de séjour à Genève, il se dissimule sous un faux nom et craint des représailles physiques, comme il le confie à son ami Bonny: «A Collonges, où mon passage avait été signalé, des énergumènes ont menacé le chanoine Fumeaux coupable de m'avoir hébergé.» Il est caché d'abord en Valais, par les chanoines de Saint-Maurice, puis à Fribourg où ses pérégrinations le conduisent finalement dans un couvent accueillant, à Villars-lesJoncs (il s’agit du couvent féminin du Bon Pasteur où il vit hors de l'enceinte (Alain Clavien, Hervé Gullotti et Pierre Marti, La province n'est plus la province, Lausanne 2003,p.253). Depuis 1492, année où le petit roi Boabdil avait remis aux Rois Catholiques les clés de sa capitale, la politique de la Couronne à l'égard des populations musulmanes du royaume de Grenade n'avait cessé d'osciller. Les capitulations signées au camp de Santa Fe stipulaient que les vaincus pratiqueraient librement leur religion, garderaient leurs écoles, leurs costumes, leur langue; le traité fut d'abord respecté, mais, bientôt, Isabelle, écoutant les conseils et les adjurations du futur cardinal Cisneros, se laissa persuader que sa mission exigeait la conversion des mahométans. De mauvais gré elle autorisa les ordres prêcheurs à pénétrer dans les quartiers musulmans pour convertir en masse les infidèles. Escortés d'une soldatesque brutale, les missionnaires profanèrent les mosquées, brûlèrent publiquement des exemplaires du Coran, se livrèrent à toutes sortes d’excès, proférant des menaces, vouant les récalcitrants aux pires châtiments. Par milliers les musulmans acceptèrent de recevoir le baptême dans l'espoir d'échapper aux saisies et aux confiscations. Devenus chrétiens malgré eux, l'Inquisition, dont la juridiction s'étendait aux seuls chrétiens, les traqua avec une impitoyable férocité: le piège se refermait sur ceux qu'on appelait désormais morisques, ou musulmans convertis. Le tribunal de la foi en expédia des milliers aux galères, emprisonna les autres, confisqua leurs biens et en brûla quelques centaines pour l'exemple. On installa des crucifix et des statues de la Vierge dans les mosquées, on y célébra des messe. Des populations jusqu’alors paisibles devinrent enragées. Les brutalités et profanations des missionnaires chrétiens les précipitèrent dans la lutte. Si la capitale, notamment dans le quartier morisque de l'Albaicin, les musulmans de cœur se tinrent cois, craignant de perdre leurs biens, dans les montagnes de l'Alpujarra. ils livrèrent une guérilla féroce, dévalant la nuit des hauteurs où il se terraient pour incendier et massacrer; à cette sauvagerie les chrétiens répondirent par une barbarie égale. Durant un demi-siècle, tout le pays (andalou) fut à feu et à sang. Décidé à effacer jusqu'à la trace de ces hérétiques, en sus de l'ordre de déportation en masse de la population, Philippe II fit abattre tous les mûriers, les arbres fruitiers, incendier les champs, mettre le feu au village, châtiment de la terre brûlée qui fit de ces montagnes fertiles, avec leurs cultures en terrasses, leurs plantations de mûriers, d'amandiers, de cerisiers et d'abricotiers, un désert de cendres (Michel del Castillo, La religieuse de Madrigal, Paris 2006, p. 49 à 52). Précisons que cette déportation eu lieu vers la fin du règne de Philippe II d'Espagne, soit vers 1590 et ajoutons qu'elle permit la dissémination des populations musulmanes de l'Andalousie à la Castille, et au-delà. Cent mille personnes ont parcouru ainsi un millier de kilomètres en plein hiver, vingt mille périront en route. La «question morisque» sera définitivement liquidée en 1609 par l'expulsion pure et simple d'Espagne de tous les musulmans, convertis ou pas. Avec la précédente expulsion des Juifs, l'Espagne catholique devenait racialement pure, à travers les rigides «Estatutos de lo sangre». «Comme certains rabbins antisionistes (mon oncle Avrohom) déclarait que la tradition interdisait de précipiter le cours des événements: quand le Messie viendra, il instaurerait un Etat juif selon la Loi et dans l'esprit de la Torah. Pas avant. Pour lui et pour son groupe, quiconque viole cette loi talmudique s'exclut en fait de la communauté des Juifs croyants. Attitude qui empêcha des disciples de leur obédience vivant en Pologne, en Tchécoslovaquie et en Hongrie d'être sauvés en acceptant des certificats qui leur auraient permis de s'installer en Terre Sainte» (Elie Wiesel, Un désir fou de danser, Paris 2006, p. 49). CLAUDE CANTINI ET ÇA RECOMMENCE! Une entreprise de produits laitiers de la région de Moscou, Rousskoie-Moloko, a annoncé qu’elle appliquerait un code de travail orthodoxe selon lequel seront licenciés les employées ayant avorté et celles n’étant pas mariées religieusement. Vraiment le cléricalisme est immortel! RÉFLEXIONS SI VOTRE MAISON BRÛLE ET QUE VOUS VOULEZ LA RECONSTRUIRE (MÊME IDENTIQUE) VOUS DEVEZ PROCÉDER À LA MISE À L’ENQUÊTE PUBLIQUE. POUR LE SCIAGE DE LA CROIX DES MERLAS, ON A INSISTÉ SUR L’ILLÉGALITÉ DE CET ACTE, MAIS LORSQUE LA JEUNESSE D’ESTAVANNENS L’A REMISE EN PLACE, EST-CE QUE LES AUTORITÉS ONT EXIGÉ UNE MISE À L’ENQUÊTE COMME LA LOI L’IMPOSE ? CETTE RECONSTRUCTION EST-ELLE DANS LA LÉGALITÉ? DEUX POIDS, DEUX MESURES? AFFAIRE À SUIVRE le libre penseur/no 146 20 SOUSCRIPTION DE SOLIDARITÉ CCP 10-7494-3 BON DE COMMANDE (marquer d’une croix) n Narcisse Praz – Gare au Gorille 128 pages, Fr. 24.– (port compris pour la Suisse) n Mireille Vallette – Islamophobie ou légitime défiance 184 pages, Fr. 24.– (13 €) + port n Narcisse Praz – Dictionnaire satirique des noms propres et malpropres 242 pages, 3500 définitions satiriques, Fr. 43.– + port. n Narcisse Praz – Le dictionnaire insolent 554 pages, Fr. 48.– n Claude Frochaux – L’Homme religieux 230 pages, Fr. 35.– + port n Robert Nicole – Voir clair 100 pages, Fr. 22.– + port n Narcisse Praz – La mésange charbonnière 280 pages, Fr. 35.– + port n Luigi Cascioli – La morte di Cristo (in italiano) 224 pagine, Fr. 28.– + port n Robert Nicole – Jésus, ce maître de sagesse méconnu 102 pages, Fr. 25.– + port n Narcisse Praz – Sous le pont Mirabeau 328 pages, Fr. 35.– (port compris pour la Suisse) n Louis Ducommun – L’existence improbable de Dieu 39 pages, Fr. 10.– + port (étranger 10 € avec port) n Albert-Marie Guye – Les entrailles de Gisors 20 pages, Fr. 5.– + port (étranger 5 €) n Roger Peytrignet – Jésus-Christ, mythe ou personnage historique? 206 pages, Fr. 32.– + port n Luigi Cascioli – La Fable de Christ n La Favola di Cristo (in italiano) 175 pages, Fr. 28.– + port n Luigi Cascioli – La statua nel viale (in italiano) 272 pages, Fr. 28.– + port Nom: Prénom: Adresse: JAB 1530 PAYERNE NP: Ville: A retourner à: AVLP, Case postale 5264, CH-1002 Lausanne " février 2010 B. J.-Cl. Th. Anonyme M. Ch. T. M. H. S. R. M. L F. M .L P. R. B. S. J. R. L. Ph. G. A. A. L F. L. S. B. R. Ch. B. Y. L. A. S. V. D. J.-R. A. (F) O. S. N. (F) A. A. G S. A.-M. St.-L. N. A. S. B.J.-P. F. G. F. G. B. J. T. J. J.-P. N. P. H. P. Fr. 20.– Fr. 1000.– Fr. 10.– Fr. 10.– Fr. 10.– Fr. 10.– Fr. 10.– Fr. 20.– Fr. 100.– Fr. 20.– Fr. 20.– Fr. 10.– Fr. 10.– Fr. 50.– Fr. 5.– Fr. 15.– Fr. 40.– Fr. 40.– Fr. 10.– Fr. 100.– Fr. 20.– Fr. 10.– Fr. 10.– Fr. 10.– mars 2010 V. Ph. C. R. V. M. B. R. Ch. N. M. A. J. M. V. L. L. A. Z.-R. J. L. M. E. A. B. F. L. R. P. B. (F) P. C.E. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. 40.– 10.– 9.– 10.– 25.– 10.– 40.– 100.– 20.– 15.– 20.– avril 2010 K. E. B. (L) C. Y. V. R. D. N. Fr. Fr. Fr. 15.– 50.– 10.– B. M.-J. M. R. J. S. R. F. L. J. H. M. Th. Ph. La Ch-de-F. B. J. L. H. J. B. C. Cl. F. P. Ph. Le L. U. P. F. S. M. L. G. J.-P. F. D. G. V. F. Cl. R. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. 35.– 10.– 10.– 20.– 40.– 10.– 10.– 50.– 10.– 5.– 20.– 30.– 40.– 10.– mai 2010 B. Ch. Z. B. F. L. C. B. L. Th. F. M. M. W. L. S. M. G. F. R. G. F. B. M. B. J.-P. F. L. E. C. S. W. G. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. 50.– 20.– 30.– 50.– 100.– 10.– 25.– 40.– 100.– 20.– 4.– VERSEMENTS DIRECTS (QUITTANCE) K. E. B. (L) € 10.– A. P. Lac. (F) € 20.– B. M. F. (F) € 20.– P. A. P. (F) € 40.– L. F. L. (L) € 20.– Merci à tous • Votre caissier Ordre des initiales: nom, prénom, ville. AVLP Case postale 5264 Pour une pensée libre, lisez Le Libre Penseur! CH-1002 Lausanne Et pour nous aider: – contribuez à diffuser et à faire connaître notre périodique; – pensez à vous acquitter du montant de l’abonnement annuel (Fr. 10.– ou euros 10.–, pour l’étranger); – et pourquoi pas? faites un petit geste de solidarité par le truchement du CCP 10-7494-3. 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